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Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?
Siestacorta
le vendredi 16 décembre 2022 à 16h38
Alinea7
Je sens de la souffrance dans ton post, celle de ne pas avoir de contrôle sur le succès ou l'échec de la démarche de rencontrer quelqu'un, comme s'il devait y avoir une recette spéciale qui garantirait le résultat, pour tout le monde, à tous les coups. Ce serait bien, mais la vie n'est pas (encore) devenu un supermarché dans tous les domaines.
C'est dur de se sentir impuissant.
(...)
Le contexte de rencontrer quelqu'un est complètement différent quand on a une démarche de colère par rapport à un dû ou un manque, ou d'exploration de la réalité et ce qu'elle offre.
Finalement, je t'invite à changer de démarche.
(..)
Et je te souhaite bon courage. Je sais ce que c'est d'être coincé dans ce type de souffrance.
@Alinea7 , je sais pas si tu touches réellement à la motivation d'Avant-gout... Blessure narcissique peut-être, mais c'est pas de la réussite de sa séduction dont il doute.
Avant_gout
comme je l’expliquais dans mon exposé et en toute modestie, sans être un grand séducteur ou playboy, je ne rencontre aucune difficulté à trouver les partenaires qui me plaisent (polyamoureuses ou pas). Je suis par ailleurs parfaitement socialisé, j’appartiens à une troupe de théâtre, je joue d’un instrument dans un orchestre amateur, je suis parent, j’ai des collègues et une multitude d’amis d’enfance comme nous tous ou presque je présume !
Je dirais, en prêtant attention au thème des mensonges dans ses posts, qu'il a plutôt un passif avec ce point, et que c'est sur ça qu'il n'est pas en paix (et peu d'entre nous le sommes).
Le fait qu'on tente de polyaimer avec un besoin d'une honnêteté qu'il n'a pas pu, dans son expérience personnelle (avant celle numérique, non-concluante par ailleurs) pourrait trop dissoner avec ce qu'il ressent.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?
Siestacorta
le vendredi 16 décembre 2022 à 13h34
Aki
@Avant_gout : Si je puis me permettre, ta façon de t'exprimer sent le trollage à plein nez et je suis surpris qu'autant de gens tombent dans le panneau.
En fait, je décide de répondre plus selon l'ambiance du fil et du lieu de parole qu'en fonction de ce que je peux craindre de l'intention de quelqu'un qui fait une intervention. En répondant à quelqu'un qui ne donnera aucune place aux arguments qui ne confirment pas son jugement, on s'adresse, tout comme lui, plutôt aux autres.
Donc : on peut souligner quand la bonne foi peut être remise en cause, c'est même parfois nécessaire pour le contexte. Mais je crois que répondre en plus avec des points utiles n'est pas perdu pour tout le monde. C'est au moment où le ton de l'échange rend tout argument inaudible que renoncer à répondre me semble le plus compréhensible.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?
Siestacorta
le vendredi 16 décembre 2022 à 11h53
Avant_gout
Je me suis livré à une petite et très simple expérience que peut-être certains d’entre vous ont déjà tentée ? Dans le cas contraire, chacun pourra essayer, et vous verrez à quel point ce petit exercice est selon moi extrêmement révélateur, voir édifiant !
(...)
Donc voilà, je suis un homme polyamoureux et je recherche des partenaires polyamoureuses, je me suis donc rendu notre site rose/bleu favori connu de longue date. Comme tous sites de rencontres, on y trouve bien plus d’hommes que de femmes (jusque-là pas de surprise), mais j’avais le sentiment que dans le cadre des relations polyamoureuses, l’écart quantitatif hommes/femmes était plus important. C’est pourquoi afin de le confirmer ou pas, et d’essayer d’en mesurer l’importance, j’ai créé un profil de femme polyamoureuse (photo de dos sans visage), de mon âge, en parallèle j’ai supprimé mon propre profile et l’ai recréé avec de nouvelles photos et les mêmes critères afin de remettre les « compteurs à zéro ». Le résultat de ce petit comparatif vous le connaissez déjà, mais vous n’en soupçonnez surement pas l’importance je pense. Après 40 minutes le profile de femme était saturé à 99 likes (ils ne sont plus comptabilisés au-delà et c’était un matin de semaine, loin de l’« heure de pointe »), alors qu’après deux semaines le profil masculin plafonnait péniblement à 15 likes ! (Dont il n’a pas bougé depuis plus d’un mois).
(...)
je crois que nous pouvons facilement et sans risque, conclure et estimer qu’il y a au bas mot plusieurs dizaines d’hommes polyamoureux pour une seule femme polyamoureuse !
Quand on tente d'éclairer une situation, on la compare à une situation "témoin", c'est à dire où on a enlevé l'élément qu'on souhaite explorer.
Donc pour que ton expérience ait un début de sens (sic), pour observer ce que tu veux observer, il faudrait que tu tentes parallèlement la même avec des profils monos.
Et tu vas voir, tu auras une disproportion de taux de réponse tout à fait comparable (tu serais pas le premier à tente : fais un profil féminin mono presque vide, et compare avec un le même masculin, ça aussi ça dit des choses).
Donc la conclusion serait que le polyamour n'a pas tellement importé dans l'expérience.
Mais bon, ya tellement d'autres choses qui auront joué, qui font que rechercher la relation comme homme ou femme c'est déjà pas la même chose, et que les sites d'annonces augmentent ces différences, et ajoutent leur propre cadre, ce que tu cherches, ce que les gens cherches, ce que tu t'attends à trouver...
Si les gens t'ont répondu à côté de ton propos, c'est que ce que je viens de te dire est plus ou moins intégré. Donc on se demande facilement pourquoi toi tu te retrouves avec une conclusion très biaisée, d'où tu pars pour que ce que toi tu perçois te travaille comme ça.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?
Siestacorta
le vendredi 16 décembre 2022 à 11h37
Avant_gout
Le polyamour est-il objectivement viable ?
artichaut
Non.
Pour nuancer : pas plus ni moins que l'exclusivité réelle, ni que la monogamie avec marges restreintes (mensonges ou sexualité séparée des sentiments).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Pourquoi rencontrer les métamours ?
Siestacorta
le jeudi 15 décembre 2022 à 23h52
Sinon, comme argument pro-rencontre, ça peu soulager notre pivot d'une culpabilité . Ça peut même lui donner pas mal de joie...
Encore une fois, il s'agît pas d'en faire une contrainte sacrificielle, mais si on peut offrir ça à quelqu'un qu'en a envie, si c'est déjà cordial, si ya pas trop de contrôle caché chez l'un ou l'autre, alors c'est un potentiel savoir-bon-vivre.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Pourquoi rencontrer les métamours ?
Siestacorta
le jeudi 15 décembre 2022 à 21h55
Pour dire les choses simplement, les raisons que je trouve importantes :
- construire de la confiance, c'est plus facile si on essaie de se connaître un peu
- s'ignorer et s'éviter, c'est pas que c'est forcément néfaste, mais si c'est la seule option qu'on se donne, ça peut compliquer des tas de moments ("j'attend qu'il/elle soit parti.e au troquet d'en face ? Ah, il/elle reste une heure de plus finalement...?").
Sur la durée, ça peut un peu faire penser à la belle-famille dans un mariage. C'est possible que le courant passe pas top ; mais faire un minimum de compromis c'est intégrer qu'on a pas le choix de dire que le métamour comptera pas en pratique dans notre vie - puisque c'est pas vrai.
Après, @Topper me semble toucher juste, en faire une injonction de bonne entente, ça peut avoir l'effet inverse de celui souhaité.
Je crois que le polyamour est beaucoup une question d'intimités, ça peut ni être une citadelle ni un moulin.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le mardi 06 décembre 2022 à 11h55
artichaut
Je pense que métaphoriquement la rivière pour moi, c'est le lit de la sexualité et les larmes de l'aaamour.
Je mentionnais la devinette logique plutôt pour dire que ménager chèvre et choux, faire des compromis qui permettent de pas laisser des choses importantes derrière soi, ça arrive. On peut faire certains choix, mais une vie bien remplie a tendance à t'en présenter tant d'occasions que certaines règles de vie me semblent, parfois, être plus des rejets de vie.
Mais si on veut voir dans le passage de la rivière une métaphore d'entrée en relation suite à séduction, je crois que tu peux déconstruire les attentes amatonormatives (dont, romantiques, hétéros, sexuelles...) sans considérer comme problématiques les élans, sentiments, attirances qu'elles accompagnent.
Souvent, on se bute à l'argument "la jalousie c'est dans les tripes" ou "je peux pas m'empêcher de ceci-celà parce que je l'aimeuh".
Et crois-moi, ça me gave sans doute autant que toi. Mais pas parce que j'ai une alternative relationnelle bénéfique, raisonnée, altruiste qui devrait être évidente une fois posée. Je suis agacé d'être dans un questionnement minoritaire qui aura du mal à être entendu dans un déluge propagandiste rose-bonbon, et que mes recherches puissent être récupérées pour faire des variations des mêmes conneries. Mais j'ai pas de concept-médicament contre l'égoïsme sentimental, mais je ne crois pas qu'on doive ni puisse abolir les sentiments, attachements... et les tensions qui les accompagnent. Il faut être éthique avec eux dans le paysages. Et je crois, comme je le dis plus haut, que tout intoxicants et sensibilisants à l'égoïsme qu'ils soient, ils sont aussi des moteurs de rencontre et de compréhension de l'autre.
Dans d'autres fils, l'amitié semble préférée à l'Hamour, comme cadre. Oui, mais même comme ça, j'ai vu les gens se faire de la peine avec leurs attachements, et cherchant à dire qui avait un tort dans l'histoire, qui avait été égoïste. Qui ? Le genre de personne imparfaite à qui on s'attache. Le discours amatonormatif appuie sans doute, en les légitimant, des rapports de force malvenus quand on aime et a priori souhaite le bien de l'autre.
On peut se souhaiter des approches qui nous préservent, mais les rencontres et la séduction comme premier contact sont des co-constructions de relation. Imaginer un cadre, ou un mode d'emploi alternatif qui précèderait la découverte et la relation, ça peut être aussi une façon de pas vouloir être atteint par l'autre, protéger aussi l'autre d'être atteints par ces sales sentiments qui gâchent tout. En refusant une norme sociale, refuser aussi que les incertitudes sentimentales et individuelles nous atteignent, nous contraignent, et parfois nous fassent du mal. Que ce soit pas une question de bien-vivre en commun, mais juste avec l'autre et l'effet qu'il nous fait.
Pour moi, un ami compte, mais certains effets ne tiennent pas de ça. La forme de la relation aidera, mais son fond gardera une part d'instabilité...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le lundi 05 décembre 2022 à 23h08
bidibidibidi
Mettre une chemise me transforme pas en quelqu'un de méconnaissable. Et mettre un jogging ne transforme pas radicalement Lili-Lutine. C'est juste une facette de notre personnalité que nous mettons en avant, avec les messages qui vont avec : je me suis fait beau pour toi, je veux que tu m'acceptes tel que je suis.
On s'apprivoise en vivant l'attirance.
Après, @artichaut parle de longues conversations où on se met en confiance, et pour être honnête c'est assez proche de ce que je fais.
Mais même si c'est pour donner plus de substance que de surface, au fond ya une intention de plaire, des envies de bien faire... c'est de la séduction, parce que c'est quand même avec mes qualités et la joie de plaire quand ça marche.
Je me sens pas au-dessus de mes désirs de plaire, quoi - et pas de ceux des autres gens. J'en fais pas des boussoles à relations, mais de l'amadou pour le feu, ça peut. D'autant qu'en vrai, choisir de pas écouter ses émotions, dont le désir de plaire, c'est pas à la portée de tous, pas tout le temps. Je trouve plutôt honnête de savoir que ça joue, en moi comme chez les autres, de l'admettre. C'est ce qu'on fait de cette compréhension qui peut être manipulatoire, pas d'accepter de vivre ces situations.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le lundi 05 décembre 2022 à 21h09
artichaut
Je trouve quand même que tu joue avec les mots (ou les concepts), limite que tu ménage la chèvre et le chou.
Je mets du jeu entre les mots, mais c'est pas gratuit, je crois vraiment pointer quelque chose que je vis, et que d'autres doivent assez probablement ressentir également.
artichaut
Car se montrer/voir un peu plus beau, me semble un mouvement inverse de celui de poser ses difficultés par le passé avec les autres, etc (à moins que tu cherches à séduire une féministe !).
Non, parce que les qualités qu'on valorise à ce moment-là, on les invente pas : ce sont seulement les nôtres qui remontent à la surface avec quelqu'un qui nous a pas encore casé dans l'image qu'il se fait de nous, donc qui nous laisse un peu plus de chances que celles qu'on avait avant. Et parler de ses difficultés, c'est aussi montrer une qualité. C'est pas la séduction superficielle, c'est l'effort d'être un soi meilleur à ce moment-là, important, d'une rencontre qu'on a envie de bien vivre.
Je crois que c'est aussi partiellement pour ça que certains sont accros à la séduction et se lassent après, parce que la continuité entre ce boost et la suite demande autre chose qu'un savoir-faire. Je dis ici que ce moment un peu étonnant et ses enjeux, avec l'attirance, motivent un effort. S'il est programmé pour n'être que de surface, il ne mène à rien, ou rien de bon, évidemment. S'il est une expérience stimulante liée à l'histoire de la rencontre, alors oui, on peut espérer que ce mieux ne sonne pas creux.
Je dis aussi que vouloir à tout prix rester soi, sans que la rencontre soit plus chargée en plaisir, tensions, efforts, c'est en partie refuser de se laisser emporter par d'autres forces que notre inertie. Ne rester que soi.
Vu que je lutte (et perd) beaucoup avec ce goût conservateur de soi face aux chocs des rencontres, je peux t'assurer que l'enjeu de ce rappel pratique existe, et que le refuser d'emblée peut être assez enfermant.
Donc pour moi, se montrer sous son meilleur jour... c'est quand même son meilleur jour, peut-être une intention mais pas une illusion. Donc pousser un peu ses qualités sans pour autant cacher ses failles et défauts, ça reste un peu plus fort que le naturel et quotidien, mais ce n'est pas du faux.
Et oui, la chèvre et le choux, faut faire des efforts pour leur faire traverser la rivière ensemble, parce qu'on a les deux sur les bras, que faire le tri au clavier et le faire au comptoir c'est différent.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le lundi 05 décembre 2022 à 18h24
La question d'origine est plutôt intéressante : peut-on séduire avec éthique ?
Transparents maniaques ou compulsifs comme beaucoup de poly le sommes, et étant donnée la partie biographique du fil, je trouve une bonne partie des réticences que je lis ici prévisibles.
Je vais commencer par préciser que juger "dans l'absolu" les gens sur ce moment-là d'une rencontre amoureuse, ça peut nous aveugler sur les caractères, le côté un peu chaotique des esprits et des rencontres.
Donc j'ai souvent besoin de connaitre des éléments précis pour savoir quoi dire sur telle ou telle situation.
Là on parle de nos intentions, et de règles de vie qu'on se donne. J'ai tendance à pointer très précisément là où une choix sera potentiellement au détriment d'un autre, avec une grille de lecture qu'on partage ici plus ou moins. Mais ça s'arrête là, c'est rare que je me sente capable de dire "c'est mal de faire ça" et "cette personne qui fait ça n'est en général pas fiable, puisqu'elle séduit".
Bien que très maldoué en séduction comme beaucoup d'entre vous, justement pas à l'aise avec un certains nombre de non-dits et d'impensés de ces situations, je peux voir un cadre où cette mise en valeur de soi dans le but d'obtenir quelque chose n'est pas contraire à toute forme d'éthique.
En séduction, on fait un certain nombre d'efforts supplémentaires. Et bien que dans beaucoup de cas, cela puisse vouloir dire cacher des défauts, montrer des qualités qu'on a pas, ça peut pourtant aussi être quelque chose de vertueux.
Si l'attirance et l'attachement envers de nouvelles personnes sont des occasions pour nous de nous intéresser à quelque chose d'autre que notre nombril, et donc potentiellement devenir meilleurs par et pour l'autre, alors ce qu'on fait de plus pendant la séduction c'est un reflet de ces espoirs d'apprentissage.
Plus narcissiquement, ce moment de la rencontre nous fait, juste par la nouveauté, nous voir un peu plus beau dans le regard de quelqu'un, et offrira peut-être plus tard une occasion de trouver dans ce reflet la motivation d'y ressembler un peu plus.
Bref, je maintiens que nos élans et efforts, même utilitaires sur le moment, sont partiellement des manifestations d'un mouvement qu'on fait vers quelqu'un d'autre. Et si on aspire à devenir un peu moins con que celui qu'on était avant la rencontre, alors cela peut rentrer en compte dans ce côté un peu "plus beau que d'habitude".
Après, ça empêche pas d'être honnête en répondant à l'autre, en abordant les aspects de soi qui ont pu poser des difficultés par le passé, les responsabilités qu'on prend de soi à soi, pas trop en promettre et s'en laisser promettre... Bref, que la séduction soit pas carrément une barrière délibérée à la réalité.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?
Siestacorta
le lundi 05 décembre 2022 à 13h33
La compersion est une émotion ou un sentiment. L'amour un autre sentiment.
Et le mélange avec tout ce qu'on peut avoir dans le crâne peut se faire, on peut donc ressentir beaucoup avant que la compersion s'exprime et compte dans nos rapports aux métamours et aux amours.
Autrement dit : la compersion et l'amour ne sont pas des garanties d'un fort altruisme. Ils lui y ouvrent un accès, dans les bonnes circonstances, ce qui est déjà beaucoup.
Mais pour aimer les gens tels qu'ils sont, je tente de pas trop durement critériser leur éthique.
J'espère qu'ils en aient une, et je m'écarte quand j'estime finalement que mon empathie se paiera trop cher.
Mais ce qui nous laisse plus centrés sur nous-mêmes qu'ouverts, c'est pas un truc si solide.
En revanche, en positif, une compersion est pour moi un bon indice de compréhension, plutôt que de valeur ou validité de la relation (pire : de la personne).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le lundi 05 décembre 2022 à 11h13
LeGrandStyle
j'ai commencé une relation sur une base non éthique, c.a.d. en omettant intentionnellement mes autres relations. J'en suis amoureux et rêve également de faire évoluer la relation sur plusieurs années, il est intéressant d'observer que l'illusion s’opère dans les deux sens.
Ce n'est pas le même mensonge que celui qui me faisait réfléchir jusqu'ici.
Je relis ton premier post, et effectivement, tu parles de maintenir le flou sur tes relations. Avec le terme "philosophie" que tu emploies, j'avais interprété ton questionnement comme théorique.
Mais cacher des faits est encore plus casse-gueule que de cacher des attentes relationnelles.
Quand tu dis que l'illusion s'opère dans les deux sens...
- tu lui donnes l'illusion de monogamie
- et elle te donne quelle illusion, elle ? Parce que toi tu sais bien que tu as une autre vie ?
Ce que tu veux dire, c'est que c'est toi qui veux te faire croire à un avenir, en essayant de le lui faire y croire ?
Si c'est le cas... ton illusion dépend complètement de l'honnêteté que tu auras envers toi.
Ton sentiment amoureux enrobe ça de bons ressentis, et je comprends bien que ça se lâche pas comme ça, mais dès que les choses seront connues, l'histoire que tu es en train de construire sera pas "j'étais si amoureux que j'y ai cru" mais "tu es venu vers moi en sachant très bien ce que je voulais et où tu en étais, avec une relation déjà en cours".
Parce que ce fait, que tu as déjà une relation, rend d'autres interprétations moins justes.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Accepter les relations potentielles de l'autre sans que ce soit destructeur
Siestacorta
le jeudi 01 décembre 2022 à 13h04
Bonjour Romgal.
26 ans, c'est ton âge ?
Je ne comprends pas tout à fait : tu ne souhaites pas de couple, elle fait des rencontres.
Quand tu dis que ses sentiments ont changé : dans quelle direction ?
Discussion : Séduction éthique
Siestacorta
le mercredi 30 novembre 2022 à 09h57
Jack Haddy
Si le rapport est consenti, il est consenti. L'argument de ne pas être au courant qu'un des chiots de la grand-mère du cousin n'avait que trois pattes ne change rien au consentement à l'acte lui-même.
.
Je souhaite nuancer, avec la métaphore assez connue de la tasse de thé.
Je cite un résumé sur une page sur le thème, qui lie aussi vers la vidéo.
le consentement à la tasse de thé
On remet les choses au clair en comparant le consentement sexuel avec une tasse de thé.Pour résumer, prenons Jean-Michel et Josette. Plusieurs cas de figures s’offrent à eux :
- Josette boirait bien une tasse de thé. Hop, Jean-Michel lui en prépare et ils boivent leur thé ensemble sans problème.
- Josette ne sait pas trop si elle a envie de thé ou pas. Elle hésite. Jean-Michel en prépare et, même si les indécises l’énervent beaucoup, il ne la force pas à boire et lui laisse le choix. Ou alors il n’en prépare pas et puis tant pis pour elle.
- Josette n’a pas envie de thé. Elle préfère le café. Et puis de toute façon, elle n’a pas soif. Alors là, évidemment, Jean-Michel ne lui prépare pas de thé. Ou alors il se prépare son thé pour lui tout seul mais il ne force surtout pas Josette à en boire. Et il ne l’insulte pas non plus parce qu’elle ne veut pas de thé. Chacun fait comme il veut !
- Oh, et si Jean-Michel a envie de boire un thé avec Josette, mais que d’un coup, il n’a plus trop envie, elle n’a pas le droit de le forcer à finir sa tasse. C’est comme ça, Jean-Michel a le droit de changer d’avis.
- Et ce n’est pas parce que Jean-Michel et Josette ont déjà bu un thé ensemble qu’ils doivent forcément recommencer. Chacun fait comme il veut, on peut boire du thé ensemble une fois, dix fois ou toute la vie !
- Une dernière chose très importante : si Jean-Michel a trop picolé et qu’il est inconscient, il n’a vraiment pas envie d’une tasse de thé. Ca ne sert à rien de lui poser la question, il ne l’entendra même pas. Alors ne parlons même pas du fait de le forcer à en boire. Ca serait ridicule, non ?Tout ça paraît plutôt évident, n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce que ce n’est pas pareil avec le sexe ?
Dit autrement, vérifier le consentement se fait pas qu'une seule fois, puis plus, puisqu'il y a des raisons de ne pas redire oui.
Je suppose que ça t'est évident, mais du coup, ça aussi c'est une question de consentement éclairé, parce que ça suppose qu'on puisse vérifier et qu'on puisse répondre.
Et il y a un enjeu dans le fait de considérer que le "oui" peut être remis en cause. D'abord parce que c'est un biais psychologique, dire non après avoir dit oui est plus difficile (on demande l'heure avant de demander un service ou des sous, ça marche plus que si on demande les sous directement), et ensuite parce que communiquer sur ces changements d'avis sera moins une charge pour la personne qui refuse si la personne qui demande présente et renouvelle, la possibilité du "non" sans conflit, malentendu...
Bref, l'éclairage est pas seulement constitué seulement d'info complexes, mais aussi d'une garantie de pouvoir communiquer. Et je crois que s'il s'agissait juste d'avoir une langue, les difficultés sur la question n'existeraient pas.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Comprendre le polyamour
Siestacorta
le mardi 29 novembre 2022 à 14h48
Mélusine0
Cathy72,
ce forum regorge de souffrance, de situations inconfortables, de jalousie maladive... tout cela serait surmonté grâce à la transparence et à la communication ... quelle naïveté.
Non.
- la souffrance exprimée ici n'est représentative que de gens qui souffrent, c'est à dire que ceux pour qui ça se passe super bien vont pas se précipiter aussi facilement pour le raconter.
- bien sûr que pour que ça se passe mieux ou même bien, il faut, en plus de communiquer, être deux à désirer que ça se passe bien. Si on ne veut pas que cette situation existe, ou/et si le partenaire ne fournit pas d'effort et se contente de rencontrer et courir nu dans les champs de fleurs, évidemment que ça plante.
Et les souffrances dont tu parles... sont la plupart du temps celles-ci, pas le fait qu'on puisse - et c'est une expérience banale qui en soit justifie la recherche - aimer plusieurs personnes.
Et c'est pour ça que le forum n'est pas un lieu de prosélytisme tambour battant : c'est souvent, face aux témoignages, que des habitués répondent "ça parait difficile ou presque impossible que ça se passe bien, il faut pas aller plus loin voire rompre, plutôt que rester à deux sans un cadre accepté ensemble". Le forum... fait ce qu'il peut, les jours où il peut.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour
Siestacorta
le jeudi 24 novembre 2022 à 14h28
artichaut
Si l'on cessait (définitivement) de mettre l'AAAmour et le seXXXe sur un piédestal tellement disproportionné que leurs praticien·ne·s ne peuvent que tout abîmer sur leur passage… le polyamour pourrait (re)commencer à me plaire.
Perso, je veux bien continuer à parler de (poly)amour si et seuleument si on y inclue les ami·e·s (sans une once microscopique de hiérarchie entre amitié et le furoncle disproportionné en question).
podaccord, le côté passionnel-amoureux-amoureux, quoique j'en pense, fait partie de la façon dont les gens définissent l'amour.
C'est normatif en diable, mais du coup quand ils se cherchent sur une émancipation, je préfère leur passer un premier outil, quitte à ce qu'ils puissent se découvrir anarels après.... mais je m'attends pas à ce qu'ils y viennent comme ça, et je suis pas sûr d'y voir mon propre intérêt non plus.
Et d'un autre côté, si le fait d'avoir des amis, termes encore plus large, suffisait, les malentendus de gens qui se déclarent intéressé par telle ou telle relation seraient encore plus nombreux ! Ils ne pourraient que se reprocher la jalousie, donc par respect d'un cadre de relation idéal, la faute deviendrait individuelle ("TU ne sais pas aimer, tu es un jaloux, hors "aimer" c'est forcément sans tâche").
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour
Siestacorta
le jeudi 24 novembre 2022 à 11h49
artichaut
Après le
Polyamour : orientation relationnelle intime non-exclusive consensuelle…
…je propose :
Polyamour : aimer que les personnes que l'on aime, aiment plusieurs personnes.
Là on approche ! On pose la condition de l'autre comme première dans le cadre plutôt qu'un ressenti centré sur soi.
Je développe : aimer que les personnes que l'on aime puissent aimer plusieurs personnes, comme on le peut soi-même.
Le polyamour qui ne se fait pas pour l'autre, c'est du développement personnel (je détourne un slogan lu récemment : "le féminisme sans lutte des classes, c'est du développement personnel". De rien, ça me fait plaisir.)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour
Siestacorta
le jeudi 24 novembre 2022 à 11h30
Je viens de récupérer sur polyadvocacy.ca leur définition de polyamour, qui a le mérite d'être courte, extensive et positive (défini parce qu'il est et pas par ce qu'il n'est pas).
"Polyamour est la pratique, le désir ou l’acceptation d’avoir plus d’une relation intime à la fois avec la connaissance et le consentement de tous ceux qui sont impliqués."
Aspects les plus discutables :
- ça ne dit pas que les autres peuvent être aussi dans des relations. Donc la personne peut être poly mais pas toi, parce que ça me stresse.
- "relations intimes" est assez juste, mais dans la langue de Plus belle la vie, n'importe qui ayant des amis peut se dire poly.
- "désir d'avoir". Pas que c'est faux, mais il y a toujours le risque que les gens retiennent ça pour se définir polyamoureux avant d'avoir posé "connaissance et consentement" dans leur recherche - que ça soit vrai pour les autres, donc - alors que l'envie ou la pratique de leur accord est simultanée, pas postérieure "ou bien sûr - en théorie !".
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Le 23/11, c'était la journée du polyamour
Discussion : Polyamour y a t’il eu tromperie ?
Siestacorta
le mardi 22 novembre 2022 à 22h28
Je vais te répondre un peu de la même façon que je réponds aux poly débutants quand ils demandent si, dans les recherches de partenaires, ils doivent se déclarer poly en amont ou, ben quand ça vient, quand l'autre sera plus en confiance, mollopoly : on est dans une société dons le cadre amoureux est mono par défaut, les monos s'attendent donc par défaut à une excusivité, dès lors c'est au poly de se déclarer et de préciser ce qu'il se voit vivre ou non. Sinon on blesse, on fausse le choix que nous on se donne.
De ce point de vue, elle aurait dû aller plus loin que donner le statut de ses relations quand vous avez commencé et aussi dire à quel point elle pouvait rester exclusive, demander clairement tes attentes...
Elle l'a pas fait, a gardé un lien avec une partenaire, et ce qui devait arriver arriva.
Je peux la comprendre dans ses contradictions, car j'attends pas des gens une perfection qui les pousse finalement aux embrouilles plutôt qu'aux choix assumables ; mais elle reste responsable d'une tromperie.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.