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Siestacorta

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mercredi 14 mars 2018 à 00h13

Bizbille

Seulement, il a pensé à ma place en partant des témoignages qu'il lisait (toutes les histoires de peur de perdre l'autre, de manque de confiance en soi que l'on lit souvent).

C'est une approche qu'on donne souvent aux gens qui témoignent, ça vient en général avec des questions sur le débordement des émotions de jalousie, quand les gens n'arrivent plus à faire face... Par contre, si lui ou quelqu'un te dit "nan mais les gens qui résistent à la non-exclusivité c'est par manque de confiance en eux", c'est possiblement manipulateur, ou en tout cas pas bien responsable.

Bizbille

et je me suis dit qu'il aurait dû prendre les devants et se renseigner plus que ça, et m'apporter des bases théoriques pour que je gère mieux... Bref, une grosse impression, du début à la fin, de ne pas savoir où était ma place et de devoir la chercher toute seule... Sans parler du fait qu'il fallait que je m'explique aussi dans le même temps, avec l'impression que j'étais tenue de me justifier...
Pour moi, la "trahison" vient autant du fait "c'est une amitié sensuelle... ah ben finalement non, deal with it" que de l'impression d'avoir non seulement été jetée là dedans, mais encore sans réflexion aucune...

Un conseil qui revient souvent, pour parler des conflits liés à la non-exclusivité, c'est "own your feelings". En général, on veut dire par là "si tu ressens quelque chose, n'en fais pas porter toute la responsabilité à l'autre, fais la différence entre ses actes et tes réactions".
Mais ce n'est pas valable seulement pour la personne qui exprime sa souffrance, c'est aussi valable pour la personne qui a agi sur la situation : à elle aussi, on dit assume, prend tes responsabilités.
Et en l’occurrence, pour ton compagnon, ça voudrait dire : offre des moyens à l'autre de travailler avec toi sur le changement.

Bref, tel que tu le racontes, il a pas mal merdé.
Il a sans doute une version à lui des évènements, et comme je te disais on se débrouille souvent mal par maladresse, ignorance et inexpérience plus que par pur égoïsme (une variante du rasoir d'Hanlon), mais ta perception me semble bien légitime.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 17h42

Sans que ça excuse, ça explique peut-être : si ça arrive quand même régulièrement, une histoire de fait accompli, c'est pour partie que le mode d'emploi d'un autre consensus amoureux est pas offert par l'éducation sentimentale majoritaire...
La norme de l'exclusivité, en se donnant comme évidence et comme seul "vrai" choix, pousse les gens à faire les choses à l'arrache : fait accompli, adultère, ou se barrer de la relation antérieure alors qu'ils aiment encore.
Peut-être qu'un jour, le polyamour sera si bien connu qu'on se le posera comme choix possible, et donc qu'on pourra en parler plus facilement en amont. Je crois plus à ça qu'à un PA majoritaire (ce dernier n'est pas fait pour tout le monde, pas plus que l'exclusivité).

Ca n'empêche pas qu'aujourd'hui, tel que c'est, on devrait respecter nos relations, et parler... Mais entre ce qu'on a appris, qu'est difficile à désapprendre, et ce qu'on connait pas, bien faire est pas forcément si aisé quand on cherche à faire différemment.

Encore une fois, ça n'excuse pas, hein, je comprend vraiment la part violente de ce que tu as vécu.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 17h35

Bizbille
D'après ce que j'ai vécu, d'après les témoignages que j'ai pu lire ici ou là, dans des cas proches du mien, j'ai l'impression que ce n'est pas systématique qu'un-e poly laisse tomber ou mette en pause une nouvelle relation secondaire parce que sa principale n'a pas encore accepté... Je ne dis pas que c'est ce qu'il faudrait faire à tous les coups, mais que ça me semble contradictoire avec la phrase...

Il y a un biais dont il faut tenir compte, entre ce que tu peux lire ici et ce qui représenterait la pratique "courante" :: "les gens heureux n'ont pas d'histoire". Les témoignages que tu as ici sont racontés à cause des difficultés et des tensions.
Les cas où ça c'est bien passé, ou pas super bien passé mais sans blessure, on les a nécessairement beaucoup moins, dans un forum de "confidences".
Sans compter tous les cas qui se passent pas bien... mais pas à cause de cet aspect-là !

Bizbille
Pour quitter le théorique un instant, concernant mon propre vécu j'ai l'impression que mes limites ont d'abord été franchies, et qu'ensuite seulement je devais accepter le fait accompli... le fait a longuement été discuté, il y a eu des erreurs de part et d'autres qui ont été reconnues, c'était la première expérience poly de mon compagnon, il a compris et progressé. Je pense qu'on ne reproduira plus les mêmes erreurs à l'avenir, mais alors que j'étais en phase d'acceptation avant cette histoire, ma capacité d'acceptation a pris un sacré coup dans l'aile, pour le moment du moins...

Je pense qu'il y a une part éthique dans le poly tout à fait comparable à celle des autres relations, mais je pense également que ça peut arriver avec fracas, et parfois avec pertes. Et c'est toujours triste.
Au fait qu'un partenaire propose le poly, s'ajoute une situation qu'il impose. Pas une relation, une situation. C'est à dire que dans cas effectivement pas rare (pas majoritaire non plus, faut pas déconner) le partenaire impose pas le comment, la perspective ni la suite, mais il met son partenaire historique devant le fait accompli. Et c'est pas tant la recherche poly qui serait pas respectueuse, c'est d'avoir trahi l'engagement antérieur. Le polyamour peut être travaillé après coup, et je lis souvent des témoignages qui décrivent ce genre de parcours, mais ça n'enlève rien à la blessure faite, ni à l'engagement rompu.
Même si c'était un engagement à mon goût trop tacite (puisque l'engagement exclusif est celui par défaut), il est quand même connu, au moment où la personne va tenter ou déclarer autre chose, longtemps après le début de la relation.
Que l'on ait fait la deuxième rencontre "par fidélité à soi-même", "parce que ça m'a tant fait d'effet, j'ai pas pu résister", blablabla, ça ne change rien sur le fond.

Après, ce qui fait qu'on sera bien dans une démarche polyamoureuse et pas un truc égoïste de "si t'es pas content c'est pareil", c'est quand même le travail, le dialogue, la recherche d'un consensus (pas une concession, hein, ni une tolérance, le consensus "construit ensemble").

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 16h36

Bizbille
en fait, le point de départ de ma réflexion, c'est ce passage dans la FAQ :

"Ce qui définit une relation polyamoureuse c'est que chaque personne impliquée connaît et accepte l'implication des autres.

Si vous êtes marié, et si vous avez une relation amoureuse ou sexuelle dont votre femme n'est pas au courant du tout, si votre femme a simplement une suspicion mais ne sais pas trop, ou si votre femme le sait mais n'est pas heureuse de ce fait, vous n'êtes pas "poly", vous la trompez. De même, si vous couchez avec le facteur pendant que votre mari est au boulot, nous n'êtes pas "poly", vous le trompez.

Le polyamour est défini par le consentement informé de tous les participants. Sans ça, ce ne peut être une relation polyamoureuse. "
(...)

À discuter avec vous, je me demande si je n'ai pas été induite en erreur par la FAQ, qui dans ce passage du moins révèle des idéaux irréalistes. .

C'est le "n'est pas heureuse", qui te semble pousser l'ambition trop haut ?
Je pense que pour être juste, c'est "votre femme n'est pas heureuse et vous refusez le dialogue et le compromis, et vous continuez à aller ailleurs, alors c'est tromper", ce serait plus le sens réel.
On va partir du principe que prétendre avoir une recette pour genre son partenaire heureux serait déjà un peu mégalo trompeur !

Quoi que... tromper... Dans la situation décrite, il n'y a pas mensonge, mais il y a un gros problème : le choix de pas écouter ni respecter les demandes de l'autre.
C'est peut-être une traduction de l'anglais "to cheat" : tricher. Qui serait plus juste, puisque ça suppose qu'on joue bien selon les règles d'un jeu choisi ensemble.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 16h30

L'affirmation d'éthique dans le polyamour peut être lue dans une comparaison différente avec l'amour mono : le PA n'est pas plus éthique que l'amour, il se donne juste les moyens de l'être autant.
On insiste peut-être beaucoup, dans les écrits et les manifestations poly, sur l'éthique, parce que dans une société qui a posé une norme monogame (et pour le coup, "monogame" rester pertinent), ce que font les poly entraine très facilement des jugements. Donc on offre des raisons de relativiser cette critique spontanée (et souvent intégrée par les personnes concernées), et des critères permettant de se sentir mieux avec ses propres choix.

Et sinon... On vante souvent des vertus de l'amour (le don, l'inconditionnalité, la bienveillance...), comme une réserve de Magie qui va tout transformer en conte de fée... alors que bon... Il peut y avoir des amours bénéfiques et d'autres vraiment toxiques. L'amour, exclusif ou non, contient quelques intentions éthiques, mais aussi pas mal de besoins égoïstes... humains.

Les attentes qu'on a envers un cadre, mono ou poly, doivent pas cacher ce qu'on sait des gens, des êtres humains : on est faillibles, on fait pas toujours aussi bien qu'on avait dit.

Le petit avantage, peut-être subjectif, que je vois au PA là-dedans c'est qu'en multipliant les situations, on multiplie les occasions de progresser. On est plus souvent contraints de communiquer et de remettre en cause ses fonctionnements, parce qu'on va accueillir quelqu'un de nouveau.
Après on peut aussi rester la même personne avec les mêmes limites et faire les mêmes erreurs. Disons que le polyamour m'encourage à pas mettre ça sous le tapis.

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Discussion : Consentement contre liberté

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 15h23

Bizbille

Mais le point que je soulève m'interroge "philosophiquement" : dans la mesure où pour un-e monoamoureuxe (faut arrêter de parler de monogamie, on ne veut pas toustes se marier !) c'est un peu "si tu n'acceptes pas tu pars", je trouve que ça ne colle plus avec l'éthique du polyamour, de ce que j'en ai compris du moins.

Il y a des situations nombreuses où le poly résout le dilemme en renonçant : il intègre que puisqu'il ne se voit pas être la seule source d'amour, il doit parfois renoncer à être une source d'amour pour quelqu'un, et qu'il ne peut pas répondre au besoin de l'autre. C'est douloureux aussi, d'autant qu'on nous dit "ben c'était ton choix aussi, viens pas chouiner, pourquoi tu fais pas comme tout le monde".

Et ça se retrouve aussi avant la rencontre : on a des gens avec qui on renonce d'avance d'essayer, parce qu'on a voit bien (ou qu'ils nous le font fraichement savoir) qu'on ne leur proposerait pas quelque chose qui les intéresserait.

C'est vrai qu'il y a un côté "si tu m'aimes, prends-moi comme je suis".
Ca peut aussi se résoudre avec un mono polyacceptant qui ne cherchera jamais ailleurs et un poly qui respectera des demandes d'un.e aimé.e mono, dans la mesure où ils ont trouver "leur" cadre.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Polyamour ou trouple

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 13h43

Tiens, @Diane75, je viens de déterrer dans un commentaire de @raz (je rend à Césaraz ce qui...) deux liens vers des pistes :

"le droit de regard", texte Pere Picornell traduit par Elisende Coladan

et

"s'émanciper du modèle de permission", de Audren.

Ca peut enrichir ta réflexion.

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Discussion : Questionnements - Tortueux itinéraire d'un polyamoureux

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Siestacorta

le mardi 13 mars 2018 à 12h56

Alors, tu peux passer un coucou @fab7434 , qui se remue un peu sur Grenoble pour rencontrer et faire rencontrer des gens. Tu as suivi le fil sur le café poly du lieu autogéré, si jamais ya des suites, t'auras effectivement plus de chances d'être informé.

Sinon, merci d'avoir fait un petit feedback.
C'est sûrement pas évident, mais ça avance, ça travaille... ce qui veut dire que pour l'instant, ça n'est pas fini, et que des options restent ouvertes.
Bon courage !

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Discussion : Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux

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Siestacorta

le lundi 12 mars 2018 à 23h44

artichaut

Ce titre est clairement provoc ou putaclic comme disent certains (même si je trouve ça putophobe comme expression).
Le reconnaître directement, plutôt que de chercher à justifier ses intentions, eu peut-être été préférable, et mieux perçu, mais bon…

Je protayste.
C'est pas putaclic : c'est super accrocheur :-D

Plus sérieusement, oui, assez d'acc, dire d'emblée "ce titre est une provoc qui surjoue un conflit que je ne crois pas réel", était peut-être le mieux à faire. Bon... J'avais l'impression que c'est ce qui ressortait de mes premières lignes.
Je changerai pas forcément d'humour ni de disque, mais je m'essaierai à d'autres arrangements, la prochaine fois que ça me prendra.

Je crois pas que ce soit bien grave, mon opinion n'est que ça : une opinion.

Certes, je suis vachement drôle, vachement intelligent et vachement de bon goût.
Meuh je respecte vraiment la contradiction.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux

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Siestacorta

le lundi 12 mars 2018 à 19h57

De la provoc', aussi, j'assume quand même.
J'estime désamorcer beaucoup dès les premières lignes, et puis quelques autres fois dans le fil, mais j'avais envie de marquer le coup.

La petite nuance bonus : quand je sens que je crois beaucoup à ce que je dis, je pousse l'exagération et la subjectivité en en faisait quelques caisses supplémentaires, pour relativiser, par un excès intentionnellement comique, cette impression rarement juste d'avoir Raison.
Quand quelqu'un dit "évidemment que j'ai raison"... Parfois, il sait très bien que "évidemment" non.

T'inquiète, @bonheur , je me sens pas embêté.
Je poste sur un forum : évidemment que tout le monde va aimer ce que je dis.

En vrai, je remercie @LeaBridou d'avoir réagi, ça ajoute à l'énergie.
(bon, je suis pas tous les jours dans le même état d'esprit happy, hein).

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Discussion : Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux

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Siestacorta

le lundi 12 mars 2018 à 18h32

LeaBridou
"Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux"
Quand je lis ça , ça me rappelle à quel point les gens ont besoin de vous coller des étiquettes sur la face, en vous forçant à bien rentrer dans les petites cases qu'on a prévu pour vous , sans que surtout, rien ne dépasse...

Je pense que trouple est une étiquette qui force à rentrer dans des petites cases, donc d'une certaine manière, on partage un constat !


LeaBridou
Je ne dois plus dire Trouple? Lol, ça me rappelle une époque où les gens m'expliquaient que je ne pouvais pas me dire homoflexible, qu'il valait mieux que je dise que j'étais "bi". Ça m'épate toujours qu'on vienne m'expliquer qu'on sait mieux que moi comment je dois me définir.

Je voudrais insister sur quelques mots que j'ai pas écrit juste par politesse, mais parce que je les pense :
" Dites ce que vous voulez, évidemment," (dans les premières lignes)
et
"Donc oui, bien sûr, les gens disent bien ce qu'ils veulent, et encore plus vivent bien ce qu'ils veulent... on est sur ce site un peu pour ça !"
dans le dernier post de la première page du fil.

Et quand je dis
" moi personnellement je trouve" que c'est mieux, je crois que la part de distance sur la subjectivité de ce que je dis est pas absente non plus... J'écris très lourd quand je veux que ça sonne très lourd (parfois je fais moins exprès, mais là, quand même, si).
Même le mot "vachement" dans le titre me semble déjà annoncer un ton moins autoritaire que badin.

Plus loin, pour répondre à @artichaut, je rejoins ce que tu dis ; c'est plutôt un bien qu'il y ait plusieurs mots.
Je m'intéresse au mot trouple parce que je trouve ça important de souligner ce qu'il dit, au mot triade parce que je le trouve pas assez employé alors qu'il recouvre souvent la même réalité en ouvrant pourtant d'autres options.
Je veux pas forcer les gens à faire une chose plutôt qu'une autre.
C'est à la fois une "case" en plus, mais aussi une proposition décloisonnante.

Bref : mes intentions sont pacifiques.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

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Siestacorta

le lundi 12 mars 2018 à 13h57

J'ai un ordinateur et un OS de vieux. Je crois comprendre ce que tu veux dire, mais bon, du coup, j'y ai pas accès. Tang pih !

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Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

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Siestacorta

le lundi 12 mars 2018 à 01h24

Je veux surtout savoir d'où tu sors les icônes de couleur !

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Discussion : Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux

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Siestacorta

le dimanche 11 mars 2018 à 19h57

artichaut



j'ajouterais, que souvent, s'il y a plusieurs mots, ce n'est pas un hasard, et qu'il y a des nuances (ne serait qu'en terme de "niveau de langage" ou milieu de référence) et qu'il est intéressant de creuser ces nuances (cf par exemple ce livre) pour se rendre compte que des mots que l'on croyait synonymes ne le sont pas forcément
(...)
je dirais :
relation en V : une personne pivot a une relation avec deux personnes, qui n'ont pas de relation entre elles
triangle amoureux : les 3 personnes sont impliquées dans la relation, possiblement à des niveaux ou sur des registres différents
ménage à trois : les 3 personnes habitent ensemble
trouple : couple à trois (qui s'identifie comme tel, habitant ou non ensemble, et pouvant pratiquer la polyfidélité)
triade : trio amoureux… plus affirmé qu'un simple triangle amoureux mais pouvant constituer aussi bien une entité fusionnelle à trois têtes (ou 3 corps) qu'un trio "anarchiste relationnel"…

Plusieurs mots, plusieurs nuances de sens... Pourquoi pas. Disons qu'au moins, poser certains mots permet de dire en même temps que d'autres ne sont pas des évidences.
Quand on ne connait pas, par exemple, le sens et l'implication d'asexuel et aromantique, ou quand on a pas de mot pour désigner le polyamour, on part du principe que ce qui n'a pas de nom n'existe pas, et que les mots déjà connus suffisent à décrire les situations qu'on rencontre (couple libre aurait suffi pour les polyamoureux... Jusqu'à ce qu'on réponde : hein ? couple ? pourquoi on partirait du couple pour définir la non-exclusivité ? )

Pour le cas de "triangle amoureux", l'expression est quand même déjà pas mal marquée. On peut la revendiquer et lui donner un sens plus complet, mais quand elle est utilisée dans les commentaires de fiction, il y a une des trois personnes avec qui la relation n'est pas souhaitée ou pas possible...

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Ne dites plus "trouple", parce que "triade" c'est vachement mieux

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Siestacorta

le dimanche 11 mars 2018 à 12h31

artichaut
et si on ajoute une personne… :
ménage a quatre, couple à 4, quaternion, quade, tétrade, …quourple??

C'est un de mes arguments : au moins, avec les mots en -ade, tout est déjà prêt. Bon, à cinq, ça donne pentade, donc on peut y laisser quelques plumes de fierté.
Triade, tetrade, pentade, hexade, heptade, octade, decade.

"Dyade polyamoureuse" permettant par ailleurs de parler d'une relation principale ouverte, sans partir nécessairement du mot "couple", qui renvoie à un concept très normé, favorisant des attentes également normées.
Je dis pas qu'il faut jamais dire couple... D'autant que ça peut faire un peu péteux de dire "nous somme en dyade". Mais je pense qu'utiliser aussi un autre terme, dans les bonnes circonstances, permet d'avoir et de faire prendre conscience de la remise en question du cadre classique.

Et sinon, myriade serait excellent pour désigner un groupe de poly où un grand nombre de relations internes.
C'est pas encore courant, mais : imaginez qu'on fête une union poly, publiquement (comme une triade française l'avait fait il y a quelques années, dans une église unitarienne, qui avait donc prononcé une cérémonie d'union à trois !), on peut se retrouver avec tout un entourage fortement poly et fortement impliqué : une communauté amoureuse, qui vit pas forcément dans le village des schtroumpfs (vous êtes vous d'ailleurs jamais demandé si la schtroumpfette...), mais où plusieurs relations reconnues s'entrecroisent : une myriade

(pris au sens plus poétique que numérique, parce que si on arrivait à de vraies myriades de dix mille personnes en relations croisées dans un pays, on aurait plus tellement à préciser qu'on a une relation polyamoureuse, on sera simplement en relation dans une société aux normes complètement changées...)

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

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Siestacorta

le dimanche 11 mars 2018 à 01h25

propale : si le film décline le thème des relations non-exclusives dans plusieurs intrigues et plusieurs relations distinctes.

C'est pas encore parfait, mais je sens qu'on s'approche...

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Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

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Siestacorta

le samedi 10 mars 2018 à 14h24

Sinon, je pirate un peu le fil et sa visibilité pour donner deux infos qui, heureusement, ne le détourneront pas trop loin de son cours initial :

Une websérie : sans vouloir vous déranger. Ca raconte l'histoire d'une fille qui tombe amoureuse et réalise progressivement qu'elle n'est pas faite pour la monogamie. Et selon ce que dit la réalisatrice, la saison 2 devait s'orienter vers le polyamour... On peut aider à produire cette suite sur Kikckstarter. L'autrice connait son sujet et a déjà quelque chose à montrer (la première saison), comme c'est pas un plan sur la comète, ça peut être bien.

(Et sur la photo ya un gars de la Flander's company, pour les plus geeks d'entre nous, ça motive bien).

Une séance de film à Paris : Sérénade à trois passe au Champo. Je vais tenter d'organiser un rendez-vous si la programmation est maintenue la semaine prochaine.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Polyamour ou trouple

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Siestacorta

le vendredi 09 mars 2018 à 00h29

Diane75

Exemple si mon compagnon trouve une autre poly mais que je ne souhaite pas de relation à trois, est ce que je peut dire si oui ou non il peut aller cette personne ou est ce que du moment que j'accepte le polyamour peu importe qui il choisi ce n'est pas mon affaire ?

Ben... pas "peu importe" ni "pas mon affaire", puisque cette personne aura nécessairement un impact sur ton quotidien, même si tu n'as pas de relation intime avec elle (on dit parfois "métamour" pour désigner l'aimé de l'aimé :-) ) .
Comme je te le disais, toi et compagnon pouvez avoir passé l'accord d'un "droit de veto", et c'est valable aussi pour "des relations en V" (celles avec trois personnes sans être en triangle), et donc si la personne que ton compagnon a rencontré te pose un vrai problème, dans ce cas tu pourrais dire "non mais ça va pas être possible avec elle".
En théorie, parce qu'en réalité, quand on a imposé un truc comme ça à l'autre, il a tendance à chercher à y échapper, ou à répliquer plus tard, ou à avoir peur plus tard et finalement ne pas savoir quoi faire et on en vient à abîmer la relation qu'on voulait protéger avec cet accord de veto... Donc bref, pour moi et sur ce point c'est que mon point de vue, c'est pas une bonne idée.
Sauf si la nouvelle personne est une reprise de Justice, accro au crack et discutant avec une voix dans sa tête nommée Belzebuth, là, tu peux t'autoriser à insister. Et aussi à te poser des questions sur les goûts de ton compagnon.

Mais évidemment, tu pourras donner un avis sur la nouvelle personne, et ton compagnon devrait en tenir compte le plus possible pour s'organiser, pour te respecter - et respecter l'autre.
Tout ça passe par le dialogue, une écoute bienveillante autant de celui qui a fait une nouvelle rencontre que de celui qui se trouvait là avant.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Polyamour ou trouple

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Siestacorta

le jeudi 08 mars 2018 à 18h46

Diane75

Mais entre être au courant et émettre une opinuon sur le choix de l'autre partenaire c'est différent. Est ceune décision à deux au sein du couple premier ou est ce une décision qui importe le ou la seule concernée sachant que l'autre est d'accord ?

Là j'avoue pas comprendre toute la question.
On parle de quelle décision ? Celle d'ouvrir la relation, ou celle de dire "cette personne je suis d'accord" ?

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Discussion : Polyamour ou trouple

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Siestacorta

le jeudi 08 mars 2018 à 18h37

Diane75
Je vois...et est ce que le compagnon ou la compagne a son mot à dire sur le polyamoureux de l'autre ? je veux dire qu'être consentant sur le fait que l'autre ait un(e) autre amoureux(se) est une chose, avoir un droit de regard sur la personne en est un autre.

Ca peut arriver. On essaie souvent de pas avoir à raisonner comme ça, à laisser l'autre le plus libre possible.
Certains s'essaient à un genre de "droit de veto", ça peut rassurer. Le truc c'est que ça donne un pouvoir sur deux personnes et pas sur une seule...
Mais en bref, ça dépend de qui accueille qui, à quel moment, pour faire quoi : ya pas de condition systématique.
Et j'ai le sentiment que plus les gens sont expérimentés et confiants dans la force de leur lien initial, moins ils ont besoin de revendiquer le droit de regard. Bon, ça c'est ma façon de voir, j'ai pas été confronté à cette difficulté-là.

Diane75

De la même manière est ce que 'l'officiel(le)' et l'autre amoureux(se) sont amenés à se côtoyer ? ou pas ?
Je ne sais pas si je suis claire.

Sisi.
Bon, tout le monde il est officiel, sinon, on joue plus le même jeu :-)
Mais à part ça, un partenaire historique et un nouveau partenaire peuvent être amenés à se côtoyer, certains adorent quand ça se passe comme ça, d'autres compartimentent plus...
Pour moi s'ils peuvent se côtoyer, c'est plus simple, ça aide à sortir chacun d'un fantasme de "wow, l'autre partenaire est forcément plus important/charmant que moi, et puis ils font des projets suspects dans mon dos, grrreu". Quand on peut voir le tiers-aimé en face (tiers-aimé c'est mes mots à moi, je pense pas que soit très utilisé pour le coup), on voit que c'est juste une personne normale, à qui on peut dire ce qu'on ressent, qui va essayer de tenir compte de notre existence.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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