Participation aux discussions
Discussion : Existe-t-il une prédisposition pour les relations intimes ?

bidibidibidi
le jeudi 14 février 2019 à 09h57
artichaut
Je partage cet avis.
Si je prends ton polybéral, dans la définition que tu en as donné, donc plutôt symptomatique d'un fonctionnement relationnel problématique, qu'est-ce-qui, pour toi, l'a amené à agir ainsi dans ses relations ?
artichaut
Le seul intérêt que ce ne soit pas enseigné, c'est que si ça l'étais ce serait hyper dogmatique.
Des exercices de care, d'utilisation de son intuition, voire la présentation de quelques théories (5 langages de l'amour, attachement) en restant assez clair sur le fait que ce sont des grilles de lecture et pas des lois universelles... Je pense qu'on pourrait éviter le dogmatique. En fait, je vois même pas comment on pourrait faire plus dogmatique que les 50 dernières années de production hollywoodienne.
artichaut
Plutôt que prédispositions il y a des constructions sociales (notamment genrées, de classe…), puis il y a les parcours de vie (éducation, personnes ou groupes dont tu croise le chemin, accident de la vie, etc) et puis oui les affinités (la fameuse "compatibilité" de personnes, ou la "Philia") du genre t'es, à mon sens, souvent attiré par des gens qui cherche (consciemment ou inconsciemment) à résoudre les même problèmes que toi (contrairement à l'Eros d'Aristophane qui cherche son exact complémentaire).
Les contraires s'attirent, qui se ressemble s'assemble, y en a pour tous les goûts :-)
Discussion : Lexique

bidibidibidi
le jeudi 14 février 2019 à 09h24
Swinger, ça veut dire échangiste en anglais.
Il peut y avoir un glissement sémantique en changeant de langue (comme les pauvres skin heads), mais j'ai l'impression qu'ils ne parlent que de libertinage.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 17h55
alinea7
On peut m'opposer qu'étant mono je ne sais pas de quoi je parle, mais pour moi on peut avoir ce type de personnalité et être exclusif.
Je suis totalement d'accord. La définition du polybéral ressemble à la définition de l'égoïste. Celui qui consomme et jouit de la relation sans chercher à la nourrir.
alinea7
Ça me fait drôle que tu dises ça. Moi ça ne me parle pas du tout comme peur. Je ne suis pas vigilante là dessus. J'ai confiance. Je ne saurais même pas dire si c'est en moi ou en l'autre ou en la vie.
Je trouve qu'en tant que mono, c'est normal d'en avoir moins peur. Parce qu'on ne fait des dégâts qu'à soit, quelque part. Si on sent qu'une relation n'est pas que positive, ce n'est pas grave, on en a conscience, et on peut "jouer avec le feu". Ca change complètement quand il y a des dommages collatéraux. Je peux pas, par exemple, rentrer chez moi en étant mal sans que ça affecte ma compagne. Et demander à ma compagne de faire du care pour absorber le dommage que me crée une autre relation, c'est pas valable longtemps.
L'autre effet négatif des relations toxiques quand on est poly c'est qu'elles détruisent, potentiellement, plusieurs relations d'un coup. Une rupture, c'est pas drôle. Plusieurs d'un coup, c'est intolérable.
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 17h49
Tu as posté pendant que j'écrivais.
artichaut
- d'un côté je constate autour de moi des comportements qui au mieux m'attristent, me semblent peu constructif d'une société "meilleure", me semble reproduire des schémas monogames et normatifs, tout en se revendiquant poly …
Je suis totalement d'accord. Et j'estime aussi en reproduire. Avoir le désir de changer la façon dont s'organisent les relations ne rend pas la chose facile. On a l'habitude des relations monogames, on a pas du tout l'habitude des relations polys, donc on part de ce qu'on connaît pour construire ce qu'on connaît pas. Ca prend du temps...
artichaut
- d'un autre côté je n'ai pas du tout envie d'oublier ce que j'ai été, et je n'ai pas envie de stigmatiser aujourd'hui, ce que j'ai pu être jadis
Ca me fait penser au comportement des adolescents (ou jeunes adultes) quand ils découvrent les relations sentimentales. Beaucoup de ces comportements sont en fait hyper violents (notamment vis-à-vis du consentement et du care). Sauf que... ils ont besoin d'apprendre. Rome ne s'est pas faite en un jour, et même si faire un travail d'éducation pourrait aider, au final, en absence d'expérience, on fait des erreurs. Et dans le domaine des relations sentimentales, les erreurs font mal.
Donc je peux comprendre que ta manière de relationner en tant que polyamoureux évolue. Et effectivement, aucune raison de stigmatiser ce comportement, il faut juste le dépasser (si possible).
En fait, tes messages me donnent l'impression d'une forte dichotomie entre ton esprit et tes tripes, entre ce à quoi tu aspires et conscientises et ce que tu vis et ressens. Mais comme tu restes juste un poil à la surface... C'est dur de vraiment savoir.
En fait, ça peut te paraître stupide, mais je t'encouragerai à trouver quelqu'un à qui tu peux parler de ça. Je ne sais si tu as déjà cette personne (mais le fait que tu le postes sur le forum me fait douter de la chose). Je sens un questionnement intérieur qui tourne en rond.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 17h35
alinea7
Ça me donne l'impression d'un doute que l'être aimé n'abuse de son statut de façon toxique.
J'utiliserai pas le terme abuse, parce que, pour moi, c'est principalement inconscient.
Aussi, depuis que je suis poly, j'ai conscience que je ne peux pas me laisser aller dans une relation toxique, parce que l'impact n'est pas que sur moi, mais, indirectement, sur d'autres personnes que j'aime. Ca m'encourage encore une fois à une sorte de principe de précaution, surtout au début d'une relation. Et ça me force à une vigilance plus importante de l'impact de chacune de mes relations sur moi.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 15h47
artichaut
sans doute que je ne suis pas très au clair, moi-même, avec ça (et que y'a aussi deux moi qui s'affronte à ce sujet)
Ne voudrais-tu pas nous parler de toi ?
Je sais, cette question est plutôt directe, et tu as mon mail si tu préfères à un forum public. Mais ça m'a quand même l'air d'être le cœur du problème, et j'ai tendance à préférer traiter directement le mal plutôt que ses symptômes (si on peut dire, je sais pas si c'est un mal, mais c'est clairement un questionnement).
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 14h35
Je me doute bien que le polybéral ne fera pas son apparition dans les documents de recherche avant quelques années, mais on peut quand même en brosser un portrait compréhensible, et tenter, de la maigre hauteur de nos expériences réciproques, d'en mesurer la prévalence.
Après, je suis pas très actif dans le milieu poly en général, ce forum est mon seul lieu d'activité habituel. Donc j'irai pas dire que je connais beaucoup de polys, et de types de poly. Ton polybéral m'intéresse, dans l'absolu, mais j'avoue ne jamais vraiment l'avoir croisé.
Discussion : Polyamour ou fantasme de jeunesse

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 14h07
Bonjour Anabesou,
Tu poses des questions auxquelles tu apportes directement des réponses.
Si tu te sens polyamoureuse, il va te falloir en parler avec ton homme ou accepter la frustration.
Sinon, ça n'est pas un fantasme. C'est possiblement fantasmé, mais vous avez une relation, malgré la distance. Aucun fantasme là-dedans.
Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 13h47
Minora
En tant que mono en relation avec un poly, ma plus grande angoisse est EXACTEMENT là. C'est ce phénomène qui me fait craindre le déclassement et pour finir le remplacement. Risquer de disparaître de l'équation (même momentanément) est une idée absolument insupportable pour moi.
Et sincèrement j'ai du mal à imaginer que ça puisse se passer sans encombre même entre 2 poly...
La NRE n'est pas une obligation. Ca dépend beaucoup des gens. Et puis, il est possible de réaliser qu'on est en NRE, et donc de minimiser son effet.
Le cas dont parle Artichaut n'est pas une obligation. Une discussion avec ton poly pourrait t'apprendre quelle est sa manière à lui de vivre la NRE.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 13h41
Ta définition contient trop de choses pour moi.
Déjà, quand on la lit, on a l'impression que ton polybéral, c'est un libertin qui se dit polyamoureux parce que ça fait bien mais qui n'en a nullement le comportement. On aurait presque une version polyamoureuse du queutard, avec le bénéfice additionnel de pouvoir revoir le même plan cul plusieurs fois.
Et puis, elle m'a l'air pathologique. Le mec met en place des stratégies d'évitement, pense à lui, ne nourrit pas ses relations, ne se préoccupe pas de ceux qui sont satellites. J'ai l'impression de lire une énième description d'un pervers narcissique.
Les espagnols parlent de polyfake pour ce type de profils : Des personnes qui se disent polyamoureuses mais qui sont en fait dans une logique soit de prédation, soit d'investissement trop faible pour parler de polyamour.
Enfin, au final, de par ta description, ton polybéral ne me paraît ni poly, ni très humain, ni fréquentable, ni sain d'esprit. J'ai du mal à croire que ce soit un profil si commun. Soit il y a plusieurs profils et ton polybéral en est un peu le cas extrême. Soit tu n'as pas proprement défini ses objectifs et sa psychologie.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 12h16
artichaut
je peux ralentir si besoin
Nullement (pour moi), c'est toujours sympa quand c'est animé. Et puis, ça me prend mes pauses au bureau :-D
Je pense qu'il faut que je m'explique un peu, parce que, notamment, j'utilise le terme égoïsme dans un sens proche de son vrai sens, mais quand même pas son vrai sens. L'égoïsme, c'est un attachement excessif à soi-même. Or, c'est pas le sens dans lequel je l'utilise. Je l'utilise en opposition à altruisme.
En gros, par altruisme, j'entends qu'on fait quelque chose pour l'autre et pas pour soi (et j'insiste sur cette seconde partie, je ne considère pas l'altruisme intéressé).
Par égoïsme, j'entends qu'on fait quelque chose pour soi (sans supposer que ce soit au détriment de quelqu'un).
Dans les relations sentimentales, on peut se trouver n'importe où sur l'échelle d'altruisme/égoïsme. Mais j'ai l'impression que la mythologie amoureuse nous pousse à un altruisme total : A prendre pour exemple Léonardo Di Caprio qui meurt pour que Kate Winslet puisse survivre à la fin de Titanic. Sauf que, à mes yeux, l'altruisme total est un piège, et tout aussi néfaste que l'égoïsme total.
Déjà, l'altruisme et l'égoïsme se cumulent assez difficilement. Léonardo et Kate ne peuvent survivre en même temps. Et donc, en étant trop altruiste, on ne se nourrit plus autant de la relation.
Ensuite, en étant altruiste, on peut manquer des informations importantes comme le fait que notre partenaire est un égoïste (pour le coup, là, je parle du vrai sens).
En fait, je ne voudrais jamais être en relation avec Léonardo. Plutôt que de tenter de survivre en couple, il se suicide pour faire survivre Kate. Déjà, il meurt, le con. Ensuite, elle portera toujours ce sacrifice dans sa mémoire, et donc, sauf à être vraiment égoïste, risque de se sentir infiniment redevable d'une personne morte.
En fait, en y réfléchissant, je reviens à mon concept de lien et de relation. La relation, c'est ce qui nous nourrit. Léonardo meurt, donc la relation est fortement toxique pour lui (on ne peut faire plus toxique). Malgré le lien, manifestement très fort.
Le polybéral, dans la définition que tu donnes, ça m'a l'air d'être quelqu'un qui se soucie, en premier lieu, des relations et pas des liens. C'est donc quelqu'un qui crée des relations, qui les conserve si elles le nourrissent et qui les détruit si elles ne le nourrissent plus, indépendamment du lien. Ca peut paraître égoïste, et en fait, dans ma définition d'égoïsme, ça l'est. Même si la personne peut veiller malgré tout aux liens et ne pas être un connard.
Après, il y a un autre point important pour moi : Je ne crois pas au Lien (avec une majuscule). Pour moi, il y a énormément de personnes avec qui on peut créer un lien, et souvent, ce lien va se renforcer par le simple effet du temps, du travail qui y aura été investi, de la connaissance réciproque, etc... Alors, je dis pas qu'on peut créer un lien avec tout le monde, mais juste qu'on peut créer un lien avec beaucoup plus de gens qu'on ne peut créer de relation.
Enfin, au milieu de cet embrouillamini pas super clair, je pense, de mon point de vue, qu'il est important de faire attention aux relations, et à ce qu'elles nous apportent. A ne pas chercher à faire correspondre une relation à la force du lien, mais plutôt à créer des relations de façon pas trop dépendante du lien, et à laisser les liens se développer quand les relations sont nourrissantes et se développent. En gros, chercher, par les relations, à atteindre le bonheur, en partant du principe que dans une relation mutuellement nourrissante, le lien se développera tout naturellement.
Voili voila. Après relecture, ça me paraît à peu près juste, mais ça sort sans réflexion, donc soyez clément.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mercredi 13 février 2019 à 09h55
Pfiouuu, ce sujet va faire couler beaucoup d'encre.
Donc, j'essaye de répondre de manière non nécessairement exhaustive parce qu'il y a plein de réponses de partout.
Déjà, le terme de polybéral étant nouveau, j'irai pas me dire polybéral, même s'il y a des choses qui me parlent dans la description.
Ensuite, j'ai tendance à dissocier deux choses : La relation et le lien. On peut avoir un lien avec quelqu'un sans être en relation, on peut avoir un lien et une relation d'un niveau différent, et on peut avoir les deux au même niveau, avoir une relation sans lien me paraît juste horrible, mais dans le cas des mariages arrangés on peut se retrouver avec ce genre de choses.
La relation, c'est ce qui nous nourrit, le lien, ce qui nous unit. Par exemple, je peux aimer profondément quelqu'un qui m'est toxique. Donc j'ai un lien, et, idéalement, pas de relation.
Donc quand je parle de savoir pourquoi je suis dans la relation et d'attendre la même chose de mon partenaire, c'est en fait indiquer que je ne veux pas qu'une personne soit avec moi pour de "mauvaises raisons". Dépendance affective, pression sociale, par exemple. C'est aussi indiquer que je n'ai pas besoin de savoir pourquoi la personne est avec moi, que je lui fais confiance dans l'élaboration de la relation.
En fait, ta citation de la charge émotionnelle me fait me dire que j'ai, quelque part, raison. Je ne veux pas être dans cette situation ou ma partenaire me donne et moi je ne fais que prendre (ou l'inverse). J'ai une raison, égoïste, d'être en relation, et j'en attends la même chose de ma partenaire. Et je ne veux pas qu'elle se sente redevable et adopte un comportement qu'elle ne désire pas avoir. Alors, oui, ça veut dire que dès que l'un des partenaires n'a plus de raison égoïste d'être en relation, celle-ci s'arrête. Ce qui ne veut pas dire que le lien est détruit, juste la relation.
Ou, si je retourne la phrase : C'est pas parce que j'ai des sentiments pour quelqu'un que je veux et/ou qu'il est souhaitable que nous nous fréquentions.
Je ferai d'autres messages pour répondre à d'autres points, mais comme c'est dense, je procède par petits bouts.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mardi 12 février 2019 à 17h30
NftR
Au contraire je pense qu'on a tout a faire dans l'intersectionnalité.
Tu prêches un converti.
Le problème, c'est que tu (et je) penses qu'on a tout à gagner dans l’altérité, mais ce n'est pas nécessairement le point de vue de la personne en face.
Ca rejoint d'ailleurs mon vécu en tant que poly. Il m'arrive des moments absolument aberrants, comme cette demoiselle, non exclusive sexuellement, célibataire sentimentalement, qui m'explique qu'elle ne conçoit qu'une relation de couple avec moi et refuse donc, de fait, de rentrer en relation...
L'homophilie est chose commune, et si tu veux lutter contre, tu as malheureusement besoin de l'accord de la personne en face.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mardi 12 février 2019 à 16h40
NftR
Éclaire moi s'il te plait.
Il va y avoir plusieurs parties à ma réponse.
Déjà, je parlais d'essentialisme, donc je peux comprendre qu'une personne te rejette si tu la vois comme appartenant à un groupe plutôt que dissociée de tout groupe.
Mais bon, après, je peux reconnaître qu'on a parfois des affinités avec des gens qui s'avèrent assez différents de nous, et qu'on puisse être attiré par des cercles dans lesquels on est pas légitime.
L'autre point, qui est pour le coup plus spécifique, c'est que tu parles des queers, qui sont en général des groupes en situation d'exclusion et de discrimination.
Toi, tu es homme, blanc, hétéro et je suppose aussi cis. Au premier abord, pour une personne queer, tu incarnes plutôt la figure dominante et oppressive. Alors, bien entendu, ça ne veut pas dire que tu l'es, mais autant les queers subissent une discrimination basée sur leur genre/sexualité, autant tu dois t'attendre à subir la même discrimination de leur part. Le fait qu'ils fassent partie d'un groupe opprimé ne fait pas d'eux des saints. Et même si on peut attendre un peu plus d'acceptation de par leur vécu, je pense qu'en leur sein, tu profites juste du bénéfice du doute.
Je finirais en signalant qu'en tant qu'homme, blanc, hétéro, etc... tu as subis toute une éducation spécifique te permettant de jouir pleinement de tes privilèges. Et donc, même avec toute la bonne volonté du monde, et sauf incroyable déconstruction, tu risques d'avoir des comportements qui, même s'ils ne sont pas nécessairement déplacés, incarnent parfaitement ta position. Et je peux comprendre des réactions violentes à ces comportements.
Personnellement, j'adore l'altérité et je n'aurais rien contre fréquenter ce genre de cercles, mais je serai conscient que je marche sur des œufs, et je pourrais difficilement leur en vouloir de m'exclure sans préavis. C'est pas comme si ils nous devaient quoi que ce soit, vu que, pour boucler le raisonnement, on a rien à faire dans un cercle queer en premier lieu.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mardi 12 février 2019 à 11h20
NftR
Qui le dérangent. Psq tout ça est très nocif pour les relations entre les gens. De toujours demander si ils sont légitimes dans ce qu'ils sont etc. Moi je suis un homme blanc hétéro et j'ai tjrs été proche des mouvements queers. Et j'ai pas toujours été bien reçu. Ce qui est le comble c'est que les endroits "poly" ou ouvert sur autre chose que la monogamie et le missionnaire sont les club libertins très blancs, libéral de droite, cadre profession liberale. Et c'est vraiment chiant. A force on se ferme aux autres je trouve.
Puis-je me permettre de signaler qu'il y a une bonne part d'essentialisme dans ta remarque. Les libertins blanc, de droite, cadre, sont manifestement chiants. Les queers plus intéressants.
Je peux comprendre que les queers te rejettent, pourquoi veux-tu être proche d'eux si tu n'es pas l'un d'eux ?
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le mardi 12 février 2019 à 10h45
Je rebondis sur les parties du débat qui m'intéressent le plus, en écriture quasi automatique, comme j'ai fait plus haut.
artichaut
Pourtant j'aimerais que l'on puisse se dire poly et ne pas avoir de relation ; anarchiste relationel.le et en avoir une ou dix (peu importe). Ça serait +simple.
Il y a une stigmatisation du célibat, et une valorisation du couple. Donc ça ne m'étonne pas que ce soit similaire pour les polys, avec juste une redéfinition de célibataire et en couple.
Souvent, quand je discute avec des amis célibataires, ils expriment le fait qu'ils aimeraient bien avoir quelqu'un dans leur vie. Pas une personne en particulier, juste quelqu'un. Donc on voit bien que cet utilitarisme des relations sentimentales se trouve partout, pour tout le monde. Parce que nous en somme dépendant, nous avons besoin de relations sexuelles et affectives pour vivre, c'est un besoin vital (un peu moins violent que manger, mais vital malgré tout).
Pour moi, nier l'utilité des relations sociales, c'est se mettre le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Le reconnaître, c'est prendre la pilule rouge.
Il n'y a aucun mal à dire qu'untel ou unetelle répond à notre besoin de tendresse, affection, sexe, sentiments, etc...
alinea7
Pour moi, si chacun est responsable de soi et pas concerné par ce que vit l'autre, où est la relation ?
J'ai vécu 7 ans en couple monogame. L'escalateur relationnel s'est arrêté juste avant qu'on fasse des enfants. Pourquoi n'avons-nous pas eu d'enfants ensemble ? Honnêtement, parce que ça aurait juste été l'idée la plus débile qui soit. Notre couple était principalement soutenu par l'idéal monogame, l'escalateur relationnel, ce que j'appellerai la mythologie monogame. Mais au final, nous n'aurions pas été un couple heureux.
Aujourd'hui, je suis en relation privilégiée avec une femme. Elle est monogame, et subit donc l'escalateur relationnel. Elle veut donc des enfants (vous notez le donc). Moi, je suis polyamoureux. Je ne subis pas la mythologie monogame, j'ai donc le choix d'avoir des enfants avec elle, et suis forcé d'y réfléchir posément.
Il n'y a pas de mythologie polyamoureuse, à mes yeux pour le meilleur. Là où le monogame dis "Je t'aime donc nous aurons des enfants ensemble." le polyamoureux dit "Je t'aime donc je réfléchirai au fait d'avoir des enfants ensemble."
Ce que je veux illustrer là, c'est qu'en étant polyamoureux, on se retrouve beaucoup moins dirigés dans nos relations. On se pose beaucoup plus de questions, auxquelles on apporte des réponses plus rationnelles. On se retrouve aussi obligés de comprendre nos besoins, de savoir pourquoi on cherche tel type de relation ou tel autre, pourquoi on va construire ça ou autre chose.
Le résultat est qu'on peut paraître plus froids. D'où cet image du polybéral.
Je sais, par exemple, que j'ai besoin de sexe et d'affection dans mes relations. Ce sont des conditions sine qua non. J'apprécie aussi beaucoup la tendresse. Par contre, je n'ai pas besoin de sentiments forts. Je ne cherche vraiment pas la NRE et je n'ai pas énormément besoin d'être aimé. De même, je ne cherche pas nécessairement l'alchimie. C'est même presque l'inverse, je profite du polyamour pour rentrer en relations avec des gens avec lesquels je n'entrerai pas naturellement en relation. J'ai une amie (elle a décidé de retourner à la monogamie) atteinte d'Asperger, et ce fut l'une des relations les plus difficiles à amorcer, et ça reste une relation compliquée à maintenir. Mais c'est ce qui me plaît aussi, l'altérité.
Donc je pense que je pourrais, au moins en partie, rentrer dans cette définition du polybéral. Mais ce n'est pas dû à un manque de souci pour l'autre, c'est dû à mes besoins, à ma manière d'entrer en relation.
Et donc je suis totalement d'accord avec cette phrase : Chacun est responsable de soi. Si je suis en relation, c'est pour des raisons qui me sont personnelles. Je peux les décortiquer, les expliciter, mais ça reste dans tous les cas assez égoïste vu de l'extérieur. Et j'en attends de même de la personne avec laquelle je suis en relation : Qu'elle sache pourquoi elle est là, qu'elle profite elle aussi assez égoïstement de la relation.
Jusqu'à ce qu'un jour nos besoins/envies évoluent et la relation avec.
Edit : Bonheur a répondu pendant que j'écrivais, et je trouve amusant combien nos messages rentrent en résonance :-)
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.
Discussion : Psychomagie et polyamour

bidibidibidi
le lundi 11 février 2019 à 16h37
artichaut
Et y'a pas que la force physique qui compte (sinon on s'en serait déjà pris des sacrés tartes dans la tronche). Il y a tout un ascendant culturel qui nous donne du pouvoir sur tout un tas de gens (je ne dis pas qu'il faut en jouer, mais de fait ça joue) et une certaine "pacification" citoyenne, qui fait qu'en vrai, c'est grave possible de se la ramener face à beaucoup de gens…
J'ai une fois demandé à un gars d'éteindre sa clope dans le métro. Il m'a proposé de descendre à la suivante pour aller nous battre dans un parking.
Nous sommes descendus, plus loin, à la même station. Il m'a serré la main en me disant qu'on ne devait pas avoir de rancune réciproque.
Tu as peut-être raison, il n'empêche que je ne suis pas sorti de cette conversation avec l'impression d'une "pacification" citoyenne. La poignée de main n'a pas effacé le parking.
artichaut
Tous les adultes ne sont pas "large comme Schwarzy". Et du reste certains "ados" le sont bien plus que nous.
Je dois faire 65kg tout mouillé, pas de sport depuis quelques années, et aucun entraînement à un quelconque sport de combat. Alors, ça ne se sent pas de l'extérieur, mais je suis bien au courant que dans une rixe, je joue la balle.
Par "jeune", je n'incluais pas les jeunes adultes, qui effectivement peuvent avoir ma carrure.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

bidibidibidi
le lundi 11 février 2019 à 16h10
Tu poses énormément de questions dans tes deux posts.
Je vais poser des réflexions au petit bonheur la chance pour donner de l'eau à ton moulin.
>> - Si l'on se dit Anarchiste relationnel, il faut avoir au moins 3 ou 4 relations, sinon on est vraiment "à la ramasse"
Je pense qu'il y a quelque chose de réel là-dedans. Si tu n'as qu'une relation en étant anarchiste relationnel (et si on part du principe que tu vis ton courant philosophique donc que tu ne formes pas un couple monogame avec cette personne) tes besoins émotionnels/affectifs/sexuels ont de forte chance de ne pas être comblés. Parce qu'une relation pour un anarchiste relationnel apporte moins qu'une relation pour un monogame. Normal, tu passes moins de temps avec la personne, tu as moins de projets avec elle. Donc, avoir 3-4 relations, c'est combler tes besoins affectifs.
>> - Si l'on fréquente les milieux LGBTQI+, il faut de préférence être Pan (ou à la grande rigueur Bi), et avoir au moins une relation non hétérosexuelle
Pourquoi veux-tu fréquenter des milieux LGBTQI+ sans être au minimum bi ? Pourquoi ne pas fréquenter des milieux de personnes avec des points communs par rapport à toi ?
artichaut
Avoir des relations augmente notre « capital séduction », donc notre valeur.
Les humains ont besoin de se réaliser. Je t'envoie vers Maslow, que tu dois connaître.
Le travail est en chute libre. La famille est en chute libre. Il reste les relations sentimentales. Je peux comprendre que des gens tentent de chercher une réalisation dans le domaine. Tout comme certaines personnes accumulent des billets, certains accumulent des relations.
Et puis, il y a aussi le côté sexuel. Quand je suis né, les acteurs pornos avaient des moustaches, et les actrices pornos... des barbes :-D
Pendant mon adolescence, le bout du monde c'était le trou du cul.
Quand je parle à des gens de vingt ans de moins que moi, le BDSM est devenu aussi naturel que la fellation à mon époque. Alors, on peut critiquer ça, mais, indéniablement, notre univers sexuel s'est agrandi. De là à vouloir l'explorer pleinement...
artichaut
Eh bien je me demande parfois, si ce n'est pas une manière inconsciente de ré-évaluer le nombre de mes relations, et donc être +en phase avec cette injonction à la quantité. Comme quoi ce n'est jamais simple d'y échapper totalement.
Je pense que c'est le cas pour tout le monde. Certaines injonctions de la société ont fait plus ou moins de chemin en nous. Surtout qu'elles sont souvent associées, à tort ou à raison, à des choses plus profondes. Avoir beaucoup de relations augmente l'estime de soi, réellement. Et la sensation de sécurité quant à notre capacité à toujours trouver de l'émotion, de la tendresse et du sexe. Si ton estime de soi ou ta sensation de sécurité sont faibles, tu auras tendance à facilement tomber dans ces travers.
Je vais me permettre de te poser une question : Quel est ton problème avec le polybéral ?
Discussion : J'ai rencontré quelqu'un, comment lui dire que je suis en couple ?

bidibidibidi
le lundi 11 février 2019 à 15h09
C'est amusant, parce que j'aurais l'opinion inverse : Un couple de 10 ans est beaucoup plus fragile face à de telles modifications de son environnement qu'un couple nouvellement formé qui est, lui, beaucoup plus adaptable.
Tout ça pour dire que c'est assez subjectif comme point de vue :-)
Discussion : Psychomagie et polyamour

bidibidibidi
le lundi 11 février 2019 à 15h06
artichaut
- être moins interventionniste avec les mineurs (questionner ce truc de sentiment de supériorité ou de légitimité, justement) et tâcher de le faire d'égal-à-égal ("je pense que", plutôt que "fais-ci" ou "fais-pas-ça") ;
- être plus interventionniste avec les majeurs (mais pas forcément de façon violente) car j'ai le sentiment que justement, face à des "adultes" on n'ose pas (car on ne se sent pas légitime) dire des choses, en cas de racisme, sexisme etc avéré, voire décomplexé et assumé.
Je reconnais une certaine sagesse dans tes propos.
Un des soucis avec des adultes par rapport à des mineurs (pas trop âgés) est celui de la dangerosité. Je sais que si j'interviens face à des adultes, en cas d'escalade de la violence, je peux y perdre mes dents. Avec des jeunes, j'ai pas ce souci là. En fait, si j'étais large comme Schwarzy, je pense que j'interviendrais aussi souvent avec des adultes qu'avec des jeunes.
Si j'interviens face à des adultes, du fait de leur dangerosité, je n'interviens que sur des comportements largement inappropriés. Donc, je dis peut-être "je pense que", mais ils peuvent clairement sentir que je suis prêt à mettre les poings sur les i.
Donc, cette notion d'âgisme est à double tranchant. Si je me comporte avec des adultes comme avec des enfants, je prends des risques (dur de déterminer s'ils sont réels ou pas, mais tu as pu voir que j'étais pas taillé en Y, et j'ai que 32 dents).
Si j'interviens avec des jeunes comme avec des adultes, je suis pas certain que ça leur plaise énormément, parce que je serais pas du tout dans le "je pense que".
Indéniablement, ma domination physique me permet plus d'intervention sur des jeunes. Donc, limite, si je voulais suivre ton conseil (si on peut l'appeler ainsi), je pense que je me baladerai avec un taser pour pouvoir intervenir indépendamment de la taille de mon interlocuteur :-D
Enfin, ce sont des réflexions brutes. C'est un sujet intéressant auquel je n'ai jamais vraiment accordé de réflexion jusqu'alors.