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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

artichaut
le jeudi 29 août 2024 à 01h10
Alinea7
Édit : ah non en effet c'est pour les deux. Ça me paraît très différent mais ok ! Your thread your choice ! 😊
Oui, c'est pour les deux.
Et oui ça me semble intéressant de les lister séparément et pouvoir les comparer.
En fait le couple me semble une émanation de la monogamie. Donc possiblement les privilèges de couple seront un sous-ensemble des privilèges de la monogamie. Mais nous verrons.
Charlie_princesse_des_enferts
Je l'avais compris comme Alinéa7 comme les privilèges d'un couple même poly sur les autres relations, plus que comme les privilèges d'orientation relationnelle mono sur l'orientation relationnelle poly.
Et en relisant c'est bien pour lister les deux sujets...
J'avais réduit le sujet à une seule "partie" dans ma réflexion : le privilège du couple et notamment dans le contexte où le couple est poly mais principal et son influence sur les relations dites secondaires.
Oui, c'est un peu le point de départ qui m'a donné envie de créer ce fil : les privilèges de couple en relations multiples. Même si les privilèges de couple, au sens large, m'intéresse.
Siestacorta
Ca trouble un peu d'avoir deux fois le même lien !
Certes. Je ne savais pas trop comment faire. Bon, j'ai corrigé.
Siestacorta
Ici ce serait à la fois un fil de recensement des deux et de recoupement entre les deux ?
Oui, tout à fait.
Siestacorta Ca confond un peu les deux :-D
J'espère au contraire, que ça puisse les distinguer.
Siestacorta
ce serait aussi intéressant de voir (…) si on peut la considérer comme "mineure" (la non-exclusivité poly avec couple a tant de privilège qu'elle ne change pas tant que ça les relations que vit un couple).
Oui
Charlie_princesse_des_enferts
pour moi, dans le cas précis d'une relation poly avec relation hiérarchique voici l'influence de la relation principale que je ressens.
La relation principale décide de : qui, ou, quand, comment, pourquoi se déroule les relations secondaires.
Je vais donner des exemples courts pour illustrer mes propos :
Qui ? Pas avec des amis communs par exemple
Où? Pas dans notre lit, maison, ville....
Quand? Uniquement le jeudi soir, pas de nuit complète, pas de weekend...
Comment ? Uniquement sexuel, pas de sexualité...
Pourquoi? Pour casser notre routine, parce que la sexualité ne m'intéresse pas....
Les relations secondaires doivent se plier à ces "règles" et ceci afin de préserver le couple principal car quoiqu'il arrive dans la relation secondaire le couple principal reste la relation privilégiée et elle domine toutes les relations secondaires qui pourraient exister.
Oui, même si le couple (ou la relation principale) n'est pas forcément premier. Certes il y a des couple historiques qui s'ouvrent (c'est pléthore ici). Mais pourquoi pas aussi, des couples qui se forment au sein de configurations non-exclusives.
Peut-être que les deux seront à traiter séparément d'ailleurs.
Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

artichaut
le mardi 27 août 2024 à 19h53
Aki
est-ce que "The monosexual privilege checklist" a été traduit en français depuis ?
Pas que je sache.
Discussion : Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono.

artichaut
le mardi 27 août 2024 à 12h04
Voir aussi les fils :
- Les privilèges monosexuels, sept 2020
- Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique), août 2024
Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

artichaut
le mardi 27 août 2024 à 11h39
Zut, je me rend compte à l'instant que j'ai ouvert un nouveau fil sur les privilèges qui fait doublon avec celui-ci.
Du coup, je propose de laisser ce fil-ci pour parler des privilèges monosexuels, et de lister les privilèges monogames sur l'autre.
Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

artichaut
le mardi 27 août 2024 à 11h37
Zut, je me rend compte à l'instant que j'avais déjà jadis ouvert un fil sur les privilèges mono.
Comme j'avais fait un contresens à l'époque, je propose de continuer à lister les privilèges monogames ici (et de parler des privilèges monosexuels sur l'autre).
Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

artichaut
le lundi 26 août 2024 à 23h59
Sur les privilèges de couple, j'ai trouvé cet article (en anglais).
Et cette liste (en anglais toujours) sur les privilèges du mariage.
Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

artichaut
le lundi 26 août 2024 à 23h48
Pour ce qui est de lister les privilèges, je pense à quelque chose de plus simple et détaché de nos récits de vie personnels.
Voici par exemple une liste de privilèges monogames, très largement inspirée de la liste établie en anglais par Cory Davis.
Les privilèges se cumulent évidemment (par exemple si je suis hétéro en plus d'être monogame).
Les numéros ne sont pas une hiérachie, mais une manière de pouvoir s'y référer facilement.
Cette liste serait à compléter, à structurer, à ranger par catégorie de privilèges…
Privilèges monogames :
1. Je ne suis pas discriminé·e, ni jalousé·e pour mon orientation relationnelle.
2. Je n'ai pas à justifier mon orientation relationnelle, ni à (me poser la question de comment) la dévoiler. Si j'en parle, je ne risque pas le rejet de ma famille, de mes ami·e·s ou de mes collègues. Je n'ai pas à craindre que dévoiler mon orientation relationnelle ai des conséquences économiques, émotionnelles, physiques ou psychologiques.
3. Je peux légalement épouser qui je veux, sans devoir cacher mon mode relationnel, avec tous les avantages juridiques, médicaux et financiers du mariage universellement reconnus, pour moi et ma famille.
4. Personne ne remet en question la validité de mon amour en raison de mon orientation relationnelle ni minimise l'intensité de mon amour.
5. Personne ne prétend que mon orientation relationnelle est irréaliste, instable, incompatible avec l'engagement ou autrement impossible à réaliser. Personne ne prétend que mon orientation relationnelle fonctionne mieux en théorie qu'en pratique.
6. Il n'est pas supposé que ma vie doit être trop compliquée en raison de mon orientation relationnelle.
7. Personne n'essaie de me convertir à son orientation relationnelle.
8. Il n’est pas supposé que je changerai d’orientation relationnelle dès que j’aurai trouvé la « bonne » personne.
9. Il n’est généralement pas admis que je suis inapte à élever des enfants en raison de mon orientation relationnelle.
10. Je n'ai pas à craindre que mon mode relationnel soit utilisé contre moi devant un tribunal. Je peux être sûr que mon gouvernement ne placera pas soudainement mes enfants dans une famille d’accueil en raison de mon orientation relationnelle. En tant que parent responsable et aimant, je ne perdrai pas mes enfants dans une bataille pour la garde à cause de mon orientation relationnelle.
11. En tant qu’adulte responsable et aimant, je peux adopter des enfants sans mentir sur mon orientation relationnelle.
12. Je peux être sûr que mes enfants ne seront pas harcelés en raison de mon orientation relationnelle.
13. Mes enfants reçoivent à l’école des textes et des informations qui valident ma structure familiale – deux parents avec enfants, deux grands-parents, etc.
14. Il n’est pas supposé, en raison de mon orientation relationnelle, que mes enfants sont/ont été élevés dans un environnement instable.
15. Personne ne suppose ou ne spécule sur la base de mon orientation relationnelle que mes enfants éprouvent ou éprouveront un jour des problèmes émotionnels, psychologiques, sociaux ou comportementaux.
16. Je n’ai pas à expliquer mon orientation relationnelle à des inconnus chaque fois que cela se présente.
17. Les gens ne me demandent pas pourquoi j’ai fait mon choix d’orientation relationnelle.
18. Je n’ai pas à défendre mon orientation relationnelle.
19. Je peux facilement rencontrer des personnes ayant la même orientation relationnelle que moi. J'ai la garantie de trouver des personnes de mon orientation relationnelle représentées sur mon lieu de travail. Je peux être presque sûr que mes colocataires, camarades de classe et collègues de travail seront à l'aise avec ma orientation relationnelle.
20. Si une de mes relations amoureuses se termine, personne ne blâme mon orientation relationnelle.
21. Lorsque je parle de mon orientation relationnelle (par exemple dans une blague ou en parlant de mes relations), on ne m’accuse jamais de faire du prosélitisme ou de vouloir imposer mon orientation relationnelle aux autres.
22. Je n’ai pas à craindre de révéler mon orientation relationnelle à mes amis ou à ma famille.
23. Je n’ai pas à craindre que si ma famille, mes amis ou mon entourage professionnel découvrent mon orientation relationnelle, cela aura des conséquences économiques, émotionnelles, physiques ou psychologiques pour moi ou pour les autres.
24. Je peux me présenter à une élection politique sans m’attendre à ce que mon orientation relationnelle me disqualifie.
25. Je peux sortir avec qui je veux, sans craindre que ma/mon nouveau partenaire soit rejeté·e par ses amis et sa famille en raison de son choix d'entamer une relation avec une personne de mon orientation relationnelle.
26. Je peux facilement trouver une communauté religieuse qui ne m'exclura pas en raison de mon orientation relationnelle.
27. J'ai la garantie de trouver de la littérature sur mon orientation relationnelle dans toutes les librairies et bibliothèques.
28. Je peux compter sur un thérapeute ou un médecin qui reconnaîtra mon orientation relationnelle comme valide, si je sollicite leurs services.
29. Je peux être sûr·e que si j'ai besoin d'aide juridique ou médicale, mon orientation relationnelle ne jouera pas contre moi.
30. Je peux choisir de ne pas penser politiquement à mon orientation relationnelle.
31. Je peux rester inconscient du langage et de la culture des autres orientations relationnelles sans subir de pénalité pour cette indifférence.
32. Même si je ne connais pas les autres orientations relationnelles, ma culture m’accorde le privilège de juger ces orientations et d’être une source autorisée de conseils relationnels. C’est particulièrement vrai si je suis thérapeute, chercheur, ou autre figure d’autorité.
33. Dans les conversations de tous les jours, le langage que mes amis et moi utilisons suppose généralement mon orientation relationnelle. Par exemple, « famille » signifie des relations monogames avec enfants.
34. Personne ne me qualifie de monogame avec méchanceté (sauf ici).
35. On ne me demande pas de réfléchir aux raisons pour lesquelles je suis monogame.
36. La société m’encourage à me marier et célèbre mon engagement.
37. Mon orientation relationnelle est couramment représentée dans la musique, la télévision, le cinéma, les films, les séries, la radio, les livres, les magazines, les cartes de vœux, etc. Et, si je suis hétéro, je n'ai aucune difficulté à m’identifier aux personnages mis en scène.
38. Les principaux sites de réseaux sociaux grand public me permettent de définir mon statut relationnel en fonction de mon orientation relationnelle.
39. Je peux participer à des événements de relations et de rencontres (c.-à-d. des événements pour célibataires, des ateliers sur les compétences relationnelles) en sachant que mon orientation relationnelle sera la norme et sera prise en compte.
40. Si je suis appelé à travailler avec des enfants ou à servir Dieu (dans la plupart des confessions), je n’ai pas besoin de mentir sur mon orientation relationnelle pour garder mon emploi.
41. Si je suis hétéro, je peux compter sur ma communauté d’amis, de connaissances, d’inconnus et de diverses institutions pour célébrer mon amour et ma famille, pleurer mes pertes et soutenir mes relations.
42. On ne suppose pas simplement en raison de mon orientation relationnelle que j’ai de l’expérience sexuelle (ou même que je vis de la sexualité).
43. On ne présume pas que je suis enclin à mon orientation relationnelle uniquement pour des raisons sexuelles.
44. On ne présume pas, en fonction de mon orientation relationnelle, que je suis plus susceptible que la moyenne d’avoir des IST.
45. On ne présume pas, en fonction de mon orientation relationnelle, que je ne suis pas conscient des risques posés par mon comportement sexuel.
46. Personne ne qualifie jamais mon orientation relationnelle de « effrayante » ou « perturbante ».
47. Je peux me lier d’amitié avec des gens sans qu’ils et/ou leurs partenaires supposent que j’essaie de les convertir à mon orientation relationnelle ou que je vais leur voler leur partenaire.
48. Si je suis hétéro, je peux être pratiquement certain que toute personne qui entretient une relation amoureuse avec moi sera également invitée à la plupart des fêtes, mariages et autres événements sociaux auxquels je suis invité·e.
49. Je n'ai pas besoin d'inventer des termes pour décrire mon orientation relationnelle et mes liens familiaux aux autres, car le langage décrivant mon orientation relationnelle existe déjà et est connu dans toute la culture.
50. Personne ne ridiculise ou ne fait de blagues sur la terminologie que les personnes ayant mon orientation relationnelle utilisent couramment pour décrire leurs structures relationnelles et leurs liens familiaux.
51. Je ne suis pas regardé bizarement lorsque j'achète un lit, je n'ai pas à commander un lit sur mesure ou particulièrement cher.
52. Si j'entame une relation avec une personne non-monagame, je peux légitimement exiger qu'elle renonce à toutes ses autres relations, ou je peux facilement exiger d'elle le cloisonnement relationnel d'avec toutes ses autres relations. Mon fonctionnement relationnel s'impose sur celui de mes metamours.
53. Mon orientation relationnelle, même si je ne l'ai pas choisie, est en soi excluante (une relation en empêche une autre), favorise en celà la sélection et la compétition relationnelle, et donc participe au principe même des privilèges, et à l'accumulation de ceux-ci (un privilège en conforte un autre, posséder un/des privilèges incite à en accumuler/conserver d'autres). La hiérarchie de mon orientation relationnelle est de même invisible, et favorise la même chose.
54. Mon orientation relationnelle, en tant que norme dominante, est invisible, de même que les privilèges associés. Je n'ai pas à m'en soucier, ce qui diminue grandement ma charge mentale et relationnelle.
55. En cas de rupture ou séparation, je trouve facilement du soutien, et celles-ci ne sont pas minimisées, ni ce que je ressent.
Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

artichaut
le samedi 17 août 2024 à 11h16
J'initie cette page pour parler de ces privilèges, entre personnes qui considèrent comme un fait sociologique qu'ils existent.
Si vous souhaitez contester cette existence, relativiser leur importance, ou juste faire du #NotAllCouple ou #NotAllMono, merci de le faire ailleurs.
Il y a besoin d'espaces pour parler des oppressions vécues, les analyser, et moudre du grain avec.
*
Ce fil est issu de trois autres fil de disccussion.
- Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono. avril 2020, par @artichaut : ce fil aborde la question du privilège mono, mais sous un angle meta assez réduit (la concurence entre un partenaire monogame et un partenaire poly, au sein d'un triangle relationnel)
- Déconstruire le couple et ses hiérarchies (monogamie, polyamour hiérarchique, anarchie relationnelle). juillet 2020, par @Raphaelle : ce fil aborde le privilège de couple sous l'angle du "polyamour hiérachique"
- Polyamour et privilège de couple. août 2024, par @Pokedots : ce fil aborde le privilège de couple sous l'angle des relations "secondaires".
*
Ce que je propose ici, c'est d'identifier et recenser les dits-privilèges (de couple d'un côté, monogames de l'autre). De voir en quoi et comment ils se recoupent.
De nommer et énumérer les endroits où ils agissent.
Et pourquoi pas, mais plutôt dans un second temps, de réfléchir à comment les atténuer, ou a minima les prendre en compte.
Pour étayer tel ou tel privilège, vous pouvez bien sûr, donner un exemple tiré de votre vie, mais merci d'éviter les récits de vie fleuve. De même, les réflexions sur vos propres problématiques ou recherches personnelles, peuvent se faire ailleurs. Il s'agira ici pour une fois, plutôt de lister que de déposer, d'organiser que de vider son sac, de réfléchir ensemble que d'oeuvrer à résoudre une problématique personnelle.
En clair, prendre de la hauteur, et poser un regard sociologique ou systémique sur ce que la monogamie et le couple font aux autres relations.
______________
Voir aussi :
- le fil qui recense les outils pour relations non-normées.
- le fil Décortiquons la Monogamie, sept 2020.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 23h01
Miamou
Pokedots,J'ai lu ce que tu as écrit et ne peux qu'imaginer à quel point les blessures ont été importantes et laissent des traces.
Cependant, je me permets d'attirer ton attention sur l'impression que j'ai en te lisant, qu'il existe une sorte de diabolisation du couple classique et une forme de systématisation, au travers de la forme et du contenu.
Convoquer la sociologie est toujours une manière de systématiser, c'est une grille de lecture. Ça sert à rendre visible des choses qui sinon ne le sont pas, ou sont justement cantonnées à une lecture individualiste, renvoyant la personne concernée à ses blessures.
Le pendant de ce que tu nomme "diabolisation" est justement la patholigisation.
Miamou
Ma réponse se voulait essentiellement aidante et n'ai carrément pas envie de nourrir le conflit que tu sembles imaginer.
Ta réponse a fait mal, car justement elle appuie sur le point faible et crucial que ce post cherche à nommer. Subir les conséquences d'un privilège social et se retrouvé·e pathologisé·e.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h55
GeorgyPorgy
Je fais le constat après un certain temps, que la cellule couple dans tout ce qu'elle porte (en conscience ou pas) de représentations, d'attentes implicites etc a empêché cette intelligence émotionnelle "d'éclore" - et je pense c'est valable sur chaque sommet du triangle des protagonistes. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine que nos visions des possibles à chacun.e ont été grandement oblitérées par le prisme du couple, que ça a laissé très peu de place à :
- l'acceptation d'une impermanence possible
- l'ouverture à de l'incertain (et ce pour chacun / chacune)
- la fluidité & l'imagination
Merci pour l'apport.
Le couple fabrique en effet quelque chose de Monolithique (le terme socle est parlant d'ailleurs) comme un énorme bloc de pierre que l'on ne peut bouger facilement et qui prend tout la place.
Se rendre compte que nommer un socle, emprisonne les pieds de deux parties, et de fait exclu symboliquement et matériellement une quelconque troisième partie.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h38
Estebann
Nous nous sommes "séparés" même s'il n'y avait pas de tiers en jeu; pour réapprendre et redéfinir ce que pourrait être notre relation dans ce nouveau cadre.
Bref, c'est actuellement un travail de déconstruction pour chacun.e de nous.
Pokedots
Je n'ose pas forcément le formuler ouvertement ; mais en mon for intérieur, je suis convaincu.e que toute "découverte de son polyamour" dans le cadre d'un couple monogame devrait donner lieu à une période de "séparation" et de réflexion au calme, afin d'être bien sûr d'avoir pris une décision réfléchie et de savoir dans quoi on s'engage.
En soi, ça paraît censé, oui.
Je doute cependant que beaucoup soit prêt·e·s à une telle démarche.
Se découvrir non-monogame, en étant déjà en couple, remet en effet de facto en cause et en question ce qui a été construit jusque-là en monogamie de fait ou en monogamie assumée.
Un peu comme lorsque personne se découvre du genre opposé, ça boulverse l'ordre hétérosexuel existant.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h29
Miamou
J'ai souvent l'impression d'un déséquilibre, notamment pour le côté "maison, confort, sécurité, quotidien" et le côté "amour, passion" de la relation "secondaire". Tes propos me confortent là dedans en me faisant penser à "la sécurité et la vie familiale en société" d'une part, "l'amour, le vrai", de l'autre.
(…) J'ai l'impression, et c'est très personnel, que la relation socle, c'est la relation de la raison, celle qui pourrait ne pas être s'il le fallait, mais qui est, parce que, rationnellement, c'est difficile à lâcher.
La relation socle, comme relation de la raison ; et la relation (adultère ou) secondaire comme relation de la déraison, de la folie gentille, de l'aventure. Oui, le combo focntionne assez bien.
Assurer ses arrières, sa vie matérielle et aller vagabonder ailleurs.
Le "polyamour" dit hiérachqiue réinvente l'adultère, en quelque sorte.
Pokedots
cette notion que le couple "socle" constitue une forme d'investissement, de par sa dimension patrimoniale et par la reconnaissance sociale qu'il entraîne.
Oui, c'est du capital (culturel et symbolique) souvent directement connecté à du capital immobilier et financier.
Pokedots
Notre relation était toxique, mais j'étais malgré tout considéré.e comme plus "normal.e" qu'aujourd'hui, où je suis souvent sommé.e de "justifier" mon célibat — et ce alors même que mon comportement relationnel est plus sain que jamais 😅
Inversion classique de la Norme qui impose sa vision du monde.
Pokedots
Comme je le dis sur le ton de la plaisanterie (donc en considérant qu'il y a une part de vérité) : quand on mélange la "sunk cost fallacy" avec la FOMO, on obtient le polyamour ! 😂
…on obtient le "polyamour"… hiérachique.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h03
Pokedots
« On a bien plusieurs amis ; pourquoi on ne pourrait pas avoir plusieurs amoureux.ses ? »
Bon déjà merci de poser ce sujet, qui tombe à pic dans mes réflexions.
Pokedots
nous vivons dans une société où la relation amoureuse a un statut fondamentalement différent de la relation amicale.L’amour romantique est considérée comme le pinacle relationnel ultime, auquel tout le monde doit aspirer (la fameuse « amatonormativité »). Ce pinacle est conçu comme exclusif : une telle relation doit se vivre en mode monogame, avec une seule personne à la fois — et plus ça dure longtemps, mieux c’est. Le couple romantique est défini par la monogamie, et la perpétue.
Oui, ça fait jamais de mal de le dire, et le redire.
Et le poly-amour n'échappe donc pas à la règle.
Le polyamour se définit par la monogamie, et —le plus souvent— la perpétue (au moins en partie et bien malgré nous).
En prendre conscience me semble en effet tout à fait crucial pour déjouer les mécanismes complexes qui s'y joue.
L'exemple de l'amitié déclassée, peut paraître presque hors-sujet avec la suite du message et de la conversation, mais je trouve au contraire fort judicieux et pertinent d'avoir commencé par là, car en effet tout ce qui n'est pas couple, est déclassé comme l'est l'amitié en régime monogame.
Et ça m'a justement fait Whaaou, super introduction, et super liens de comparaisons.
Pokedots
la notion que la relation de couple romantique est supérieure à tout autre modalité relationnelle librement choisie, et que son maintien justifie de prendre toutes les mesures nécessaires.
Là encore, merci pour la précision. Oui, ça "justifie de prendre toutes les mesures nécessaires". De manière consciente ou inconsciente c'est bien celà qui se joue.
Il y a un territoire à protéger, à sécuriser et c'est bien celà qui souvent se retrouve très rapidement en jeu, sans qu'on ai eu le temps d'y prendre garde.
Pokedots
Nous avons tous.tes intégré ces normes relationnelles, même si nous nous en défendons. Quelle que soit notre position dans l’équation d’une relation polyamoureuse, on ne peut pas échapper au privilège de couple, et à ses conséquences.
Et c'est bien là que le bât blesse. On a été biberonné à la monogamie, au système monogame, on ne s'en extrait pas d'un coup de baguette magique.
Pokedots
Pour la personne qui se « découvre » poly dans le cadre d’une relation de couple monogame, il est essentiellement question d’étendre son privilège de couple. De le dupliquer, en quelque sorte
C'est ce que j'apelle la poly-monogamie. Le polyamour, bien souvent, se contente de dupliquer la monogamie.
Et le voir comme étendre son/ses privilège(s) est très éclairant je trouve.
Merci pour la justesse des mots.
Pokedots
Pour la personne "poly-acceptante", c’est la peur de perdre le privilège de couple qui se joue. Peur de la rétrogradation, de renoncer à des avantages matériels et psychologiques
(c'est moi, artichaut, qui rajoute les guillemets)
Oui, tout à fait. Et c'est pour ça qu'il est si difficile de renoncer.
Et que je porte la position que c'est à la personne qui veut ouvrir le couple de prendre la responsabilité de cette ouverture et que je dégage le concept de responsabilité poly.
(Désolé de beaucoup renvoyer à des liens, de trucs que j'ai écrit, c'est pas pour ramener ma fraise et vous n'êtes pas obligé d'aller voir. C'est que le sujet est tellement peu traité et théorisé, que même pour moi, ces liens sont importants, pour m'y retrouver dans ce site et dans mes idées, et donner l'opportunité à d'autres qui voudrait faire avancer la théorie aussi, de le faire avec plus de facilité.)
Pokedots
Pour la personne qui noue une relation avec une personne poly en couple, le défi consiste à gérer les conséquences du privilège de couple, et de la monogamie de principe qui le sous-tend. Accepter que la relation soit considérée comme moins légitime que le couple « historique », se résoudre à subir un rythme relationnel imposé par les contraintes de ce dernier.
Là on arrive au noeud de ce que ce post cherche à aborder.
Et pour moi il conviendrait de s'atteler à la tâche d'encore plus définir et dessiner ce privilège de couple. Et notamment de lister des exemples qui constituent tout autant qu'ils révèlent le privilège de couple et le privilège mono, comme ça a pu se faire pour d'autres privilèges systémiques.
Pokedots
Se lancer dans le polyamour sans aborder frontalement la question du privilège de couple, sans entreprendre un travail d'analyse et de déconstruction de cette notion, c’est comme amorcer une bombe à retardement. La question n’est pas de savoir si cette bombe explosera, mais plutôt quand elle le fera et le degré de destruction que ça causera.
Oui, et pour ça, ça nécessite quand même que certain·e·s se coltinent à dégrossir le travail, pour avoir quelques ressources sur le sujet.
Pokedots
Non seulement j’étais subtilement invisibilisé.e de multiples façons afin de « rassurer » ma métamour, mais mon amoureux considérait que tout ceci était parfaitement normal et que je devais accepter et respecter cette « règle du jeu » implicite. Lorsque j’exprimais des inquiétudes ou des malaises quant à mon statut de relation « secondaire », ces sentiments étaient pathologisés et ramenés à un problème individuel que je devais régler par mes propres moyen(…)
J’ai vu dans cette incrédulité initiale l’illustration la plus éclatante possible du privilège de couple : en tant que relation « secondaire » et personne célibataire, il était pleinement attendu que je marche au pas du couple « historique »
C'est le propre (et même souvent le révélateur) d'un privilège social que d'être invisible pour les personnes qui en bénéficient.
Un autre révélateur étant qu'on parle à la place des personnes concernées, et une conséquence est justement qu'on les patholigise en les renvoyant à un problème individuel et surtout surtout pas systémique.
Pokedots
précarité affective et émotionnelle.
Oui, les personnes qui ne bénéficient pas des privilèges se retrouvent de facto dans des formes de précarité, ici affective et émotionnelle.
Pokedots
Mon estime de moi a pâti de la hiérarchisation vécue dans cette relation — d’autant plus que cette hiérarchisation n’a jamais été pleinement assumée
Et on arrive à un des éléments-clef de tout ça. Lorsque les privilèges sont invisibilisés (non pleinement assumés par les personnes qui en bénéficient) ils tendent à fabriquer des situations troubles avec des risques en terme d'estime de soi et de santé mentale pour les personnes concernées.
Il n'y malheureusement pas grand'chose à rajouter.
Je trouve ce 1er post, très complet, très bien amené, et très bien écrit.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 20h56
Pokedots
Je tire ma révérence, ça devient irrespirable 😌
Ben merde alors, j'ai même pas eu le temps de tout lire et faire une vraie réponse.
Pour une fois que y'a un sujet intéressant, et bien posé de surcroît…
Bon je vais déjà répondre au tout premier message.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le mercredi 14 août 2024 à 14h59
Merci @Pokedots pour ce sujet très bien posé.
J'ai déjà envie de renvoyer à quelques post ou articles du forum, pouvant nourrir les réflexions :
- Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono. avril 2020
- Déconstruire le couple et ses hiérarchies (monogamie, polyamour hiérarchique, anarchie relationnelle) juillet 2020
- Et le "Poly hiérarchique" ? juin 2020
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le mardi 13 août 2024 à 03h03
Je n'avais pas fait de mise à jour depuis 2019.
Enfin je notais les films dans mon ordi, mais sans le faire ici. Grosse mise à jour donc aujourd'hui.
J'ai ajouté, ce jour, 31 films à la filmo :
- Bob & Carol & Ted & Alice, de Paul Mazursky, 1969 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Carrington, de Christopher Hampton, 1995 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Eternal Summer, de Leste Chen, 2006 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- L’Art de vieillir, de Jean-Luc Raynaud, 2007 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Entre vous deux, d'Adam Salky, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Les Rencontres d'après minuit, de Yann Gonzalez, 2013 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Que le diable nous emporte, de Jean-Claude Brisseau, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Vita & Virginia, de Chanya Button, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Les Mâles, de Gilles Carles, 1971 ♥ ♥ ♥ ♥
- La Vallée, de Barbet Schroeder, 1972 ♥ ♥ ♥ ♥
- Un génie deux associés une cloche, de Damiano Damiani, 1976 ♥ ♥ ♥ ♥
- Hair, de Miloš Forman, 1979 ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- The Edukators, d'Hans Weingartner , 2004 ♥ ♥ ♥ ♥
- I Don't Want to Sleep Alone, de Tsai Ming-liang, 2007 ♥ ♥ ♥ ♥
- À l'aventure, de Jean-Claude Brisseau, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥
- Breaking Upwards, de Daryl Wein, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥
- Leto, de Kirill Serebrennikov, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- A mes amours, d'Anoushka, 2023 ♥ ♥ ♥ ♥
- Sex Shop, de Claude Berri, 1972 ♥ ♥ ♥
- Les Sorcières d'Eastwick, de George Miller, 1987 ♥ ♥ ♥
- Aimée et Jaguar, de Max Färberböck, 1999 ♥ ♥ ♥ — ☆
- Et… ta mère aussi !, d'Alfonso Cuarón, 2001 ♥ ♥ ♥
- Tan de repente, de Diedo Lerman, 2002 ♥ ♥ ♥
- La Maison au bout du monde, de Michael Mayer, 2004 ♥ ♥ ♥ — ☆
- The Freebie, de Katie Aselton, 2010 ♥ ♥ ♥
- Tout Le Bonheur Du Monde, de Julián.Hernández, 2014 ♥ ♥ ♥
- Une merveilleuse histoire du temps, de James Marsh, 2014 ♥ ♥ ♥
- Qui m'aime me suive, de José Alcala, 2019 ♥ ♥ ♥
- Madres paralelas, de Pedro Almodóvar, 2021 ♥ ♥ ♥
- Mascarpone, d'Alessandro Guida, 2021 ♥ ♥ ♥
- Le Syndrome des amours passées, d'Ann Sirot et Raphaël Balboni, 2023 ♥ ♥ ♥ — ☆
Et j'en profite pour annoncer que j'ai décidé d'arrêter de mettre à jour cette filmographie qui contient désormais 127 films (+ 40 films dans la liste des "refusés"). Je n'ai pas compté, mais en 7 ans, j'ai visionné plus de 500 films pour établir cette filmographie. Travail fastidieux de recherche, de visionnage et de prise de notes. Et je trouve que ça ne fait plus tellement sens de continuer à référencer des films, maintenant que le polyamour est devenu mainstream.
J'ajouterai peut-être encore des films passés, si leur absence me semble dommage, mais en tout cas, je stoppe mes recherches à l'année de production 2023.
Le plus vieux film ici recensé date de 1927, soit une filmographie qui s'étend sur 96 années.
Discussion : L'après rupture

artichaut
le lundi 12 août 2024 à 20h54
Galance
C souhaitait je pense sincèrement que nous restions ami.
Et si on arrêtait de se mettre ensemble ? Et si on restait ami depuis le début de toute relation ?
C'est un peu une boutade mais pas totalement.
La première cause de divorce, c'est le mariage, disait Oscar Wilde. La première cause de rupture n'est-elle pas de "se mettre en relation" ? La sur-signification que l'on donne à ça. L'intensité vécue de la rupture étant à l'aune de l'intensité (ou le fantasme d'intensité) mise en jeu à la création de la relation.
Ne pourrait-on vivre d'autres formes de rencontres ?
Ou pour le dire autrement : penser la rupture dès le démarrage. Vivre des relations-ruptures. Refuser certains modes relationnels, certains trompe l'oeil. Se mettre en rupture permanente avec les forme relationnelles qui prétendent à la permanence. Accepter l'impermanence relationnelle.
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Voir aussi les liens listés ici.
Discussion : J’essaie de lui expliquer que j’ai besoin de vivre notre sexualité autrement

artichaut
le lundi 15 juillet 2024 à 12h34
Ayla
j’ai besoin de vivre notre sexualité
Tout est dans le titre, ou presque…
Notre sexualité est un truc qui se construit à deux. À la limite, peu importe tes besoins et les siens, seul peut exister ce qui de façon évidente vous réunis. Bien sûr des aménagements sont possibles, des discussions et des élargissement potentiels, des découvertes aussi, etc. Mais puisqu'il sagit de sexualité, le consentement volontaire et enthousiaste y est nécessairement de mise.
À la fois tu ne fait pas l'écueil de croire que tout est de sa faute, ni que tout ne peut se vivre qu'au sein du couple. Tu prend ta part de responsabilité de nourrir tes besoins et tu imagine — à juste titre — la possibilité de vivre des expériences à l’extérieur de ton couple.
Mais pourquoi la trahison ??
À la fois, en évitant cet écueil, cette phrase dit un peu le contraire : j'ai besoin de vivre notre. Non, tu as besoin de vivre des choses d'une part, et d'autre part, votre sexualité est ce qu'elle est, et ne dépend pas de tes besoins à toi.
Puisque tu pratique la CNV, tu fera facilement la différence entre nourrir tes besoins, comment les nourrir, et ne pas inutilement charger votre sexualité.
Besoins qui au demeurant peuvent probablement être nourris autrement que dans la sexualité.
La vraie question est donc peut-être celle de la trahison.
As-tu besoin de trahir ? Pourquoi imagines-tu trahir ? Que veut dire ce mot pour toi ? Et pourquoi arrives t-il, là, dans ces questionnements ? Te sens-tu toi même trahi·e ? etc.
.
Donc si je reformule :
- Tu as envie d'une autre sexualité. Soite.
- Tu as le droit d’explorer. Oui, tu as le droit. Mais pourquoi as-tu besoin de l'affimer ce droit ? On a le droit de faire beacuoup de choses. Y compris des choses nulles. Te sens-tu empêché·e ? Il y a t-il un besoin — par exemple de Liberté — derrière cette affirmation ?
- Tu as besoin de connexion et de poésie. Là on se rapproche de besoins réels.
- Tu imagines vivre une expérience à l’extérieur de ton couple. Oui, c'est une solution parmi d'autre. Ni bonne, ni mauvaise en soi.
- Tu imagine la trahison, alors que tu dis ne pas la souhaiter. Là, grosse contradiction. Cherches-tu à saboter quelque chose ? Si oui, quoi, pourquoi et comment ?
Discussion : Comment aider une personne probablement malade

artichaut
le dimanche 07 juillet 2024 à 11h33
Neels
m'avouer qu'elle a subit attouchements étant ado
(…)
Comment aider ce genre de personne toxique
Whaou…
Comment l'aider ?
En arrêtant de la stigmatiser (tu m'étonnes qu'elle t'envoie balader et qu'elle se sente incomprise). En arrêtant de parler de "personne toxique". Ça n'existe pas les "personnes toxiques". Déjà, car minima ce sont les comportements qui sont "toxiques", pas les personnes. Ensuite car traiter de personne toxique une personne qui a subit des attouchements… comment dire… c'est confondre la cause et ses effets (pour rester gentil).
Si réellement tu veux l'aider, écoute-la et demande-lui de quoi elle a besoin.
Discussion : Polyamour : un double standard ?

artichaut
le mercredi 03 juillet 2024 à 17h43
Finalement la question sous-jacente (et récurente, bien que rarement formulée), ça pourrait être : comment faire, lorsqu'on appartient à un groupe dominant, pour ne pas culpabiliser et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué ?
Problématique qui au demeurant appartient aussi au groupe dominé (ne pas culpabiliser et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué) mais pas de la même manière.
Comment faire pour ne pas culpabiliser d'être un mec et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué du fait d'appartenir à ce groupe ?
Sachant qu'on peut de sucroît appartenir à plusieurs groupes dominants en même temps (de genre, de classe, de "race" sociale, etc).
Inversement, à condition de considérer le "polyamour" non pas comme une simple étiquette opportuniste, mais comme une orientation affective et relationelle minoritaire, on peut estimer que c'est une catégorie socialement dominée au sein du vaste système socialement dominant de la monogamie.
Donc en tant que mec cis poly, tu te retrouve à la croisée de plusieurs schèmes systémiques.
Et il peut être utile de faire la part de ce qui appartient à tel ou tel groupe, en plus de ce qui t'appartient à toi en propre, ou lié à d'autres catégories sociales auxquelles tu appartient.
Ces catégories sociales, et cette pensée systémique ne réduit pas tout, et ne suffisent ni à te définir, ni à résumer qui tu es. Mais de fait, on vit dans un monde où il est difficile d'échapper à ces catégories.