Je veux en parler au monde entier !
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Siestacorta
le jeudi 11 février 2010 à 16h25
Anna
Le jour où je deviens maman, il me semble aussi que je n'aurai vraiment plus le choix.. Je ne suis pas une fille "normale" et je sens bien que je ne serai pas une maman "normale" collée sur son gamin et prête à se sacrifier.
Hum. Envisage ça sous l'autre angle : ce serait peut-être bien que tu aies déjà une vie assumée avant que ton enfant paraisse.
J'ai déjà dû faire un chemin assez particulier, en tant que père satellitaire (Expression Labellisée Siesta). Mais mon soucis permanent, c'est que ma fille comprenne le rapport que nous avons tout aussi atypique soit-il en termes de quotidien.
Ce n'est pas facile de trouver les mots et concepts accessibles à un enfant, correspondant à nos vies bordéliques d'adultes pas rangés... Mais je crois que ne pas avoir fait un choix où notre réel correspond à ce qu'on lui dit, ce serait encore plus nocif.
Je sais que tu ne parlais pas forcément très sérieusement de cette question, mais je pense qu'elle permet de se voir en perspective.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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titane
le jeudi 11 février 2010 à 16h45
Mais je crois que ne pas avoir fait un choix où notre réel correspond à ce qu'on lui dit, ce serait encore plus nocif. ... ne pas prendre nos enfants pour des cons surtout, en effet...
il n'a pas de mères normales ou anormales... il y a des mères... et des pères de temps en temps... le gamin ne choisit pas c'est sur, mais il regarde, il observe, il absorbe... le pire c'est de lui mentir en vivant une vie qu'on ne voulait pas vivre et lui laisser imaginer que c'est "pour" lui" ou de "sa faute"...
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 11 février 2010 à 17h30
Anna
..............pffffffff je ne suis décidément pas prête!!
Alors ne le fais pas! Un jour, si ça doit arriver, ce sera le moment, ça se glissera tout naturellement dans une conversation, parce que lors d'une réunion de famille, quelqu'un abordera le sujet et quelque chose te poussera dans la mouvance -mais peut-être que ça n'arrivera pas, et alors? Garde-toi en sécurité.
Je suis convaincue par vos arguments en théorie mais appliquer ça à mon cas, m'exposer à entendre de ma famille des propos désagréables comme "on t'a pas élevée comme ça",
"merci du fond du cœur de tout, vous m'avez donné la force de grandir encore plus et à présent je grandis aussi, à ma manière"
"pourquoi aller chercher ailleurs alors que tu as un mari formidable"
"je n'ai pas cherché, c'est juste arrivé, et ce sont juste deux hommes formidables"
Le jour où je deviens maman, il me semble aussi que je n'aurai vraiment plus le choix.. Je ne suis pas une fille "normale" et je sens bien que je ne serai pas une maman "normale" collée sur son gamin et prête à se sacrifier. Je ne me vois pas renonçant à vivre des histoires parallèles, et vu que le temps n'est pas extensible, je passerai peut-etre moins de temps en famille que d'autres.....et LA vraiment il me faudra parler !! :-) ou vraiment trouver un bobard en béton ;-)
Mmmh, ne pas se sentir obligé de dire ou l'on va quand on s'absente, laisser venir les questions (si on ne veut pas savoir, on n'en pose pas...), une école de quant-à-soi!
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lutevain
le jeudi 11 février 2010 à 17h52
Le week-end dernier première expérience de sortie "PA", une ballade dans l'Estérel avec ma compagne et une amie très chère, amie des deux, pas un de trop, entente parfaite… pas encore plus que des hugs, mais marche main dans la main, tantôt l'un, tantôt l'autre, tantôt les 2, sans regard bizarre des personnes rencontrées… et je retiens le sourire heureux de ma compagne quand je serrais très fort notre amie… et ses mots d'encouragement pour qu'elle en profite… j'ai rarement (jamais!) vu ma compagne aussi "euphorique"! Bel exemple de compersion!
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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ERIC_48
le jeudi 11 février 2010 à 18h31
Vraiment intéressante cette discussion
J'avoue que j'ai fait exprès de noircir le tableau, par précaution mais aussi pour permettre d'envisager le pire, car tout seul, on préfère envisager le meilleur.
C'est vrai que plus on est nombreux, plus c'est bien pour nous et pour les suivants.
Mais je pense que Titane a raison de dire qu'il faut se méfier, car d'une situation à l'autre, les mêmes comportements ne produisent pas les mêmes effets, et n'ont donc pas le même prix pour chacun de nous. Je trouve la remarque de Junon intéressante. Elle souligne les aspects positifs personnels, qui s'ajoutent aux aspects positifs de groupe que soulignent Aurélien.
Je continue à penser comme eux que d'être soi-même n'a pas de prix.
Anna : il semble assez clair que l'obstacle est en toi. Tu ne sembles pas prête à entendre les autres te dire qu'ils ne te reconnaissent plus, ou qu'ils te renient. Te reniera tu toi-même quand tu entendra cela ? Ils ne le feront peut-être pas comme le dit justement Aurélien, mais c'est le "peut-être" qui tue. Il vaut mieux d'abord se préparer au pire, d'être fier de soi vis à vis de tout le monde et surtout de soi, avant d'affronter la réalité du regard des autres qui effectivement ne sera peut-être pas aussi grave qu'imaginé.
En ce qui me concerne, je faisais tout au grand jour dès l'âge de 18 ans environ (j'en ai 48) et on peut dire que je militais même. Puis j'ai eu une longue période, ou je me suis plus ou moins caché, ou j'ai essayé de m'adapter plus ou moins, mais j'avais des périodes poly et les femmes concernées l'ont toujours su. Mes enfants ont toujours su aussi tout ce qu'ils voulaient savoir, mais en fait, ils n'ont jamais trop rien demandé, une petite question par là, une autre par là, et puis c'est tout. Et maintenant, je m'en fous d'apparaître comme si ou comme ça, mais je n'en fait pas la publicité non plus. Ce que je peux dire, c'est que je l'ai payé très cher au niveau du regard des autres, mais que si c'était à refaire, je me mettrais encore plus au grand jour pour avoir tous les avantages qui vont avec les inconvénients, et en particulier ne pas perdre toutes ces années a essayer de ne pas être moi-même.
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ERIC_48
le jeudi 11 février 2010 à 18h37
Je n'avais pas vu Lutevain, je n'étais pas sur la bonne page. Super génial.
C'est peut-être un moyen de savoir si on est vraiment poly ou non, à savoir :
Est ce que l'on ressens du plaisir lorsque l'autre en a avec quelqu'un d'autre ?
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(compte clôturé)
le jeudi 11 février 2010 à 18h40
Ah attention, c'est pas un marqueur absolu, ça... fausse donne!
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Anna (invité)
le jeudi 11 février 2010 à 19h09
Pas de marqueur absolu je suis d'accord! Et ceci dit la promenade à trois ne me choque pas au contraire mais j'avoue que ce n'est pas cet aspect-là du PA qui m'attire. Je préfère les moments à 2 avec des numéros 2 différents!
Eric 48 je suis d'accord que tout ça fait perdre du temps beaucoup de temps. On sent dans tes posts que tu as du avoir des gros passages à vide.
Je pense être assez avancée dans la démarche (j'ai 30 ans) et surtout je ne me change pas avec les autres. Disons plutot que je passe sous silence certains de mes coups de coeur. Et c'est ça que je voudrais tant partager. Sans avoir à monter des bateaux pas possibles pour expliquer où je suis (on me cherche toujours quand je suis "ailleurs" d'ailleurs...!)
Bref je n'ai pas pour autant l'impression de me renier vu que je vis vraiment ce que je ressens. J'ai longtemps tourné en rond pensant juste être infidèle et me demandant comment "résister". Maintenant je fonce et je construis. Et je suis bien certaine d'une chose: c'est comme ça et ça ne passera pas.
Au contraire.
Il me semble que ça se murit chaque jour. Comme si je devenais encore un peu plus moi :-)))
Peut.etre faut-il écouter Clem et accepter que nos plus proches ne sachent pas tout de nous. Je ne suis pas tres convaincue.
Je retiens cette idée en tout cas, le temps est mon ami:-)
Et jamais jamais au prix du regard des autres, je ne changerai ce que je suis ou ce que je ressens. Ce n'est d'ailleurs pas un choix.
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(compte clôturé)
le jeudi 11 février 2010 à 19h17
Anna
Peut.etre faut-il écouter Clem et accepter que nos plus proches ne sachent pas tout de nous. Je ne suis pas tres convaincue.
C'est juste une possibilité parmi tant d'autres. Comme le reste, le faire parce qu'on s'y sent à l'aise...
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Siestacorta
le jeudi 11 février 2010 à 20h17
Anna
(on me cherche toujours quand je suis "ailleurs" d'ailleurs...!)
Oui, c'est sur cet aspect là que je vais dans le sens de Clem.
On ne doit pas d'explications aux gens, ni mensonge ni vérité. On parle si on veut.
La seule donnée, c'est le constat de base du poly : on aime pareil les gens même si on aime aussi d'autres gens. C'est, d'ailleurs, à peu près le message que l'on peut dire aux enfants, pour revenir à ma précédente intervention (pas vexé que tu répondes pas, non-non....)
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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lutevain
le jeudi 11 février 2010 à 21h48
Anna
Pas de marqueur absolu je suis d'accord! Et ceci dit la promenade à trois ne me choque pas au contraire mais j'avoue que ce n'est pas cet aspect-là du PA qui m'attire. Je préfère les moments à 2 avec des numéros 2 différents!
Je suis ouvert à toutes les combinaisons avec un égal bonheur, mais il est vrai que ma compagne est plutôt "à 2" ! Et c'est une belle surprise de sa part que ces moments partagés!
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Junon
le jeudi 11 février 2010 à 23h48
Nous préparons en ce moment un petit WE en amoureux à Amsterdam, tous les 3...et forcément on évoque les préparatifs en public ou au boulot. Je sens bien que les gens pas au courant ont des questions qu'ils retiennent, c'est amusant de les voir avec sur le bout de la langue...
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Anna! (invité)
le vendredi 12 février 2010 à 09h20
Désolée Siestacorta pour ne pas avoir commenté ta dernière intervention!
En fait je ne pense pas attendre d'avoir fait mon coming-out pour avoir un enfant. Je suis d'accord avec toi que ce serait mieux, plus correct , plus prudent etc mais je me dis que si je fais les choses dans cet ordre, je ne me lancerai jamais (pour avoir un enfant lol!)
Et Clem j'ai bien aimé tes réponses:-) Je les note pour le moment où je serai prête!
Je crois que j'ai peur de remettre en question mes acquis et mes relations avec les gens et quand j'entends des petites réflexions à gauche à droite sur les gens, les moeurs, la vie en général je me dis que mon entourage n'est pas prêt à entendre ce que j'ai à dire.
D'ailleurs je crois que même s'ils me trouvent directe et parfois bizarre, ils ne pourraient jamais imaginer ma situation. :-)
Et pour le coup du "tu n'es pas obligée de dire où tu es", je suis entièrement d'accord. Mais là tout dépend du mode de vie. Personnellement mes amis, ma famille tout le monde se connaÎt et "raconter son week-end" fait partie des petits plaisirs.
Bref je jongle, ou plutot je fais l'équilibriste et pour l'instant tout va bien.
Je profite meme assez bien du petit goût magique de me savoir différente et capable de vivre les choses selon mes principes et non selon les convenances.
Mais parfois il me prend une envie de présenter mon amoureux, de parler de mes sentiments, de mes peurs aussi et de pouvoir expliquer pourquoi parfois je n'ai pas trop le moral.
L'équilibre c'est la clé. Pour l'instant je l'ai. Mais je suis en sursis je le sens bien. La vie va vite et évolue de manière inattendue. Et parfois, je l'avoue, l'avenir me fait peur.
Alors mon credo: vivre l'instant!!
(qui a dit : faire l'autruche ??!!! ;-) )
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titane
le vendredi 12 février 2010 à 10h00
ce n'est pas cet aspect-là du PA qui m'attire. Je préfère les moments à 2 avec des numéros 2 différents! ... en effetn je suis bien d'accord avec ça... l'amour pluriel n'est pas forcément un plat de spaghetti... pas forcément je dis bien...
Il me semble que ça se murit chaque jour. Comme si je devenais encore un peu plus moi :-))) ... voilà cette "confiance originaire" qui se libère... le meilleur "indicateur" de ta route
On ne doit pas d'explications aux gens, ni mensonge ni vérité. On parle si on veut... oui si on veut d'abord et si l'autre "veut" vraiment... si on sent qu'il est prêt à écouter et à entendre non pas pour nous mais pour lui ou elle...
Je crois que j'ai peur de remettre en question mes acquis et mes relations avec les gens... depuis que je lis sur dfférents forum je me forge l'idée que le contraire de l'amour ce n'est pas la haine... mais la peur...
L'équilibre c'est la clé. Pour l'instant je l'ai. Mais je suis en sursis je le sens bien. La vie va vite et évolue de manière inattendue... l'équilibre est toujours dynamique et changeant... même pour une pierre (ça prends plus de temps c'est tout)... et il y a plusieurs équilibres aussi... pour soi... Tu trouveras ici des suggestins pour aller pas à pas dans un pragmatisme confortable (au sens positif du terme)... et puis il ya comme tu dis dans la vie des coups d'accélérateur et là il n fau pas craindre d'affonter sa souffrance et celle des autres... changer de comportement est plus facile que de changer de "vision" et de "positionnement" fondamentale... la souffrance est alors un signe que tu y es et qu'il va falloir l'affronter omme "passage"... au delà du confort... pour toi et les autres autour de toi... mais ce sera pour une libération, pour être plus toi comme tu dis...
patience et courage...
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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tentacara
le vendredi 12 février 2010 à 10h25
titane
oui si on veut d'abord et si l'aute "veut" vraiment... si on sent qu'il est prêtà écouter et à entendre non pas pour nous mais pour lui ou elle...
Je ne crois pas que l'on puisse savoir ce que l'autre est capable ou veut entendre ou pas. Lorsque je parle de mes relations aux gens qui m'entourent, c'est parce que j'ai envie d'en parler, parce que souvent mon point de vue est différent du leur et qu'il mérite d'être entendu ne serait-ce qu'à ce titre. Ce qu'il en fait, ça le regarde. Certains en profitent pour se remettre en question, d'autres se contentent d'admettre que l'on puisse avoir un point de vue différent du leur, mais en aucun cas l'évocation de mon mode de vie n'a traumatisé qui que ce soit. Je parle de gens capables de faire la part des choses, d'entendre un avis contradictoire sans en faire une maladie, des adultes, quoi.
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(compte clôturé)
le vendredi 12 février 2010 à 10h40
Anna!
Et Clem j'ai bien aimé tes réponses:-) Je les note pour le moment où je serai prête!
Au plaisir... :-)
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titane
le vendredi 12 février 2010 à 10h45
Je ne crois pas que l'on puisse savoir ce que l'autre est capable ou veut entendre ou pas.... cela dépend de notre capacité d'écoute et de compassion..
Ce qu'il en fait, ça le regarde.... c'est bien ce que je disais: il y a un bon degré d'égoïsme dans son confort à tout dire sur soi et de laisser les autres se démerder avec... bien sur cela peut très bien se passer...
Si j'ai un vieux grand -père dont je sais qu ne voudra pas comprendre, pourqoi je viendrais l'emmerder ?
Si j'ai une femme qui m'a demandé de rester discret et "privé" avec mes autres amours, pourquoi je viendrais "violer" son espace avec des informations qu'elle ne veut pas savoir?
Je parle de gens capables de faire la part des choses, d'entendre un avis contradictoire sans en faire une maladie, des adultes, quoi... ben voilà... et comment sais-tu qu'ils sont capables de faire la part de "TES" choses, d'entendre et accepter TES avis contradictoires sans en faire une maladie?... des adultes?... être adultes c'est veiller un peu plus à l'acceptation des autres, sinon c'est de l'adolescence... ou de l'égoïsme...
Bien sur on est toujours libre de dire ce qu'on veut, où on veut et commen on veut... et lorsquon rencontre un "non-adulte", "incapable de faire la part des choses" et d'entendre une proposition qui va à l'encotre de son vécu et de sa "construction"... on fait quoi? on lui: "tant pis pour toi?... c'est moi le plus fort ! nanananère!"... ouais... et cette personne est une personne qu'on aime ?... à moins que l'on se contente d'aimer que ceux ou celles qui nous renvoient cette image adulée de "l'être libéré" ?
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.