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Discussion : Je me sens brisée

astrogirl
le mercredi 03 septembre 2025 à 19h18
Cher.e.s Polys,
Depuis 10 ans que j'ai choisi le mode de vie lutin, j'ai posté quelquefois sur mes histoires. A chaque fois j'ai reçu des éclairages qui m'ont beaucoup aidé. Saluant à nouveau l'intelligence, la lucidité et la bienveillance de cette communauté, je reviens vers vous en quête de réconfort et d'éclairage. Je me sens complètement brisée.
Mon histoire avec celui que j'ai nommé Q (pour simplifier) s'est terminée en septembre 2024 avec sa rupture avec moi. 1 an est passé, et je suis inconsolable, dévastée par la douleur.
Avant de vous expliquer ce que je traverse, j'aimerais vous renvoyer à mon dernier post, il y a... 6 ans! En 2019, qui marca un tournant important dans mon histoire avec Q: /discussion/-caT-/Jalousie-ou-et-que-comment-faire/
Et aussi pour comprendre le contexte de mon moment actuel, vous raconter cette histoire, depuis ses débuts. Un résumé de 10 ans. Cela est long. J'ai essayé de le diviser en épisodes, en espérant que cela soit plus lisible. Merci à ceux qui auront la patience de me lire et de me répondre.
I) 2015-2017 Rencontre et construction de notre relation:
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En 2015, je rencontre Q et nous tombons follement amoureux presque sur le champ.
Q était en couple cohabitant avec M, mère de ses 3 enfants, depuis 13 ans. Après une infidélité de Q en 2011, qu'ils réussirent à réparer, ce fut M qui décide d'ouvrir leur couple vers le polyamour, mettant Q devant le choix de suivre, ou de se séparer, lui disant que c'est ce qu'elle voulait. Q, étant heureux en monogamie, ne voulait pas en principe de ce changement, mais, forcé par M, accepte. En 2014-2015, M commence à explorer le mode de vie lutin à fonds. Q le passe mal, et gère sa jalousie comme il peut. M profite et Q souffre... jusqu'au jour où il me rencontre. A ce moment-là, la dynamique change. C'est M tout à coup qui devient jalouse et le vit mal. Elle demande à Q de revenir à la monogamie. Q lui dit que bien sûr que non, jamais de la vie !
Nous entamons notre relation, à un rythme lent, petit à petit. De mon côté, je ressens beaucoup d'empathie face à la souffrance de M. J'admire son courage. Je fais des efforts pour essayer de l'aider, expliquant souvent à Q qu'il était trop dur avec elle. Q lutte avec beaucoup de courage pour me donner un espace dans sa vie. Malgré son immense jalousie, M fait des efforts.
M souhaitant me rencontrer et moi de même, nous organisons le mois suivant une rencontre à 3 qui se passe bien. M s'excuse de moi me disant qu'elle était désolée que ce fut à cause d'elle qu'on a dû attendre 2 semaines pour qu'on se voie après notre 1e rencontre. Elle me dit comprendre Q d'être tombé amoureux de moi. Elle formule le désir de me connaitre plus, ce à quoi je m'ouvre. Nous nous voyons quelquefois pour déjeuner ensemble ou prendre un café.
Ainsi commence la construction de mon histoire avec Q. Elle progressait et cela était tellement beau. Tellement beau de tomber amoureux et de sentir que c'etait réciproque. M souffrait de jalousie, mais elle faisait des efforts, et j'essayais d'aider de mon mieux. Une fois elle m'a dit qu'elle avait beacoup de chance que ce soit moi, son métamour. Je luis ai dit "moi de même".
M était activiste. Elle prenait parole lors de conférences et débats, interviews, reportages sur la non-monogamie. Avec Q, elle a participé à une émission télévisée.
Après 2 mois, Q formule le souhait de me présenter à leurs enfants, qui avaient 4, 6 et 8 ans. Cela me fait plaisir. Notre relation étant stable, M était d'accord que ce soit dans quelques mois. Nous nous entendons à ce que cela soit pour l'anniversaire de Q, à 6 mois du début de notre relation. Q et M organisent la rencontre: un pique-nique à la plage avec leurs enfants, que je rejoindrais. Après cela, je partirais avec M chez moi. De manière à ce que les enfants voient que j'allais avec leur mère et que je n'étais pas en train de prendre sa place. De son côté, Q accompagnerait les enfants à la maison (où une nounou les garderait cette soirée), puis sortirait nous rejoindre pour aller tous les 3 au théatre et diner. Après quoi, M rentrerait à la maison et Q passerait la nuit avec moi. Cette journée-soirée fut magnifique. J'en garde un excellent souvenir. Rencontrer les enfants, et puis sortir tous les 3...
J'aimerais expliquer que, depuis le début, Q m'a offert un espace dans sa vie. Ayant un calendrier familial avec M où chacun sortait de son côté une soirée par semaine, il négocie son élargissement progressif à une nuit par semaine, en plus d'une fois à midi. Après 2 mois, cela est passé à 2 nuits par semaine, une fois à midi, et un week-end entier chaque 6 semaines.
Ce rythme me convenait bien. J'avais un emploi de temps flexible, ce qui me permettait de m'adapter à son calendrier. Aussi, cela me convenait d'avoir du temps pour moi que j'aimais passer seule.
Quelques semaines plus tard, au 7e mois, M entame une relation avec un homme que je nommerais "son copain". Ils tombent amoureux. Ce qui facilite beaucoup les choses par rapport à la jalousie de M envers Q et moi. A partir de ce moment, commence une période magnifique de partage de moments entre 4 adultes (la configuration étant de 2 couples: Q et moi, M et son copain), les enfants de Q+M, ainsi que les enfants du copain. Cette période dure 1.5 ans, durant lesquels nous passons des Noels, Nouvel An et autres moments familiaux magnifiques ensemble.
Sauf que, à peine quelque mois après avoir commencé sa relation avec son copain, M souhaitant explorer d'autres relations, elle et lui entrent dans une dynamique-cerle vicieux toxique de sortie-exploration-jalousie et vice versa. Cela prend une telle ampleur que finalement, aprés 1.5 ans, Q décide de rompre avec M, n'en pouvant plus d'être celui qui la soutenait durant sa jalousie avec son copain, et que sa relation avec elle soit complétement délaissée.
II) 2017-2019 Post-rupture M et ajustements:
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M prend très mal les choses. Q tient bon.
Durant les mois qui suivent, M souffre tellement qu'elle tombe en dépression. Q me semble trop dur avec elle. Je le lui fais remarquer régulièrement. Quelque fois, nous nous disputons à ce sujet. A ce moment, le temps libre de Q, suite à la rupture, augmente. De 2 nuits libres par semaine, il se retrouve avec 3-4. C'est là où je lui mets un frein. (cette étape de notre histoire est développée dans mon post de 2019 -- dont j'ai posté le lien ci-dessus-- ma sensation d'être bouche-trou. etc)
Je passe à la suite de l'histoire après 2019, après la rencontre de Q avec une nouvelle femme, alors que j'entamais une transition professionnelle, un déménagement, et avais besoin du soutien de Q. Q au lieu de me soutenir durant ma transition professionnelle, se réfugie dans les bras d'une autre femme. Ce qui me laisse désemparée, en proie à une jalousie qui vient s'ajouter et me rend encore plus difficile ma transition professionnelle et déménagement. Q me semble tellement égoiste! (cela est expliqué dans mon post de 2019)
Suite de l'histoire:
A la fin de l'été, je découvre que Q m'avait menti sur ses rencontres evec cette nouvelle femme. Cela est très grave! Dans ce format relationnel, pour moi la sincérité est fondamentale!! Je romps temporairement avec lui pour une période de reflexion. Durant cette période, je réalise avec effroi que mon bonheur dépendait de Q, et qu'en plus Q était très egoïste. Et que si notre histoire se terminait, je serais très malheureuse. Je ressens le besoin urgent de suivre mon propre chemin et de trouver mon bonheur indépendamment de Q (comme expliqué dans mon post de 2019 durant cette période de transformation, où je me sentais un bouche-trou du temps libre de Q), pour pouvoir -- je précise -- continuer à être avec Q, que j'aimais profondément et passionément et que je ne voulais pas perdre. Mais je cherchais à ne pas me perdre. A pouvoir survivre et être résiliente. Et aussi, à être heureuse sans dépendre de Q, pour continuer à lui plaire et à me plaire.
III) 2019-2021 Crise, Recherche d'autonomie, pandémie, déménagement:
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Après le mensonge de Q, nous revisitons les accords et réussissons à traverser cette crise, renforcés, nous entendre et retomber amoureux.
La pandémie arrive. L'histoire de Q avec cette femme se termine, pour des raisons de choix de vie.
Entre temps, M ayant rompu avec son copain (en 2019), ayant changé et s'étant reconstruite, elle et Q se rapprochent à nouveau, autour de leurs enfants d'abord et petit à petit, en tant que couple.
Alors qu'il se rapprochait de M, ils étaient en train d'envisager de cohabiter à nouveau. Il m'avait proposé de m'inclure, en me disant néanmoins que cela ne serait pas simple de trouver un accord avec M là dessus. L'idée de vivre sous le même toit ou proche de M ne me réjouissait pas, au contraire: je ressentais un besoin de maintenir mon autonomie, afin de pouvoir être résiliente face au polyamour (comme j'expliquais dans mon post de 2019).
Parallèlement, me sentant mal à l'aise dans mon environnement, durant la pandémie, et en raison du malaise ci-dessus, après avoir vécu l'égoisme de Q, après avoir beaucoup souffert de la difficulté d'être locataire, de vivre en coloc durant la pandémie, réalisant que je ne pouvais pas construire un projet avec Q qui soit nôtre, vu sa situation familiale (3 enfants et M), commence à naitre en moi un projet de changer de pays, de continent, du moins pour une période.
J'en parle à Q de cela, qui était encore un projet dans ma tête. Sa réaction me surprend: Il me soutient et me dit: si cela est ton souhait, fais-le sans attendre. Je t'accompagne durant ton déménagement. Mon idée était partir quelques années et revenir.
Prendre la décision fut très difficile pour moi. Je pense que je ne réalisais pas ce que cela signifiait d'avoir un océan entre moi et Q, que j'aimais de tout mon coeur. Mais pour Q, le plus important étaient ses enfants, avec qui il habitait. Sa relation avec moi venait après.
Naïve que je suis, je propose à Q de continuer notre relation, mais à distance. Q me répond que ce n'est pas ce qu'il voulait, mais que pour moi, vu son amour pour moi, il essayerait. Il m'accompagne dans mon déménagement. Ce qui me fait tomber amoureuse de lui une ènième fois.
IV) 2021-2023 Relation à distance, retour avec M, début de la lutte:
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A partir de 2021, notre relation passe à une relation longue distance. Je fais beaucoup d'efforts pour prouver à Q que je l'aime immensément et lui montrer combien notre relation est importante. Dans ce nouveau pays, de nouveaux chemins s'ouvrent à moi. Je sens qu'enfin, je commence à fleurir. Que je ne suis plus en mode "survie" comme je l'etais dans la ville de Q.
Avec Q, nous trouvons un rythme dans nos conversations visio (1 fois par semaine), et nos visites (3 fois par an). Grâce à mes efforts, cela marche plutôt bien. Paradoxalement, malgré la distance, grâce à nos chemins respectifs épanouissants, nous continuons à grandir. Notre relation est de plus en plus belle et épanouissante (du moins pour moi, elle l'était)
J'explique à Q que, comme maintenant qu'il priorise sa famille et ses enfants, et que je vivais dans un autre pays, cela en terme de priorités était compatible, et que, grâce au polyamour, nous pouvions maintenir notre relation. Après avoir traversé tellement d'obstacles avec Q desquels nous étions sortis renforcés, j'avais une confiance infinie en nous deux, en la solidité de notre lien, de notre amour.
Parallèlement, Q rencontre une femme, avec qui il débute une relation, quoique sans avoir des sentiments forts vis à vis d'elle. Je ressens de la jalousie, mais Q me rassure, et je résussis à gérer cela plutôt bien.
Aussi, M et lui continuent de se rapprocher. Q entame une reconquête de M, qui ne lui rend pas les choses faciles.
Finalement, 9 mois aprés mon départ, au printemps 2022, ils sont ensemble en couple à nouveau. Ils décident de déménager ensemble, afin d'offrir un foyer familial á leurs enfants. Je me réjouis pour Q. Lorsque je me sens insécure, Q me rassure, me disant qu'il m'aime et me veut dans sa vie.
Durant cette période, il m'exprime beaucoup d'amour. Il me dit qu'il m'admire, admire mon courage et le fait de poursuivre mes rêves, et que cela le rendait encore plus amoureux de moi. Et qu'il trouvait beau qu'on puisse durant cette étape avoir des chemins séparés, faire de nouvelles rencontres, en continuant d'être en relation et amoureux l'un de l'autre, en (et grâce à la) non-monogamie.
Pour moi, cela se passe bien.
A ce moment-là, M pose un ultimatum à Q, lui demandant d'annuler son voyage pour me voir. Q refuse et va me visiter, mais il ne m'en parle pas.
En Septembre 2022, 1 an après mon déménagement, allors que j'etais en visite chez Q, qui habitait encore seul, nous organisons une rencontre à 3 avec M afin de discuter de comment on pourrait nous aider mutuellement pour que les choses soient plus faciles. Alors que je disais à M que je me sentais insécure avec Q depuis que je suis à distance, M me rassure en me racontant l'histoire de son ultimatum à Q pour qu'il annule sa visite, et qu'il a refusé. Elle me dit "Q t'aime beaucoup et est en train de lutter à mort pour que tu continues d'être dans sa vie". Cela me surprend que Q ne m'en ait pas parlé. Mais bon. Durant cette rencontre, je sens Q très proche de M, et moins proche de moi. Je ressens de la douleur, mais réussis à la traverser. Q me montre beaucoup d'affection.
Quelques semaines après ma visite, Q et M ayant trouvé une maison, y déménagent avec les enfants. Se sentant débordé, voulant se consacrer à ses relations antérieures (M et moi), Q décide de rompre sa relation avec sa nouvelle rencontre (qui aura duré un an. Il lui brise le coeur....)
Durant cette période et les mois qui suivent, Q me dit que je lui avais montré qu'une relation à distance était possible. Que cela dépendait de simplement le vouloir. Qu'il était retombé amoureux de moi (une ènième fois). Et que cela était tellement beau à vivre.
Je vais résumer la période suivante du mieux que je peux.
Comme expliqué ci-dessus, avec Q, j'avais un accord de nous voir 3 fois par an (=> chaque 3 - 3.5 mois). Q m'avait dit que cela avait été négocié et accepté par M. Sauf que M, il parait, lui avait posé des conditions: 1) Que ces visites, pour des raisons de logistique, ne soient pas durant la période de classe des enfants, mais durant les vacances (ce qui était très limitant et doublait les prix) 2) Qu'elles soient espacées de 4 mois au moins (ce qui était incompatible avec nous voir 3 fois par an. La periode entre visite devait être de 3 - 3.5 mois, ce qui n'est pas une différence tellement grande. Mais pour M, cela l'était)
Ces conditions ont posé problème à partir de la 2e visite de Q après son emmenagement avec M. Les conditions de M étaient impossibles à respecter, et en plus, je n'en savais rien. Une crise a éclaté en mars 2023 au bout de laquelle Q annule son voyage et.... rompt avec moi!! Cela me brise. Je n'en reviens pas! Q me dit qu'il na jamais voulu de relation à distance avec moi, et que sa priorité était le bien-être de ses enfants. Je lui propose une formule différente, oú c'est moi qui me déplace plus pour le voir, et passe plus de temps dans sa ville, afin qu'il n'ait pas à faire une rupture brusque et longue de son temps passé avec ses enfants.
Je lui rappelle que durant 6 ans, alors que je vivais dans la même ville, je m'étais adaptée à son calendrier familial et à son temps libre. Maintenant, alors que ses enfants et son foyer familial étaient sa priorité, et que ma formation dans cet autre pays était ma priorité, que ce changement respectif de priorités était compatible avec ëtre l'un dans la vie de l'autre, grâce à la non-monogamie.
Nous nous récupérons.... Je le visite en été 2023 et cela se passe bien.
A ce moment-lá, Q entame une nouvelle relation avec une jeune femme que j'appellerai S. Il m'explique que cette relation est plutôt sexuelle et ne ressens pas de sentiments forts. Je gère pas mal.
(spoiler: Sauf que, en réalité, ce que je ne voyais pas et que j'ai réalisé aprés coup, c'est que, depuis le retour de M en couple avec Q, au printemps 2022, M s'est acharnée afin de m'expluser de la vie de Q, s'appuyant sur le fait que la relation à distance avec moi ne convenait pas à Q.)
V) 2024 Rupture:
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En automne-hiver 2023-24, M, après avoir vécu des relations qui n'ont pas évolué et ont échoué, après s'être éloignée de Q, lui explique qu'elle ne voulait / ne pouvait plus continuer le mode de vie lutin, qu'elle ne voulalt pas être en relation avec "quelqu'un qui avait une autre relation importante" (!!! = que Q soit avec moi, depuis 8.5 ans, je précise!!! Lorsque Q me racontait, je n'en revenais pas! Q me rassure). Elle demande à Q de "prendre une décision". Euphémisme pour : ou moi ou elle. Q refuse. M lui dit: "C'est vrai que je ne peux pas te demander de prendre une décision. C'est à moi de le faire". Elle lui annonce qu'elle rompt la relation de couple "pour l'instant", tout en continuant de vivre sous le même toit, en tant que parents, pour les enfants.
Q m'explique cela, me disant que pour lui, cela était mieux. Que cela était difficile d'être le conjoint de M avec toutes les conditions qu'elle lui posait, sa jalousie, et que cohabiter en tant que parents était une meilleure formule, plus tranquile. Et que son avantage aussi était que cela n'avait plus de sens que je ne puisse pas rester chez eux durant mes visites. Cela sonne comme une bonne nouvelle pour moi. Je lui dit quand même que cela n'était pas necessaire de forcer M à cohabiter avec moi, qu'on pourrait essayer 1-2 jours mais que l'option de reserver un logement pour moi ailleurs me convenait.
Au printemps 2024, durant ma visite suivante pour voir Q, (probablement en proie à la jalousie), M lui annonce une nouvelle décision: Elle ne veut plus cohabiter avec lui et les enfants. Qu'elle déménagerait à temps partiel avec une amie, de manière à ce que elle et Q se relayent dans la maison familiale, sans se croiser...
Q est triste. La maison familiale, vivre avec ses enfants et leur mère était ce qu'il voulait le plus maintenir. Il me dit s'être attendu à cette nouvelle, vu le comportement de M durant ma visite. Quelques mois plus tard, M met en place sa décision. Q se retrouve obligé de chercher un logement pour lui durant les semaines oú il n'est pas avec ses enfants. N'ayant pas de plan, il galère. Passe quelques semaines dans son camping-car.
Quelques semaines plus tard, je sens que Q change, dans sa communication avec moi. Je le sens détaché, éloigné de moi.
J'essaie de lui parler. Il s'eloigne encore. Alors que la date de ma prochaine visite est proche, il me dit: "Je ne veux pas de relation à distance. Cela fait 3 ans. J'en ai marre des appels en visio."
La date de ma visite arrive. Je le sens différent. Je découvre que le déménagement de M l'a beaucoup affecté, et qu'il était en train de la réconquériir, ce qui l'éloignait de moi (quoique, cela ne devrait pas étre ainsi, dans le polyamour). Finalment, durant la dernière semaine de ma visite, Q m'annonce qu'il rompt avec moi, me disant: Je ne veux pas de relation à distance. Ton chemin est dans ce nouveau pays et mon chemin est ici avec mes enfants.
Je suis sous le choc. Mon coeur se brise en mille morceaux.
J'essaie de lui dire que même si nos chemins sont différents, le polyamour permet justement le non-renoncement. Que nous pouvions maintenir une relation, grâce à notre amour profond. Que le fait d'avoir une vie de famille et la relation avec M ne devrait pas le mener à rompre avec moi, justement. Que nous nous aimions profondément....
Cela me brise que, après avoir fait tellement d'efforts pour être avec Q, pour que le format à distance soit plus facile pour Q, en plus de l'immense choc et douleur, je ressens une énorme injustice. Pourquoi est-ce tellement un problème que je puisse continuer à être dans la vie de Q? Pourquoi est-ce que je devrais toujours m'adapter aux besoins de Q sans que lui ne fasse des efforts pour s'adapter aux miens?
Le scénario de revenir m'installer dans la ville de Q se profile dans ma tête. Mais rapidement, cette solution -- déjà difficile en raison de la situation du logement -- me semble vouée à l'echec. Elle impliquerait un renoncement de ma part, une désespération pour garder Q dans ma vie. Et, s'il me quittait à nouveau, cela serait encore pire, ayant renoncé à moi, à mon chemin. Sans compter le fait que Q perdrait son admiration pour moi.... Quel désastre! Je m'étais mise dans une situation impossible!
En plus, tout en rompant avec moi, Q disait m'aimer. Me disait aussi qu'il comprenait mon choix de m'ouvrir chemin dans ce nouveau pays. Que s'il était sans enfants, il aurait fait la même chose.... Qu'il était sûr que cela me menerait à un épanouissement, une réalisation....
Je n'arrivais pas à croire qu'il me laissait tomber, alors qu'il disait m'aimer encore.
Finalment, Q me demande et propose que notre dernière semaine ensemble soit un hommage à notre relation, à nous deux. Une partie de moi veut prendre la fuite, claquer la porte, courir loin pour pouvoir pleurer loin de son regard, tout en voulant qu'il me retienne, qu'il revienne sur sa décision. Une autre partie veut rester et le serrer dans mes bras. Je n'ai pas la force de partir, de renoncer à passer ces derniers moments avec lui, tout en sachant que ce seraient les derniers. J'accepte. Nous passons de beaux moments, mais très douloureux. Je pleure, beaucoup. Q pleure aussi. Il reste avec moi jusqu'au dernier moment, oú je prends l'avion. De loin, je le vois, aprés m'avoir dit au revoir, je le vois pleurer. Je pleure aussi.... sans arrêt....
Voià comment notre histoire de 9 ans, dont 3 à distance, se termine, en septembre 2024.
Derrière la raison "je ne veux pas de relation à distance", en réalité, était le chantage de M, et le fait qu'elle lui avait rendu les choses tellement difficiles qu'il a fini par craquer, alors que la relation avec moi, à distance, n'était pas satisfaisante (pour lui. Pour moi elle l'etait). Il me dit qu'il m'aime toujours et souhaite qu'un jour, que la vie nous fasse croiser nos chemins, nous réunisse à nouveau.
VI) 2025 Conversations et renoncement, re-rupture
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Après 6 mois de silence radio et de traversée du désert, me sentant au fond du gouffre, nous reprenons contact Q et moi et organisons un appel. Il me raconte avoir récupéré sa relation avec M et qu'ils étaient en train de vivre une belle étape en couple, maintenant que les enfants étaient plus autonomes, qu'il pensait avoir perdu, depuis la naissance de leurs enfants. Qu'il ne ressentait plus l'envie d'avoir d'autres rencontres, privilégiant la tranquilité de cette étape actuelle.
Il continuait à voir S, environ une fois par mois. Quoique M lui avait demandé d'arrêter de la voir, mais Q a refusé.
Vis à vis de son histoire avec M, je ressens de la jalousie bien sûr, que je dissimule, lui disant au contraire "je suis contente pour toi".
Lorsqu'il me demande comment je vais, comment je me sens, je lui réponds que mon coeur est brisé et que cette douleur est proportionnelle à l'amour que je sentais pour lui. Il me répond qu'entendre cela est douloureux pour lui.
Il me dit qu'en réalité, durant la rupture, il voulait me dire qu'il aimerait continuer à avoir une relation avec moi, mais différente. Plus proche de l'amitié (avec sexe bien sûr), mais sans qu'il y ait une fréquence de visites et d'appels en visio. Il me dit que l'idéal pour lui c'est que, lorsque je serais de passage dans sa ville ou proche, par exemple une fois par an, il aimerait et pourrait passer avec moi 5-7 jours. Mais qu'il ne m'avait pas proposé cela vu que pour lui, cela ressemblait à des miettes, en comparaison à ce qu'était notre relation, et que je ne méritais pas cela, et que, comme il m'aimait, il pouvait comprendre que cela ne soit pas une bonne formule pour moi.
Quelques semaines aprés notre conversation, il m'écrit un long email réfléchi, décrivant sa situation actuelle avec M et ses enfants, et une espèce de proposition vis à vis de nous deux. Cela mène à une correspondance entre nous, où il finit par élargir sa proposition à me visiter une fois par an, en plus d'une visite annuelle de ma part. Me disant aussi que la différence entre la proposition actuelle et notre relation antérieure, c'est que maintenant il voulait faire les choses différemment avec M, la prendre plus en compte, et que si cela pouvait être possible avec moi, ce serait à condition que ce soit possible avec M. Il m'explique que maintenant, il voudrait "donner la priorité à sa relation avec M et au bien-être de M". Qu'il "regrettait comment il l'avait traitée lorsqu'il m'a rencontrée et combien elle avait souffert lors de mon entrée dans sa vie" (il y a 10 ans). Qu'il "avait changé d'opinion par rapport au polyamour et que pour lui, la relation avec M devrait avoir des privilèges qu'elle aurait dû avoir depuis le début".
Je n'arrivais pas à croire ce que je lisais... Privilèges?! Lui qui s'était toujours défini comme pratiquant la non-hiérarchie, et même, comme un anarchiste relationnel. En plus, il semblait vouloir tout recommencer comme s'il me rencontrait de zéro, moi qui existait dans sa vie depuis .. 10 ans!
Lorsque le lui ai demandé d'expliquer ce qu'il entendait par "privilèges", "donner la priorité", en lui disant aussi que cela ne m'intéressait pas d'entrer dans une configuration hiérarchique, il m'a expliqué qu'il voulait simplement prendre soin de M et de son bien-être, et aussi prendre soin du mien. (Ce que j'ai trouvé raisonnable).
Donc du coup, nous nous sommes retrouvés à parler de nous voir 2 fois par an. Je lui ai clarifié que je voulais une relation de couple engagée, pas une simple amitié (avec ou sans sexe). Il me disait qu'il était d'acccord et qu'il préferait cela à une simple amitié. Mais que, si cela n'était pas possible, il voulait une amitié. Cette phase de conversations (nous nous sommes parlés 3 fois) et longs emails a duré 4 mois.
Finalement, durant le dernier appel, en juillet dernier, où il me raconte aussi que M savait qu'on était en train de nous parler à nouveau, qu'elle lui avait dirtqu'elle comprenait et trouvait 'logique" que je sois dans sa vie, je demande à Q de concrétiser sa propostition et de venir me voir, pour mon anniversaire. Lui disant qu'en été, hors de la période scolaire, cela prendrait en compte les conditions de M et serait plus facile. Que pour une 1ere visite, mon corps était contre me déplacer pour le voir, que c'était à lui, qui m'avait quitté, de venir et de me reconquerir.
Il me dit qu'il va en parler à M et reviendrait vers moi, qu'il m'aime et qu'il me veut dans sa vie. Je lui demande de le prouver. Ce à quoi il me répond avec émotion, qu'il fera en sorte que cela soit possible...
Quelques jours plus tard, il m'écrit me disant que M a mal pris cette proposition et que les choses se sont tendues à la maison, et qu'il sent que maintenant sa relation avec M s'était rompue. Qu'il ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de M.
Il me propose de faire un appel, qu'il finit par annuler. Durant 15 jours, je reste sans nouvelles. Aprés quoi je recois un email où il m'explique que, face à la réaction de M, qui le mène à nouveau vers la lutte et la difficulté, alors qu'il souhaite que les choses soient fluides et faciles, et qu'il souhaite cette vie de famille avec ses enfants et que sa relation avec M soit tranquile, "pour l'instant", il laisse partir la possibilité qu'on puisse revivre notre relation. Il me laisse tomber. Qu'il est profondément désolé de m'avoir donné espoir. Que cela n'est pas possible en ce moment. Et qu'il souhaite qu'un jour, dans le futur, la vie fasse croiser nos chemins....
Voilà. Cela me brise à nouveau. Mais au moins, pour moi, les choses sont claires. La raison n'est pas simplement un refus de la relation à distance, mais avoir cédé face au chantage émotionnel de M.
Je me sens inconsolable et brisée. Comment me résoudre à effacer Q de ma vie, à l'oublier? Il a été tellement important pour moi. Mon amour pour lui est immense. L'idée de l'effacer de ma vie me semble insupportable. En même temps, je ne peux imaginer une simple amitié avec lui. Je déteste M d'avoir rendu les choses tellement dificiiles pour lui et pour moi. Je la déteste pour avoir mené une guerre d'usure face à laquelle Q a fini par céder. Que M se soit acharnée à m'explulser de la vie de Q alors que j'en faisais partie depuis 9 ans....
Je ressens une profonde injustice, après avoir tellement fait d'efforts pour être avec Q, géré ma jalousie, traversé des moments tellement difficiles en non-monogamie afin de pouvoir être avec lui dans ce schéma relationnel, que ce soit finalement M qui l'oblige à revenir à un semblant de monogamie voilé..... Alors que c'est M qui était une activiste de la non-monogamie....
Les mots manquent pour exprimer ma douleur d'avoir perdu Q, qu'il ait renoncé à moi, à notre amour.
Une partie de moi veut croire que notre histoire n'est pas terminée. Que notre amour ne peut pas disparaitre comme cela. Mais, une autre partie se dit que, je devrais me forcer à l'oublier, afin de guérir de cette rupture, et continuer ma vie. Que si je me mets à l'attendre, je me consommerais petit à petit... En ce moment, je suis au fond du gouffre. J'essaie de retrouver une motivation pour continuer, mais cela est difficile. J'ai complètement coupé le contact avec Q. Mais l'idée de ne plus jamais lui parler me parait insupportable, effroyable et affreusement douloureuse. Je me demande si c'est cela que je dois faire -- l'effacer de ma vie et ne plus jamais lui parler -- afin de pouvoir l'oublier et cicatriser. Ou alors, simplement, ne pas prendre de décision là-dessus, laissant le temps faire son travail, et ainsi, ne pas fermer la porte à pouvoir un jour être son amie.... Quoique je lui ai clairement dis que je ne voulais pas être son amie.... Je ne sais pas...
Je me sens aussi incomprise. Mes amis sont monogames. En plus, bien sûr, pour la plupart, le format à distance ne marche pas. Je ressens une incompréhension similaire avec ma thérapeute, qui m'a néanmoins pas mal aidée. Je me suis alors souvenue de ce forum, et de cet espace bienveillant.
Merci a tous ceux qui ont pris le temps de me lire. De lire cette longue histoire. Merci d'avance pour vos réponses.
Bisous xx
Message modifié par son auteur il y a 2 jours.
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le jeudi 01 août 2019 à 18h46
@ourscalin merci. C'est vrai et je suis d'accord que Q est en train d'être égoïste. L'idéal serait de trouver un juste milieu, un équilibre, un rythme viable.
Je suis désolée de le savoir. C'est dommage quand même que ce fut un renoncement de part et d'autre (elle à sa relation, toi à ton boulot), ce qui inéluctablement laisse des blessures et rancoeurs. Je suis d'accord avec toi sur la distance. Un peu, ça va, et souvent c'est nécessaire. Mais lorsque cela devient trop, on finit par s'éloigner. J'espère de tout coeur que vous finirez par trouver un terrain d'entente sur lequel (re)construire, surtout que tu disais qu'elle est ta priorité, toi la sienne, et que vos projets sont forts. Bon courage!!
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le jeudi 01 août 2019 à 13h34
ourscalin
Les attentes sont égoïste pour Q, comme l'ont été pour par femme qui vivait un poly amour et moi qui devenait poly acceptant forcé. Elle attendait du soutien et de la compréhension pour ce sentir libre. Moi à ce moment j'attendais aussi de la compréhension, du temps pour accepter la situation et j'avais besoin d'énergie pour assumer un 'nouveau boulot qui me prenait un temps énorme. Bref on attendait tous les deux des choses différentes. Le dialogue était difficile, car elle dans l'émotion et moi dans l'intellectuilisation. Donc impossible de se rejoindre.
Et donc qu'avez-vous fait? Vous en êtes-vous sortis?
Discussion : Comment utiliser ce site ?

astrogirl
le jeudi 01 août 2019 à 13h02
Hello et un énorme merci aux administrateurs/rices!
Une petite question. Lorsqu'on ouvre un fil ou participe à une discussion, existe-t-il une manière pour recevoir une alerte par email lorsqu'on nous répond dans la discussion (non MP) ?
Excellente journée!
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Besoin d'avis

astrogirl
le mercredi 31 juillet 2019 à 20h02
Minora
J'adore l'expression, elle est trop mignonne :)
moi aussi!! :-)
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le mercredi 31 juillet 2019 à 19h53
Hello!
Merci à tous/tes les trois. Vous êtes adorables <3 !
Je suis touchée que cela vous ai touché.e.s. C'est la vérité. Q et moi nous aimons beaucoup et j'ai peur de le perdre.
En fait et grâce à votre aide, j'ai fait la liste de toutes (?) mes peurs, ou du moins celles que j'ai pu recenser, en y essayant d'apporter une réponse/déconstruction. En espérant pouvoir les neutraliser et pouvoir avancer.
1. Si je ne passais pas tout son temps libre avec Q, il irait voir ailleurs.
=> Cela est l'antithèse de comment je suis. En plus, Q n'aimerait pas être avec quelqu'un comme cela.
2. Peur de ne pas être à la hauteur, et de perdre Q, lorsque d'autres personnes apparaitront dans la vie de Q.
>A quoi sert cette peur? Alerte? Alors je reçois ce message d'alerte pour être attentive à ce qu'on fasse plus d'efforts pour que je puisse être à la hauteur de l'ouverture. Aussi, je dois me préparer, retrouver mon autonomie et bonheur en dehors de lui, pour ne pas laisser ma peau dans le polyamour, me plaire, lui plaire => transition professionnelle / réduction de mon temps avec Q.
3. Doublée à la lacune de manque de stimulation intellectuelle, ma fermeture à d'autres rencontres vient aussi, inconsciemment, d'une peur de perdre Q. Donc peur de moi (!), peur de rencontrer quelqu'un qui me comble intellectuellement, et de perdre Q. Ou que cela fasse trop de mal à Q.
=> Avoir confiance en la capacité de Q à gérer sa jalousie et être compersif.
4. Peur de perdre ce que nous partageons, peur que ce soit la nouvelle qui prenne ma place en étant celle qui lui manque, celle qui le fait rêver, celle à qui il fait l'amour passionnément.
=> Q me dit à tout moment qu'il m'aime et qu'il adore comment je suis. Et d'avoir confiance que le temps me répondra sur mes peurs.
Pour te répondre @bidibidibidi, oui effectivement, je suis en profonde mutation, ainsi que ma relation. En fait, pour compléter ce que tu dis et pour être plus exacte, je suis en train d'évoluer vers, mais aussi récupérer une indépendance/ autonomie de laquelle j'ai toujours joui, avant de rencontrer Q.
Et tu as tout à fait raison. Les craintes que je projette sur la nouvelle relation de Q sont en fait des craintes liées à mes sentiments à moi. Après avoir listé mes peurs, cela n'est plus clair (!) Alors, j'ai donc peur de mes sentiments? Que faire?
Merci pour tes conseils @ourscalin. Je tâcherai de reparler à Q plus en profondeur. Mais à quelles attentes fais-tu référence?
Mes attentes ou désirs seraient aussi qu'il m'accompagne mieux dans ma jalousie et qu'il n'aille pas trop vite. Le rythme de la voir une fois par semaine est en train d'être trop dur pour moi, vu que, entre que ma jalousie se tasse, revoir Q et reconnecter, à peine on re-connecte que le moment arrive où il doit à nouveau la voir. Du coup, je passe la majorité du temps mal. Et cela laisse des blessures. En plus, cela me bouffe du temps et du coup, je suis moins productive, en une période où j'ai grand besoin de l'être...
Je te remercie pour ton analyse, @HeavenlyCreature. Je serai ravie d'en parler en MP. Tu as tout à fait raison dans ta lecture.
Tout à fait, Q est assez fusionnel dans ses relations et s'épanouit à travers l'Autre, quant à moi, je m'épanouis par et pour moi-même.
En fait Q vient de 23 ans de monogamie en série (10 ans de monogamie traditionnelle, puis 15 ans dont les deux dernières ont été non-monogames. J'ajoute ici que ces deux dernières années ont été tellement dures pour eux deux, une crise provoquée par mon apparition notamment, que leur couple a fini par éclater.. Ce qui me fait évidemment très peur, que cela nous arrive aussi...)
Quant à moi, c'est tout l'opposé. J'ai été la plupart du temps célibataire et bien dans ma peau, profitant de mon indépendance et mon autonomie. Et aussi, dans mon cheminement de découverte de moi-même et parce que je suis créative mais aussi introvertie, j'ai besoin d'énormément de temps seule pour retrouver mon équilibre.
Quoique, depuis que Q est avec moi, il a fait un long chemin. Il m'a dit que je lui ai fait découvrir le bonheur dans la solitude (par exemple passer une soirée seul avec un livre, ou au ciné, ce qui lui a donné du courage pour entreprendre des excursions avancées en montagne tout seul).
Effectivement, il y a un décalage. Merci d'avoir mis des mots là-dessus. C'est de cela que je parlais aussi lorsque je disais que nos échanges intellectuels me semblaient unidirectionnels, ce qui à la longue a fini par, par moments, me lasser.
Quant à ce que tu pointes que "la peur de le perdre cache une peur/culpabilité/nostalgie d'être (peut-être) arrivée au bout de cette relation"
Cela me laisse pensive. Combien un décalage peut-il être un problème?
et comment savoir si je suis arrivée au bout? Il est clair que ici gît ma peur la plus grande. ouf.. Est-ce le pot aux roses?
Ou alors, rester avec quelqu'un devrait émaner de notre volonté, non de nos peurs, tout en tenant compte de ce que nous disent nos sentiments, bien sûr. Je crois qu'il faut que je réfléchisse si les autres aspects de ma relation avec Q sont suffisants pour m'enrichir. Ou alors, peut-être que justement, avec le polyamour, une autre relation, plus intellectuelle, me donnerait mon équilibre. (c'est ce que je pensais depuis le tout début d'ailleurs, au moment où j'ai rencontré Q. Suis-je en train de tourner en rond? autour du pot ou roses?)
Merci infiniment d'être là pour moi et de m'accompagner.
Excellente soirée à vous !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 15h37
Hello à tou.t.e.s les deux et aux autres!
Merci pour vos remarques, qui m'aident à aller en profondeur et à comprendre la situation et les sources de ma souffrance.
Ce que je vous raconte est le résultat/fruit d'un long travail d'analyse et d'observation. Le polyamour, notamment avec l'apparition de personnes tierces, a ceci qu'il nous montre à la loupe, et de manière crue, les lacunes dans notre relation et en nous-mêmes. C'est pour cela qu'il peut aussi représenter une opportunité pour les résoudre et grandir.
Pour pouvoir vous répondre, je dois vous expliquer certains détails sur la configuration de notre relation, et qui ont, je le pense, un poids important sur notre situation actuelle. Merci de me lire!
Q vivant avec son épouse et mère de ses enfants lorsque je l'ai rencontré, en raison de son calendrier familial et de la division du temps passé en famille et avec les enfants, c'était moi m'était adaptée à son temps libre. Au début, et comme j'avais de la flexibilité, cela n'était pas un problème. Nous avons commencé par nous voir chaque semaine une soirée/nuit, puis deux, avec aussi un week-end entier chaque six semaines d'abord, ensuite chaque quatre semaines. Cette configuration jusque-là me convenait bien. Elle me laissait avec suffisamment de temps libre pour pouvoir m'adonner à mes autres passions/activités/hobbies qui consistent aussi à m'enrichir intellectuellement et spirituellement.
La situation a commencé à me poser problème lorsque Q et son épouse ont mis fin à leur relation romantique (quoique, ils ont continué à cohabiter), ce qui s'est traduit par un report du temps passé en famille sur, spontanément, notre temps ensemble. Les 2 fois par semaine se sont transformées en 3-4, et les week-ends ensemble en plus aucun pour moi toute seule, parce que aussi, je pouvais le rejoindre lorsqu'il était avec ses enfants (ce que j'aime aussi faire).
C'est à ce moment où (à la 3e année, je précise), même si je me sentais heureuse avec Q, j'ai commencé à me sentir débordée, et aussi, commencé à sentir un malaise. De par mon malaise, j'avais une sensation d'être un bouche-trou de son temps libre. Je ne veux pas dire par cela que je me sentais utilisée, loin de là. Mais que, à force de m'adapter à ce temps libre croissant, j'étais en train de négliger mon autonomie. La sensation de bouche-trou venait aussi du fait de voir que, même si j'étais là pour le soutenir durant les moments difficiles, chose que j'ai toujours faite depuis le début, comme il vivait des moments difficiles dans son foyer, les nuits passées avec moi représentaient pour lui une échappatoire / répit.
Mon malaise venait aussi du fait de voir que, vu mon instabilité professionnelle et le fait de ne pas avoir une activité épanouissante, en plus de la réduction de mon temps libre, Q était devenu ma source principale de bonheur. En même temps, sachant aussi que notre relation était polyamoureuse, je savais que la situation d'être l'unique dans sa vie, tôt ou tard allait se terminer. Je vous épargne les détails mais c'est à ce moment que j'ai fait ma crise existentielle. Je me suis beaucoup analysée. Je me suis rendue compte que pour pouvoir vivre le long-terme, et en particulier le polyamour, il était fondamental, voire vital pour moi, de retrouver mon autonomie et d'être heureuse à nouveau indépendamment d'avec lui, justement afin de pouvoir vivre le long terme avec lui, donc pour pouvoir être capable de vivre le polyamour sans y laisser ma peau. J'ai constaté que l'autonomie et être bien dans sa peau passaient par avoir un boulot ou activité professionnelle épanouissante et du temps libre (ce que j'essayais d'exprimer dans mon premier message, et qui a été peut-être mal compris sans ce développement). Chose que je n'ai pas, mais que lui si, notamment depuis sa séparation (je ne le blâme pas). Juste pour dire qu'aussi, mon virage professionnel a été impulsé par cette constatation.
A ce moment là, je me suis rendue compte que j'avais aussi peur. Quel fut mon effroi, ayant toujours été indépendante et autonome, de voir que j'avais peur de, si je ne passais pas tout son temps libre avec Q, qu'il irait regarder ailleurs. Evidemment, au moment où cette idée m'est apparue, j'ai très vite vu qu'il était vital que je pense à me (re)construire indépendamment de lui, pour me plaire à moi d'abord, et pour lui plaire aussi, parce que sinon, l'autre voie allait me mener, éventuellement au gouffre.
Sachant que tôt ou tard, d'autres personnes allaient apparaître dans nos vies, j'avais aussi peur de ne pas être à la hauteur, et d'éventuellement perdre Q.
Ce qui m'a donné du courage fut de voir clairement dans mon virage professionnel les objectifs à long terme de me retrouver heureuse dans mon autonomie, mais aussi, me plaire moi-même et plaire encore plus à Q (même s'il me dit que je lui plais comme je suis. Mais je lui avait dit que j'étais malheureuse professionnellement). Retrouver mon bonheur en dehors de lui pour moi, mais aussi par conséquent pour nous deux.
Donc, ce fut le point d'inflexion pour moi, le moment où j'ai commencé à réduire mon temps avec Q. Cela n'a pas été du tout facile pour moi, en raisons de mes peurs que je viens de vous expliquer, mais aussi, parce que je voyais que cela faisait du mal à Q. Pas facile de lui faire comprendre que cette nuit, je préfèrerais la passer seule, sans avoir vraiment à me justifier, et que lui, ayant la nuit libre, pourrait faire ce qu'il voulait, mais sans qu'il ait mon lit où rentrer.
Cela n'a pas été facile pour Q. Même s'il comprenait ma nécessité de temps libre, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas me rejoindre la nuit tombée pour qu'on dorme ensemble. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était le temps/énergie supplémentaire que je dépensais dans cela en dehors du temps/énergie dépensée avec lui. Je détaille ce point ci-dessous.
Parallèlement à ce que je viens d'expliquer (ma sensation de bouche-trou), il y avait un autre aspect lié à la configuration de notre relation, qui a aussi fini par me poser problème. Pour les mêmes raisons citées plus haut, on a vécu / vivait notre relation plutôt chez moi. Dans le tourbillon de la NRE, et même à tout moment, lorsque les choses vont bien, on ne s'en rend pas compte, et aussi, ne dit-on pas, qu'aimer = donner sans compter? Sauf que, ce qui est valable dans l'amour absolu, et lorsque les choses vont bien, dans le polyamour, et notamment avec l'apparition de tierces personnes, et, aussi, lorsque les ressources manquent (temps, énergie, et aussi argent), tout déséquilibre apparait comme un problème. Du moins c'est ce que j'ai ressenti. On ne s'en rend compte qu'après du temps et grâce à la répétition (3 ans dans mon cas). Vivre notre relation chez moi veut dire que cela avait une dynamique d'hôtesse/invité. Qu'on le veuille ou pas, et même si on essaie de réduire le temps et l'énergie dépensée à préparer la maison pour bien accueillir l'autre (avec en plus -- je le dis même si je sais que je risque d'être critiquée-- mais elle émane de mon vécu, même si j'ai essayé de réduire autant que possible cette différence -- le fait que les nanas ont en général besoin de plus de temps pour se faire belles que les mecs), cela demande quand même un certain temps/énergie qu'on donne et que l'autre reçoit. Donc au bout de 3 ans, je me suis rendue compte que cette configuration déséquilibrée me posait problème.
Je me suis rendue compte de cela lorsque, à chaque nouvelle relation de Q (qui comme je l'ai dit, ont été, jusqu'à cette dernière, sporadiques), ma première réaction à chaud était de ne plus vouloir qu'il vienne chez moi. Je me suis rendue compte que c'était parce que cela signifiait que je m'occupais de lui (hôtesse/invité). Cela me montrait un déséquilibre des ressources à son avantage. Je ne supportais pas / trouvais injuste, non-équitable une configuration où il recevait de moi, et allait chez une autre et recevait encore, et que moi, parce que je donnais, cela réduisait ma capacité à pouvoir vivre d'autres relations. Alors que pour lui, c'était tout le contraire.
J'ai fini par lui parler de ce déséquilibre qui me semblait problématique. Cela a été très difficile de le lui expliquer et de lui faire comprendre, sans rentrer dans les calculs mesquins. J'essayais de lui faire voir que nous devions trouver une division équilibrée de nos ressources adaptée à la configuration non traditionnelle de notre relation. Je lui disais qu'une telle discussion, après un certain temps en couple, était inévitable. Après de longues discussions, nous avons fini par trouver un terrain d'entente là dessus (que lui finance nos sorties en WE et nos dîners extérieurs). Sauf que, à cause de mon virage professionnel, nous avons réduit ces WE et ces dîners extérieurs. Mais bon, sur le fond, sur ce point, j'étais contente et fière d'avoir réussi à trouver un terrain d'entente.
Sauf qu'il y a un troisième aspect qui me gênait et dont je ne lui ai pas parlé, et que je pense il a peut être ressenti. La relation avec Q, même si elle me comblait sur les plans sexuel, émotionnel, énergétique, et aussi au niveau de partage de temps ensemble en nature (il est passionné de montagne et randonnées) et avec ses enfants (un univers nouveau pour moi et si beau à vivre), ne me stimule pas intellectuellement, et même, je sens que l'enrichissement sur ce plan est unidirectionnel, de moi à lui. Cela est probablement dû à notre niveau de culture différent (je suis profondément désolée si cela sonne laid et/ou élitiste. J'ai eu beaucoup du mal à mettre des mots là-dessus). Chose que j'ai commencé à noter de plus en plus lorsque je voulais lui parler de ma nouvelle profession, de ce que j'apprenais, ou aussi, lorsque je voulais avoir des débats profonds avec lui. Cela me provoquait un manque d'admiration, qui m'a fait sentir, avec beaucoup de tristesse, que je ne me sentais plus autant amoureuse qu'avant. Ou que peut-être, cette relation qui fonctionnait bien en tant qu'amants et compagnons de voyages en nature, n'a pas peut-être les composantes nécessaires pour se transformer en compagnon/compagne. Cela me posait en effet problème, mais je me disais aussi que justement, la non-monogamie y présentait une solution, me permettant de combler ce besoin de stimulation intellectuelle avec d'autres personnes. Mais est-ce que cela marche vraiment? Je pense que je doutais entre cette possibilité et la nécessité que chaque relation soit enrichissante et épanouissante en elle-même.
Je me suis aussi rendue compte (vraiment désolée d'être si longue..) que, doublée à cette lacune de manque de stimulation intellectuelle avec Q, que ma fermeture à d'autres rencontres venait aussi, inconsciemment, d'une peur de perdre Q (même si cela va à l'encontre du polyamour. Mais nos peurs sont par essence irrationnelles, non? De cela, je n'en ai pas parlé à Q. Mais maintenant que cela m'est apparu, j'ai l'intention de le faire). Donc peur de moi (!), peur de rencontrer quelqu'un qui me comble intellectuellement, et de perdre Q.
Je me dis que, alors que je réduisais mon temps avec lui, en même temps que je provoquais le démontage de la répartition de nos ressources, Q a peut-être ressenti cela.
Tout cela pour essayer d'apporter des éléments de réponse à ta remarque, @bidibidibidi (merci encore de m'avoir lue jusqu'ici)
"Ce que j'entends c'est que le raisonnement que tu tiens pour toi tient aussi pour Q : Votre relation doit aussi l'épanouir, et ton virage professionnel l'a manifestement affecté."
Quant à ce que tu me dis, @HeavenlyCreature:
Merci beaucoup pour ton intervention. J'aime beaucoup ce que tu dis et cela correspond exactement à ma relation idéale, qu'elle soit mono ou poly effectivement, la croissance / enrichissement mutuel / soutien durant les périodes difficiles étant le ciment même de la relation:
"Que la relation soit mono ou poly, il me semble que se soutenir mutuellement dans les épreuves fait aussi partie de la relation. Fuir à la moindre difficulté (ici dans les bras d'une autre) ne me semble pas très bon signe...
Mon ex compagnon a été mon 1er supporter et je lui dois bcp dans la réussite de mes études... Cela s'est fait bien souvent au détriment de son propre bien-être et de notre couple, il n'empêche qu'aujourd'hui, même plus amoureux et séparés, on est un pilier l'un pour l'autre. La confiance et I'amour qu'on se porte est sans limite. Bcp sont surpris par notre relation d'ex et nous envient : "vous avez de la chance" mais ce qu'ils ne comprennent ou pas, c'est que ça tombe pas du ciel : si on est comme ça aujourd'hui, c'est grâce aux épreuves et aux difficultés qu'on a traversées ENSEMBLE."
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Pour ce qui est de la communication, et de son ressenti on a parlé, régulièrement. Ce qui est bien c'est qu'en tout moment, on en a parlé sincèrement. Mais je pense qu'effectivement l'évolution de la situation et ma souffrance actuelle est peut être, du moins en partie, due à ne pas avoir su bien gérer nos manques et nous accompagner mutuellement.
Lorsqu'il m'en a parlé, j'ai tenté de le rassurer. Par des mots.
Mais cela a coïncidé avec une période de voyages successifs où je n'ai pas été présente physiquement pour lui. Et où il m'a dit aussi, que même si je lui faisais montre de mon soutien au téléphone, le fait de ne pas être présente est difficile pour lui, notamment au moment où il passait par des moments difficiles chez lui, et que tout cela, cette absence, qu'on le veuille ou pas laisse des blessures.
J'avoue aussi que j'avais du mal à sentir de l'empathie avec son ressenti. Pour plusieurs raisons:
1) parce que cela représentait tout le contraire de ce que je suis et ce qui m'attire chez les autres (l'autonomie, l'indépendance, s'enrichir via ses passions/hobbies)
2) cela me confirmait cette sensation d'être son bouche-trou
3) cela me faisait voir un aspect de sa personnalité qui me semblait peu attirant (j'avoue l'avoir inconsciemment jugé), celui d'être égocentrique et centré sur lui-même.
Mais aussi, bien sûr, à chaque fois qu'on en parlait, je le rassurais en lui confirmant que ce que je partageais avec lui, je voulais l'avoir dans ma vie. Et un jour, je lui ai expliqué les profondes raisons de ma transition professionnelle (pour me plaire, lui plaire, et pouvoir transiter le polyamour), ce qui nous a rapprochés.
Quant à ma tristesse d'éventuellement perdre Q (oui, c'est exactement cela. Merci @HeavenlyCreature. en plus de ma peur), si j'en ai reparlé ou si je préfère tirer ma révérence:
J'en ai parlé et reparlé, mais n'empêche je me sens toujours incomprise. Quant à tirer ma révérence, j'y ai pensé, sur le coup de ma douleur, et comme réflexe d'auto-défense. Mais ce serait couper sa main parce que celle-ci fait mal, non? Donc non, je ne jette pas l'éponge. D'abord parce que, malgré ses difficultés, je pense que le polyamour est le système relationnel idéal, même si je sais que pour que cela fonctionne, cela est très difficile parce qu'on évolue en terrain miné. Je ne me vois pas jeter l'éponge avec la première personne qui apparait. Aussi, parce que je l'aime et tiens à lui. Je crois que j'ai peur de perdre ce que nous partageons, peur que ce soit la nouvelle qui prenne ma place en étant celle qui lui manque, celle qui le fait rêver, celle à qui il fait l'amour passionnément...
Quant à ta deuxième question @bidibidibidi, sur comment Q a réagi quand je lui ai parlé de mon besoin de soutien:
- Par rapport au plan créatif de ma nouvelle profession, il faut dire que n'étant pas de ce monde-là, je ne peux pas lui demander ni le blâmer de ne pas être capable de partager avec moi au niveau où j'ai besoin. Par contre, lui ayant demandé de faire plus d'efforts pour qu'on parle plus en profondeur du contenu de nos journées au delà des échanges superficiels, j'ai vu qu'il a fait beaucoup d'efforts.
- En ce qui concerne son soutien pour ma recherche de logement / déménagement, je l'ai senti à 100% investi et présent pour me soutenir. Sur ce point, rien à dire, au contraire.
- En plus de cela, il me dit que s'il est plus heureux (avec sa nouvelle rencontre), il sera mieux en mesure de m'accompagner et de me soutenir.
Voilà. J'espère que je n'ai rien oublié. Merci infiniment de m'avoir lue jusqu'ici, et de votre soutien.
Excellente soirée!
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 10h23
Hello bidibidibidi,
Merci pour ta réponse et pour ton analyse. Oui, tu as mis le doigt sur un des aspects principaux du problème.
Néanmoins, par rapport à ce que tu dis:
"C'est toi qui, la première, a cassé le contrat en délaissant Q pour te focaliser sur ta carrière."
Je ne suis pas d'accord. Comment est-ce que vouloir grandir professionnellement pourrait-il signifier 'casser un contrat'? Est-ce que selon toi, s'occuper de l'autre, notamment de ses insécurités, devrait passer avant et même au détriment de sa propre croissance personnelle? Parce que, justement, et après avoir longuement lu sur les relations et ce qui les fait grandir, selon mon vécu aussi, je suis arrivée à la conclusion que ce qui fait qu'une relation fleurisse, c'est qu'elle ait justement en son coeur la croissance et l'enrichissement mutuel de ses intégrants. En lisant ton raisonnement, cela me laisse entendre que, pour ne pas que notre partenaire se sente délaissé, il faudrait négliger sa propre croissance? C'est exactement aux antipodes de comment je vois une relation.
Je précise que je me sentais malheureuse professionnellement et suis passée par une crise existentielle qui m'a menée vers ce virage. Et aussi, j'ai parlé de virage -- une étape sensée être temporaire -- non d'un changement de priorités définitif. Je suis de ceux qui pensent que pour être heureux, on a besoin d'un équilibre entre les 3 sphères: vie professionnelle, relationnelle, et avec soi-même. Je ne suis pas quelqu'un qui laisserait sa carrière bouffer sa vie personnelle. Mais, je pense aussi, que lorsqu'on entame un virage, on a besoin exceptionnellement d'y mettre beaucoup d'énergie et de temps pour que cela démarre, et on a besoin idéalement, du soutien de son partenaire.
Je ne blâme pas Q pour avoir débuté une relation en ce moment. Simplement, que je suis en train de mal le vivre. C'est mon ressenti, mais je ne le blâme pas pour l'avoir provoqué.
Merci à toi et à tous ceux qui pourront m'orienter un peu.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Jalousie ou ...? et que, comment faire?

astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 00h34
Cher.e.s lutin.e.s, poly.e.s,
Cela fait longtemps que je n'ai plus participé aux débats, quoique le vous lis souvent. Et saluant à nouveau l'intelligence de cette communauté, j'aimerai vous demander conseil.
C'est une longue histoire mais je vais essayer de résumer, du moins l'aspect qui me fait mal en ce moment.
Cela fait 4 ans que je suis avec mon partenaire, père de 3 enfants, avec qui je ne vis pas, et que j'appellerai ici Q, pour simplifier.
Notre relation est polyamoureuse depuis le début, quoique je me suis plutôt fermée à d'autres rencontres, à cause de mon peu de temps libre notamment, et puis aussi parce que je me sentais comblée. Et aussi parce que j'avais quelqu'un d'autre avec qui je partage beaucoup, intellectuellement, mais à distance. Quant à Q, il a eu quelques rencontres sporadiques.
Cette année j'ai entrepris de gros changements dans ma vie, notamment un virage professionnel. J'ai fait des études dans le domaine audiovisuel, et avec les tournages et projets qui sont en train d'apparaitre, la construction de ma nouvelle carrière, le tout financé par mes autres activités (donc du coup l'équivalent de 2 boulots à temps plein), je me suis retrouvée avec beaucoup moins de temps libre.
Q s'est senti 'déplacé', 'rejeté', et maintenant, il a rencontré quelqu'un d'autre, quoique vraiment, il essaie de me faire sentir que rien n'a changé. J'essaie de me réjouir pour lui mais ne peux m'empêcher de sentir une injustice de situation. Avec toutes les difficultés que je suis en train d'affronter sur le plan professionnel, avec aussi une recherche d'appart et déménagement, je me retrouve avec une gestion que je n'ai pas demandée. Je me rends compte aussi aussi que la non-monogamie est possible seulement si on jouit de certains privilèges, comme, essentiellement, un travail où on se sent réalisé, un bon salaire, du temps libre. Chose que j'essaie de me construire (le premier point seulement, parce que comme vous le savez, gagner sa vie dans un tel domaine et très dur, et surtout lorsqu'on débute, on accumule les projets gratuits). Chose que lui a (il est salarié et aime son boulot, qui est bien payé avec vacance, bénéfices et temps libre, et maintenant plus que jamais il a plus de temps libre). En fait je sais très bien que je suis jalouse et ai peur de perdre ce que nous partageons. Du coup je m'éloigne de lui (comme réflexe d'auto-défense), même si je vois que paradoxalement, cela me fait mal. pfff.
Je suis en train de souffrir et je vis mal tout cela. Est-ce que je souffre parce que je sens que la situation est injuste, ou du moins, non-équitable? Mais est-ce que le polyamour est sensé être juste ou équitable? Ou suis-je tout simplement jalouse? Est-ce simplement de l'envie? Mais aussi, au-delà de ce que je ressens, comment m'en sortir?
Il est vrai que si on regarde les choses d'un autre angle (pas le mien), cela est peut être idéal: plus de temps pour moi, Q comblé avec Y, donc il peut profiter au maximum du temps avec moi sans sentir de manque.
Mais j'ai du mal avec cette vision...
Je vous serais reconnaissante de m'orienter.
Excellente soirée et merci!
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Quand l'un veut plus

astrogirl
le mardi 18 avril 2017 à 15h37
Bonjour Mondrian!
Je suis en relation polyamoureuse avec mon compagnon d'un an et demi, qui, lui, est en couple depuis 14 ans avec la mère de ses enfants et avec qui il partage un foyer.
Notre manière de vivre le polyamour est non-hiérarchique.
Je ne me suis jamais sentie secondaire et il ne m'a jamais traitée comme telle. Depuis le début, il prenait en compte mes désirs et faisait tout son possible pour arriver à une solution qui nous convienne à tout.e.s, y compris son autre conjointe.
Ils ont décidé de me présenter aux enfants au bout de six mois, et depuis, je partage des moments familiaux avec les enfants selon diverses configurations: lui+moi, lui+la mère de ses enfants+moi, lui+la mère de ses enfants+son autre compagnon+moi, la mère de ses enfants+moi (une fois je suis allée avec elle chercher les enfants de l'école), etc. Il est clair pour les enfants que je ne suis pas leur mère, mais la petite amie de leur père, et ils prennent cela très bien.
En ce qui me concerne, cette situation me va très bien, parce qu'elle correspond à mes désirs. Par exemple je ne souhaite pas avoir des enfants avec lui (ni être maman). Dans le cas contraire, cela aurait pu être une source de conflit ou même de rupture, parce qu'il ne voudrait plus avoir d'enfants. Mais en polyamour, comme cela serait possible avec une autre personne, il aurait été probable de trouver une solution qui, dans la monogamie, aurait été inconcevable. Autre exemple: je ne souhaite pas vivre avec lui. Etant très indépendante et de nature créative, j'ai besoin d'avoir mon propre espace. Ce qui fait que je peux vivre de magnifiques moments de famille avec ses enfants selon la dose que je souhaite, et sans avoir à renoncer à mon indépendance, ni à renoncer à mes choix (ne pas être mère). Toutefois, concernant la cohabitation, mon compagnon m'a dit souvent que si ce désir changeait en moi, il serait possible de vivre ensemble, mais avec son autre conjointe et les enfants, ainsi que les éventuelles personnes qui seraient en relation avec eux. Ce que je trouve très beau, parce que cela correspond à sa manière, notre manière de vivre le polyamour = additionner et ne pas soustraire, exclure.
Je te raconte cela pour te demander: et toi?
et si vous viviez tous ensemble?
Contrairement à Jvalin et Bonheur, je pense que toutes les personnes qui forment une relation méritent qu'on prenne en considération leur désir et qu'on essaie de trouver une formule qui convienne à tout le monde. Simplement parce qu'on les aime.
Je peux comprendre Théo qui commence à avoir envie de vivre plus de moments familiaux avec toi et pas une autre. Pourquoi pas? Vivre des moments de famille avec toi ne veut pas dire en soi cesser de les vivre avec ton autre conjoint Mathias, sauf si ton choix est de laisser ces deux relations compartimentées / séparées.
J'espère que mon opinion pourra t'inspirer à trouver ce qui te rendra heureuse et rendra heureuses les personnes que tu aimes.
Bon courage!
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Perdue face à une annonce s'approchant du polyamour

astrogirl
le mardi 11 avril 2017 à 13h05
Bonjour Lachouette!
Je comprends tes peurs et tes questionnements, qui me donnent l'impression que tu as déjà fait un énorme travail et fait preuve de beaucoup de courage.
Juste te dire que polyamour ne veut pas dire renoncer au couple et ne veut pas dire non plus renoncer au 'nous'. Comme tu as sans doute pu le lire, il existe une infinité de manière de vivre le polyamour. Par exemple le polyamour hierarchisé equivaut à un couple principal et d'autres couples ou relations secondaires, tertiaires, etc. Le polyamour non-hiérarchisé consiste à faire partie de plusieurs couples ou trouples, etc, ou relations, sans qu'il y ait une hiérarchie. Le polyamour en 'solitaire' favorise l'autonomie de la personne au dépens d'un couple. Il peut y avoir cohabitation ou non. Il peut y avoir partage des finances ou non. Projets d'enfants ou non. etc. Toutes les configurations sont possibles. Ce sont les personnes qui intègrent les relations qui décident du format qui leur convient.
Ceci dit, voyant que tu as déjà fait un énorme chemin, l'idéal serait de pouvoir en parler avec lui et trouver une formule qui puisse vous correspondre à tous les deux, et qui pourrait se trouver à mi-chemin entre tes désirs et les siens. Sachant que tout accord peut être révisé ultérieurement. Mais je veux dire que trouver une base qui t'es confortable t'aiderait à te sentir mieux, et pouvoir avancer en te sentant plus en sécurité vis à vis de ta relation avec lui.
Je te souhaite bon courage! Il est clair que le chemin que tu es en train de faire est motivé par tout l'amour que tu portes pour lui. J'espère qu'il pourra s'e rendre compte et t'aider.
Discussion : Comment aborder le sujet?

astrogirl
le samedi 25 mars 2017 à 12h57
Magnifique témoignage Kuoni ❤️
Pourrais-tu développer / illustrer ces deux points?
Kuoni
Je pense que la seule façon d avancer sur le sujet avec un monogame est de respecter ses limites. Et d avancer a son rythme. Quitte a prendre sur toi et a etre patiente. Chaque limite franchie est une agression.
Mefie toi de sa capacité a te placer en priorité et a se faire du mal, pour te laisser une liberté qu il n a pas la force de t offrir.
-quel a été le rythme qui a fonctionné pour toi et comment as-tu fait pour te recomposer, te remettre de ces agressions?
- la 2e phrase est magnifique. Peut-être que la clef serait que la personne qui souhaite vivre le polyamour fasse comprendre à son compagnon monogame que pouvoir le vivre en étant ensemble représente pour elle une grande preuve d'amour, pour laquelle elle est extrêmement reconnaissante, et que cela la remplit d'amour envers son compagnon monogame. En bref, qu'à chaque ouverture, que le compagnon monogame ressente plus d'amour venant de sa compagne ; ce qui irait à l'opposé de nos peurs basiques de perdre l'amour ou de recevoir moins d'amour lorsque notre amoureux/se développe des sentiments pour quelqu'un(e) d'autre.
Merci!
Discussion : Mardi, c'est Poly (novembre)

astrogirl
le mardi 25 novembre 2014 à 15h11
De passage express sur Paris, je serais heureuse de me joindre à vous ce soir. :)
A tout à l'heure!
Discussion : Compte-rendu du café poly du 23 septembre 2014 à La Cantada

astrogirl
le dimanche 19 octobre 2014 à 22h57
Idem pour moi aussi Vaniel, surtout que polyamour et adultère est un sujet qui me touche. Les différents points de vue sont si pertinents et enrichissants. Merci infiniment d'avoir partagé! :-)
A bientôt!
Discussion : D'un point de vue polyamoureux: différence entre 'aimer' et 'être amoureux'

astrogirl
le samedi 18 octobre 2014 à 12h00
En effet.. Très belle citation.
Accepter la réalité est primordial en effet.
Mais en même temps, on ne peut s'empêcher d'espérer une évolution de la situation.
Tchelov, tu peux me dire comment tu fais? (En MP si tu veux)
Sinon, 'aimer' v. 'être amoureux', ça ne parle à personne?
Au passage, j'aimerais dire que j'adore ce forum et l'intelligence de cette communauté. C'est un de ces rares espaces qui nous pousse à grandir. Merci!
Excellente jounée.
Discussion : D'un point de vue polyamoureux: différence entre 'aimer' et 'être amoureux'

astrogirl
le vendredi 17 octobre 2014 à 22h47
"on fait ce qu'on fait, je n'ai pas autre chose à en faire"
C'est excellent et cela m'inspire.
Quant à l'ouverture de son couple: evidemment que j'y pense. Mais cela fait 2 ans que j'espère, et toujours rien. Du coup je n'espère plus trop.
On en a parlé, oui, mais sans aborder la question de front. Ce n'est pas evident de lui dire 'et si tu ouvrais ton couple?' Je pense que cela devrais venir de lui. (Je lui ai quand même suggéré de lire Françoise Simpère et de lire la Salope Ethique'. Sauf qu'il est reticent.. Et déteste les ouvrages de 'self-help..)
Mais ce que j'ai compris, de nos nombreuses discussions sur le sujet, c'est qu'il craint de perdre sa compagne (de qui il est amoureux aussi, je précise, et avec qui il partage un enfant). Je dirais aussi qu'étant donné l'éloignement géographique et le fait qu'on se voit si peu, il devrait se dire 'à quoi bon risquer son couple?' 'Et à quoi bon risquer de me perdre aussi', vu que, comme il voyage beaucoup de par son travail, et c'est lors de quelques uns de ces voyage qu'il arrive à me voir, s'il parle de moi à sa compagne et qu'elle prend les choses mal (je doute qu'elle sautille de joie), cela aurait pour conséquence probablement une crise de son couple, une perte de confiance (justifiée, evidemment), et (ce que j'essaie d'éviter) une rupture totale de tout lien avec moi...
Le problème est que de son côté, il y a un mensonge qui dure depuis 3 ans au total, et duquel je voie difficilement une sortie.
Du coup, d'un côté je fais avec, de l'autre j'attends sans trop espérer non plus.
Et comme on se voit si rarement, le risque de se faire choper est moindre, tout comme l'est son sentiment de culpabilité.
Et c'est pour cela que j'ai décidé de laisser les choses ainsi, c'est-à-dire ne pas faire un effort pour aller le voir. Pour en fait, ne pas augmenter le risque de se faire choper.
Pas evident, tout cela. Mais je me suis promise, depuis le tout début, de ne prendre aucune decision à la hâte, de garder les choses en perspective, et de garder en tête surtout que le plus important pour moi, le plus beau de notre relation est cette connection intellectuelle que je ne voudrais pas perdre.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : D'un point de vue polyamoureux: différence entre 'aimer' et 'être amoureux'

astrogirl
le vendredi 17 octobre 2014 à 18h06
Encore une fois, tu as tout à fait raison Tchelov (je me permets d'abréger ce pseudo :)
Je voulais dire 'je suis amoureux de toi, mais cela ne change en rien la situation'
Par situation, j'entends clandestinité et eloignement géographique.
Merci pour le lien de Solange. J'ai beaucoup 'aimé'.. Et c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre.
Elle a tout à fait raison, on se construit des schémas, des attentes et on se complique l'existence, rien que pour ces 3 (jolis) mots.
Mais quand même, j'aimerais toujours savoir, pour vous, chers lutins et lutines, est-ce que être amoureux de quelqu'un implique des conséquences ou pas nécessairement?
Je trouve sinon ce principe que tu mentionnes bien sage, en effet. Même si l'amour est illimité, le temps et l'énergie, eux, le sont. C'est important d'en etre conscient.
Il n'a pas dit cela textuellement, mais telle est la situation. Mais, ce que je cherche à comprendre, ce n'est pas une chose qu'il a dit, mais ce que je ressens moi. Et voir comment gérer cet amour de mon côté.
Sinon, pour répondre à tes questions:
- on communique énormément. Surtout par email (on s'ecrit des lettres fleuves qui peuvent aller jusqu'à 20000 signes, accompagnés de chansons et d'articles à partager, poèmes, extraits de livres... Les sujets se rétroalimentent. On a tellement de choses à se dire qu'on a toujours l'impression, que quel que soit le média, qu'on n'aura jamais le temps de finir, et que les sujets ne prendront jamais fin. Ce qui est super, intellectuellement) en moyenne 2/3 fois par semaine, et messages (facebook) quasi quotidiennement.
Aussi, de temps en temps, il m'envoie des lettres, cartes postales, avec quelquefois un livre en cadeau (Mais je ne peux malheureusement rien lui envoyer par courrier. Je ne connais d'ailleurs ni son adresse, ni son numero de telephone portable. Ce qui me blesse, en fait, parce que je trouve que c'est peu me connaitre que penser que je pourrais lui faire du mal par ces canaux. S'il savait, je préfèrerais me faire du mal à moi que de lui faire du mal.. Mais evidemment, je me retiens de lui dire cela..)
De temps en temps, je lui parle en tchat sur skype et, plus rarement, on fait une communication video.
Perso j'ai toujours fui les relations à distance, et du coup, fui tous les modes de communication virtuels. Je trouve qu'ils créent une illusion de la réalité, une illusion d'avoir cette personne à nos côtés alors qu'elle est à 10000 lieues de là et qu'on n'a qu'une simple image derrière un écran. En plus de générer une dépendance, cela est frustrant et toxique pour notre vie réelle. On finit par passer plus de temps dans une illusion, derrière un écran.
En fait, avec le polyamour, des relations qui, selon une perspective monogame auraient été trop frustrantes (à distance, ou clandestine de son côté) me sont apparues comme possible, ou, disons, moins impossibles :) parce que le manque, l'absence seraient justement compensés par la présence d'autres amours.
Et voilà que, à peine ce mode de vie assumé, je me retrouve avec le jackpot: 2 en 1 : distance et adultère. :-)
Pour se voir:
On se voit très rarement, malheureusement. Comme c'est une relation clandestine et à distance, on se voit quand il peut voyager près de moi et passer me voir. Ce qui est assez aléatoire. L'année dernière on s'est vu 3 fois, au total 15 jours.
En fait j'ai décidé, de mon côté que, comme c'est une relation clandestine et tant qu'elle le restera, je n'investirai pas là-dessus. C'est à dire qu'il est le bienvenu à me rendre visite. Mais je ne voyagerai pas spécialement pour lui (sauf si c'est vraiment à côté).
Je considère que cette relation a une épée de damoclès suspendue au dessus, et que le jour où sa compagne va découvrir la vérité, elle se brisera.
Du coup, j'ai décidé
- de la vivre quand même, mais sans y miser de mon côté.
- faire tout ce qui est en mon possible pour préserver, protéger, notre connection intellectuelle qu'on alimente par correspondance. Je ne voudrais pas la perdre. Et même, je serais prête à sacrifier les rencontres, arrêtrer de nous voir si besoin est (on se voit si rarement de toute façon). Ma décision de ne pas mettre du mien pour nous voir vient de là.
Si je suis prête à me contenter de cela:
J'aimerais préserver les belles choses, comme tu dis Tchelov, et réduire au minimum les souffrances/frustrations.
En deux mots: j'accepte la réalité et je fais avec. Mais mon dilemne est 'je fais quoi avec?'
Accepter la réalité:
Je crois en la formule: 'donner selon ses possibilités, prendre en fonction de ses besoins'. Donc, ne pas demander à mon amoureux plus ce qu'il ne peut m'offrir. En mode monogame, cela aurait été impossible pour moi, evidemment. Mais dans un schéma polyamoureux, d'autres relations equilibreraient, compenseraient le manque occasionné par cette relation.
Faire quoi avec (hein?) :
Je tente d'y voir plus clair (en moi, pas dans la relation) et cherche à poser des limites, pour me protéger, à moi, et protéger les belles choses de cette relation et pouvoir les vivre sans trop souffrir.
Merci de me lire et de me répondre
Bises
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : D'un point de vue polyamoureux: différence entre 'aimer' et 'être amoureux'

astrogirl
le vendredi 17 octobre 2014 à 13h06
Salut Tcheloviekskinoapparatom (difficile d'écrire ton pseudo quand même.. J'ai dû copier/coller..)
Merci de me répondre et ravie que cela soit intéressant :)
Pardon, cette phrase que tu as citée est en effet confuse. Ce que je veux dire,
Que ce soit 'construire' ou 'vivre' (la seule différence entre ces deux notions à mon sens, c'est un degré d'engagement différent, mais un engagement quand même), il est necessaire de disposer, dans sa vie, de suffisant d''espace'. Par espace j'entends : liberté, flexibilité, temps, énergie. Mais lorsqu'on dit à son/sa chéri-e 'je t'aime mais cela ne change rien dans ma vie', cela ne veut pas dire aussi, d'une certaine manière: 'je n'ai pas d'espace à te consacrer'? et donc, du coup, condamner cet amour, le tuer dans l'oeuf?
Et donc, comment est-ce possible que cela soit de l'amour?
astrogirl
"Cela ne change en rien ma vie"
Veut dire: tu resteras dans le secret. Je n'assumerai pas cet amour. Et aussi: je ne ferais aucun effort pour me rapprocher géographiquement de toi.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : D'un point de vue polyamoureux: différence entre 'aimer' et 'être amoureux'

astrogirl
le vendredi 17 octobre 2014 à 11h56
Cher-e-s polyamoureux/ses,
Cela fait un moment que je médite sur cetre question.
La différence entre 'aimer' quelqu'un et 'être amoureux', du point de vue lutin.
D'une perspective monogame, j'entendais 'être amoureux' comme un état transitoire qui vise à la formation d'un projet commun, en général le couple. C'est un etat irrationnel, aveugle et euphorique. Etre amoureux veut dire vouloir incessamment être avec l'autre personne, vouloir absolument construire quelque chose ensemble, vouloir et être prêt à changer sa vie pour construire ce projet commun.
'Aimer' intervient lorsque ce processus reussit et prend fin. Et alors, le rationnel entre en jeu.
Pour résumer, 'être amoureux' se termine lorsque le processus de découverte s'achève.
Par contre, dès lors qu'on se met dans le polyamour, on ne pense plus nécessairement au couple comme objectif (je me rappelle d'une discussion très interessante sur ce forum intitulée 'le couple, c'est quoi?' Et qui m'avait beaucoup aidée). Et même, on ne pense plus nécessairement à 'construire' des choses ensemble, mais plutôt, disons, à 'vivre' des choses ensemble.
Construire quelque chose veut dire a) avoir assez d'espace dans sa vie pour pouvoir construire b) être prêt à détruire pour reconstruire. Par contre, si on veut 'vivre', on a simplement besoin de liberté (flexibilité, temps).
Je sais bien que donner un nom, mettre une etiquette aux sentiments est secondaire. Mais je me sens perdue. J'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes sentiments, de les observer tels qu'ils sont, les comprendre et les gérer.
Bref, comment entendez vous ces deux notions?
Si une personne vous dit : je suis amoureux de toi, mais cela ne change rien dans ma vie. Voyez-vous une contradiction? Ou non? Je veux dire, si la personne ne veut absolument rien changer dans sa vie, n'est ce pas condamner cet amour d'emblée, en faire un amour mort/né.. Comme si on disait a un oiseau 'vole', mais après lui avoir coupé les ailes..?
Beaucoup de questions, oui.
Merci de m'éclairer :)
A bientôt!!
Discussion : Polyamour et adultère

astrogirl
le vendredi 04 janvier 2013 à 19h41
Je me suis en effet mal exprimée, ou mal posé ma question.
Le dilemne où je me sens est entre moi et moi-même :-/, c'est 'a dire entre moi et mes propres principes, et non par rapport aux "règles ou etiquette" du polyamour. Ce qui rejoint les propos de Paul-Eaglott et de Goldmund. Merci pour vos réponses qui m'éclaireent énormément. Je suis tout à fait d'accord (c'est ce que je voulais dire, en fait)
Et pour te répondre Goldmund, " suis-je bien et heureuse dans cette relation " disons que mon amoureux est une source de bonheur dans ma vie. Je ne peux pas dire qu'il me rend heureuse pour la simple raison qu'il ne fait pas partie de ma vie quotidienne. S'il en faisait partie, ma réponse dépendrait du fait d'être ou non frustrée de vivre dans l'ombre. En monogame, j'aurais dit oui, pas parce que "ce n'est pas bien", mais parce que c'est frustrant. Mais depuis que j'ai décidé d'être poly, je réponds non, je ne serais pas frustrée.
"et mon partenaire est-il heureux avec moi sans culpabilité ?" Mon amoureux est heureux, oui, absolument, mais il ressent de la culpabilité vis-à-vis de sa conjointe. D'où mon dilemne: est-ce que cette culpabilité me concerne ou je considère que ce n'est pas mon problème?
Je cherchais à avoir notamment l'avis de polyamoureux qui sont passés par là.
Du coup, un grand merci à anges pour ton témoignage, extrêmement pragmatique et inspirant, qui m'aide beaucoup, et dans lequel je me retrouve.
Merci infiniment!