Le rationnel comprend, l’émotionnel s’effondre
#

Thorba
le samedi 29 mars 2025 à 23h08
Bonjour,
Je viens ici pour déposer un morceau de moi. Pour poser avec le plus de clarté et de sincérité possible tout ce que je traverse actuellement, parce que c'est immense, douloureux, confus, et que j'ai besoin de soutien, de retours, d'échos.
Je suis dans une relation amoureuse non exclusive avec une personne que j'aime très sincèrement. Et cette relation m'a plongé dans une expérience intérieure que je n'avais jamais connue auparavant. C'est peut-être la première fois de ma vie que je ressens un amour aussi fort, aussi bouleversant, et aussi profondément déstabilisant.
De base, je n'envisage pas de relation ouverte ou polyamoureuse. Cette idée me perturbe énormément dans la construction mentale que j'ai de l'amour et de ce que je veux construire autour. Pour moi, l'amour est quelque chose de fort, d'engageant, de fusionnel. L'idée que la personne que j'aime puisse aimer quelqu'un d'autre en même temps me plonge dans une incompréhension totale, une angoisse profonde. Cela remet en question des fondements que je croyais solides, et que je ne sais pas encore comment faire évoluer, ou même s'ils doivent évoluer.
Elle est toujours très proche de son ex. Ils se voient régulièrement, ils sont très connectés émotionnellement. Elle m'a dit être encore amoureuse de lui, et que cela ne changera peut-être jamais. Elle est en questionnement sur le polyamour, sur ce qu'elle veut vivre, sur sa façon de se lier. Ce n'est pas figé pour elle, mais ce n'est pas clair non plus pour moi. Et moi, je suis là, au milieu de ce flou, avec mon besoin de sécurité affective absolue, ma peur panique de ne pas être suffisant.
Quand nous nous sommes rencontrés, elle avait encore une relation intime avec lui. Elle m'en a parlé. Et malgré tout, elle s'est rapprochée de moi. Elle a mis une distance avec lui, m'a fait une place, m'a choisi. J'ai vu qu'elle faisait des pas pour moi, pour nous. Et à chaque éloignement, chaque crise, chaque moment où je n'arrivais plus à gérer mes émotions, elle est revenue. Elle m'a réconforté du mieux qu'elle pouvait, avec ses mots, ses gestes, ses limites aussi. Elle m'a dit qu'elle m'aimait "dans ma valeur absolue", une phrase qui m'a bouleversé.
Mais elle m'a aussi dit qu'elle ne pouvait pas me donner plus sans se perdre elle-même. Et je le crois. Je le vois. Elle a ses propres limites, ses propres douleurs aussi. Elle n'est pas mon sauveur. Elle ne peut pas porter tout ce que je vis. Et pourtant, je ressens un besoin viscéral d'être sécurisé, rassuré, réconforté en permanence. Et c'est insoutenable, pour moi comme pour elle.
Je suis autiste, avec une forte alexithymie. Je n'arrive pas à identifier mes émotions tant qu'elles ne sont pas déjà en train de m'engloutir. Je ne sais pas ce qui me fait du bien ou du mal avant qu'il soit trop tard. Et dans cette relation, je suis constamment submergé. Je vis dans une hypervigilance permanente. Je scrute, j'anticipe, je panique. Je vis avec la sensation que je peux la perdre à tout instant. Et je me rends compte que cette peur prend racine bien avant elle. C'est un schéma ancien. Mais aujourd'hui, c'est elle qui le réveille.
Je ne me sens pas prêt à vivre une relation ouverte. Pas par idéologie, mais par incapacité émotionnelle. J'ai besoin d'exclusivité affective, d'une forme de fusion, de stabilité. Et je ressens en même temps une pression énorme à devoir m'ouvrir pour ne pas la perdre. Elle ne me le demande pas explicitement. Elle me dit même qu'elle ne me demande rien. Mais je n'ai jamais osé poser la question clairement : "est-ce que tu respecteras mon rythme si je ne m'ouvre jamais ?" Parce que j'ai trop peur d'entendre un non, ou une réponse floue, ou un silence. Et je vis dans cette incertitude comme dans une menace constante.
Je suis dans une lutte intérieure épuisante entre mon émotionnel et mon rationnel. Mon émotionnel me hurle que je vais la perdre, qu'elle aime un autre, qu'elle se rendra compte que je suis de trop, pas assez. Mon rationnel tente de me rappeler qu'elle est là, qu'elle me choisit, qu'elle fait de son mieux, que mes peurs sont les miennes. Mais cette voix-là est faible. Elle ne suffit pas à apaiser mon corps qui tremble, mon cœur qui serre, mes pensées qui tournent en boucle.
Nous nous sommes éloignés plusieurs fois déjà. Parce que je ne gère pas. Parce que c'est trop. Parce que je m'effondre. Et à chaque fois, elle est revenue, avec douceur, avec amour, avec ses limites. Aujourd'hui, c'est encore le cas. J'ai craqué une fois de plus. J'ai tout remis en question, paniqué, pleuré, crié ma peur. Elle has besoin de distance. On s'est dit qu'on allait attendre, ne pas prendre de décision à chaud. Mais je sens que je suis en train de la perdre. Et ça me dévaste.
J'ai cette croyance ancrée que l'amour doit durer toujours. Que sinon, ça ne vaut rien. J'ai toujours attendu que l'amour me sauve. Que quelqu'un vienne donner un sens à ma vie. Et je me rends compte aujourd'hui à quel point c'est dangereux, à quel point je me suis construit sur cette attente. Et que je dois en sortir si je veux survivre. Mais je ne sais pas encore comment.
J'ai peur de construire quelque chose de beau et de le perdre. J'ai peur de m'investir, d'aimer, de donner, et qu'un jour tout s'arrête. Et que je m'écroule. J'ai peur que cette douleur, que je ressens aujourd'hui, ne soit que le début. Et je ne sais pas si je pourrais y survivre une autre fois.
Je suis en thérapie. Je travaille sur tout cela. Mais j'ai besoin de parler avec d'autres personnes qui vivent ce genre de combats. Ce tiraillement entre dépendance et amour sincère. Entre peur et confiance. Entre idéal et réalité. Entre vouloir aimer librement et ne pas pouvoir lâcher prise.
Merci à celles et ceux qui prendront le temps de lire. J'écris ici pour ne pas rester seul avec tout ça. Pour ne pas me perdre entièrement.
#

Val31170
le dimanche 30 mars 2025 à 10h29
Bonjour Thorba,
Que je me reconnais dans ce que tu décris....
J'ai aussi vécu pendant un an avec un homme polyamoureux qui est maintenant dans une relation exclusive avec moi.
Ça a été très douloureux à vivre car j'avais l'impression de ne jamais passer assez de temps avec lui pour vraiment nous connaître.
Comme toi, j'acceptais le concept mais émotionnellement c'était trop dur pour tout le monde...
De mon côté, je pense que ce qui m'a aidée c'est d'avoir des amis pour me soutenir et mes enfants aussi...
Ensuite, de connaître une de ses relations car il en avait 2 à l'époque...
Ça a été une année extrêmement intense, très cahotique et qui nous a pas mal usé psychologiquement même si elle nous a aussi enrichi.
N'hésite pas à te faire aider !
La vie est belle et pleine de surprises.
Courage et soutien à toi.
#

crest
le dimanche 30 mars 2025 à 11h52
Et je ressens en même temps une pression énorme à devoir m'ouvrir pour ne pas la perdre. Elle ne me le demande pas explicitement.
Peut-être qu'il faudrait creuser cela : le non-dit, une façon de faire peser une exigence/pression sans en parler ?
Comme une contrepartie ou contre-poids à une pression ressentie de l'autre côté :
Mais elle m'a aussi dit qu'elle ne pouvait pas me donner plus sans se perdre elle-même. Et je le crois. Je le vois. Elle a ses propres limites, ses propres douleurs aussi. Elle n'est pas mon sauveur. Elle ne peut pas porter tout ce que je vis.
?
Dans certains cas, le polyamour est la "solution" involontairement trouvée (rien que le fait que le concept existe dans la société suffit...) pour rééquilibrer une relation existante insatisfaisante mais dont l'insatisfaction n'a pas pu être verbalisée, conscientisée, assumée.
#

Fael (invité)
le dimanche 30 mars 2025 à 21h43
Bonjour thorba,
Je suis actuellement en plein bouleversement, et je me retrouve dans ton récit...
Mon épouse c'est 'decouverte' polyamoureuse, ou plutôt elle a posé un mot sur ce qu'elle ressent, il y a peu, cela fait bientôt 9ans que nous sommes ensemble, et elle connait un autre homme depuis presque 19ans.. depuis que nous nous sommes rencontrées et mis en menage elle n'a reçu cette personne que 2-3fois mais cela m'a fait énormément de mal.. ça m'a détruit intérieurement.. et visiblement elle ne veut pas changer cela .. j'ai l'impression d'être trahi a chaque fois, a chaque texto.. c'est quelque chose qui me tombe dessus et auquel je n'arrive pas à gérer émotionnellement.. il y a des bonnes phases ou tout vas bien et d'autres ou je ne supporte plus.. comme en ce moment.. et elle m'a dite cette phrase '' pourquoi se serait pas a moi de te faire la tête puisque tu n'acceptes pas ce qui se passe'' j'ai l'impression d'être bloqué dans un engrenage de sentiments opposé qui me ronge la cervelle.. je me demande si je ne devrais pas moi aussi me lancer dans une autre relation pour essayer de la comprendre mais je ne suis pas comme ça.. quand j'aime c'est une personne et très fortement .. je me reconnais bien dans ton récit en tout cas et je comprends ton mal être..
#

libellule79
le lundi 31 mars 2025 à 14h48
Bonjour Thorba,
Ton message m'a beaucoup touché, je m'y suis beaucoup retrouvée.
Je ne participe jamais sur ce forum, que je lis pourtant quasiment chaque jour depuis le mois d'août dernier. Je m'y étais inscrite suite à un épisode très douloureux pour moi, où mon amoureux de l'époque m'annonçait de manière très brutale et peu respectueuse qu'il en aimait soudainement une autre, et que désormais c'était le polyamour qui faisait foi dans notre relation. J'étais venue demander ici de l'aide, dans un désarroi total, et j'ai décidé de rompre (il n'était d'ailleurs en réalité en rien polyamoureux).
Avant cela, je n'avais toujours connu que des relations monogames et exclusives, cela allait de soi. Et cela correspondait aussi à mon besoin d'engagement, de fusion.
Ma curiosité, mon besoin de comprendre ce mode relationnel différent (sur lequel je ne m'étais jamais questionnée auparavant), m'a poussé à continuer de venir ici, à continuer de m'y intéresser, de cheminer... Je suis également autiste (forme très légère), et j'ai développé comme une obsession pour ce sujet :-D
Trois mois après cet épisode, j'ai fais une rencontre. Un garçon absolument incroyable avec qui j'ai eu une connexion immédiate et rapidement des sentiments sont nés entre nous. Nous sommes éloignés géographiquement, avec des vies très différentes, une différence d'âge aussi. La relation a débuté sur un modèle donc très incertain. Très vite, il m'a parlé de son modèle relationnel qui était non-exclusif. Sur le moment, je me suis dit "oh non, c'est pas vrai... pas encore ça ! Pourquoi ça me retombe encore dessus ?". Je lui ai fait part de mon expérience, et que je ne savais pas si je saurais bien le gérer émotionnelement.
Mais, de par la situation en elle-même et ces mois que je venais de passer à cheminer sur ces sujets, étrangement, je n'ai pas rejeté cette éventualité, dans l'idée. En sachant qu'à ce moment-là, ni lui ni moi n'avions personne d'autre. Puis, on s'est très vite revus, puis encore, et encore... De manière épisodiques, distance faisant. On en avait vraiment envie tous les deux.
Un soir, pendant une phase où nous savions que nous ne nous reverrions pas avant plusieurs semaines, j'ai vécu une petite expérience avec une fille, je n'avais jamais essayé. Je me suis dit que c'était assez agréable de me sentir libre de le faire, si j'en avais envie.
Pendant cette même période, j'ai eu des épisodes de grande souffrance lorsque parfois il m'a laissée plusieurs jours sans messages, mon besoin de sécurité affective étant malmené dans ces moments-là, me sentir oubliée, abandonnée. J'ai ressenti ce côté dépendance affective en moi.
Nous venons de passer une semaine ensemble, il m'a parlé d'avoir rencontré une fille, avec qui il a développé une sorte d'amitié sexuelle (elle a déjà quelqu'un dans sa vie avec qui ils sont en relation ouverte), il m'a dit que ça n'enlevait rien à ses sentiments pour moi, qu'il m'aimait. Et, très paradoxalement, ça m'a piqué, mais je n'ai pas vraiment ressenti de jalousie.
Nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé. Je n'ai jamais eu de conversations aussi profondes avec quelqu'un, je n'avais jamais connu une telle honnêteté auparavant.
Je n'avais moi-même jamais été aussi honnête avec qui que ce soit non plus.
Thorba
Mais je n'ai jamais osé poser la question clairement : "est-ce que tu respecteras mon rythme si je ne m'ouvre jamais ?" Parce que j'ai trop peur d'entendre un non, ou une réponse floue, ou un silence. Et je vis dans cette incertitude comme dans une menace constante.
Ce qui m'amène à revenir sur ce passage... pose-lui la question, très clairement.
Ne vis pas dans l'incertitude, c'est un poison émotionnel. C'est très difficile, mais il le faut.
Il faut que tu respectes ses limites mais aussi les tiennes. Et elle de même. Discutez ensemble si il est possible de trouver un chemin ensemble pour y parvenir.
Si elle t'aime aussi, elle devrait également avoir envie de le faire.
Je ne sais pas où cette histoire me mènera, si elle durera, on ne sait jamais où nos histoires nous mènent. La seule question à se poser c'est : est-ce que je souffre ? Est-ce que je suis heureux ? De quel côté la balance penche le plus ?
Ce que je sais, c'est que ça bouscule beaucoup de remettre tout ça en question, mais ça fait découvrir des choses sur soi, et avec l'étrange sensation de se redécouvrir, d'être différent de ce qu'on avait toujours imaginé jusque-là. De se découvrir capable de choses qu'on ne pensait pas... J'aurais été incapable de l'imaginer il y a seulement quelques mois en arrière. On peut évoluer et changer nos façons de voir tout au long de la vie... C'est ce qui est beau et presque rassurant !
Je comprends quand tu parles de tes peurs, j'ai les mêmes. Je suis dans ce même état de tiraillement, à avoir peur de continuer, de me faire souffrir...
Mais on ne sait jamais quand on va perdre (ou non) les gens qu'on aime...
Il ne faut juste pas SE perdre ! :-)
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
#

Intermittent
le mardi 01 avril 2025 à 14h00
Fael
"et elle m'a dite cette phrase '' pourquoi se serait pas a moi de te faire la tête puisque tu n'acceptes pas ce qui se passe''
Répond lui ceci :
Polyamour
Le polyamour subit n'existe pas. Si votre partenaire n'est pas enthousiaste et volontaire à être/devenir poly et à ce que vous le soyez, vous n'êtes pas polyamoureux/polyamoureuse, juste vous forcez votre partenaire. Et c'est de l'abus relationnel. Il faut être très clair avec ça : le polyamour imposé n'est pas du polyamour. Je vois au moins 3 sortes de polyamour imposé : - ouverture forcé du couple - mise devant le fait accompli (adultère) - le « ça-ou-rien » (voir paragraphe III.4) Ce n'est pas à votre partenaire de partir, si ça ne lui convient pas "que vous soyez poly". C'est à vous d'assumer vos choix. Si vous êtes actuellement en couple mono et voulez devenir poly ? Vous n'avez que deux solutions : - ouvrir ensemble votre couple, par décision commune et réfléchie ou - partir et vivre le polyamour Ne faites pas porter aux autres les conséquences de vos choix. Par exemple s'il doit y avoir rupture suite à votre volonté d'ouvrir le couple, c'est à vous d'assumer la responsabilité de cette rupture. Vous ne pouvez être lâche et obliger l'autre a faire ces choix à votre place. Ce sont vos choix. Si l'autre se contente de "consentir" (faute de mieux) ce n'est pas du consentement. Oui les termes sont ambigus. Il serait sans doute intéressant de creuser l'étymologie du mot consentement, de savoir qui l'a inventé et pourquoi. Il est bancal, mais c'est le mot actuellement en usage. Alors en attendant d'en trouver un meilleur et qu'il devienne à son tour en usage, on est bien obligé de dire que le consentement ce n'est pas "consentir à…". Tant pis si cela paraît paradoxal à certains. Le polyamour n'est pas le concours du pire entre la résignation et la frustration. C'est construire ensemble —par choix éclairé, enthousiaste et volontaire— de nouvelles modalités affectives.
#

Thorba
le jeudi 03 avril 2025 à 11h15
Les choses ont quelque peu évolué pour moi ces derniers temps. Ça s’est tendu entre elle et moi ces derniers jours. Je voulais parler de tout ça. Elle voulait qu’on se mette d’accord sur un moment pour le faire. Mauvaise interprétation, manque de clarté dans nos échanges par message... J’ai donc lancé la conversation à un moment où elle n’était pas prête à l’avoir. Ça s’est mal passé. Elle n’était pas prête pour cette discussion.
Ce soir-là, après cet échange, j’ai explosé. Littéralement. Comme si toute la colère que j’avais refoulée inconsciemment dans un coin de mon cœur n’avait plus assez de place. Elle a tout submergé d’un coup. Je déteste cette part de moi.
J’en étais à un point où je voulais me faire du mal physiquement. Impuissant. Alors je l’ai laissée sortir, cette colère. Et d’une certaine manière, ça a été salvateur… sur le coup.
J’ai appelé à l’aide mes amis, ma famille (autant dire qu’ils n’en peuvent plus de me voir mal comme ça). Et je me rends compte qu’ils ne me sont pas vraiment d’une grande aide. Trop psychorigides, trop classiques, enfermés dans un schéma qui ne leur permet pas de comprendre ma situation.
Je me suis fermé à elle pendant presque trois jours.
Je n’ai pas répondu à ses messages d’excuses. À ses messages de soutien (malgré mon silence, elle a appris que j’avais perdu mon emploi — je m’y attendais mais ça reste un choc). Je n’ai pas répondu non plus à ses messages où elle exprimait simplement son amour pour moi.
C’était trop pour moi.
La façon dont la conversation s’était passée, les mots qu’elle avait posés me faisaient me sentir seul face à moi-même. Seul dans la relation. Comme si, d’un coup, je réalisais que je ne suis pas en train de travailler en équipe, mais seul dans mon coin.
Je me sentais mal de ne pas répondre, mais je ne me sentais pas capable de le faire correctement. Pas sans laisser ma colère s’exprimer. Pas sans lui cracher mon sel au visage.
Alors j’ai laissé ma colère sortir. J’ai pleuré. J’ai appelé à l’aide. J’ai dit et redit que cette histoire devait se terminer. Que ce que j’avais vu d’elle ce soir-là me faisait comprendre que ce n’était pas une manière saine de construire un couple.
Et pourtant... je me sentais si mal de me dire que ça devait se terminer...
Finalement, j’ai décidé de lui répondre le 2 avril — journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme 💙 (clin d’œil volontaire pour ceux qui savent). Je me suis excusé de ne pas lui avoir répondu. Que ce n’était en rien une forme de vengeance. Que j’étais ouvert à trouver un moment pour en parler. J’ai clôturé mon message avec un petit cœur bleu (oui oui, autisme et tout ça...).
On a décidé de se voir l’après-midi même, pour poser les bases d’une vraie discussion sur tout ça. En comprenant que si on voulait vraiment aller au fond des choses, ça ne se ferait pas en une fois. Et que ça ne servirait à rien de forcer la discussion si elle devenait trop fatigante pour l’un comme pour l’autre (coucou la fatigue autistique...).
Ce matin-là, j’ai fini par voir la réalité en face : je suis dans une relation polyamoureuse.
J’ai toujours dit que je ne voulais pas l’être. Que c’était une de mes limites dans cette relation. Mais de fait, je l’ai toujours été. À mon insu. J’ai refusé de le voir, de l’accepter.
Je lui ai exprimé ça. Elle a hoché la tête. C’était sûrement un des non-dits qui lui pesaient aussi.
Même si elle se limite dans certains comportements amoureux avec son ex (pas de sexe, pas de bisous), elle entretient une dynamique relationnelle amoureuse avec lui (câlins, "je t’aime", tendresse, etc.).
Et c’est précisément cette partie que je vis mal.
Comme une trahison.
Un dépassement de mes limites.
Un non-respect de ce que j’exprime — certes maladroitement — mais qui n’est rien d’autre que de la douleur. Du mal-être.
Elle m’a expliqué que si elle ne pouvait pas se dire "en couple", c’était principalement par éthique. Parce qu’elle ne savait pas définir les termes de ce "contrat". Elle ne voulait pas dire à quelqu’un "je suis en couple avec toi" sans connaître les petites lignes tout en bas du document. Franchement… c’est ultra lucide et honnête.
Elle m’a dit qu’aujourd’hui, elle s’aligne avec elle-même. Qu’elle peut se dire en couple avec quelqu’un.
On doit encore parler de tout ça. Et on sait tous les deux que ça prendra du temps si on veut bien faire les choses.
J’ai exprimé ma douleur. Mon déchirement intérieur.
Mais je n’ai pas su aller jusqu’au bout de ce que j’avais pensé vouloir pendant ces trois jours de silence.
Je me rends compte que ce qui me fait tellement mal… c’est surtout la peur de la perdre.
Pendant la conversation, j’ai été distant physiquement. Il y a eu des échanges de câlins. Elle m’a fait des bisous sur les joues. Mais moi, je refusais de me laisser aller à ces gestes si pleins de sens.
Par moments, dans la discussion, il y avait de la légèreté. Et dans ces instants-là, je ressentais tellement d’amour pour elle. Une envie forte de l’embrasser.
Mais une autre partie de moi reprenait le contrôle. Peur de souffrir encore plus. Peur de ne pas être aligné avec ce que j’ai dit à mon entourage ces derniers jours.
Bien sûr, elle voyait ce combat en moi. Je n’ai jamais su lui cacher quoi que ce soit...
J’ai encore exprimé ce déchirement en moi. Ce combat interne.
Bref, la conversation commençait à devenir lourde. Ayant tous les deux développé plus d’écoute et de compréhension vis-à-vis de notre fatigabilité, on décide d’arrêter là.
Elle me fait une proposition : se voir aussi dans des moments où on ne parle pas de tout ça. Juste passer du temps ensemble.
Son raisonnement : ce serait dommage de s’user à chercher une manière de se retrouver, et de finir par se rendre compte que le lien s’est usé en même temps. D’arriver enfin à être alignés... mais trop tard, parce que le lien entre nous ne tiendrait plus qu’à un fil.
Encore une fois, ce conflit intérieur me frappe.
Mais je crois que j’avais surtout envie d’accepter.
Peut-être par espoir. Peut-être par faiblesse.
Peut-être pour juste me sentir un peu plus léger.
J’ai quand même pris un moment pour réfléchir dans ma bulle. D’en parler un peu. J’ai fait face à la déception et à l’incompréhension de certains proches.
Et j’en parle aussi énormément avec ChatGPT, ça m’aide à poser des mots, mon ressenti, et parfois à trouver une voie pour ne pas me perdre, pour ne pas me juger trop sévèrement.
J’ai donc accepté de passer un moment avec elle, malgré le déchirement en moi.
Je me suis demandé où étaient mes limites par rapport à cette soirée.
Force était de constater que je ne savais pas.
Et que c’était OK de ne pas savoir.
Ce qui était sûr, c’est que j’avais envie de cette proximité avec elle.
Alors je me suis autorisé à la vivre.
Et j’ai profité de cette soirée comme d’un moment de calme dans une tempête.
Pendant la soirée, elle m’a dit être rassurée. Qu’elle pensait ne plus jamais pouvoir m’embrasser. Que l’éloignement avait été dur pour elle. Qu’elle avait eu peur, du stress… Elle m’a dit et redit qu’elle m’aimait. Vraiment.
Juste avant de partir, elle me dit qu’elle est soulagée. Et là, ça me pique d’un coup.
"Toi oui, tu es soulagée. Moi pas."
Je ne l’exprime pas sur le moment, mais elle voit qu’il se passe quelque chose.
Je finis par lui dire que ce qu’elle venait de dire me perturbait. Sans en dire plus.
Je sais qu’elle comprend.
Voilà où j’en suis.
Et tout ça me fait me rendre compte de plusieurs choses.
Le flou autour de la relation commence à se lever, peu à peu. Et quelque part, ça me fait du bien. Même si c’est dur à accepter.
Mais surtout : je me rends compte que je ne sais pas ce que je veux pour moi.
J’ai vécu toute ma vie en mode survie.
Je n’ai jamais pris le temps de me poser des questions sur moi, mes valeurs, mes envies.
Je ne sais pas ce que j’aime.
Je ne sais pas en quoi je crois.
Je ne sais pas qui je suis.
J’ai vécu toute ma vie dans la peur.
Peur de perdre, peur d’être seul, peur d’être rejeté, peur d’être abandonné, peur de souffrir...
(je pourrais continuer encore longtemps, mais je pense que l’idée est claire)
Même dans les moments plus calmes, je sentais un mal être en moi, un manque. J'ai cultivé la croyance qu'une relation monogame classique allait changer ce vide intérieur.
Je n’ai jamais eu l’occasion de vivre une vraie relation monogame posée (ma relation la plus longue a durée 2 ans). De voir si ce schéma me correspond vraiment.
Ma logique m’ouvre à l’amour libre, à la liberté.
Mais mon émotionnel lutte.
Par peur.
Peur de ne pas avoir une vie "bien rangée", avec mariage et enfants.
Mais aussi peur d’avoir cette vie… et de découvrir que je ne suis pas heureux.
Alors est-ce que c’est vraiment ce que je veux ? Ou est-ce un simple dictat sociétal, un conditionnement ?
J’ai peur de vivre… et de me rendre compte, sur mon lit de mort, que je suis déçu de ce que j’ai vécu.
Je vais le dire crûment : si ce n’est pas elle, ce sera une autre. Ou peut-être même plusieurs autres.
Alors pourquoi est-ce que je me bride ?
Pourquoi j’ai peur de vivre une expérience — qui sera forcément enrichissante, d’une manière ou d’une autre — par peur de ce qui pourrait arriver demain ?
Je vis encore trop dans la peur.
Je ne veux plus que mes décisions soient dictées par mes angoisses profondes.
Je veux avoir le courage de vivre, et de faire face à l’incertitude.
Et surtout, je veux arrêter de me perdre dans tout ça.
Je veux apprendre à vivre avec moi-même.
Et, enfin… trouver un peu de paix.
En lisant le post d'Intermittent, quelque chose me pique. Sans trop savoir ou je me situe dans tout ça...
Je me rends compte aussi que je suis profondément en questionnement sur mes limites.
Je ne sais pas si je dois juste accepter la situation telle qu’elle est, ou si j’ai le droit — et peut-être même le devoir envers moi-même — de poser des limites claires, dans cette relation, pour me protéger.
Mais est-ce que ça a même une utilité de vouloir poser ces limites ?
Est-ce que ce n’est pas juste un moyen, inconscient, d’essayer de retrouver un cadre rassurant ?
Un espoir, peut-être, de me rapprocher d’un schéma plus classique... que pourtant elle exprime clairement ne pas vouloir.
Est-ce que je cherche à poser ces limites pour me respecter… ou par espoir de reprendre un peu le contrôle sur une situation qui me dépasse ?
Je n’ai pas la réponse. Mais je sens bien que c’est une question qui me travaille profondément.
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
#

crest
le jeudi 03 avril 2025 à 20h08
Je compatis à ta souffrance et beaucoup se reconnaîtront, malheureusement, dans ton témoignage.
Tes mots sont touchant.
Ceci dit j'aimerais tenter de décaler le regard.
Thorba
Ce matin-là, j’ai fini par voir la réalité en face : je suis dans une relation polyamoureuse.J’ai toujours dit que je ne voulais pas l’être. Que c’était une de mes limites dans cette relation. Mais de fait, je l’ai toujours été. À mon insu. J’ai refusé de le voir, de l’accepter.
Je lui ai exprimé ça. Elle a hoché la tête.
Je te propose un autre exercice de pensée : dis-toi que personne n'est polyamoureux dans cette situation que tu vis, que tu ne l'es pas, mais que ta compagne non plus, pas plus que son ex.
Qu'est-ce que ça fait ?
Personnellement ça m'a aidé, dans une situation similaire à la tienne, à me sentir mieux.
Tu peux voir le polyamour dans votre cas comme un projet de construction collective à trois personnes d'un édifice existentiel dont le résultat est que chacun se sente en sécurité (affective). Ce résultat n'étant pas atteint, il est rédhibitoire -et en réalité absurde- de dire que unetelle est polyamoureuse et que untel ne l'est pas. Le polyamour n'est pas une qualité attachée à un individu (ainsi le fait d'avoir un élan romantique envers 2 personnes ne devrait pas être appelé "être polyamoureux") mais à une maison collective où tout les habitants se sentent aimés et en sécurité.
Il faut suivre le "rythme du plus lent" (c'est une expression des polyamoureux). Si tu ne te sens pas bien, le chantier doit d'arrêter. Il faut discuter, et comme vous vous en êtes aperçus vous-mêmes, arrêter de le faire quand la fatigue se fait sentir.
Je pense que les mots déclenchent un imaginaire et des attentes sociales qu'on ne peut pas évacuer. Le choix d'utiliser le mot "amoureux" pour décrire un genre d'émotion n'est pas neutre car il est directement associé à une institution qui dans notre société est la monogamie (historiquement assurant la filiation et l'héritage), que la société moderne a relié et fusionné avec l'idéal du mariage d'amour, et donc un style d'émotions et de sentiments, et que l'on apprend à force de répétition à nommer "être amoureux". Cette socialisation est très puissante - comme toute socialisation. Les émotions très violentes que l'on ressent quand on la transgresse en sont la manifestation.
Se dire "polyamoureux" quand on souhaite des relations intenses plurielles c'est, plus j'y réfléchis, se tirer une balle dans le pied. Pour reprendre le titre de ton témoignage "Le rationnel comprend, l’émotionnel s’effondre", je pense plutôt que, quand il y a une telle déconnexion entre l'idéal (ce qu'on voudrait qu'il existe) et la pratique (ce qu'on vit réellement dans sa chair), c'est que la théorie et les concepts qui formulent cet idéal sont à retravailler.
Bon courage à toi
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
#

louluna
le jeudi 03 avril 2025 à 21h42
2 choses sur ton dernier commentaires : Non l'issue n'est pas forcément "enrichissante", elle peut être incroyablement destructrice . Et non, ce n'est pas que l'enseignement de la "société" qui nous amène à être monogame, c'est aussi un état naturel pour certains, la polyamorie ne convenant pas à chacun
#

libellule79
le vendredi 04 avril 2025 à 11h36
Ton nouveau message m'a une fois de plus beaucoup touché... J'y reconnais tellement mon propre fonctionnement 💙
Hier, je suis tombée sur une vidéo qui m'a aidé à y voir un peu plus clair sur ma propre situation, et qui peut-être t'aidera aussi dans la tienne :
Imagine que tu es sur le quai d'un port et que tu veux aller aux Caraïbes. Un bateau arrive à quai, mais il part pour les États-Unis. Est-ce que tu vas monter dans ce bateau en te disant "Bon, il ne va pas du tout où je veux mais je vais le prendre quand même, et peut-être que depuis les États-Unis je trouverais un bateau qui partira pour les Caraïbes un jour " ? Je ne crois pas... et encore moins si tu ne parles pas du tout l'anglais. Tu resterais sûrement à quai pour attendre le bon bateau.
Si tu es autant tiraillé, c'est que tu te demandes si finalement tu ne pourrais pas partir pour les États-Unis et apprendre à parler l'anglais sur place... Mais au fond de toi tu sais que c'est aux Caraïbes que tu serais vraiment heureux.
On peut s'aimer vraiment tout en ne voulant pas monter dans le même bateau...
Bon courage à toi !
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
#

Thorba
le vendredi 04 avril 2025 à 12h06
Merci à toutes les personnes qui ont pris le temps de me lire, de me répondre, de partager leur vécu ou simplement de m’apporter du soutien. Vos messages m’ont profondément touché, et ils m’ont aidé à clarifier ce que je ressens, à poser des mots sur ce que je vis.
À travers vos témoignages, vos conseils et votre bienveillance, j’ai pu avancer dans ma réflexion. Cela m’a permis de mieux comprendre mes besoins, mes limites, et ce que j’espère dans une relation.
Aujourd’hui, j’aimerais vous partager un texte que j’ai écrit, et que j’ai l’intention de transmettre à la personne concernée. C’est une manière honnête et posée de dire où j’en suis, ce que je ressens, ce que je souhaite construire — ou non.
Ce texte est le fruit de mes réflexions, mais aussi de l’écho de vos mots. Il m’a aidé à y voir plus clair. Peut-être qu’il pourra aussi résonner chez d’autres ici.
Merci encore pour votre présence, vos partages et ce précieux espace d’écoute. 💙
--------------
Depuis notre dernière conversation, je réfléchis énormément. J’essaie de mettre des mots sur ce que je ressens, sur mes besoins, sur ce que je suis prêt à construire — et sur ce que je ne suis pas prêt à vivre dans une relation.
Je comprends ce qu’est le polyamour. Je vois comment ce modèle peut fonctionner pour certaines personnes, et je ne le rejette pas. Mais moi, je suis encore en réflexion. Je ne sais pas encore si cela me correspond, ni sous quelle forme.
Ce que je sais, en revanche, c’est que j’ai besoin de sentir que ce chemin se fait avec moi, et pas à côté de moi.
Cette idée d’avancer au rythme du plus lent me semble, au fond, une base saine pour toute relation.
Je veux bâtir une relation à deux, avec l’autre — pas au détriment de l’un, ni en parallèle de projets que je n’ai pas choisis. Je veux qu’on avance ensemble, pas chacun de son côté.
Mon objectif aujourd’hui, c’est de construire une relation claire, stable et engagée — un espace dans lequel je puisse, le moment venu, me poser sereinement les grandes questions de ma vie : avoir des enfants, construire une famille, ou simplement envisager un avenir à deux.
Je ne dis pas que ces projets sont incompatibles avec le polyamour. Je dis simplement que j’ai besoin d’un cadre solide, co-construit, pour pouvoir y réfléchir. Et aujourd’hui, je ne ressens pas encore cette stabilité-là.
Quand j’entends que l’autre est amoureuse d’un autre homme, qu’ils ont besoin de temps pour voir si leur relation est viable, que ça peut durer un an ou plus… et que moi, je dois accepter ou partir — je me demande : et moi, dans tout ça ?
Mon rythme, mes besoins, mes limites — est-ce qu’ils comptent autant ? Parce que parfois, j’ai l’impression qu’ils passent au second plan. Qu’on me dit : "c’est comme ça, prends ou laisse".
Dans les relations polyamoureuses, on dit souvent qu’on avance au rythme du plus lent. Et je pense que cette règle devrait s’appliquer à toutes les relations, poly ou non.
C’est la seule manière d’avancer sans écraser l’autre, sans le forcer, sans créer de souffrance inutile.
Imaginons que je veuille qu’on vive ensemble, et que l’autre ne soit pas prête. Il me semblerait évident de respecter ce rythme-là.
Je ne dirais pas : "c’est maintenant ou jamais" ou "tu n’as qu’à t’adapter". Ce serait absurde, ce ne serait pas respectueux.
Et pourtant, ce que je vis en ce moment, c’est un peu l’inverse.
Parce qu’ouvrir une relation, ce n’est pas une course. Ce n’est pas imposer un changement à l’autre. C’est un chemin qu’on choisit ensemble, à deux, au rythme de celui qui a besoin de plus de temps, de plus d’écoute, de plus de sécurité pour avancer.
Et aujourd’hui, j’ai l’impression que ce rythme n’est pas respecté. Qu’on me demande d’aller plus vite, ou de m’effacer.
Je ne veux pas m’effacer. Et je ne pense pas que ce soit le souhait de l’autre non plus. Mais j’ai besoin qu’on veille ensemble à ce que ça n’arrive pas, même sans le vouloir.
Je sais que ce n’est pas simple de son côté non plus. Qu’il y a aussi des émotions, des élans, des doutes à gérer. Et je n’attends pas des réponses parfaites. Mais j’ai besoin que nos deux rythmes soient pris en compte.
Je veux construire quelque chose de solide, d’aligné, d’authentique. Pas sur des bases où je dois m’adapter à un projet qui n’est pas le mien.
Pas si je ressens qu’on me dit, même inconsciemment : "tu dois changer pour que ça fonctionne".
Ce n’est pas construire une relation, ça. C’est vouloir être avec une version future de l’autre, pas avec qui il est aujourd’hui.
Et je me pose une question fondamentale : et si je ne suis jamais prêt ?
Est-ce que je serai quand même pris en compte ? Est-ce que je resterai digne d’être aimé, respecté, envisagé dans une vie à deux ?
Ou est-ce qu’on construit déjà quelque chose en partant du principe que je vais finir par changer ?
Parce que si c’est ça… pourquoi vouloir construire une relation avec quelqu’un qu’on espère différent de ce qu’il est aujourd’hui ?
Je ne dis pas tout ça pour faire culpabiliser. Je dis ça pour être honnête. Pour être clair sur où j’en suis.
Parce que je ne veux pas continuer à faire semblant que tout va bien quand je ressens un vrai déséquilibre.
Et parce que j’ai besoin de savoir : est-ce qu’on veut vraiment construire quelque chose ensemble, en tenant compte de nos deux rythmes ?
Ou est-ce qu’elle veut vivre sa vie à son rythme, quitte à ce que je reste sur le bord du chemin ?
J’écris ça parce que j’aime.
Et parce que j’aimerais pouvoir déposer cet amour quelque part de stable, de mutuel, de respectueux.
Et là, je ne sais plus où le poser.
Dans toute relation, il y a des silences, des moments de doute, parfois de douleur. Mais ce qui compte, c’est de vouloir toujours apprendre à mieux aimer l’autre.
J’espère qu’on trouvera encore des façons de s’apprendre, de s’écouter, et de mieux s’aimer.
#

libellule79
le vendredi 04 avril 2025 à 14h04
Ton message est vraiment très beau, sensible, réfléchi, intelligent, plein d'amour et de bon sens.
Je ne doute pas qu'il la touchera énormément, et j'espère qu'il permettra de faire avancer les choses dans la bonne direction...
💙
#

Intermittent
le vendredi 04 avril 2025 à 14h12
Je veux construire quelque chose de solide, d’aligné, d’authentique. Pas sur des bases où je dois m’adapter à un projet qui n’est pas le mien. Pas si je ressens qu’on me dit, même inconsciemment : "tu dois changer pour que ça fonctionne". Ce n’est pas construire une relation, ça. C’est vouloir être avec une version future de l’autre, pas avec qui il est aujourd’hui. Et je me pose une question fondamentale : et si je ne suis jamais prêt ? Est-ce que je serai quand même pris en compte ? Est-ce que je resterai digne d’être aimé, respecté, envisagé dans une vie à deux ? Ou est-ce qu’on construit déjà quelque chose en partant du principe que je vais finir par changer ? Parce que si c’est ça… pourquoi vouloir construire une relation avec quelqu’un qu’on espère différent de ce qu’il est aujourd’hui ?
Franchement, change rien ....
Tu te poses et tu lui exposes ton questionnement. C'est clair et sans pression sur elle.
Tu sors de l'impuissance qui est la dilemme auquel sont confrontés toutes les personnes dans ta situation.
Ce passage va en aider quelques uns, je pense ....
La balle est dans son camp.