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Discussion : Relation « principale » : qu’est-ce que c’est pour vous ?

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 15h03
Pendant longtemps j'ai cru que la relation principale était de fait la relation conjugale (celle avec qui t'habites) ou (généralement la même) celle avec qui tu n'utilise pas de capotes.
Aujourd'hui je sais que ceci est un choix. On peut placer le principal ailleurs. Et ni la capote ni la conjugalité ne crée nécessairement de hiérarchie.
Aujourd'hui, et ceci est très personnel, je considère que ma seule et unique relation principale, et absolument prioritaire sur toutes les autres est… la relation avec moi-même.
Discussion : [Livre] Possibles de Valérie Baud, Vent Solars 2019

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 14h56
Possibles,
de Valérie Baud,
Éditions Vents Solars 2019?.
294 pages.
Synopsis :
Dans ce roman initiatique, Aurore nous entraîne dans sa quête, jusqu'à son propre étonnement. De rencontres en questionnements, elle met en lumière ces vies invisibles, méconnues. Elle explore les mondes de la bisexualité et de la pansexualité. Elle interroge l’amour au gré de ses pérégrinations. C’est l’histoire d’une libération, cette femme ose la liberté d’aimer et repousse plus loin les limites. Elle invente sa vie et la vie inventera pour elle, alors elle décide de nous raconter.
Voir par exemple ici.
Qui l'a lu ?
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Voir aussi le fil général : Bibliographie, commentée, sur le polyamour
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 14h44
Un exemple (relation installée) :
Les couples installés et habitants ensemble, généralement dorment dans le même lit tous les soirs (quand ils sont ensemble).
Cela produit tout ce que l'on sait (perte de désir, perte d'identité, perte de capacité à faire des choix, etc).
Même dans un contexte poly, refuser un soir de dormir dans le même lit (alors qu'on est seuls ensemble et dans la même maison) c'est souvent mal pris, mal vécu, mal reçu.
Socialement, sociologiquement, (et je vais pas re-expliquer là pourquoi) il est plus difficile pour une femme que pour un homme-cis de poser un non et d'exprimer des choix, d'exprimer son désir (indépendemment de celui des autres).
Donc selon moi, en tant qu'homme-cis (ou personne dominante dans la relation) t'as une responsabilité à régulièrement redire et à rassurer : "on n'est pas obligé de dormir ensemble ce soir", "c'est pas grave si on ne dort pas ensemble", "il est important que tu ne te forces à rien", etc ou juste à poser la question "t'as envie qu'on dorme ensemble ce soir ?" ou encore "moi, j'aimerais bien qu'on dorme ensemble ce soir, et toi ?" (= ne rien considérer comme acquis).
Évidemment que tout le monde doit le faire, pas que le dominant. Mais le dominant à une responsabilité supplémentaire à cet endroit. S'il ne le fait pas (par flemme, par goût inconscient du pouvoir, par déni de charge relationnelle, par facilité, par faiblesse…) il force la main de sa partenaire, qu'il le veuille ou non.
Du coup, moi, avec ces réflexions en tête, je me suis mis à faire ça régulièrement dans toutes mes relations.
Et la bonne nouvelle, c'est que tout le monde y gagne, la relation deviens +fluide, les oui deviennent des vrai oui, etc.
Et bien malgré ça, récemment, dans une relation, j'avais beau proposer ça, la personne n'a pas réussi à dire non (peur de me blesser, peur et flemme de devoir me rassurer ensuite pendant des heures, si elle disait non). Et non cette personne n'est ni spécialement fragile, ni spécialement soumise, juste son expérience relationnelle avec les hommes-cis est celle-ci : quand, en relation, tu refuse à un mec de dormir ensemble, même s'il t'as dit que c'était pas grave, et bien en fait c'est grave, il fait la gueule, et tu dois passer des heures ensuite à le consoler et le rassurer sur la relation. Alors elle a préféré ne pas dire Non.
C'est terrible. Mais nos constructions genrées sont ainsi.
Heureusement on a pu en discuter (pas sur le moment, mais après). Et j'en suis arrivé à la conclusion que même poser la question "t'as envie qu'on dorme ensemble ce soir ?" n'est pas suffisant. Verbaliser ne suffit pas, il faut faire exister la possibilité en acte. Il faut, parfois, ne pas dormir ensemble. Le poser soi et le faire. Inciter l'autre à le poser et le faire. Ce n'est que par la pratique qu'on réussiras à le vivre, et à se rassurer que effectivement ce n'est pas grave. Et même non seulement ce n'est pas grave, mais +encore c'est incommensurablement mieux. C'est aller vers de vrais choix partagés, ou les vrais oui prennent une valeur inestimable.
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Un autre exemple (relation naissante) :
Dans ce moment de flottement où tu es seul.e avec une personne, que quelque chose se passe, qu'un fluide semble circuler entre vous, que tu va peut-être vers le fait de passer la nuit ensemble et peut-être partager du sexe, mais que tout est dans le non-dit, dans le peut-être, etc.
Ce moment que le cinéma nous vend comme magique, etc.
Ce moment, en réalité où il y a le plus de risque de dépasser le consentement de l'autre. Ce moment de danger ultime, pour soi, comme pour l'autre.
Et bien dans ces moments là il m'est arrivé plein de fois que la personne en face, soudain change d'avis. Une minute avant elle semblait "savoir ce qu'elle voulait", une minute après "elle ne veut plus". C'est comme si elle avait eu un éclair de lucidité. Et là tu te dis "merde, j'ai fait un truc qu'il fallait pas" (sous-entendu j'ai mal jouer mon rôle pour réussir à la convaincre).
Longtemps, je ne comprenait pas ce qu'il se passait. J'avais le sentiment d'avoir "merdé" (et parfois c'était le cas d'ailleurs : j'avais pas respecté tel ou tel code social), et je me disais (cliché sexiste classique) "les femmes sont pénibles, elles ne savent pas ce qu'elle veulent".
J'ai mis bien longtemps à comprendre qu'en fait, c'est moi qui ne laissait pas assez la possibilité de dire non (parce que j'avais envie que ce soit oui, parce que je me sentais en misère affective et autres conneries du genre —merci les injonctions). Et que faute d'être suffisamment rassurée elle préférait renoncer à quelque chose dont pourtant elle avait envie.
Mais ça c'est pour celles qui réussissent à dire non, qui ont cet éclair de lucidité, et qui savent s'écouter, et qui ont la force de renoncer. Les autres elles continuent et on s'engluent les un.e.s les autres toujours plus dans ces "zones grises" soit disant magiques.
Alors oui, il faut sans cesse rassurer, montrer qu'on peut s'arrêter à tout moment. Pas forcément se plier aux codes sociaux en vigueur (qui rassurent certes, parce qu'on est en terrain "connu", mais transportent avec eux leur lots de culture du viol et domination masculine).
Mais comme pour l'exemple de dormir ou pas ensemble, verbaliser ne suffit pas. Il faut être rassurant en acte.
Et en tant que mec-cis on a une responsabilité, pas seulement à faire le premier pas, mais aussi à faire la première pause, à faire le premier pas… en arrière. Laisser l'autre reprendre ses esprits, là laisser réfléchir seule. La remercier quand elle réussit à dire non. Etc.
On ne veut pas faire ça, car on a peur que le poisson nous échappe (ce poisson que la société nous ordonne d'attraper).
Alors au début forcément, quand tu laisses réellement la possibilité du non, plein de femmes s'en emparent. Et soyons clair, quand réellement tu ne cherche plus à forcer la main et que tu prends garde de "toujours laisser une porte de sortie à l'autre", au début tu n'as plus du tout de relations. …Et puis un jour, un basculement se fait.
Et là encore bonne nouvelle, quand on est réellement sincère, et qu'on accepte avec joie un non comme un oui, ça change tout dans les relations, tout devient plus simple et plus facile…
Bon c'est plus facile à dire qu'à faire, hein. C'est un apprentissage de tous les jours.
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Ce ne sont que des exemples parmi d'autres, propre à mon vécu
à chacun, chacune, d'expérimenter et d'en tirer les conclusions qui s'imposent
mais je suis convaincu que c'est une démarche active et que perdre de son ascendant, en matière de relation cis-hétéro, bénéficie en fin de compte à tout le monde
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 13h22
bidibidibidi
Ha oui, si on me demande 10% de mes revenus, j'accepterai. Ce que je veux signifier, c'est que si à un moment on veut m'en prendre beaucoup, ou quelque chose d'important, je montrerai les dents, quand bien même, dans l'absolu, je profiterai encore d'un privilège certain.
Je sais bien. Et je ne prétends pas être le contraire.
Après, on perd aussi le sens de certaines réalités, à ne vivre quasi qu'entre blancs dans un pays riche ultra capitaliste.
bidibidibidi
Comment perds-tu ton ascendant sur l'autre ? Parce qu'au final, c'est ça donner du pouvoir.
Oui tout à fait.
Et bien c'est très compliqué.
À la fois compliqué à faire, dans les faits (pour ne pas faire à la place de l'autre, comme tu semblais le craindre)
À la fois pour ne pas se renier soi-même, ne pas se flageller inutilement, ne pas se perdre à son tour, ne pas se faire avoir par son prochain (celui d'à côté qui n'attend que ça), etc
Faudrais entrer dans des exemple très concrets.
(et je ne prétends pas avoir de solution toute faite, je cherche moi-même encore comment faire, et j'en apprends encore tous les jours sur le sujet et sur moi-même à ce sujet)
Discussion : Metamorie : ce que le lien metamour a à nous apprendre ?
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 13h08
artichaut
Eh bien, justement, je pense que non.
En matière de relation cis-hétéro, je pense que le pouvoir se donne.
Je pense qu'il faut que j'explique mieux.
Si tu n'a pas une démarche active de laisser du pouvoir à l'autre (qui pourra le prendre ou ne pas le prendre, on s'entend bien) ta position sociologique d'homme-cis ET tes injonctions et comportements inconscients font que tu conserve du pouvoir sur l'autre, que tu en profite et que tu en use.
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 13h03
bidibidibidi
Le pouvoir ne se donne pas, il se prend.
Eh bien, justement, je pense que non.
En matière de relation cis-hétéro, je pense que le pouvoir se donne.
bidibidibidiQuand bien même j'ai conscience de l'injustice de la chose, j'ai pas envie de me demander si je vais pouvoir nourrir mon futur enfant.
Tu prends un cas extrême. Et bien sûr qu'il faut y aller lentement.
Mais même dans ce cas extrême, y'a pas besoin de tout ça pour juste nourrir ton futur enfant.
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 12h31
en fait ces relations de pouvoir sont au cœur des relations hétéros-cis (et pas que, mais c'est de cela dont le fil est le sujet)
plus ça va, plus je me dis, en tant que mec-cis-hétéro, que ce qu'il faut chercher à faire c'est donner du pouvoir à l'autre dans la relation
du reste donner du pouvoir, ne nous en enlève que peu (c'est un peu comme l'amour en version poly, l'amour n'est pas une ressource épuisable)
donner à l'autre ce qui deviendra pour elle, du pouvoir sur soi, pas sur les autres
dans l'exemple de consentement que je donnais (toujours laisser une porte de sortie à l'autre) tu donne du pouvoir à l'autre, tu le/la laisses décider par soi-même, mais en réalité ça ne t'enlève pas le pouvoir de, toi aussi, pouvoir décider par toi même, juste ça enlève une partie du pouvoir (ascendant) que tu possède sur l'autre (de par ta position sociale)
je ne sais pas si je m'exprime clairement
je veux dire : renoncer à un peu de pouvoir de soi sur l'autre, pour que l'autre récupère un peu de pouvoir de soi sur soi
dans l'exemple cité, laisser toujours une porte de sortie à l'autre, c'est lui donner le pouvoir de décider par elle-même, au lieu de profiter de son ascendant social (mec-cis) pour tenter de lui forcer la main
toutes les pratiques courantes de drague, consistant d'une manière ou d'une autre à forcer la main (convaincre, séduire, extorquer un oui, consentement 1.0, arriver à un point de non-retour, sauter le pas, prendre dans ses filets…)
à la décharge des mecs cis, on leur demande socialement de faire le premier pas, et cela n'est pas entendu comme proposer quelque chose, mais comme convaincre et forcer la main (les films contenant des histoires amoureuses ne montrent quasi que ça : des gens qui forcent d'autres gens, de manière minimale et insidieuse souvent, mais tout de même)
ajouté à ça qu'on est en régime de compétition, donc quand tu réussis tant bien que mal à obtenir quelque chose (des faveurs), il faut fermer toutes les écoutilles, toutes les échappatoires possibles, tenir sa proie, ne pas rater sa chance
(le "il faut" est une injonction sociétale, non ce que je prône de faire)
le polyamour enlève une partie de la compétition (ce n'est pas parce que unetelle à une histoire avec untel que ça m'empêche moi-aussi d'avoir une histoire avec elle) et donc de l'urgence, et donc une partie de cette "obligation" (sociétale) à forcer la main de l'autre
…mais ça n'en enlève qu'une petite partie
(et les rencontres de convivialité entre metamour, les dynamiques meta, participent de cela, je trouve aussi : supprimer la compétition entre nous)
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 12h20
je n'ai pas dit donner le pouvoir à une femme, mais donner tout le pouvoir (partout sur la planète en même temps)
et donner le pouvoir, ne veut pas dire que l'autre s'en empare, encore moins qu'il/elle s'en sert pour dominer à son tour
en fait, si les dominants donnent le pouvoir, c'est qu'ils y renoncent, et si tous les dominants y renoncent, dans ce cas, oui, de facto, on vivrait dans un monde meilleur et plus égalitaire
mais ce n'est qu'une utopie sociologique
si t'acceptes de prendre le pouvoir que tu sois homme, femme, racisé etc …ça ne change pas grand chose finalement
il faudrait accepter le pouvoir, et y renoncer aussitôt
dans ton exemple : avoir pour une fois une meilleure main et en profiter pour changer les règles du jeu (j'ai l'impression de voir souvent ça en œuvre de la part de minorisé.e.s, mais à des micros-échelles)
et ça pose la question, en tant que dominant : comment renoncer à du pouvoir, pour en donner à l'autre (le fameux empowerment)
Discussion : Metamorie : ce que le lien metamour a à nous apprendre ?

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 11h59
Ben ça revient à définir le polyamour.
Peux-t-on être poly, sans être meta ?
Peux-t-on se dire poly sans avoir vécu le meta ? (ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut vivre que ça, tout le temps ni que ceci suffit à définir cela)
Si c'est juste avoir plusieurs partenaires, fusse avec l'accord de chaque, c'est du polyamour un peu ras des pâquerettes, non ?
Discussion : [Film] La Princesse de lamour damour d'Arnaud Lalanne, 2013

artichaut
le vendredi 05 avril 2019 à 11h52
N'est-ce pas plutôt l'aspect militant (propagande et prosélytisme) qui rebute les enfants ?
L'histoire est assez niaise, la princesse "tombe amoureuse" juste parce qu'on lui fait un compliment.
Mais c'est la détresse de la conteuse qui est filmée. Et le décalage avec l'auditoire sert, à mon sens, à soulever la question de société et tente de faire marcher la machine à empathie.
Accessoirement ça soulève la question des stéréotypes des livres pour enfants.
Mais oui, du coup les enfants sont un peu filmés comme les "méchants" de l'histoire (pas capable de voir la détresse derrière le militantisme).
Je pense aussi que le film à vocation à être drôle (convoquer le rire, pour mieux amener un questionnement de société / la présence de Françoise Simpère au générique laisse peu d'ambiguïté à ce sujet).
Je ne sais pas si le film atteint son but.
Il faudrais voir ce qu'il produit en salle, d'une part, et sur des spectateurs "lambdas" (donc principalement monos), d'autre part.
Discussion : Question de genre (orientation, disposition) dans la parentalité

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 23h51
bidibidibidi
Ce qui m'étonne le plus avec la parentalité, c'est que le féminisme a l'air très loin d'être passé par là. En général, même quand l'autrice d'un écrit n'est pas féministe, on trouve un point de vue compatible avec le féminisme. Mais quand ça parle de parentalité...
Par exemple, hier, je lisais un livre sur la grossesse. Ecris par une femme à destination des femmes. Aucun problème avec l'accord au féminin, quand on parle parentalité, le féminin l'emporte sur le masculin. Je tombe sur le chapitre parlant du retour de la maternité, indiquant qu'il vaut mieux avoir tout prévu car on se laisse vite dépasser par les événements. Et cette phrase : "N'hésitez pas à vous faire aider par vos proches : Mari, compagnon, parents, amis..."
Le mari est un proche ? Tout le livre part du principe que la grossesse est une aventure personnelle, dont le mari est juste satellite (c'était pas la seule phrase similaire, c'est juste la plus représentative pour moi). J'avoue, j'en étais sur le cul. Mais, au delà de la position du mari, ce qui m'interroge, c'est que le livre à l'air de "souhaiter" cela. A aucun moment il n'y a un chapitre destiné aux futurs papas, ou des recommandations pour interagir avec le papa dans la parentalité. Tout est rédigé comme si la mère était la seule interface avec l'enfant et que ça ne pouvait être remis en question.
Tu peux lire A la recherche du nouveau père de A la recherche du nouveau père de Gwendoline Raison (BD), même si ça va pas forcément beaucoup contredire ce que tu regrette.
Nos enfants, Nous même. Un livre écrits par des parents pour les parents, même si ça date
Moi j'avais lu aussi des trucs de Sophie Gamelin-Lavois, Frederick Leboyer, Catherine Dumonteil-Kremer
Tu peux lire des trucs sur (ou faire de) l'haptonomie.
Bon c'est juste des exemples.
*
Et dans le cadre du devenir père, une réflexion sur l'âgisme n'est pas forcément inutile…
cf La Domination adulte d'Yves Bonnardel (article ici). Il faudrait aussi parler de domination parentale à savoir la domination des parents sur les enfants, pas que les leur (un article là) et même, des parents sur les non-parents. Une sorte de suffisance parentale. Un "je sais mieux que les enfants, ou que les non-parents ce qui est bon pour les enfants"
Et puis C'est pour ton bien : Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant d'Alice Miller
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 20h20
Fichtre, c'est un peu vertigineux comme processus de pensée…
Ça voudrais dire, shématiquement (sociologiquement parlant), que si on donnait les plein pouvoirs sur la planète à des femmes racisées, on serait de facto transposé dans une société, sinon idéale, du moins égalitaire.
…et inversement, ça veut dire, qu'en tant que mec-cis-blanc on sera condamné (toujours sociologiquement parlant) à être définitivement "inférieur" moralement, et à reproduire toujours les même oppressions…
J'en avais bien un peu conscience, mais disons… pas à ce point là…
Fichtre.
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 20h09
Et pour répondre au contenu de ton post : je trouve très éclairant ta proposition sur l'ascendant moral des dominées.
Ça m'éclaire soudain plein de choses sous un autre jour : pourquoi, par exemple, tant de femmes insistent pour un traitement égal des oppressées et des oppresseurs, allant jusqu'à défendre leurs oppresseurs ou s'accuser des même crimes …et que jusque là j'analysais soit comme un espèce de "syndrome-de-stockolm/complexe-d'admiration-pour-l'oppresseur", soit comme le fait de nier une oppressions (sexisme) car on bénéficie d'autres privilèges (de race sociale, de classe), soit d'être victime du perpétuel lavage de cerveau des dominants et de l'assignation à une place au mieux égale, jamais supérieure.
Mais pour ce qui est du racisme, si l'exemple de Mandela est opérant, je trouve qu'Al Quaïda est un contre exemple.
Mais certes on peut considérer, malgré la surenchère médiatique et islamophobe en la matière, que les postures de vengeance restent très fortement minoritaires chez les racisé.e.s. Et un contre-exemple n'a jamais contredit une règle.
Donc ok, ta proposition me semble rester valable.
Discussion : [Bretagne] Soutien poly-pop

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 19h36
…alors…
on en a causé en haut lieu (avec @Nww quoi), et on s'est dit que :
- ça peut se réfléchir de l'envoyer en mp (mais qu'en vrai on préfère le transmettre en situation)
- pour l'instant on préfère ne pas le publier ici pour conserver à notre pratique un élément de "surprise" et que les concerné.e. ne connaissent pas tout le programme en avance
…et puis notre processus actuel reste une trame, car ce qui compte c'est ce qui se joue humainement ce jour là... le publier ici, obligerais à insister sur le côté personnalisable de l'outil et qu'un outil ça se réinterroge toujours, qu'on ne peut l'appliquer "aveuglément".
…et surtout qu'un soutien poly c'est avant tout une rencontre humaine, qu'on est pas dans le jugement, une position surplombante, qu'on fait attention au ressenti de la personne "soutenue" avant toute chose, avant toute méthodologie...
bref pour une fois, on hésite à publier (sans doute parce que c'est en travail, et non un événement passé et objectivement terminé)
Discussion : « Être féministe et en relation avec un mec cis »

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 19h08
oO0
émanciper les dominés, mais aussi les dominants
manque pas deux "les" pour la compréhension ?
____________
et par contre…
J'ai eu du mal à comprendre ce que tu voulais dire…
Je trouverais +clair d'écrire : De la domination masculine blanche à l'ascendant moral des minorités féminines et des minorités racisées .
Je me suis demandé si c'était volontaire de ne pas utiliser le mot "blanc" et de lui préférer "non-racisée".
Je me suis demandé si c'était une "pudeur de blanc" ou si l'usage même du mot était oppressif selon toi (ou selon d'autres et qui te l'auraient transmis) :
- "non-racisée" est un fait sociologique, "blanc" est une assertion
Je penche pour ma part plutôt (point-de-vue de mec-cis-blanc-hétéro) pour l'usage du mot "blanc", car invisibilisé en tant qu'assertion invisible de domination justement (mais je suis mal placé pour en parler).
Si on veut aller dans la précision, minorisé me semblerait +juste que minorités :
- d'une part car il y a des minorités dominantes et oppressives (les très riches) ;
- d'autre par car les femmes (50/50) et les racisées (bien +nombreuses) ne sont pas des minorités.
Discussion : Metamorie : ce que le lien metamour a à nous apprendre ?

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 18h25
bonheur
Après, demander à ce que tout le monde accroche avec tout le monde. C'est trop demander et impossible. Seul, la considération et le respect font que ça se passe bien.
Ben oui, pour le coup, c'est exactement comme… en famille.
Poly-poli, statut-quo et chien de faïence, quoi.
Bon autant ne pas s'imposer ce qui ne nous fait pas du bien, ou juste nous indiffère.
Mais quand la compersion joue, ça peut créer de la curiosité pour l'autre, voire de la complicité.
Discussion : Metamorie : ce que le lien metamour a à nous apprendre ?

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 18h06
bidibidibidi
Pour moi, ce que tu décris, c'est une polyfamille ou polycommunauté.
(…)
Après, j'avoue, l'idée de polyfamille me plaît beaucoup. C'est quelque chose que j'aimerai vivre, mais en même temps, je sais que j'aurais toujours des relations en dehors de cette polyfamille.
Je ne sais pas. Je ne pense pas que ce soit ça. Je dirais que y'a une nuance entre ce dont je parle et la polyfamille ou polycommunauté.
Et ta dernière phrase l'explicite bien : "je sais que j'aurais toujours des relations en dehors de cette polyfamille".
Je parle plutôt d'une démarche, d'une dynamique. Bien sûr qu'il y a des exceptions. Une de mes amoureuse à par ex. un amoureux monobscur (tiens un nouveau néologisme que je viens d'inventer à l'instant ! : = un mono semi-"poly-acceptant" qui ne veut rien savoir, et même ne cautionne pas).
J'accepte ce "metamour" (pour le coup, c'est moi le "poly-acceptant" !!), même si je regrette sa position, …et je ne reproche pas à mon amoureuse de relationner avec lui.
De même, si un autre metamour est gendarme, j'ai pas ultra envie de le rencontrer (ou juste bonjour/bonsoir, poly-poli quoi, …tiens encore un néologisme ! même si le jeu de mots n'est pas nouveau).
Pour moi, ne pas être dans une polyfamille, ne remet pas en cause la dynamique générale du "prendre soin" (= prendre soin dans la limite de ses capacités).
Être meta, mais pas forcément avec tout le monde. Disons, avec un maximum de personnes. Celles et ceux qui aussi nous le rendent bien.
Discussion : Question de genre (orientation, disposition) dans la parentalité

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 17h51
oO0
Visiblement, la question à côté de laquelle je passes et à laquelle tu essaies de m'amener est celle d'une position dominante du rôle maternelle dans la parentalité. Plus précisément, savoir si il y a une conscience de cette position et la disposition à en sortir ou ne pas en abuser. Là, je n'ai pas d'expériences qui me permettent d'en parler, soit parce que je ne sais pas comment en parler ou que je n'en ai pas.
C'est une question osée où je pense que le féminisme n'a pas conscience de positions dominantes dans la condition de la femme ou ne sait pas quoi faire de cette conscience. Personnellement, j'ai l'impression qu'il y a une position contemporaine moralement "dominante" qui s'installe là où il y a changement de mentalité sur la domination masculine sans pour autant exprimer une volonté de dominer l'homme.
Oui, je plussoie, c'est une question très compliquée et très délicate. De surcroît pas facile à débattre sur ce forum où l'on trouve régulièrement des assertions pour le moins douteuses en matière de comportement féminin. Le sujet me semble donc assez glissant (vers des pentes masculinistes de surcroît).
Sans compter que c'est peut-être l'un des dernier rempart, où les féministes, n'ont pas réussis à me convaincre (moi, artichaut), donc je ne suis pas certain que ce que je pourrais en dire, ne serait pas juste …un monceau de connerie.
Mais oui, il me semble y avoir une faille, et peut-être même un impensé à cet endroit là.
Tout de même, et quoi qu'on puisse en dire et en penser, il me semble qu'il faut toujours avoir ceci à l'esprit : qu'il y a une injonction é n o r m e pour les femmes, à la maternité, au contrôle de la garde des enfants, et ainsi de suite.
Donc même si privilège il y avait (et ce ne serait qu'un mini privilège pour beaucoup de soumission en échange) on ne saurait le détacher de l'injonction associée.
Ce ne serait d'ailleurs pas le seul endroit, où il peut y avoir des injonctions paradoxales (ou des comportements paradoxaux).
Discussion : Les polyamoureux sont ils plus respectueux avec leurs partenaires en général ?

artichaut
le jeudi 04 avril 2019 à 17h33
ben tiens je t'ai, en quelque sorte, répondu sur un autre fil