Polyamour.info

aviatha

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(France)

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le jeudi 19 septembre 2013 à 15h54

Peut-être qu'une bonne idée serait de prendre le problème dans l'autre sens c'est ce que je fais toujours dans mes travaux de recherche).
Pourquoi la vie de mono, qui visiblement te convenait jusque là, ne te correspond plus ? Ce qui a changé dans tes envies, tes attentes, ton ressenti, peut être une piste de réflexion aussi. Je pense que dire "j'ai changé, pourquoi l'autre ne l'accepte pas ?" est trop vaste et trop complexe, il vaut mieux essayer un truc du style "chez moi, ça, ça et ça ont changé, qu'est-ce qui ne lui va pas exactement là-dedans ?" peut donner un meilleur point de départ.
Je reviens sur quelques points de ton intervention. Ce n'est pas un chantage, ni dans un sens ni dans l'autre. Tu as changé, tu es en droit d'aller où bon te semble si tu sens que c'est là que le vent te porte. Mais, comme je le disais dans un autre fil, les règles du jeu changent avec ça, et il est en droit de ne plus vouloir être de la partie.
Quelque chose en lui est brisé, c'est un fait, et ça ne se répare pas facilement mais c'est comme tout. C'est super facile de se casser la jambe sans y faire gaffe, c'est long et compliqué de réparer un tibia.
Par contre, pourquoi trouves-tu problématique qu'il ne se mette pas en colère, se serait pas beaucoup mieux s'il cassait tous les meubles...
Pour ce qui est de ne plus le retrouver à ton retour, là je parle d'expérience, si les monos comme lui et moi avons l'air (sommes ?) au fond du trou, c'est parce que ça demande des efforts énormes de rester malgré tout cela. Alors on va certainement pas disparaitre un matin sans laisser d'adresse avec tout le mal qu'on s'est donné :-) Plus sérieusement, sans doute que son état n'est pas bon, et je comprends ton angoisse, mon cher et tendre a la même quand il me regarde. Mais là je ne suis pas assez objective pour te conseiller.

Est-ce qu'on mono et un poly peuvent être heureux dans une telle situation, en restant ensemble sous entendu je pense, je crois que ça dépend. Si l'un des deux a un glissement naturel vers l'autre, comme pour Katouchka, sans doute, au bout d'un certain temps. Si ce n'est pas le cas, je commence à avoir de moins en moins d'espoir quand à la réponse...

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le jeudi 19 septembre 2013 à 01h21

J'avoue quand même avoir du mal à voir comment/pourquoi une personne en couple mono avec un mono convaincu, qui se découvre poly sans situation de désamour avec son conjoint ne va pas tout tenter pour le convaincre de rester. Honnêtement je vois pas bien, mais c'est peut-être juste moi, ça je veux bien l'admettre totalement.

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le jeudi 19 septembre 2013 à 00h59

Oui j'aurais dû écrire "les polys dans un couple initialement monogame, avec un conjoint résolument mono" mais j'avoue, j'avais un peu la flemme. Bon tant pis, au moins c'est éclairci.
Oh que non, je trouve même ça super, j'essaye juste de lui donner un aperçu de ce que peut être le point de vue de son mari et les raisons de son "freinage des quatre fers", puisque c'est là que ça semble bloquer, sur le pourquoi et le comment du ressenti de l'autre. Après, si c'est pas utile, j'insiste pas non plus, mais voilà.

Comme tu dis le polyamour n'est pas une maladie, donc je ne sais pas si la comparaison tient. Déjà parce que la maladie ou le handicap est un drame, et quitter quelqu'un pour ça, rajouter du drame sur le drame à quelqu'un qu'on aime, j'ai du mal, mais bon après je peux comprendre que tout le monde ne soit pas apte à faire face à ça. Et puis, même si je ne les ai jamais prononcés, je prend, aussi désuet et culturellement formaté et que-sais-je-sociétal encore, les promesses, et notamment les vœux de mariage très au sérieux "pour le meilleur et pour le pire, dans la joie et la tristesse, la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort vous sépare". Et pour moi s'engager sur le long terme implique nécessairement, à la fois que je donne tout ça mais que je le mérite aussi (l'exemple s'est vu lorsqu'il a dû s'occuper de moi après mon opération des deux jambes), mais je dois être, là même chez les monos, un cas un peu à part là-dessus, c'est ce qu'a fait de moi ma première histoire d'amour : j'y ai connu le meilleur et le pire, une joie immense et une infinie tristesse, la santé d'abord et la longue maladie ensuite, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Donc, même la maladie comme ça, selon l'engagement des gens finalement, peut être prévue dans les règles de départ.

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le jeudi 19 septembre 2013 à 00h36

Les deux citations que tu prends sont à remettre dans le contexte de Cendre, c'est à dire dans le cas d'un poly qui se découvre poly dans un couple mono installé. Donc oui, il impose un mode de vie différent à l'autre en changeant le sien, et oui ils changent les règles en cours de partie.
Évidement, puisqu'on traite du cas de Cendre, je ne parle pas ici des poly qui se mettent en couple avec des monos et le savent et sont , du moins l'immense majorité du temps, clairs dès le début. Désolée du manque de précision, je pensais que c'était évident, je m'excuse.
Encore une fois, je ne généralise pas, je parle du cas où le poly se découvre poly en cours de route, et il me semble comprendre que la souffrance de Cendre (comme celle de mon cher et tendre, mais c'est une autre histoire) est qu'elle fait un choix de route mais que l'idée que son mari lui dise "je refuse de te suivre plus loin" lui est insupportable, comme, de l'expérience que j'en ai par le forum et personnellement, tous les poly qui se découvrent en étant déjà en couple avec quelq'un qui ne l'est pas du tout.

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mercredi 18 septembre 2013 à 16h09

J'entends bien le "elle ne concerne que toi" en parlant de la souffrance, et trouve que c'est une énormité. Voilà, ça c'est dit, passons aux explications.

S'il fait un choix, cela le concerne. Mais il ne veut pas faire un choix, il veut faire un choix et que je l'accepte. S'il prend un chemin de vie, c'est son choix. Mais il ne prend pas un chemin de vie, il va quelque part et il veut que je vienne avec lui. Si tu joue tout seul à la réussite et que tu changes les règles en cours de route, fais-le si ça t'amuse. Si tu joues avec d'autres, et qu'en cours de partie tu changes les règles, mais que tu veux qu'ils continuent à jouer avec toi, faut t'attendre à ce qu'ils gueulent.

Donc, ton raisonnement tiendrait, je pense, si les poly voulaient juste pouvoir faire un choix de vie. Et bien ok, si derrière moi, je le prend mal, c'est moi qui ai un problème, sans doute. Mais c'est une énormité parce que ce n'est pas vrai. Les poly, de ce que j'en comprends en vous lisant, ne veulent pas juste faire un choix de vie, ils veulent prendre un carrefour, et que l'autre les suivent, ils veulent adapter les règles en cours de partie, et que les autres restent jouer avec eux quand même. La réaction des autres, et leur éventuelle souffrance ou acceptation, elle ne concerne donc pas que les autres, elle est au cœur même de la question.

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Discussion : Toute sortie est définitive ?

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aviatha

le mercredi 18 septembre 2013 à 13h06

Ne t'en fais pas GreenPixie, ma sensibilité s'en remettra ^^
Nan, la plupart du temps ça va sans problème en fait, c'est juste ces derniers temps je voyais comme une accumulation de ce genre de "sorties", et qui, tant qu'elles étaient à valeur personnelle ne me dérangeaient pas (avant je me sentais comme ça, maintenant comme ça), mais qui se voulaient beaucoup "avis définitif sur la question".
C'est comme sur un autre fil je sais plus qui avait sorti "aimer une seule personne c'est un rétrécissement du cœur". Du tien, peut-être, laisse le mien en dehors de ça !
Bref. Sans compter que mes traitements sont pas encore très bien réglés, donc je dois être plus susceptible (je m'en rends pas bien compte en fait, c'est un peu difficile pour moi).
Et je te remercie pour l'invitation, même si fumer quoi que ce soit est interdit par mes docteurs, le cœur y est :-)

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mercredi 18 septembre 2013 à 13h00

Je te rassure Cendre, ça va, je suis un samouraï, je tiens le front à moi toute seule, même pas peur :-P

Dans l'ordre. Déjà, je plussoie Janis sur le chagrin et la dépression, si ce n'est que pour les malades dans mon genre, la frontière est sans doute cent fois plus mince que pour les autres homo sapiens. Ensuite, je voudrais ajouter un bémol à ce que tu dis sur le fait de "souffler un peu". Comme je le dis quand je dois réconcilier des gens, "si tu penses vraiment que tu peux poignarder quelqu'un, même accidentellement (tu rangeais le lave-vaisselle, tu t'es retourné trop vite), lui dire "oh je suis désolé", retirer le couteau et te dire qu'il est guéri, t'as cru que la vie c'était un kiwi. Il faut arrêter l’hémorragie, cautériser les organes touchés, recoudre la plaie, attendre la cicatrisation, retirer les fils, faire de la rééduc, il peut se passer des années avant qu'il soit guéri, il faut très peu de temps et de moyen pour faire beaucoup de mal". Par contre cela rejoint ce que tu disais sur le "débrouille-toi avec tes sentiments". Tu l'as pas fait exprès, d'accord, t'avais une bonne intention, peut-être même que tu vidais le lave-vaisselle pour le éviter d'avoir à le faire, d'accord, et après tout c'est son corps c'est lui qui le gère, c'est un fait. Mais là il pisse le sang par terre, et il va pas se faire ses points de suture tout seul...

Je rebondis sur LuLutine et Cendre : qu'on m'explique en quoi "je t'impose mon mode de vie monogame, parce que cela part d'un de mes besoins, même si tu en souffres" est différent de "je t'impose mon mode de vie polyamoureux, parce que cela part d'un de mes besoins, même si tu en souffres"...

Encore une fois, pour les exemples du corps, Cendre tu n'as dû gardé en mémoire que la partie qui allait avec la démonstration. Dans les coulisses on se prend dans les bras, parce qu'on est une équipe, parce qu'on se donne confiance, on le fait après, parce qu'on a réussi et qu'on est fier, on le fait dans les fins de soirées, parce qu'on s'entasse à sept dans mon appart et qu'on est juste bien d'être tous ensemble, on le fait aux anniversaires, quand un d'entre nous réussi des examens, quand on est contents de se revoir après une longue absence, je pourrais faire un millier de lignes de ces exemples. C'est juste une forme d'amour, comme j'en ai pour mon frère (d'ailleurs pour moi c'est une forme extrêmement proche) qui n'a rien à voir avec l'amour que j'ai quand je suis amoureuse.

Et Katouchka a raison aussi à mon sens, maintenant qu'il est dépassé, non seulement ça va être très difficile de l'apaiser, mais encore faut-il savoir ce qu'on fait de ceux qui sont à-côté. Je le dis pour l'avoir vécu samedi, même quand on souhaite son départ et retrouver une vie rien qu'à deux, personne ne peut vouloir avoir la maîtresse (à défaut d'autre terme, c'est le plus simple qui me vienne à l'esprit) de son compagnon qui pleure toutes les larmes de son corps dans vos bras en demandant pourquoi c'est vous la préférée et pas elle (et qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ?)...

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 20h00

Si on avait prise comme ça sur nos sentiments, on ferait le choix de ne pas souffrir de la mort de nos proches, il aurait choisi de ne pas tomber amoureux, on choisirait tous de s'aimer toujours et on soignerait la dépression à coups de pied dans le derrière...
J'aimerais que tout soit aussi simple. Et, pardon si je répond de façon un peu sèche, je suis susceptible en ce moment, si je choisissais de m'accrocher à cette souffrance, comme tu dis, je n'aurais pas accepter de retourner sous demie-camisole chimique dans l'espoir que ça me permette de sortir la tête du guidon. Je pense que les gens qui n'ont pas connu ce genre d'état psychiatriques n'ont aucune idée de l'effort que ça représente, et de l'énorme volonté de s'en sortir qu'il faut pour accepter de rendre les armes face aux médecins, alors qu'on pensait avoir vaincu.

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 19h48

Je suis pas sûre d'avoir compris la question, donc désolée si je répond à côté. Si la question est "pourquoi rester si on sait que ça nous fait souffrir de toute façon ?", je vais citer du Matrix et du Antigone (mélange de malade^^) Ce qui fait qu'on reste c'est "ce cher espoir, ce sale espoir" qu'un jour ça ira mieux.
"L'espoir, c'est la quintessence des illusions humaines, simultanément la source de votre plus grande force et de votre plus grande faiblesse."

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 19h33

Si un de tes amis meurt, est-ce qu'on va te demander pourquoi tu es triste ? Tu peux répondre que c'est parce que tu aimais bien parler avec lui et que ce n'est plus possible, que peut-être tu as peur parce que ça te renvoie à l'image de ta propre mort, que ça te perturbe parce que ça interroge tes croyances, tu peux donner un millier d'explication, qui pourtant n'engloberont jamais tout ce que tu ressens.
Et on aura beau te raisonner, tu sais que les souvenirs restent, tu sais qu'il souffrait trop et qu'il ne pouvait plus vivre comme ça, tu sais que c'était peut-être meilleur pour lui, tu sais que tu t'en remettra, tu sais qu'un jour tu pourras en sourire...
Et tu t'en fous.
La seule chose qui existe, c'est ce chagrin immense qui est né de la disparition d'une chose belle de ta vie. Et ça ne se justifie pas.
C'est comme être amoureux. La meilleure raison d'être amoureux, c'est parce qu'on est amoureux.

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 19h14

- Alors oui, j'ai pris mes bons médocs, désolée pour les sautes d'humeur, mais c'est un peu une accumulation, entre les réponses qui expliquent que le mono est égoïste de demander l'exclusivité (alors que le poly fait la même chose mais dans l'autre sens), et tout le post sur le "toute sortie est définitive" qui comparait la monogamie à une cave sombre et froide et le poly à une prairie à papillons, au bout d'un moment, j'avoue, ça use un peu le peu de nerfs qu'il me reste (mais il faut pas trop y faire attention^^).
- Sur le "je souffre le plus" ce n'est pas moi qui le dit, j’interprète ce qui doit se passer dans la tête du mari de Cendre, c'est tout.
- Sur "le mono disait l'aimer", l'amour n'est pas un contrat à vie, j'aime ce que tu es, si tu deviens autre, il y a un risque que je n'aime pas ce que tu est devenu.
- Ce n'est pas tant que la question du "que" moi, même si elle est là quand même. C'est plus simple que ça. Si mon amoureux aime quelqu'un d'autre que moi, cela me fait souffrir. C'est un point sûr et certain (j'y reviens après). Tant qu'il ne peut aimer qu'une personne à la fois, s'il m'aime, aucune raison de ne pas lui faire confiance, il ne peut pas créer une situation que me fasse souffrir. S'il peut aimer plusieurs personnes à la fois, qu'il m'aime ne change rien au fait qu'une situation qui me fait souffrir peut apparaitre en permanence, fin de cette forme de confiance. Pour ce qui est du "n'aimer que moi", c'est infiniment simple. Il n'a aimer que moi pendant cinq ans, et malgré quelques hauts et bas normaux, nous avons été extrêmement heureux ensembles. Depuis qu'il en aime aussi une autre, malgré ma bonne volonté et son amour, il n'y a jamais eu, en un an, un seul vrai jour de joie pour moi. Pas un. Pourquoi est-ce que j'ai besoin qu'il n'aime que moi ? Parce que l'expérience me montre que l'inverse me rend infiniment malheureuse, et je n'aime pas être malheureuse.

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 18h22

Simplement en ce qui concerne la confiance. L'avantage, c'est vrai, c'est que une fois que j'ai vu que mon cher et tendre est capable de venir m'avouer qu'il est amoureux d'une autre, avant même que l'autre soit au courant, je me dis qu'il ne va jamais me mentir. Mais ça, j'en étais déjà convaincue avant.
Là où je peux rejoindre le mari de Cendre sur la perte de confiance, c'est sur le point même du poly. Pour des monos comme moi (et comme mon cher et tendre l'était/l'est peut-être/l'est encore, biffez les mentions un jour où on y verra plus clair), c'est que pour moi il n'était pas possible qu'il tombe (ou que je tombe, ça revient au même) amoureux de quelqu'un d'autre, tant qu'il était amoureux de moi. Donc, peut importe où il était en soirée, avec qui et dans quel état, par exemple, puisqu'il m'aimait, il n'y avait aucun risque, ou alors je l'aurais vu venir depuis longtemps, ou alors ça aurait été un coup d'un soir sans conséquence qui ne m'aurait pas plus atteinte que ça. Et je le laissait donc vivre sa vie tranquille, avec ma confiance absolue. Inutile de dire que s'il peut tomber amoureux de quelqu'un d'autre en m'aimant toujours, cette forme de confiance est définitivement morte. Je ne vais pas le fliquer pour autant, je vivrais juste dans l'angoisse permanente que ça recommence. Et ça, ça n'a rien à voir avec l'honnêteté de la démarche, que je n'ai par ailleurs jamais contestée.

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 15h27

Ce serait quand ?

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Discussion : Systèmes de valeurs

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 14h18

*Petite saute d'humeur d'Aviatha à qui on vient de changer ses médocs* : Ce serait bien qu'on arrête de comparer systématiquement les mono en perdition, surtout quand ils font des efforts, à des monstroplantes carnivore, merci...

A part ça Cendre, je ne peux que compatir envers toi et envers ton mari. Moi ça fait plus d'un an que je lutte avec moi-même, avec mon cher et tendre, avec les idées, que j'essaye de comprendre et d'accepter. Je suis en train de perdre le combat. Je tiens debout à coup de béquilles chimiques. Sa question est loin d'être stupide, au contraire de ce que tout le monde a l'air de penser, elle est très sensée. "Nous avons été heureux, à deux, rien qu'à, pendant des années. Pourquoi ça ne marche plus ? Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? Et si j'ai rien fais de mal, pourquoi c'est moi qui souffre le plus ?" C'est pas juste, et en lui ça se révolte, c'est normal, c'est pas la bonne solution, ça sert à rien, mais c'est normal.
A mon sens, tu arrives à un carrefour. Tu ne veux pas le perdre, soit. Tu ne veux pas perdre le poly non plus, tu as raison. Mais est-ce que c'est possible ? C'est une vraie question que je pose, pas une figure de rhétorique. Et mine de rien, là, tu fais exactement ce que tu lui reproches. Tu lui reproches de ne pas vouloir te laisser libre de tes choix, mais tu cherches à influencer le sien, parce que tu as peur qu'il parte. Tu veux qu'il accepte tes choix de vivre avec d'autres, mais tu refuses l'idée qu'un jour il risque de faire celui de vivre sans toi.
Ce que tu dis, sur le fait que c'est allé trop vite, trop loin, j'ai l'impression que c'est comme ça que le vivent beaucoup de monos, de mon expérience et en lisant le forum. Ils n'ont pas le temps de se construire des appuis, une défense, que d'un coup ils doivent tout prendre de plein fouet dans la tronche. Bon, on est pas en sucre, hein, ça n'a jamais tué personne, mais c'est dur après d'essayer de nous convaincre que ça peut être un truc chouette qui un jour ne nous fera plus mal, on a une grande cicatrice en travers de la gueule qui nous dit justement le contraire.
C'est comme l'exemple que j'avais avec la mer et la montagne. Oui, tu adores la mer, mais moi je voulais faire du ski, oui se baigner c'est bon pour la santé, et puis il fait beau et y a des poissons, mais j'en pas envie de me baigner j'ai envie de faire du ski, oui, tu me donnes le droit de me baigner moi aussi, mais j'en ai rien à foutre je veux aller au ski.
Je pense aussi que entre être poly pratiquante et considérer qu'on trompe son mari dès qu'on prend la main à quelqu'un d'autre, il y a une marge de manœuvre telle qu'on dirait garer une smart sur un parking désert, et que l'idée que tu as du tout ou rien n'est pas vraiment juste. Chacun à sa limite de ce qu'il peut tolérer, et peut-être il y a-t-il un accord possible sur une zone commune. Après si les limites de toi et ton mari n'ont pas de zone démilitarisée, il y en a forcément un à qui ça fera violence, malheureusement. Et les humains ont une résistance limitée à la souffrance, je suis en train d'apprendre ma leçon là-dessus...

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 02h14

Alors, il semblerait que oui mais en fait non^^ Je suis bi, certes, mais je ne fais pas de différence homme/femme marquée. Pour moi, j'aime une personne, point. Le fait que ce soit un homme ou une femme va avec le fait qu'il/elle est intelligent/beau/sportif/joueur/curieux/tout ce qu'on veut, c'est une partie intégrante de la personne, une caractéristique comme une autre. Donc je n'ai pas besoin de privilégier un sexe, pas plus qu'une couleur de cheveux, une pointure de chaussure ou autre, je n'ai pas besoin d'un homme et d'une femme, comme d'un blond, un brun et un roux etc... Je tombe amoureuse d'une personne qui n'est jamais tout à la fois, mais la combinaison me plait tellement qu'il n'y a pas besoin d'avoir toute la collection, pour caricaturer grossièrement.
Quand à ce qui est du conditionnement et des boîtes, moi j'avais des legos et des power rangers, je faisait le barbecue avec ma mère et c'est moi qui le gère aujourd'hui encore en famille (mon frère est un danger public), j'ai toujours su qu'une fille pouvait aimer une autre fille, juste elles ne pourraient pas faire de bébés ensemble, et ma mère m'a toujours dit "tu peux faire ce que tu veux, si tu répond oui à ces deux questions : est-ce que je suis sûre que ça ne fait de mal à personne ? est-ce que je me sens à paix avec moi-même quand je le fais ?"... Donc, bien sûr qu'on baigne dans plein de trucs, notre famille, notre environnement, mais l'idée de conditionnement, je la vois pas plus que ça. Et mieux encore, plus j'étudie les singes, plus je suis convaincu que la part de naturel dans les comportements humains est bien plus forte qu'on ne veut bien le croire. Mais je crois que ça arrange de se dire que la culture a beaucoup d'impact sur nous, et qu'on peut s'en libérer, mais ça c'est ma position scientifique.
Je n'ai jamais l'impression d'avoir penser en terme de "casé, réciproque ou autres", plus en fonction de ce que j'aimais chez eux et de si ils faisaient naître "quelque chose" en moi ou pas, aussi simplement. J'aime mes amis pour des choses très particulière en eux, propres à faire naître la confiance, la proximité, le lâcher-prise, et des tas de choses qui leur sont propres (et que peut-être je n'aimerais pas chez un amoureux, en y repensant). Dans notre groupe, il y a pas de "chaises musicales" non plus (j'aime bien l'image), pas de compétition et pour être honnête, soit c'est plus rare que tu le penses, soit je trouve le comportement des gens particulièrement glauque...
Après, tu pourras encore dire que chez moi c'est un refoulement inconscient d'un conditionnement sous-jacent ou que sais-je, mais je ne m'interdis rien. J'ai envie de prendre quelqu'un dans les bras, je le fais, de lui faire un câlin, de dormir en boule sur ses genoux, de le bercer, de lui caresser les cheveux, de lui demander qu'il me masse le dos, je le fais, de faire l'amour tout une nuit durant avec quelqu'un, je le fais aussi, mais il n'y a qu'une personne qui suscite en moi cette envie, je vais quand même pas me forcer^^). Et parce que ce dernier désir serait plus rare, il serait forcément brimé ?

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 01h01

Bon, donc sur le début on est d'accord :-)
Cette idée de comportements par nature, c'est peut-être un déformation professionnelle de ma part. A force d'étudier le comportement animal, de voir qu'il y a des monogames chez les bonobos, des poly chez les chimpanzés, des hétéros, des homos et des bis chez tous les mammifères sociaux et plus, j'ai tendance à considérer que notre espèce n'échappe pas à la règle, et que la part de nature dans nos comportements est bien plus importante qu'on ne le pense (les humains ont tendance à beaucoup surestimer l'importance de leurs cultures et de leurs sociétés je trouve). Mais c'est peut-être mes recherches qui me donnent un point de vue particulier.

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 00h27

Ce que je conçois parfaitement, et pour moi la seule "vraie" chose, c'est ce qui nous semble évident, quelque chose que, quand on la fait ou la vit, fait qu'on se sent en accord avec soi-même. Pour moi, on est quelque chose, on le devient rarement (même si parfois, on s'en compte plus tard), mais c'est une opinion totalement discutable, et je le conçois.
Je ne rebondissais pas sur toi, mais sur MetaZet qui dit qu'il essaye de se "convaincre", donc qu'il y a quelque chose d'un peu artificiel peut-être.
Et puis, je n'aime pas l'idée que les bi sont "ouverts" et les homos/hétéros/asex "restreints", je ne suis pas à l'aise avec l'idée que ma forme de sexualité serait plus "ouverte" que les autres, comme s'il y avait une hiérarchie. Elle est ce qu'elle est, comme toutes les autres, et je pense qu'elles se valent toutes tant qu'on y est à l'aise.

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 00h12

Honnêtement, ils trouveraient ça bizarre, Aviatha dans cet état, c'est rien que pour eux (et c'est un spectacle^^). Bon, ce n'est pas le seul (ni le plus glorieux) exemple, mais c'est le premier que j'avais en tête. Mais ça marche aussi avec les soirées de films nanars, c'est pareil, c'est un truc "à nous".
Et je parle de choisir pour moi, parce que je suis bi, mais honnêtement, un hétéro (ou un homo) qui me dit "j'essaye de devenir bi", ça me fait bizarre, c'est limite vexant en fait, comme si ce composant de moi pouvait être un "effet de mode", un truc qu'on trouve cool et qu'on veut avoir aussi (mais après c'est peut-être parce que j'ai connu pas mal de gens qui étaient vraiment dans cette idée qu'être bi est à la mode...:-/ ). C'est comme les gens qui font de la chirurgie esthétique en fait, bien sûr ils sont plus "beaux", comme les bi sont plus "ouverts" et encore les deux sont sujets à caution pour moi, je me dis que la nature a fait les gens comme ils sont, et dieu merci pas tous pareils, et je trouve toujours dommage de vouloir changer quelque chose dans la structure profonde, physique ou mentale... Mais encore une fois ce n'est que mon avis :-)

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aviatha

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h54

@Metazet, euh oui, par exemple, il me viendrait pas à l'idée d'être bourrée devant mon cher et tendre (même si c'est arrivé une fois), alors qu'avec mes amis, sans problème. C'est le premier exemple qui me vient parce que je suis en train de parler d'une soirée d'anniv à un ami par mail, mais il y a effectivement des choses que je "réserve" à mes amis, comme il y en a que je "réserve" à mon compagnon.
Pour ce qui est des hétéros et autres, je ne suis pas sûre (attention, avis trèèèèès personnel^^) que se "convaincre" de penser ou de regarder l'autre sexe/le même sexe/les deux sexes soit une bonne chose. Je sais que je suis bi et il ne me viendrait jamais à l'idée d'essayer de me restreindre à l'un ou l'autre, parce que pour moi c'est une évidence, de même que l'homosexualité est une évidence pour certains et l'hétérosexualité pour d'autres. Voilà, pour moi il y a quelque chose qui nous pousse naturellement d'un côté, de l'autre ou des deux, et vouloir faire autrement n'est pas respectueux de sa nature profonde, mais, ce n'est que mon très humble avis :-P
@LuLutine En tout cas, pour les sciences du comportement, ça en est, après, ça dépend sûrement de la définition qu'on met dessus. Comme d'hab quoi^^ Je ne pense pas que ce soit du conditionnement, au contraire, la plupart des exemples que j'ai, quand j'y repense, ont des frontières plus étanches que les miennes (ami qui devient amoureux comme on redevient célibataire, ou amant pendant, ou qui est amoureux et se retrouve ami parce qu'il tombe dans la friendzone...). Comme tu dis, beaucoup de gens ont tendance à penser, j'ai l'impression, qu'un ami ne veut pas un amoureux. Pour moi ce sont juste deux types de relation fondamentalement différentes, j'irai même plus loin, quand j'étais célibataire, certaines rencontres m'apparaissaient comme des amoureux potentiels, d'autres comme des vrais amis potentiels, mais jamais les deux, le célibat ne changeait rien à la façon dont je regardais certaines personnes, même si c'étaient des nouvelles rencontres. Mais j'ai un peu l'impression d'être un extra-terrestre quand je dis ça^^

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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aviatha

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h25

Alors, je ne peux pas parler du point de vue des hommes du coup, juste je ne pense pas que l'idée de ne pas coucher avec mon frère ou un cousin soit parce que j'ai peur d'une tare génétique^^ C'est juste, comme je disais plus haut, sur un autre "plan", et mes amis proches c'est pareil. C'est pas "au nom de quoi" ça ne pourrait pas aller plus loin si j'en ai envie, c'est plus que je ne peux pas en avoir envie. C'est un peu comme demander à un hétéro au nom de quoi il s'interdit de coucher avec des gens du même sexe, il s'interdit rien du tout, c'est juste qu'il en a pas la moindre envie, il est pas monté comme ça^^

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