Jalousie ou ...? et que, comment faire?
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astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 00h34
Cher.e.s lutin.e.s, poly.e.s,
Cela fait longtemps que je n'ai plus participé aux débats, quoique le vous lis souvent. Et saluant à nouveau l'intelligence de cette communauté, j'aimerai vous demander conseil.
C'est une longue histoire mais je vais essayer de résumer, du moins l'aspect qui me fait mal en ce moment.
Cela fait 4 ans que je suis avec mon partenaire, père de 3 enfants, avec qui je ne vis pas, et que j'appellerai ici Q, pour simplifier.
Notre relation est polyamoureuse depuis le début, quoique je me suis plutôt fermée à d'autres rencontres, à cause de mon peu de temps libre notamment, et puis aussi parce que je me sentais comblée. Et aussi parce que j'avais quelqu'un d'autre avec qui je partage beaucoup, intellectuellement, mais à distance. Quant à Q, il a eu quelques rencontres sporadiques.
Cette année j'ai entrepris de gros changements dans ma vie, notamment un virage professionnel. J'ai fait des études dans le domaine audiovisuel, et avec les tournages et projets qui sont en train d'apparaitre, la construction de ma nouvelle carrière, le tout financé par mes autres activités (donc du coup l'équivalent de 2 boulots à temps plein), je me suis retrouvée avec beaucoup moins de temps libre.
Q s'est senti 'déplacé', 'rejeté', et maintenant, il a rencontré quelqu'un d'autre, quoique vraiment, il essaie de me faire sentir que rien n'a changé. J'essaie de me réjouir pour lui mais ne peux m'empêcher de sentir une injustice de situation. Avec toutes les difficultés que je suis en train d'affronter sur le plan professionnel, avec aussi une recherche d'appart et déménagement, je me retrouve avec une gestion que je n'ai pas demandée. Je me rends compte aussi aussi que la non-monogamie est possible seulement si on jouit de certains privilèges, comme, essentiellement, un travail où on se sent réalisé, un bon salaire, du temps libre. Chose que j'essaie de me construire (le premier point seulement, parce que comme vous le savez, gagner sa vie dans un tel domaine et très dur, et surtout lorsqu'on débute, on accumule les projets gratuits). Chose que lui a (il est salarié et aime son boulot, qui est bien payé avec vacance, bénéfices et temps libre, et maintenant plus que jamais il a plus de temps libre). En fait je sais très bien que je suis jalouse et ai peur de perdre ce que nous partageons. Du coup je m'éloigne de lui (comme réflexe d'auto-défense), même si je vois que paradoxalement, cela me fait mal. pfff.
Je suis en train de souffrir et je vis mal tout cela. Est-ce que je souffre parce que je sens que la situation est injuste, ou du moins, non-équitable? Mais est-ce que le polyamour est sensé être juste ou équitable? Ou suis-je tout simplement jalouse? Est-ce simplement de l'envie? Mais aussi, au-delà de ce que je ressens, comment m'en sortir?
Il est vrai que si on regarde les choses d'un autre angle (pas le mien), cela est peut être idéal: plus de temps pour moi, Q comblé avec Y, donc il peut profiter au maximum du temps avec moi sans sentir de manque.
Mais j'ai du mal avec cette vision...
Je vous serais reconnaissante de m'orienter.
Excellente soirée et merci!
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bidibidibidi
le mardi 30 juillet 2019 à 09h28
astrogirl
Q s'est senti 'déplacé', 'rejeté', et maintenant, il a rencontré quelqu'un d'autre, quoique vraiment, il essaie de me faire sentir que rien n'a changé. J'essaie de me réjouir pour lui mais ne peux m'empêcher de sentir une injustice de situation. Avec toutes les difficultés que je suis en train d'affronter sur le plan professionnel, avec aussi une recherche d'appart et déménagement, je me retrouve avec une gestion que je n'ai pas demandée.
Je trouve cette partie de ton message problématique. La sensation que ça me donne, c'est que tu n'as plus de temps pour t'occuper d'une relation, mais que, ayant besoin de soutien, cette personne devrait te donner toujours son entière attention.
C'est toi qui, la première, a cassé le contrat en délaissant Q pour te focaliser sur ta carrière. Il t'a dit s'être senti déplacé, rejeté, ce qui est clairement à prendre en compte. Il a réagi en trouvant quelqu'un d'autre, sans pour autant casser votre relation, et là, c'est clairement une force du polyamour. Si vous aviez été en relation monogame, il aurait eu le choix entre la souffrance ou la rupture.
Pour le reste, j'appellerai pas ça de la jalousie, mais de l'envie. Et oui, il y a des gens plus ou moins privilégiés, et, déjà, rien que de pouvoir parler d'un travail où tu te réalises prouve que tu ne fais pas partie des moins privilégiés. On peut toujours regarder l'assiette du voisin, mais je suis pas sûr que ça apporte quoi que ce soit à notre vie.
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astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 10h23
Hello bidibidibidi,
Merci pour ta réponse et pour ton analyse. Oui, tu as mis le doigt sur un des aspects principaux du problème.
Néanmoins, par rapport à ce que tu dis:
"C'est toi qui, la première, a cassé le contrat en délaissant Q pour te focaliser sur ta carrière."
Je ne suis pas d'accord. Comment est-ce que vouloir grandir professionnellement pourrait-il signifier 'casser un contrat'? Est-ce que selon toi, s'occuper de l'autre, notamment de ses insécurités, devrait passer avant et même au détriment de sa propre croissance personnelle? Parce que, justement, et après avoir longuement lu sur les relations et ce qui les fait grandir, selon mon vécu aussi, je suis arrivée à la conclusion que ce qui fait qu'une relation fleurisse, c'est qu'elle ait justement en son coeur la croissance et l'enrichissement mutuel de ses intégrants. En lisant ton raisonnement, cela me laisse entendre que, pour ne pas que notre partenaire se sente délaissé, il faudrait négliger sa propre croissance? C'est exactement aux antipodes de comment je vois une relation.
Je précise que je me sentais malheureuse professionnellement et suis passée par une crise existentielle qui m'a menée vers ce virage. Et aussi, j'ai parlé de virage -- une étape sensée être temporaire -- non d'un changement de priorités définitif. Je suis de ceux qui pensent que pour être heureux, on a besoin d'un équilibre entre les 3 sphères: vie professionnelle, relationnelle, et avec soi-même. Je ne suis pas quelqu'un qui laisserait sa carrière bouffer sa vie personnelle. Mais, je pense aussi, que lorsqu'on entame un virage, on a besoin exceptionnellement d'y mettre beaucoup d'énergie et de temps pour que cela démarre, et on a besoin idéalement, du soutien de son partenaire.
Je ne blâme pas Q pour avoir débuté une relation en ce moment. Simplement, que je suis en train de mal le vivre. C'est mon ressenti, mais je ne le blâme pas pour l'avoir provoqué.
Merci à toi et à tous ceux qui pourront m'orienter un peu.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bidibidibidi
le mardi 30 juillet 2019 à 10h32
Mes mots étaient peut-être un peu fort. Oui, clairement, je ne prône pas l'immobilisme comme idéal relationnel.
Ce que j'entends c'est que le raisonnement que tu tiens pour toi tient aussi pour Q : Votre relation doit aussi l'épanouir, et ton virage professionnel l'a manifestement affecté.
Après, j'ai tendance à croire qu'un changement aussi majeur qu'un virage professionnel a un impact sur tous les aspects de notre vie. Et qu'ils doivent donc s'ajuster pour s'adapter à la nouvelle situation.
Effectivement, face à une situation difficile, temporaire ou non, il est normal que tu attendes de Q du soutien. Pour moi, il faut que tu lui parles de ce besoin, du fait que tu ne te sentes pas assez aidé. Tu lui en as peut-être déjà parlé ? Si oui, comment a-t-il réagi ?
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HeavenlyCreature
le mardi 30 juillet 2019 à 10h34
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton analyse Bidibidibidi.
Que la relation soit mono ou poly, il me semble que se soutenir mutuellement dans les épreuves fait aussi partie de la relation. Fuir à la moindre difficulté (ici dans les bras d'une autre) ne me semble pas très bon signe...
Mon ex compagnon a été mon 1er supporter et je lui dois bcp dans ma carrière professionnelle. Cela s'est fait bien souvent au détriment de son propre bien-être et de notre couple, il n'empêche qu'aujourd'hui, même plus amoureux et séparés, on est un pilier l'un pour l'autre. La confiance et I'amour qu'on se porte est sans limite. Bcp sont surpris et envient notre relation d'ex atypique :"vous avez de la chance"... Mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que ça tombe pas du ciel : si on est comme ça aujourd'hui, c'est grâce aux épreuves et aux difficultés qu'on a traversées Ensemble (je précise que le soutien n'a pas été à sens unique, on s'est bcp aidés mutuellement, sur divers aspects de nos vies).
Là où ça pèche j'ai l'impression, Astrogirl, c'est du côté de la communication. Lorsqu'il t'a exprimé sa souffrance, que lui a tu répondu ? Qu'as tu fait ? Peut-être (plutôt qu'une question de disponibilité en temps) ne s'est il pas senti entendu à ce moment là et a-t-il trouvé dans cette seconde relation la considération qu'il lui manquait ? Aujourd'hui que tu ressens cette jalousie ou cette envie (mais je crois surtout cette tristesse de perdre Q), en as tu reparlé avec lui ou préfères tu tirer ta révérence ? Tu sembles être de ceux qui voudraient que l'on devine les choses plutôt que de les exprimer et aussi de ceux qui quittent avant d'être quitté (simple intuition, étant moi même comme cela).
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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astrogirl
le mardi 30 juillet 2019 à 15h37
Hello à tou.t.e.s les deux et aux autres!
Merci pour vos remarques, qui m'aident à aller en profondeur et à comprendre la situation et les sources de ma souffrance.
Ce que je vous raconte est le résultat/fruit d'un long travail d'analyse et d'observation. Le polyamour, notamment avec l'apparition de personnes tierces, a ceci qu'il nous montre à la loupe, et de manière crue, les lacunes dans notre relation et en nous-mêmes. C'est pour cela qu'il peut aussi représenter une opportunité pour les résoudre et grandir.
Pour pouvoir vous répondre, je dois vous expliquer certains détails sur la configuration de notre relation, et qui ont, je le pense, un poids important sur notre situation actuelle. Merci de me lire!
Q vivant avec son épouse et mère de ses enfants lorsque je l'ai rencontré, en raison de son calendrier familial et de la division du temps passé en famille et avec les enfants, c'était moi m'était adaptée à son temps libre. Au début, et comme j'avais de la flexibilité, cela n'était pas un problème. Nous avons commencé par nous voir chaque semaine une soirée/nuit, puis deux, avec aussi un week-end entier chaque six semaines d'abord, ensuite chaque quatre semaines. Cette configuration jusque-là me convenait bien. Elle me laissait avec suffisamment de temps libre pour pouvoir m'adonner à mes autres passions/activités/hobbies qui consistent aussi à m'enrichir intellectuellement et spirituellement.
La situation a commencé à me poser problème lorsque Q et son épouse ont mis fin à leur relation romantique (quoique, ils ont continué à cohabiter), ce qui s'est traduit par un report du temps passé en famille sur, spontanément, notre temps ensemble. Les 2 fois par semaine se sont transformées en 3-4, et les week-ends ensemble en plus aucun pour moi toute seule, parce que aussi, je pouvais le rejoindre lorsqu'il était avec ses enfants (ce que j'aime aussi faire).
C'est à ce moment où (à la 3e année, je précise), même si je me sentais heureuse avec Q, j'ai commencé à me sentir débordée, et aussi, commencé à sentir un malaise. De par mon malaise, j'avais une sensation d'être un bouche-trou de son temps libre. Je ne veux pas dire par cela que je me sentais utilisée, loin de là. Mais que, à force de m'adapter à ce temps libre croissant, j'étais en train de négliger mon autonomie. La sensation de bouche-trou venait aussi du fait de voir que, même si j'étais là pour le soutenir durant les moments difficiles, chose que j'ai toujours faite depuis le début, comme il vivait des moments difficiles dans son foyer, les nuits passées avec moi représentaient pour lui une échappatoire / répit.
Mon malaise venait aussi du fait de voir que, vu mon instabilité professionnelle et le fait de ne pas avoir une activité épanouissante, en plus de la réduction de mon temps libre, Q était devenu ma source principale de bonheur. En même temps, sachant aussi que notre relation était polyamoureuse, je savais que la situation d'être l'unique dans sa vie, tôt ou tard allait se terminer. Je vous épargne les détails mais c'est à ce moment que j'ai fait ma crise existentielle. Je me suis beaucoup analysée. Je me suis rendue compte que pour pouvoir vivre le long-terme, et en particulier le polyamour, il était fondamental, voire vital pour moi, de retrouver mon autonomie et d'être heureuse à nouveau indépendamment d'avec lui, justement afin de pouvoir vivre le long terme avec lui, donc pour pouvoir être capable de vivre le polyamour sans y laisser ma peau. J'ai constaté que l'autonomie et être bien dans sa peau passaient par avoir un boulot ou activité professionnelle épanouissante et du temps libre (ce que j'essayais d'exprimer dans mon premier message, et qui a été peut-être mal compris sans ce développement). Chose que je n'ai pas, mais que lui si, notamment depuis sa séparation (je ne le blâme pas). Juste pour dire qu'aussi, mon virage professionnel a été impulsé par cette constatation.
A ce moment là, je me suis rendue compte que j'avais aussi peur. Quel fut mon effroi, ayant toujours été indépendante et autonome, de voir que j'avais peur de, si je ne passais pas tout son temps libre avec Q, qu'il irait regarder ailleurs. Evidemment, au moment où cette idée m'est apparue, j'ai très vite vu qu'il était vital que je pense à me (re)construire indépendamment de lui, pour me plaire à moi d'abord, et pour lui plaire aussi, parce que sinon, l'autre voie allait me mener, éventuellement au gouffre.
Sachant que tôt ou tard, d'autres personnes allaient apparaître dans nos vies, j'avais aussi peur de ne pas être à la hauteur, et d'éventuellement perdre Q.
Ce qui m'a donné du courage fut de voir clairement dans mon virage professionnel les objectifs à long terme de me retrouver heureuse dans mon autonomie, mais aussi, me plaire moi-même et plaire encore plus à Q (même s'il me dit que je lui plais comme je suis. Mais je lui avait dit que j'étais malheureuse professionnellement). Retrouver mon bonheur en dehors de lui pour moi, mais aussi par conséquent pour nous deux.
Donc, ce fut le point d'inflexion pour moi, le moment où j'ai commencé à réduire mon temps avec Q. Cela n'a pas été du tout facile pour moi, en raisons de mes peurs que je viens de vous expliquer, mais aussi, parce que je voyais que cela faisait du mal à Q. Pas facile de lui faire comprendre que cette nuit, je préfèrerais la passer seule, sans avoir vraiment à me justifier, et que lui, ayant la nuit libre, pourrait faire ce qu'il voulait, mais sans qu'il ait mon lit où rentrer.
Cela n'a pas été facile pour Q. Même s'il comprenait ma nécessité de temps libre, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas me rejoindre la nuit tombée pour qu'on dorme ensemble. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était le temps/énergie supplémentaire que je dépensais dans cela en dehors du temps/énergie dépensée avec lui. Je détaille ce point ci-dessous.
Parallèlement à ce que je viens d'expliquer (ma sensation de bouche-trou), il y avait un autre aspect lié à la configuration de notre relation, qui a aussi fini par me poser problème. Pour les mêmes raisons citées plus haut, on a vécu / vivait notre relation plutôt chez moi. Dans le tourbillon de la NRE, et même à tout moment, lorsque les choses vont bien, on ne s'en rend pas compte, et aussi, ne dit-on pas, qu'aimer = donner sans compter? Sauf que, ce qui est valable dans l'amour absolu, et lorsque les choses vont bien, dans le polyamour, et notamment avec l'apparition de tierces personnes, et, aussi, lorsque les ressources manquent (temps, énergie, et aussi argent), tout déséquilibre apparait comme un problème. Du moins c'est ce que j'ai ressenti. On ne s'en rend compte qu'après du temps et grâce à la répétition (3 ans dans mon cas). Vivre notre relation chez moi veut dire que cela avait une dynamique d'hôtesse/invité. Qu'on le veuille ou pas, et même si on essaie de réduire le temps et l'énergie dépensée à préparer la maison pour bien accueillir l'autre (avec en plus -- je le dis même si je sais que je risque d'être critiquée-- mais elle émane de mon vécu, même si j'ai essayé de réduire autant que possible cette différence -- le fait que les nanas ont en général besoin de plus de temps pour se faire belles que les mecs), cela demande quand même un certain temps/énergie qu'on donne et que l'autre reçoit. Donc au bout de 3 ans, je me suis rendue compte que cette configuration déséquilibrée me posait problème.
Je me suis rendue compte de cela lorsque, à chaque nouvelle relation de Q (qui comme je l'ai dit, ont été, jusqu'à cette dernière, sporadiques), ma première réaction à chaud était de ne plus vouloir qu'il vienne chez moi. Je me suis rendue compte que c'était parce que cela signifiait que je m'occupais de lui (hôtesse/invité). Cela me montrait un déséquilibre des ressources à son avantage. Je ne supportais pas / trouvais injuste, non-équitable une configuration où il recevait de moi, et allait chez une autre et recevait encore, et que moi, parce que je donnais, cela réduisait ma capacité à pouvoir vivre d'autres relations. Alors que pour lui, c'était tout le contraire.
J'ai fini par lui parler de ce déséquilibre qui me semblait problématique. Cela a été très difficile de le lui expliquer et de lui faire comprendre, sans rentrer dans les calculs mesquins. J'essayais de lui faire voir que nous devions trouver une division équilibrée de nos ressources adaptée à la configuration non traditionnelle de notre relation. Je lui disais qu'une telle discussion, après un certain temps en couple, était inévitable. Après de longues discussions, nous avons fini par trouver un terrain d'entente là dessus (que lui finance nos sorties en WE et nos dîners extérieurs). Sauf que, à cause de mon virage professionnel, nous avons réduit ces WE et ces dîners extérieurs. Mais bon, sur le fond, sur ce point, j'étais contente et fière d'avoir réussi à trouver un terrain d'entente.
Sauf qu'il y a un troisième aspect qui me gênait et dont je ne lui ai pas parlé, et que je pense il a peut être ressenti. La relation avec Q, même si elle me comblait sur les plans sexuel, émotionnel, énergétique, et aussi au niveau de partage de temps ensemble en nature (il est passionné de montagne et randonnées) et avec ses enfants (un univers nouveau pour moi et si beau à vivre), ne me stimule pas intellectuellement, et même, je sens que l'enrichissement sur ce plan est unidirectionnel, de moi à lui. Cela est probablement dû à notre niveau de culture différent (je suis profondément désolée si cela sonne laid et/ou élitiste. J'ai eu beaucoup du mal à mettre des mots là-dessus). Chose que j'ai commencé à noter de plus en plus lorsque je voulais lui parler de ma nouvelle profession, de ce que j'apprenais, ou aussi, lorsque je voulais avoir des débats profonds avec lui. Cela me provoquait un manque d'admiration, qui m'a fait sentir, avec beaucoup de tristesse, que je ne me sentais plus autant amoureuse qu'avant. Ou que peut-être, cette relation qui fonctionnait bien en tant qu'amants et compagnons de voyages en nature, n'a pas peut-être les composantes nécessaires pour se transformer en compagnon/compagne. Cela me posait en effet problème, mais je me disais aussi que justement, la non-monogamie y présentait une solution, me permettant de combler ce besoin de stimulation intellectuelle avec d'autres personnes. Mais est-ce que cela marche vraiment? Je pense que je doutais entre cette possibilité et la nécessité que chaque relation soit enrichissante et épanouissante en elle-même.
Je me suis aussi rendue compte (vraiment désolée d'être si longue..) que, doublée à cette lacune de manque de stimulation intellectuelle avec Q, que ma fermeture à d'autres rencontres venait aussi, inconsciemment, d'une peur de perdre Q (même si cela va à l'encontre du polyamour. Mais nos peurs sont par essence irrationnelles, non? De cela, je n'en ai pas parlé à Q. Mais maintenant que cela m'est apparu, j'ai l'intention de le faire). Donc peur de moi (!), peur de rencontrer quelqu'un qui me comble intellectuellement, et de perdre Q.
Je me dis que, alors que je réduisais mon temps avec lui, en même temps que je provoquais le démontage de la répartition de nos ressources, Q a peut-être ressenti cela.
Tout cela pour essayer d'apporter des éléments de réponse à ta remarque, @bidibidibidi (merci encore de m'avoir lue jusqu'ici)
"Ce que j'entends c'est que le raisonnement que tu tiens pour toi tient aussi pour Q : Votre relation doit aussi l'épanouir, et ton virage professionnel l'a manifestement affecté."
Quant à ce que tu me dis, @HeavenlyCreature:
Merci beaucoup pour ton intervention. J'aime beaucoup ce que tu dis et cela correspond exactement à ma relation idéale, qu'elle soit mono ou poly effectivement, la croissance / enrichissement mutuel / soutien durant les périodes difficiles étant le ciment même de la relation:
"Que la relation soit mono ou poly, il me semble que se soutenir mutuellement dans les épreuves fait aussi partie de la relation. Fuir à la moindre difficulté (ici dans les bras d'une autre) ne me semble pas très bon signe...
Mon ex compagnon a été mon 1er supporter et je lui dois bcp dans la réussite de mes études... Cela s'est fait bien souvent au détriment de son propre bien-être et de notre couple, il n'empêche qu'aujourd'hui, même plus amoureux et séparés, on est un pilier l'un pour l'autre. La confiance et I'amour qu'on se porte est sans limite. Bcp sont surpris par notre relation d'ex et nous envient : "vous avez de la chance" mais ce qu'ils ne comprennent ou pas, c'est que ça tombe pas du ciel : si on est comme ça aujourd'hui, c'est grâce aux épreuves et aux difficultés qu'on a traversées ENSEMBLE."
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Pour ce qui est de la communication, et de son ressenti on a parlé, régulièrement. Ce qui est bien c'est qu'en tout moment, on en a parlé sincèrement. Mais je pense qu'effectivement l'évolution de la situation et ma souffrance actuelle est peut être, du moins en partie, due à ne pas avoir su bien gérer nos manques et nous accompagner mutuellement.
Lorsqu'il m'en a parlé, j'ai tenté de le rassurer. Par des mots.
Mais cela a coïncidé avec une période de voyages successifs où je n'ai pas été présente physiquement pour lui. Et où il m'a dit aussi, que même si je lui faisais montre de mon soutien au téléphone, le fait de ne pas être présente est difficile pour lui, notamment au moment où il passait par des moments difficiles chez lui, et que tout cela, cette absence, qu'on le veuille ou pas laisse des blessures.
J'avoue aussi que j'avais du mal à sentir de l'empathie avec son ressenti. Pour plusieurs raisons:
1) parce que cela représentait tout le contraire de ce que je suis et ce qui m'attire chez les autres (l'autonomie, l'indépendance, s'enrichir via ses passions/hobbies)
2) cela me confirmait cette sensation d'être son bouche-trou
3) cela me faisait voir un aspect de sa personnalité qui me semblait peu attirant (j'avoue l'avoir inconsciemment jugé), celui d'être égocentrique et centré sur lui-même.
Mais aussi, bien sûr, à chaque fois qu'on en parlait, je le rassurais en lui confirmant que ce que je partageais avec lui, je voulais l'avoir dans ma vie. Et un jour, je lui ai expliqué les profondes raisons de ma transition professionnelle (pour me plaire, lui plaire, et pouvoir transiter le polyamour), ce qui nous a rapprochés.
Quant à ma tristesse d'éventuellement perdre Q (oui, c'est exactement cela. Merci @HeavenlyCreature. en plus de ma peur), si j'en ai reparlé ou si je préfère tirer ma révérence:
J'en ai parlé et reparlé, mais n'empêche je me sens toujours incomprise. Quant à tirer ma révérence, j'y ai pensé, sur le coup de ma douleur, et comme réflexe d'auto-défense. Mais ce serait couper sa main parce que celle-ci fait mal, non? Donc non, je ne jette pas l'éponge. D'abord parce que, malgré ses difficultés, je pense que le polyamour est le système relationnel idéal, même si je sais que pour que cela fonctionne, cela est très difficile parce qu'on évolue en terrain miné. Je ne me vois pas jeter l'éponge avec la première personne qui apparait. Aussi, parce que je l'aime et tiens à lui. Je crois que j'ai peur de perdre ce que nous partageons, peur que ce soit la nouvelle qui prenne ma place en étant celle qui lui manque, celle qui le fait rêver, celle à qui il fait l'amour passionnément...
Quant à ta deuxième question @bidibidibidi, sur comment Q a réagi quand je lui ai parlé de mon besoin de soutien:
- Par rapport au plan créatif de ma nouvelle profession, il faut dire que n'étant pas de ce monde-là, je ne peux pas lui demander ni le blâmer de ne pas être capable de partager avec moi au niveau où j'ai besoin. Par contre, lui ayant demandé de faire plus d'efforts pour qu'on parle plus en profondeur du contenu de nos journées au delà des échanges superficiels, j'ai vu qu'il a fait beaucoup d'efforts.
- En ce qui concerne son soutien pour ma recherche de logement / déménagement, je l'ai senti à 100% investi et présent pour me soutenir. Sur ce point, rien à dire, au contraire.
- En plus de cela, il me dit que s'il est plus heureux (avec sa nouvelle rencontre), il sera mieux en mesure de m'accompagner et de me soutenir.
Voilà. J'espère que je n'ai rien oublié. Merci infiniment de m'avoir lue jusqu'ici, et de votre soutien.
Excellente soirée!
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bidibidibidi
le mardi 30 juillet 2019 à 16h19
Merci pour ton long message qui nous permet de mieux comprendre ta situation. Et puis, c'est aussi un très joli message, on y sent tout l'amour qu'il y a entre vous.
Tu n'as pas à t'en vouloir de le juger parfois négativement. Personne n'est parfait en ce bas monde. Et, quelque part, un des atouts du polyamour est qu'on peut reconnaître et accepter une relation avec une personne imparfaite car on ne cherche pas notre "âme soeur", "moitié", etc...
Ma sensation, à te lire, est que tu es en profonde mutation et que donc ta relation est en profonde mutation. Les sentiments sont là, et il ne faut pas les remettre en cause, surtout pas. Mais tes besoins évoluent. D'une certaine dépendance émotionnelle, tu as évolué vers beaucoup plus d'indépendance, une certaine capacité à t'affirmer, et l'expression de besoins que tu n'osais avant exprimer.
Et j'ai la sensation que les craintes que tu projettes sur cette nouvelle relation sont en fait tes craintes liées à tes sentiments à toi. Ce n'est pas lui qui se détache de toi, c'est toi qui te détache de lui. Tu casses la fusion en réclamant plus d'indépendance. Tu deviens plus réaliste vis-à-vis de lui. Tu reconnais des manques qu'il ne peut combler.
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(compte clôturé)
le mardi 30 juillet 2019 à 17h55
Je vais essayer de répondre, car je le ressens, mais je ne sais pas trop par quel bout commencer.
Ces messages m'ont ému. Ce me sent assez dans le cas de Q, bien que j'ai personne à côté pour le moment. Mon épouse vient de faire un virage complet professionnellement et je l'a soutien complètement en ayant arrêté de bosser pour m'occuper des enfants et du foyer et ainsi lui donner champs libre. J'aurai aimé, car je l'ai ressenti qu'elle l'exposé sa pensée qui a mon sens te rejoins sur bien des points et des craintes. Elle me laisse chercher une autre car elle sait qu'elle ne peut m'apporter certaines présences et attentions. Elle a acquis l'esprit poly en partie. A côté de ce virage elle sort plus, pour penser à autre choses, et donc encore moins de temps pour moi. Elle est m'a priorité et je suis la sienne, nos projets sont forts.
Oui comme dit plus haut, le soutien, l'amour et la communication sont vitales pour une relation.
Oui c'est rempli de doute, et jouer avec le feu.
Je ne sais pas si cela apporte un plus ou pas. Mais trop de similitudes pour passer à côté.
Je pense que tu devrais plus parler à Q, cela l'aiderait .il comprendrait tes attentes et peu être en tiendra t il compte. Perso c'est ce que j'attends ici.
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HeavenlyCreature
le mardi 30 juillet 2019 à 18h36
Merci astrogirl pour ce long développement, j'ai pris bcp de plaisir à te lire, tu as une écriture limpide et bcp de recul sur ce que tu vis. Sur de nombreux aspects, ton cheminement me fait penser à celui que je vis depuis 1 an 1/2. J'aurais grand plaisir à échanger en MP à l'occasion.
Ce que je ressens en filigrane de ton texte, c'est peut-être un éloignement inéluctablement lié à vos évolutions respectives (en particulier ton développement personnel). J'ai l'impression que bien que Q se dise "poly", il reste quelqu'un d'assez fusionnel dans ses relations, j'entends par là qu'il semble énormément s'appuyer sur l'Autre, à travers lequel il semble s'épanouir (d'où sa rencontre qui lui apporte ce truc) là où tu sembles vouloir t'épanouir par et pour toi même. Je veux dire par là que vous ne semblez pas être au même stade en termes de développement personnel (tu parles notamment de "spiritualité", j'y vois un certain niveau de connaissance de soi). Je perçois un décalage entre vous. J'ai l'impression que tu arrives à la fin d'un chemin, ou à une fourche pour être exacte, et que la peur de le perdre à cause de sa 2nde relation cache plutôt la peur/culpabilité et la nostalgie d'être (peut-être) arrivée au bout de cette relation. Mais ce n'est qu'une supposition..
J'ai écrit vite et en suivant mon intuition, j'espère être claire du coup et ne pas être trop à côté de la plaque.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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astrogirl
le mercredi 31 juillet 2019 à 19h53
Hello!
Merci à tous/tes les trois. Vous êtes adorables <3 !
Je suis touchée que cela vous ai touché.e.s. C'est la vérité. Q et moi nous aimons beaucoup et j'ai peur de le perdre.
En fait et grâce à votre aide, j'ai fait la liste de toutes (?) mes peurs, ou du moins celles que j'ai pu recenser, en y essayant d'apporter une réponse/déconstruction. En espérant pouvoir les neutraliser et pouvoir avancer.
1. Si je ne passais pas tout son temps libre avec Q, il irait voir ailleurs.
=> Cela est l'antithèse de comment je suis. En plus, Q n'aimerait pas être avec quelqu'un comme cela.
2. Peur de ne pas être à la hauteur, et de perdre Q, lorsque d'autres personnes apparaitront dans la vie de Q.
>A quoi sert cette peur? Alerte? Alors je reçois ce message d'alerte pour être attentive à ce qu'on fasse plus d'efforts pour que je puisse être à la hauteur de l'ouverture. Aussi, je dois me préparer, retrouver mon autonomie et bonheur en dehors de lui, pour ne pas laisser ma peau dans le polyamour, me plaire, lui plaire => transition professionnelle / réduction de mon temps avec Q.
3. Doublée à la lacune de manque de stimulation intellectuelle, ma fermeture à d'autres rencontres vient aussi, inconsciemment, d'une peur de perdre Q. Donc peur de moi (!), peur de rencontrer quelqu'un qui me comble intellectuellement, et de perdre Q. Ou que cela fasse trop de mal à Q.
=> Avoir confiance en la capacité de Q à gérer sa jalousie et être compersif.
4. Peur de perdre ce que nous partageons, peur que ce soit la nouvelle qui prenne ma place en étant celle qui lui manque, celle qui le fait rêver, celle à qui il fait l'amour passionnément.
=> Q me dit à tout moment qu'il m'aime et qu'il adore comment je suis. Et d'avoir confiance que le temps me répondra sur mes peurs.
Pour te répondre @bidibidibidi, oui effectivement, je suis en profonde mutation, ainsi que ma relation. En fait, pour compléter ce que tu dis et pour être plus exacte, je suis en train d'évoluer vers, mais aussi récupérer une indépendance/ autonomie de laquelle j'ai toujours joui, avant de rencontrer Q.
Et tu as tout à fait raison. Les craintes que je projette sur la nouvelle relation de Q sont en fait des craintes liées à mes sentiments à moi. Après avoir listé mes peurs, cela n'est plus clair (!) Alors, j'ai donc peur de mes sentiments? Que faire?
Merci pour tes conseils @ourscalin. Je tâcherai de reparler à Q plus en profondeur. Mais à quelles attentes fais-tu référence?
Mes attentes ou désirs seraient aussi qu'il m'accompagne mieux dans ma jalousie et qu'il n'aille pas trop vite. Le rythme de la voir une fois par semaine est en train d'être trop dur pour moi, vu que, entre que ma jalousie se tasse, revoir Q et reconnecter, à peine on re-connecte que le moment arrive où il doit à nouveau la voir. Du coup, je passe la majorité du temps mal. Et cela laisse des blessures. En plus, cela me bouffe du temps et du coup, je suis moins productive, en une période où j'ai grand besoin de l'être...
Je te remercie pour ton analyse, @HeavenlyCreature. Je serai ravie d'en parler en MP. Tu as tout à fait raison dans ta lecture.
Tout à fait, Q est assez fusionnel dans ses relations et s'épanouit à travers l'Autre, quant à moi, je m'épanouis par et pour moi-même.
En fait Q vient de 23 ans de monogamie en série (10 ans de monogamie traditionnelle, puis 15 ans dont les deux dernières ont été non-monogames. J'ajoute ici que ces deux dernières années ont été tellement dures pour eux deux, une crise provoquée par mon apparition notamment, que leur couple a fini par éclater.. Ce qui me fait évidemment très peur, que cela nous arrive aussi...)
Quant à moi, c'est tout l'opposé. J'ai été la plupart du temps célibataire et bien dans ma peau, profitant de mon indépendance et mon autonomie. Et aussi, dans mon cheminement de découverte de moi-même et parce que je suis créative mais aussi introvertie, j'ai besoin d'énormément de temps seule pour retrouver mon équilibre.
Quoique, depuis que Q est avec moi, il a fait un long chemin. Il m'a dit que je lui ai fait découvrir le bonheur dans la solitude (par exemple passer une soirée seul avec un livre, ou au ciné, ce qui lui a donné du courage pour entreprendre des excursions avancées en montagne tout seul).
Effectivement, il y a un décalage. Merci d'avoir mis des mots là-dessus. C'est de cela que je parlais aussi lorsque je disais que nos échanges intellectuels me semblaient unidirectionnels, ce qui à la longue a fini par, par moments, me lasser.
Quant à ce que tu pointes que "la peur de le perdre cache une peur/culpabilité/nostalgie d'être (peut-être) arrivée au bout de cette relation"
Cela me laisse pensive. Combien un décalage peut-il être un problème?
et comment savoir si je suis arrivée au bout? Il est clair que ici gît ma peur la plus grande. ouf.. Est-ce le pot aux roses?
Ou alors, rester avec quelqu'un devrait émaner de notre volonté, non de nos peurs, tout en tenant compte de ce que nous disent nos sentiments, bien sûr. Je crois qu'il faut que je réfléchisse si les autres aspects de ma relation avec Q sont suffisants pour m'enrichir. Ou alors, peut-être que justement, avec le polyamour, une autre relation, plus intellectuelle, me donnerait mon équilibre. (c'est ce que je pensais depuis le tout début d'ailleurs, au moment où j'ai rencontré Q. Suis-je en train de tourner en rond? autour du pot ou roses?)
Merci infiniment d'être là pour moi et de m'accompagner.
Excellente soirée à vous !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 01 août 2019 à 13h15
astrogirl
Merci pour tes conseils @ourscalin. Je tâcherai de reparler à Q plus en profondeur. Mais à quelles attentes fais-tu référence?
Mes attentes ou désirs seraient aussi qu'il m'accompagne mieux dans ma jalousie et qu'il n'aille pas trop vite. Le rythme de la voir une fois par semaine est en train d'être trop dur pour moi, vu que, entre que ma jalousie se tasse, revoir Q et reconnecter, à peine on re-connecte que le moment arrive où il doit à nouveau la voir. Du coup, je passe la majorité du temps mal. Et cela laisse des blessures. En plus, cela me bouffe du temps et du coup, je suis moins productive, en une période où j'ai grand besoin de l'être...
Je me retrouve beaucoup en toi dans ce que tu vis, et cela doit te bouffer beaucoup d'énergie. Les attentes sont égoïste pour Q, comme l'ont été pour par femme qui vivait un poly amour et moi qui devenait poly acceptant forcé. Elle attendait du soutien et de la compréhension pour ce sentir libre. Moi à ce moment j'attendais aussi de la compréhension, du temps pour accepter la situation et j'avais besoin d'énergie pour assumer un 'nouveau boulot qui me prenait un temps énorme. Bref on attendait tous les deux des choses différentes. Le dialogue était difficile, car elle dans l'émotion et moi dans l'intellectuilisation. Donc impossible de se rejoindre.
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astrogirl
le jeudi 01 août 2019 à 13h34
ourscalin
Les attentes sont égoïste pour Q, comme l'ont été pour par femme qui vivait un poly amour et moi qui devenait poly acceptant forcé. Elle attendait du soutien et de la compréhension pour ce sentir libre. Moi à ce moment j'attendais aussi de la compréhension, du temps pour accepter la situation et j'avais besoin d'énergie pour assumer un 'nouveau boulot qui me prenait un temps énorme. Bref on attendait tous les deux des choses différentes. Le dialogue était difficile, car elle dans l'émotion et moi dans l'intellectuilisation. Donc impossible de se rejoindre.
Et donc qu'avez-vous fait? Vous en êtes-vous sortis?
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(compte clôturé)
le jeudi 01 août 2019 à 15h23
Elle a arrêté sa relation, mais on ne se retrouve pas entre temps j'avais arrêté ce boulot car incompatible mes émotions. Franchement on a du mal à se retrouver, elle a essayé d'autres contacts mais les a trouvé fade. Moi je suis au repos actuellement, faisant une déconstruction totale. Elle dit avoir besoin de temps, mais le temps éloigné et moi perso quand une distance s'installe je l'éloigne plus pour éviter d'être envahissant.
Je ne sais pas ce que ca va donner. Mais l'équilibre n'y est pas. J'essaye de rencontrer, mais cela donne rien car aucun échange intéressant.
Bref, grande zone de question, d'où l'intérêt que je porte à ce post. Car je comprends tes craintes et tes besoins.
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astrogirl
le jeudi 01 août 2019 à 18h46
@ourscalin merci. C'est vrai et je suis d'accord que Q est en train d'être égoïste. L'idéal serait de trouver un juste milieu, un équilibre, un rythme viable.
Je suis désolée de le savoir. C'est dommage quand même que ce fut un renoncement de part et d'autre (elle à sa relation, toi à ton boulot), ce qui inéluctablement laisse des blessures et rancoeurs. Je suis d'accord avec toi sur la distance. Un peu, ça va, et souvent c'est nécessaire. Mais lorsque cela devient trop, on finit par s'éloigner. J'espère de tout coeur que vous finirez par trouver un terrain d'entente sur lequel (re)construire, surtout que tu disais qu'elle est ta priorité, toi la sienne, et que vos projets sont forts. Bon courage!!
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 01 août 2019 à 19h19
Merci.
Je prends le mal en patience, de toute façon après ce que l'on a vécu, la monogamie est impossible, du moins en esprit, le poly s'installera si une occasion se présente, on y est prêt. A savoir qu'il y aura toujours un déséquilibre et c'est ce même déséquilibre qu'il faudra gérer. D'un côté ou de l'autre. On verra en temps voulu.
De toute façon il existe car nos besoins sont différents, on vit les choses totalement différemment. Je pense que dans un couple, si l'on décide de rester avec la personne, c'est pour l'accepter telle qu'elle est.
Oui cela amene des émotions pas facile.
Nous avons beaucoup discuté et nous avons conclu cela : tu es ainsi, je l'accepte, je ne peux pas te l'apporter, j'accepte donc que tu le trouve ailleurs. C'est pas de gaité de coeur, mais si cela te rend heureux /se alors ça me va.