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Discussion : Le sentiment de vide
Siestacorta
le mercredi 02 février 2022 à 13h58
Or, doncques.
- le cadre
Je pense que même si tu te sens capable de faire avec beaucoup de choses sans trop stresser, donner un cadre précis, des modalités pratiques (comment on se retrouve après, un appel tel à tel moment du rencard, n'importe...) permet de "se sentir" chacun,dans une relation ouverte. Ça ne se passe plus dans un ailleurs inaccessible, abstrait, c'est un moment de la vie. On peut respecter l'intimité mais comme ailleurs, on affiche que dialoguer est possible de telle manière. On s'est fabriqué un mode d'emploi juste à deux. Savoir qu'il y a des modalités concrètes prévues rend le mensonge par défaut moins utile, c'est moins de la mauvaise impro.
- les yeux fermés
J'ai compris comment les expériences sexuelles décevantes intervenaient dans l'histoire. Je vois deux aspects : le fonctionnement de sa propre libido et comment tu as perçu un changement entre vous. Tu parles de votre connexion auparavant, et le moment de sa rencontre semble correspondre au moment où cette connexion n'était plus là. Il y a un certainement de son côté aussi un lien entre les deux, et c'est assez dommageable qu'il ne te permette pas de le comprendre depuis son point de vue. Du tiens, on peut dire que toute de bonne volonté que tu sois, c'est normal que les doutes entrent par ce moment-là.
Je voudrais quand même pointer, au cas où ce serait utile, qu'indépendamment du lien entre déconnexion et situation non-exclusive, une connexion + du bon sexe + les yeux ouverts, ça peut être ce que vous pouvez vivre sans être l'unique cadre de référence de bien vivre le sexe ensemble. Autrement dit, s'il a besoin de fermer les yeux et d'évoquer un imaginaire à lui, ça ne fait pas forcément du "mauvais sexe" (perso je ferme les yeux aussi, une assez bonne partie du temps. Ca dépend pas de la partenaire, c'est ma façon de ressentir). Entre son addiction au porno que tu évoquais sur un autre fil et sa façon de vivre ses rencontres, son désir a des fonctionnements qui ne dépendent pas de toi. Si ça se trouve, il rencontrera avec une autre amante, ultérieurement, après la NRE, les mêmes difficultés de vie sexuelle.
C'est un autre problème qu'il ne veuille pas plus travailler avec toi pour améliorer le plaisir partagé - comme il ne travaille pas beaucoup sa communication. Tu n'as pas à accepter qu'il zappe tes ressentis et tes demandes... Si votre relation se poursuit assez longtemps pour ça, un suivi avec un.e psy spécialisé.e sexo serait une bonne idée, pour trouver une façon de sortir d'un sexe binairement On ou Off entre vous. Je dis pas que toi aussi tu dois bénéficier d'un soin, hein ? Là ce serait lui et la relation.
- l'autre amour
Derrière le mensonge, je pose qu'il y a un Mec un peu lâche et pas mature sur ses sentiments. C'est une hypothèse triste mais pas la plus dure, parce que sur ça il peut y avoir du travail, si c'est ça seulement.
L'autre hypothèse, c'est que la contradiction entre l'amour qu'il te porte et ce qu'il vit ailleurs ne pourrait pas se résoudre juste en posant une bonne éthique poly sur la table. NRE, Rencontre Déterminante de Sa Vie, besoin de vivre ailleurs complètement... Ca change pas grand chose au fond, mais ça voudrait dire qu'il ne deale pas ça et votre relation. Ca veut pas dire qu'il t'aime pas et t'as jamais aimée, mais qu'il y a une limite dure sur la suite, et que poser le mot polyamour sur ce changement c'est reculer pour mieux sauter. Si c'est le cas, et si ce sont des peurs et qui font qu'il a "vaguement" parlé de rester ensemble plutôt qu'une conviction sur votre relation, alors autant limiter la casse.
- le sauveur.
Bon ça c'est plus proche de ce que j'ai déjà mis en deux mots. Tu as passé une étape en te rendant compte que tu te mettais en position de sauveur. Quand on fait ça (on le fait tous un peu... même ici... au moment où j'écris... grumf...), c'est en partie pour se renflouer l'ego. Donc ne plus le faire par réflexe, c'est aussi devoir chercher d'autres stratégie pour avoir une bonne image de soi. Dans un contexte où on t'a menti, où ton imaginaire peut te comparer (notamment sur la partie sexuelle), où tu crains de ne plus être aimée, cet ego est vulnérable. Le fait que tu sois en colère est plutôt un bon signe, même temporaire : ça veut dire que tu t'accordes une valeur. Dans le cadre de votre relation, le tout va être de l'affirmer, de dire ce qui compte pour toi, de le demander. Il peut ne pas pouvoir/vouloir répondre ; mais dans ce cas, si tu as défini tes besoins clairement, fait le tri entre ce que tu fais toi pour toi et ce qui est à faire pour la relation, et que lui n'y réponds pas, tu auras un point d'appui pour savoir si tu peux poursuivre toi la relation.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : PolyAmour et projections
Siestacorta
le mercredi 02 février 2022 à 10h06
Mal lu, il y a déjà une troisième personne.
Ya à dire sur ça aussi
Discussion : PolyAmour et projections
Siestacorta
le mercredi 02 février 2022 à 09h42
Bonjour, et déjà bravo de venir te confier et questionner ici assez tôt dans l'histoire. Quels que soient vos choix ultérieurs, tu gagnes du temps à pas garder ça sous le tapis.
Mouch
Depuis peu, ma compagne m'a annoncée quelle était polyamoureuse (en me mettant sous le fait accomplis, au passage. C'est a dire qu'elle a parlé des modalités de la relation avec l'autre avant d'en parler a moi). Elle se questionnait depuis longtemps sur le sujet, et ayant rencontré quelqu'un d'autre cela a confirmé ses doutes. Après une bonne nuit blanche de reflexion et de lecture (et de grosse souffrance, hein, on va pas se mentir), j'aimerai en parler avec des gens experimentés.
Dans mon cas, je ne ressens pas le besoin d'avoir de multiples relations pour le moment, mais je ne dirais pas que je suis monogame pour autant. Je trouve même la perspective interessante, et qui pourrait même être bénéfique pour notre couple.
Alors même si tu caches pas la souffrance complètement avec les parenthèses, je trouve que tu gagnes peut-être un peu trop de temps ! C'est allé très vite, le passage de "j'y connais rien" à "elle m'en parle, et le lendemain, pourquoi pas ?"
J'en déduis que le "fait accomplis" n'est pas un fait mais plutôt une déclaration d'intention ?
Par ailleurs, je pense que c'est intéressant de la questionner sur ce qu'elle comprend dans "polyamoureuse". Parce que ça veut pas seulement dire "je suis capable d'aimer plusieurs personnes", qui est une caractéristique assez répandue : plein de gens le peuvent, et il y a plusieurs façons de faire avec. Et le polyamour ouvre plusieurs possibilités différentes, qui on en commun un consentement de chacun et des propositions mutuelles pour vivre la non-exclusivité sans que ça empêche la poursuite des relations déjà commencées.
Donc il suffit pas de sortir la baguette sentimentale magique "je suis poly", comme on sort pas la baguette magique "je me sens capable d'aimer une personne", il faut savoir ce qu'on veut en faire, d'autant qu'on implique d'autres gens.
Mouch
Le problème étant que je me projetait avec cette personne. Je voulais fonder une famille, vieillir a ses cotés etc, et j'ai fait pas mal de sacrifices logistiques (nombreux déménagements pour la suivre dans son parcour universitaire) pour rester avec elle.
Comment on fait pour se projeter, avoir des plans de vie avec quelqu'un quand on est dans une relation polyamoureuse ? Est ce que ça reviens pas à hierarchiser des relations ? Est ce que c'est raisonnable de demander ça a quelqu'un de non exclusif ?
Est il raisonnable de faire le deuil de ses projets avec quelqu'un, tout en conservant cette relation ?
Je crois que plein de projets sont possibles en relation non-exclusive, oui. Il y a des couples déjà installés qui continuent à vivre et élever des enfants, il y a des gens qui font des projets communautaires (j'entends : habiter à plus de deux), des gens qui organisent leurs plannings pour que chacun ait le temps de voir chacun (ou de faire autre chose qu'une vie amoureuse, hein, ça se peut ça aussi....
Bien sûr, ça demande pas mal de travail, mais bon, comme tous les choix de vie.
Pour les questions "Est ce que ça reviens pas à hiérarchiser des relations ? Est ce que c'est raisonnable de demander ça a quelqu'un de non exclusif ?", je peux ouvrir deux pistes un peu contradictoires mais qui pourront donner quelques termes utiles pour réfléchir à la suite.
- la hiérarchie : ça dépend. C'est un choix, et c'est au cœur de gros débats poly. Tu trouveras des références à l'"anarchie relationnelle" et des références à une "relation primaire", une présentation de certains polyamours comme étant encore "trop" emprunts d'une norme monogame comme des témoignages de personnes qui changent de vie en faisant tout pour ne pas renier des engagement antérieurs, même s'ils étaient faits dans un autre cadre.
- qu'est-ce qu'il est normal de demander à un non-exclusif : comme je t'ai dit tout à l'heure, vous pouvez faire pas mal de choix communs, ce que vous projetez dépend de vous. Mais un point de vue important, pour faire la différence entre des projets qu'on fait parce qu'ils nous conviennent pile-poil et des projets qu'on fait parce que c'est comme ça qu'on fait d'habitude, c'est de se questionner sur l'escalator relationnel. Pas forcément pour nier toutes les étapes où il nous fait passer, mais pour être mieux à même de comprendre qu'il y a plus d'options que ça.
Enfin, quelque chose que je dis souvent, c'est que bien que tu aies toi un travail de reprise d'équilibre à faire après une surprise (et ne te précipite pas à dire oui à tout par peur de pas savoir quoi dire d'autre, pose toute les questions qui viennent, entend ce qui vient comme réponses claires et ce qui n'a pas de réponse actuelle et demandera plus d'attention quand le temps viendra, explique ce sur quoi tu as ce genre d'expectatives), c'est à la personne qui multiplie les relations de faire le plus de travail. D'écoute, d'organisation, de précision, de délicatesse...
Toi aussi, porte-toi bien !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le sentiment de vide
Siestacorta
le mardi 01 février 2022 à 21h53
Je suis assez impressionné par le travail que tu as fait, sur la relation et sur toi-même.
Je suis sur un mobile donc c'est plus compliqué de répondre de façon développée.
Mais je commence à voir qu'une partie de ta peine se prend dans un gros nœud de sentiment d'injustice et de culpabilité, les versants sombres de la responsabilité et de l'empathie qui semblent également te caracteriser.
Et je relance sur ce que Jack dit également : normalement, la personne qui se tappe le plus de taf', c'est la personne qui multiplie les liens.
Si ton partenaire a été aussi désinvolte dans de précédentes relations poly, tu m'étonnes que ç'a pas marché...Ça veut pas dire qu'il a pas le droit de souffrir et d'avoir peur, mais qu'il doit être un peu à la hauteur pour que ça puisse faire moins de mal.
C'est gavant, quand je vois à travers ce genre d'histoires nos lâchetés relationnelles de mecs... Je résume pas ça à ça, mais difficile de pas y penser.
...
Bon, quand j'aurai un clavier plus adapté à mes gros doigts :
- les yeux fermés, le rejet,
- le sauveur qui fait le tri de ses responsabilités, s'allège, mais se retrouve à devoir s'aimer lui-même meme sans se donner systématiquement un beau rôle (c'est faisable)
Discussion : Elle est non exclusive et veut imposer l'exclusivité ...
Siestacorta
le mardi 01 février 2022 à 19h22
Cmoi31
Quand je me relis et que je prends du recul je vois a quel point ce besoin de lui appartenir peut lui être étouffant et finalement c'est peut être moi qui provoque cette fuite en avant dont tu parles @Siestacorta.
Je trouverais ça trop simple.
Ça peut jouer, bien sûr. Il y a peut-être un cycle où tu offres de l'abnégation à quelqu'un qui appremment cherche une intensité de vie, et n'est pas forcément bien quand c'est trop calme (je projette peut-être, dis-moi). Et plus elle veut autre chose plus tu donnes quelque chose qu'elle a déjà (si c'est une piste valable).
Mais vous avez tous les deux un parcours avant ces derniers événements, et si je touche juste sur l'aspect fuite en avant (qui, il y a un temps, a pu trouver un reflet dans le changement de vie que tu as pu desirer toi - pas ton coup de foudre, mais ce qu'etais la vie où est tombée cette foudre, et que tu as quitté), cette fuite était là avant toi. Je crois qu'elle se cherche beaucoup, et que même avec de l'abnégation, être ce qu'il faut pour quelqu'un qu'a du mal à être satisfait, on peut pas indéfiniment se reprocher de pas y arriver.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le sentiment de vide
Siestacorta
le mardi 01 février 2022 à 10h22
Bonjour,
bravo pour tout le boulot que tu as fait. En t'étant informée, en lisant, en ayant poussé le dialogue, en tentant de faire le point aujourd'hui.
Je ressens un ressentiment légitime dans ce que tu dis : le mensonge, l'insouciance... Ca passe pas bien.
Je manque de détails pour me faire une idée assez précise, mais d'emblée, il faut bien savoir que ce sont les personnes qui ont plusieurs relations qui doivent faire le plus gros du boulot de communication, réassurance, et une bonne part de l'organisation pratique.
C'est un principe, donc ça tient pas forcément la route face au réel. D'accord on fait ce qu'on peut ; mais on essaie de le faire, et là c'est à lui que je pense.
J'ai quelques questions :
31Tolosa
Au départ de notre relation, nous avions établi qu’on se dirait si on souhaitait fréquenter d’autres personnes.
C'est vite dit. Dans certains cas ça peut suffire, mais j'ai du mal à croire que ce soit majoritaire.
Ma question c'est : qu'est-ce qui s'est dit, par la suite, pour préciser ce cadre ?
Et une autre : puisque tu t'es informée, à quoi ça ressemblerait pour toi une vie poly qui se passerait bien ? Il y a t'il des demandes de ta part sur la pratique (contraception, communication, tes contacts avec l'autre...), des choses que tu refuses (en quantités de temps, en jours particulier, qu'il communique avec elle à certains moments où tu es avec lui) ?
31Tolosa
A côté de ça, on a connu des moments sexuels compliqués. Aujourd’hui il dit ne même pas s’en souvenir. Je ne comprends pas comment je peux être la seule à souffrir de ça. Peut-être ne voit-il pas les obstacles comme moi ?
J'avoue que cet élément m'intrigue. Ou plutôt, ça m'intrigue que t'en parles (l'honnêteté t'honore !). Peut-être que ce point est juste là "en plus" sur vos difficultés de communication, ou peut-être qu'il est plus lié à la non-exclusivité. Ca peut être significatif, à mon sens (tfaçon le sexe est rarement un truc qui déconne tout seul sans lien avec les gens et l'état de la relation...)
Selon ce que tu jugeras le moins creepy, tu peux soit développer ici pour dire ce que ça peut vouloir dire, soit m'écrire en MP... Ou soit zapper parce que ça c'est pas racontable et qu'on a pas regardé les cochons ensemble, menfin pour qui il me prend lui !
Bref, tu as du grain à moudre !. Bon courage pour la suite.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Elle est non exclusive et veut imposer l'exclusivité ...
Siestacorta
le lundi 31 janvier 2022 à 23h20
Ajout tardif...
Le post initial parle même pas de symétrie poly, mais d'exclusivitéS asymétriques.
Même sur des terrains différents, pas amoureux.
Ça me semble si extrême, comme positionnement, que je me raconte l'histoire différemment. Ta compagne me semble être dans une forme de fuite en avant : pas seulement avec l'histoire actuelle, mais aussi dans ce que tu racontes (dans ton premier post sur ce forum) du passé de votre rencontre puis relation.
Je crois que ce qu'elle fait et t'impose date de bien avant toi. Un passif qui lui donne de la force mais semble aussi la rendre infichue de s'arrêter pour faire le tri.
C'est qu'une interprétation, si c'est à côté tu dis.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Elle est non exclusive et veut imposer l'exclusivité ...
Siestacorta
le lundi 31 janvier 2022 à 15h04
Alors je ne sais plus qui de vous deux a mis le mot "polyamour" sur la situation, mais il convient de rappeler que le polyamour n'est pas une voie à sens unique. A titre personnel, vraiment personnel, je pense que les gens qui peuvent vraiment faire marcher le polyamour sont des gens qui envisagent pour eux de relations multiples parce qu'en amont, ils les ont envisagées comme tout à fait acceptable pour les autres.
Sans pousser jusqu'à cette opinion, il faut quand même admettre que l'inverse, interdire ce qu'on se permet, n'est pas quelque chose de très juste. Mais surtout, ça peut (le pire n'est pas certain) être signe de grosses difficultés pour les dialogues par la suite, on se met encore moins à la place de l'autre. Et c'est pas une question de symétrie "morale" de droits ou d'une symétrie des plannings pour moi, c'est plus que si quelqu'un interdit une possibilité à l'autre, il s'interdit d'y réfléchir de façon constructive, il ne réagit qu'avec des peurs et des impensés.
Enfin, le polyamour c'est pas juste aimer plusieurs personnes. Tout le monde peut vivre ça, sans y mettre ce mot. Mais si on le met, il a un sens, ça signifie qu'on se propose l'un l'autre une forme de relation, pas juste qu'on en a soi-même plusieurs.
Bref, mauvais signe sur son positionnement.
Pourquoi avoir coupé avec ton entourage ? C'est lié à ce qu'elle est socialement ou à des demandes de sa part, ou c'est lié à ta façon de mettre des priorités ?
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Limites à la méchanceté
Siestacorta
le mardi 25 janvier 2022 à 09h57
Nena
J'ai l'impression d'être la psychologue ou la coach du groupe et lorsque j'ai besoin de personnes à mon écoute, 5 minutes après, on change de sujet pour parler d'autres choses. Ma mère m'a dit que je leur servais de poubelle humaine où iels déversent leur mal-être.
Entre autres.
Un petit peu le ventre qui brûle tout de même. Je me sens responsable de ne pas réussir à donner mes limites.
Ben disons qu'on écrit une partie de nos rôles, mais qu'on les écrit pas toujours assez bien pour que ce soit facile de les interpréter.
Je veux dire : tu t'es mise en position d'aider. C'est bien, hein, en soi. Tant que tu peux ! Mais du coup, c'est comme ça que te voient les gens. Et c'est difficile, selon l'histoire entre vous, tes réflexes, leur (éventuel manque de) sensibilité, de faire évoluer ça. Ca doit être possible quand même.
Après, si t'es pas entendue, avant de trouver comment mieux y arriver, va vers d'autres gens. Des gens bénéfiques t'en as sans doute ds ton environnement, et tu peux forcément en trouver...
Si c'est vraiment une situation néfaste pour toi, commence à en construire une autre avec d'autres gens, en prenant compte l'expérience que tu t'es faite.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Limites à la méchanceté
Siestacorta
le lundi 24 janvier 2022 à 17h15
Jack Haddy
En mode poly, j'ai l'impression (100% supposée et probablement très naïve) que (...) si un-e relation rencontre des difficultés, ne risque-je point de m'en éloigner, même inconsciemment, de moins la soigner, d'y mettre moins d'attention et d'énergie? (aspects qui pourraient d'ores et déjà être dilués entre plusieur-e-s). D'un autre côté, un soutien amoindrit de la part d'une relation ne peut-il être compensé par d'autres, du coup?
C'est un risque, surtout si une relation bénéficie de privilèges rigides par rapport à une autre. C'est à dire que parfois, si la relation socle ou primaire a posé de façon assumée qu'elle serait toujours plus importante à protéger que d'autres (il peut y avoir des raisons pour ça, mais ça rend pas les conséquences moins iniques), alors quelqu'un se retrouvera plus facilement négligé.
Toutefois, pour bien nuancer ça, il faut mentionner que si la non-exclusivité dure, l'ensemble des personnes impliquées constituent un petit système. C'est à dire que même si tout le monde n'est pas lié, ce qui abime l'un va impacter les autres, d'une manière ou l'autre. Donc si le polyamour ne s'accompagne pas d'engagements très bienveillants, d'écoute, il se rend plutôt plus vulnérable.
Je dis pas que systemiquement les polys coopèrent mieux, je dis juste que l'egoïsme, quand on se lie à plusieurs personnes peut se révéler désavantageux au final, donc que tout le monde fera pas le choix de se désolidariser dès les premières difficultés.
Discussion : Insécurités everywhere !
Siestacorta
le samedi 22 janvier 2022 à 10h58
Bonjour
Polyèdre
Je savais que Polybase et moi n'étions pas sur la même longueur d'onde dans certains domaines et n'avions pas les mêmes idées, cependant ce n'était pas dramatique pour moi. Il y a deux ans alors que je m'ouvrais de plus en plus au monde et que j'évoluais, j'ai commencé à le trouver malheureusement limitant. Il n'éprouvait pas l'envie de cheminer avec moi vers mes découvertes. Les sentiments sont toujours là pourtant et je n'imagine pas ma vie sans lui. D'autant plus que je suis encore dépendante de lui sur certains domaines.(...)
D'un autre côté, j'ai un groupe d'ami.es que j'aime énormément mais qui me pousse à m'ouvrir à Polygone au détriment de Polybase et de ses insécurités, prétextant qu'il aurait besoin d'un "électrochoc".
Tu as beaucoup parlé de ton évolution à toi, et face à cela, tu pales des limites et des insécurités de Polybase.
Comme souvent dans les témoignages, j'ai l'impression que la relation historique est mentionnée en positif à la fois parce que bien sûr ya un lien d'amour, et quand même un peu comme un impondérable, comme un passage obligé. "Bien sûr je l'aime quand même pour qui me prenez-vous, mais parlons de pourquoi ce qui ne changera bien sûr pas doit bien sûr changer comme je le désire".
Je cherche pas à montrer que les relations historiques soient forcément les victimes d'un poly cruel qui pourrait faire de meilleurs choix. Seulement je te parle à toi qui est ka personne qui va faire des choix et vient parler ici, pas au partenaire qui, de son côté, ne commence pas son questionnement, qui sera très différent.
Je crois que creuser la relation historique et le contexte d'une ouverture à la non-exclusivité permet beaucoup de déterminer de quel ordre sont les changements personnels, autres que le kibézki.
Dire "on ouvre le couple", c'est encore n'avoir rien dit.
Et dire que la relation historique a des "insécurités", même quand c'est aussi certainement un véritable angle à travailler, ça peut avoir le même contenu de préjugé que dire du poly qu'il a des lubies soudaines. C'est résumer et ranger un peu trop ce qui est vécu.
Là, entre "on a toujours été ensemble", "on a plus les mêmes cheminements ", "je reste parce que je ne PEUX pas imaginer d'autre option", tu montres un lien entre ta situation proto-poly et une façon de changer de chemin sans en changer complètement.
Tu veux pas devenir juste amante de Polygone, tu deviens plus globalement quelqu'un de différent de la Polyèdre qui a fait un début de vie avec Polybase.
En parallèle, même si Polybase a vraiment des insecurités, si tu dépends de lui c'est qu'il représente encore des garanties que tu as désirées et demande encore.
Il est certes "limitant", mais c'est sans doute concomitant d'un cadre de vie que tu as choisi, à une époque, et n'envisage pas encore aujourd'hui de remettre en jeu.
Bref, dans cette perspective là - que je ne fais que proposer, si c'est à côté de la plaque prends-le juste comme une occasion de développer mieux les spécificités de ton histoire en retour - les limites de la vie avec Polybase sont ressenties parce que toi, tu voudrais pouvoir faire une grosse évolution de vie (même si ça n'était qu'une question de non-exclusivité, ce dont je doute en te lisant, c'est un gros changement) mais avec de la continuité quand même, donc de la securité - car moins de risques qu'en sautant à pieds joints sur un chemin totalement différent de ton passé, de tes bases ; sans assumer que t'es alors pas forcément la pourvoyeuse d'un "électrochoc" vivifiant, mais peut-etre seulement quelqu'un qui veut changer de vie, et qui pourrait avoir à prendre en charge des conséquences de ces changements, les effets sur ta vie et celle des autres.
Si tu ressens une évolution forte, peut-être que ce chemin là plus difficile au début, sera celui qui te correspondra mieux qu'une évolution progressive et incertaine de limites liées au fait de conserver ta relation avec Polybase.
Si tu réfléchissais à un avenir où tes aspirations se révélaient définitivement incompatibles avec celles de Polybase, peut-être que tu pourrais mettre en regard ses insécurités et les tiennes propres, comprendre que vous êtes deux à pas désirer ou accepter des changements.
Je ne te connais pas en vrai, donc il s'agit pas de te juger même si j'ai un peu l'air de te rentrer dedans, mais de te faire réagir pour voir ce qu'il en sort. Encore une fois, si mon approche est sans intérêt, saisis l'occasion de préciser ce qui en a.
"Cheers", ou quelque chose comme ça.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le PolyAmour c'est pas aussi facile que ça
Siestacorta
le vendredi 21 janvier 2022 à 18h48
Lola63
Merci de la définition d'esseulement. Le vocabulaire ca reste hyper important, et ca me permet de mieux comprendre ce qu'il se passe.
Oui, et c'est intéressant surtout de voir que la solitude c'est très large, et que ça contient aussi pas mal de bon - même le signe qu'on est bien avec quelqu'un sans parler : on est pas isolé de la personne, mais pas ensemble exactement. Et c'est une solitude qui veut dire que ça va. Ben même quand la personne n'est pas là mais reviendra, il peut y avoir cette bonne solitude là.
Après, je souffre parfois de la solitude, mais je vois bien pourquoi c'est pas juste le fait d'être seul chez moi. Parce que je peux souffrir de ça en pleine soirée amicale, ou après une rupture, ou parce qu'il me manque un texto réponse, ou parce que quelqu'un qu'est là me comprend pas.
Lola63
"Je ne suis pas sûr de bien comprendre : tu veux dire que tu crois qu'elle dit ça pour te rassurer mais sans le penser, ou qu'elle le dit sans doute sincèrement mais que tu es tellement dans ta peur que tu ne parviens pas à y accorder de valeur ?"
Je pense que je ne l'entends pas. J'ai l'impression qu'elle me dit ca gentiment et avec amour, mais que c'est impossible. Elle est vraiment sincere, mais j'entends pas.
Tu me remercies beaucoup, donc même si c'est pas mon parcours, je vois que tu as dû toucher aux bienfaits de la gratitude, de se tourner vers quelqu'un, quelque chose, soi-même, et exprimer une gratitude ?
Bon, ben je peux pas t'aider à dénouer tout ça sur un forum, mais essaie quand même ça : tenter, intérieurement et sincèrement, de la remercier de te dire ces mots rassurants. Ça t'aidera peut-être à la croire ?
Lola63
J'ai un coté défaitiste compliqué.
Je connais bien.
Ca a ses bénéfices, mais ça aussi ça parle de qui on est. Je crois pas du tout au positif à tout crin, on se déçoit beaucoup en poussant trop. Mais je crois qu'on peut être assez bienveillant envers soi-même pour se rendre un peu plus consolable :-)
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le PolyAmour c'est pas aussi facile que ça
Siestacorta
le vendredi 21 janvier 2022 à 17h56
Lola63
Si il y a bien un truc ici que j'aime, c'est la faculté des gens ici à s'elever et pouvoir avoir des réponses éclairées et vraiment importantes.
Déja je te remercie pour ça.
De rien, j'aime bien papoter et ça fait du bien à l'estime de soi d'essayer d'aider.
Lola63
mon état général suggère une panique monstre, c'est une fois que je suis rentrée chez moi, profité de mon fils, de mon mari, que je lui ai raconté les grandes lignes...la lumiere s'est éteinte, et j'ai ressenti comme une solitude extreme.Je suis quelqu'un qui a peur de la solitude. Depuis toujours. Peur de grandir seule, mourir seule, bref... Lumière eteinte, le feu du week end passée avec elle, mon mari adorable le soir, et puis pouf. Plus rien, le noir. J'ai eu envie de mourir pendant quelques instants, sans image dans ma tete. Ca parait dramatique et drama tout court, comme si j'exagérais, mais j'essaye de choisir les mots qui me paraissent les plus justes.
Il y a une part très physiologique, déjà. Tu parlais de NRE. C'est pas un concept strictement poly, dans le fond. C'est juste le moment d'une relation où on est à fond.
Et en pratique, en amour, c'est souvent une forme d'ivresse. Donc la personne qu'on aime à ce moment-là, c'est pas juste quelqu'un d'important, c'est un dose de ce bien-être avec elle. Et quand elle est pas accessible, c'est un manque, un sevrage.
Et même si c'est pas que ça, ce petit looping de nos hormones suffit à ouvrir la brèche à plein d'autres émotions et sentiments pénibles. Je veux dire : la solitude et les raisons de la craindre étaient là, mais à ce moment-là, notre cervelle est plus faible et s'en défend moins bien. La bonne nouvelle c'est qu'on va pas toujours sentir ça, et qu'en ayant conscience de la part "mécanique", on peut mieux anticiper. Bien sûr, ya pas que la mécanique du cœur, mais se connaitre comme ça permet de mieux pointer ce sur quoi il y a de toute façon à agir et ce qui passera.
J'ai aussi pensé à quelque chose, quand tu as parlé de solitude alors que tu es en famille.
(D'ailleurs c'est plus un esseulement que de la solitude, si jamais apprendre à différencier les deux permet de pas avoir peur de l'ombre du danger).
Mais j'ai pensé à ce que tu écrivais dans le premier post, la différence entre ta recherche et celle de ton mari.
Je me demandais à quel point tu pouvais confier ce que tu confies ici à ton époux ? Est-ce que tu peux tout raconter sans soucis, ou est-ce qu'il y a des limites dans ce que tu peux communiquer dans cette situation ?
On peut découvrir quelque chose d'intéressant, dans les histoires poly, c'est le soutien de l'amoureux qu'est pas directement concerné dans ce qu'on a vécu ailleurs. Je dis pas que ça suffit à compenser les peines de coeur poly, mais cultiver ça peut aider à regarder notre choix relationnel sous son meilleur angle.
Lola63
Elle, me dit qu'elle aimerait garder cette histoire. Mais en l'écrivant je me rends compte qu'elle me rassure vraiment et que je n'écoute rien.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre : tu veux dire que tu crois qu'elle dit ça pour te rassurer mais sans le penser, ou qu'elle le dit sans doute sincèrement mais que tu es tellement dans ta peur que tu ne parviens pas à y accorder de valeur ?
Lola63
Qu'est ce que je peux en faire ensuite ?
- en parler avec les intéressés. Pas pour leur faire peser ton soucis, mais pour trouver avec lui et elle des façons d'agir (message, prises de rendez-vous, projet, façon de vous parler) qui te soutiennent.
- travailler sur cette peur de la solitude. J'ai pensé "peur de l'abandon", mais j'avoue que ce serait sans doute un peu trop vite dit... Donc je sais pas en quelles approches de travail sur soi tu saurais croire assez pour les entamer (psychothérapie, méditation, écriture, whatever works), mais ce que tu as ressenti est une expérience qui peut t'aider à mieux te connaitre, à soigner les parts qui souffrent en plus de prendre soin des relations.
C'est du taf. Mais tfaçon, polyamour ou pas, si on refuse de le faire ça nous retombe sur la tronche...
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le PolyAmour c'est pas aussi facile que ça
Siestacorta
le vendredi 21 janvier 2022 à 16h39
Bonjour Lola.
Je vois quatre aspects que tu peux regarder.
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La vie amoureuse
Une vie amoureuse, quelle que soit la forme, exclusive ou non, c'est la possibilité de rupture. Oui, en PA, on multiplie aussi les possibilités de rupture, nécessairement. Donc c'est encore plus nécessaire de se faire une philosophie sur ce point...
Le relatif avantage du PA, c'est qu'on peut y apprendre que les relations peuvent être multiple dans leurs formes... Et même au cours d'une même relation. Je veux dire, toute expérience amoureuse t'apprend ça, mais forcément, on va en vivre plus. Et apprendre que les formes changent sans mettre fin à l'histoire, ça veut dire aussi qu'on peut garder du sentiment et parfois du lien, différemment que dans une rupture mono. Ya plus d'opportunités pour se rendre compte que c'est pas La Fin du Monde. Bon c'est pas toujours vrai, juste un peu plus vrai.
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La monogamie, par le partenaire, par nous
La monogamie c'est le modèle social par défaut. Tu dis que ton amoureuse pourrait te quitter parce qu'elle rencontrera plus une personne exclusive qu'une poly. C'est vrai, quoi qu'on peut pas parier sur ce que lui apporte votre expérience. Mais c'est aussi notre expérience de la monogamie, intégrée, qui peut donner du drama à cette perspective. Je dis pas que c'est pas raisonnable de craindre les effets de la perspective monogame, mais disons qu'être capable de se raconter à soi d'autres histoires que l'escalator relationnel, c'est aussi être un peu mieux capable de l'écrire avec quelqu'un.
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Ce que ton amoureuse te montre et dit
Tu dis que tu te rends compte de la difficulté du PA. Comme je t'ai dit plus haut, c'est peut-être un bien d'intégrer que les ruptures peuvent arriver. C'est un apprentissage, et on se fatigue moins quand on essaie pas de lutter par anticipation contre des évènements qui ne nous demandent pas vraiment notre avis pour arriver.
Mais d'où vient, en pratique, cette réalisation ? Quand t'es tu faite cette réflexion, en réponse à quel évènement ?
Quand tu dis qu'elle trouvera quelqu'un... que dit-elle elle de l'exclusivité, du PA, de votre relation, de ses sentiments ? Que montre-t-elle ? Sur quoi tu te bases pour anticiper, à part les options mono et poly ?
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Ce que tu crains toi
Enfin, les rencontres, dès qu'elles impliquent un peu de sentiment, nous font réagir indépendamment de ce qui se passe vraiment. On réagit avec notre grille de lecture, notre expérience des liens. Une rencontre nous fait refaire notre parcours sentimental. On revisite surtout les rapports aux liens humains qui étaient déjà des problèmes avant, dont notre vie de maintenant nous préservait jusqu'ici.
Donc un des enjeux, c'est de comprendre à quoi ça fait écho pour toi, cette relation. Dans ton rapport à l'amour, dans ton lien à des femmes dans ta vie, dans l'histoire de ton couple. Pas en quoi ça ressemble vraiment, mais plutôt quels sentiments tu as déjà ressenti et quand, et avec qui.
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Voilà, c'est peut-être un peu théorique, mais si ça te donne du grain à moudre, c'est déjà ça.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Pas le moral
Siestacorta
le vendredi 21 janvier 2022 à 00h12
C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule, a dit Pierre Dac.
Sans connaître internet !
Meilleur lendemain à toi
Discussion : Pas le moral
Siestacorta
le jeudi 20 janvier 2022 à 21h45
Je suis pas bon en blagues.
Mais sait-on jamais, si ça peut donner un sourire
Discussion : Attirance pour le meilleur ami de mon copain
Siestacorta
le jeudi 20 janvier 2022 à 12h43
Lea691
Est ce malsain de ressentir tous ça ? Est ce normal ? Est ce que je devrais en parler avec Vincent ? Avec Hugo ? Aux deux ? Ou alors juste attendre que ça passe ? Est ce que je me voile la face et qu'en faite je suis amoureuse des deux ?
Ben malsain de fantasmer et d'avoir des sentiments, non. Pour le moment c'est entre toi et toi. Et le fait même que tu cherches à exprimer ça, c'est plutôt sain.
En parler... Comme je tentais de l'indiquer dans ma première réponse, déclarer cela dans un cadre qui suit la norme sociale par défaut, monogame, c'est hélas pas indifférent. Ce que je conseillerai peut-être, c'est de faire le point entre est-ce que tu en parlerais seulement pour voir ce que ça fait d'en parler, ou est-ce que tu as vraiment des besoins en tête, c'est à dire que même ne pas en parler changerait profondément quelque chose quand même.
Est-ce que ne pas le dire en t'y étant engagée fera que tu auras une rancune bizarre envers Vincent une envie d'esquiver Hugo ?
Es-tu amoureuse des deux...Et pourquoi commence-t-on à éprouver des sentiments plus intéressés que d'autres... c'est pas évident. Là comme ça au jugé, je me dis que tu es jeune, que ton histoire "sérieuse" déjà engagée tôt et ton mode de vie actuel (études, I guess) laisse beaucoup de place à d'autres envies, d'exploration libre ou dans le cadre rassurant de ta tête et de quelqu'un de "connu". Tu continues à vivre, et c'est encore moins inattendu à ton encore jeune âge que pour d'autres personnes en couple.
Derrière cette situation, il y a une expérience amoureuse encore courte.
Autre petit élément : peut-être à tort, j'ai pensé à la cristallisation (concept pas approuvé par la médecine, hein, juste qu'avec l'expérience, ça a du sens). Je sais pas si ça te parlera. Stendhal parle d'un ressenti d'homme pour une femme, mais c'est largement inversable.
Bon, sinon, un sentiment plus personnel et donc avec potentiellement plus de moraline dedans, c'est que je trouve que le coup du meilleur ami du partenaire, c'est à la fois naturel comme occasion de rencontre et plus sensible encore qu'ailleurs ("kwa ??? avec MON MEILLEUR AMIIII ???").
Donc la encore, très personnellement, c'est moins sur tes sentiments que sur leur capacité à tous deux à gérer ça que je vois des questions à poser pour voir si c'est envisageable.
Et encore une dose de moraline après ça : faites pas ça dans son dos sur le mode "on a craqué, on pouvait pas se retenir". Tu as déjà réfléchi, ce qui pourrait arriver ne te prendra pas par surprise.
Voilà, c'est des éléments et des questions, tu prends ce que tu veux !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Attirance pour le meilleur ami de mon copain
Siestacorta
le jeudi 20 janvier 2022 à 12h03
Bonjour @Lea691,
je vais commencer par te féliciter de te poser toutes ces questions avant les faits :-)
Si tu parcours le forum, tu verras que dans une grosse partie des témoignages, quelqu'un a foncé et voulu se poser l'étiquette "je suis poly - chat perché !" après coup. Et bon, c'est généralement des difficultés supplémentaires.
En te lisant, j'ai pas de réponse toute faite, mais plutôt des suppléments de questionnements.
- tu insistes sur "je ne suis pas amoureuse du meilleur ami", "pas de romance"... Bon. C'est peut-être un aspect concret des choses ou peut-être un moment de cette situation.... Ne te le répète pas. Une rencontre non-exclusive est une rencontre comme une autre, on ne peut pas prédire ce qu'elle engendrera comme sentiments.
- ceci dit oui, beaucoup de poly considèrent que quelque chose qui n'est pas de la romance peut aussi être une relation. Donc amour-amour ou autre chose, la situation n'est pas si différente. Mais ça aussi, il faudra en parler.
- le polyamour, c'est à dire ici la non-exclusivité dans le cadre de relation, c'est moins une possibilité qu'on se donne à soi qu'une possibilité qu'on donne aux autres comme à soi. Vous n'en êtes pas là, mais je pose ça pour souligner à quel point ouvrir cette porte là c'est poser plein de questions à plusieurs personnes, pas seulement à soi.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Comment réagir face au manque de communication ?
Siestacorta
le mercredi 19 janvier 2022 à 14h17
Bonjour @Doub,
j'ai comme toi beaucoup d'anxiété, de perplexité, de fatigue et parfois de colère face au refus de communiquer et aux non-dits trop assumés.
J'essaie de me lier avec des gens qui se prêtent à ce genre de dialogues un peu clairs, mais... on aime pas que par ça, et les gens qui changent leurs fonctionnements pour nous sont pas assez majoritaires pour qu'on puisse compter que ça arrive facilement.
Ca nous empêche pas de faire nos efforts à nous, bien sûr. Il y aura forcément plus d'infos partagées si ya au moins un des deux qui tente de le faire et offre régulièrement à l'autre des occasions de le faire.
Mais il y a un autre aspect : faire le tri entre les informations dont on a besoin et le besoin de toutes les infos tout le temps.
Comme anxieux, idéalement, je veux toutes les infos disponibles tout le temps, et je vois moi-même ce qui compte.
Mais en fait, si je demande tout le temps de l'info, je participe à mon stress, à celui des autres e au final à des situations où l'autre a peur de communiquer, : comme j'ai mis l'enjeu de la transparence partout, ça finit par faire une de ces règles qui se transgresse tellement facilement qu'on peut la supposer mal pensée.
Donc avant de pouvoir espérer que les gens communiquent de leur mieux, on doit aussi être capable de leur dire quand c'est indispensable et, nous savoir quand, bon, au fond, si telle info nous est pas dite spontanément ça changera pas grand chose... Par exemple, être capable de faire la différence entre savoir si des partenaires nous protègent de MST et s'ils font l'amour avec ou sans lumière, histoire de mettre des sabots dans un plat fragile (mais évidemment plein d'autres domaines sont acceptables).
Et entre ces deux infos, il y a plein de choses plus ou moins importantes à savoir.
Bref...
Si tout dire tout le temps est la preuve qu'on peut faire confiance, il y a quelqu'un qui est tout le temps à l'épreuve. Et si c'est notre confiance qui est en permanence à l'épreuve, il faut savoir quand ça ne dépend pas du partenaire, mais de notre capacité à garder confiance sur l'essentiel, de ce qu'on peut faire soi pour que la relation fonctionne plus sur ce qui compte que sur tout ce qui peut compter pour nous.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Entre compersion et destruction ...
Siestacorta
le mercredi 19 janvier 2022 à 09h28
Cmoi31
Comment réussir à resserrer cette plage d'émotion ? Comment valider cette acceptation sans en souffrir ? Comment stabilisé les choses émotionnellement ? Comment éviter l'ascenseur émotionnel qui me pousse à lui/leur faire du mal ?
Il y a deux aspects à ces émotions pénibles
- elles sont une alerte sur la différence entre ce que tu crois, ce que tu cherches et ce que tu vis.
- elles sont une douleur.
Donc d'un côté tu dois trouver un moyen de mettre en mots les peurs, pas pour dire que le pire va arriver, mais pour pouvoir, face aux réponses de ta compagne et éventuellement de son autre amoureux, te représenter une réalité complète. Elle peut être meilleure que ce tu crains ou non... mais au moins ce que tu décideras ça sera pas juste à partir d'un désordre intérieur, mais d'une compréhension.
De l'autre côté, faut pas laisser les émotions faire tourner l'esprit en rond. Il s'agit pas de les chasser du tout, mais de se mettre en état pour faire autre chose que les subir.
Donc je te propose deux méthodes :
- l'accueil de l'émotion (illustré en BD). En gros, il s'agit de regarder l'émotion par ses effets physiques sur toi (où tu ressens ce que tu ressens), pour que le système d'alerte arrête de hurler que tu ne fais pas ce qu'il faut. Bon, les 4 cases sur "le point karaté" me parlent pas du tout, mais le reste, j'ai expérimenté, et je m'en sers encore régulièrement avec succès. J'ai l'anxiété facile, pour tout et rien, et prendre ce temps là m'aide vraiment à faire un premier tri entre le mauvais trip et le moment présent sans surcharge.
- la cohérence cardiaque, je te conseille les foncionnalités gratuites de l'appli Kardia. Il s'agit tout bêtement de respirer régulièrement, en suivant des vibrations (et ou des sons et ou des lumières) du téléphone. Tu peux entrer dans la pratique quotidienne, 3 exercices de 5 mn par jour, et/ou utiliser les réglages de "relaxation" pendant une dizaine de minutes. Pousse pas tes inspirations à fond, hein, laisse les se calmer.
Moi, mon réglage relaxation (9mn à 4,25, tu verras sur l'appli) me fait toujours l'effet d'avoir pris un genre de bonne douche mentale, délassante et impactante sur l'humeur.
Alors, ça, c'est juste des outils pour passer des caps difficiles sans être seulement guidé par du stress.
Ca veut pas dire du tout que le plus gros du travail ne sera pas à faire entre toi et ta partenaire. Toi en écoutant bien ce que tu veux et ce qu'elle fait et là où c'est compatible, elle en écoutant bien ce que tu lui dis et en trouvant avec toi des modalités... toi tu peux faire avec toi, mais typiquement, la personne qui amène les changement doit fournir un travail des plus conséquents pour que cette vie convienne aux personnes concernées, elle doit pas juste dire "ah bah c'est comme ça maintenant, qui m'aime me suive" et s'attendre à ce que ça passe tout seul.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.