Polyamour.info

Maia

Maia

Paris (France)

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Discussion : Amour = Souffrance

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Maia

le mardi 08 octobre 2013 à 14h25

missbliss
Pour le reste, j'imagine très bien ma vie avec l'un ou avec l'autre (puisqu'on me pousse au choix). Une tendre et sereine avec O. et l'autre plus trépidante et excitante avec J. Et c'est là que j'ai peur de me tromper. De quoi ai-je vraiment envie ?

Fais très attention, parce que c'est absolument normal qu'étant en relation avec O depuis 5ans, et en connaissant J (essentiellement platoniquement) depuis un an, la première relation te semble plus tendre et sereine, et la seconde plus trépidante et excitante.
Demande toi avec lequel tu es le plus toi même, avec lequel tu peux le mieux communiquer, sans tabou ni peurs, demande toi lequel tu as le plus envie de connaitre aussi. Imagine toi avec chacun d'eux, et vois ce que ça te fait : quelle perspective te rend la plus heureuse? Ne réfléchis pas dans le sens de quel choix te rendrait la plus malheureuse, parce que sinon il y a des chances que tu n'ailles jamais de l'avant.

bouquetfleuri

Je vais prendre un peu le forum à rebrousse poil, mais oui, l'amour est souffrance. Ou plutôt, l'amour peut être fait de souffrance. De la même manière que l'on souffre sa vie, que l'on cherche et que l'on trouve des choses pas très gaies en nettoyant les scories restées au fond de notre histoire, l'amour peut aussi emprunter le chemin de la souffrance. Ce qui ne signifie pas qu'il n'est que cela.

Souffrir parce que le choix est difficile à faire ou plutôt parce qu'on n'a pas encore tout déblayé pour que l'horizon soit parfaitement rose me semble bien être la démonstration que l'on est en route. Souffrir parce qu'on ne veut faire de mal à personne, souffrir parce que l'on s'impose cette discipline de poursuivre un projet ambitieux, souffrir parce que l'on veut vivre ce qu'on imagine de plus époustouflant, souffrir parce qu'on ne sait pas comment faire, souffrir parce qu'on a peur du lendemain ou de l'inconnu, souffrir pour cela est le prix d'un avenir serein.
Ne pas souffrir quand les souffrances s'additionnent autour de soi est juste un déni.

La discipline que demande une histoire d'amour, le travail qu'exige la combinaison de deux ou trois êtres qui s'aiment se découvre chaque jour et chaque jour il faut surmonter des obstacles, prendre sur soi et être fidèle à son projet.
C'est le lendemain que l'on sait si on a eu raison. C'est le lendemain qu'on réalise les bénéfices de la confiance en l'autre.
Ce lendemain là chante. Mais pas toujours.

Oui, on peut être dans la souffrance quand on aime. Et alors ? Seul l'amour permet cela et ce serait dommage de s'en priver. Parce que seul l'amour permet de sortir de sa souffrance

Le bonheur est toujours pour bientôt

Oui, je suis d'accord sur le principe, mais pour moi il y a une distinction à faire.
1) Parfois on souffre parce qu'on est en chemin vers ce qu'on veut vraiment, et ce chemin est difficile, et il faut s'accrocher et regarder nos peurs en face. C'est il me semble ce que tu décris.
2) Parfois on souffre parce qu'on se trompe de chemin, qu'on est sur la mauvaise voie, celle qui ne nous permettra pas d'être vraiment heureux et nous-mêmes (je caricature, mais je pense que la réalité n'est pas trop loin de ça). On peut se donner toutes les excuses du monde pour par exemple, rester avec une personne tout en sachant très bien que ça ne nous rendra pas heureux de continuer cette histoire, mais sans vouloir affronter cette réalité (je parle de situations vécues). Et cette souffrance là, je ne la crois pas positive. Elle est plus insidieuse, elle est plus sourde, mais pour moi c'est la sonnette d'alarme, la sensation qu'on n'est pas vraiment à notre place à un moment donné.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Du polyamour à un couple ayant fait un projet de vie.

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Maia

le mardi 08 octobre 2013 à 14h17

atthis.pachamama
Dans la plupart des sociétés matriarcales, les femmes ont la sécurité apportée par leur famille étendue maternelle dans laquelle elles restent vivre et élèvent les enfants et elles ne savent pas de quel homme ils sont et cela ne leur pose aucun problème.

J'ai beau avoir déjà entendu ce genre de choses parce que je m'intéresse à l'anthropologie, je trouve que c'est toujours bien de le redire, parce qu'en vérité c'est très difficile d'avoir du recul par rapport à sa propre culture.
Quand on discute des questions de polyamour, on a souvent tendance (et moi comme les autres) à ramener la discussion sur le terrain du "naturel" : est-ce que c'est possible dans l'absolu, les humains sont-ils faits pour ça, etc.?
En tous cas merci Atthis de repréciser ce point, parce que je pense que c'est une bonne réponse à pas mal de questions et d'inquiétudes que l'on peut avoir sur : comment construire un "projet de vie" en tant que poly. Et de réaliser (merci encore) qu'on n'est pas si déterminés que ça, et en tous cas que ce n'est pas dans nos gènes ou notre nature profonde que se situe cette détermination. Ca reste difficile à surmonter, parce qu'on grandit dans une culture, mais au moins ce n'est pas impossible si on se pose les bonnes questions et qu'on garde les yeux et l'esprit ouverts.

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Discussion : Amour = Souffrance

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Maia

le lundi 07 octobre 2013 à 13h49

missbliss
La baisse de désir est liée au fait de toujours raccrocher l'acte sexuel à un espoir déçu et non à son âge ou au fait que je le trouve moins séduisant.

Si l'acte sexuel n'est lié qu'à la procréation, pas étonnant que ça soit compliqué. Ca implique de voir le sexe comme un moyen (pour avoir un enfant) et non pas comme un fin en soi (être pleinement avec la personne qu'on aime). Peut-être la reconquête de votre sexualité sous cet angle, avec BEAUCOUP de dialogue autour de tout ça, et la dédramatisation et mise à distance temporaire de la question de l'enfant vous ferait du bien à tous les deux. Peut être que tu n'aurais plus besoin de ta relation avec J.
Si c'est toujours le cas : soit tu n'a pas réglé certains problèmes avec O, soit O ne correspond pas à ce dont tu as besoin dans ta vie maintenant, soit ça vaut la peine de te demander si tu n'es pas (un peu) poly.

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Discussion : Amour = Souffrance

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Maia

le lundi 07 octobre 2013 à 13h42

Aviatha, ton commentaire est assez dur dans la forme mais dans le fond je suis plutôt d'accord avec toi.
Missbliss, j'ai un peu l'impression que ta relation avec J (quelque soit le lien sûrement très fort que tu as avec lui) est un moyen de combler de manque affectif apparu dans ta relation avec O : tu parles de manque de désir, et pour moi le désir est le baromètre d'une relation. C'est une réaction tout à fait normale que de chercher ailleurs pour résoudre le problème (dieu sait que j'ai pu le faire!). Le problème c'est que si tu ne recherches pas une relation poly, aller voir ailleurs ne résoudra pas ton problème de couple sur le long terme, même si ça peut t'apporter un grand soulagement affectif temporairement.

Tu es avec ton chéri depuis 5 ans, forcément des habitudes se sont mises en place, et c'est très dangereux pour toi d'envisager la possibilité que ça n'aille plus entre vous. Mon conseil, c'est de te servir de cette situation pour y voir plus clair dans ton couple. C'est difficile, mais envisage toutes les possibilités, dont celle d'arrêter avec lui si vraiment ça ne va plus.
Mais surtout, regarde quelles difficultés entre vous ta relation avec J a mis en lumière. Pourquoi dans ta relation avec O était il difficile de te sentir femme? Avez vous parlé de tout ça? Vous êtes vous rassurés mutuellement sur votre amour, sur le fait que vous voyiez tout de même l'autre comme très femme/homme? Vous en voulez vous mutuellement de cette difficulté à avoir un enfant? C'est des pistes, toi seule peut savoir.

Ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est que ce n'est pas seulement entre deux hommes que tu es tiraillée, mais aussi entre deux parties de toi-même, entre qui tu es avec O et qui tu es avec J. Tu peux faire la liste de ce que chacun t'apporte, de comment/qui tu te sens lorsque tu es avec l'un et l'autre. Peut-être cela t'aidera aussi à avancer et à mieux comprendre la situation.

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Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

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Maia

le lundi 07 octobre 2013 à 13h20

LuLutine
Et cette citation ne vaut pas que pour toi, elle vaut pour tout le monde, donc pour D. aussi.
S'il a l'impression de sacrifier ses valeurs, son sentiment d'intégrité, il serait légitime qu'il décide de partir. Je dis ça au cas où...

Tout à fait d'accord avec ça. Pour le coup, mon ex ne s'est pas vraiment respecté par rapport à ça, il m'a fait croire qu'il pourrait/voulait vivre une relation poly, jusqu'au moment où j'ai compris (en partie parce qu'il en avait parlé à mon meilleur ami) qu'il n'espérait qu'une chose : que je change et que je réalise que ce que je voulais vraiment, c'est être seulement avec lui.
Dans l'absolu, à partir du moment où il y a des sujets vraiment tabous ou trop douloureux pour envisager d'en parler un jour, dans un couple, c'est très mauvais signe et c'est souvent déjà fini, malheureusement.

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Discussion : Du polyamour à un couple ayant fait un projet de vie.

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Maia

le lundi 07 octobre 2013 à 13h15

Bonjour Ladyk, de mon côté il me semble qu'être en relation poly n'est possible et vraiment sain que 1) quand tu as vraiment confiance en l'autre/les autres et 2) quand tu reconnais pleinement (ou que tu tends à la reconnaitre, parce que dieu sait que c'est difficile) que les autres, et donc tes amoureux/ses sont des êtres séparés et différents de toi, et donc qui ont des besoins, envies différents des tiens, ou du moins qui peuvent être différents des tiens à un moment donné 3) quand tu partages avec tes amoureux/ses un certain nombre de valeurs communes.
A partir de là, ça me semble tout à fait possible d'être en couple sur le long terme avec une ou plusieurs personnes, et que ces couples survivent à l'arrivée d'enfants etc. Enfin j'espère, sinon moi je suis dans la merde haha.
Plus sérieusement, je me reconnais dans le type d'attachement dont tu parles, et pour être honnête que pense qu'on est tous plus ou moins comme ça (parmi les poly, mais aussi parmi les gens en général). Ca me semble normal d'avoir plus ou moins besoin d'une personne selon les moments, et de se sentir plus ou moins sécure/en confiance avec elle. Selon les événements, et ta vie psychique en général, on se sent plus ou moins en sécurité ou en danger affectivement. Le tout je pense est d'avoir un fond de confiance très profonde envers la/les personne-s avec qui on est en relation, sinon poly ou non, la relation ne marchera pas à long terme, encore moins avec des gosses.
De mon côté, lorsque je me sens soudainement particulièrement insécure dans une relation qui est à la base une relation de confiance, je me demande quel événement a déclenché ce sentiment chez moi, et quelle signification ça a par rapport à mon histoire personnelle. J'en parle à l'autre si besoin est.

Pour résumer, je ne pense pas contrairement à ericalaplage que le polyamour soit nécessairement fait pour les gens qui ont peur de l'engagement et qui veulent avant tout garder une certaine liberté et indépendance. En tous cas ce n'est pas comme ça que je le vis. Oui, ça donne de la liberté et de l'indépendance, mais dans la mesure où on comprend que s'engager avec quelqu'un signifie ne pas être en fusion avec cette personne (même s'il peut y avoir des moments de fusion amoureuse), et respecter sa liberté, ne pas prendre l'autre pour un prolongement de soi.
Personnellement, je pense que c'est une très bonne base pour une relation à long terme, et je n'en envisage pas d'autre pour moi-même.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Les lundis poly - 7 octobre - Paris - Bubble Bar

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 04h39

Bonjour à tous,
Je suis également fraichement arrivée sur ce forum, même si j'ai déjà eu le temps de faire quelques posts.
Je serai a priori présente lundi, et je serai très heureuse de vous rencontrer tous et de pouvoir échanger avec vous, connaitre votre expérience (de vive voix), et débattre, puisqu'il le faut. A lundi donc, avec enthousiasme!

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Discussion : De la culture du viol à la culture du consentement

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 04h34

Clairement ce que je vais dire ne répond pas à la question principale posée par le très intéressant article de Marco, qui parle surtout des normes sexuelles imposées autant aux hommes qu'aux femmes dans la société actuelle.

Sur la question du "demander avant d'agir", je trouve que non seulement ça ne brise pas le charme quand c'est bien compris par les deux partenaires, mais en plus de cela ça créé une aura de respect incroyable dans la relation. C'est ce que j'ai l'occasion de vivre avec mon amoureux actuel, et c'est une attitude qui s'est imposée spontanément à nous. Alors même que nous sommes en couple depuis sept mois (oui, c'est le tout début!), nous voyant presque quotidiennement, cela m'arrive de lui demander si ça ne le dérange pas que je l'embrasse, que je le prenne dans mes bras, que je lui prenne la main, que je le touche, même. Car dans certaines situations, je ne suis pas certaine de ses envies, et ce n'est pas parce qu'on s'aime qu'on est télépathe! (peut-être qu'on certain romantisme dont vous parlez admet implicitement l'idée qu'on est justement télépathe avec l'être aimé, et qu'on ne fait qu'un avec lui, qu'on est en fusion. Ce qui nuit beaucoup à la communication, mais surtout est une vision assez irréaliste de l'amour!) Et je trouve que c'est très beau de reconnaitre que l'autre est justement autre, et qu'il peut avoir des envies différentes des nôtres, et donc ne pas vouloir de contact physique lorsque nous en voudrions. Pour moi cette attitude est la base du polyamour, et recoupe aussi l'idée de ne jamais prendre l'autre pour acquis -ce qui suppose paradoxalement une grande confiance.

Donc je pense que finalement, plus largement que simplement "supposer que l'autre veut faire l'amour" (ce qui est incroyablement violent, soit dit en passant), c'est arrêter de supposer quoi que ce soit des désirs de l'autre, en l'absence de signaux clairs. Et constamment interroger le désir de l'autre, mais également son propre désir. Ce qui peut être fait avec beaucoup de douceur, et ne pas être bizarre du tout.

Interroger son propre désir, je pense que c'est un peu plus dans le vif du sujet. Parce que quand on fait quelque chose simplement parce qu'en tant qu'homme ou femme, la société nous fait tendre à le faire, c'est le contraire d'écouter son réel désir. Pour moi, il est impossible d'écouter le désir de l'autre si on n'écoute pas son désir propre. Parce que (petite piste pour Marco?) si un homme se retrouve à faire l'amour à une femme simplement parce que dans cette situation il en avait l'occasion, sans peut-être en avoir une envie profonde et autre que superficielle, il est tout aussi victime.
Et il n'est pas si compliqué que ça de dire d'une voix douce et sensuelle : "j'ai très envie de t'embrasser", ce qui laisse la possibilité à l'autre de refuser. Ou simplement : "De quoi as-tu envie?" dans une situation plus sexuelle, ce qui laisserait entendre que l'acte pourrait ne pas avoir lieu si l'envie n'est pas partagée. Voire "de quoi as-tu envie maintenant?" ce qui prend en compte le fait qu'on peut très bien ne pas être disposé à faire l'amour à un moment donné, même avec quelqu'un qu'on aime et désire.
Par ailleurs, toutes ces demandes sont clairement plus simples à faire dans le cadre d'une relation où une certaine confiance est déjà instaurée. C'est vrai que c'est beaucoup plus difficile de manière générale de communiquer avec des personnes que l'on connait depuis peu.

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Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 03h58

Bonjour Mamamanon11.
Alors tout d'abord, je m'excuse d'avance pour ma réponse, qui sûrement ne va pas être très agréable à lire pour toi. Mais je pense que je dois quand même te partager ce qui suit.

En réalité, je me retrouve en grande partie dans ta situation. J'étais en couple depuis deux ans avec un garçon, avec lequel j'habitais, lorsque je me suis rendue compte que j'avais réellement besoin d'être en relation non-exclusive. Je l'avais rencontré lorsque j'avais 18 ans, et nous avons habité ensemble au bout de deux mois de relation. Nous avions au bout de deux ans des projets à longs termes, enfants et tout le tralala. Sauf que depuis presque le début, cela ne m'empêchait pas d'aimer d'autres personnes, et que dans ma grande hypocrisie, j'avais résolu le problème en le trompant occasionnellement avec les autres personnes que j'aimais.
Je me suis rendue compte au bout d'un moment que notre relation était vouée à l'échec s'il n'acceptait pas la relation non-exclusive. J'ai fini par lui en parler, d'abord sous forme d'hypothèse lointaine, puis comme quelque chose de plus concret. Je précise que comme D., il était clairement plus dépendant de moi que le contraire, et je pense réellement qu'il aurait préféré ne rien remettre en question dans notre relation. Par ailleurs, c'était sa première relation, alors que j'avais déjà eu une relation de deux ans avant lui, ainsi que d'autres relations importantes.
Après maints rebondissements, nous nous sommes séparés, puis peu après remis ensemble, sur la base de la relation non-exclusive. Ca a été libérateur pour moi au début, mais rapidement je me suis rendue compte que ça ne pourrait pas marcher : il n'acceptait pas réellement la chose, il avec surtout cédé dans l'espoir de "me garder". Il n'envisageait même pas de rencontrer un de mes amoureux, les posait clairement en rivaux, préférait ne pas en entendre parler du tout... En réalité, il n'était pas prêt, et peut-être pas fait pour ce type de relation. Et c'était très difficile pour moi de devoir constamment faire attention à ce que je disais, et finalement ne pas lui parler de toute une partie de ma vie qui m'était importante et dont il préférait ne pas reconnaitre l'existence. Finalement, j'ai compris que ça ne marcherait jamais, malgré notre bonne volonté à tous les deux, malgré notre amour mutuel, malgré tous les moments merveilleux passés ensemble... Ce n'était tout simplement pas possible d'être réellement moi-même avec lui, car il n'arrivait pas à accepter un pan extrêmement important de qui j'étais. Cette relation, malheureusement, ne me correspondait plus, ne me rendait plus heureuse.
Ce n'est pas simplement une histoire d'amour. On peut aimer bien des gens, mais cela ne signifie pas que c'est une bonne chose pour nous d'être en relation ou en couple avec eux à une moment donné.
A présent je suis en couple non-exclusif avec quelqu'un de merveilleux, qui partage complètement ma vision des relations, et avec qui je peux être pleinement moi-même, et découvrir bien mieux ce qu'est être en relation à l'autre.

Je ne dis pas que ta relation avec D est nécessairement vouée à l'échec. Tu es la seule à le savoir. Mais j'ai passé des mois et des mois à m'accrocher à une relation, alors qu'au fond je savais qu'elle ne pouvait plus rien m'apporter de réellement positif, parce que j'aimais énormément la personne et que je ne pouvais/voulais pas voir les choses en face. Aucun amour ne vaut la peine de sacrifier ses valeurs, sa vision des choses, son sentiment d'intégrité. Aucun amour ne vaut qu'on se mente à soi-même.
D'après tout ce que tu écris, j'ai l'impression que D n'est pas du tout prêt à accepter la relation que tu voudrais, ni à faire le travail sur lui-même qui serait nécessaire à ça. Si c'est son choix définitif, tu ne peux que le respecter.
La discussion jusqu'à maintenant a consisté à voir ce que tu pourrais dire à D pour lui faire comprendre ton point de vue, et finalement voir si le sien ne pourrait pas changer. D'après tout ce que tu dis, j'ai l'impression qu'il est très peu probable, que cela change. Je te souhaite évidemment que ce soit le cas. Mais si ça ne l'est pas, je te souhaite d'avoir le courage de faire au bout du compte ce qui est le mieux pour toi.

Dernière chose : tu n'es peut-être pas au stade de ta relation où tu es prête à entendre tout ce que je viens de te dire. J'espère que tu n'auras jamais besoin de l'entendre. Mais si tout ça es trop pour toi, n'hésite pas à oublier tout ce que tu viens de lire. Peut-être tout cela trouvera-t-il une résonance plus tard dans ta relation -ou pas.

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Discussion : Ma femme est poly amoureuse

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 03h12

C'est certain qu'un début de relation après douze années de relation avec la même personne, il y a nécessairement un électrochoc, une phase d'adaptation, la redécouverte de ce que c'est que d'être en début de relation. Cela vaut aussi pour toi si cela t'arrive un jour.
Ce n'est pas mieux ou moins bien qu'une relation de douze ans, c'est juste très différent. Et c'est vraiment très beau qu'après douze ans et trois enfants vous puissiez être aussi ouverts et confiants et amoureux. Au-delà de ça, je pense (simple intuition, mais c'est courant) que cette relation lui fait aussi réaliser à quel point elle tient à toi, et à quel point votre relation lui est importante. Parce que autant rien n'est semblable à une relation qui commence, mais surtout RIEN ne peut remplacer une relation de douze ans! Et surtout pas une relation qui se passe dans la confiance et l'amour.

Par ailleurs, ce n'est clairement pas parce qu'elle est sur son petit nuage que tu as moins d'importance dans sa vie. Mais je pense que c'est (c'est comme ça que je le vis de mon côté) une bonne occasion de réfléchir sur le fait que ta femme, même si vous vous aimez, peut avoir d'autres envie que toi, peut parfois ne pas penser à toi, peut avoir envie de quelqu'un d'autre -en bref, qu'ultimement l'autre (ta femme) t'échappe, ce qui n'empêche pas que l'autre peut t'aimer de tout son être. C'est très difficile à accepter, mais ça aide, pas seulement à "supporter" la relation non-exclusive, mais aussi à vivre le couple. D'après ce que tu dis, j'ai l'impression que tu as déjà bien compris ça, et puis je n'ai pas douze ans de couple derrière moi donc je n'ai rien à t'apprendre, simplement je sais que lorsque j'éprouve une certaine jalousie lorsque l'homme que j'aime est avec d'autres hommes ou femmes, c'est parce qu'ultimement je ne supporte pas qu'il m'échappe, qu'il puisse exister en dehors de moi, avoir des besoins qui ne correspondent pas toujours aux miens, faire des choses que je ne comprends pas, ne pas toujours vouloir être avec moi, parce que finalement, c'est un être différent de moi et que c'est bien normal de ne pas accorder sa vie entière en fonction d'une seule personne.

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Discussion : La boîte de Pandore des relations plurielles

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 02h47

Pour ce qui est des réactions quand je parle de ma vie amoureuse, voilà quelques témoignages.
Déjà, il me faut préciser qu'avant d'être polyamoureuse j'ai abondamment trompé mes copains. Je n'en suis pas fière, mais à l'époque, c'est la seule possibilité que j'arrivais à envisager, la seule voie que je pouvais imaginer. Du coup pour mes proches (amis et famille), voir que je passe de la tromperie à une relation non-exclusive, ce qui implique bien plus de respect, de responsabilité, d'amour, pour l'autre comme pour soi-même, c'est déjà un bon progrès. Et je partage leur avis ;)

Après, je voudrais citer deux situations pendant lesquelles j'ai parlé avec des amis/rencontres de relation non-exclusive, exemples qui, je pense, pourraient faire avancer le débat.

Premièrement, quand j'ai dit à un assez bon ami que j'étais en relation non-exclusive, il a tout d'abord interprété ça dans le sens de : je vais voir ailleurs pour le sexe. J'ai dû lui expliquer que lorsque j'ai une relation avec quelqu'un, quelque soit sa durée, c'est parce que je l'aime, qu'il y a un véritable lien, une affection et un respect réciproque. Ca lui a semblé très étrange : autant certains peuvent comprendre qu'on "couche ailleurs" (ce qui implique chez eux l'idée d'une relation primaire, mais passons...), mais pour eux l'affect est réservé au seul couple, et "si tu es heureuse et amoureuse, pourquoi aller voir ailleurs?", sans oublier le classique "si tu l'aimais vraiment, tu n'aurais pas besoin d'aller voir ailleurs".

Ensuite, lorsque j'ai raconté ma situation amoureuse à un charmant garçon rencontré dans un bar, sa réaction a été : "très bien si ça marche pour toi, mais je ne compte plus le nombre de mes amis qui ont essayé d'aller voir ailleurs et qui se sont cassé les dents". Déjà, je pense que ça fait référence à la situation dont je parlais au-dessus, c'est-à-dire le "coucher ailleurs", sans forcément de sentiment (en théorie!), et de toutes façons centré autour du couple. Au-delà de ça, je pense que très souvent, la non-exclusivité peut être pratiquée de manière absolument barbare, et pas du tout en accord avec le concept de polyamour : ça oriente forcément l'avis des gens de voir ça. Bien souvent, le polyamour est associé à des situations qui n'ont rien à voir, mais qui sont pourtant fréquentes : l'un des deux partenaires qui "cède" à une clause de non-exclusivité relationnelle de peur de perdre l'autre ; la tromperie sue et acceptée ; les couples qui restent ensemble pour les enfants, l'appart ou le confort, et qui "vont voir ailleurs" pour le sexe ; et j'en passe, et des meilleures...

En résumé, mon apport à la discussion : 1) les gens ont souvent du mal à imaginer qu'avoir plusieurs relations n'est pas qu'une affaire de sexe, et 2) beaucoup de situations existantes présentes dans l'esprit des gens polluent leur vision de la non-exclusivité, car celle-ci n'est parfois (souvent?) pas pratiquée dans un esprit d'amour, de respect, de bienveillance, d'ouverture, de confiance.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Vivre une grossesse en etant amoureuseS

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Maia

le dimanche 06 octobre 2013 à 01h46

Bonjour Olivia. Désolée de ne pas pouvoir te fournir de témoignage, mais c'est une question que je devrais sûrement me poser un jour ou l'autre donc je comprends ton désarroi.
Tout d'abord, quelle est exactement ta situation? Comment ton mari d'une part, et ton amoureux d'autre part voient-ils ta future grossesse? Ton mari serait-il gêné que tu voies ton amoureux pendant ce temps? Cela gênerait-il ton amoureux de te voir pendant que tu es enceinte de ton mari? Et comment vois-tu les choses de ton côté?
Mes conseils (conseils de base, s'il en est) seraient tout d'abord de parler de tout ça avec les deux, et avec toi-même, et puis surtout, de te et de vous faire confiance.
Ca ne sert à rien d'envisager des problèmes qui ne sont pas là, même s'il est normal d'avoir de l'appréhension dans cette situation. Mais tant que les choses se passent dans la confiance réciproque, l'amour, et le dialogue, ça devrait aller (plus facile à dire qu'à faire, je sais...). N'essaie pas de te/vous fixer une ligne de conduite, mais restez à l'écoute de ce que vous ressentez à chaque moment de ta grossesse. Peut-être à un moment ne voudras-tu voir que ton mari, arrêter de voir ton amoureux pendant le dernier mois. Peut-être tout le contraire.
Si ton amoureux ne supporte pas si bien que ça l'idée que tu es par ailleurs mariée, les tensions risquent de ressortir avec ta grossesse. Pour le coup, c'est une bonne occasion d'en parler.
Et évidemment, n'oublie pas (mais j'imagine que tu ne risques pas) que l'enfant que tu porteras sera également celui de ton mari, ce qui implique un certain respect de ce fait (l'enfant ne t'appartient pas à toi seule. En réalité il n'appartient à personne, mais j'imagine que tu voies ce que je cherche à dire).
Voilà ce que je peux dire avec les éléments que j'ai. J'espère que ça sera -au moins un peu- utile.

Ah, et je viens de relire ton post, et je vois que tu utilises le mot "mon homme" et non pas "mon mari". Désolée si vous n'êtes pas mariés et que j'ai utilisé le mot à tort. Et je vous prie, tous et toutes, n'y voyez pas un réflexe conditionné par la norme du couple poly-et-marié-avec-des-enfants!

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