Participation aux discussions
Discussion : Accepter de renoncer à ses limites ?

GeorgyPorgy
le lundi 20 février 2023 à 15h56
@Tkrsk : cela reste un ultimatum, même s'il n'a pas été verbalisé en tant que tel.
Le fait que tu ressentes la situation comme un ultimatum, un endroit où tu te sens acculé.e à l'acceptation d'une situation qui ne convient pas est, de fait, un ultimatum.
Egalement, en quoi l'autre personne peut être en mesure d'imposer sa volonté à *votre* relation? Je pense qu'il faut s'interroger sur ce jeu de pouvoir & questionner les attentes / intentions de cette personne également? S'accommode-t-elle d'une relation non-exclusive? Ou ne cherche-t-elle pas à obtenir une exclusivité elle-même avec taon partenaire ?
Discussion : Accepter de renoncer à ses limites ?

GeorgyPorgy
le lundi 20 février 2023 à 14h49
De mon point de vue, la simple présence de l'ultimatum n'est pas sain dans une relation.
Quelqu'en soit la nature, et qu'il soit porté par la personne qui *souhaite* une ouverture, ou au contraire par celle qui *interdirait* à l'autre de même envisager d'y penser.
"C'est comme ça ou c'est plus possible", c'est terrible je trouve.
Outre que ça nie complétement l'autre dans ce qu'il/elle exprime, ça a pour effet de se débarasser de toute responsabilité dans le soin à la relation.
Une approche moins "évidente" ou confortable est de parvenir à considérer que les deux points de vue sont valables, valides, font sens dans le "monde" de l'autre & qu'il faut finalement que chacun envisage cette altérité pour trouver un endroit le moins inconfortable pour chacun. Chercher des ponts entre les besoins de chacun.e.
"Mon besoin de sécurité ne cherche pas à nuire à ton désir de liberté"
Discussion : Ma femme est amoureuse d'un autre, je suis perdu

GeorgyPorgy
le lundi 20 février 2023 à 12h19
Bonjour @scalpa
Courage pour cette situation difficile à vivre!
Pour rebondir & étayer sur des réponses déjà faites, je dirais qu'un des points à interroger dans votre relation est la nature des sentiments entre vous, et en dehors.
Plus particulièrement, dans tes réponses, tu mets le doigt sur des éléments qui sont importants
"Et puis elle n'est plus amoureuse, mais elle m'aime encore"
La distinction entre "se sentir amoureux.se" & "aimer" est à explorer de mon point de vue.
En effet, ces deux mots renvoient dans nos représentations (culturelles, ou dans l'entourage telles que figures familiales, amicales etc.) à la même notion. Qui est aussi à la fois super vague & floue, ce qui peut expliquer la confusion qui nous frappe quand on se retrouve dans des situations telles que tu décris.
Or ces concepts sont très différents.
Dans mon parcours, j'ai appris à mieux "définir" ce que peut être l'amour au delà d'une image statique, immuable qu'on intègre inconsciemment du fait de ces représentations.
Par exemple, plutôt qu'un vague concept flou ("AMOUR"), on peut y intégrer des dimensions. Pour moi, il y a 3 principales :
- La passion
- L'intimité
- L'engagement
On a tendance à ne concevoir l'amour que via le prisme de la passion (et c'est souvent ce qui renvoie essentiellement à "être amoureux").
Mais savoir "voir" dans une relation l'importance des autres dimensions, peut nous aider à conforter & re-définir la présence de l'amour malgré tout.
Quand tu dis : " Et puis elle n'est plus amoureuse, mais elle m'aime encore", si on rapproche des 3 dimensions, on pourrait comprendre qu'elle ne ressent plus de passion forte envers toi (du fait de la longévitié de votre relation) mais qu'elle t'aime toujours bien entendu compte tenu du niveau d'intimité & d'engagement (complicités, projets...) que cette longue relation vous a justement permis d'établir.
Savoir voir cela, cela peut aider je pense à se sortir d'une certaine confusion, à se rassurer mutuellement
Et au final, peut-être n'est-il pas si "anormal" de se comprendre amoureux d'une nouvelle personne (=développer une nouvelle forme de passion ailleurs), tout en sentant qu'on aime toujours une autre via les dimensions autres?
Je ne sais pas si cela peut aider, mais moi cela a été le cas d'arriver à envisager les choses sous ces prismes plus fins quand je me trouvais en grande confusion...
Discussion : Garder le lien sans romantisme ?

GeorgyPorgy
le vendredi 10 février 2023 à 11h30
Hello
Ton histoire me fait écho, dans certaines dimensions.
Le dénominateur commun je dirais c'est cette phase où la relation amoureuse doit s'arrêter.
On est probablement tous différents là-dessus :
- certain.es ont besoin de conserver un lien pour vivre ce changement pas trop brutalement,
- d'autres ont besoin de complètement couper les ponts.
Et c'est probablement rare que les 2 personnes soient sur le même mode.
Au delà, le fond du sujet est probablement d'avoir les compétences pour accueillir le fait que la relation initiale (avec ses modalités historiques) se transforme, et savoir se dire pour soi & avec l'autre qu'elles sont nos attentes respectives dans ce contexte.
Parvenir à faire cela, c'est aussi cela je pense "prendre soin de la relation". On doit en prendre soin quand elle est pleine & active, mais aussi quand elle se transforme, quand on se dirige vers une rupture etc.
De mon point de vue, le positionnement "couper les ponts" a un côté brutal, qui ne va pas dans le sens du soin à la relation - c'est violent, souvent unilatéral. Mais parfois il faut faire avec, pas le choix.
Perso, je n'ai pas su / pu accepter cette transformation émotionnellement car ça ne correspondait pas à mes attentes.
Revenir à un état initial (= amical, avant la relation amoureuse) m'a toujours paru impossible, et faux. Pendant longtemps, ce possible du lien amical a entretenu l'illusion de la "perdurance" du lien - mais ça créeait de la souffrance & de l'insécurité pour moi.
Le deuil de la relation est surement difficile à faire, sans au moins une prise de distance temporaire mais ferme (dans mon vécu en tout cas)
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le mercredi 08 février 2023 à 17h06
Hello à tous.tes,
Cela fait quelques temps que je n'ai pas écrit ici, même si je passe régulièrement lire un peu...
Je souhaitais partager un peu de mon vécu actuel. Et aussi remercier les personnes avec qui j'ai été amené à échanger, qui ont participé à secouer un peu ma vision des choses, à me faire évoluer dans un sens plus "vivable" aujourd'hui...
Je sais aussi que certain.es m'ont écrit en privé pour approfondir certains aspects particuliers, et que je n'ai pas eu le temps, l'occasion de répondre à chaque fois :(
Je pense pouvoir considérer que je suis sorti de la phase de grandes difficultés émotionnelles à laquelle je me suis confronté. J'ai pas mal évolué ces derniers temps en reprenant un peu en main mon vécu émotionnel, au quotidien, pour sortir progressivement d'une situation de limerence qui été très invasive.
La prise de distance, le travail de deuil de la relation ont fait leur oeuvre & m'ont amené à faire un (voire des) pas de côté quant à ma vision des choses.
Par exemple, pendant longtemps, j'ai beaucoup culpabilisé en me disant que j'étais "incapable" d'offrir à ma nouvelle relation ce qu'elle attendait (=rompre mon engagement historique, pour engager avec elle le schéma escalator relationnel). C'était très lourd au quotidien. Puis progressivement, j'ai aussi intégré le fait qu'elle *AUSSI* n'était pas en mesure de m'offrir ce que je souhaitais : accepter que nos sentiments mutuels puissent avoir le droit d'exister dans notre "réel" actuel. Sous entendu, sans la condition implicite (jamais explicite) que je devais me défaire de toute une partie de ce que je suis pour permettre à cette histoire de continuer. J'ai été aveugle à cette dimension pendant longtemps.
Je ne lui en fait pas le reproche, ses attentes ont toujours été considérées comme valides par moi. Et mes sentiments perdurent malgré tout, je crois.
Simplement, ce changement de regard sur la situation m'aide à intégrer de l'indulgence envers moi-même & à mieux accepter la situation telle qu'elle a évolué.
Aussi, la distance m'a permis de réaliser que je me trouvais dans une situation de breadcrumbing qui ne me convenait pas du tout & me mettait en insécurité constamment. Ce deuxième élément est certainement un corrolaire du premier point d'ailleurs. L'incapacité à acceuillir la situation telle qu'elle était dans le réel (avec ses difficultés, avec les remises en question profondes qu'elle impliquait sur nos certitudes acquises etc.) se sont matérialisées envers moi, par une prise de distance plutôt brutale couplée à des signaux contradictoires occasionnels mais réguliers... Tout ça a contribué à me maintenir dans une certaine insécurité émotionnelle pendant longtemps...
Jusqu'à ce que je réalise que j'étais beaucoup plus soucieux de prendre soin de cette relation que ma relation ne l'était elle-même.
Bref, malgré le sentiment de connexion qui a pu exister à un moment particulier, on n'était pas sur le même chemin.
Au final, cette histoire m'a fait autant de bien que de mal. J'en garde beaucoup de jolis souvenirs, et quelques tristesses durables - mais je lui suis reconnaissant d'avoir fait évoluer ma vision des relations (notamment amoureuses), de mon rapport à l'amour, au couple, à l'autonomie, à la sexualité dans un sens que je n'aurais pu envisager sans elle.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

GeorgyPorgy
le lundi 05 décembre 2022 à 23h00
J'ai suivi ce fil au gré des petites pauses de ma journée (fatiguante) de travail, les échanges sont riches, c'est super intéressant de vous lire.
Ce que pourrait être la compersion telle que j'ai pu l'expérimenter en moi en de rares occasions, ce serait de ressentir une paix (a minima) voire du bonheur (au mieux) quant à ce que l'autre décide de vivre, le chemin qu'il/elle décide d'entreprendre dans ce qui constitue le périmètre de son autonomie intérieure, émotionnelle, sentimentale ou intime / sexuelle.
J'insiste sur le ressenti car je pense que j'ai plus de facilité à exprimer ensuite si d'abord je ressens (soit directement dans de la communication, soit indirectement via du non-verbal, par exemple en ayant un comportement visant à laisser l'autre se sentir confortable dans ses choix - une manière de dire "vas-y, fais ce que tu sens bien, tout ça c'est à propos de toi, pas de moi & j'en serai okay voire heureux si tu prends soin de notre relation en parallèle").
Le ressenti est donc pour moi un préalable. On ne peut pas "décréter" qu'on ressent de la compersion, les sentiments réellement ressentis reprenant vite le dessus (?)
Le corrolaire serait que l'opposé de la compersion (qui serait ce à quoi je me suis confronté dans mon expérience jusqu'ici de la non-exclusivité) consiste presque en une négation de ce qu'est l'autre (dans son altérité, dans son individualité propre, dans son histoire & ses choix, etc). Je veux bien vivre cette relation avec toi, mais il faut que tu abandonnes les chaussettes à pois (j'y suis allergique), et aussi ce que tu as construit jusqu'ici avec Ginette ou Bernard (ça me rend jaloux.se).
Je suis pas binaire, loin de là, (trop?) partisan de la mesure et de la nuance même, mais : est-ce que c'est "neutre" finalement de ne pas ressentir de la compersion quand on est dans une relation amoureuse (et a fortiori dans toute relation)?
J'ai l'impression que si l'on sort de la zone de compersion, on est rapidement dans la zone du contrôle de l'autre. Car si j'exprime mon mal-être/ma jalousie dans une situation donnée, de telle sorte que ça ne laisse aucune marge pour une dimension compersive si infime soit-elle (donc le contraire de "oui je galère avec ça, mais je sais que cette histoire t'es nécessaire ou joyeuse & qu'on peut en parler pour ajuster au mieux") , est-ce que je ne sous-entend pas à ma relation qu'elle doive altérer son autonomie pour me rendre la vie plus facile?
Comme certain.e.s ont pu le dire avant, je pense que ça depend beaucoup des circonstances & de ce que chacun.e met dans la relation. Mais ça découle aussi beaucoup d'un certain rapport au concept d'amour, dans lequel la compersion peut naître car on parvient à un stade désinteressé (au sens où on ne se demande pas un amour d'être conforme en tous points à mes/tes attentes, à mon/ton logiciel interne, qui n'est pas toi ou moi mais plutôt "toi dans moi", on se renvoit mutuellement le reflet de nos illusions, comme c'est la formule de base).
=> La relation qu'on vit compose avec ce qu'on apporte de nous (notre passé, les choix qui ont été les notres, qui gardent ou pas leur importance et les choix qu'on fera aujourd'hui, demain). Ou pas.
Si je ne parviens pas à vivre avec l'impermanence de l'autre, en accepter les joies & les peines, est-ce que je l'aime (encore) ou est-ce que j'essaie de faire perdurer une image (fausse) de ce qu'est censée être notre relation telle que je l'ai achetée au magasin de l'amour ?
Discussion : Comprendre le polyamour

GeorgyPorgy
le mardi 29 novembre 2022 à 22h33
Mélusine0
J'interviens tout simplement parce que j'ai fait les frais de ce discours... et je peux dire que j'en ai bavé...
Tout comme l'a exprimé Cathy72.
Il y a un certain nombre de femmes et d'hommes qui tombent amoureux, ont une attirance pour quelqu'un et doivent faire face à ce discours et à ce mode de vie qui, pour eux, est désorientant et destructeur.
Bonheur,
Ton histoire personnelle je ne peux pas la deviner...
J'exprimais simplement le fait que ce qui me convient c'est un amoureux que j'aime et qui m'aime en retour. Sans qu'une troisième, quatrième, xième personne intervienne. C'est ce que je souhaite. Le reste pour moi est sans intérêt.
C'est mon avis personnel. Apres avoir morflé en ayant rencontré un poly amoureux.
Si ta situation te convient tant mieux.
Pourquoi te sentirais tu insultée si tu as fait le bon choix en choisissant le polyamour?
Quand on est à un place qui nous convient on ne se sent pas insultée...
Mélusine0
Dans ce que tu exposes, je comprends que tu as vécu UNE expérience malheureuse avec un homme qui se "définit" comme poly (visiblement abusivement dans la mesure où il semble avoir négligée tes attentes dans la relation).
Mais tu n'as PAS vécu 10, 20, 100 relations avec des polys qui ont toutes abouties au même résultat malheureux et souffrant.
Dès lors, c'est difficile pour certain.e.s de lire des opinions généralisantes à l'emporte pièce.
D'autant que des polys (homme ou femme) peuvent aussi se retrouver dans des situations très dures, y compris avec des exclusif.ves...(c'est mon cas, et j' ai au contraire choisi de ne pas faire contribuer à faire souffrir une des personnes que j'aime, quitte à ne plus jamais la revoir)
Si le but de ton propos tel que je le comprends est plutôt d'alerter sur des comportements abusifs, negligeants voire manipulateurs : pour quoi ne pas plutot partager des faits concrets de ton experience qui permettraient aux gens s'interrogeant de se figurer des points de repères pour pouvoir naviguer cela avec plus de clarté?
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le mercredi 23 novembre 2022 à 11h29
@Siestacorta : pour répondre à ton message initial, je pense que ma manière d'appréhender tout cela est assez proche de ce que tu décris. En gros, je crois avoir compris que ma recherche se situe plus dans "plus de fluidité possible" dans ma vie sentimentale, émotionnelle, ou sexuelle avec des variations possibles entre plus ou moins d'ouverture... qu'un changement vers un mode de vie radicalement à l'opposé de ce que je pratique aujourd'hui.
Mon histoire simplement a été marquée par une rencontre forte que j'ai pas forcément cherchée "activement" (le "hasard" de la vie), je suis convaincu que la probabilité où une telle situation pourra se reproduire à l'avenir est assez forte. L'impossibilité de lui laisser s'intégrer dans mon existence d'une manière ou d'une autre a été très très complexe à digérer, et j'aimerais ne pas avoir à revivre cela dans ces circonstances. Cependant, je reste lucide en admettant que ca pourrait se reproduire, et aussi pas aligné avec l'absurdité (à mes yeux) d'écarter ces rencontres significatives simplement parce que j'ai un engagement établi (qui par ailleurs continue de me satisfaire, qui reste fondamental à mes yeux).
@Insecte, @Olyve, @Ayu : vos messages & vos vécus me touchent. Peut-être que je suis dans le déni en m'inventant des raisons de croire cela (décrites dans mon précédent message), mais j'ai à coeur de continuer à considérer que je n'ai pas abandonné par dépit. Je pense que je prends tout cela sous d'autres angles, en reconnaissant & prenant acte des dimensions sur lesquelles je ne peux agir & en me concentrant sur les endroits où je peux le faire.
Dans mon couple, les questions liées à l'ouverture potentielle, après le raz-de-marée émotionel, ont amené une réelle réflexion profonde sur la relation, l'autonomie de chacun, les attentes réelles. On essaie d'être bienveillant & indulgent envers les vulnérabilités de l'autre, bon an mal an, de se donner le temps de se concentrer aussi sur d'autres endroits joyeux de notre vie commune. En cela, je trouve de la satisfaction & je constate que laisser la question de la non-exclu en "jachère", sans l'amener sur le tapis toutes les 2 semaines, nous fait du bien & permet (quand la discussion s'y engage finalement), de l'évoquer de manière plus sereine. J'arrive à trouver dans la situation des espaces de progression qui ne sont certes pas ceux que j'auraient imaginé au tout départ, mais qui s'avèrent bénéfiques & satisfaisants.
Comme l'a dit @Siestacorta, je mesure aujourd'hui combien la question de l'ouverture se matérialise en des endroits pas forcément "évidents" ou "attendus" de prime abord.
Ce qui m'interroge personnellement dans ce contexte serait de savoir comment transformer mon besoin d'ouverture que je continue de ressentir, dans des stratégies en accord avec les possibles (mouvants) de la relation : certains d'entre vous ont-ils réussi à dépasser la frustration, et à satisfaire ces besoins dans des dimensions nouvelles de votre vie quotidienne? (et notamment dans la durée?)
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le mardi 22 novembre 2022 à 17h37
@artichaut & co :)
Merci pour les réponses, qui sont riches.
@artichaut Oui je peux bien sur partager ici mon propre vécu & ce qui m'a amené à faire ce choix. Je l'ai déjà fait dans d'autres fils ici, mais en rappeler le contexte participera certainement à alimenter la conversation :)
D'abord une précision qui a son importance pour rebondir sur ton point :
La relation pour laquelle je me suis compris un "nouvel" amour a commencé dans un contexte adulterin (pour moi, elle étant séparée). La relation effective (où on se voyait vraiment, avec des interractions physiques, des rdvs etc) s'est étalée sur une durée courte mais intense de quelques semaines. Ce contexte a été un mélange de bonheur intense & de difficultés importantes (culpabilité, conscience de l'impossible de la situation, immense confusion quant aux répères établis & stables de ma vie sentimentale). A l'époque, je n'avais pas connaissance du polyA. Je me suis trouvé attiré par cette relation, je m'y suis engoufré avec la forte envie de la vivre ("advienne que pourra") jusqu'à comprendre que j'étais tombé amoureux. La relation s'est rapidement révèlée de mon côté & j'ai cherché à comprendre ce qui m'arrivait, pour finalement trouver des réponses dans l'éthique & la litterature poly. Cette période de quelques semaines se situe il y a un peu plus de 3 ans maintenant, et n'existe plus depuis pas mal de temps (difficile de dire quand le lien a "disparu" avec exactitude, car je ressens encore ces sentiments & tout ça ne s'est jamais arrêté de manière nette - plutôt une lente prise de distance physique & émotionnelle je dirais). Pour finir, je reste attiré par la perspective de m'ouvrir à des modalités non-exclusives dans mon couple quand & si les circonstances évoluent, c'est une chose qui s'est confirmée dans mon cheminement MAIS je ne cherche pas actuellement à vivre d'autres relations. Je suis simplement tombé amoureux de quelqu'un tout en confirmant mon amour "historique" - ce que j'ai compris au fil d'un long & difficile processus & que j'ai communiqué explicitement aux intéressées. Pendant longtemps, tout ce bazar m'a enormément tourmenté, créant une fatigue mentale intense, un sentiment immense d'absurdité contre lequel je me suis donné l'impression d'être le Sysiphe de l'histoire (pour piquer une image à Camus) tentant de faire advenir un idéal probablement impossible.
Les raisons qui m'ont amené à faire ce choix sont multiples (et je suis encore en train de les digérer je pense) :
- La prise en compte de l'altérité
Comme je l'ai expliqué, mon cheminement m'a fait passer d'une volonté forte (illusoire?) de faire advenir un schéma relationnel poly nous impliquant tous les 3, à une écoute & prise en compte beaucoup plus fine des vécus qui étaient exprimés par ma compagne & par mon autre relation.
En cela, le temps a fait son oeuvre progressivement car je pense avoir que pendant longtemps j'ai été aveuglé par, à la fois, ma NRE & par paradoxalement mes nouvelles "lunettes" polyA. Toute l'éthique, la philosophie me paraissait être une source de solution à la situation compliquée que nous vivions. Comme une voie d'alignement possible des planètes. Mais j'ai fini par comprendre que tout ceci n'était QUE ma vision des choses, et que le vécu des autres pouvaient être tout autre.
Comme l'a bien décrit @Siestacorta dans un autre fil, l'important pour moi a été assez tôt de valider si on était dans un consentement enthousiaste des différentes personnes. Et j'ai fini par comprendre que ça n'était pas le cas.
- L'acceptation de l'impossibilité de "communiquer" (qui est une sorte de corrolaire au 1er point) & de transformer la relation tierce
J'ai pris acte en conscience, via une meilleure prise en compte de l'altérité, de nos impossibilités à communiquer réellement sur cette situation (j'entends ici communication dans une optique plus orientée CNV, recherche de voies d'évolution satisfaisantes pour les besoins de chacun).
Je n'ai jamais eu le sentiment que ma relation avec ma nouvelle amoureuse se dirigeait dans une communication de ce type.
J'ai beaucoup cherché à interroger avec bienveillance les sentiments dans une authenticité défaite de tout parasitage lié à la structure possible (ou impossible) de la relation. En vain, globalement, les maigres éléments que j'ai réussi à recevoir étaient vagues & trop définitifs pour sentir le terrain propice à plus de communication active.
En parallèle, j'avais & j'ai toujours eu affaire à de signaux contradictoires, que je ne suis pas parvenu à interprêter, que je mets tour à tour sur le compte de mes projections ou sur le fait que malgré le silence, il y a aussi des sentiments forts, de l'amour peut-être qui persiste.
- La volonté de reprendre du pouvoir sur une situation souffrante AUSSI pour moi via changement de positionnement
Comme certain.e.s l'ont déjà exprimé plus haut, j'ai traversé une longue période difficile moi aussi, me trouvant dans une équation impossible à résoudre. Ca s'est matérialisé par de la tristesse, le sentiment d'inachevé, de subir une situation à mes yeux absurde, en plus d'un certain épuisement mental dans mes tentatives de communication. J'ai longtemps eu le sentiment de me trouver bloqué dans des boucles qui se répetaient malgré moi.
A un moment, j'ai ressenti le besoin de reprendre du "pouvoir" dans la situation, pour me donner le sentiment d'avancer. Faire un pas de côté pour casser certaines de ces boucles qui généraient de la souffrance & de la tristesse de mon côté.
C'est passé par :
- Bouger mon positionnement activement dans le tableau général : décider de pas continuer à être l'acteur de la pièce qui apporte la difficulté, la souffrance (tant pour ma compagne que pour l'autre amour). En outre, ma compagne a eu une aventure quasiment en même temps que moi. On n'a pas vécu la même histoire, mais la mienne a beaucoup servi à crystaliser nos difficultés de couple bizaremment. En évoluant vers une non-pratique affirmée & explicite, vérifiable, j'ai le sentiment que je désactive un schéma néfaste dans mon couple. Aussi, vis-à-vis de ma relation, je me suis toujours donné le sentiment d'être celui qui prenait des initiatives, demandait des nouvelles, proposait quelque chose, essayait de communiquer. A un moment, j'ai décidé de sortir de ça activement - au final, ca a finit par s'apparenter à du breadcrumbing à mes yeux. Peut-être était-ce une manière de "rompre" en douceur, mais j'ai vécu le silence comme extrêmement violent à mon égard.
- Prendre ma part de responsabilité en acceptant de laisser sortir cet autre amour de ma vie : puisque le peu d'attentes formulées sur lesquelles me baser se résument à cette unique possible, que c'est si inflexible, alors j'en prends acte & j'accepte, malgré les intuitions, les non-dits, etc. Je place aussi cela dans une dimension de compersion : même s'il est souffrant de laisser partir (pour moi), c'est aussi accepter que le bonheur de l'autre puisse se jouer sans moi.
- Faire preuve d'indulgence envers moi-même : j'ai exprimé mes ressentis, mes sentiments dans l'authenticité & la vulnérabilité, j'ai tenté des choses peut-être maladroites mais toujours dans la bienveillance. Je ne peux pas agir sur tout & c'est okay.
- Déjouer le choix "imposé" par la norme, pour poser mon propre choix. Les termes du choix imposé sont simples : soit tu quittes ta compagne, soit tu mets de côté ta nouvelle relation. C'est excessivement binaire pour moi, et si c'est satisfaisant pour plein de gens, je ne me reconnais pas dedans. Du coup, j'ai "crée" mon propre choix : j'ai choisi d'affirmer mon polyamour explicitement, mes désirs & mon cheminement dans ce contexte tout en démontrant dans la réalité de mon comportement que je respecte les choix faits par les deux femmes pour lesquelles j'ai des sentiments.
Au delà, adopter ce choix m'a aussi permis de clairement exprimer à ma compagne que je ne souhaitais exercer aucune espèce de contrôle sur son autonomie (émotionnelle, sentimentale, sexuelle) - mon polyamour s'affirme aussi de cette manière. Je l'ai incitée à réflechir pour elle, en dehors de "nous", à ce que sont ses véritables désirs / aspirations quant à ces questions car compte tenu de son aventure, j'ai l'intuition que beaucoup de choses restent en suspens sur ce plan de son côté.
Aujourd'hui, et depuis quelques mois, même si une tristesse demeure, je vais beaucoup mieux qu'à une certaine époque. Me donner le sentiment de retrouver plus d'alignement m'a donné de l'air & m'a fait du bien globalement. Je ne sais pas si ça va durer, le désir d'ouverture & d'exploration restant présents...
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le mardi 22 novembre 2022 à 10h56
Merci pour vos partages / commentaires, je prépare une réponse que j'espère poster dans la journée :)
Discussion : Comprendre le polyamour

GeorgyPorgy
le mardi 22 novembre 2022 à 10h37
Alabama
Je trouve important cette notion de responsabilité. Nous avons 50% de cette responsabilité dans chaque relation, et j’ai parfois l’impression, peut-être à tort, que les polyamoureux se défaussent de leur part en se cachant derrière la transparence et l’honnêteté.
@Alabama Je te rejoins sur ton dernier point. Pendant longtemps, dans la relation tierce que j'ai essayé de transformer d'adultérine à "plus en accord avec le polyA", je me suis trouvé dans l'incapacité d'endosser cette part de MA responsabilité.
Il y avait plein de raisons à cela, mais je crois avoir compris que ça résidait beaucoup dans la NRE, la volonté de ne pas perdre ce nouvel amour, la limérence peut-être dans certaines phases de l'histoire.
A un certain moment, j'ai changé là dessus: la situation étant souffrante, et voulant favoriser le bonheur & la serennité de mes relations, peu à peu, l'acceptation par moi-même de la rupture, du renoncement s'est fait une place dans le tableau.
Je crois que c'est aussi une forme de compersion, c'en est même la définition : accepter que le bonheur de l'autre se joue sans soi. Le fait que ce soit ici définitif apporte une couche de difficultés en plus à gérer, simplement, sachant qu'on ne s'accorde pas des moments "extérieurs" & qu'on va se retrouver après. Dans ce contexte, c'est pour toujours.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le lundi 21 novembre 2022 à 17h22
Hello,
Désolé je me rends compte que j'ai manqué de clarté dans mon post :)
Le "périmètre" de ma question se limite à une catégorie très précise de personnes (auxquelles je me rattache), que je pourrais définir avec les éléments suivants :
- Personne qui est en couple
- Qui se découvre & accepte en soi-même le fait d'être polyamoureux.se,
- Qui adhère donc à la philosophie & à l'éthique poly
- Qui potentiellement l'a explicité à son/sa partenaire (ainsi qu'à l'autre personne éventuellement)
- Qui fait le choix de ne pas entretenir de relation autre qu'avec son / sa partenaire "historique" (pour diverses raisons : incompatilité des attentes, volonté de respecter le positionnement & le consentement des autres, ou tout autre raison).
Je ne sais pas si c'est plus clair?
bonheur
Ton troisième point me semble flou. Veux-tu dire une personne poly qui n'a qu'une seule relation ou qui n'aspire pas à en avoir plusieurs ? Une personne dont la philosophie est poly et qui fait le choix de ne pas vivre les relations potentielles que la vie présente à iel ?
C'est plutôt un.e poly qui prend acte qu'il/elle ne peut entretenir de relations poly pour rester aligné.e à une certaine éthique, malgré le fait qu'il/elle aurait idéalement à coeur de le faire :)
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

GeorgyPorgy
le lundi 21 novembre 2022 à 16h31
Bonjour à tous.tes,
Je lance un petit sujet pour susciter quelques réactions / partage d'expérience quant à des situations proches de ce que j'ai pu vivre.
En effet, je lis beaucoup ici, et interragit sur des posts qui m'interpellent.
Cependant, j'ai l'impression de trouver relativement peu de partages qui se rapprochent de mon vécu & des orientations que j'ai décidé de prendre après mon acceptation de "mon" polyA & de mon coming out.
Je schématise à outrance hein mais j'ai l'impression de lire beaucoup de témoignages de type :
- poly qui se découvre & cherche à y voir plus clair
- conjoint.e ou personne en relation avec un poly, ou avec quelqu'un qui s'interroge dessus (=polyacceptant ou poly"refusant" pour ainsi dire)
Mais j'ai beau chercher, je ne trouve aucun témoignage de personnes (en couple) ayant compris, accepté d'être polyamoureux.se - tout en décidant de ne pas pratiquer "in real life" de relation concrète. Or, je me dis que ça doit bien être plus répandu que ce qui est visible, représenté dans le forum ou ailleurs.
Je serai très intéressé pour engager de l'échange sur ces dimensions, sur le vécu de la situation, quelles sont les manières de vivre (bien ou mal?) cette situation, comment elle a évolué dans le temps, comment ça s'articule dans le temps avec votre conjoint.e...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sortir de la peur

GeorgyPorgy
le samedi 19 novembre 2022 à 19h15
Siestacorta
Et même en ayant déjà pratiqué, en rencontrant des personnes poly, en ayant posé des accords bien honnêtes, il suffit de rien pour avoir des réflexes et des impressions qui sont valables pour l'escalator. On peut culpabiliser avant qu'il y ait un problème, ou un problème poly nous fait recroire à l'escalatore. On perd sa confiance, momentanément.
Je crois qu'on peut à la longue se sentir moins coincé avec ça, mais cet escalator a peu de pannes, zut.
@Siestacorta oui je suis persuadé que même avec une volonté bien ancrée de chacun.e, certains reflexes peuvent revenir en force au gré des circonstances. Mais je me dis quand même que le chemin peut malgré tout être source d'un certain épanouissement... J'idéalise peut etre un peu...
Discussion : Sortir de la peur

GeorgyPorgy
le vendredi 18 novembre 2022 à 17h08
alinea7
Engagement dans le fait que la relation soit satisfaisante pour le partenaire autant que soi ?
Engagement dans la qualité de la relation ?
Engagement dans le soin à l'autre et à la relation, en somme ?
@alinea7 J'apprécie beaucoup le fait qu'avec ces questions tu places l'engagement au niveau qualitatif de la relation elle-même pour les partenaires.
Ces dimensions justement sont souvent invisibilisées je trouve par les marques plus socialement acceptées & répandues dans nos inconscients collectifs de ce que doit / peut être l'engagement (achat d'une résidence commune, voyages, avoir des enfants ensemble...) & qui se relient finalement à l'héritage de la structure du mariage.
Je suis convaincu que chaque relation contient en soi les possibles pour "inventer" des modalités d'engagement ad-hoc qui dépassent ces schémas. Mais ça suppose une rencontre des attentes / intentions...
Il y a une partie de mon expérience où ces éléments de l'escalator relationnel ont eu un effet "empêchant". Comme si ça aurait pu être l'unique voie possible de ma nouvelle relation, et ça s'est matérialisé des 2 côtés :
- avec cette nouvelle amoureuse, qui, je pense n'a pas pu / su / voulu envisager qu'on puisse batir un engagement relationnel reposant sur ses bases propres
- avec ma compagne, qui a mis du temps à se défaire de l'impression que l'existence d'une relation tierce passerait forcément par l'application de cet escalator relationnel, et pas sur des dimensions d'engagement autres
Discussion : Sortir de la peur

GeorgyPorgy
le vendredi 18 novembre 2022 à 12h42
Au delà, des polyamoureux peuvent aussi bien se retrouver dans la situation que tu décris, en tombant amoureux.ses d'une personne (mono?) qui a peur / fuit un engagement possible - peut-être atypique, mais engagement possible tout de même s'il est inventé par les personnes concernées.
Je crois que c'est que j'ai vécu perso.
Discussion : Sortir de la peur

GeorgyPorgy
le vendredi 18 novembre 2022 à 12h37
Désolé de lire tes mots.
Je pense que ta question est valable pour certain.e.s qui utilisent (malhonnêtement?) l'argument PolyA pour justifier un manque d'engagement dans la relation, leur défaillance à nourrir une relation...
Mais pourquoi faire une généralité?
Mon expérience perso a été avant tout d'accepter la survenance d'un nouvel amour, tout en comprenant que celui qui me lie à ma compagne n'était pas mort. Ca a été une expérience émotionnelle intérieure lente en premier lieu, que j'ai extériorisée & exprimée explicitement aux deux personnes concernées.
Ca a été une expérience difficile pour tous.tes, et effectivement il y a eu de la peur.
Mais au contraire de ce que tu dis, comprendre & embrasser mes amours multiples s'est réalisé dans un mouvement non pas marqué par la peur, mais comme un soulagement progressif (de voir des choses bancales & incohérentes liées à nos constructions etc se remettre en perspective, le sentiment de retrouver une certaine cohérence, un alignement...)
Ca m'a aussi donné l'occasion & les moyens d'envisager d'autres formes possibles d'engagement, au delà de l'escalator relationnel - que j'aurais eu à coeur d'explorer ensemble si les attentes respectives s'étaient rencontrées.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

GeorgyPorgy
le jeudi 03 novembre 2022 à 14h22
C'est peut-être un raccourci ou un biais de confirmation de ma part... Mais j'ai l'intuition depuis que je me suis "ouvert" aux valeurs portées par le polyA, que globalement notre "éducation" sentimentale / romantique en général ne nous apprend & ne nous invite pas à s'occuper vraiment de cette question de la charge émotionnelle.
L'apparente "normalité" de la relation hétéro-mono, basée sur l'escalator relationnel, me donne le sentiment que, ayant atteint certains stades d'engagement, après avoir coché certaines cases, on est censé être "heureux" et satisfait de ce qu'on a.
Garder le souci d'interroger la relation, potentiellement sur des endroits inconfortables (sexualité, sentiments naissants en dehors du couple etc.) apparait ainsi comme potentiellement déplacé, inapproprié.
Ainsi, dépasser ce phénomène ça demande effectivement un déclencheur quelconque, allié avec une certaine volonté & un engagement là dedans au travers de modalités qui sont okay pour tous.tes.
C'est probablement là que j'ai rencontré des obstacles perso :
- trouver le moyen le plus adéquat pour couvrir mon besoin de discuter de ces questions (= pas trouvé encore en vrai...ca reste un terrain potentiellement conflictuel...)
- sans être "invasif" sur l'espace émotionnel des autres protagonistes (=le seul moyen que j'ai trouvé ici c'est d'affirmer mon vécu explicitement, et de renoncer à solliciter des échanges / de la communication là dessus, en quelque sorte laisser l'initiative potentielle en face sans attente de ma part)
- devoir accepter aussi que cette charge émotionnelle ne sera potentiellement pas "partagée" avec les intéressées (=comprendre & admettre qu'elles préfèrent à plus ou moins long terme - pour toujours?- laisser cela de côté pour leur propre confort émotionnel)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

GeorgyPorgy
le jeudi 03 novembre 2022 à 11h37
bidibidibidi
Par contre, j'ai tendance à trouver que l'ouverture d'un couple monogame vers du poly génère une charge émotionnelle aussi bien pour celui qui ouvre que pour celui qui est ouvert (si on peut dire). Le travail est considérable des deux côtés et je me permettrais pas de déprécier le travail du polyacceptant.
Désolé si mes propos ont pu amené à penser que je dépréciais effectivement le travail du / des autres personnes concernées, ça n'était clairement pas l'intention. J'évoquais juste les faits tels que perçus dans mon expérience perso dans ce domaine...
Je pense que ça rejoint & illustre ce que tu évoques @bidibidibidi, à savoir que s'occuper de la charge émotionnelle relève aussi beaucoup de certaines aptitudes & appétences de chacun (le fameux "être" que tu décris)
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

GeorgyPorgy
le mercredi 02 novembre 2022 à 16h10
Je rejoins @April sur son point : je pense que la question se pose ici dans le cadre de relations où il y a présence d'une potentielle non-exclusivité (qu'elle s'avère possible ou impossible).
Dans un tel contexte, je peux témoigner du fait que, dans le cadre d'un couple déjà existant, quand la question d'une ouverture potentielle vient à se poser, c'est bien la personne qui désire faire évoluer la relation qui va porter la charge, homme ou femme, pour peu qu'elle veuille adresser cette question avec une certaine éthique.
Comme April, ça a été longtemps mon cas, et pas uniquement dans mon couple mais aussi avec mon autre relation. Et j'ai aussi le sentiment de m'y être abimé, fatigué, ce qui m'a conduit à ranger la possibilité de vivre cela sereinement & en respect des attentes respectives en haut d'une étagère. Et aussi à renoncer à vivre / poursuivre un lien avec mon autre relation.
La volonté de "vivre" une certaine ouverture oblige quelque part à interroger tous les points de la relation que tu mentionnes @Alabama.
C'est une chose que j'ai prise en charge, vis-à-vis de ma compagne & de mon autre relation. Mais globalement, je me suis heurté à l'absence de mouvement des deux côtés, une certaine inflexibilité, presque une fuite devant ces conversations inconfortables, malaisantes pour tout le monde - malgré ma certitude qu'il y avait des sentiments de part & d'autres. (Tendance qui se nuance dans le temps avec ma compagne, qui a pu afficher plus de compréhension, d'empathie de ce que je vivais).
Dans un cadre plus "conventionnel", je te rejoindrai @Alabama pour constater que c'est plus souvent les femmes qui portent ces questions cependant. C'est probablement lié à ces processus d'éducation / socialisation différenciés des filles & des garçons, qui ont tendance à inviter les filles à "s'occuper des autres", du bien-être des autres, quand les garçons ne s'en préoccupent que trop peu... Sans vouloir faire de généralités.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.