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Discussion : Peut-on passer de la monogamie au polyamour ?

aviatha
le jeudi 03 avril 2014 à 13h10
Sur le site, tu trouveras de tout. Ceux qui voulaient bien mais qui n'y arrivaient pas, ceux qui voulaient pas, ceux pour qui ce chemin pris par l'autre a été pour eux aussi une belle découverte, ceux pour qui ça a été un chemin de croix, ceux pour qui c'est passé, ceux pour qui ça a cassé, ceux qui ont essayé parfois envers et contre tout, ceux qui ont baissé les bras, il y a de tout (put*** je crois que je fais des rimes).
Après tu peux demander à parler aux gens de leur expérience en particulier, il y en a qui sont dans ce cas, moi je n'ai pas réussi, alors je ne te sers pas beaucoup, mais lis un peu de tout, ça te donnera les différents aspects, les différentes configurations, et demande peut-être des avis après.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le lundi 24 mars 2014 à 17h36
Bonjour bonjour, navrée du temps de réaction, j'étais en tournage.
@LuLutine
Je ne sais si c'est la fatalité ou pas, mais je suis assez réfractaire avec l'acceptation. Pour moi on combat une injustice, on ne l'accepte pas. Il y a des injustices "naturelles", mais la nature n'est pas "juste", elle n'est pas injuste non plus. Seuls les gens le sont et il l'a été, et il sait que réclamer ma compagnie, même quelques heures, implique qu'il en prenne plein la tronche à cause de ça. Et quand je vois ce qu'il est prêt à encaisser pour ne serait-ce que m'avoir au téléphone une heure, je vois bien qu'il sait qu'il s'est très mal conduit, et qu'il va le payer très cher s'il veut continuer à pouvoir m'approcher.
Au passage je le redis, je m'en fous qu'il soit paumé et pas mal intentionné, j'ai juste envie de dire, encore heureux, il ne manquerait plus que ça. S'il l'était, ce serait une circonstance aggravante, ne pas l'être n'est pas pour autant une circonstance atténuante. Si tu poignardes quelqu'un en étant bourré, bien sûr tu l'as pas fait exprès, qu'est-ce que ça change au fait que l'autre ai besoin d'une transfusion et de 24 points de suture ?
Alors oui, peut-être qu'il a été faible. Et alors ? Si lui il me demande d'être forte, c'est une faute envers moi d'être faible, s'il me demande d'être courageuse, je peux lui en vouloir d'être lâche, s'il me demande d'être fidèle, il est coupable d'être parjure. Peut-être qu'il a été faible. Et ça ne justifie rien à mes yeux.
Pour ce qui est de l'image de lui, j'en doute, je ne suis pas la seule à avoir constater le changement, et je sais même dire quel aspect a changé à quel moment, donc...
Pour ce qui est de la confiance, il n'est pas question de peur. Je peux juste fermer les volets, et ne laisser personne regarder à l'intérieur. J'ai vécu comme ça des années, et ce n'était pas forcément mal, en tout cas bien moins difficile à vivre que les derniers mois qu'il m'a fait traverser... Et pour le billet de Françoise, j'ai confiance en moi, parfaitement et sans problème, mais désormais je compte bien vivre comme je conduis: me dire que moi je sais faire mais que par défaut tous les gens sur la route sont de dangereux irresponsables, si j'ai tort, tant mieux pour nous deux, et comme ça ne change pas mon comportement dans les faits, on roulera sans problème côte à côté, si j'ai raison, ils iront se planter tous seuls dans la glissière de sécurité et moi j'irai siroter mon café sur l'aire d'autoroute.
@MetaZet
Je pense qu'elle parle de peur dans le sens psychiatrique du terme, qui est l'évitement, parfois inconscient et inévitable.
Et le fait que pour montrer que tu n'as pas peur de l'exclusivité tu utilises l'expression "ne pas m'enfermer dans une seule relation affective et de ne pas enfermer autrui dans une seule relation affective avec moi" est je trouve au contraire très révélateur d'une crainte de se sentir "enfermé, contraint" et d'imposer ça à l'autre. Mais ce n'est que mon humble avis :-)
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le vendredi 21 mars 2014 à 00h15
@DMarkhan
Je me doute qu'il y a une part de vérité dans ce que tu dis. Mais ce que j'ai appris, au fond je le savais déjà. Ma peur n'était une panique irrationnelle, je savais qu'elle était là pour me protéger. Comme je savais qu'on ait jamais trahi que par ceux en qui ont a confiance. Mais c'est vrai, et c'est un bon conseil: j'ai beaucoup de mal à me pardonner, et peut-être que c'est par là qu'il faut commencer.
@Metazet
- Oui, mais moi je crois que ce que je vis et vois. Et pour moi le polyamour n'a que ce visage là. On me dit que ça peut être autrement, que ça doit être gagnant-gagnant, que le bonheur de l'autre nous rend heureux... Quelle preuve j'ai que cela existe ? Que ce n'est pas toujours ici, que juste les autres n'y sont pas sensibles comme moi ? Peut-être que les résultats sont erronés, et l'expérience pas concluante. Mais on ne me verra pas la tenter une seconde fois.
- Bien sûr, j'ai dit "en partie", bien sûr que c'est parce que je l'aimais. Mais si je n'avais pas trouvé des gens pour me dire que ça pouvait/devait/allait marcher, si je n'avais pas été convaincue que c'était moi qui était "en tort" (parce que culturellement formatée, parce que mono par défaut avant tout, parce que la contrainte était de mon côté...), ça n'aurait pas suffi. Au bout d'un mois ou deux j'aurais tout arrêté, et même malgré tout ça, la tentation a été grande au court de ces derniers mois.
@GreenPixie
Pour moi il n' y a pas différents types de confiance: je fais confiance totalement ou pas. Après, c'est sûr que je ne demande pas la même chose aux mêmes personnes, mais la confiance ne bouge pas. Et la briser est pour moi tout aussi radical chez mes amis que chez mes amours. Le seul qui s'est retrouvé dans ce cas-là a mis des années à revenir en grâce, et il paye encore plein pot le moindre min-écart envers moi, que je passerais en temps normalement à n'importe qui d'autre. Mais pas lui. Il ne redeviendra jamais une personne en qui j'ai vraiment confiance, il est désormais un traître repenti. Je le vois sans problème, mais il sait qu'il n'a pas le droit à l'erreur et que je ne lui ai toujours pas réellement pardonné. Ma confiance pleine et entière est rare, mon pardon l'est bien plus encore.
Et je ne vois pas le rapport avec "ré-apprendre" à se connaître. Nous n'avons jamais été éloignés, je ne fais pas partie des monos qui délaissent leurs amis parce que leur vie tourne autour de leur conjoint. Nous n'avons jamais cessé de nous voir, de nous appeler, de nous soutenir, ils sont chez moi chez eux. Mais ils savent que je vais devenir plus fermée, et plus méfiante, et qu'ils auront moins le droit à l'erreur encore. Et parmi ceux que nous avions en commun, beaucoup lui en veulent terriblement pour ça.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le jeudi 20 mars 2014 à 01h39
@GreenPixie
D'abord merci pour tes encouragements et pour ton mail.
La raison pour laquelle je ne suis effectivement pas sûre que ce soient des enseignements positifs, c'est que lui avait toutes les conditions requises pour être dans les happy fews, justement, même plus que l'immense majorité d'entre eux. Et si lui a pu me faire ça, ils en sont tous capables, et je ne peux faire confiance à personne. Le problème, c'est qu'un raisonnement pareil est pas forcément ce qui se fait de plus viable. Alors je prends les encouragements, et je vais voir ce que je peux faire de ce qui reste.
@GMO
- Parce que ce n'est pas sur la même timeline, ce qui arrivera dans le futur ne répare pas ce qui a été fait. En revanche ce qui arrivait sur cette période entre elle et lui avait une influence sur ce qui arrivait dans la même période entre lui et moi: plus il se rapprochait d'elle, plus il s'éloignait de moi, plus il était attentif envers elle, moins il l'était envers moi, plus son désir d'elle grandissait, plus son désir de moi s'éteignait, plus leur relation devenait solide, plus notre avenir devenait incertain, on pourra dire que ce n'était que des impressions, n'empêche que l'histoire a prouvé que j'avais bon sur toute la ligne...
-A cette question, l'aigreur en moi serait tentée de répondre "apprendre que le rôle de bonne poire pour un infidèle, c'est pas pour moi", c'est un peu violent, mais le ressenti général est sur cette note là.
-Oui, la seule réalité, c'est celle qui est. Et dans le présent qui est, il a assassiné en traître le seul grand rêve que j'avais. Et on ne pardonne pas facilement la mort d'un rêve...
-Pourquoi ai-je essayé de changer ? Au risque de déranger un peu (et je m'en excuse), en partie à la suite de ce qui m'a été dit ici. Comme quoi je n'avais pas vraiment mal, c'était plus de la peur, que je devais déconstruire, ou c'était un conditionnement culturel sans véritable fondement, le fait que je devais respecter sa liberté avant tout et que lui imposer mon exclusivité c'était le contraindre, que ça n'arrivait que parce que j'étais trop fusionnelle, que c'était un mode de fonctionnement naturel qui ne devait pas me poser de problème si j'arrivais à être rationnelle et que le mieux pour tout le monde c'était encore que j'arrive à m'y faire et à l'accepter parce que les poly reviennent rarement "en arrière" et que donc c'était à moi d'aller "en avant"... Voilà voilà.
- Bien sûr entre donner et recevoir il n'y a pas de causalité. Mais on donne rarement énormément sans certaines conditions, et on ne donne pas deux fois à une personne ingrate, je pense qu'il faut plus le voir comme ça.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mercredi 19 mars 2014 à 16h03
Tiens, je me demandais quand tu allais refaire surface :-)
Je ne suis pas sûre que ça a été facile pour lui, mais quand le choix qu'on fait est de trahir quelqu'un et de lui infliger volontairement une grande souffrance parce qu'on n'a pas le courage de s'y confronter soi-même, même si on l'a promis, il ne faut pas non plus attendre que je le plaigne.
J'avoue, j'ai du mal, mais sans doute c'est le contre-coup, à tirer du positif. Tout ce que j'ai l'impression d'avoir appris, c'est que quand on est gentil, généreux et compréhensif, on se fait avoir par les gens et qu'ils en profitent,et que donc il ne faut pas l'être, ou du moins l'être moins que ceux en face. Ça, et le fait que le seul moyen de n'être jamais trahi, c'est de ne jamais faire confiance, et je ne suis pas sûre que ce soient des enseignements très positifs...
Encore une fois, je ne le hais pas. L'homme que j'aimais était une personne merveilleuse, et l'homme qu'il est devenu a tué cette personne-là, et pour cet acte, je le méprise, mais j'aime celui qui n'est plus, comme on aime les morts. Je ne lui reproche pas d'avoir été malintentionné (y manquerait plus que ça), mais comme dit ma mère "je ne te demande pas de faire du mal pas fait exprès, je te demande de faire exprès de veiller à ne pas en faire". Moi je crois fermement, comme étant une des personnes qui connait le mieux notre histoire, quand même, que oui, il a saboté ce qui aurait pu être, lui même étant le premier a reconnaître que sans doute ce désir/amour/passion lui serait passé si je n'avais pas cédé. Et encore une fois, je doute que ce soit un aspect central chez lui, et je doute qu'il soit poly, sincèrement, sinon il aurait été incapable de faire un choix comme il l'a fait, et pour les raisons pour lesquelles il l'a fait. Je n'y crois pas une seconde.
Et on revient sur le long débat qu'on avait eu sur les mais : pour moi ce n'est pas une catégorie en-dessous de l'amour c'est une autre catégorie, une très belle et très noble, j'y admets peu de gens, et oui, ce qu'il a fait l'en exclu par avance. Il n'y a pas de traître chez mes amis.
Pour l'affection je prend, j'en ai bien besoin, merci <3
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mardi 18 mars 2014 à 22h46
@Siestacorta
J'ai du mal avec le "bon et simple" ça me parait vite fade et vide, et ça me déprime plus qu'autre chose, mais c'est sûrement mon côté dépressif ça. Toutefois, ce n'est pas une question d'avoir de la peine à ou pour faire, c'est simplement que pour moi, la valeur d'une chose se mesure, aussi, pas que mais entre autre, à ce qu'on est prêt à faire pour la conserver, c'est dans l'adversité qu'on réalise ce qui est vraiment important à nos yeux, et jusqu'ici ça ne s'est pas démenti, même là. Ça m'a juste rappelé que parfois, même tous les efforts du monde sont impuissants.
@Caline
Je ne vois pas en quoi le fait qu'il puisse en avoir d'autres enlève quoi que ce soit au gâchis de celle-là. Je pense que ce n'est pas à vous que je vais apprendre qu'une histoire qui arrive n'en efface pas une autre.
J'essaye de récupérer, mais je suis bien entourée, alors ça va.
Avec mes directeurs, on avance, je passe bientôt devant le comité scientifique, j'espère que ça ira. :-)
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mardi 18 mars 2014 à 13h28
Encore une fois je vais essayer d'avoir un mot pour tout le monde.
@Homme parti
Encore une fois, on ne sait pas s'il est poly, c'était une grande question avec MetaZet. Et je tends à penser que s'il a pu la choisir, il n'était pas plus poly que ça.
Est-ce qu'il y avait une solution sans erreur ? Je ne sais pas, mais je sais que à camper sur mes positions au lieu de vouloir jouer l'ouverture, quand bien même au final on aurait abouti au même résultat, au moins je me serais épargné ce long calvaire qu'ont été ces derniers mois.
@LuLutine
Sans doute, c'est pour ça je crois qu'on aboutit sans cesse aux conclusions contraires en ayant le même raisonnement.
J'emploie le terme gâchis en ce sens qu'à mes yeux il y avait encore beaucoup de belles choses à vivre dedans, beaucoup de promesses dans cette relation, et que ça a été détruit bêtement. Peut-être aurait-il suffit que je fasse confiance à ce que je ressentais et que je refuse, sans négociation possible. Peut-être, enfin bon. Pour ma psy, elle en a vu passer quelques uns quand même, et pour elle ils ne sont juste pas différents des monos, leur fonctionnement est le même, il joue juste sur un autre tableau.
@tsampa
Je prend, Dieu sait à quel point j'en ai besoin
@GMO
A mes yeux, j'ai été faible parce que j'aurais dû imposer ma vision, au lieu d'essayer d'accepter quelque chose dont je sentais instinctivement que ça allait me faire du mal. Pour ce qui est du gâchis, mais ça rejoint un peu LuLutine, pour moi le gâchis ce n'est pas être privé de ce qui reste, c'est saboter ce qui aurait pu être, et on aurait pu être beaucoup. Je ne l'aime pas, je le méprise, j'aime l'être qu'il a été comme on aime les morts, avec nostalgie. J'aimerais croire que cette belle personne dort en lui, quelque part, et qu'un jour elle reprendra le dessus, mais j'ai bien du mal. Quand à pourquoi j'en souffre : parce que je suis comme ça, comme vous vous souffrez de devoir être exclusif, et chez vous ça ne se questionne pas beaucoup plus que ça, parce que dans la relation que je tisse, dans ce que je donne et fabrique avec l'autre, sa non-exclusivité est une injure à ce que je suis et ce que je ressens, et je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de changer pour l'autre. Si malgré tout ce que je peux donner, il veut autre chose, il ne me mérite pas, et pour moi désormais ça s'arrête là.
@Siestacorta
Ce que j'ai appris, plus que la fragilité, c'est savoir que ces peurs là étaient là pour la protéger, et que je ne dois les déconstruire pour personne. Quand au sens plus grand de l'amour, c'est bête à dire, mais si la vie doit être une chose douce et mesurée, elle ne m'intéresse pas. J'ai besoin de plus grand, c'est comme ça. Pour certains ce sera la gloire, pour d'autre ce sera Dieu, pour certains l'art, pour d'autres faire tourner sa vie autour de leurs enfants... Il y a vivre "bien" et se sentir vivant, et j'ai besoin de ce "plus grand" pour me sentir vivante.
@gcd68
Oui, mon erreur a été de ne pas avoir cette détermination que tu as eu. J'aurais dû dire non quand il m'a demandé la non-exclusivité, je savais viscéralement que ce ne serait pas possible pour moi, je savais que c'était comme accepter de me laisser assassiner par petits bouts, jour après jour, sans jamais se plaindre. En effet, c'était une aberration de ma part d'avoir accepté, j'ai voulu croire qu'en essayant je pourrais m'y faire. Désormais je sais que je ne peux pas.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mardi 18 mars 2014 à 01h07
Cela fait un moment que je n'ai pas posté ici. Mais je pense que je vous dois des nouvelles, un peu, parce que vous avez été là, parce que certains se posent la question de savoir comment ça a évolué, comment je vais, etc...
Je fais partie de ceux qui ont voulu y croire. Qui ont voulu croire que le fait qu'il aime une autre n'était pas un désamour de moi, que l'autre soit avec une autre ne veut pas dire qu'il va nous négliger, qu'il faut savoir faire confiance aux gens qui nous aime parce qu'ils ne nous ferons pas de mal et que face aux situations nouvelles, même douloureuses, il faut savoir écouter, accepter et comprendre.
Et j'avais tort.
J'aurais dû écouter mon instinct, depuis le tout début, cette voix en moi qui hurlait que tout ce qu'il lui donnait m'était arraché, que chaque baiser entre eux était une injure jetée à mon visage, qu'il ne faut jamais accepter ce qui nous fait violence et que, par définition, on est trahi que par ceux en qui on a confiance.
Il a trahi toutes les promesses qu'il avait faites, toutes les assurances qu'il m'avait données, toutes les paroles d'amour qu'il m'avait déclarées. Et un geste pareil, un mois à peine après m'avoir à nouveau assuré combien il m'aimait et n'imaginait pas vivre sans moi, cela fait qu'il a sali tout ce que nous avons vécu. Si en un mois peut disparaître un amour de six ans qu'on assure vivant quelques semaines plus tôt encore, c'est qu'il n'était au fond pas grand chose. Et si malgré sa décision de partir avec elle, il m'aime toujours, c'est qu'il était bien capable de choisir entre nous deux, et le long calvaire qu'il m'a infligé n'avait donc pas d'autre raison que de satisfaire son égo ou son plaisir, fusse au dépend de moi, jusqu'à ma santé.
Peut-être est-il un poly, après tout, je n'en sais rien, même si avec MetaZet on en était pas sûrs. Peut-être qu'il est devenu poly et donc a changé, mais dans ce cas il n'a pas changé en mieux. Pendant les années où nous avons été tous les deux, c'était un homme attentionné, attentif, altruiste, honnête et droit, aujourd'hui c'est un égoïste égocentrique, un traître et un parjure. Et je suis triste, pour moi, pour nous et aussi pour lui, de ce qu'il est devenu.
Je me sens stupide d'avoir fait tant d'efforts simplement pour creuser ma propre tombe. Lui-même reconnaît que, si j'avais tenu bon, si je lui avais défendu de voir cette autre femme, sans doute que ça lui serait passé, et je sais au fond de moi que c'est la vérité.
Sans doute que ce n'est pas vrai, vos exemples me le disent, mais je suis comme St-Thomas, je ne crois que ce que je vois, et je sais que désormais la prochaine de mes relations qui me parle de polyamour retrouvera ses affaires sur le palier dans la seconde qui suit. Je ne ferai plus d'efforts pour comprendre, pour accepter, pour "travailler", ou que sais-je encore, j'ai bien vu que ça ne sert qu'à laisser les autres abuser de ma gentillesse et de mon esprit de sacrifice, mais je ne ferai plus jamais la même erreur. Je sais que vous allez me dire que c'est son comportement à lui qui n'allait pas, que ce n'était peut-être pas le bon, et je vous dirais que c'est un discours de mono, ça "ça marchera avec le bon". Et si au bout de six ans ensemble et d'avoir grandi l'un avec l'autre et de s'être construits face à face, je n'aurais pas dû lui faire confiance, alors personne n'est digne de confiance.
J'ai parlé de vous à ma psychiatre, notamment des conseils que vous me donniez, du "travail sur les peurs". Si elle est généralement d'accord avec vous, sur le dernier point, c'est une connerie pour elle, je vous re-cite à peu près "Tout le monde a peur, les poly comme les autres, mais pas des mêmes choses. Déconstruire la peur, comme ils disent, ça n'a de sens que si ça répond à une autre peur, plus profonde. Ils déconstruisent la peur de l'abandon ? C'est parce qu'ils ont peur d'être phagocyter par l'autre. Ils déconstruisent la peur de la solitude ? Parce qu'ils ont peur de l'envahissement. Ils sont rongés par la peur: de rater une occasion, d'être diligenté en permanence, de passer à côté de leur vie à cause des besoins des autres, d'être le principal responsable du bonheur d'une personne et de risquer de se planter, de ne vivre qu'à travers les autres et de ne plus se retrouver, et pleins d'autres, mais tous les humains sont ainsi. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise peur, il n'y a que celle qu'il faut déconstruire parce qu'elle nous empêche de vivre et celle qu'il faut laisser là, parce qu'elle protège nos fragilités." Je ne l'ai compris que trop tard, j'avais déjà abaissé de force les barrières qui me protégeais, et j'étais désarmée. Fatalement, la blessure est profonde, et grave, elle a même déclenché un trouble cardiaque chez moi, avec intervention du SMUR et tout le bordel. Comble de l'ironie, ça s'appelle (entre autre, sinon ça a aussi un nom japonais que j'ai pas retenu) le syndrome du cœur brisé.
De son côté, c'est un peu le tremblement de terre. Il n'arrive toujours pas à croire que je puisse avoir atteint un tel niveau de souffrance que je peux ne plus vouloir de lui dans mon existence. Comme le dit toujours ma mère face aux gens qui ont des comportements stupides "laisse-le va, la vie finira par lui apprendre". Et je crois que c'est son cas. On ne peut pas infliger des choses pareilles à une personne pendant plus d'un an, se parjurer et la trahir, et lui demander quand même de rester parce qu'on a besoin d'elle, ça marche pas comme ça, le monde.
Et pour finir, sur un thème de discussion qui était sorti sur le forum il n'y a pas longtemps, je considère effectivement qu'il m'a trompée. Parce que ce n'est pas tout de le dire, tromper, c'est ne pas respecter le contrat établi entre les deux parties, pour son intérêt propre, en lésant ou en faisant du mal à l'autre. Et c'est le cas. le contrat était "tu peux avoir cette histoire avec elle si..." et à partir du moment où on est d'accord, où on s'engage et où le "si" n'est finalement pas respecté, je considère que c'est tromper, peut-être même dans le sens le plus ancien du terme: tromper la confiance, duper, escroquer.
La psychiatre m'a demandé si je lui en voulait. Pas au sens où on l'entend. Pour moi, il n'est plus l'homme que j'ai connu et aimé, cet homme là est mort, et j'en veux à l'homme pitoyable qu'il est devenu d'avoir tuée la belle personne qu'était l'homme que j'aimais. Le changement est si radical que je ne suis pas la seule que ça dérange. Nombre de nos amis communs lui ont tourné le dos, pas pour ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il est devenu. Plus que m'avoir perdue, et avoir gâché ce qui était beau entre nous, il s'est surtout perdu lui-même, et je suis triste de ce qu'il est devenu.
Je lui en veux à elle en revanche. Qui avait aussi accepté les conditions que j'avais posées. Qui savait dès le début qu'il y avait des choses auxquelles je ne voulais pas renoncer. Qui dois quand même être dotée d'un libre arbitre, et qui donc à choisi de rester, quand elle a vu que sa décision à lui allait à l'encontre de ses promesses, et de ce à quoi elle s'était elle-même engagée envers moi. Avec toute l'attention que je lui ai apportée des mois durant, j'ai l'impression d'avoir réchauffer contre moi une vipère qui m'a mordu dès qu'elle a eu assez de force pour bouger, forces que je lui ai moi-même données, comme une c***e, malgré mes mais qui me rappelait qu'un serpent ça mord quoi qu'on y fasse, et que je ferai mieux de lui écraser la tête pendant qu'il en était encore temps. A l'avenir je serai plus méfiante.
Voilà.
C'est l'histoire d'un gâchis, le gâchis monumental d'une magnifique histoire d'amour qui a duré six ans, gâchée par un désir-caprice, qui se serait visiblement éteint tout seul si je ne lui avais pas bêtement laissé de l'air, si j'avais campé sur mes positions et l'avais étouffé dans l’œuf, comme mon intuition me criait de le faire. Il n'y a qu'un pas entre le compassion et la faiblesse. Compatir, ç'aurait été comprendre qu'il soit perdu, l'écouter, l'aider à analyser, et à en sortir, sans désamour et sans le juger, la faiblesse, ça été de le laisser faire ce qu'il voulait en sachant viscéralement et pertinemment que ça ne mènerait qu'à mon chagrin et notre ruine. Et j'ai été faible. Et je ne le serai jamais plus, LuLutine a raison, il faut vivre et apprendre de ses erreurs. Et j'ai pris une grande leçon.
Discussion : L'un est polyamoureux, l'autre non. Ca marche ?

aviatha
le lundi 03 février 2014 à 16h46
Je fais de nouveau un bref passage, vous m'excuserez si je ne répond pas à tout le monde, je ne suis pas sûr d'avoir le temps. Au passage MetaZet, c'était une petite pique sans méchanceté, ne t'en fais pas :-)
Sur la déresponsabilisation, j'avoue que je le ressens un peu comme ça, pas sur tout et pas pour tout le monde toutefois. A mon sens il y a deux choses : être responsable de ses actes, ce que tout le monde ici défend parfaitement à mon sens (agir en connaissance de cause, assumer ses actions, ses décisions, les reconnaître, les réfléchir...), bref, je pense qu'il n'y a pas de problème là-dessus.
Et il y a assumer les conséquences de ses actes, et c'est une chose extrêmement différente. Si en se retournant pour parler à quelqu'un, on en bouscule un autre et qu'il tombe dans l'escalier on est responsable de sa blessure. Ça ne veut pas dire qu'il faut à vie renoncer à parler aux gens en haut des escaliers, ni qu'on est un méchant parce qu'on l'a poussé, c'est un accident, et un autre que lui se serait peut-être rattrapé sans le moindre le bleu. Mais dire à l'autre "oui je suis responsable de ta fracture, désolé" ça lui fait, passez-moi l'expression, une belle jambe. Il s'en fout qu'on soit désolé et qu'on assume notre acte, ce dont il a besoin, c'est qu'on en assume la conséquence, qu'on vienne lui faire à bouffer tant qu'il sera dans le plâtre et qu'on l'aide à marcher pendant la rééduc, qu'on porte quelque part un peu du tort qu'on lui a causé (et je suis sûre que c'est très peu contestable sur un cas de blessure physique, je ne vois pas en quoi le moral serait différent). Alors, certes, on ne peut pas cicatriser pour lui, on ne peut pas prendre en charge sa guérison, mais dire "c'est pas à moi de porter ça parce que c'est pas moi qui le ressent" quand on en est la cause me semble assez étroit de cœur.
Sur ce qui est légitime ou pas, je ne me lance pas dans le débat, ce n'était pas l'objet de mon propos.
Sur la notion d'autonomie. Nous ne sommes pas des créatures autonomes. Notre espèce n'est pas faite comme ça. Point. Une fois que c'est dit, regardons de plus près. Comme le dit Siestacorta, être autonome c'est être capable de et/ou vivre en autarcie. A part au fin fond de la Laponie et encore, je ne connais pas d'être humain autonome. Nous dépendons des gens, de plein de gens, notre état d'esprit, nos contrariétés, nos colères, notre bien-être dépend des centaines de gens à qui nous faisons face tout le jour, et nos relations affectives n'y échappent pas, ou alors il y a une incohérence quelque part, un écart entre le monde réel et le monde affectif. J'accepte que mon bonheur, mon malheur, mon bien-être ou mes contrariétés soient liés à mon patron, ma femme de ménage, mon épicier, l'employée de la poste, la standardiste de la sécu, mon dentiste, ma mère, la maitresse de mon fils de 4 ans, le conducteur du bus, les techniciens de ma box Internet, ma belle-mère, ma sœur, ma belle-sœur MAIS la personne dont je suis amoureuse (ou les personnes), elle, je dois absolument en être autonome et indépendante ?
Sur le "mon bonheur dépend de moi et non des autres". A mon sens c'est archi-faux. Ou plutôt ça peut l'être si la vie est un long fleuve tranquille (et encore, passer un certain cap, parce qu'on commence tous enfant donc archi-dépendant). Parce qu'un truc comme ça, ça laisse beaucoup, beaucoup de monde de côté. J'ai eu l'exemple plus jeune de mon premier amoureux. C'est une phrase qui l'aurait bien fait rire (il avait énormément d'auto-dérision): sans les autres, il ne pouvait même pas aller pisser. Il y a des gens dont la vie entière est complètement subordonnée au bon vouloir des autres. Donc quoi, c'est des gens qui n'ont pas le droit au bonheur parce qu'ils peuvent pas marcher, parce que c'est injuste que ça retombe sur d'autres qui vont bien et seraient peut-être plus heureux s'ils n'avaient pas à s'occuper d'eux ? Quelqu'un qui va bien, qui a construit sa vie, tracer son chemin, comme n'importe lequel d'entre vous, il peut dire "mon bonheur ne dépend que de moi" le matin et se faire rentrer dedans par un chauffard une heure plus tard et être tétraplégique le soir, il risque de ne pas être du même avis. Je pense que dans le domaine du chemin de vie, un peu d'humilité ne fait pas de mal, reconnaître qu'on sera en permanence soumis à des aléas qui ne dépendent pas de nous et qui peuvent nous priver de toute capacité. Et il n'y a pas que les accidents physiques pour ça, je repense au débat entre Janis et LuLutine sur la dépression. C'est une maladie qui est liée à un choc émotionnelle, qui plus que toute autre peut être donc directement générée par un tiers, et qui prive le malade de ses capacités à vivre, et toute sa volonté ne suffira pas à l'en guérir.
Dernier point sur la jalousie, d'après les posts de gcd68 : pourquoi y a-t-il forcément le poly et le jaloux ? Est-ce que c'est si dur à comprendre que quelqu'un peut être bien attentionné, compréhensif, prêt à faire un travail sur lui-même, parfaitement conscient des enjeux, libéré de tout besoin de possession, exempt de colère, d'envie et de jugement, et juste en crever de chagrin quand même ?
Discussion : L'un est polyamoureux, l'autre non. Ca marche ?

aviatha
le dimanche 02 février 2014 à 17h39
La provoc' ne mène à rien MetaZet. Et comme le dit si souvent et si justement gcd68, si aucune position intermédiaire existe, la séparation reste la porte de sortie par excellence, dans le cas de mon exemple, retourner le marteau dans la tronche de l'autre et le bannir de sa vie, si vraiment les choses se passent mal.
Ce que je vais vraisemblablement faire, dès que les médecins m'autoriseront de nouveau une vraie conversation avec mon (ex-) cher et tendre, ce qui est plutôt exclu pour l'instant.
Mais le fait que la décision vienne de moi n'empêche pas qu'il en soi responsable, et j'en viens même à me demander comment on peut ne serait-ce que prétendre, sans être le plus monstrueux hypocrite du monde, aimer quelqu'un, et lui infliger une chose pareille sans jamais la remettre en question.
Désolée si je ne continue pas le débat plus longtemps, mes nerfs n'ont vraiment plus aucune résistance, et rien que d'écrire ces lignes j'ai des palpitations et des étoiles devant les yeux. Je suis d'ailleurs désolée de ma soudaine inactivité, malheureusement elle n'est pas sans raison.
Discussion : L'un est polyamoureux, l'autre non. Ca marche ?

aviatha
le mercredi 29 janvier 2014 à 15h37
Bonjour à tous,
Je reviens brièvement, mes interventions vont se faire plus rares, et je m'en excuse mais je ne peux pas faire autrement.
Je reviens sur cette histoire d'être "responsable" du ressenti d'autrui, et qui m'a déjà valu une bonne prise de tête (avec plein de bisous derrière) avec LuLutine.
On peut prendre cette expression dans deux sens. Le premier : je ne suis pas responsable au sens où je n'en ai pas la charge, ce n'est pas à moi de le gérer. Ce qui est en partie vrai, on peut aider l'autre mais si lui ne veut s'aider tout seul, ça risque pas d'aller mieux. Le second : je ne suis pas responsable au sens où je n'en suis pas la cause. Et là j'ai aussi du mal.
Parce que à mon sens, dire "je fais telle ou telle chose, mais si tu as mal c'est à cause de ta réaction et pas de mes actes", j'ai l'impression d'entendre quelqu'un qui vient de m'écraser le pied de toute sa force avec un marteau me dire "hé, c'est quand même pas ma faute si ton système nerveux transmet l'information au cerveau, moi j'ai juste tapé le pied, c'est la faute de tes nerfs si tu sens que tu as mal, t'as qu'à dire au cerveau de pas les écouter"
Alors, techniquement c'est vrai, entre quelqu'un qui te broie le pied avec un marteau et ton cerveau qui interprète la douleur, y a une marge, et cette marge t'appartiens, puisque c'est tes nerfs. Mais à partir du moment où on sait qu'il y a un lien de cause à effet direct, on a conscience que notre acte va déclencher la douleur de l'autre, on en est effectivement responsable, fusse par un lien indirect.
Après, il y a effectivement plusieurs possibilités. On peut se dire que si on tape moins fort, c'est supportable pour l'autre, ou l'autre peut choisir de rester et de se bourrer de morphine, mais il ne faut pas non plus s'étonner à mon sens si la réaction la plus commune, c'est de nous retourner le marteau dans la tronche.
Alors, bien sûr, l'exemple est extrême, histoire de frapper un peu, parce que c'est une idée que j’entends souvent ici et qui me met les nerfs en pelote à chaque fois, et bien sûr, aimer quelqu'un d'autre n'est pas un geste de violence. Il n'empêche que, quelles que soient nos actions, si on sait qu'en les faisant on va générer la souffrance de quelqu'un d'autre et qu'on le fait en pleine conscience et qu'effectivement il souffre, on est responsable (au deuxième sens) de son ressenti (chagrin, jalousie, angoisse...). Ça ne veut pas dire qu'il faut tout arrêter pour autant, et on peut effectivement chercher des positions intermédiaires, mais je pense qu'il ne faut occulter cette responsabilité pour autant.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le vendredi 17 janvier 2014 à 15h24
@ Dom
Je suis d'accord, chacun a sa part de responsabilité à rester ou non, et il ne me semble pas avoir dit le contraire. Je suis aussi dubitative que toi sur cette idée de "jeter l'éponge", soit on le fait à contre-cœur total, et dans ce cas pourquoi, soit on le fait parce qu'on estime que c'est là qu'on a le plus à gagner, et dans ce cas pourquoi une telle expression.
@Siestacorta
Encore une fois je ne suis pas d'accord et je trouve qu'il y a un aspect très manichéen dans ton argumentation.
L'exclusif et le poly demandent fondamentalement que les deux aient les mêmes penchants : le mono, que les deux soient monos, le poly, que lui soit poly et l'autre au moins poly-acceptant (ce qui est très très différent d'un mono classique).
Le mono prescrit à l'autre comment il doit aimer, peut-être, si tu as envie de le tourner comme ça, mais le poly prescrit à l'autre ce qu'il doit ressentir (en vrac, l'acceptation, l'idée de liberté vs contrainte, la jalousie c'est le mal, quitte, et c'est un sentiment que j'ai parfois eu même ici alors que tout le monde est de bonne volonté, à l'infantiliser complètement "mais non tu n'as pas mal, tu as juste peur, comme les petits nenfants ont peur du noir, mais si tu te comportes comme un adulte et que tu réfléchis ça va passer"...)
Le mono propose effectivement, tu n'aimes que moi si c'est invivable on arrête.
Mais le poly ne dit pas : j'aime plusieurs personnes, tu continue à n'aimer que moi, si les deux sont invivable on arrête, il dit j'aime plusieurs personnes, tu peux continuer à n'aimer que moi, mais tu dois accepter ma décision, même si tu n'en tire aucun avantage et que ça ne fait que aller à l'encontre de ce que tu ressens, parce que moi je n'ai pas l'intention que ça bouge, et si ça devient invivable on arrête. Et ça c'est dans le meilleur des cas, parce que de mémoire sur le forum, des poly qui disent plutôt : j'aime plusieurs personnes, mais si toi tu fais pareil ça me rend malade, y en a un certain nombre aussi.
Ce n'est pas une question de possibilités, c'est une question de poids de la contrainte. Et la contrainte est exactement la même des deux côtés : le mode de vie dont j'ai besoin est un mode de vie qui te fait souffrir. Point.
@Caline
Navrée de te contredire, en tout cas, en ce qui concerne mon cas, mais moi j'ai justement fait ce choix de ne pas l'accompagner plus loin. Il peut prendre ce chemin, mais il le prendra sans moi. Et justement parce que je trouve que son autre relation a brisé entre nous toute complicité, toute intensité. Tu as raison de te dire que tu ne veux pas laisser tomber tant que tu ne sais pas ce que toi tu veux vraiment, et je ne peux que t'encourager à continuer cette réflexion là. Moi je sais désormais que c'est quelque chose que je ne veux pas vivre, même si ça implique de le perdre, même si ça implique de le faire disparaître de ma vie. Notre cœur est vaste, certes, mais je ne vois pas en quoi ça influe sur le nombre d'amours. Moi je fais ce choix de tout donner à un seul, quitte à passer pour un oppresseur quand je demande la même chose en retour.
Mon état s'est subitement dégradé, j'ai un risque de devoir être hospitalisée quelques jours, donc si je ne répond pas ensuite, ne croyez pas que je boude ou que je suis vexée, ça m'arrive de gueuler un coup quand je suis pas d'accord, mais au fond je vous aime bien vous le savez ;-)
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le vendredi 17 janvier 2014 à 00h37
Oui, il me semble que c'est exactement ce que j'ai dit :la séparation peut être une solution, elle existe et il faut la considérer, de même qu'il y a violence faite à l'encontre de la liberté individuelle de l'autre ne veut pas dire qu'il ne va pas se défendre.
Et bien sûr que le problème existe dans l'autre sens et qu'il n'y a pas de gentils ni de méchants, mais c'est justement ça mon propos, de dire que ça ne marche pas que dans le sens mono-vilain-oppresseur-culturellement-formaté-égoïste VS poly-gentil-être-libre-qui-a-tout-compris-à-la-vie-et-n'impose-rien-à-personne !
Discussion : L'autre ne comprend pas

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 23h49
J'ai déjà lu ça sur... je sais plus combien de fils
"pourquoi son envie d'amours plurielles serait-il plus légitime que mon envie d'amour unique ?
-mais tu peux être mono de ton côté, si elle, elle est libre
-mais c'est pas ça, le principe d'unique
-mais si, ça change rien pour toi, elle t'aime
-mais si ça change tout
-mais non
-mais si"
C'est un débat sans fin.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 23h40
@Siestacorta
Ok, je reformule, puisque manifestement ce n'est pas clair.
Une liberté individuelle, c'est vouloir mener sa vie comme on l'entend. Quand un mono impose un mode de vie qui ne lui convient pas à un poly, c'est un non-respect et une destruction de sa liberté individuelle, puisqu'il ne peut plus mener sa vie comme il l'entend. Quand un poly impose un mode de vie qui ne lui convient pas à un mono, c'est un non-respect et une destruction de sa liberté individuelle, puisqu'il ne peut plus mener sa vie comme il l'entend.
Et cela se lit dans le contexte de réponse à gcd68 qui disait : Une personne exclusive peut comprendre l'autre et respecter la liberté individuelle de chacun-e.[...]Par contre vouloir enfermer l'autre et régir sa vie, je trouve cela malsain...
A mon sens, un poly peut tout aussi bien, par son comportement, enfermer un mono et régir sa vie en lui imposant justement un mode de vie qui fait violence à sa liberté (ici la liberté d'avoir un mode de vie relationnel qui lui convient).
Et c'est d'autant plus flagrant que le centre de la question, ici, quand on parle de liberté individuelle des poly, ce n'est pas tant la non-exclusivité que son acceptation par le conjoint, les relations etc... Et j'en veux pour preuve ce que décrit bouquetfleuri : la plupart des fils postés par des poly vivant avec des monos ne sont pas tant "comment développer en soi plusieurs amours" que "comment faire accepter mon poly à mon conjoint/ma relation principale/secondaire" etc...
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 00h58
C'est une image, enfin, c'est comme "avoir un cancer", "avoir peur", "avoir une vision"...
Et en disant ça, tu bottes en touche, ça ne répond pas à ma question (enfin un peu mai spas tant que ça) : qu'est-ce qui importe le plus ? La non-exclusivité, ou que l'autre accepte ce mode de vie ?
Quelque part tu y réponds quand même, en appuyant justement ma théorie : il ne te viendrais pas à l'idée, si cela ne convient pas à cette personne, d'être non-exclusive dans ton coin, parce que ce qui importe pour toi, c'est qu'elle accepte ton mode de vie. On pourrait même ici remplacer non-exclusivité par végétalisme, pratique religieuse ou ce qu'on veut, ça changerait pas grand chose à l'équation, tu pourrais faire tout ce que tu veux toute seule dans ton coin : le fond du problème c'est ce besoin que l'autre voit, accepte et vive aussi bien que possible ce mode de vie que tu veux pour toi.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 00h45
Donc si tu avais un conjoint que tu veux garder à tout prix mais qui ne supporte pas la non-exclusivité, tu serais non-exclusive dans ton, coin sans lui dire, sans lui imposer et sans chercher à ce qu'il admette ça comme légitime pour toi ?
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 00h41
@LuLutine
Il est évident que j'ai une part de ça en tête, mais pas seulement. Je ne trouve juste pas honnête de dire qu'une personne voulant être exclusive empiète forcément sur la liberté individuelle d'un non-exclusif, alors que l'inverse non. Parce que ce n'est pas vrai, si un poly ne demandait rien à un mono, il n'y aurait pas toutes ces discussions sur le forum. Un poly ne veut pas "juste" être non-exclusif, il réclame la reconnaissance et l'acceptation de ce mode par son (ses) conjoint(s), quand bien même ce serait quelque chose qui lui (leur) ferait violence. Si ce n'était qu'une question exclu/non-exclu, chacun ferait ce qu'il veut dans son coin, mais ce n'est pas le cas. Là ce n'est pas le cas, on veut que l'autre sache, qu'il l'accepte, qu'il le reconnaisse comme légitime et qu'il arrive à supporter cette idée suffisamment bien pour ne pas fondre en larmes tout les deux jours, on veut quelque chose CHEZ l'autre et EN l'autre.
Ce n'est pas forcément un mal, ça peut être une source d'évolution, de question, une très bonne chose, je dis juste que je ne trouve pas intellectuellement honnête de faire comme si cet aspect là n'existait pas, comme si le poly ne concernait que soi, son ressenti et son mode de vie et ne demandait rien à l'autre. C'est tout.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le jeudi 16 janvier 2014 à 00h03
Merci demeter de souligner ce qui me pose problème.
@Siestacorta
Une liberté individuelle, c'est vouloir mener sa vie comme on l'entend. Quand un mono impose un mode de vie qui ne lui convient pas à un poly, c'est un non-respect. Quand un poly impose un mode de vie qui ne lui convient pas à un mono, c'est un non-respect. Le reste, pour moi, c'est du sophisme. Et si, ma liberté individuelle d'être heureux dans ma vie sentimentale, si on me l'enlève par quelque moyen que ce soit en me disant "mais c'est pour MA liberté d'être heureux dans ma vie sentimentale", c'est un sacré truc arraché.
De plus ce n'est pas qu'une question d'exclusivité ou non. Un poly ne veut pas juste la non-exclusivité, ça ça s'appelle l'adultère et c'est un autre sujet. Un poly veut être non-exclusif ET que son conjoint (même s'il est exclusif) l'accepte, le supporte, le cautionne. Et ça, ça change pas mal de choses, en fait.
@MetaZet
Oui mais si une prostituée va volontairement précisément dans ce café là en sachant très bien ce que ça fait au tenancier, même si je ne cautionne pas le comportement de celui-ci, n'est-il pas normal de penser qu'elle est aussi en tort ?
@gcd68
Bien sûr que la séparation est une possibilité, une très saine possibilité, mais ce n'était absolument pas le sens de mon intervention. Je n'ai jamais dit que les gens devaient rester ensemble quand ils n'étaient plus compatibles, j'en juste dit que, sous couvert de respect de notre liberté individuelle, imposer à quelqu'un un mode de vie qui lui fait violence, dans quelque sens que ce soit, ce n'est pas le respecter. C'est tout ce que j'ai dit.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le mercredi 15 janvier 2014 à 19h30
Ce qui me dérange c'est que cet argument marche aussi dans l'autre sens. Si la liberté individuelle d'un personne exclusive c'est justement de vouloir se sentir respectée dans son besoin/envie/désir d'exclusivité de sa relation, la personne poly en face, en lui refusant cette exclusivité, ne respecte pas sa liberté individuelle. On peut même dire qu'en lui expliquant qu'elle a besoin d'elle dans sa vie, qu'elle veut continuer avec elle, mais qu'elle veut aussi avoir d'autres relations, la personne poly enferme son conjoint mono et régi sa vie en lui imposant une forme de relation qui ne lui convient pas. Et c'est tout aussi malsain à mon sens.
Encore une fois, je pense qu'on a tort de se dire que respecter la liberté de l'autre, c'est juste se dire qu'on peut faire ce qu'on veut chacun dans son coin. C'est aussi entendre et respecter sa volonté/envie/besoin/désir de vivre dans une certaine forme de relation. Si on lui refuse ça, on a peut-être raison, on a en peut-être besoin, peut-être qu'on le comprend mais je pense qu'on ne le respecte pas.