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Discussion : Polyamour : un double standard ?

artichaut
le mercredi 03 juillet 2024 à 16h55
Fimus
Histoire de mettre directement les pieds dans le plat : j'ai la sensation que se constitue progressivement un double discours sur les relations plurielles et non exclusives selon qu'on soit une femme cisgenre ou un homme cisgenre
La communauté poly n'est pas en dehors du monde, donc le patriarcat y agis ici comme ailleurs.
Devenir poly n'est pas un badge magique qui te fait devenir meilleur. Limite ça peut avoir tendance à accentuer un peu ce qui est déjà là. D'une part car, si tu es quelqu'un qui tente de déconstruire des choses, ça va potentiellement augmenter tes réflexions et peut-être te rendre meilleur sur certains points. D'autre part car les endroits où tu fait de la merde (je pars du principe qu'un mec cis qui n'en fait pas, ça n'existe pas), tu va généralement te retrouver à faire de la poly-merde (de la merde multiplié par le nombre de relations).
Et quand déjà tu sais pas gérer correctement une relation, c'est pas de les multiplier qui va arranger les choses.
Fimus
Je vous reproduis le passage :
" …ce que je conseille, souvent, c’est si une personne, en l’occurrence un homme, met tout de suite « polyamoureux » dans sa bio, il faut soit creuser un petit peu"
C'est bien de faire la distinction entre une étiquette, qu'effectivement certains vont utiliser de manière hypocrite et manipulatoire (celle-ci comme tant d'autres). Et le fait d'être vraiment dans une démarche "éthique" ou autre.
Donc le conseil de ne pas se fier à l'étiquette et au contraire de creuser un petit peu, me semble tout à fait judicieux, voire même salvateur.
Fimus
Les premiers ont davantage conscience, au moins dans les mots employés, de la masculinité hégémonique, des privilèges liés à leur genre et questionnent tout cela (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de dérives). A l'inverse, les seconds ne veulent généralement pas entendre parler de polyamour, jugent la chose très durement et ne jurent que par le très sacro-saint couple exclusif.
Tu compare deux choses qui n'ont rien à voir. Évidemment que les mono ne veulent pas entendre parler de polyamour, c'est ce qui les définit.
C'est comme si tu disais : les francophones ont davantage conscience des problèmes climatiques, mais les anglophones parlent anglais.
Non ?
Fimus
"Ah tu es polyamoureux ? T'es un gros queutard en fait ?" ai-je déjà eu droit à plusieurs reprises, sans aucune connaissance de mon parcours ni de qui j'étais
J'ai l'impression que ce qui te gêne c'est de te sentir jugé et catalogué.
Que les mecs (poly ou non) le soient dans leur ensemble (jugés et catalogués), est une chose. Et c'est assez compréhensible au vu de ce que subit quotidiennement et depuis des lustres la gente féminine. Mais à part le fait que probablement tu appartient à cette catégorie-là, ça n'est pas spécifiquement de toi qu'il s'agit (juste d'une partie de ta construction sociale).
Oui sans doute que certaines personnes jugent et cataloguent un peu trop vite et à tord.
Mais au vu de l'histoire des genres, tu ne peut pas empêcher les femmes hétéros d'être méfiantes, qui au demeurant ont raison de l'être, mais tu peux continuer d'aller vers des démarches plus "éthiques" si tel est ton chemin.
Si tu te sent jugé, tu peux l'exprimer pour toi, mais inutile d'aller défendre la classe des hommes dans son ensemble (ça me semble la fois glissant et peine perdue).
Discussion : [Outil] L'effet boomerang, ou le retour de bâton

artichaut
le dimanche 30 juin 2024 à 23h12
Qu'est-ce que l'effet boomerang, ou le retour de bâton ? Qu'est-ce que je mets derrière ces mots-là quand on parle de polyamour ?
***
Autres acceptations
Avant d'expliquer ce que j'entends par là, je vais recenser d'autres acceptations, plus ou moins proches, que j'ai pu trouver sur ce forum (vous pouvez sauter ce paragraphe s'il ne vous intéresse pas)
coquelicot (#)
J ai juste envie d aimer de donner pour recevoir!
La vie est comme un boomerang:tout
ce que tu donne librement et gratuitement te revient!
suffit d etre patient
coquelicot (#)
Il y a une chose que j ai compris,non deux:
Dans la vie tu seme ce que tu as récolté.....
c est systemique, logique , la vie n est faite que de boucles
tout te revient et si tu est un bon jardinier , les fruits seront juteux;.......
Pour la mechanceté la connerie la bassesse d esprit c est pareil:
Un boomerang que tu te prend en pleine tete .
Le lancer parait anodin presque un jeu mais quand il revient alors la ca fait bobo.......et la tu regrette peut etre de l avoir lancé , mais c est trop tard le mal est fait.
Polyarthrite (#)
Attention à ne pas aller trop vite, à trop vouloir accepter aussi vite et autant, la jalousie peut revenir comme un boomerang en bcp plus fort.
bonheur (#)
Oui, un amour sain, heureux doit nous faire grandir, nous élever. (…) Je dis généralement, dans un tel cas, que je lance un boomerang qui reviendra me frapper régulièrement en pleine poire, avant de continuer sa course. Le pire, c'est qu'il ne prévient pas, le boomerang. Bim ! Un bon coup et puis s'en va... jusqu'au prochain bim !
Ce boomerang, je ne l'anticipe toujours pas, mais j'en connais désormais les effets et ceux-ci font partie intégrante de ma vie... avec toute l'injustice liée, comme toujours.
bonheur (#)
Le mot polyamour est très imaginé par les personnes qui ne connaissent pas réellement le sujet. De mauvaises interprétations peuvent se faire et c'est préjudiciable. Parler de soi, plutôt que définir par ce mot, qui peut revenir en pleine face comme un boomerang.
***
Définition
Ce dont je souhaite parler, concerne les couples installés en monogamie ou en monogamie de fait, et se passe en plusieurs étapes :
- l'un des membres rencontre le polyamour, et le propose à son/sa conjoint·e (il peut y avoir plein de cas de figure : avec ou sans adultère préalable, suite à un cas concret ou de manière théorique, vraie proposition ou de tentative d'imposer les choses, avec ou sans prise de responsabilité, etc)
- l'autre accepte, "consent", ou se résoud à la situation
- finalement cet autre finit par vivre une autre relation
- et c'est là que l'effet boomerang ou le retour de bâton arrive : la personne, qui pourtant est celle qui a initié l'ouverture du couple, se prend une grande claque dans la tronche, et vit très très mal que son/sa conjoint·e entame une autre relation.
Pour concorder avec les autres acceptations de l'expression, ou son acceptation plus générale, on pourrait aussi parler de l'effet boomerang de l'ouverture du couple.
***
Développement
Il y aurait à en dire. Beaucoup à étudier sur le sujet. Et sans doute des conclusions à en tirer.
- pourquoi ça arrive ?
- à qui ça arrive ?
- quelle en est la proportion ?
- il y a-t-il des circonstances particulières ou privilégiées ?
- etc
De ce que j'ai pu en observer de mon expérience, suite à des témoignages (dans la vie, dans les cafés poly, sur ce forum) c'est quelque chose de vraiment très courant, qui pourtant me semble peu étudié, peu connu, et quasiment jamais dit — de manière préventive — à celles et ceux qui débutent en polyamour.
Je trouve qu'il y a même un genre d'angle mort. Quand on découvre le polyamour, on le voit comme un truc magique qui va tout révolutionner, on est pris par l'emphase (poly)amoureuse, et dans le total déni futur de ce qui pourrait nous advenir, on se croit hyper fort·e, on est persuadé que dans l'autre sens on le vivrait bien… et puis… non.
Et quand l'inverse arrive on a évidemment mille excuses pour dire que c'est différent. Et on peut s'en mordre les doigts très très fort.
Et quand l'autre, qui parfois à pu être réfractaire au début (mais qui aussi, souvent, y est allé plus lentement au début) y goûte, il n'est plus possible ou plus question de faire marche arrière. Et le couple parfois explose à ce moment-là.
Il peut y avoir un très grand sentiment d'injustice vécu, d'un côté ou de l'autre.
Il peut y avoir beaucoup d'incompréhensions ou de malentendus.
De mon expérience encore, et presque étonnament je dirais, cet effet boomerang ne me semble pas genré. C'est à dire qu'en contexte hétéro, il me semble exister autant pour les hommes que pour les femmes, et idem en contexte non-hétéro. À savoir qu'on se leurrerait autant sur soi-même du côté d'un genre que de l'autre.
Qu'on se laisserait autant berner par les mirages du polyamour que par ceux de la monogamie, etc.
Évidemment c'est toujours plus facile de se croire fort quand c'est soi-même qui vivons l'emballement d'une nouvelle histoire (sans vouloir pour autant perdre les acquis de la relation historique). Et on peut très facilement avoir tendance à faire porter à l'autre, la responsabilité de la décision de continuer ou pas cette relation historique. Alors que c'est nous qui avec cette propositiion d'ouverture du couple, mettons en péril ce qui a été bâti jusque-là (même si c'était de la monogamie de fait) et qui devrions assumer pleinement la responsabilité de ce changement. Il y a souvent beaucoup d'hypocrisie, je trouve, dans ce genre de situation.
Et le retour de bâton peut n'en être que plus rude, lorsqu'il advient.
Voilà.
Qu'en pensez-vous. Avez-vous vécu de telles situations ?
…ou avez-vous, vous aussi, une vision statistique liée à votre expérience …et peut-être différente de la mienne (merci cependant de m'épargner votre "avis statistique" si vous ne fréquentez le milieu poly que depuis 2 ou 3 ans…)
______________
Voir aussi
- le fil qui recense les outils pour relations non-normées.
Discussion : les Journées de Myla

artichaut
le mercredi 26 juin 2024 à 13h03
Pourquoi ne pas afficher ici le prix (la paf) ?
Devoir prendre contact pour savoir combien coûte la participation à un événement, me semble inutilement laborieux.
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le samedi 22 juin 2024 à 00h26
Siestacorta
Ya deux films poly qui sortent en ce moment :
Iris et les hommes
Je viens de voir Iris et les hommes et… ce n'est pas du tout un film poly.
Y'a 20 ans, passe encore, il aurait pu être qualifié de tel, mais aujourd'hui plus du tout.
**SPOIL**
Certes il y a un personnage poly (pur cliché au demaurant, du mec séducteur, amoureux de l'amour, pratiquant le développement personnel et le tantra).
Le reste n'est que tromperie (une femme qui trompe son mari). Et le clin d'oeil de la toute dernière image du film (en fait, coup de théâtre : son mec aussi la trompait !) ne rattrape absolument rien sur ce terrain-là.
J'ai trouvé ce film complétement navrant.
Certes on y voit une femme quinquagénaire qui se libère et reprend goût à la vie (par le sexe), mais de là à dire que c'est un film "féministe", comme on peut le lire ici ou là, c'est osé, ou alors du féminisme… à la Catherine Deneuve.
Le personnage principal, Iris, blanche, bourgeoise, mince, neurotypique, valide, pas encore ménopausée, habitant une grande ville (Paris), découvre… qu’elle peut encore jouer dans le game (le grand jeu normé) de la séduction hétéro. Youpi, super, vive les applis qui permettent de retrouver la joie de vivre, et de faire tomber les mecs comme s'il en pleuvait.
Au passage le film défend cette idée qu'en tant que femme, il suffit de claquer des doigts ou de swiper pour pécho (sans jamais visibiliser les privlèges du personnage, comme pouvant amener un biais).
Le non consentement de la part des hommes dans la drague, n’est pas problématique, semble aller de soi, voire être nécessaire ou excitant.
En revanche au lit, ils sont tous +déconstruits les uns que les autres.
On atteind un point culminant lorsque sa fille lycéenne, imite un exposé sur le consentement de sa prof d'histoire (la fameuse tasse de thé), et que sa mère lui rétorque qu'il faut surtout apprendre à dire oui, et corrige la syntaxe verbale de sa fille qui proteste.
Suivi, un peu plus tard, d'une petite scène pour montrer que elle, la mère, elle sait dire non (et c'est facile, nous dit le film, il suffit d’hausser un peu la voix).
Et comme si ça ne suffisait pas, on a droit à une pseudo initiation au bdsm sans aucune discussion préalable.
Et tout ça sans aucun recul critique, à aucun moment (sous couvert d'humour j'imagine, puisque le film est censé être une comédie).
À la fin, après avoir lu Mona Chollet, elle semble lâcher les applis et retrouve enfin son mec (son mari).
Le film ne dit pas si elle redevient "fidèle" et monogame, mais ça y ressemble beaucoup …genre elle retombe amoureuse de son mec comme au premier jour… grâce au fait que le sexe revienne dans le couple. Un petit retour à la normale, ça ne fait jamais de mal. Merci les applis (et surtout Dee-love, ce qui ressemble fort à un placement de produit se positionnant contre Tinder, seule autre appli nommément citée dans le film).
Le sexe comme seule source d’empowerment dans un film très parisien : ouf les bourgeoises quinquas parisiennes ne sont pas foutues.
**fin du spoil**
Ah, et si… on a quand même droit à une définition du polyamour dans le film :
« …ben tu sais pas ce que c'est polyamoureux ? c'est pas compliqué à comprendre, poly/plusieurs… amoureux/amoureux. »
Je vous mets la suite de la tirade :
« le polyamour c'est pas forcément complétement con, ben c'est vrai, c'est incroyable que t'ai jamais entendu parler de ça, c'est dingue, parce que quand même, c'est toute une philosophie, c'est une éthique même, c'est révolutionnaire, ça te retourne la tête, tu vois le monde autrement, c'est de plus en plus répandu »
(sachant qu'on est quand même dans une envolée emphatique d'une comédie à la française, qui dans cette tirade convoque l'émotionnel et l'humouristique)
Discussion : Partage de cercle social ?

artichaut
le mardi 11 juin 2024 à 03h05
Ah ben ça change tout. Ce n'est plus "notre cercle d'amis", mais un groupe particulier et une activité spécifique dans un contexte un peu insécurisant.
Effectivement si c'est le cœur de votre relation, ça me semble normal d'y avoir de la prévenance.
Discussion : Partage de cercle social ?

artichaut
le lundi 10 juin 2024 à 21h28
Perso, je ne fait plus de différence entre "ami" et "amoureux", donc à mon sens "son 2e amoureux" et toi, êtes des amis parmi les autres. Pourquoi auriez-vous un statut privilégié ? Et pourquoi le revendiquer ?
Par ailleurs en admetant que votre statut soit différent (en vrai je vois mal comment le tien pourrait être comparable avec celui du "2ème amoureux" qu'elle ne connaît que depuis 3 mois…), je ne comprend pas :
- pourquoi considérer votre cercle d'amis, comme un bloc unitaire et homogène ?
- pourquoi vouloir décider à la place de ces amis en question ?
Pour moi chaque ami·e décide si il/elle veut rencontrer ce nouvel ami (le "2ème amoureux"). Il n'y a ni à leur imposer, ni a les en empêcher.
Discussion : Thérapie de couple pour couple poly : recherche de conseils

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h35
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : Couple poly/mono, en thérapie conjugale

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h34
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : Thérapeute de couple pour poly en difficulté ?

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h26
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : Qui connaitrait un psy/thérapeute "polyfriendly" sur Montpellier?

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h25
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : Jalousie psychologue Grenoble

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h25
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : Psychologue / psychiatre connaissant le polyamour sur Nantes

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h25
Une liste des thérapeutes poly friendly se trouve ici :
/discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...
Discussion : [Presse] Polyamour vu dans la presse (fil général)

artichaut
le mercredi 05 juin 2024 à 21h38
SandrineLove
Avez-vous des documentaires que vous recommandiez au sujet du polyamour ?
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mercredi 05 juin 2024 à 10h48
Lili-Lutine
Plus sérieusement, queer est un terme parapluie qui décrit des identités sexuelles et de genre qui divergent des normes hétéronormatives et cisnormatives traditionnelles
Ce mot peut englober une grande diversité d'expériences et de perspectives, remettant en question les idées reçues sur le genre et la sexualité
Il représente à la fois une revendication personnelle d'identité et une position politique qui cherche à déconstruire les structures de pouvoir existantes
C'est aussi une façon de vivre et d'interagir avec le monde, en reconnaissant la fluidité et l'évolution constante de la complexité des identités
Alabama
Je crois que c’est Adrienne rich (corrigez moi si je me trompe) qui parle du continuum lesbien. Passer du temps entre femmes est déjà un élément de lesbianisme au sens politique, au sens d’exclure les hommes de l’équation (en opposition avec le présupposé que les femmes ne peuvent se passer des hommes, notamment pour être protégées). Les femmes entre elles de touchent, se complimentent, se soutiennent, ce qui est souvent décrit comme étant propre à la relation amoureuse et qui fait pourtant souvent défaut dans les relations hetero de la part des hommes. En ce sens les femmes hetero peuvent souvent avoir des relations plus intimes avec leurs amies qu’avec leurs conjoints. Mais le carcan de l’étiquette invisibilise ce type de relations.
Et du coup que l'on se revendique du queer, d'un lesbianisme politique, ou que l'on invente de nouveaux mots/concepts, il me semble que questionner nos attirances, et regarder ce qu'elles fabriquent dans leur mises en pratique, est éminemment politique.
Et c'est moins ce que l'on revendique, que ce que l'on fait exister en pratique, qui à mon sens est ici politique.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 04 juin 2024 à 22h34
Alinea7
Je ne ressens pas l'attirance comme quelque chose qui s'accroche principalement à des traits culturels.
J'ai rencontré des femmes qui avaient des traits de caractère qui peuvent participer à déclencher de l'attirance lorsque je les retrouve chez un homme. Et pourtant je ne suis jamais tombée amoureuse, et je n'ai jamais ressenti d'attirance de type sexuel. Et pas comme quelque chose que j'aurais bridé culturellement, la simple absence de déclencheur. De l'admiration, pas de désir.
Y a bien des femmes que j'ai trouvé magnifiques et j'ai jamais été attirée non plus, et pourtant il me semble avoir rencontré plus de femmes magnifiques que d'hommes, ne serait ce que parce que c'est là dessus qu'elles se savent principalement évaluées. Bref, c'est à tout ça mis ensemble que j'ai fini par comprendre que je suis hétéro. Faute que ça se soit jamais produit. Mais bon effectivement ça ne veut pas dire que ça ne pourrait pas arriver.
J'ai repensé à cette discussion et notamment à ton post @Alinea7.
Et je me rends compte que je comprends (plus ou moins) que l'on se dise hétéro au passé. Par exemple : Je n'ai eu que des relations sexuelles hétéro. Là au moins on parle de faits (si tant est qu'on soit d'accord sur ce que signifie "relations sexuelles hétéro", mais bon).
Ce que je comprends mal, c'est qu'on en tire une généralité… au futur.
Je pense que j'ai aussi un problème avec le concept d'attirance, détaché du concret. Non pas pour ramener le classique « tu ne peux pas dire que tu n'aimes pas, si tu n'as pas essayé » (quoique), mais plutôt pour affirmer qu'une attirance en soi n'existe pas, qu'elle est éminemment culturelle et construite.
Je ne veux pas essayer certaines drogues ou certaines pratiques, c'est un choix que je fais, et donc j'ai le sentiment (ou le discours) de ne pas être attiré par elles, mais je ne peux pas savoir ce que ça me ferait si j'essayais.
Affirmer a priori que l'on n'est pas (ne sera pas) attiré par telle ou telle catégorie de personne, me semble très culturellement construit, et finalement un choix, au sein de ce culturellement construit. Il s'agit ni plus, ni moins, que de rejeter des personnes a priori, en fonction de critères physiques ou culturels.
Et ce qui se pratique de façon assez invisible et acquis avec le genre (au nom de l'orientation dite "amoureuse" ou "sexuelle") se pratique aussi avec tout un tas d'autres critères (le poids, la taille, la couleur de peau, l'âge, etc), en discrimination "positive" ou "négative".
Discussion : [Presse] Polyamour vu dans la presse (fil général)

artichaut
le vendredi 31 mai 2024 à 12h08
Paul-Eaglott
Actuellement sur ARTE : "La Gomera : par amour des autres", documentaire qui aborde le polyamour.
Mentionné aussi ici.
Discussion : Vers la non exclusivité sexuelle.

artichaut
le mercredi 29 mai 2024 à 19h23
dany
Ma relation avec S me met très mal à l'aise. Je n'arrive plus à communiquer avec elle, et ne ressent plus d'attirance. Je la vois demain soir pour lui expliquer la situation, et probablement mettre un terme à la relation.
Pourquoi tu n'arrives plus à communiquer ?
Tu ne ressent plus d'attirance de quel ordre ?
Pourquoi choisir de mettre un terme à la relation, plutôt que de modifier la relation en quelque chose qui te/vous convienne mieux ?
dany
O et moi en avons beaucoup parlé. Elle m'a expliqué qu'il ne se passerais rien avec N, puisqu'il ne veut pas d'une relation "polyA" et qu'iels se sont vu en tant qu'ami.e.s
J'ai de plus en plus de mal avec ce concept que être ami·e·s c'est "rien", que se voir en tant qu'ami·e·s signifie qu'il ne se passe rien. Je sais bien que c'est un abus de langage, mais cet abus est signifiant, et les mots sont importants.
D'une part c'est totalement faux, et ça ne permet pas de prendre en compte les enjeux affectifs (ça ne change pas les demandes que tu as faites et les besoins associés). D'autre part, c'est encore une fois mettre un certain type de relation dans une sur-catégorie (qui exacerbe tout, qui sur-focalise, qui amplifie les problèmes). Ce qui a mon sens empêche de se construire sainement, affectivement parlant, faisant dépendre trop de choses, d'un trop petit nombre de personnes.
Tu nous parle de O, de S, de N, mais où sont les autres lettres de l'alphabet ?
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le dimanche 26 mai 2024 à 18h34
Ayna
Je me sens beaucoup plus paisible et satisfaite aujourd’hui dans mes petits pas.
Oui, j'ai le sentiment qu'il y a un travail d'humilité à faire.
Ailleurs, j'écrivais :
Non pas "se contenter du peu qu'on nous donne", mais apprendre à le recevoir vraiment (ce n'est pas aussi simple qu'on le croit).
Je trouve qu'on a tendance à ne pas assez célébrer ce qui est là.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mercredi 22 mai 2024 à 12h05
De passage
Pourquoi @artichaut cette détestation des hommes cis que tu exprimes à longueur de posts?
Je ne déteste pas du tout les hommes cis, au contraire je les aime (et j'en suis, et je m'aime, y compris en tant qu'homme justement). Et j'organise même des évenements entre hommes, allant dans ce sens.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mercredi 22 mai 2024 à 11h42
Alabama
Pour ajouter de l’eau au moulin de la réflexion, je vous mets en lien un article que j’ai lu hier et qui parle de « relations fluides », dans le sens « adaptatives », comme dans le terme « fluidité de genre ».
J’ai trouvé cette lecture intéressante et cette notion de fluidité m’intéresse aujourd’hui plus que les notions de monogamie ou de polyamour. Pour ma part je souhaite élargir cette notion à toute relation, qu’elle soit qualifiée de couple ou non, donc typiquement à l’amitié aussi.(…)
Ça me semble très très proche du sujet de ce fil.
Et cette notion de fluidité me fait un bien fou, car elle me décale de l’autre définition « simple, facile, qui coule de source » et que je ne peux pas appliquer à mes relations de manière générale si je regarde bien dans le détail, et à fortiori encore moins à ma relation amoureuse. Elle n’est pas simple, mais par contre elle est fluide au sens de l’article et ça ça me remplit le cœur de joie de réaliser que j’ai la chance d’avoir un amoureux avec qui il est possible de reconfigurer la relation en fonction des situations.
Merci pour ce partage !
J'aime que le changement et l'adaptabilité soit considérée comme "la norme", et non le maintien de la situation existante.
Et l'anticiper, le nommer, ça change effectivement beaucoup de choses dans l'approche.
La liberté (de changer), sans le libéralisme (de s'en foutre de l'autre).
Et j'aime aussi que « fluide » soit ici utilisé non pas comme "facile" (les fameuses relation "sans prise de tête" tant prônée par certains mec-cis), mais comme une capacité à être toujours en mouvement (et qui n'est pas antonyme avec la capacité de s'engager, bien au contraire même ! …juste on ne s'engage pas pour, ou dans, la même chose).
Alabama
Aussi, je pense que je me sens proche du paradigme d’@artichaut, avec une nuance toutefois : j’admets que j’ai certains besoin, ou disons « envies très fortes », qui préexistent à toute relation, et que par moments, je vais chercher consciemment à rencontrer des personnes avec qui ces besoins pourront être remplis.
Ça peut sembler un peu consommateur, peut-être que ça l’est d’ailleurs je ne sais pas trop, j’ai plutôt l’impression de rendre conscient des comportements insconscients.
Je ne pense pas que ça soit consommateur d'aller vers ce qui nous fait envie. Ni d'avoir des besoins ou des « envies très fortes ». Et même je trouve ça bien d'anticiper les choses et de s'associer à des personnes qui ont plus de chance de répondre à ses attentes, parce qu'elles auraient, par exemple, les mêmes « envies très fortes ». On va pas non plus se mettre des bâtons dans les roues (ce que d'ailleurs je constate qu'on a beaucoup tendance à faire, comme aller chercher des personnes qui au contraire vont nous faire revivre certains mécanismes foireux, toujours les mêmes, …comme si on espérait que cette fois-ci, ça se passe bien et que ça guérissent magiquement toutes les fois précédentes… ou comme un biais d'engagement qui nous invite à toujours persister dans la même voie).
En revanche, je peux avoir tendance à dire ou penser, qu'une fois qu'on y est, une fois qu'on commence relationellement à s'associer avec telle personne (ce qui arrive très vite en fait), il est vain de continuer à coller nos attentes, et qu'il me semble plus efficient, et même plus enthousiasmant, de faire avec l'existant, de co-construire ce qui existera, et de toujours remettre l'ouvrage sur le tapis (hum chais pas si ça se dit ça !).
Ce que j'aime aussi dans cette notion de fluidité, telle que décrite dans l'article, c'est qu'elle peut nous inciter à remettre de la "fluidité" dans toutes nos relations (et pas juste les dites "amoureuses"), à savoir ne pas les considérer comme figée et immuables. Prendre le risque de les considérer comme vivantes, et pouvoir y modifier des choses.
Et là je trouve qu'on rejoint très fortement ce changement de paradigme que j'essaie (sans doute avec plein de maladresses) de dessiner.