Polyamour.info

Ella-Lutine

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Marseille (France)

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le lundi 14 juin 2021 à 16h43

bonheur
Le polyamour, à mes yeux, et dans ma transition mono-mono à mono-poly, fut surtout révélatrice. Une fois les complications mises en évidence, on se construit en revisitant et c'est là que les individualités surviennent. Deux individualités différentes ne s'opposent pas, c'est aussi ce que mon parcours m'a appris. Différent ne signifie pas nécessairement incompatible.

C'est précisément où j'en suis de mon parcours, dans ce moment où les différences, l’altérité, ne sont plus synonymes de difficulté mais de force et d'enrichissement. Je trouve ce glissement absolument fabuleux, et j'aurais envie de crier à la terre entière que c'est la meilleure voie à suivre... sauf qu'en fait, tout ça, ça m'appartient, ça me touche, moi, du fait de mon histoire singulière. Alors mon histoire, elle fera sans doute écho à bien d'autres, et je serai ravie qu'elle puisse toucher, donner du courage, ou juste faire exister. Mais jamais elle ne sera parfaitement transposable...

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le lundi 14 juin 2021 à 15h17

Lundi, c'est ma journée off côté pro, j'ai eu le temps de plancher sur une nouvelle question :

Je pense être en dépendance affective, d’après vous est-ce que le polyamour pourrait me satisfaire ?

Réponse non suffisamment aboutie que je remets en réflexion

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le lundi 14 juin 2021 à 13h29

Minora
A vrai dire la lecture de cette question puis de sa réponse m'amène immédiatement à me poser une autre question : "quand dois-je le dire à la personne que je m'apprête à rencontrer? (Si ça n'a pas été abordé au préalable de la rencontre)

Merci @Minora, c'est une très bonne question sur laquelle je vais plancher avant de vous faire un retour ici (et sur le site).

En ce moment, je réfléchis à la question de la dépendance affective en polyamour...

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Discussion : [Podcast] Ella Silloë interviewée par Radio Galère, juin 2021

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Ella-Lutine

le lundi 14 juin 2021 à 13h24

@artichaut,
Merci de ce retour. C'est encore lorsque je parle de moi que je me sens le plus à l'aise, là au moins je suis certaine de ne pas généraliser ! C'est ce que je fais dans mon livre, en partant de mon histoire, et que j'ai eu du mal à faire ici, en effet, puisque les questions étaient très généralistes et pleines de présupposés que je voulais démonter en douceur.
Concernant la posture basse que je semble adopter (moi, je ne le ressens pas ni ne le lis ainsi mais ton ressenti traduit peut-être quelque chose dont je n'ai pas conscience), elle vient sans doute d'une question de légitimité que je n'ai pas encore acquise... mais qui viendra peut-être !
En tout cas c'était une expérience enrichissante...

@bonheur,
merci de ton intérêt et de ton petit mot :-)

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Discussion : [Podcast] Ella Silloë interviewée par Radio Galère, juin 2021

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Ella-Lutine

le lundi 14 juin 2021 à 09h39

Bonjour à tous !

J'ai été interviewée par Radio Galère, petite radio associative marseillaise, pour parler de mon livre et de polyamorie.
Je m'adresse au grand public, dans le but de l’informer sur ce modèle relationnel alternatif, et de lui en donner une image non dogmatique. Mon discours est imparfait et, je le déplore, hétéro normatif (j'en parle dans le texte qui accompagne la vidéo), mais il pourra toucher les personnes découvrant la polyamorie et/ou voulant s'ouvrir à ce modèle relationnel alternatif.

C'est

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le samedi 12 juin 2021 à 20h19

Nouvelle question sur mon site :

Je discute depuis quelque temps avec quelqu'un qui me plaît bien et on a prévu se voir bientôt : quand dois-je en parler à mon/ma/mes partenaires ?

L’éthique polyamoureuse implique consentement et transparence. Cela suggère de communiquer sur les rencontres qui pourraient avoir un impact direct sur la/les relations préexistantes. La question du moment de le faire dépend de plusieurs paramètres, que l’on aura, idéalement, discutés en amont avec sa/son/ses partenaires.

Les questions que l’on peut se poser :

Quelles informations ai-je -profondément- besoin d’avoir pour me sentir bien/en sécurité dans ma relation ? Pourquoi c’est important pour moi ?

A quel moment je souhaite avoir cette information : avant le premier rendez-vous/baiser/rapport sexuel/sentiment amoureux ? Ou plutôt après ? Pourquoi c’est important pour moi de le savoir/de ne pas le savoir à ce stade ?

A partir de là, on peut convenir d’un fonctionnement qui corresponde aux besoins de chacun.e (ou à l’idée que l’on se fait de ses besoins) et décider de l’appliquer de manière ferme (quelles que soient les circonstances), ou souple (en s’adaptant aux circonstances et à la disponibilité psychique du/de la partenaire).

Quoi qu’il en soit, attention de ne rien figer définitivement, car l’épreuve des situations peut amener à modifier son point de vue !

Important ! Rien n’oblige à définir les mêmes règles pour chacun.e. Par exemple, un.e partenaire peut souhaiter être informé.e dès les prémisses d’une rencontre et quelle que soit son issue, quand l’autre préférera attendre que la relation se concrétise, pour ne pas créer d’anticipation anxieuse.

Pour finir, je voudrais ouvrir le débat sur le nouveau questionnement éthique que cela amène : se doit-on de vraiment tout se dire et quel en serait le fondement ? Dans quelle mesure n’est-on pas dans l’ingérence lorsque l’on demande à son/sa/ses partenaires de tout nous raconter ? Et de quoi parle-t-on vraiment lorsqu’il est question de transparence en polyamorie ? N’hésitez pas à poster vos commentaires sur le sujet.

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Discussion : Présentation Franck

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Ella-Lutine

le lundi 31 mai 2021 à 10h04

Bonjour !
Je trouve très beau que vous ayez réussi à vous remettre ensemble et que vous essayiez de trouver les moyens de faire évoluer votre relation sans plus trop l’abîmer. Cette idée que rien n'est figé...
Je trouve difficile, lorsque l'on s'est construit sur des bases "monogames", et que l'on a été éduqué à penser l'exclusivité comme une norme, de faire évoluer la relation. Car le réflexe de jalousie est puissant. C'est quelque chose que je n'ai pas réussi à faire avec mon ex mari (qui est désormais un très bon ami). C'est difficile, mais je suis certaine que c'est possible, et vous semblez, votre compagne et vous, avoir de bonnes bases pour y arriver. Bonne idée, que de lire compersion, qui vous déculpabilisera de votre jalousie, en même temps qu'il vous donnera des billes pour y arriver. En effet, il vous faudra sortir de votre zone de confort, et ça va piquer. Et puis elle reviendra, et puis elle sera toujours là, et puis ça ira de mieux en mieux. Et peut-être qu'un jour, vous pourrez être pleinement heureux de cette nouvelle vie que vous vous offrez, et réaliserez que c'est une chance que de s’offrir une telle liberté. C'est tout le bonheur que je vous souhaite.

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le samedi 29 mai 2021 à 19h13

Une nouvelle question sur le polyamour est disponible sur mon site :
Comment gérer des besoins différents dans un couple ?

On observe souvent, au début d’une nouvelle relation, une tendance à valoriser, voire à survaloriser les multiples points communs que nous avons avec nos amoureux.ses. On aime à constater que l’on partage le même goût pour la cuisine, la littérature russe ou les jeux société, on s’amuse d’avoir la même tendance au pantouflage ou, au contraire, aux journées suractives, et on s’extasie bien souvent devant une compatibilité sexuelle perçue comme inédite...
Retrouvez la réponse complète sur le site : j'attends vos retours, et vos questions !

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Discussion : Comment vivez-vous ces moments où tout bascule avec une de vos relations sexo-affectives ou un.e de vos metamours?

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Ella-Lutine

le vendredi 21 mai 2021 à 22h41

Parfois il est peut-être juste question de compatibilité, en effet. Deux personnalités qui n'arrivent finalement pas à s'accorder, et une relation qui devient toxique dans le pire des cas, ou juste energivore, ou vectrice de stress. Alors on essaie de trouver des solutions ensemble, mais quand ça ne marche pas, il devient urgent de s'éloigner, pour ne pas perdre des plumes, pour ne pas laisser pourrir, et rendre la fin trop moche.

Pas évident de rompre. De rompre bien. De rompre sans faire trop de dégâts.

Je trouve qu'on aurait une vraie réflexion à mener là dessus. C'est un sujet qui m'occupe beaucoup aujourd'hui encore, plus d'un an après une rupture ratée qui me mine encore.

Acter un désamour. Acter une erreur de casting. Une NRE qui nous a trop caché une réalité qui ne nous convient pas. Où que sais-je...

Merci pour ce texte qui m'emmène... Loin. Et dans tous les sens.

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Discussion : Questions sur la polyamorie

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Ella-Lutine

le mercredi 19 mai 2021 à 23h20

Bonjour !
Avec la parution prochaine de mon livre "Du temps et des mots, un chemin vers la polyamorie" (voir le post d'aka, dédié), j'ai créé un site internet promotionnel, que je souhaite faire évoluer vers un site d'information sur le polyamour pour les débutants. J'ai créé une page de questions sur le sujet (à partir des questions qui me sont réellement posées), qui évoluera au fil des nouvelles questions. Je souhaite faire des réponses rapides et pas trop théoriques, pour toucher le plus grand nombre, mais je veux éviter à tout prix d'être trop superficielle.
Je vous invite, si vous en avez le temps et l'envie, à me faire un retour et à me soumettre de nouvelles questions qui viendront continuer d'alimenter mon site https://ellasilloe.fr/

Je vous copie colle les questions réponses ici :

« Mais c’est quoi exactement le polyamour ? Et qu’est ce qui le différencie du libertinage ? »

Sur wikipédia, encyclopédie collaborative de référence, le polyamour est définit comme « une orientation et une éthique des relations amoureuses où les partenaires sont en relation amoureuse avec plus d’une personne, avec le consentement éclairé de toutes les personnes concernées ». En d’autres termes, cela signifie que les polyamoureux.ses s’autorisent des relations sexo-affectives avec plusieurs personnes, et vivent leurs relations multiples en conscience et en attention avec chacun.e.

Le libertinage, quant à lui, évoque davantage l’ouverture d’un couple (souvent socle), à des relations physiques extérieures, et exclut, a priori, la dimension amoureuse. Un.e libertin.e peut néanmoins être polyamoureux.se, et une polyamoureux.se apprécier libertiner avec un.e ou plusieurs de ses partenaires.

« On est en couple depuis plusieurs années. Je pense qu’on est un peu perdu, conscient d’avoir besoin de quelque chose d’autre mais sans vraiment savoir comment avancer. On veut avancer mais en préservant l’autre, sans se blesser, je crois que c’est ça qui nous bloque sans doute, la peur."

C’est un chouette chemin que de sortir du cadre de la monogamie. Mais pour que ce soit éthique et éviter les souffrances, c’est du job ! Je vous recommande le livre "L’éthique des amours plurielles, avoir plusieurs amoureux, les respecter et se respecter", anciennement « La Salope Éthique ». Et aussi de participer à des cafés poly au moins au début, pour rencontrer d’autres personnes en questionnement, et surtout, des personnes qui sauront vous parler des pièges et des précautions à prendre. À Marseille, on a pensé le café poly avec un atelier dédié aux « nouveaux », pour discuter de toutes les questions que cela pose. Peut-être que d’autres villes font ça aussi ?

« Mais comment gérer la peur de se séparer de l’autre, de se retrouver seul, de chambouler sa vie ?"

C’est le cœur de toutes les questions d’ouverture au polyamour. Il faut apprendre à dompter la jalousie et à la limiter.
Lorsque l’on s’est construit sur des bases monogames dans son couple, ce n’est pas évident du tout. D’autant qu’il existe un état chimique passager au début des nouvelles relations, qu’on appelle NRE (New Relationship Energy- énergie de la nouvelle relation), et qui fait un peu perdre la tête, j’en parle dans mon livre.
Si vous envisagez d’ouvrir votre couple, vous devez commencer par vous parler vrai, sans vous mentir. Souvent, après quelques années de couple, l’intensité n’y est plus, la sexualité n’est plus la même, et l’envie de ressentir des émotions et sensations fortes est puissante. Pourtant, un jour, tous les deux, vous avez choisi de vivre ensemble : qu’est ce que votre relation vous apporte ? Qu’est ce qui est précieux ? Pourquoi c’est important pour vous ? C’est avec ces réponse que vous allez commencer à vous sécuriser.
Puis, si vous décidez d’ouvrir votre couple, il vous faudra anticiper sur ce qui pourrait se passer et poser clairement ce que vous vous engagez à respecter. Si l’un.e de vous rencontre quelqu’un d’autre et tombe amoureux, il ou elle va avoir envie d’être tout le temps avec l’autre, et votre relation du quotidien risque de lui peser. Il faut le prévoir, en parler et vous poser un cadre.

« Avec ma compagne, on se sent vraiment bien ensemble et nous avons trouvé notre équilibre de vie. Mais nous sentons qu’il nous manque quelque chose pour être plus épanouis sexuellement et « relationnellement » parlant. Ma compagne a envie d’expérimenter des relations lesbienne, et moi j’admire les polyamoureux pour leur capacité à se réjouir de l’épanouissement de l’autre et non de vouloir le posséder rien que pour soi. Sur le papier j’adhère totalement, mais je suis rattrapé par des peurs. Qu’est ce qui permet de gérer sa jalousie, sa peur d’être abandonné, quitté ?"

Il y a plusieurs éléments importants dans ces questionnements. Et peut-être en premier lieu, quelques idées reçues. Vous évoquez la compersion, ce sentiment que l’on oppose généralement à la jalousie, et qui exprime cette capacité de se réjouir du plaisir que peut prendre une personne aimée avec une autre personne. Il faut savoir que ce sentiment ne va pas de soi. Pour nombre de personnes, et même parmi les polyamoureux les plus expérimentés, la compersion est le fruit d’un travail, d’une construction et elle n’empêche pas la jalousie.

Je pense que ces deux états méritent que l’on s’y attarde de manière différenciée. Pour le dire vite, la jalousie vient parler de nos insécurités, et nos insécurités ont besoin d’être reconnues et non niées. Plus le couple saura accueillir les peurs sans les moquer, quelles qu’elles soient, aussi peu rationnelles qu’elles soient, plus la parole sera libérée et les amoureux pourront se parler vrai. Mais la jalousie vient aussi de la peur de ce qui est inconnu, de cet autre dont on connaît vaguement l’existence et que l’on fantasme. Serait-il plus beau ? Plus intelligent ? Plus drôle ? Un meilleur amant ? Plus cet autre nous échappe, plus il nous effraie. Et contrairement à ce que l’on peut imaginer en premier lieu, le rencontrer, lui donner un visage, une personnalité, est bien souvent bien plus rassurant qu’effrayant. Et qui sait, peut-être deviendrez-vous amis, comme j’en parle dans le podcast sur le prendre soin dans ses relations métamoureuses ?

En ce qui concerne la compersion, l’entrée est un peu différente. Elle est difficile à atteindre car elle nécessite d’avoir une estime de soi assez solide pour accepter que nous ne sommes pas un tout pour l’autre, et que d’autres personnes son nécessaires à son épanouissement général. Le travail à mener est plus individuel, et, selon les parcours personnels, parfois longs et laborieux. Mais la compersion n’est pas un graal, et il est tout à fait possible de vivre la polyamorie sans être compersif. Commencer par « travailler » sa jalousie me semble une entrée prioritaire.

« Quelles sont les limites dont il est important de parler"

Il me semble important de parler de toutes ses limites, et de les discuter. Dans le milieu polyamoureux, on recommande souvent d’avancer au rythme de celui qui est le moins à l’aise. Mais pour cela, il faut savoir reconnaître ses limites et les communiquer. Parfois, le simple fait de les nommer réduit l’inconfort, et les mots de réassurance suffisent. Parfois c’est plus compliqué et on peut décider de se poser certaines règles pour se sécuriser. On peut, par exemple, décider qu’il n’y aura pas de relations sexuelles dans le domicile du couple, ou pas de nuits complètes avec une autre personne. On peut aussi souhaiter, par exemple, que les vacances nous soient réservées. Mais attention, car en posant des veto de ce type avec un partenaire, on se retrouve malgré nous en situation de domination vis à vis de nos autres partenaires, qui sont alors relégués au second plan. Je pense qu’il est très important de penser les règles et veto comme strictement transitoires. C’est une question d’éthique.

« Que faut- il dire ou ne pas dire ? Par exemple je ne pense pas avoir envie de savoir ce que ma compagne fait avec d’autres, mais juste savoir si c’est ok, et si c’était bien pour elle ».

Ici je ne vois pas de réponse toute faite. Ça se discute. Nous n’avons pas tous les mêmes limites, ni les mêmes besoins. Si vous sentez que trop de détails vous font souffrir, dites-le lui, et demander à avoir seulement les informations qui vous semblent importantes. Si, au contraire, vous avez besoin de savoir, dites-le lui également. Et, mieux encore, anticipez ! Provoquer un échange pour mettre sur la table vos attentes d’après rendez-vous. Attention néanmoins à garder en tête que vous n’êtes pas les deux seuls impliqués dans cette affaire, et que l’autre personne a le droit à une intimité préservée.

« Il y a t il une relation socle, avec ensuite les autres qui gravitent autour ?"

Le modèle de relation socle avec relations satellites est le modèle le plus fréquemment observé parmi les couples classiques s’ouvrant au polyamour. Il permet, dans un premier temps au moins, de modifier plus en douceur la relation préexistante. Il est aussi privilégié par les couples avec enfants souhaitant maintenir leur organisation familiale.

Il existe néanmoins d’autres manières de vivre les relations polyamoureuses. On trouve par exemple l’anarchie relationnelle (ou chaque relation se créé son modèle inédit, indépendamment des autres relations ) ou encore le polyamour hiérarchique (où, à l’inverse, une relation « prioritaire » définit et régit les règles de l’ensemble des personnes impliquées).

Chacun de ces modèles comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Si hiérarchiser son couple permet de le sécuriser, a priori, il interroge néanmoins sur la place donnée aux personnes « secondaires », qui doivent, en quelque sorte, subir les décisions du couple de base. Pour ces raisons, l’anarchie relationnelle, en offrant une semblable considération à chacun, semble éthiquement plus solide. Elle s’adresse néanmoins à des personnes suffisamment sécures, et ayant développé une solide estime d’elles-même, qui parviennent à accepter la part de risque en toute chose, et qui n’ont pas besoin de se raccrocher à un fonctionnement connu et rassurant. Et ceci n’est pas donné à tout le monde ! Si effectuer un travail sur soi pour ne pas faire porter à l’autre le poids de ses propres difficultés semble de bonne indication, l’injonction à être parfaitement équilibré pour relationner autrement pourrait bien être une dérive dont nous aurions à nous méfier…

Comment gérer des besoins différents dans un couple ?

On observe souvent, au début d’une nouvelle relation, une tendance à valoriser, voire à survaloriser les multiples points communs que nous avons avec nos amoureux.ses. On aime à constater que l’on partage le même goût pour la cuisine, la littérature russe ou les jeux de société, on s’amuse d’avoir la même tendance au pantouflage ou, au contraire, aux journées suractives, et on s’extasie bien souvent devant une compatibilité sexuelle perçue comme inédite. En réalité, on est perturbé par une puissante énergie (la fameuse NRE, dont je parle plus haut) qui nous aveugle et peut fausser notre authenticité. Sans le vouloir, on se ment un peu, et surtout, on se construit une relation de couple qui ne correspond pas parfaitement à nos réalités. Cela n’est pas très grave, et cela s’apparente finalement aux compromis que l’on accepte parfois de faire pour poursuivre harmonieusement sa relation amoureuse. Mais cela entretient néanmoins un mythe qui peut s’avérer préjudiciable à terme : celui de croire que l’autre aurait les mêmes besoins que nous.

Avant de « gérer » les besoins différents, il importe donc de les repérer et de les nommer. Il peut s’agir de besoins de partager des activités physiques ou intellectuelles, de plaire ou de séduire, d’une sexualité différente ou variée, de diversifier ses manières d’aimer, d’avoir des repères stables, de se créer un cocon familial, etc.

Avoir des besoins différents n’est pas une fatalité. Faire exister et cultiver cette diversité de besoins peut même assainir des fondations mal consolidées. On peut par exemple essayer de déterminer pour chacun.e quels sont les besoins impérieux et ceux qui le sont moins. Repérer ceux que l’on a étouffés, et s’interroger sur les raisons qui nous ont poussées à le faire. Ensuite, ensemble, essayer de trouver des solutions qui conviennent à chacun.e .

Attention néanmoins à ne pas minimiser les besoins de son ou sa partenaire en projetant sa propre échelle de valeur. Vous voulez qu’il ou elle accepte vos besoins de diversité, acceptez son besoin de sécurité, et trouvez des solutions pour le lui procurer.

J’entends souvent parler qu’en polyamour, il faut aller à la vitesse du plus lent. Mais ça veut dire quoi, concrètement ?

Lorsque des partenaires amoureux décident d’ouvrir leur « couple » à d’autres relations, ils se confrontent parfois à des jalousies plus ou moins supportables. L’idée d’aller « à la vitesse du plus lent » vient de la volonté de ne pas brusquer la transition du couple, en prenant le temps qui est nécessaire à une évolution la moins douloureuse possible. Aller à la vitesse du plus lent, c’est donc en réalité aller à la vitesse de celui qui est le moins à l’aise, et prendre en compte son rythme, et ses émotions.

Pourquoi ce n’est pas si simple ?

En réalité, cette belle idée, (que je recommande néanmoins, au moins dans un premier temps), comporte des écueils qu’il me semble important de souligner. Le premier, est stratégique. S’il permet d’accompagner plus en douceur l’ouverture amoureuse, ce « truc » ne fonctionnera réellement que si les polyamoureux en herbe partagent une volonté réelle d’affronter et de surpasser leur jalousie. Car face à des insécurités tenaces, il est bien possible que le partenaire « le plus lent » ne freine l’ouverture au moindre sentiment d’inconfort. Et, cela pourrait bien reculer voire empêcher l’ouverture réelle du couple…

Le deuxième écueil est éthique, et un peu plus difficile à reconnaître , car il faut réussir à se décentrer, ce qui n’est vraiment pas évident au début du cheminement.

Je m’explique : lorsque l’on décide d’aller « à la vitesse du plus lent », c’est bien souvent parce qu’une nouvelle personne est entrée dans la constellation amoureuse (et que l’un des partenaires commence à paniquer). Or, cette nouvelle personne ne mérite pas moins de considération que le couple initial, et ne devrait pas subir les décisions du couple sans avoir son mot à dire. Idéalement, elle devrait même être intégrée à la réflexion générale sur la nouvelle dynamique amoureuse. Mais tout cela peut être extrêmement difficile à vivre, en tout cas au début du processus, et renforcer les insécurités. C’est pourquoi certains couples choisissent d’assumer la hiérarchisation leurs relations, malgré tout. (voir la question y a t il une relation socle, avec ensuite les autres qui gravitent autour ?).

Je discute depuis quelque temps avec quelqu'un qui me plaît bien et on a prévu se voir bientôt : quand dois-je en parler à mon/ma/mes partenaires ?

L’éthique polyamoureuse implique consentement et transparence. Cela suggère de communiquer sur les rencontres qui pourraient avoir un impact direct sur la/les relations préexistantes. La question du moment de le faire dépend de plusieurs paramètres, que l’on aura, idéalement, discutés en amont avec sa/son/ses partenaires.

Les questions que l’on peut se poser :

Quelles informations ai-je -profondément- besoin d’avoir pour me sentir bien/en sécurité dans ma relation ? Pourquoi c’est important pour moi ?

A quel moment je souhaite avoir cette information : avant le premier rendez-vous/baiser/rapport sexuel/sentiment amoureux ? Ou plutôt après ? Pourquoi c’est important pour moi de le savoir/de ne pas le savoir à ce stade ?

A partir de là, on peut convenir d’un fonctionnement qui corresponde aux besoins de chacun.e (ou à l’idée que l’on se fait de ses besoins) et décider de l’appliquer de manière ferme (quelles que soient les circonstances), ou souple (en s’adaptant aux circonstances et à la disponibilité psychique du/de la partenaire).

Quoi qu’il en soit, attention de ne rien figer définitivement, car l’épreuve des situations peut amener à modifier son point de vue !

Important ! Rien n’oblige à définir les mêmes règles pour chacun.e. Par exemple, un.e partenaire peut souhaiter être informé.e dès les prémisses d’une rencontre et quelle que soit son issue, quand l’autre préférera attendre que la relation se concrétise, pour ne pas créer d’anticipation anxieuse.

Pour finir, je voudrais ouvrir le débat sur le nouveau questionnement éthique que cela amène : se doit-on de vraiment tout se dire et quel en serait le fondement ? Dans quelle mesure n’est-on pas dans l’ingérence lorsque l’on demande à son/sa/ses partenaires de tout nous raconter ? Et de quoi parle-t-on vraiment lorsqu’il est question de transparence en polyamorie ? N’hésitez pas à poster vos commentaires sur le sujet.

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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Discussion : A paraître : « Du temps et des mots, un chemin vers la polyamorie », d'Ella Silloë

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Ella-Lutine

le mardi 18 mai 2021 à 18h42

Bonjour et merci à mes éditeur.ices d'a.k.a édition, qui m'ont soutenue et accompagnée dans l'aboutissement de ce projet !
J'ai en effet l'immense plaisir de publier prochainement mon premier livre : "Du temps et des mots, un chemin vers la polyamorie" qui raconte mon parcours relationnel et amoureux et mon chemin de déconstruction d'un modèle classique vers le modèle alternatif du polyamour.
Vous trouverez toutes les infos sur le site de l'éditeur ou sur la page de crowdfunding.

De mon côté, j'ai créé un site internet de promotion du livre, que je souhaite progressivement faire évoluer vers un site s'adressant aux personnes "monogames a priori" qui s'interrogent : https://ellasilloe.fr/
Une page du site est dédiée aux questionnements les plus fréquents des personnes s'intéressant au sujet. (N'hésitez pas d'ailleurs à envoyer un message via le formulaire de contact pour me soumettre vos propres questionnements).

Et puis, et c'est l'objet de ce post, avec Aka, nous avons besoin d'un coup de main pour le premier tirage du livre, et votre soutien par votre achat en prévente nous sera précieux !

Je ne suis pas très présente ici, pour toute question, n'hésitez pas à en passer par le site.

Au plaisir et merci beaucoup de votre soutien !

Ella

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Discussion : Qu’est ce pour vous une relation constructive ? Et qu'est ce pour vous une organisation de société constructive ?

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Ella-Lutine

le samedi 31 octobre 2020 à 22h55

Merci aux premiers contributeurs.
J'essaie de me prêter à l'exercice et je ne trouve pas ça évident si je veux un peu sortir des évidences, d'une part, et surtout, respecter la consigne de ne pas répondre par la négative.
Je m'y essaie...

Une relation constructive serait une relation qui parviendrait à permettre à l'altérité de s'exprimer et de se vivre sans empiéter sur les valeurs existentielles respectives. Cette relation devrait favoriser ou permettre la mise en mouvement en apportant de la matière à penser dans la complexité. Mais je crois aussi que pour se faire, elle doit savoir laisser des espaces de respiration pour assimiler ce qui est engrangé et se ressourcer dans l'entre-soi/avec soi-même.

Une société constructive serait une société qui parviendrait à permettre à l'altérité de s'exprimer et de se vivre sans empiéter sur les valeurs existentielles communément établies. Cette société devrait favoriser ou permettre la mise en mouvement en apportant de la matière à penser dans la complexité. Mais je crois aussi que pour se faire, cette société doit permettre qu'existent et soient valorisés et reconnus des espaces de respiration (la vie privée) pour assimiler ce qui est engrangé et se ressourcer dans l'entre-soi/avec soi-même

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Discussion : Evénements Poly sur Marseille et alentours

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Ella-Lutine

le mercredi 01 juillet 2020 à 23h24

Hello,
J'ai laissé la main du café poly de Marseille a une équipe motivée qui devait poursuivre... Et il y a eu le confinement.

Je suppose que le café reprendra en septembre mais rien n'est sûr.

Tu retrouveras peut être des membres en passant par nos événements passés, mensuels entre septembre 2018 et mars 2020.

Il y a bien une cinquantaine de membres plus ou moins actifs à Marseille, de tout âge.

Bonne recherche !

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Discussion : Les CR des ateliers à thème du café poly de Marseille

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Ella-Lutine

le lundi 06 janvier 2020 à 18h04

Compte rendu de l'atelier 2 « Le polyamour comme objet politique » par Alexia

Quelles sont nos idéaux ?

-La déconstruction du modèle standard et majoritaire pour tendre à l'autonomisation de la pensé
-Liberté, Égalité, Solidarité

La clé c'est l'amour

Questionnement sur l'éthique relationnel pour autrui et pour soi

Reconnection a ses valeurs profondes et se qui se joue dans les relations avec les autres
=> amour, bienveillance, partage des ressources

Quelle energie je met dans une relation ? Est ce que je privilégie quelques relations et lesquelles ?

Polyamour, Sexisme et Feminisme

Polyamour et Déconstruction

Le polyamour implique t'il une déconstruction ?
Est ce que c'est le fait de faire partie du modèle minoritaire qui amène la déconstruction ?
Est ce que c'est le processus de déconstruction qui amène au polyamour ? (consensus su cette réponse)
Pour un « bon »polyamour il faut réfléchir sur son éducation et son bagage culturel.
Faut t-il penser le polyamour comme modèle de société ?
Infidélité est une circonstance a des conséquences judiciaires pendant le divorces, notamment en ce qui concerne la garde des enfants. (petite note qui n'a pas éte dite lors de l’atelier mais le fait d’être dans un/des couple.s polyqui amoureux a aussi des conséquences sur les décisions de justice lors des divorces).

Le mariage n'est pas un simple contrat, il est porteur de représentations et d'injonctions sentimentales. Il sert a établir la filiation, a protéger les enfants et a établir des règles pour l'économie et le capitale de la famille.
La construction du romantisme s'est fait sur la base des besoin de certification de filiation.
Est ce qu'il faudrait inventer un contrat pour réguler les aspects économiques détaché des question de sentiments ? Le pacs ?
Est ce qu'une société polyamoureuse conduirai a une société sans paternité ?
Notre modèle économique (avec le principe d’héritage) conduit à la reproduction des inégalité
Le polyamour lute t-il contre les transmissions d'inégalités ?
Quelle organisation du collectif ?
Combien ça coûte le polyamour ?

Polyamour et Inégalités

Est ce que le polyamour est un problème de riche ?
Quand on lutte pour survivre tous les jours on ne se pose pas la question du polyamour. Ce n'est pas une priorité. C'est un problèmes de BOBO ?
Proposition : Le polyamour est le modèle relationnel qui suppose fondamentalement la liberté de chacun et l’égalité.
Contre argument : Le polyamour est chronophage et pose la question de la répartition du temps. On accorde pas la même importance et le même temps a chaque relation, ce qui implique que ce n'est pas fondamentalement égalitaire.
Dogme => survie de l'humanité
Proposition : Les êtres humains ne sont pas des animaux, ils sont différents. C'est pour ça que l'ont doit aider les personnes qui sont dans la violence au quotidien a sortir de cette condition.
Contre argument : les humains sont des animaux comme les autres qui s'adaptent. La violence qui est vécu (subit ou créé) par certains humain et en partie résultat de leur environnement.

Polyamour et Anticapitalisme ?
La question de ma répartition des richesses évoqué plus haut avec le processus de l'héritage.
Nécessité de repenser le collectif et le travail, notamment en utilisant l'intelligence collective.
Le polyamour amène à des relations plus horizontales ?
Dans les situations de crise, le collectif et la solidarité ressort
Il n'y a pas de mode d’emploi du polyamour, ça relève de la sphère de l'intime
On peut faire un parallèle avec d'autres mouvements alternatifs

Polyamour et Liberté
Si le polyamour peut être défini comme la liberté de relationner (amicalement, amoureusement et/ou sexuellement) pour soi et pour autrui.
Cette définition implique le rejet des discriminations, le polyamour ne peu pas être égoïste ?
Il n'y a pas de liberté sans égalité. S'il n'y a pas de considération pour les ressentis d'autrui (ce qui serai un polyamour égoïste) ça implique des souffrances sans moyen de les résoudre ; alors il ne peu pas y avoir de liberté.
Y a t'il toujours consentement dans les relations sexuelles au sain de couples polyamoureux ?
On peu reproduire des injonctions à la sexualité dans les couples polyamoureux au même titre que dans les couples monogames ce qui entrave le consentement total des relations sexuelles.
Dissonance entre Idéaux et nos Actions Pratiques
Les Ideaux qui sont ressorti dans la conversation :Anticapitalistes, Feministes, Bienveillance, Communauté
Mais nous ne défendons pas toutes ces causes au quotidien. Est ce que c'est car nous sommes riches et privilégiés ? Que fait t-on en dehors du café poly ?
On se sent moins concerné par certaines causes en effet. Même si on les soutiens, on ne fait pas parti des personnes qui manifeste. Il y a la question du temps que l'on peu y accorder. On ne peu pas être sur tout les front a la fois et nous nous centrons sur ce qui nous touche et/ou concerne en priorité.
Le temps de la société est lent. Chacun fait de son mieux mais les changement profond mettent du temps a s'installer.
Témoignage personnel :Ressenti d'un épuisement dans l'engagement féministe qui entraîne un besoin de retrait parfois. Impossibilité d'aller aux manifestations car Autisme

Conclusion : On fait de notre mieux avec ce que l'on peut faire. Nous avons tous des potentiels différents
Polyamour et Collectif
Le fait de se réunir collectivement dans ce café poly est t'il un acte militant ?
Ou est ce que c'est un regroupement simplement autour de choix de vie personnel que nous avons en commun.
Nous ne somme pas un collectif homogène, nous ne prétendons donc pas au fait d’être militant en tant que collectif. Ce qui nous unie est principalement le plaisir d'entre soi.
Le fait d’êtres polyamoureux est politique mais pas forcement militant. Nous diffusons le polyamour par le simple fait de l’être et nous influençons donc le collectif par le simple ait d'exister.
Tout est politique par essence mais on peut le rendre d'avantage politique !

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Les CR des ateliers à thème du café poly de Marseille

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Ella-Lutine

le lundi 06 janvier 2020 à 17h57

Compte-rendu de l'atelier à thème sur la jalousie le 18 décembre 2019

10 participants, animé par Delph.

Qu'est ce que la jalousie ?

La peur de perdre l'affection ou la préférence d'un être aimé au profil de quelqu'un d'autre, de voir une relation qui nous est chère disparaître ou se dégrader.

Ici nous ne parlerons que de la jalousie dans le couple (autres exemples de jalousie : des enfants pour l'affection de leurs parents, un chien pour son maître...)

La jalousie peut se traduire entre autre par :
Des sentiments de tristesse, colère, frustration ou dégoût.
Des comportement agressifs, une envie de contrôle sur l'autre, des formes de surcompensations, un effacement dans sa propre relation, de la suspicion allant jusqu'à la paranoïa.

Comme toute émotion, la jalousie est un signal. Elle pointe une insuffisance quelconque, un besoin de sentir rassuré vis à vis de sa relation.

Est-il souhaitable de se débarrasser de sa jalousie ?

Si la jalousie nait d'un manque de confiance, et que l'on considère la confiance comme le fondement d'une relation saine et solide, il semble raisonnable de dire que la jalousie peut parfois constituer un obstacle dans nos relations.

Plusieurs facteurs internes ou externes peuvent contribuer à intensifier ou rendre plus fréquents les sentiments de jalousie.

Les personnes ayant une faible confiance en eux, une faible estime personnelle, ou traversant une période de doute quand à leur propre valeur, peuvent plus facilement souffrir de la comparaison aux autres et se sentir incapable de gérer toute forme de perturbation ou évolution dans leur relation.

Les personnes ayant un modèle d'attachement qui penche vers l'interdépendance des partenaires plutôt que leur autonomie respectives sont également davantage sujettent à la jalousie. Par exemple, un couple « traditionnel » où la femme gère le foyer et le mari est le seul salaire de la maison. Le manque de l'un ou de l'autre entraînerait d'importantes modifications dans la vie quotidienne et le sentiment d'autonomie des partenaires. A l'inverse, un couple où les partenaires auraient chacun un travail stable et l'habitude de s'occuper de son propre quotidien (lessive, cuisine, etc) sera impacté moins drastiquement en cas de séparation.

Certaines idées et schémas de pensée contribuent également à renforcer la jalousie. On peut citer entre autre :

1 - La jalousie en amour est inévitable.
Il est parfaitement possible d'aimer sans ressentir de jalousie pour son conjoint. L'affirmation « il n'y a pas d'amour sans jalousie » est en réalité une inversion cause/conséquence. Il semble plus correct d'affirmer qu'« Il n'y a pas de jalousie sans amour ». La jalousie est donc une conséquence de l'amour, mais ce n'est pas une forme d'amour en soi. De la même façon, un arbre couvert de fruits attire souvent les oiseaux, mais c'est là une conséquence involontaire et non désirable.

2 – Si mon/ma partenaire ressent de l'affection/du désir pour quelqu'un d'autre que moi, ça signifie qu'il ne m'aime pas vraiment/que je ne le/la comble pas vraiment. Cette idée s'appuie sur deux présupposés. D'abord qu'il est de ma responsabilité de combler entièrement mon partenaire, et inversement. C'est une vision du couple qui se discute. La seconde est qu'être épanouis dans une relation, sexuellement et émotionnellement, ferait disparaître le désir de fréquenter d'autres personnes en dehors de cette relation. Si certaines personnes fonctionnent effectivement comme ça, il semble prudent d'affirmer que ce n'est en rien une loi universelle.

Attention toutefois, il ne s'agit pas non plus de considérer la jalousie comme une émotion fondamentalement mauvaise, de nier son existence ou de s'interdire d'en parler sous prétexte que « les polyamoureux ne sont pas/ne doivent pas être jaloux ». Déjà parce que cette affirmation est fausse. Le personnes vivant le polyamour sont généralement moins jalouses ou peu jalouses, mais rares sont celles qui ne ressentent absolument aucune jalousie, même par intermittence. Ensuite, parce qu'ignorer ses émotions, c'est ignorer ses propres besoins, se négliger soi-même.

Ainsi, quoi faire lorsqu'on ressent de la jalousie ? Et comment faire pour accueillir la jalousie de notre/nos partenaires ?

Gestion de la jalousie

Le conseil peut sembler banal, mais la communication et l'écoute bienveillantes jouent un rôle primordial dans les relations humaines.

Quelques conseils pour vivre plus sereinement votre jalousie :
1 – Parlez-en à votre partenaire. Mettre des mots sur ce que l'on ressent est déjà en soi une source de soulagement, de même que de voir notre ressenti accueilli et compris par notre partenaire.
2 – Connaître les moyens de vous rassurer. Que ça soit d'entendre votre partenaire vous redire toute l’affection qu'il a pour vous, le besoin de rencontrer ses métamours ou autre.
3 – Connaître ses limites, les communiquer et les clarifier pour les intégrer à son modèle relationnel. Un exemple classique : Ne pas entretenir de relation avec une autre personne de la famille de son/sa partenaire.

Quelques conseils pour aider votre partenaire en cas de jalousie :
1 – L'écouter, accueillir son ressenti.
2 – Le/la rassurer, réaffirmer son affection.

Enfin, quelques conseils pour limiter les risques de jalousie :
1 – Respecter ses engagements relationnels. Le polyamour permet de fixer les règles qui nous conviennent le mieux en matière de couple, et de les faire évoluer, mais ce n'est pas une absence de règles. Il est primordial de respecter ses engagements pour ne pas trahir la confiance de l'autre.
2 – Éviter de s'engager dans une nouvelle relation si on ne pense pas avoir assez de temps ou d’énergie à donner, afin que nos partenaires ne se sentent pas négligées ou frustrés. Ça implique d'avoir une idée assez claire de l'investissement que demande chacune de nos relations.

Et la compersion dans tout ça ?

Dans le milieu poly, la compersion est habituellement définie comme un sentiment de joie, de bonheur, éprouvé à l'idée qu'une personne aimée puisse prendre du plaisir amoureux et/ou sexuel avec quelqu'un d'autre que soi.

On décrit généralement la compersion comme l'inverse de la jalousie, mais si l'on s'en tient à la définition de la jalousie telle qu'abordée ici, il serait plus correct de considérer la confiance dans l'affection de son/sa partenaire comme étant le véritable inverse de la jalousie, et la compersion comme un effet secondaire agréable découlant de cette confiance.

En d'autres termes, il ne peut y avoir de compersion sans confiance. Et la confiance pouvant être fluctuante, il arrive que jalousie et compersion alternent entre elles, voire cohabitent.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Les CR des ateliers à thème du café poly de Marseille

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Ella-Lutine

le lundi 06 janvier 2020 à 17h25

Bonjour,

A Marseille, chaque mois, le café poly propose un atelier dédié aux nouveaux, un atelier de discussions libres et un atelier thématique.

Sur ce fil, je vous propose de partager certains des comptes-rendus de nos ateliers, pour ceux que ça intéresserait.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Questionnaire pour orgas poly, déc. 2019.

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Ella-Lutine

le jeudi 26 décembre 2019 à 18h41

Bonjour !
A propos du temps pour répondre au questionnaire :
Oui, si l'on veut y répondre soigneusement, ça prend bien 1 heure, je pense. Je n'avais pas ce temps devant moi lorsque j'y ai répondu, j'ai un peu "baclé" certaines réponses. Je pense que ça vaut le coup de modifer l'estimation.

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Discussion : [Marseille] café poly de décembre S02.E04

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Ella-Lutine

le vendredi 06 décembre 2019 à 14h44

Je remarque que le post a été amputé de sa seconde partie.
Je le corrigerai dès ce soir.
Merci de votre compréhension !

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : [Marseille] Café poly de rentrée

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Ella-Lutine

le dimanche 08 septembre 2019 à 08h45

Bonjour à tous,

Notre café poly de septembre est complet pour les nouveaux !

Rdv en octobre pour découvrir le café poly de Marseille.

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Discussion : Bilan annuel du café poly de Marseille (2018-2019).

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Ella-Lutine

le lundi 24 juin 2019 à 16h47

Chers organisateurs de cafés et événements poly, chers Marseillais, provençaux, curieux,

Le café poly de Marseille vient d'achever sa première saison et avec lui, une année de coconstruction d'un espace de rencontres et discussions entre polyamoureux de toutes sortes.

Pour finaliser cette année en beauté, nous avons organisé un pique-nique à la plage où nous avons proposé un bilan de notre année, et envisagé collectivement des pistes d'amélioration. Ce fut une très belle rencontre ayant rassemblé 38 adultes et quelques enfants.

Nous sommes heureux et fiers de notre année et vous proposons notre bilan, si cela vous intéresse.

***
Bilan des cafés poly 2018-2019

Depuis septembre 2018, 9 cafés poly ont été organisés + un “Bilan pique-nique” à la plage.
2 sorties ont été également proposées : un pique-nique en automne et un laser-game au printemps.

Le premier “café poly” était de format participatif. L’idée était de construire avec le groupe la formule qui fut retenue et proposée par la suite.

8 “cafés poly” ont suivi avec :

--> 1 groupe “poly-arrivant.e.s” systématique (donc 8 groupes de “poly-arrivant.e.s” sur l’année, soit environ 70 à 80 personnes).

--> 14 groupes ateliers :

24/10/2018 : Interroger nos mécanismes et nos schémas monogames dans nos relations poly
24/10/2018 : Du couple mono au couple poly
22/11/2018 : Au fait l’amour c'est quoi ?
22/11/2018 : Définir ce que l’on veut, et non ce que l’on ne veut pas
18/12/2018 : Parler du polyamour à son entourage
18/12/2018 : Partage d'expérience de parents polyamoureux
16/01/2019 : Partage d'expérience en non-mixité choisie
16/01/2019 : La domination masculine : nettoyage de nos sous-sols mentaux
13/02/2019 : Faut-il parler de son état polyamoureux à son entourage ??
13/02/2019: La polyamorie féministe
26/03/2019 : Déconstruire les idées préconçues et clarifier sa pensée pour communiquer en toute confiance
26/03/2019 : Le Consentement, le consentement éclairé dans les relations
25/04/2019 : Prévenir les IST
21/05/2019 : Et pour vous, c’est quoi bien faire l’amour ?

Les deuxièmes parties de soirée, en “plénière” permettaient de faire des retours sur les ateliers de premières partie, d’évoquer les questionnement communs et/ou d'émettre des propositions d’organisation ou d'atelier.

Dans l’ensemble, le café à trouvé son rythme de croisière avec un maximum de trente participant.e.s âgés de 20 à 65 ans. Vu le lieu de déroulement du café poly, il serait difficilement envisageable d’être plus de 30/32 personnes.

Pour le moment, notre position est de limiter le nombre de participant.e.s.

Constat :
→ Il existe une demande assez fréquente de participer plusieurs fois à l’atelier “poly-arrivant.e.s”.
→ l'atelier sans animateur.ice n’a pas ou peu fonctionné.

Après discussion, il semble que la demande sous-jacente soit la volonté pour un grand nombre de membres de faire de cet espace un moment de partage d’expériences.

Organisation de la saison 2 (suite au bilan)

→ Maintien du groupe des “poly-arrivant.e.s” pour 10 personnes maximum (le café poly limite donc à 10 le nombre de nouvelles.aux venu.e.s, par mois.)

→ Un atelier thématique (6 à 10 participant.e.s selon la thématique) :

→ Un atelier de partage d’expérience, avec animateur.ice/régulateur.ice/facilitateur.ice (après 10 personnes, le groupe se scindera en deux groupes).

Choix et positionnement éthique

Le café poly de Marseille à l'intention de tendre vers un espace de discussion “safe” et inclusif.
Pour cela, le choix est fait d’effectuer un filtrage “soft” (nécessité de s’inscrire et de renseigner quelques informations pour obtenir le lieu de rendez-vous) et que le premier café poly soit effectué dans le groupe dédié.

Par ailleurs, nous souhaitons un espace participatif. Tout membre est amené à donner son avis et participer à l’animation d’atelier dans la mesure où sont respectés nos précepts d’inclusivité et de non oppression.

Une commission éthique est créée à partir de septembre 2019 (se rassemblant en réunion tous les deux mois) afin de :

--> réfléchir en équipe au fonctionnement du café poly
--> rédiger les différents écrits régissant notre espace
--> se concerter et prendre des décisions en cas de problèmes.

Cette commission est ouverte sur sollicitation à [e-mail, cliquer pour voir l'adresse] à toute personne motivée ayant montré un intérêt pour l’organisation du café poly et/ou ayant animé au moins un atelier.

Un maximum de 8 membres sera retenu. A vos candidatures !

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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