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Parler des gens qu'on aime

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Lilly

le mercredi 21 septembre 2011 à 22h19

Hello, hello !

Je ramène par ici des bouts de conversation de lundi soir, qui m'ont fait cogiter, un peu...

"Quelqu'un : Vous êtes ensemble tous les deux ?
Le joli garçon d'à côté de moi : Euh... On est venu⋅e⋅s ensemble quoi..."

Plus tard, on me demande si le même jeune homme est "mon copain" et je me trouve aussi embarrassée pour répondre.

Je sais jamais trop vraiment comment désigner les gens que j'aime. Je n'arrive pas à trouver des mots qui me conviennent parmi ce qui existe.

J'ai pas envie de parler de quelqu'un⋅e en disant "mon mec" ou "ma meuf", c'est trop possessif. "Petit⋅e copin⋅e" pareil. Parler de compagne ou de compagnon ça me semble évoquer quelqu'un⋅e avec qui l'on vit, ce qui ne correspond pas à ma situation. Et si je dis simplement "Voici Machin, un ami", j'ai l'impression de chercher à camoufler un truc. "Chéri⋅e" c'est un peu trop enfantin à mon goût...

Ça m'ennuie vraiment, parce que j'ai envie de dire aux gens à qui je présente cette nouvelle personne formidable que c'est vraiment quelqu'un⋅e qui compte pour moi...

Comment vous parlez des gens que vous aimez ? Et comment parlent-ils de vous ? Chu vraiment la seule à me prendre le chou sur des détails comme ça ?

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elyonilia (invité)

le mercredi 21 septembre 2011 à 22h41

Bonjour,
je viens de lire ce que tu as écrit,
tu sais moi dans mon cas, je ne sais même plus comment appeler "mon conjoint" ou ne serait-ce même utiliser " mon ",
"mes " (en parlant des enfants) car on me fait trop comprendre que rien appartient à personne, ce qui est vrai, donc oui lorsque j'écris, ou doit parler, quand j'utilise ces mots, je me dis oupsss je dois changer...
Alors comment parler de la personne qu'on aime ?

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LuLutine

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h03

Pour éviter le "mon" de "mon copain" par exemple, si l'on est polyamoureux, on peut dire "un copain".
Même si l'on n'en fréquente qu'un, la possibilité d'en fréquenter plusieurs suffit à pouvoir dire implicitement qu'il est "un" parmi d'autres (souvent, le "mon" est compris comme exclusif, du fait de la quasi-norme d'exclusivité dans notre société - cela étant dit, je peux dire "mon frère" et avoir plusieurs frères, donc c'est vraiment une particularité supposée de certaines relations), et cela supprime en plus ce qui peut être compris comme une relation d'appartenance.

Ce qui est drôle (ou pas) avec ce genre de formulation par contre (utilisation de "un" et du mot "copain" qui peut aussi être synonyme de relation amicale), c'est que du coup les personnes exclusives ne comprennent pas forcément la nature de la relation... ^^

Sinon, du point de vue du substantif employé, il y a le mot "amoureux" qui est en général sans équivoque.

Bon, j'ai pris l'exemple au masculin, mais on fait la même chose pour le féminin, hein...

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(compte clôturé)

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h08

"mon", ça veut dire que ça a un rapport avec moi, pas forcément que c’est ma possession.
"A mon travail", ça veut dire à l'endroit où je bosse, pas dans le bâtiment qui m'appartient ainsi que son capital et les personnes qui y sont et même les rats.
Mes enfants, ça veut dire les enfants de pas les autres, des enfants que personne d'autre que ses parents peuvent appeler ainsi. Ça ne veut pas dire à la Romaine antique qu'on a droit de vie, de vente et de mort sur eux.
Mes parents : les ai-je créés, achetés? et pourtant il me semble que la locution est à la fois sans ambiguïté ni sentiment anormal ou même désobligeant pour qui que ce soit.
Quand on commence à inventer des problèmes là où il n'y en a pas, il n'y a plus de limite à ce qu'on n'a plus le droit de faire ou dire.

Rien que dire "je", quand même c’est hyper intrusif pour tous les autres, carrément écrasant, voire nombriliste, non? Dire "tu", c'est renvoyer l'autre à son altérité, à son étrangéité, un genre de rejet primal qu'il est de notre (pardon, pas d'adjectif possessif) du devoir de chacun de combattre. Oups, "combattre", c'est agressif comme mot. Et "chacun", ça a un côté morcelant très dégradant pour l'humanité toute entière, non? Tiens, "non" c'est ach'ment négatif comme mot, on va éviter. "Éviter" : en voilà un mot très laid, personne ne devrait ainsi se dérober...

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LuLutine

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h10

Ah oui et sinon, l'exemple de Françoise Simpère : elle appelle tous ses amis et amants des "potes", sans distinction.

Elle considère que le détail de leur relation (amicale ou amoureuse) les regarde, et ne regarde pas les autres.

Mais j'ai entendu plusieurs polyamoureux(ses) utiliser le mot "amoureux(ses)" pour présenter (ou parler de)....des amoureux(ses), parce que, comme je le disais plus haut, c'est sans équivoque.

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Lilly

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h24

eulren
"mon", ça veut dire que ça a un rapport avec moi, pas forcément que c’est ma possession.

Oui, j'ai jamais dit le contraire. Du calme.

J'ai dit, simplement, que ça me dérange de dire "mon mec" en parlant d'un garçon avec qui j'ai une relation. Parce que ça m'semble pas coller à ce que je vis. Il ne s'agit pas de s'inventer des problèmes, juste d'exprimer ce que je vis, de chercher à le faire comprendre à d'autres aussi, parfois.

Parce que j'ai besoin, pas forcément de revendiquer, mais au moins de ne pas me cacher.

LuLutine
Pour éviter le "mon" de "mon copain" par exemple, si l'on est polyamoureux, on peut dire "un copain".[...] Ce qui est drôle (ou pas) avec ce genre de formulation par contre (utilisation de "un" et du mot "copain" qui peut aussi être synonyme de relation amicale), c'est que du coup les personnes exclusives ne comprennent pas forcément la nature de la relation... ^^

Et cette solution-là, si elle est pratique n'est pas forcément toujours assez explicite à mon goût. Puisque les gens risquent de comprendre que ce garçon est "juste un copain".

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(compte clôturé)

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h40

JE SUIIIS CALME!

si "mon copain" ne te semble pas être aussi clair que "mon frère" ou "ma collègue", deux locutions qui n'excluent absolument pas la possibilité qu'il y en ait d'autres, tu peux alors être encore plus explicite en disant "un de mes copains/petits amis".
Sachant qu'on ne sort de l’ambiguïté qu'à son détriment, en l'occurrence, ça va t'obliger à faire de l'explication de texte à chaque fois et le débat qui va avec! Mais quand on est militant... :-)

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LuLutine

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h43

Lilly
les gens risquent de comprendre que ce garçon est "juste un copain".

Tu as le mot "amoureux" qui est sans équivoque, comme je le disais. :) Sachant qu'au moment où les gens comprennent que tu n'es pas exclusive, tu peux te préparer à avoir une petite explication avec eux ;) , comme le signalait Eulren.

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Lilly

le mercredi 21 septembre 2011 à 23h56

Ouais, j'aime bien "amoureuse⋅reux"...

J'suis sûrement trop perfectionniste à vouloir trouver les bons mots pour dire exactement ce que je veux dire, mais ouais, plus que jamais persuadée que le choix des mots est révélateur de plein d'trucs...

Donc sans vouloir être super relou avec tout le monde et raconter par le menu ma vie sentimentalo-sexuelle à des gens qui n'ont rien demandé, j'aimerais bien pouvoir faire comprendre, un peu, à qui veut bien entendre...

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LittleJohn

le jeudi 22 septembre 2011 à 00h54

Après une discussion prolongée avec mon amoureuse ( ^^ ), nous avions convenu que le seul moyen que nous laisse la langue française pour exprimer l'importance, le sérieux de cette relation était l'utilisation du possessif - ce qui dans le cadre du polyamour est savoureux. Donc mon amoureux (mon ami, mon copain...).

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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LuLutine

le jeudi 22 septembre 2011 à 00h59

LittleJohn
le seul moyen que nous laisse la langue française

La langue française...ou l'usage culturel qui en est fait ?

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Nounours

le jeudi 22 septembre 2011 à 07h56

Pour ma part j’utilise « ma belle » ou « mes belles », je trouve cela touchant de dire qu’elles sont belles à mon cœur :-) Pour les présenter, je peux aussi dire « c’est S…. une amie intime » ou simplement « une intime ;-) »

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Boucledoux

le jeudi 22 septembre 2011 à 09h00

Lilly

Comment vous parlez des gens que vous aimez ? Et comment parlent-ils de vous ? Chu vraiment la seule à me prendre le chou sur des détails comme ça ?

ben non ;)

Parce que même si Eulren a raison, le possessif a de multiples usages dans la langue française qui font qu'on peut l'interpréter littéralement de manière très différente, dans l'usage courant quand il s'applique aux relations amoureuses il dit me semble t'il sans ambiguïté des choses qui ne correspondent pas du tout à ce que j'ai envie de vivre comme relations et il reprend un sens très premier degré de possession.

Bon, alors cela dit, je n'ai pas de solution formidable mais moi j'aime bien les formules qui installent une certaine ambiguïté en fonction du contexte : genre "une copine" quand tout le monde voit bien que c'est autre chose que ce qu'on met en général sous cette expression... mais peut-être juste parce que j'aime bien un peu d’ambiguïté de manière générale :)

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(compte clôturé)

le jeudi 22 septembre 2011 à 10h10

.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Siestacorta

le jeudi 22 septembre 2011 à 11h48

une amante, une de mes amoureuse, ou son prénom selon le contexte.
Polyamour = poly sentiments, poly contextes où ils sont exposés.

Voir la parabole soufi des aveugles et de l'éléphant.

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patrice-86

le jeudi 22 septembre 2011 à 12h05

Quelques citations savoureuses, compte-tenu de la vigueur des débats sur le thème du mensonge dans le fil d'à-côté :
Eulren : "Sachant qu'on ne sort de l’ambiguïté qu'à son détriment"
Boucledoux : "peut-être juste parce que j'aime bien un peu d’ambiguïté de manière générale"

Mode pédant 'on' (j'ai le petit Robert sous les yeux) :
mon, ma, mes : adjectif possessif
I. (sens subjectif) Qui est à moi, qui m'appartient
Mode pédant 'off'

Bon allez, c'est de la "mauvaise foi" tout ça, mais qu'attendre de plus d'un "mécréant" comme moi ? :-)

Pour revenir au sujet, je n'aime pas trop, moi non plus ces petits raccourcis langagiers qui nous ramènent sans arrêt dans la "pensée dominante". J'ai déjà exprimé par ailleurs mon rejet de l'appropriation de l'autre. Dans la vie courante et lorsque ça implique des personnes de mon entourage qui n'ignorent pas ce que je pense de la vie de couple, je prend un malin plaisir à reprendre ceux qui me sortent un "tu diras bonjour à TA femme", par exemple. De manière générale j'utilise les prénoms des gens quand je parle d'eux. En famille, il ne me viendrais pas à l'idée de sortir un "va voir ta mère" où "ton fils a fait une connerie". C'est encore plus vrai en société !

Quant à définir le lien qui m'unit à telle ou telle personne, soit je n'entre pas dans les détails (parce que l'interlocuteur en question n'a pas à savoir ce que je fais avec X ou Y), donc là encore le prénom me convient, soit je suis plus explicite et là je recours bien souvent à une périphrase plus ou moins longue adaptée à la situation.

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(compte clôturé)

le jeudi 22 septembre 2011 à 16h16

J'utilise beaucoup le mot "ami". Ceux qui me connaissent savent qu'il est très ambigu dans ma bouche et les autres... Hé bien ils ne sont pas assez proches pour que ça les regarde. Je ne dis pas "mon ami" tout court, mais "mon ami Z", ce qui sous-entend assez clairement que ce n'est pas mon seul ami.
En revanche quand je parle de mon mari ben... Il m'arrive de dire "mon mari". Parce que j'en ai qu'un seul avec ce statut là, et que pour le coup c'est une commodité de langage. Et je ne me sens pas spécialement aliénée s'il est amené à parler de "sa femme". Mais c'est vrai aussi que la plupart du temps, on utilise surtout nos prénoms respectifs pour se désigner à d'autres.

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Junon

le jeudi 22 septembre 2011 à 16h39

En général, j'utilise mon amoureux/euse ou mon compagnon/ma compagne...parce que le mot amour est trop joli pour qu'on ne l'emploie pas et que compagnon renvoie à l'idée de partage...

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ladys

le jeudi 22 septembre 2011 à 16h51

Junon
En général, j'utilise mon amoureux/euse ou mon compagnon/ma compagne...parce que le mot amour est trop joli pour qu'on ne l'emploie pas et que compagnon renvoie à l'idée de partage...

Pareil, mais j'ai mis du temps à dire "mon".
Et compagnon, pour moi, renvoie à un partage particulier, celui du quotidien.

Je crois que j'ai intégré l'adjectif possessif une fois que j'ai réussi à le déshabiller de son aspect possessif, en me l'appropriant comme adjectif "liant", en quelque sorte.

Il n'empêche que sous une avalance de "mon coeur, mon amour", j'ai toujours tendance à me figer et à chantonner la chanson "Appartenir", de J-J. Goldman:


Mon doudou, mon chéri
Mon amour
Mon amant, mon mari
Mon toujours
Des mots si doux
Mais qui m'effraient parfois
Je ne t'appartiens pas
Des mots si chauds
Mais à la fois si froids
Je n'appartiens qu'à moi

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(compte clôturé)

le vendredi 23 septembre 2011 à 00h27

patrice-86

Mode pédant 'on' (j'ai le petit Robert sous les yeux) :
mon, ma, mes : adjectif possessif
I. (sens subjectif) Qui est à moi, qui m'appartient
Mode pédant 'off'

Bon allez, c'est de la "mauvaise foi" tout ça, mais qu'attendre de plus d'un "mécréant" comme moi ? :-)

ha, en matière de religion, rien de bien bon :-D mais en matière de définition, tout le champs des possibles!

Que penses-tu de "mon chef, mon régiment, mon village natal, mon bon monsieur, monseigneur, ma musique préférée, mon idole, ma paroisse, mon club de foot, mon candidat" : les mots "mon" ou "ma" indiquent qu'ils sont à moi et m'appartiennent?

Sinon pour répondre aussi à la question initiale, moi je nomme les femmes en question par leur prénom parce que notre relation ne regarde que elles et moi et à la rigueur des gens qui n'ont pas besoin que je les leur présente.

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