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Discussion : Aimer... et travailler autrement ?

bouquetfleuri
le jeudi 12 septembre 2013 à 11h31
Aimer… et travailler autrement ?
Je dirais vivre autrement, pour être sûr de ne pas formaliser par « travailler » ou « aimer » l’activité pertinente de sa vie.
Pour ce qui est d’aimer en l’occurrence, je l’entends en tant qu’action, et non en tant qu’état, parce que pour ce qui est de l’état, cela fait longtemps que je confonds, (que je fonds ensemble) « vivre » et « aimer ». Mais c’est un autre débat.
J’ai l’impression qu’aucun critère, aucune visée ne puisse être déterminant dans le cheminement que l’on fait, sauf celui de se connaître soi, d’évaluer son rapport au monde, de s’inscrire dans une société, et de réexaminer en permanence comment j’échappe ou je n’échappe pas au sens de mes actions, à ce que mon corps réclame, à ce que la société réclame.
Par exemple, dès son plus jeune âge, on ne se dit pas que l’on veut devenir poly-amoureux par exemple, on se dit plutôt qu’on veut devenir infirmière ou pompier. Si on se demande pourquoi ce choix s’est imposé et comment, on a plus de chance de devenir poly-amoureux que pompier. Mais rien là n’est incompatible, hihihi
Donc vivre autrement, c’est réfléchir sur les mots et leur sens que nous laissent nos parents et notre entourage, de ses parents revisiter les gestes, les attitudes, instiller dans cet héritage qui va de l’alimentation à la caresse, du silence aux sentiments, du calendrier à son prénom, de l’argent à la comparaison, des valeurs propres qui se construisent d’abord avec la volonté de faire mieux ou différemment. Accepter, avec des filtres soigneusement tissés, les usages sociaux, confronter l’idée de sa liberté avec ce que l’on perçoit d’emprisonnant ailleurs.
C’est aussi être capable de percevoir par quoi on est animé, et comment on défriche son espace amoureux, c’est-à-dire de quoi on est constitué. On est toujours obligé de le faire, même les fils de poly-amoureux confirmés sont obligés de poser par eux-mêmes leur rapport à cette force vitale. C’est aussi décider de ce qui sera important dans sa vie.
Je pense que la différence se fait là, dans la priorité des choix de vie. Et ce, à n’importe quel moment de sa vie.
Pour autant, je distingue bien le poly-amour comme la résultante de ce travail sur soi et le poly-amour comme un comportement social décidé dans le champ de la relation amoureuse. L’un cherchant à s’extraire de toutes les normes coercitives gênant l’épanouissement du sujet, l’autre participant d’une cooptation collective générant d’autres normes revisitées pour le bien de chacun. Les deux (j’imagine qu’il y en a bien d’autres) sont légitimes et répondent à des aspirations différentes.
En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de choisir un travail qui allait me conduire rapidement à l’étude de la relation entre les femmes et les hommes et plus simplement entre les femmes et moi. Et c’est assez naturellement, en creusant un peu tout de même, que j’ai pu allier mon travail qui me prenait tout de même vingt-quatre heures sur vingt-quatre et ce qui faisait ma vie, à savoir mon obligation d’aimer.
Je n’ai donc eu qu’à faire l’effort de vivre.
Et ma foi… je suis vivant et poly-amoureux depuis quarante ans maintenant.
Discussion : [Site] OkCupid : qu'en pensez-vous ?

bouquetfleuri
le mercredi 11 septembre 2013 à 21h17
Ben tu me déçois un peu, là, MetaZet... je pensais que tu comprendrais l'absurdité de la chose.
Il me semble qu'on est toujours dans le juste milieu, sauf qu'il est vraiment différent pour chacun. Personne n'envoie un message qu'il pense trop court ou trop long, trop ceci ou pas assez cela, mais quelque soit le critère choisi, on aura tous des justes milieux qui ne seront pas à la même place... Non ?
Discussion : [Site] OkCupid : qu'en pensez-vous ?

bouquetfleuri
le mercredi 11 septembre 2013 à 17h54
Je rêve, c'est quoi le juste milieu ?
Si on accepte que toutes les rencontres soient différentes, on peut aussi accepter que tous les contacts soient différents, ainsi que toutes les longueurs de lettre, styles etc.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

bouquetfleuri
le mercredi 11 septembre 2013 à 00h03
Moi je trouve que tu avances, mais je trouve aussi que les bases de discussion, évidentes pour toi ne le sont pas forcément.
Quand tu dis "un mono a une relation et par définition ne cherchera pas en avoir d'autre", ce n'est vrai que par définition, dans la vraie vie le mono cherche autant que le poly, ou peut chercher autant, sauf qu'il le fait et doit le faire en cachette. En fait il ne cherche pas plus l'un que l'autre, mais ils sont et l'un et l'autre sujets à la rencontre. Personne n'a son choix de vie tatoué sur le front.
Dire ensuite " Dire qu'un mono doit accepter le poly du conjoint par amour ne m'est pas recevable, car il n'y pas de réciprocité et donc un effort unilatéral." n'est pas tout à fait juste non plus, la réciprocité ne s'établit pas à ce moment-là, mais avant que la déclaration poly voit le jour, vous viviez bien communément chaque instant de votre vie de couple, donc vous avez partie liée avec la transformation de ce couple.
L'effort peut aussi être partagé.
Mais là, on en parle comme s'il s'agissait d'une distribution du travail pour arriver à un résultat programmable. Ce n'est pas exactement comme cela que ça se passe. La douleur fait aussi partie du travail. La jalousie a son mot à dire, au même titre que les souvenirs et que la qualité de ce que vous construisiez avant, en allant ensemble vers cette situation.
"Par amour, je n'accepterai pas tout" c'est vrai pour les poly aussi !
La seule façon de ne pas y arriver, c'est de cesser de dialoguer ou de décider unilatéralement une séparation. Parce que si vous cessez de dialoguer, vous ne saurez jamais si la séparation est la meilleure ou la pire issue possible
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : [Site] OkCupid : qu'en pensez-vous ?

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 20h25
En fait, c'était le club où les relations ne dépassent pas le stade de la pixellisation...
Discussion : [Site] OkCupid : qu'en pensez-vous ?

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 18h30
En fait j'exagère un peu, MetaZet, elles me répondent toutes, mais cela ne peut jamais aboutir.
D'abord parce que je ne cherche pas de "succès".
Ensuite, je m'adresse aux femmes dont les mots et les orientations qu'elles décrivent me donnent envie de les connaître, tout en sachant que ce n'est pas possible. Elles deviennent des icônes.
En effet, j'ai du mal, surtout par la voie d'internet, à nouer des relations quand je suis amoureux, et en ce moment... je suis amoureux deux fois. Donc, quand j'écris, je n'exprime aucune attente d'aucune sorte.
C'est une richesse du poly-amour : pouvoir dire ce que l'on ressent, faire état d'une petite étincelle et qui est de nature à favoriser un échange, ou juste proposer un regard différent et se contenter de ce plaisir, sans objectif, sans obligation de résultat. En retour elles me confient leur joie d'avoir ressenti ce désir ou apprécié la façon de l'exprimer.
Ces échanges sont déjà des petites relations pleines de nous. Parfois, elles reprennent contact, juste pour ce délice pur.
Et cela me ravit.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 16h26
Cela n'a rien d'un effet bisounours, cela consiste simplement à accepter que tous les problèmes peuvent se régler, qu'on le veuille ou non.
Et que le bonheur est toujours à portée de main. Le vent de la liberté se lève avant d'être poly-amoureux.
Et redécouvrir celui ou celle que l'on aime ne signifie pas continuer de vivre de la même façon. Mais en général, quand on fait soi-même l'effort de regarder différemment son ou sa partenaire, on montre autre chose de soi. C'est souvent quelque chose qui a fait défaut et qui permet de réévaluer le "bonheur" d'avant.
Je vais plus loin encore. Quand deux postures paraissent incompatibles, par exemple mono rigide et poly rigide, je dis que la façon de se parler, et le contenu de ce que l'on se dit peut déboucher sur une solution inimaginable pour chacun de son côté, enrichissante et même épanouissante. Justement parce que je n'écarte pas ce qui a été vécu. C'est même ce vécu qui produit la solution.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : [Site] OkCupid : qu'en pensez-vous ?
Discussion : Jusqu'où s'arrêter dans le nombre de partenaires?

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 16h07
Il n'y aura jamais que vingt quatre heures dans une journée... Et tout dépend de la nature des relations.
Entre une relation amicale et une relation amoureuse, même si le mécanisme reste le même (pour moi) il y a un monde. Pour ma part, quand une relation devient une histoire d'amour, elle occupe mon esprit toute la journée. Et plus la relation est forte, intense, dense, prometteuse, plus j'écris, plus j'envoie des signes, consciemment et inconsciemment et plus j'en attends, et cela prend du temps. Le bonheur est chronophage. Et ce n'est pas bâtir une prison dans laquelle on s'enferme, c'est juste vivre des battements de coeur supplémentaires, chaque jour, tous les jours...
Je n'ai jamais pu m'accomplir dans plus de deux histoires d'amour intense simultanées. Mais j'ai pu entretenir quelques relations de plus en même temps. Pour moi il est essentiel de déterminer la relation, parce que le "travail" à faire n'est pas le même selon que l'on fabrique un simple moment de plaisir, de la lecture d'un livre à un repas en tête à tête, de la séance de cinéma à un enchevêtrement sexuel, ou si on construit une histoire qui demande un investissement et pour certaines un engagement.
Je ne suis jamais revenu d'une histoire d'amour pour la considérer comme une simple relation amicale, je n'ai vu faire ça que chez les mono-maniaque amoureux et les consommateurs qui jetaient leurs aventures comme des kleenex, par le jeu de la concurrence.
Mais, pour moi, le poly-amour est d'abord caractérisé par l'amour et ensuite par la pluralité.
Discussion : Toute sortie est définitive ?

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 12h31
Tu as bien raison, homme partit, et pour avoir lu ta question sur la "puissance" de l'amour, je ne doute pas que tu feras l'expérience de cette évolution, à la fois pour ton épanouissement mais aussi pour celui de votre relation, sans lier les deux obligatoirement.
Le bonheur est toujours pour bientôt, disait le sage.
Dis, c'est quand bientôt ? interrogeait l'enfant...
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

bouquetfleuri
le mardi 10 septembre 2013 à 12h26
Tu le dis bien, homme partit, tant que les personnes sont heureuses...
Mais peut-on être heureux sans consentir à la transformation de son cadre de vie, de son espace et de son habituel mode de vie ?
Je crois que oui, et il me semble que tu es bien armé pour arriver à ça, c'est à dire à la dissociation entre les habitudes du passé et ce que vous avez à vivre ensemble désormais.
Facile à dire, mais il faut sortir de cet antagonisme douloureux : tout faire pour le bonheur de l'autre et en même temps ne pas le permettre, ne pas l'autoriser parce que cela fait trop mal. Il indique que tu te places encore dans un rapport de force. Je ne crois pas, mais alors pas du tout, que la routine ou l'usure conduise au polyamour.
En revanche je suis persuadé que vivre dans le mode poly-amoureux conduit au resserrement des liens, à la créativité, à la renaissance d'un amour un peu enlisé dans un quotidien morne.
Le désir de ta conjointe de vivre sur un mode poly peut être l'étincelle nécessaire pour sortir de cette idée de possession et de dépossession et explorer une autre voie. Tu dis toi-même découvrir quelqu'un que tu croyais connaître... Il te faut maintenant la découvrir telle qu'elle est réellement, sans (peut-être) avoir eu la possibilité de l'exprimer.
C'est une vraie aventure amoureuse que de redécouvrir celle et celui qu'on aime.
Discussion : Toute sortie est définitive ?

bouquetfleuri
le lundi 09 septembre 2013 à 16h53
Je ne suis pas manichéen et je ne pense pas qu'il y ait deux mondes totalement différents qui s'excluent. En revanche je crois que l'accès au mode de relation poly-amoureux est un cheminement qui peut éloigner du mode de relation mono-amoureux. Mais je crois aussi que des mono amoureux font ce même cheminement sans s'éloigner de leurs choix de vie.
Je ne sais pas s'il y a une sortie de ces mondes où l'on se cherche au contact des autres. Je ne crois pas à la révolution, à peine à la révélation. Je pense que tout se fait au gré de sa capacité à absorber, à comprendre ce que la vie nous réserve de meilleur.
Par ailleurs, d'être poly-amoureux ne m'a pas empêché de vivre, pour des raisons douloureuses certes, une relation de type mono-amoureux.
Mais je suis bien d'accord avec toi et maripoza, le retour en arrière est difficile. Plus que de sortie, je parlerais d'avancée et l'horizon lumineux est toujours devant soi.
Discussion : Éloge de l'amour

bouquetfleuri
le lundi 09 septembre 2013 à 13h58
(Éloge de mon amour)
Est-il possible de faire l’éloge d’un objet, d’un sujet, d’une chose par rapport à laquelle on ne peut pas prendre de recul, ni s’en abstraire totalement, conscient que l’on est de sa prégnance mais inconscient de l’importance des éléments qu’il construit de sa propre identité ? Je peux décider que oui, je peux accepter de me tromper si je pense aller dans la bonne direction.
Peut-on savoir ce qu’est l’amour ? Cette question résonne comme sa jumelle : peut-on savoir ce qu’est le bonheur ? Et comme pour le bonheur quand on imagine être ou devenir heureux en additionnant les « petits bonheurs », j’ai envie de dire que l’amour se réalise dans le fait d’aimer. Ce ne serait pas la même chose, mais je veux bien les confondre. C’est bien la raison pour laquelle je ne peux pas prendre tout le recul que j’envie à d’autres.
L’amour est ma vie, biologique, physiologique, psychologique, mentale, sociale, philosophique, laborieuse, ludique, l’amour est ma vie naturelle et culturelle.
C’est à la fois une fonction, un besoin, une envie, une essence. Nommerais-je là par amour ce que d’autres appellent pulsion de vie augmentée de la pensée et de la sociabilisation ? Oui sans doute et toute mon individuation se fait par amour, c’est-à-dire que je vais vers moi, vers mon autonomie d’individu, grâce à ce déterminisme que j’accepte, comme un déterminisme, dans toute son envergure. Il y a d’autres déterminismes contre lesquels je peux me battre, mais contre celui-ci, je ne vois aucune porte d’accès qui me permettrait d’en sortir.
Je n’existe pas seul. Cela fait longtemps que je peux le dire, le théoriser, le diffuser, mais entre le dire et le savoir ou le ressentir, il y a toute la connaissance que m’apportent les autres et toute l’expérience de cette vie justement qu’anime l’amour.
Ce que l’amour me permet de faire est juste de parler à mes amoureuses, tous les jours, de leur écrire tous les jours, de choisir des mots qui lient nos vies, parfois gravement, parfois légèrement et de les lire aussi, de les entendre. Il me permet de penser à elles. Il me permet de vivre avec elles et sans elles, le temps que nous choisissons ensemble. Il me permet de voir comment nos vies s’articulent, comment elles se sont croisées et comment elles poursuivent leur avancée.
Il me permet de regarder mes amoureuses exactement comme elles veulent que je les regarde, comme elles sont et non comme j’aurais envie qu’elles soient. Il me permet d’aller à leur rencontre avant de les connaître et me permet de les connaître après avoir fait leur connaissance.
Il organise mes sens dans une totalité vivante et mouvante, il ajuste des communications désirantes, des fantaisies délirantes, il rend grâce à l’erreur des sens. Il me permet d’être patient, il m’autorise à souffrir parfois, il me donne la force d’accepter toutes les conjonctures.
L’amour me permet d’être seul aussi. Et il me laisse libre d’aimer qui je veux. Il me permet d’être sincère, de ne mentir à personne, ni à moi ni aux autres. L’amour me libère de tous les autres déterminismes, il augmente mon acuité. L’amour combine ma vie à d’autres vies. Je ne fais rien sans amour. Mes souvenirs et mes pensées sont faits de cette vie.
Je ne suis civilisé, instruit, nourri que par la relation d’amour. Cela a commencé très jeune, à moins 5 mois et cela finira très tard, le plus tard possible. C’est la raison pour laquelle je peux dire que je suis dépendant de mes relations amoureuses, et ce n’est pas pour autant que mes amoureuses sont dépendantes de moi.
Chose remarquable, je me dis que si des amoureuses me font exister grâce à l’amour, peut-être qu’à mon tour aussi je leur permets d’exister. Et pour cela, je produis quelques efforts qui me permettent de rendre belles toutes les relations possibles, j’essaie de distinguer mon appréciation du jugement, j’essaie d’être équitable, je construis mon éthique.
En un mot, l’amour me fait vivre. Mais ce n’est pas un concept plastique auquel je fais dire n’importe quoi, même si en quelques lignes seulement je donne forcément cette impression. L’amour est mon cœur et mon cerveau, j’ajoute mon corps parce que je veux dire que l’amour lie mon sexe, mon cœur et mon cerveau, ou plutôt mon cœur, mon sexe et mon cerveau sont liés par l’amour.
Et puis enfin, et ce n’est pas pour rien dans ma perception des choses, je sais que l’amour me permet d’être semblable à tout le monde, de détruire toute hiérarchie venue d’ailleurs entre les individus. L’amour est une puissance que personne ne peut voler et qui rend équitablement justice au travail que l’on produit.
Cela seulement justifierait ma volonté de ne vivre que pour aimer. Le reste n’est que vanité. À mes yeux.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Éloge de l'adultère

bouquetfleuri
le dimanche 08 septembre 2013 à 16h02
Je serai toujours et définitivement en accord avec ce que tu écris, demeter.
C'est en même temps difficile de le dire tant je me sens consigné dans le rôle du thuriféraire de l'adultère, ce qui est loin, très loin de ce que j'ai voulu exprimer.
La question que je posais est la suivante : quand se ment-on à soi-même, lorsque l'on franchit le pas vers l'adultère ou quand on accepte contractuellement de dire qu'il n'y en aura pas ? En y répondant implicitement.
Je voulais aussi dire que l'adultère peut être un outil d'expression directe ou une béquille pour trouver les ressources nécessaires au dialogue. Je ne parle que d'un adultère amoureux et j'ai du mal à envisager que le sens de cet acte ne soit pas l'envie d'aimer. Ce n'est pas l'envie de mentir qui plonge les amoureux dans l'adultère.
L'envie d'aimer est plus forte que l'envie de ne rien détruire, l'autre ou soi-même, voilà ce qui se joue. Je ne sais pas quelle est la douleur la plus importante, ni les dégâts que cela peut causer. Et je n'ai pas à en juger.
Je ne crois pas que l'absence de mensonge garantisse la réalité et encore moins la vérité d'un dialogue entre deux personnes. Elle est une base indispensable à la connaissance et au respect, mais elle n'induit aucun résultat.
Enfin pour lever toute ambiguïté, je ne considère pas l'adultère comme une solution quelconque pour des poly-amoureux qui ont développé cette capacité de désigner l'amour comme la force créatrice de tout, du discours à la force d'aimer, mais je crois vraiment que c'est une transition possible vers le poly-amour pour des personnes qui commencent à se questionner tout en faisant une belle rencontre amoureuse. C'est une expérience qui porte en elle les lendemains heureux du poly-amour, avant le travail à accomplir et les conditions à remplir.
Discussion : Éloge de l'adultère

bouquetfleuri
le dimanche 08 septembre 2013 à 08h13
Mais ce texte ne fait que cela, mon cher Goldmund...
Un détail intéressant à propos de ce mot d'adultère : au moyen-âge, il désignait aussi ceux qui pensaient trop à faire l'amour, ceux qui étaient plus obsédés que la moyenne par l'activité sexuelle, que ce soient les couples légitimes ou les prêtres qui avaient en ce temps-là le droit de fréquenter des prostituées (mais pas trop)
Discussion : Éloge de l'adultère

bouquetfleuri
le samedi 07 septembre 2013 à 18h23
Bien, sûr 'Dom, la mise en place de l'adultère, et c'est bien dommage, nécessite du mensonge au moins par omission, mais c'est la nature du contrat qu'il rompt qui l'exige, comme tu l'as bien compris.
Raisonner en termes de contrat (honorer, renégocier, casser) est déjà une négation de soi pour la raison que justement les "frontières" n'ont pas été dessinées à deux, mais collectivement. Ce que tu nommes la norme sociale.
Je pense sérieusement que le poly-amour est la forme la plus élaborée de l'épanouissement personnel, en ce sens qu'elle permet à la valeur la plus haute de la civilisation, l'amour, de se déployer sans retenue et dans tous les segments de l'exploration humaine.
Mais pas au risque d'une mise à mort brutale (sociale, psychologique) de ceux ou celles qui ne comprennent pas. Et accepter un adultère peut être une solution transitoire.
Discussion : Éloge de l'adultère

bouquetfleuri
le samedi 07 septembre 2013 à 13h46
Les poly-amoureux font souvent de la lutte contre l’adultère leur cheval de bataille. Ils se battent contre une construction fantasmatique qui cristallise tous les paradoxes et toutes les contradictions auxquelles ils doivent faire face pour s’accepter en tant que poly-amoureux.
Pourtant, ils doivent beaucoup à l'adultère.
Tout d’abord, la relation adultérine est une relation amoureuse. À ce titre, elle s’impose, et elle légitime par son existence même tout ce qui fait qu’ils deviennent poly-amoureux.
Les amoureux adultérins reconnaissent la puissance du sentiment qui lie deux personnes, au point de s’affranchir de conventions dans lesquelles ils s’avançaient sans s’engager ou plutôt dans lesquelles ils engageaient leur personne sociale sans engager leur moi profond. Ce qui est d’ailleurs le propre d’une convention. Ces conventions souvent implicites, comment en serait-il autrement, auraient le pouvoir d’abolir instantanément l’évolution naturelle de deux personnes en en faisant socialement une entité nouvelle.
Chacun sait bien, de tous les couples que la terre a porté depuis l’origine, comment promettre fidélité conduit à museler l’expression de son désir, chacun sait bien qu’à la conscience d’une liaison, d’un contrat, s’oppose l’inconscience de sa vitalité. Chacun le sait depuis le début et même avant, quand cette inconscience était encore une conscience heureuse.
Mais voilà, pour n’avoir pas eu de mots pour exprimer cette conscience, cette envie de laisser s’épanouir la vie, l’espace vital a été occupé par les mots des autres ou plutôt s’est restreint jusqu’à ne plus avoir besoin de mots et accepter qu’une expérience sociale, fort belle au demeurant, prenne en charge l’expression de sa vie.
On dit aussi que l’adultère est vilain parce que c’est un mensonge, on accepte du coup de fixer sur une échelle de valeurs morales une situation qui justement essaie d’échapper à cette morale, parce que quand même la première caractéristique d’un adultère est amoureuse, pas mensongère. Et le mensonge dans l’adultère existe peu, rarement dans la durée, pour la bonne raison qu’une relation amoureuse s’offre au public, à tous les publics concernés, par des gestes et des attitudes qui disent mieux que tous les mots, inusités par ces amants, qu’ils s’aiment, et une relation amoureuse a besoin de lumière pour vivre.
Le mensonge (imaginé) n’a pas beaucoup de consistance en l’espèce. Cela change quoi au juste, fondamentalement, que la personne épousée soit au courant que l’autre tombe amoureux d’une tierce personne ?
Ce que l’adultère fait surgir c’est plutôt le mensonge à soi-même, l’ancien mensonge, celui par lequel on prétendait, en toute bonne foi, être capable de contenir ses forces, son envie de vivre, son envie d’être humain, espèce encore mal connue qui participe de ce monde de plus en plus sauvage.
Ce que l’adultère fait naître, ce sont des mots nouveaux qui ne désignent plus la beauté d’un pacte ou d’un sentiment teinté du fantasme collectif mais la merveilleuse essence de l’être humain, celle qui va à la rencontre de l’autre.
Ce que l’adultère met en évidence, c’est justement cette horreur du mensonge, l’horreur de la culpabilité qui ne se fonde pas sur une faute à l’égard du conjoint ou de la conjointe mais sur l’incapacité (soigneusement construite par la société) à exprimer sa sexualité, c’est à dire à poser comme essentiels toute son histoire et tout son sujet animé d’une vie sensible.
L’adultère a ce pouvoir cathartique de détruire le mensonge, de mettre en présence deux êtres en accord avec eux-mêmes et d’ouvrir cet espoir insensé d’être en accord entre eux, ce qui est tout de même la plus belle figure de l’amour.
Évidemment, pour ceux qui pensent que toute relation est en soi un mensonge, l’adultère est une ineptie. Pour ceux qui consomment de la relation en pensant partager un capital vivant, l’adultère est tout au plus une complication inutile, enfermés qu’ils sont dans le modèle qu’ils exècrent, où la relation est d’abord sociale et l’amour divisible au gré des discours. Effectivement, dans ce cas-là, l’adultère est un mensonge parce que l’espace de référence est la collectivité et non leur construction personnelle.
Mais on peut choisir de vivre une relation adultérine si on sait tout cela, si on a eu le temps de ciseler les mots pour faire exister une autre relation amoureuse, si cette relation adultérine permet non pas de mépriser un autre amour mais au contraire de le vivifier, différemment.
C’est à mon sens une autre forme de poly-amour, moins violente qu’un affrontement sur le théâtre social, c’est également une forme de poly-amour qui ne répond pas à des exigences ressemblant à des normes, voire des commandements. Peut-être la plus difficile à assumer, mais sans doute pas la moins épanouissante.
Quand je fais l’éloge de l’adultère, je ne me prononce pas en faveur de cette manière de faire. Je reste persuadé que plus on peut exprimer la réalité des faits, son attirance pour d’autres personnes, son besoin d’aimer autrement, plus on nourrit sa relation principale et que son épanouissement personnel est tributaire de cette dialectique entre plusieurs échanges amoureux.
Mais je dis en même temps que ce n’est pas l’adultère qui constitue un mensonge. Le mensonge est ailleurs.
Discussion : vernissage à la bibliothèque des Arts Décoratifs de Paris

bouquetfleuri
le vendredi 06 septembre 2013 à 12h18
Ouiiiiiii, c'est une bonne nouvelle !
J'ai aimé cet échange et ce qu'il permet de montrer, par exemple que les objectifs sont des freins pour soi, ou que les représentations génèrent autre chose pour les autres, ou encore qu'un bijou est toujours à faire...
Discussion : [Le site] Recherche dans les discussions

bouquetfleuri
le mercredi 04 septembre 2013 à 13h41
Mais il ne s'arrête plus...
Et la fonction "livraison de pizza" pendant qu'on rédige une série de réponses ?
Discussion : Vers un retour vers la simplicité des discussions autour du PolyAmour ?

bouquetfleuri
le mercredi 04 septembre 2013 à 13h36
Je trouve que les interventions de Janis et d'aimerplusieurshommes sont un bel exemple d'auto-modération.
J'abonde vraiment dans cette voie.
Dire les choses et les ajuster, n'est-ce pas l'illustration même du cheminement que nous faisons tous, vers une meilleure compréhension de nous-mêmes et des autres ?