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Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le dimanche 15 décembre 2013 à 21h05
hm, d'accord, le consensus comme limite, j'ai compris, et tu as sans doute saisi un nœud du problème - pas le mien, merci, je, hé.
L'altérité, je suis un peu moins, dans le sens où c'est forcément parce qu'il y a altérité qu'il ya recherche de consensus, mais que ça veut pas dire qu'on le "doit" à tous. Le polyamour tel que je le pratique favorise l'hétérophilie mais n'en fait pas une but, je crois - en tout cas je ne vais pas jusqu'à penser via le polyamour que le consensus est toujours possible, et que je peux potentiellement me jeter dans tous les bras : je ne peux absolument pas.
Sinon, je pense que les gens se protègent très bien eux-mêmes, justement en écartant de leur expérience ce pour quoi il n'ont pas d'envie. Donc, bon, là, c'est l'érotisme tel que je l'ai évoqué, pour d'autres ce sera certaines positions, d'autres encore ce sera dormir dans le même lit... Les gens savent très bien poser leurs demandes et refus.
Et de fait, c'est bien ce constat qui fait que je pars perdant, puisque je pense que mon érotisme n'est pas désiré/désirable, et que je voudrais ne plus le vivre par "charité sensuelle", mais parce que l'autre trouve que c'est un minimum bon pour elle. Je ne vois pas ce désir dans l’œil de l'autre, ça rend mon propre plaisir plus solitaire parce qu'il est concédé, pas goûté.
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Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le dimanche 15 décembre 2013 à 01h47
Ho, ensorcellement, c'est poignant, quand même. J'en parle comme ça, pour marquer l'aspect dématérialisé du pouvoir exercé.
Mais quand tu penses à Circé et au cochons, à la sorcière qui gave les gamins de pâtisseries pour les manger après, si c'est féérique, c'est pas que l'ensorcellement est une métaphore bisounours, c'est que les mythes et les contes de fées ont un fond assez violent.
Je sais pas, si tu veux dire que ce sentiment peut être ressenti dans un mode bisounours, j'ai l'impression, pour moi, le fond serait sans doute pas assez revendiqué pour que ça me corresponde. Je me trompe peut-être.
Sinon, si tu veux dire que c'est une sensualité qui te parait accessible dans un cadre classique, je suis sceptique : ce "tour de force soft", j'ai vu très peu de gens le réaliser, donc je crois pas que ce soit soft pour eux, au moins...
Mais ça, c'est mon impression depuis le côté où je vis pas bien ce manque, donc, bon, c'est pas forcément plus vrai.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le samedi 14 décembre 2013 à 00h34
Hm, non, je suis pas vraiment un bisounours. Plutôt un chieur, à certains moments, comme tu as pu le constater. Et aussi un côté un peu distant/froid, je crois, au premier abord, et un côté très confus dans un deuxième temps.
J'ai pensé tout à l'heure à une partie du truc : c'est aussi moi comme soumis qui aie l'impression de ne pas pouvoir exciter.
Mon attente est attente, je demande à être assez passif, à pouvoir être une victime en état d'adoration.
Et pour ce que j'en sais, un regard de ce type là, qui adore son objet et aime se sentir victime d'une force et d'un ensorcellement, c'est anti-érotique, pour beaucoup de femmes
- trop ridiculement exigeant, ou au contraire, trop peu ouvert à la participation, je sais pas, mais ça peut casser le désir.
- il n'y a pas de jalons donnés par la douleur, l'utilisation d'outils, l'épreuve... CE n'est pas vraiment du fétichisme, c'est une vision du rapport ; un rapport infériorisation domination qui est affirmé d'emblée sans coup férir, en reflet inversé de la caricature du mec dominateur "vanille" traditionnel, qui pense que si lui est content, tout le monde est content. Ce qui est érotisé, c'est un jeu sur l'égocentrisme, le narcissisme, pas des actions avec les pinces, les liens, qui sont des accessoires, pas le rôle.
- c'est possible que me "jouer" comme victime trop consentante et comme "inférieur" casse l'émulation des désirs, encore plus si au départ la partenaire n'est pas intéressée par les jeux D/s. Comment désirer qui se propose comme "à mépriser" ? Je pense que, dans beaucoup de cas, on peut se sentir "érotique" d'être aimé par quelqu'un qui s'aime lui-même. Si je joue sur mon infériorisation, je crois que je casse cet effet miroir, et que pour beaucoup de partenaires, ça "désublime" trop.
Peut-être que c'est une histoire au négatif de princesse charmante. Enfin... Dans la demande de qualités multiples, pas dans le côté "il n'y a que toi depuis la nuit des temps", hein.
Je ne sais pas si j'arrive à faire comprendre en quoi, pour moi, le problème est que cet érotisme n'est pas compartimenté par rapport aux autres sentiments et désirs qui me traversent, pourquoi ce souci est "piqué" dans mes séductions, mes attentes poly...
(en dehors de ce fil ça n'a pas une importance permanente, hein, c'est un élément du puzzle, sans lequel l'image est incomplète, pas le seul de ma vie affective... J'ai un peu peur que passer beaucoup de temps à explorer ceci tende à le faire voir comme ma seule préoccupation dans ma vie affective. )
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le vendredi 13 décembre 2013 à 15h50
JulienPoly
Es-tu sûr que c'est une partie de sa personnalité que tu recherches. Que c'est son être ?
Est-ce que ce ne sont pas plutôt des réactions et des comportements que tu recherches ?
Je crois que c'est lié, que les pratiques qui m'intéressent correspondent à certains ressentis émotionnels et érotiques.
Pas forcément des trucs que tu peux deviner en buvant un verre avec la personne, ni qui s'expriment tant que ça dans la vie sociale et la vie de couple par ailleurs, mais quand même, oui, je crois qu'il faut une sensibilité particulière- sachant que pour désirer comme je désire il y en a une.
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Siestacorta
le vendredi 13 décembre 2013 à 14h56
JulienPoly
Effectivement, ça commence à faire beaucoup d'exigence autour de ce jeu.
Oui, mais pour être précis, c'est que ce jeu est un moment symbolique qui s'inscrit dans une sensualité globable où je préfère être pris que prendre, un ensemble plus large de "power exchange", où la femme prend des attitudes dominantes, directivistes, abusives en utilisant un jeu de rôle sur les rapports de force et sur des émotions plus rattachées à un mec dominant, narcissique, en mode humiliation "bully".
C'est un peu subtil (si, si :-) ), parce que là on parle pas de la quincaillerie avec les pinces, les liens, les talons, les gode-ceinture... Tous gadgets qui me sont vraiment pas nécessaires, c'est l'attitude qui fait le sel du truc.
Ma position fétiche elle-même (FS) est un élément favori d'un ensemble, mais il entre dans l'attente d'un type de sensualité de la part de la partenaire, d'un goût pour ma sensualité spécifique. J'veux être aimé comme ça, voilà.
Ce qui est, je crois, trop demander, c'est pas jouer avec une figure chorégraphique, c'est attendre de l'autre une façon d'éprouver sa sensualité qui soit complémentaire de la mienne. Je me retrouve non pas en train de jouer avec un petit truc, mais à vouloir un caractère, une facette de personnalité. Personne ne doit être "comme ça" pour moi, je ne veux pas dire à quelqu'un "aie cette personnalité". Et comme je ne la rencontre pas "naturellement", je désire de moins en moins chercher de rencontres.
(Et tu dis que l'autre prend plaisir au FS... Hm, j'avoue trouver que c'est une "non-étreinte puissante", la partenaire utilise son poids et une partie passive de son corps. J'aimerais qu'elle ait du plaisir pour des raisons personnelles, symboliques, et déjà c'est pas gagné, mais pour ce qui est du physique je crois qu'on est pas dans un rapport dynamique, excitant pour elle)
JulienPoly
Mais bon, ça fait pas de toi un détraqué.
Nan mais je me sens triste que cette attente sur la sensualité soit si excluante. Si à l'inverse des bases de l'éducation sentimentale traditionnelle.
Mettons que si c'était la pratique cunnilingus qui étaient si importante, ce serait sans doute bien mieux compris qu'une façon de désirer aussi pré-structurée, et aussi tenace.
Même si je ne pense pas qu'à ça en aimant une partenaire, et qu'évidemment j'adore partager plein d'autres moments sexuels et relationnels, être à peu près sûr qu'elle ne prend pas tellement de plaisir avec ce rapport de power-exchange et cette pratique symbolique, qu'en général pour la plupart des femmes que j'ai pu entendre ou lire c'est complètement étranger à leur ressenti, "cette fois c'est moi la personne forte qui impose brutalement sa sensualité et son égoïsme", c'est pas perçu comme érotique.
Chez le plus kinky, tu trouves le rapport sado-maso basé sur la douleur, le teasing, mais rarement ce côté égoïste-humilant brut. C'est plus sur la sophistication dans l'humiliation ou le rapport douleur/plaisir qu'il semble y avoir du plaisir, mais pas vraiment dans la jouissance d'une force sensuelle qui domine un partenaire "incapable" de lutter.
Je crois que mes partenaires ne ressentaient pas ça, je lis pas de femmes qui semblent avoir senti cela, et l'attendre me semble, soit desespéré, soit égoïste, on peut le faire mais c'est pour mon plaisir, alors que justement, c'est avec celui de l'autre que j'aimerai qu'il se passe quelque chose, si c'est pour moi, c'est que j'utilise l'autre... l'inverse exact, c'est probablement pas innocent, de ce qui me toucherait.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 22h46
Pour reprendre la remarque qu'on ma faite en MP, j'ai déjà mis un filtre dans ma vie affective en ne pouvant vraiment être content qu'avec des polyamoureuses ou polyacceptantes, et avec ça j'ai des critères encore plus restrictifs.
On a tous quelques critères, mais je crois que je cherche, là, un peu.
Sinon je pense que "n'importe qui pourvu qu'elle soit poly" est aussi une idéalisation / réification (une confiance exagérée dans un effet miroir) - mais bref, ça nous fait une belle jambe.
Pas assez forte au niveau de la cuisse, en plus, souvent.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 22h30
GMO
Pourtant, si c'est agréable, c'est aussi parce que ça peau est douce et m'enchante, parce que mon gland est sensible au contact de ses entrailles. Si elle avait du poil aux pattes et la chatte sèche, ce serait clairement moins bien. La réifie-je pour autant ?
Oui (mais c'est pas grave et plus ou moins équitable).
Les vieux font l'amour, se donnent du plaisir, malgré les difficultés, parce qu'ils participent à leur relation. Sensuellement, visuellement, c'est clairement pas pareil, mais ils veulent ce plaisir quand même.
On peut aimer faire l'amour malgré et avec les défauts, c'est pas juste parce que l'autre est séduisant que ça arrive.
Les besoins sont là aussi, mais il s'agit de vivre un plaisir dans l'intimité (l'ocytocine, peut-être, menfin je suppose qu'il se passe plein de choses complexes aussi importantes).
Quand, en fait, les besoins sont beaucoup plus importants que le réel du partenaire et de la relation, ça réifie sec.
Dans le cadre érotique, c'est pas si grave que ça, puisque l'équivalence peut avoir lieu, puisqu'il y a une dynamique de la relation qui profite du plaisir. Des égoïsmes gagnant-gagnant.
Mais je crois sincèrement que mon égoïsme ici demande trop sans pouvoir donner grand chose en échange.
Je suis un amant juste moyen, je suis peu endurant et je repars rarement pour un tour.
Donc, le plaisir érotique, il faut qu'il puisse être vécu à deux in-situ, pas "dans une perspective de chacun son tour tout à l'heure".
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 22h19
Shamal
Est-ce que tu penses de cette manière parce que tu as déjà essayé et que le résultat a été négatif ?
Pas négatif, mais pas dynamique, ni pour moi, ni pour la relation.
J'ai vécu ce que j'aime, c'est un érotisme que je connais bien. J'ai adoré ça, et personne ne s'est senti dégoûté, ou n'a fait ça en vivant le martyr, que je sache. Donc, sur "vivre mon truc" tel quel, non, je pars pas perdant.
C'est sur le fait que c'est important pour moi, un peu une corvée pour l'autre, que ça me chafouine au point de me dissuader d'en parler, et de m'investir dans une recherche de relation où cette corde sensible de mes affects serait laissée, de nouveau, trop de côté.
Mes partenaires passées m'ont "fait plaisir", mais au fond, j'étais resté seul avec mon érotisme, et j'ai pas eu beaucoup le plaisir confiant d'un truc partagé.
Ce qui est déprimant, c'est qu'en étant excité, je me suis si souvent senti peu excitant dans ce jeu qui me fait tant d'effet. Je crois, à l'expérience, qu'une partenaire sera trop probablement moins excitée par ça que par des trucs nettement plus classiques, et que donc ce plaisir fort a trop peu de chances de correspondre à un plaisir reçu par l'autre.
Avec cette façon personnelle de vivre le plaisir, j'en ai pas donné... enfin, si, j'ai donné, mais classique, pas avec ça, ni avec quelque chose qui pour l'autre corresponde à ça.
Du coup, cet espace érotique, alors que pour moi il est lié au fonctionnement global de ma libido, je ne l'ai vécu que dans un cadre où l'autre est pas très concerné, il fait plaisir sans que ce plaisir participe à la relation autrement que par défaut. On va donner une glace au gosse pour qu'il arrête de chouiner.
C'est pas... épanouissant. Donc je cherche plus trop ça, et je crois que mieux, je peux pas compter dessus.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 22h10
Green-Man-Outside
Je crois que tu es simplement face aux limites d'une certaine forme d'idéalisme présent dans l'idéologie polyamoureuse et dans la recherche intime de certains membres du forum. L'idée d'un consensus, d'une ultra-altérité.
Ja pô compris...
Oui ça joue avec l'idéalisme, c'est du fantasme.
Mais c'est pas la limite du polyamour, que je touche ?
C'est à dire, pour moi, le polyamour me permet d'explorer certaines choses parce que je veux les explorer.
Je ne cherche pas le même consensus avec toutes mes partenaires... enfin je vois pas bien ce que tu veux me montrer. Refais; si tu peux.
Green-Man-Outside
Si c'est pour remplacer la culpabilité envers la pluralité des partenaires par une culpabilité envers le non-consensus ou l'inévitable exclusivité de certaines dimensions/moments, c'est un peu contre-productif.
Là, peut-être.
Mais c'est pas tellement la culpabilité qui me soucie.
Je crois que l'autre a peu de chances d'y trouver son compte. Je me sens pas coupable de prendre un plaisir, mais comme je sais que j'ai ce plaisir, je veux trouver une relation où il sera bien accueilli. C'est plus que le consensus ou le consentement : une érotique mutuelle (quitte à ce qu'elle soit pas symétrique, qu'elle ait son équilibre).
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Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 17h46
JulienPoly
Donc si tu en trouves autour de toi des beaux corps, j'ai pas bien compris ce qui te bloques plus.
Ben je connecte en partie un type de silhouette , même plus imprécis que les illustrations, et une pratique hyperspécifique mais néanmoins forte dans mes désirs.
C'est deux critères inter-dépendants... donc les partenaires qui rentrent à la fois dans les deux sont encore moins nombreux, et ça me laisse encore plus l'impression d'être un maniaque.
Et non, c'est pas les exigences de l'autre que je veux éviter, c'est de les exposer aux miennes qui soit, le plus souvent, ne leur conviendront de toute façon pas, soit, au mieux, serait tolérées mais pas appréciées, ou mises dans le cadre d'un marchandage entre les attentes, très peu probablement dans la combinaison des attentes.
Je crois que les jeux sur le bondage par exemple sont plus faciles à partager des deux côtés, que le plaisir de chacun est plus compréhensible, alors que la connaissance que je peux avoir en bdsm tend à prouver que peu de partenaires prennent leur pied avec le rôle qui me ferait prendre le mien.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 17h29
Merde, fin de la réponse précédente :
Je connais fetlife.
Et bon, ça fait partie du pfffffff, les femmes dominantes sont une minorité, faut croire que le lien entre l'érotisme et les rapports de domination de genre sont très intégrés.
Ya aussi le biais probable qu'affirmer clairement vouloir un érotisme codifié est plus facile pour un mec : on trouve normal de réïfier une partie de notre érotisme.
Donc je suppose que pour une femme, ça fait double travail :
- ressentir qu'on peut jouer avec la réïfication sans que le désir codifié soit un résumé de la psyché (un peu comme on entend encore souvent "je fais l'amour qu'avec quelqu'un dont je suis amoureuse" = souvent pas de grammaire des affects assez intégrée pour apprécier la discontinuité entre eux),
- transgresser le désir moins en fonçant dans la caricature de la norme que dans son renversement
Et comme en plus j'imagine une façon de ressentir le rapport D/s qui soit plus actif qu'agressif, donc j'écarte aussi les partenaires qui seraient dans la performance asexuelle. Oué, pagagnéquoi.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 17h05
C'est vrai que l'illustration alimente ma machinerie fantasmatique mais je radicalise beaucoup mon regard pour le décrire.
C'est effectivement plus pour illustrer, mon désir esrt sur ce plan bien moins perfectionniste que mon imaginaire.
J'ai schématisé, parce qu'on parle d'érotisme, de fantasme, mais c'est pas parce que les courbes du bas comptent que je ne m'intéresse qu'à des mensurations fantasmées, hein.
Et non, vraiment, la taille en hauteur, ça peut bien me plaire mais c'est pas là-dessus que je suis le plus réactif, malgré mon m82.
Ca me rend tout chose quand j'en vois, j'admet que ce qui se rapproche trop des canons de magazine me laisse froid, mais des corps que je trouve beau, j'ai pas besoin de passer des frontières pour en trouver.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 16h03
On s'est déjà croisé, mais j'ai fait le lien qu'après entre le visage et le "mec que j'ai dû lourder avec mon intransigeance sur le forum"
Je comprend pas bien le lien entre ma corpulence (effective) et "ce que je n'ai pas" ? Si c'est ce que je n'ai pas que je désirais, j'aurais tendance à chercher une fille fluette, non ?
Ou tu veux dire que ça m'oblige à aussi dépasser ma propre corpulence ?
Enfin bref, c'est pas tellement un question de mesure absolue que d'accentuation et de constrastes.
Si tu regardes certains dessins de Stanton, tu as des femmes moins "maternelles", plus barbie, mais avec aussi des hanches très développées. Tu as aussi les dessins qui illustrent les couv' des bouquins "osez tout savoir sur le SM" des éditions la musardine.
Ou la madame dans le dessin animé Les Indestructibles.
Bon, bref, même si ça me fait plaisir de parler de mes estampes japonaises, c'était plus pour montrer la pratique sous un jour esthétisant que pour restreindre (encore plus) à un type de corps...
Mais rien qu'être aussi précis et abrupt en parlant de tout ça, ça me déprime.
Au delà de sentir que mon érotisme serait conditionné par des soupesages d'épicier, je me sens encore plus irréaliste.
Je sais que les gens ont le plus souvent des critères aussi assez précis (les "hommes grands, cheveux cours, pas poilus", "les mecs bien musclés" "les blondes à grosses poitrine") et que c'est pas plus pas moins glorieux, menfin, bon.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 14h33
Julien, je viens de poster un truc, en partie parce que je voulais pas que mon discours critique me blanchisse illusoirement...
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

Siestacorta
le jeudi 12 décembre 2013 à 14h24
Alors, tu crois que tes posts sont longs et tu crains d'ennuyer les gens avec tes histoires ?
Tiens, je vais te décomplexer fissa.
Bon, j'ai fait la morale à plein de gens ici, récemment à JulienPoly, parfois à d'autres gens où je détectais une situation bloquante non-exprimée.
J'espère le faire sans trop de préchiprécha, mais surtout, maintenant, j'ai besoin d'être le plus honnête possible sur mes propres questionnements. Histoire de pas trop planer depuis les hauteurs de l'observateur pour qui tout va bien, merci.
Certaines de mes réactions rédigées les plus poussées sont directement déterminées par des éléments qui bloquent chez moi, quand je sens un effet miroir déformé. C'est un truisme, évidemment, mais on le zappe facilement en donnant des conseils, en présentant sa réflexion et pas son parcours.
Alors voilà, venonzenauxfaits.
J'ai un domaine fantasmatique qui fait partie des choses qui me bloquent dans mes recherches affectives.
Déjà, il y a le degré de précision du fantasme.
BDSM =>D/s => jeu sur les comportements de domination entre les genres sexuels avec passage souhaité par une pratique concernant le derrière de la dominante, le cou et le visage du dominé (si tu tiens beaucoup à te faire une idée schématique de ce que ça peut donner,, tu désactives le safesearch de google, et tu cherches des dessins d'un Namio H. ... Don't judge me :-) ) + goût un peu restrictif sur certains caractères de silhouettes).
Déjà, chacun, si en plus faut que t'accroche et que vous soyez de poly, ça se trouve pas si facilement.
Ensuite, comme tous les fantasmes un peu précis, c'est réifiant : c'est à dire que ton désir, il va pas pour une une personne complète, mais pour une partie d'elle, que tu vas utiliser pour ton plaisir, (réifier voir l'autre comme une chose, réduite à quelques critères essentiels).
Oui, même si il y a un échange équitable des attentes (tu fais ci je fais ça) et un consentement, il y a réification, puisque tu es intéressé par ton truc, pas par la personne et moins pour ses propositions que pour ton truc. Si elle fait pas ton truc, c'est plus ce que tu veux, et tu peux même ne pas être dans le désir.
Elle peut désirer déjà ce que tu demandes, mais si c'est majoritairement pour ça que tu la désires elle, pas ou moins pour ses autres qualités, t'es quand même dans un rapport assez autocentré.
(bien sûr, la reification ne se limite pas qu'au domaine sexuel, tu trouves ça dans les rapports où tu veux que l'autre soit "une vraie femme" plus qu'une personne, "une personne ambitieuse" plus qu'une personne, un époux plus qu'une personne, un père potentiel plus qu'une personne... Bref.
Quand on s'entend sur des attentes partagées, même très très très précises, ça va, c'est éthique de réifier comme ça, personne ne se juge lésé.
Bon. Revenons à mon cas particulier, si tu veux bien.
Mes attentes sont excessivement précises.
Je serai pas intéressé par n'importe quel truc dans le domaine BDSM, je serai pas intéressé par n'importe quelle femme désirant jouer de la même manière que moi, beh non, je veux rien lâcher. Ce qui engendre chez moi les sentiments de ce domaine érotique est fortement connecté à mes goûts (en gros : ce que je ressens en tant que "soumis", je le ressens en partie parce tel type de beauté me fait beaucoup d'effet. Ca me fait pas que un effet bdsm, ça me plait plus globalement, j'ai aussi des désirs classiques et là aussi j'aime ce type de physiques, mais mon trip "pratique" est lie à un trip esthétique-sensuel.
.
Du coup, je sens encore plus que c'est "abusif" d'attendre quelque chose comme ça : non seulement une pratique, mais quand tu regardes certaines personnes avec ce type de beauté, cette forme de désir réfiante est là, et tu dois décider si oui ou non, pragmatiquement, tu peux espérer être satisfait. J'ai d'autres fantasmes complètement pas réalisables du tout, mais là, ça l'est juste assez pour espérer, pas assez pour espérer vraiment
Donc, peu de chances que ça fonctionne, pas envie de pousser quelqu'un pour qui ça n'a pas son intérêt à elle pour prendre plaisir avec moi
Tu vas me dire, c'est jamais que du cul, t'es poly, t'es adulte, tu patientes jusqu'à trouver l'occasion.
Oui sauf que non.
Je vais partir du principe qu'ici je suis pas perçu comme un macho, mais je sais que ce que j'érotise n'est déjà pas un espace libre de tout...
Déjà, sur le type féminin, même si ça se joue pas sur 1000 détails, j'avoue qu'une ampleur prononcée la partie basse de la silhouette, les hanches, les cuisses, la chute de reins et le derrière, ça compte de toute façon. Je peux désirer aussi en dehors, il y a des façons d'être attirant qui me touchent, mais aussi beaucoup de formes de sensualité qui m'intéressent pas du tout : mettons, par exemple, les femmes-enfant, ou les attitudes "la délicatesse c'est pour les chochottes"... donc, oué, d'emblée, j'ai pas un horizon érotique ouvert grand angle. On peut même dire que je fais mon difficile.
Donc, déjà, tu vois mieux ce que j'entends par excluant ?
Je cherche un genre de licorne kinky à grosses fesses, si j'utilisais les mots qui me feraient vraiment pas plaisir et qui décriraient la situation sous son jour le plus dépréciatif et galère. Oui, je sais c' est pas indispensable de le dire comme àa, mais c'est assez récurrent qu'on te sorte un truc qui déprécie à la fois tes désirs et les personnes pour qui tu les ressens, quand tu t'ouvres sur tes goûts.
T'as déjà parlé à quelqu'un de ceux de vos goûts auxquels elle ne correspondait pas ? Ben ça peut arriver que ça soit pas apprécié, et que les jugements entendus dans ce contexte te fassent bien douter de la qualité de ta libido.
Ajoutons-y la question fantasmatique, "avec le truc qui me rend fou dedans". Disons que même si j'attends pas forcément que ce soit aussi important pour une partenaire que pour moi, et si peux probablement organiser un fonctionnement où cet aspect de ma libido serait satisfait indépendamment du reste de ma vie affective, je n'apprécierais pas de faire "sans".
Et quand je vis sans, en célibataire, ou en relation, ça reste assez présent dans ma vie libidinale pour que la frustration de ce désir le rende plus actif.
Du coup, sachant que cette attente et cette projection restent là, que les chances pour que tout tourne bien sont minimes, que j'ai pas envie de mettre des personnes qui auront mille autres attentes que moi dans une relation où ils ne pourraient pas me satisfaire, ben... pour pas avoir à être frustré dans mes attentes, je fais pas de démarche de séduction où pour être bien, je serai plus ou moins obliger d'imposer péniblement tout ce bazar.
Je passe à côté de filles qui me plaisent, entre autres parce que je sens bien que ça va trop dissoner sur ça.
Il y a d'autres difficultés dans ma vie, pas du tout d'ordre érotique, qui me mènent au même comportement : si je ne peux pas attendre des personnes qu'elles vivent avec ces aspects de moi parce que je sais qu'elles pourront pas plus les gérer que moi, je ne vais pas les mettre dans une situation de relation avec moi où elle me demanderaient de changer pour le bien de la relation.
Je sais pas, imaginons que j'ai un besoin irrépressible d'avoir 15 chats dans ma maison, ce serait assez décisif...
Bon, ben mon petit truc libidineux, ça prend bien moins de place que 15 chats, mais c'est fort quand même.
Et mes autres problèmes, oui, là on approche la vingtaine de félins encombrants, métaphoriquement.
J'en parle ici, à la fois parce que je parle de toute façon beaucoup beaucoup beaucoup ici, mais aussi parce que j'inscris ça dans la recherche de souplesse relationnelle que peut donner le polyamour : comment je me suis coincé la tête malgré les perspectives que je me suis ouvertes par ailleurs.
Je sais pas trop ce que tu pourrais me dire là-dessus, s'il y a vraiment à répondre. Ca m'aiderait, mais bon.
Je précise aussi que j'assume bien, hein, ça m'emmbêterait que cette confidence sur ma libido et mes névroses me déprécie à tes yeux, mais sur ce que c'est, je ressens pas de honte à vivre tout ça, un peu plus à le montrer mais pas trop, mais mon questionnement porte pas sur "rho c'est sale les désirs érotiques, faut jamais en parler".
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

Siestacorta
le mercredi 11 décembre 2013 à 16h34
Non, je crois pas... Mais que peuvent attendre de toi des partenaires à qui tu dis "idéalement, j'aimerai être un anarchiste relationnel mais je ne peux pas garantir les conditions pour que vous puissiez l'être aussi " ?
Quel est l'intérêt, aujourd'hui, de préciser à des partenaires que tu aimerais être anarchiste relationnel, si l'application lors de la rencontre / relation naissante n'aura sans doute pas lieu ?
Si tu tiens à préciser que tu pourrais avoir d'autres désirs que de voir les personnes dans un rôle précis, que tu espères un potentiel amoureux dans ta vie future, tu peux peut-être être plus minimaliste : "notre couple a actuellement une ouverture restreinte à un jeu bdsm, j'espère pour ma part arriver à des projets plus larges quand ma compagne actuelle y sera prête".
Après tu peux dire que tu aimerais pouvoir vivre une forme d'anarchie relationnelle...
Mais disons que comme tu as des limites fortes sans savoir quand elles seront obsolètes, je sais pas si parler de ce que tu espères apporte quelque chose.
On est moins défini par de bonnes intentions que par nos actes... je crois que c'est Green Man Outside qui disait ça quelque part, si les paroles et les actes de quelqu'un ne correspondent pas, vaut mieux juger sur les actes.
Donc pour avoir des paroles qui vont coller aux actes, autant ne pas en mettre des trop grandes.
Mais ça, c'est ma façon de réfléchir... Il y a sûrement d'autres gens qui se motivent en projetant des idées, et qui font du coup des efforts pour y correspondre, plus grands que s'ils avaient agi sans promettre.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Siestacorta
le mercredi 11 décembre 2013 à 16h13
Ben... oui, il y a beaucoup de gens pour qui la dose vécue avec le conjoint est suffisante.
Mais en amour, on ne donne pas une dose, on ne prend pas vraiment tel quel ce que l'autre nous donne.
Une émotion, des sentiments, c'est pas des parts de gâteau qui ont une taille précise. Ce que l'on vit, ce que l'on reçoit, c'est conditionné par plein d'autres choses que par ce que l'autre nous donne.
Et ce dont on a besoin émotionnellement aussi...
Si le conjoint ne donne pas la dose, ce n'est ni sa faute, ni la faute à nos envies. D'autant que des envies, dans un monde où on connait l'existence de plus de gens que ceux des trois villages alentours, elles sont multipliées par tout ce qui peut nous arriver en dehors de chez nous.
C'est pas très nouveau : dans L'école des femmes, tu as un homme, Arnolphe, qui a pour projet d'éduquer une très jeune femme dans un cadre très restreint, pour qu'elle ne puisse rien désirer de ce qui serait extérieur à leur mariage.
Évidemment, ça marche pas.
Aussi parce que la limitation du désir le pousse à se développer.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

Siestacorta
le mercredi 11 décembre 2013 à 15h43
JulienPoly
Après je ne suis pas certain d'avoir compris ce que tu entends par "je vis dans un paradigme de polyamour", mais ça me semble intéréssant.
C'est pour distinguer de "je suis polyamoureux" comme si polyamoureux était une nature de personne.
Non, c'est une situation, un paradigme de ce qu'on estime être bon.
Il peut donc y avoir des célibataires qui sont dans ce paradigme, prêt à y vivre, comme des gens en relations multiples (adultères, mauvaise communication, déni...) qui ressentent plusieurs amours mais ne créent pas le cadre pour assumer les vivre.
Pour l'asymptote, comme je te dis, tu as un projet poly, menfin si tu pars d'assez loin, ou si le projet est trop loin de la ligne de la relation, c'est très très loin dans l'infini que ça se rejoindrait... La vie va peut-être pas assez droit pour planer trop haut au dessus !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Siestacorta
le mercredi 11 décembre 2013 à 15h36
homme_partit
Ne pensez-vous pas que le mensonge, couvrant une relation parallèle et cachée, diminue les sensations et le "bien être" de la dite relation ?
Non, comme je le dis sur un autre fil, je crois que dans bon nombre de cas la situation du mensonge, en créant des obstacles, intensifie les émotions.
C'est un peu illusoire, parce que des émotions fortes ne signifient pas que la relation et les sentiments sont eux-même particulièrement fort. On vit une situation pleine d'obstacles, de doutes, d'attentes / insatsifcations / désirs reportés, mais l'attachement à la personne peut être faible, il lâcherait peut-être autrement.
Et je pense sincèrement que plein de gens qui se mettent dans les situations adultères y restent en partie pour avoir une dose de vie émotionnelle, il sont plus en contact avec eux-même à ce moment-là que dans la vie "simple", ils cherchent à vivre ce contact mais pas à voir pourquoi ils en ont besoin...
Discussion : Amoureuse de 2 hommes : incapable de gérer

Siestacorta
le mercredi 11 décembre 2013 à 15h27
Voué, mais on est dans un contexte de mensonge, donc il n'y a aucune raison concrète d'arriver à :
- "mieux se connaître pour être sûr qu'on va ensemble" arrive maintenant ou plus tard
- constater ce que deviennent les émotions en dehors des montagnes russes des amours cachés : le secret te fait croire que c'est l'amour qui est intense alors que c'est les obstacles qui te le font vivre intensément. Une fois ensemble, tout ça n'est plus aussi "émouvant", on s'aime, mais la comparaison avec les vies laissées derrière soi n'est pas nécessairement aussi contrastée.