Participation aux discussions
Discussion : Hierachisation des amours

bouquetfleuri
le samedi 08 juin 2013 à 19h16
C'est ce que je trouve beau, personnellement, dans le mot français, c'est qu'il englobe le sentiment (aimer) et le sexe (faire l'amour) sans les séparer et surtout sans y adjoindre de jugement de pureté ou d'impureté. Je crois d'ailleurs que c'est une des seules langues à le faire.
Pour moi toujours, parler de relation intime sans parler de sentiment est une vue de l'esprit, une construction théorique qui permet de dissocier le sexe du sentiment, comme si on pouvait dissocier les fonctions organiques de l'individu, l'appétit de la digestion ou les sens de l'apprentissage.
Mais on peut se mettre d'accord, il n'y a pas un sentiment unique ni une seule intensité, une seule émotion ni un seul plaisir.
Discussion : Café poly + buffet, le Samedi 8 juin 2013, à Lyon
Discussion : Polyamour est-ce vraiment de l'amour ?

bouquetfleuri
le samedi 08 juin 2013 à 16h51
Pour moi, l'amour n'est pas d'essence divine.
C'est au contraire la matérialité du sens de la vie. Je me sens vivre, j'aime. Je me sens exister, j'aime. Je vis, j'aime.
Et je deviens poly amoureux quand mon sens de la vie et mon énergie vitale dépasse les limites ou les normes qui me sont imposées de l'extérieur, comme un ordre intangible. Ce n'est pas une rébellion, même si c'est une réfutation. C'est juste une affirmation, une expression personnelle
Je suis poly amoureux parce que mon amour s'inscrit dans l'existence de l'autre, la pensée de l'autre, le sexe de l'autre, dans toute ma vie et dans toutes mes rencontres.
Je suis en état d'aimer. Parfois je n'ai aucune partenaire, parfois une, parfois deux simultanément. Mais ce n'est pas le nombre qui me confère un statut, c'est ma conscience de l'amour, la conscience de ma pulsion d'aimer, la conscience de ma raison de vivre.
Discussion : De la justification des choix

bouquetfleuri
le jeudi 06 juin 2013 à 23h05
Ben voilà, il faut arrêter d'en parler et le vivre !
Et pour suivre Janis, une éthique minimale couplée à une soif éperdue du bonheur me suffit largement à remplir tous mes espaces. Je m'explose à vivre comme je vis. C'est de la jouissance en cascade et cela me va bien.
Merci la vie !
Discussion : Quel âge ont les polyamoureux?

bouquetfleuri
le jeudi 06 juin 2013 à 12h12
LuLutine
Bah, être poly c'est un état d'esprit, une façon de voir la vie.....bien avant que d'être une pratique !
Je crois que nombre de questions soulevées ici, de la norme à l'engagement, devraient être passées au tamis de cette distinction.
On y gagnerait en complexité mais aussi, paradoxalement, en clarté
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : De l'engagement

bouquetfleuri
le jeudi 06 juin 2013 à 00h39
Ça va mieux en le disant...
Mais je reste surpris qu'on puisse parler d'engagement en termes contractuels, alors que ça me paraît exactement l'inverse. S'engager n'est pas s'engager à (vie, ou à perpétuité, et pourquoi pas à être heureux), et les termes du contrat viennent affadir la beauté de l'engagement. Bien sûr que l'on se représente le lendemain, mais l'on s'engage au présent, en permanence...
Discussion : De l'engagement

bouquetfleuri
le mercredi 05 juin 2013 à 21h07
Il y a dans la réticence à s’engager tout ce dont je m’éloigne, le but, l’objectif, la finalité.
Je m’éloigne de tout ceci parce que justement objectifs et buts divers restreindraient mon engagement à une action dont la réussite peut être évaluée, envisagée, soupesée, projetée.
Quelle valeur peut bien avoir un objectif que j’arrive à atteindre, sinon de savoir que le temps passé à l’atteindre ne m’a pas permis de le faire évoluer et encore moins de le dépasser ?
Mon engagement, je le conçois mal encadré par tous les principes économiques d’équivalence et si je choisis mon chemin, ce n’est sans doute pas pour qu’il soit déjà tracé par d’autres, moralistes qui me parlent de la réussite du couple, de la famille, voire de l’agrégation poly amoureuse.
Pour moi, s'engager, c'est accepter de faire le constat que l'on est deux à vivre une relation (de quelque nature soit-elle) et qu'il ne sert à rien de se croire seul.
Quand je m’engage, et je le fais dans chacune de mes relations amoureuses, je m’engage comme je m’engage dans une voie escarpée, une forêt, un chemin qui se devine, se perd parfois et la force de mon engagement ne réside pas dans ce que je promets, ni dans ce que je vais découvrir mais bien à la fois dans ce que j’amène avec moi et surtout dans ce que je suis capable d’abandonner de moi pour me construire, avec l’autre.
Pour moi, s'engager est exactement l'inverse de l'emprisonnement ou de l'impasse, c'est juste un peu plus de liberté, celle que l'on puise chez l'autre.
Je m’engage et je n’escompte rien. Mais je ne m’engage pas au hasard.
Je sais que la puissance de mon engagement est nourrie par la force de ma, mes partenaires et parce que nous nous engageons, ensemble, sans objectifs chimériques, sans fantasmes différents pour chacun, nous restons libres. Libres de nous engager, chaque jour, chaque heure, libres de nous aimer, encore et encore.
Je fais la distinction entre engagement et promesse. L'engagement est pour moi la mise en oeuvre d'une action, sans rien préjuger de la suite et surtout sans rien savoir de ce qu'il adviendra. Un saut dans l'inconnu, à deux ou trois, plus parfois.
La seule promesse que je puisse faire est de nourrir ces relations par mes efforts, voire parfois ma souffrance.
L’amour est un engagement en soi et il se répète, tous les jours. Rien n'est acquis, tout reste à faire, tout le temps, pour le plus grand bonheur des amoureux courageux, loin d'un confort promis.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

bouquetfleuri
le mardi 04 juin 2013 à 20h40
Moi, ça me convient assez qu'alps ne m'invite pas chez lui parce que je suis poly amoureux.
Hahaha, j'irai me consoler avec mes amoureuses
Discussion : Le problème avec la polynormativité
Discussion : Nos plus beaux témoignages d’Amours de poly-heureux ☺

bouquetfleuri
le jeudi 23 mai 2013 à 16h39
Ouiiiiiii maripoza, la tiédeur de ce joli tableau a traversé mon écran... Un régal !
Discussion : Le problème avec la polynormativité

bouquetfleuri
le jeudi 23 mai 2013 à 12h46
Tu as bien raison Iam, à vouloir être trop concis, je ne suis pas assez explicite.
Je dis qu'il n'y a pas de polynormativité spécifique ou que c'est la même que la mononormativité, et que les normes ne sont pas liées au mode des relations amoureuses mais bien à la nature des relations.
Tant qu'on est dans le rapport de force, le jugement, la hiérarchie et autre outils confortables (enfin confortables, disons bien repérés) les normes sont identiques, que l'on soit mono ou poly et effectivement le poly peut se vivre alors comme un glissement du modèle mono amoureux, une dupplication.
Mais la structure de couple n'est pas en elle-même une norme. C'est une exigence naturelle qui veut que l'on tombe amoureux d'une autre personne que soi. La norme ne s'établissant qu'en conjuguant la réalité de la chose et son encadrement moral.
Le poly amour est un cheminement permanent pour s'extraire du rapport de force, s'abstraire du jugement, c'est aussi la raison pour laquelle on ne distingue pas précisément quand et comment les polyamoureux rompent avec le mode mono amoureux, nous n'avons pas le même âge, nous ne commençons pas au même moment, nous n'avons pas les mêmes moyens, ni les même envies, les même positionnements politiques etc.
Je pense même sérieusement que le mono amoureux qui chemine pour sortir du rapport de force dans sa relation est un poly amoureux (potentiel seulement, mais réel)
Pour répondre simplement à tes questions, je ne suis pas sûr d'être en dehors des normes et du rapport de domination qu'elles instituent ou dont elles sont les symptômes, mais ce dont je suis sûr, c'est que j'ai identifié ce problème et que je travaille à le résoudre pour moi et tous ceux qui m'approchent autant que je peux.
Par ailleurs, l'argumentaire ne me dérange pas et j'y trouve les éléments intéressants de la réflexion que je mène sur mon poly amour, simplement je crois qu'il repose sur une erreur fondamentale : ce n'est pas au niveau des normes que la différence se fait entre le modèle mono et poly amoureux, et donc dénoncer une poly normativité en la rapprochant de la mono normativité me semble un sophisme.
Discussion : Le problème avec la polynormativité

bouquetfleuri
le jeudi 23 mai 2013 à 07h27
En fait, juby, alps parle surtout de lui-même et de ses petites peurs, quand il parle du poly amour.
Il montre en creux tout ce dont s'écartent les individus qui prennent en charge les éléments de leur structure amoureuse, différente pour chacun, mais surtout différente des images ou fantasmes qui lui servent de cinéma vivant.
Il est immobile, comme un sujet témoin qui permet de mesurer le parcours que chacun fait et la distance qui s'installe et s'amplifie, forcément.
Discussion : Le problème avec la polynormativité

bouquetfleuri
le mercredi 22 mai 2013 à 19h58
Hugh
Il vaut mieux essayer de le vivre plutôt que de le définir. Et la première personne qui peut me donner une définition universelle et figée du polyamour n'a juste rien compris à ce que c'est !
Je dirais même que ce n'est peut-être rien.
J'aime bien la conclusion de cet article, plus que l'article lui-même d'ailleurs. La barre de fraction se trouve bien dans la philosophie en regard de la situation pratique.
C'eût été bien de commencer par là, pour ne pas prendre le risque de relayer l'idée qu'il y aurait une polynormativité. Le dire c'est déjà l'établir. Et stigmatiser les normes en proposant de changer de terminologie revient à accepter l'existence d'une norme.
Or on entre en état poly amoureux (me semble-t-il) quand on fait l'effort de distinguer ce qui, dans sa culture, relaie sa nature et que l'on choisit de faire différemment tout en acceptant d'être dans l'ignorance, de plus en plus réduite par ailleurs, de ce qui nous agit dans le besoin de relation. Et là, il n'y a strictement aucune norme parce que le cheminement ne peut être qu'individuel et personnel, sauf à penser que l'introspection suit une procédure dictée par la culture (ce qui d'ailleurs n'est pas tout à fait faux, mais c'est un autre débat.
Après, que des codes se mettent en place, que des reconnaissances et des organisations politiques se fassent jour, que des individus ébranlés par leur questionnement cherchent à se regrouper, générant des habitudes, des formes et des contenus qui les relient donc des normes, sans doute. C'est le parcours classique de la projection individuelle sur le groupe relayé par un langage, normé bien sûr
Que les médias s'emparent de ce qu'ils perçoivent comme des normes dites et montrées par les pratiquants est un problème de média, pas de poly amoureux.
Ce qui apparaît comme un ensemble de normes, parce que les différents parcours s'imbriquant à des endroits et des capacités différentes génèrent des compromis, des définitions, voire des sens par défaut ne suffit pas à établir qu'il existe une polynormativité.
Mais cet article pose bien une bonne question. Ne pas arriver à y répondre est plutôt encourageant.
Discussion : Quel âge ont les polyamoureux?

bouquetfleuri
le mardi 21 mai 2013 à 13h33
Red
Théorème : Les polyamoureux n'ont pas d'âge.
Magnifique, ce théorème emporte mon adhésion (et ce n'est pas un calcul mesquin, hahaha)
Discussion : Quel âge ont les polyamoureux?

bouquetfleuri
le lundi 20 mai 2013 à 20h35
Il y a des poly amoureux de tous âges, parce qu'il y a eu de tout temps des gens qui vivaient dans cet esprit, avant de se retrouver avec un qualificatif ou de se reconnaître dans une étiquette et donc de pouvoir dire son âge aux autres, hihihi...
J'ai 59 ans et je remercie l'auteur du forum de l'avoir fait maintenant, parce que j'ai du mal avec le chiffre 60 (mais si on regarde bien...), poly amoureux depuis plus de trente cinq ans et heureux comme jamais depuis peu !
Ce qui change actuellement, à mon avis, c'est de pouvoir s'identifier en poly amoureux plus jeune. Et ça, c'est chouette !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Week-end à la grange

bouquetfleuri
le lundi 20 mai 2013 à 20h24
Bon d'accord, on vient !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Rencontre Dijonnaise

bouquetfleuri
le samedi 18 mai 2013 à 18h05
Finalement, je monte... avec un petit riz niçois
Et bien content de vous revoir
Discussion : Vos impasses de poly ?

bouquetfleuri
le samedi 18 mai 2013 à 10h09
Ben non, pourquoi abandonner la gamberge et les airs profonds, alors que c'est le seul chemin pour arriver premièrement à voir ce qui nous tombe dessus et ensuite à faire avec ?
J'ai pris un raccourci, c'est trop bon de passer par dessus les montagnes...
Discussion : Le polyamour, un choix chronophage…

bouquetfleuri
le vendredi 17 mai 2013 à 15h12
Oui, le poly amour est un luxe, mais pour moi c'est le plus important, c'est même la seule chose qui compte.
Je dors en poly amoureux, je déjeune en poly amoureux, je travaille en poly amoureux, même quand je suis seul chez moi. Je passe mon temps à me penser en poly amoureux et je suis ravi de pouvoir le faire.
Parce que cela correspond à ce que je veux devenir (même si le terme de poly amoureux ne me convient pas) en permanence et que c'est pour devenir qui je deviens que j'ai mobilisé toutes mes énergies tout au long de ma vie.
Alors oui, c'est un luxe, qui se paie cher au regard des critères habituels fourbis par les autres... mais c'est un luxe vital comme il n'y en a pas beaucoup !
Il permet même de tomber amoureux en toute liberté, hahaha... Elle n'est pas belle, la vie ?
Discussion : Nos plus beaux témoignages d’Amours de poly-heureux ☺

bouquetfleuri
le jeudi 16 mai 2013 à 19h42
Il est difficile de parler de son bonheur.
La tristesse et la douleur font couler beaucoup plus de mots et nous offrent des musiques autrement plus denses et langoureuses. Mais voilà, je suis condamné à parler de mon bonheur sinon je ne pourrais plus parler de rien.
Il m’habite totalement, elle m’habite totalement tant je confonds ma fortune avec celle qui le bâtit, petit à petit. Je ne peux être que maladroit dans mon écriture, je suis si peu habitué à ce bonheur. Ce ne sont pas les instants heureux qui ont manqué dans ma vie, ni les plaisirs extrêmes, ni même les pensées sereines au gré des accidents et des belles choses qui me sont arrivées. Ce qui m’a un peu manqué sans doute, c’est l’intensité de ce que je vis.
J’ai même du mal à écrire mon euphorie à mon amoureuse. Je n’arrive pas à lui dire à quel point elle illumine ma vie. J’arrive juste à lui dire que je manque de mots pour dessiner exactement son importance, comment elle me réveille et m’endort, je sais lui dire à quel point sa liberté m’importe, un peu comme une garantie illicite de la pérennité et de l’épanouissement de notre relation.
Alors je glose sur l’état amoureux dans lequel je suis, en permanence, nuit et jour. J’essaie de lui dire toutes les émotions qui m’assaillent et les bouffées d’amour soudaines qui m’envahissent, à n’importe quel moment de la journée.
Aucune émotion ne se ressemble, il y a les émotions qui se créent lors de nos rencontres, les émotions qui se font jour quand elle n’est pas là et que je la sens si présente, il y a les émotions liées à ce qu’elle me confie, à ce qu’elle lègue en moi et qui nourrit les racines que nous avons plantées en chacun de nous, les émotions de nos écritures et celles de nos dialogues au téléphone. Chaque émotion a son temps, chaque émotion a son moteur, son sens, sa spontanéité, sa légèreté et sa gravité.
La structure de mon extase est justement cette complexité qui naît de la conjugaison de ces différentes émotions, énergie sublime de ma vie. Une émotion liée à son absence va se conjuguer avec celle que fera naître un texto d’elle et créera une autre émotion, comme un enfantement permanent et exponentiel.
J’ai parlé, ailleurs, de mes impasses. Quand au début de mon parcours amoureux j’avais en tête de dénicher l’amour absolu, quitte à le composer avec plusieurs compagnes, il m’était impossible de le trouver, à peine pouvais-je ressentir ce que cela signifiait comme la transposition d’une foi que j’avais éradiquée. Et je me contentais de bien faire mon travail d’amoureux, échafaudant avec le matériel que j’apportais (et entretenais avec force théorie) des relations très belles, quasiment parfaites mais qui ne trouvaient presque jamais d’issues heureuses, jusqu'à des drames inexorables.
Et tout doucement je suis passé de cette impossibilité à donner du corps à un amour total à cette impossibilité de faire comprendre que c’était possible. Quand mon amoureuse est entrée dans ma vie, j’avais patiemment préparé son accueil et ma disponibilité, un espace commun qu’elle n’avait plus qu’à investir. En entrant dans ma vie, en s’ébrouant, riant sous les cascades de nos plaisirs, elle devenait miraculeuse et essentielle, elle me faisait vivre, simplement. Ce que j’avais imaginé de parfait devenait réalisable. Explosion de félicité, conjugaison de rêve et de réalité…
Et ce n’est pas une comparaison de fantasmes, voilà ce qui se passe d’heureux dans ma vie : je me rends compte que cet amour absolu est possible et cerise sur le gâteau, qu’il n’a pas besoin d’être absolu.
Et je n’arrive pas à le dire !
J’ai arrêté de guetter l’impossible, je le vis.
Quand je serai grand, je saurai l’écrire.