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Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le mardi 23 août 2011 à 01h49
Demeter, dans quel sens oppose-t-on habituellement la raison aux émotions ? Raisonnement ou raison particulière (cause, etc.) ? (Décidément, j'ai l'impression que ce termes t'est indigeste.)
Sinon, je ne cherche pas à avoir raison. J'aurais préféré parler de ce qui m'interpellais. Pour Ladys, je te conseille de relire ce post où elle écrit avoir du mal de ne pas considérer avant tout les sentiments.
Je n'ai pas réfléchi davantage qu'elle et probablement eu moins de chance et dû réfléchir pour me faire comprendre.
Demeter
Supposons un dialogue (qui est sous jacent ici, mais je modifie ta phrase d’exemple pour la replacer dans le cadre d’un dialogue et non d’une réflexion que tu poses comme personnelle mais qui en réalité n’est pas la tienne et que tu prêtes comme intention)
« A : Je t’aime, mais j’aime aussi machin.
B : - non, ce n'est pas possible si tu dis que tu aimes aussi l'autre, c’est que tu ne m’aimes pas"
N’est-ce pas le même dialogue en réalité que celui là :
B : « Aimer pour moi signifie que tu n’aies pas d’autres relations que celle que tu as avec moi.
A : si tu dis que tu ne m’acceptes pas comme je suis et capable d’aimer deux personnes, c’est que tu ne m’aimes pas. »
Enfin un troisième dialogue qui peut paraître plus « intelligent » en apparence :
« A : Je t’aime, mais j’aime aussi machin.
B : « D’accord, je comprends ce que tu entends par le fait d’aimer, mais aimer pour moi signifie que tu n’aies pas d’autres relations que celle que tu as avec moi. »
.Si l’on prend cet instant de la relation, il n’y a aucune différence en réalité dans les trois dialogues, puisque aucun n’apporte de solution. La seule solution « logique » est la rupture.
Je n'aurais pas su l'interpréter avec autant de simplicité que Ladys l'a fait. Je me contenterais de suggérer que son interprétation aide à voir dans le dialogue que tu a écrit une progression narrative de type, thèse, anti-thèse, synthèse.
Ladys
Pour moi, dans la première situation, B rompt avec A car il pense que A ne l'aime pas, ce qui est faux.
Dans la deuxième situation, A rompt avec B car il pense que B ne l'aime pas, faux aussi.
Dans la troisième situation, A et B savent qu'ils s'aiment mais qu'ils on une vision de l'amour différente, et c'est sur le constat de ces différences qui leur semblent inconciliables qu'ils rompent.
Pour ma part, je vois dans cette progression dramatique l'une des vertus des conflits, une lutte pour la reconnaissance qui ne peut se résoudre que dans une reconnaissance réciproque. (J'y reconnais sans peine mes ""échecs"" relationnels.)
Est-ce que cela me donne raison ? J'ai plutôt l'impression que cela montre que les raisonnements des uns et des autres permettent de trouver plus de sens. (La raison ne fonde rien du tout, ici, elle accompagne le temps que cela finisse par lui échapper.) Tout le sens ? Non, plus de sens.
______________________________________
Tu raisonnes bien, très bien, mais le terme raison semble te :-/ :-( L'image que tu renvoies alors de tes interlocuteurs est :-/ :-( Relis ce lien et demande toi si Ladys peut se reconnaître dans tes propos :
- ou si elle se sentira défigurée, inapte à communiquer.
Est-ce que le raisonnement a été source d'humiliation pour toi, Demeter ? Une des meilleurs manière de priver une personne de sa raison, c'est de lui faire perdre la raison en discréditant la raison. Combien de fois je ne me suis pas entendu parler de spontanéité et dire d'arrêter de penser... juste pour qu'on puisse faire de moi ce qu'on voulait. J'avais juste à me taire et faire ce que l'on me disait de faire. L'expérience de la raison comme nombre d'autres expériences a toujours quelque chose d'humiliant, ce n'en est qu'une parmi celles que j'ai connue.
Reste que, concrètement, cette reconnaissance mutuelle que souligne Ladys m'a permis de n'éprouver aucune frustration de n'avoir vécu les relations que j'aurais voulu. Mieux, d'en éprouver la joie de me sentir reconnu et de donner à se sentir reconnu. Je t'accorde que vivre fait bien plus évoluer que raisonner, ces relations m'ont fait évoluer, mais je n'en aurais retiré aucun bénéfice sans raisonner, juste d'amères frustrations de rupture.
Cela n'a rien avoir avec le polyamour ou le monoamour, cela se situe à un niveau plus fondamental qui consiste à s'accepter mutuellement telle que chaque personne se ressent simplement parce qu'aucune personne ne choisit ce qu'elle ressent. La question qu'a soulevée Ladys partait de ce niveau là, juste les sentiments des personnes indépendamment de la définition de l'amour ... qu'il soit au singulier ou au pluriel.
Je n'en reste pas moins interpellé
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le lundi 22 août 2011 à 20h24
Je trouve tes propos intéressant, Demeter, et juste notamment sur cette image de "mettre un flingue sur la tempe". Une amie m'a dernièrement formulé la même réflexion par rapport au fait que lorsqu'une personne me plaît suffisamment pour que j'envisage une relation, cela produisait un effet similaire, que je le manifeste en même temps que la manière dont j'envisage mes relations.
Je reste cependant intimement convaincu qu'une part de cet effet est le fait d'une trop grande opposition entre raison et émotion. Je ne ferai pas état de la recherche qui, de la neurobiologie à l'ethnométhodologie tend à montrer que cette opposition est loin d'être fondée. Je me contenterai de t'inviter à envisager la raison avec la volonté, puis de substituer à la volonté la disponibilité. Remplace la raison par le langage, un langage médiateur qui permet de manifester... sa disponibilité. Soit, quelque part, se mettre à disposition de l'autre.
La raison intervient surtout au niveau du langage, de ce rapport aux autres et au monde que permet le langage. La moindre émotion l'alerte, l'é-meut et elle se meut avec. Elle ne peut intervenir directement sur les autres ou sur le monde, elle n'est jamais que médiation...
... sauf quand elle devient l'instrument de la volonté.
"Je me sens disposé à telle relation."
C'est différent de :
"Je veux telle relation."
Enfin soit, tu mets le doigt sur un point qui m'interpelle. Reste qu'il me semble que nous sommes éloigné du sujet.
Discussion : L'amour n'est pas une tromperie...

oO0
le samedi 20 août 2011 à 21h16
Eulren, tes propos me mettent effectivement aussi mal à l'aise face à une personne déchirée et qui n'en dort pas.
Je pense sincèrement que tu veux l'encourager. Ici, à accepter qu'il n'est pas possible de tout avoir dans la vie. Effectivement, l'accepter apaise, ...
... mais le coup de la crémière, du beurre et de l'argent du beurre, c'est souvent pour humilier. (Je ne le connais que comme çà.)
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 20h10
Oui, Demeter, encore une fois, oui.
(Dommage que je ne sache pas danser sur ma tête.) Tu parles des arts, parfait, je te parlerai de perception esthétique en dehors de toute visée éthique : apprécier sans vouloir, sentir pour ressentir, rien à vouloir parce qu'il n'y a qu'a sentir, ressentir et faire ressentir. Le plaisir esthétique n'est certainement pas d'expliquer, de justifier, mais simplement d'exprimer, voire raconter, avec le plus de justesse possible.
Quelles que soient mes relations, je ne sais pas combien de fois il m'est arrivé de devoir entendre des excuses d'être dans tel ou tel état et, moi, de répondre : "Il n'y a pas à t'excuser, tu t'eprouves comme tu t'eprouves." Décrire, raconter, accepter que cela fasse partie de toutes les couleurs qu'en fait voir l'existence, un simple échange de vécu qui permet de sortir de l'isolement de ce qu'on a l'impression de vivre, quelques essais de changement de perspectives dans la manière de décrire, raconter histoire que cela sonne plus juste...
... et le reste, basta ! Se réaccorder avec son vécu puisqu'il n'y a pas d'autre choix que de vivre avec. Après, ce que chaque personne est d'accord de vivre, si chaque personne est en accord avec son vécu...
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : Complicité ou intrusion?

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 17h37
Intrusion...
En tous ça, je le vivrais avec un sentiment d'intrusion, surtout par rapport à tes autres relations qui souhaitent probablement conserver une certaine intimité. C'est devenu plus compliqué qu'il n'y a de complicité, mais il semble s'en rendre compte. Il y a un état de crise qui ressort de son comportement, mais une crise se manifeste souvent par un comportement extérieur qui nécessite d'être par la suite intériorisé. Il arrive d'entraîner ses proches dans ses conflits intérieurs, de tenter de résoudre à l'extérieur, avec d'autres personnes, ce qui ne peut que se résoudre qu' avec soi-même. Les crises peuvent s'avérer très bénéfiques à termes, mais c'est très difficile d'accepter un état de crise. TE laisser envahir par cet état ne l'aidera pas à en tirer bénéfice, par contre, l'accepter dans cet état peut l'aider à s'accepter. Lui faire accepter tes limites peut l'aider à accepter les siennes, à retrouver les siennes et se retrouver.
Une question qui m'a souvent aidé en état de crise, c'est de me demander si je me reconnaissais encore. Souvent, cela venait d'un sentiment de ne pas avoir été reconnu tel que je l'attendais et, plutôt que de l'accepter, je luttais en vain pour cette reconnaissance au point de ne plus pouvoir me reconnaitre. C'est une sortie de route quasi humoristique : attendre des autres qu'ils nous reconnaissent alors que nous ne sommes plus en état de nous reconnaitre nous-même.
En tous cas, tu ne sembles plus en mesure de le reconnaitre, ce qui m'amène à la question de savoir s'il est encore en mesure de se reconnaitre lui-même ou s'il se sent perdu. Parfois, il faut réapprendre à vivre avec soi-même avant de pouvoir continuer à vivre avec les autres. Une relation amoureuse n'est pas une relation thérapeutique et ne remplace pas la relation à soi. Tenter de retrouver un équilibre personnel par de multiples règles relationnelles, une impasse.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 14h45
Demeter,
je suis tout à fait d'accord avec toi sur les deux nuances que tu relèves dans la discrimination. La manière dont tu les développes me confirme de plus en plus que le polyamour est une question dont l'enjeu principal est le consentement et non, les sentiments. Je vais reprendre quelques citation de Ladys qui ressortent de son dialogue avec Popol :
Ladys
« Le polyamour, c'est seulement lorsqu'on vit plusieurs relations affectives amoureuses réciproques, partagées, ou est-ce seulement le fait d'aimer plusieurs personnes d'amour, de le reconnaître, de se l'avouer, même si ce n'est pas réciproque, voire même si cela reste secret ? »
[...]
« J'ai l'impression que c'est avant tout l'idée qu'on ne peut aimer deux (ou plus) personnes qui est en contradiction avec le concept de polyamour. »
[...]
Pour moi, il est évident que l'unicité du sentiment amoureux n'est pas une "vérité". Comment peut-on parler de vérité concernant un sentiment ? Chaque personne ne l'éprouve-t-il pas à sa façon ? Cela me semble aussi inique que de dire, qu'en vérité, tout le monde est polyamoureux.
Au seul niveau des sentiments, je pense qu'il n'y a pas lieu de parler de monoamour ou de polyamour. En parler, c'est passer au niveau du consentement à une ou plusieurs relations où, certes, les sentiments jouent un rôle de premier plan, mais où justement le consentement joue un rôle de second plan. Personne ne choisit ses sentiments, ce qui n'est pas le cas de la ou les relations consentie(s) au nom de ces sentiments.
Là, j'éprouve un sentiment d'iniquité semblable à celui de Ladys face au fait de définir le sentiment amoureux en termes d'exclusivité monoamoureuse ou de non-exclusivité polyamoureuse. Ces termes ne concernent pas les sentiments, mais la relation qui peut en résulter. Mysterhill, me semble aussi exprimer ce sentiment à sa manière :
Mysterhill
Définir des sentiments multiples à travers les relations entre les personnes reste pour moi un exercice intellectuel qui m'interpelle. Il y a autant de relations différentes que de couples, les multiples témoignages de ce site rendent compte de cette diversité. J'ai l impression de chasser une norme " l'exclusivité de la monogamie" par une autre exclusivité : si t'es pas sincère , t'es pas poly... Peu importe dès lors les sentiments...
Pour ma part, justement, je pense que la réalité des sentiments, indépendamment du type de relation qui peut s'envisager en leur nom, importe beaucoup. (C'est là que je situe l'intérêt de Kauffmann.) Là, réside une possibilité de dialogue où s'éviter de se disputer la définitions du sentiment amoureux et de s'éviter de juger ce qui n'a pas lieu d'être jugé dès lors que personne ne choisit ses sentiments, pas plus que sa couleur, son genre, ses joies, ses peines, etc.
Ne pas avoir à appréhender le jugement de sentiments que personne ne choisit facilite l'expression des termes de la relation qu'une personne peut se sentir prête à consentir ou non. C'est tout bénéfice pour une personne, poly ou mono, quels que soient les sentiments qu'elle éprouve. Qu'elle n'en éprouve aucun, qu'elle en éprouve pour une ou plusieurs personnes.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : L'amour n'est pas une tromperie...

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 07h04
Sophia,
toutes mes excuses, en repensant à ton titre, je pense avoir fait du hors sujet : "L'amour n'est pas tromperie." Après l'avoir reformulé en verbe, cela m'est paru évident :
"Aimer n'est pas tromper."
À condition de l'entendre juste comme des sentiments amoureux, OUI, car personne ne choisit ses sentiments.
J'ajouterais qu'il y a de ce fait une injustice à considérer qu'ÊTRE amoureux d'une autre personne, c'est tromper. Personne n'est coupable de ce qu'il EST. Or, très souvent, une personne est jugée coupable d'ÊTRE amoureuse d'une autre. Oui, la personne aimée peut souffrir que la personne qui l'aime en aime une autre. Elle n'est pas plus coupable d'en souffrir, d'ÊTRE en souffrance/jalouse, personne ne choisit ses sentiments.
Mysterhill en parle très bien, ici :
Je me le suis pris de plein fouet à 42 ans.
Tigreminou tient des propos qui me semble apaisant, ici :
Je suis beaucoup plus tranquille
Après, pour ce qui est d'une autre relation amoureuse, c'est déjà assez compliqué comme çà d'apprivoiser une situation sentimentale injustement culpabilisée.
P.-S.: Merci de me dire si j'étais hors sujet, j'évacuerai mon message précédent.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 03h16
Demeter,
à ta manière, tu développes très bien ce que je sous-entendais lorsque j'ai choisi de mettre sentiment et consentement l'un à côté de l'autre. Ils partagent la même origine : sentir, ressentir. :-D
La question que soulevais Ladys et qui me semblait très intéressante, c'est cette discrimination qu'il est possible de faire des sentiments sur base du consentement. Voilà, en tous cas, comment je reformulerais maintenant mon intérêt. Au vu des positions adoptées, je pense que, dans l'ensemble, tout le monde est d'accord sur le principe de ne pas faire de discrimination sur des sentiments que personne ne choisit, pas plus que la couleur de la peau ou le genre ne se choisit.
Après, c'est plus compliqué et je ne vois pas comment le clarifier en quelques mots, sinon, cet unique mot de point de départ : consentement. Consentement qui me semble dévoyé de son sens s'il devient un critère de discrimination des sentiments. Mais d'où vient la tentation de le faire alors qu'il n'y pas intention ? (J'y ai cédai et j'y cèderai encore...)
Ladys,
j'espère, ici, avoir rejoint le point de départ de ta question. Elle remet en jeu la définition qui est sur ce site ou en tous cas, invite à des précautions d'usages de cette définition. Sinon, Guilain, s'est bien creusé sur une présentation en quelques de ce qu'est le polyamour, ici : amours.pl Pour avoir collaboré avec lui à la rédaction, je sais qu'il est très ouvert aux suggestions et serait probablement très sensible aux modifications que ta question suggère.
P.-S.: J'ai corrigé mon précédent post :-D Je ne sais pas comment j'ai réussi à faire attérir Mysterhill chez Tigreminou :-D :-D Excusez-Moi :-D :-D :-D
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : L'amour n'est pas une tromperie...

oO0
le vendredi 19 août 2011 à 02h45
Ne pas agir sous des contraintes extérieures :
- Une passion naissante pour une personne extérieure à ta vie
- Une souffrance annoncée pour une personne intérieure à ta vie, mais qui n'en reste pas moins extérieure à toi
Intérioriser les contraintes en souffrant de l'intérieur.
Voilà ce que je comprend et qui me semble être un choix sensé. Ne pas agir sous des contraintes extérieures, intérioriser. C'est beaucoup moins poétique que ce que tu n'écris alors je vais être un peu plus poétique.
Avant même d'avoir connu de relation, je savais que ce que je redoutais le plus, c'était le filtre des habitudes, ce filtre qui nous glace de lassitude. (Suffit de se rappeler l'effet que nous font nos parents à l'adolescence.) Cela m'effrayait comme cela m'intriguais, je me sentais mis au défi de ne pas me fier aux apparences qu'il n'y avait plus d'histoire, qu'il n'y avait juste que des habitudes sans histoires. (Au passage, j'ai bien craché sur les gens biens sans histoires.) En fait, les habitudes constituent de merveilleuses pantomimes qui racontent toute une histoire qui ne se dévoile que dans la remémoration du vécu que je te conseille avec la personne que tu as peur de faire souffrir. Il s'agit de chemins oubliés pour nous, adultes, les chemins de l'enfance de l'art : raconter, se raconter. (J'ai longtemps craché sur mon père, un type bien sans histoires pour me rendre compte que ses habitudes cachaient une histoire, une histoire à histoire. À ma grande satisfaction, le pire monstre d'habitude que je connaissais était une poupée russe à tiroirs.)
C'est tout en chanson, les habitudes sonnent comme des refrains : "Toujours le même refrain !" Au point d'en oublier les couplets : "Toujours le même refrain depuis des années !" En changeant un peu de perspective, cependant : "Pourquoi ce refrain ? Raconte moi !" (J'insiste sur le choix du verbe raconter, il ne s'agit pas de se justifier en racontant sa journée, etc. Non, il s'agit de raconter en prenant la mesure d'une histoire humaine : D'où vient ce refrain, quelle personnes, situations marquantes de l'enfance, de l'adolescence, de l'entrée dans la vie adulte. Il s'agit de faire voyager son interlocuteur dans le temps et de voyager avec, se raconter.) Les habitudes racontent les histoires qui nous habitent, mais il est très difficile de les déshabiller. Il n'y a pas être plus farouche qu'une habitude pour se laisser dénuder et dévoiler l'histoire qu'elle cache dans toute sa nudité. (Plus nu que nu !)
Plus sérieusement, redécouvrir sous un autre jour ton quotidien visiblement désaffecté (tu le compares à une machine) n'éludera certainement pas ton sentiment de déchirement, mais peut en diminuer l'intensité. Là, il en ressort une image du quotidien où tes sentiments seraient comme broyé dans la machine qu'il serait.
Ce n'est qu'une piste, il y a d'autres pistes et chacune peut t'apporter un peu de paix...
... de sorte à vivre de moins en moins tes sentiments dans la peur d'un déchirement tragique et pouvoir commencer à les apprécier sereinement. Là, peut-être, commenceront-ils à devenir vivable. Ton quotidien, c'est ton présent, le point d'équilibre de ton histoire.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le jeudi 18 août 2011 à 19h13
Mysterhill
Le sentiment d'amour, je l'éprouve, malgré moi.
Qu'est ce qui fait battre mon coeur pour une femme , me fait fondre quand je la regarde, l'entend, ou simplement pense à elle ? Bien sur, la science trouvera certainement des explications, mais dans tous les cas n'est pas du même niveau que le fait d'être honnête avec une autre personne. Il est question de sincérité dans la relation et non plus de sentiments.
Tu fais bien la différence entre deux champs, l'un scientifique et l'autre, éthique. Dans l'un, il est question de connaissance, dans l'autre, de reconnaissance. Voilà comment je comprends ta distinction de ce qui relève de la science et n'en relève pas : être honnête, la sincérité. Je proposerais de distinguer deux niveaux :
- sentiments
- consentement
L'un ne relève pas de nos choix, s'impose à nous. L'autre, relève de nos choix.
Tigreminou
@toutlemonde : fil super interessant
Depuis que j'ai réalisé que les pires clivages, je me les infligeais tout seul à coup de guerre interieure stupide : je suis beaucoup plus tranquille : je pense meme qu'il faut cherir/acceuillir nos émotions/pensées clivantes
(+) :-D
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le mercredi 17 août 2011 à 14h45
Ladys,
je ne pense pas que tu es "dure de la comprendite", mais plutôt sensible à la diversité des interprétations. D'ailleurs, tu as soulevé une question importante.
Pour ma part, je constate que je ne suis pas en mesure d'apporter plus de clarté au vu de mes longueurs. D'autres personnes ont beaucoup plus de clarté, mais il reste des zones d'ombres... qu'il n'est pas toujours possible de clarifier.
Il n'est pas possible de tout savoir, c'est là que la confiance intervient dans les relations humaines. Nombre de personnes surmontent leurs épreuves sans savoir ce qui leur arrive, simplement par la confiance.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : Nouvel Obs

oO0
le mardi 16 août 2011 à 18h54
Merci, Françoise ! (Ce fut, personnellement, un plaisir de lire vos ouvrages. Une écriture dans le dialogue, attentive à demeurer accessible. Votre écriture invite davantage à vivre qu'à réfléchir, à vivre comme chacun le sent.) Merci d'avoir été là et au plaise de vous revoir si l'envie vouais prend de repasser.
_________________________________________________
Sinon, sans vouloir vexer personne, je le trouvais pas trop mal cet article du nouvel observateur. Personnellement, je l'ai lu sur le ton de la comédie de vaudeville. Il faut dire que, en matière de vaudeville, le sujet des amours plurielles offrent des scénarios des plus improbables. L'expression même sortir du placard ou rester dans le placard vient du genre ou, en tout cas, y connaît un grand succès. Le ton général, c'est un peu : " Du vaudeville comme vous en avez jamais vu !" Et, pour ma part, c'est ce qui me plaît, le rire qui m'a conduit à adopter cette perspective relationnelle, une envie irrépressible de rire là où il n'y a que pleurs, de se faire une joie de ce qui est sensé rendre triste, une fierté ce qui est sujet à une hotte telle qu'elle donne envie de fuir dans le placard ? Qu'est-ce qu'il y a de honteux à ce que des personnes s'aiment ? Même si le vaudeville prête à se moquer des infidélités, pour une part du public, il toujours su cultiver une certaine bienveillance sans prendre partie pour ou contre... sinon le parti d'en rire, de rire des querelles d'amour.
Çà et là, j'ai envie de tiquer aussi, mais dans l'ensemble, je trouve que la logique du sujet est respectée. Il me suffit de relire le premier paragraphe qui donne le ton. C'est vivant, ça bouscule un peu à gauche et à droite, quelques coups de coudes qui se perdent, mais je le prendrais plus pour des bourrades amicales. C'est dans les codes du vaudeville que de se montrer irrévérencieux. Ce peut être un prétexte pour glisser des attaques personnelles, mais ce n'est le plus souvent qu'un jeu où il est difficile de d'éviter les jeux de mots et les caricatures faciles qui, souvent, donnent le plus à réfléchir : "Facile, trop facile que pour être juste !" Et vlan, vazy que j'emprunte un boulevard du sens commun, trois bandes le boulevard, pour... mener nulle part. Les caricatures sont comme des ballons, on les gonfle pour faire la fête et le meilleure moment c'est de les éclater.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.
Discussion : France inter

oO0
le lundi 15 août 2011 à 19h30
Merci, Kerdekel, je voulais avoir confirmation de cette impression. Je pense que c'est important que ce soit explicite, dès lors que nous avons souvent tendance à en avoir une image négative. Pour ma part, j'ai en mémoire de nombreux propos que j'ai tenus dont le sens critique manque de compréhension, cède excessivement à la négativité et des réflexes de ce que je ne sais pas autrement que sous l'appellation de "repli identitaire".
Comme le notais Siestacorta et d'autres personnes, sur un autre sujet. Nous avons plus facilement tendance à parler de ce qui ne va pas que de ce qui va, quel que soit le sujet.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : France inter

oO0
le dimanche 14 août 2011 à 20h58
Tu as permis en y participant que l'émission ait lieu, une très bonne émission. Sinon, le but que tu t'es fixé pour l'émission me semble atteint car, effectivement, ta participation et celle de Sophie n'a rien de menaçant, au contraire, pas plus que Menant bien qu'envahissant.
Sans vouloir te faire de l'ombre, le travail de la réalisatrice, Élisa Portier, est exceptionnel et le choix des intervenants et des sujet offre un excellent contraste. En ce qui me concerne, il s'agit pour moi actuellement du meilleur traitement du sujet et tu n'y a rien enlevé, que du contraire. Ce qui m'intéresserait, ce sont justement tes impressions sur ce traitement, vu de l'extérieur et de l'intérieur. Souvent, le traitement de ce sujet laisse aux participants un arrière-goût de trahison que j'envisage, ici, difficilement.
Discussion : France inter

oO0
le dimanche 14 août 2011 à 12h12
Kerdekel, ouaip, impossible de dire tout çà en deux minutes et, pour ma part, ce n'était pas nécessaire. Comme je te l'ai dit, il y avait un effet de présence qui pour ma part me plaisait. De la simplicité, d'où une certaine réticence à définir au début : vivre ou définir, faut choisir.
Sinon, pour ce qui est de ta position critique sur le délirant délurant satyre tiré à quatre épingle, rien à redire. J'ai adopté à l'écoute les mêmes positions pour garder le meilleur. Et le meilleur qui puisse être vécu du langage, ce n'est pas le beau langage, mais l'échange à côté duquel il est passé çà et là, tout en restant malgré tout dans un esprit d'échange. Je ne l'ai pas senti hostile, au contraire, plutôt extrapolant extrapoilant. Je crois que le sujet l'a grisé, réveillant chez lui une ivresse... un peu saoûlante, mais pas bien méchante.
Discussion : France inter

oO0
le samedi 13 août 2011 à 22h42
Chapeau pour le travail de la réalisatrice, Élisa portier (+) Cela donne une justesse de ton à l'émission (+)
Bravo pour cette première, Kerdekel (+) J'imagine que cela devait être intimidant, en tous cas je te sens intimidée dans tes premières interventions, mais cela apporte beaucoup de fraîcheur. Il y a un effet de présence certain, les petits rires nerveux échangés avec Marjolaine raconte beaucoup, c'est la vie qui se raconte toute seule. (Sinon, je dois être un menteur parce que la jalousie amoureuse... :-D ) Le contraste avec Sophie est très intéressant.
Marc Meunant, envahissant et les animateurs ne manquent pas de le souligner. Des excès de maniérisme, certes, mais quelques réflexions très pertinentes et une vitalité que je lui envie et un ton humoristique où je reconnais le vivant plutôt mort que je suis. (Là, je suis jaloux !) Je suis souvent sérieux dans mes propos, mais j'évite de déculotter le fond de mes pensées, foncièrement humoristiques. (Qu'est-ce que l'amour manque d'humour :-( Sujet tragique, j'évite le rire qui passe le plus souvent pour de la moquerie. Il n'y a de plaisir à rire que si le rire est partagé.)
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : Nouvel Obs

oO0
le samedi 13 août 2011 à 19h33
:-D
Tu sens clairement que le trait est forcé par la personnalité de la journaliste. Tu sens que la formulation est subjective, mais que l'article suit une structure logique qui a du sens et relativement juste.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le vendredi 12 août 2011 à 18h03
Éclisse,
loin de moi, la prétention de pouvoir interpréter ta personne. Il ne s'agit que d'une impression que tu me donnes et sur laquelle je reste pour ce qui est de la vulnérabilité... sans vouloir en profiter.
Je dispose d'une longue expérience d'échanges contradictoires sur le sujet et je sais reconnaître les échanges où une personne se sent menacée, déstabilisée ou dérangée. Certaines attitudes rabaissantes ne trompe pas et ces attitudes n'ont de légitimes que la distance protectrice qu'elles cherchent à installer.
Il y a une différence énorme entre l'échange d'arguments antagonistes et des échanges antagonistes. Je situe tes interventions entre les deux.
Ai-je raison ou ai-je tort ?
Cela importe peu, à la fin du jour, tu en fais ce que tu veux.
_________________________________________
Sinon, je te re...concède avec plaisir que le format des aphorismes vaut bien mieux que celui de mes propos. Pour les usagers du DSM4, il s'agit sûrement d'un symptôme ouvrant à divers diagnostiques. Probablement un comportement compulsif qui a ceci de commun avec un comportement convulsif d'échapper au contrôle de son auteur, certes, moins, mais tout de même. Quoi qu'il en soit, le fait est que j'en souffre, mais ce qui m'est le plus pénible, c'est que ce le soit aussi tout autant pour les autres.
Cela prend beaucoup de place, ce qui laisse peu de place et mieux vaut quitter la place d'où...
À dans du temps !
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
Discussion : [Lexique] Besoin de précisions lexicales.

oO0
le jeudi 11 août 2011 à 15h01
Boucledoux,
cela me gêne tout autant que toi. Reste que je pense qu'il s'agit d'une réalité qui en tant que telle ne peut s'accepter que comme réalité. Oui, il y a des personnes réelles qui dans leur réalité vécue exprime l'intention de relations polyamoureuses. Leur contexte relationnel peut ne pas y correspondre et l'intention être biaisée, le consentement ne pas suivre et empêcher de telles relations de se réaliser sinon en force, cela n'en reste pas moins la réalité.
La gêne que tu éprouves ou que je peux éprouver participe de cette même réalité. Rien n'empêche de l'exprimer, au contraire, cela peut aider à exprimer le malaise de ce genre de situation, malaise qui - reconnaissons le - souvent, dans nos vécus respectifs, s'est produit, se produit et se produira d'une manière ou d'une autre. Cette gêne et ce malaise peut se produire sans même avoir l'intention de relations polyamoureuses, mais venir du simple fait d'éprouver un état amoureux impliquant plusieurs personnes.
Ces similarités légitiment l'intention d'un échange sans pour autant qu'il faille chercher à les assimiler ou non dans des généralités explicatives ou argumentatives. L'échange singulier me semble, ici, beaucoup plus respectueux du vécu personnel.
Je ne sais pas si tu sens le risque de déni de la réalité qu'il y a à se barricader derrière la pureté conceptuelle des généralités ? Le risque que cela comporte que des personnes réelles se sentent niées dans leur vécu ? J'imagine que, oui, au vu des tes propos ainsi que de la majorité des personnes qui sont intervenues sur ce fil. L'intention d'en tenir compte est là, je n'en doute pas, par contre, que ce soit en tant que spectateur ou acteur de ce FORUM, j'éprouve des doutes quant aux moyens de telles intentions. Cela ne vient pas du sujet de ce FORUM en particulier, non, c'était là avant nous et cela le sera encore après nous et ce, concernant n'importe quel sujet que l'existence humaine peut susciter. Ces derniers jours, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire des réflexions mettant en avant que les relations de types exclusifs suscitaient autant de difficultés. Parmi ces difficultés, l'une des plus grandes semble être d'exprimer ce qui ne pose justement pas difficulté, mais au contraire procure un sentiment d'épanouissement. (Damned ! :-D ) L'intention y est, la conscience y est même, mais ...
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Éclisse,
que de vulnérabilité dans tes airs de supériorité. Qu'est-ce que tu cherches à te prouver ? Tu joue du langage comme d'un fleuret, cherchant querelles çà et là, semblable à un bretteur qui court les prétextes pour prouver sa valeur ou, plus simplement, se galvaniser d'un sentiment d'invulnérabilité.
Enfin, merci :-) Cela me fait bien rire :-D
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À tous,
Excusez moi de mon pavé et, bien volontiers, en particulier à Éclisse, je concède que je m'escrime dans les fils de mes pensées semblablement à un épileptique du tricot.
À dans du temps !
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.