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L'illusion du polyA : La liberté affective qui ne supporte pas le poids de l'engagement

Témoignage
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Noxy (invité)

le jeudi 30 janvier 2025 à 14h04

Il y a quinze ans, je suis venu sur ce forum à la recherche de réponses. Je voulais comprendre, explorer, et peut-être même trouver dans le polyamour une nouvelle voie. À l’époque, je me suis promis qu’un jour, lorsque j’aurais trouvé mes propres réponses, je reviendrais faire un retour honnête. Aujourd’hui, après plus de dix ans d’expérience dans la communauté polyA, je tiens cette promesse.

Le polyamour, se présente comme un idéal de liberté affective, d’amour infini et de communication transparente. Une utopie relationnelle où chacun aime sans posséder, où la jalousie est une construction sociale qu’on déconstruit patiemment, et où la communication est censée tout résoudre. Mais après plus de dix ans dans la communauté polyA, une question me hante : pourquoi est-ce que je n’ai jamais vu une seule relation polyA fonctionner comme on nous l’explique ?

Parce que la vérité, c’est que le polyamour ne résiste pas à la réalité du lien profond. Il fonctionne tant qu’il reste en surface. Tant que personne ne s’implique trop, tant que l’on garde une distance émotionnelle, tant qu’aucune responsabilité affective réelle ne vient tout compliquer. Mais dès qu’une relation polyA évolue vers un engagement plus profond, avec du sérieux, de l’attachement sincère et des attentes légitimes, tout s’effondre.

On nous vend l’idée qu’il suffit de bien communiquer pour éviter les conflits, que tout est une question de travail émotionnel. Mais la réalité, c’est que l’implication, l’investissement, l’engagement—les piliers d’une relation durable—sont des forces qui entrent en collision avec la logique même du polyA. Parce que s’impliquer, c’est forcément créer des attentes, et créer des attentes, c’est générer de la frustration, des tensions, des conflits. La seule façon de maintenir la stabilité, c’est de ne jamais s’attacher trop fort. D’avoir des liens légers, modulables, jamais trop contraignants. En d’autres termes, d’avoir des relations qui ne sont ni profondes ni véritablement engageantes.

Si la communauté polyA assumait pleinement qu’il s’agit d’un modèle basé sur des relations légères et non engagées, cela serait une chose. Mais elle prétend promouvoir un amour illimité et un respect profond entre partenaires, alors qu’en réalité, on assiste à une consommation affective effrénée. On multiplie les partenaires pour ressentir la montée d’adrénaline et l’euphorie de la NRE, mais dès que cette phase s’essouffle, on se détache rapidement. Certains parviennent tout de même à prolonger artificiellement cette phase en maintenant des relations à distance, où la rareté des rencontres empêche l’usure naturelle du lien. Ce sont ces relations à faible consommation qui semblent durer, mais uniquement parce qu’elles ne sont pas confrontées à la routine et aux contraintes du quotidien.

Cette communauté qui passe son temps à se détacher du libertinage, affirmant que cela n’a rien à voir, alors qu’au final, les deux modèles se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent l’admettre. Le polyA, dans sa forme réel, n’est rien de plus qu’un libertinage émotionnel où l’on collectionne les relations, sans jamais chercher à les faire durer. Ce décalage entre le discours idéologique et la réalité pratique en fait une illusion séduisante, mais intenable à long terme.

La promesse du polyamour, c’est de pouvoir aimer librement, mais en réalité, cette liberté ne tient qu’à une condition : que l’on ne demande rien. Que l’on accepte l’éphémère, la précarité affective, et qu’on se contente de la superficialité d’un lien qui ne s’inscrit jamais dans le temps. Car dès qu’un lien devient trop fort, trop indispensable, il met en péril l’équilibre fragile du polyA.

Alors, est-ce vraiment une liberté ? Ou juste une fuite déguisée ? Une illusion qui permet d’éviter l’engagement sous couvert d’ouverture d’esprit ? Le polyA promet l’amour sans limite, mais dans la pratique, il impose une seule règle implicite : ne jamais trop aimer. Parce qu’aimer vraiment, c’est risquer de perdre. Et le polyA, dans sa forme actuelle, ne semble pas conçu pour survivre à cette épreuve.

Des années d’observations et de pratique m’ont amené à cette conclusion : le polyamour tel qu’on nous l’enseigne est une belle théorie, mais une utopie intenable dès qu’on y investit quelque chose de réel. Cependant, cette expérience m’a permis de déconstruire le couple traditionnel et de mieux comprendre mes propres attentes relationnelles. Je me sens aujourd’hui bien plus aligné avec mes valeurs et plus épanoui dans mes relations. J’ai appris à communiquer plus clairement, à poser mes limites et à vivre des liens plus authentiques.
La liberté que prône le PolyAmour n’est pas celle d’aimer pleinement, mais celle de ne jamais être contraint par l’amour. Et ça, ce n’est pas une révolution, c’est juste une autre manière d’éviter l’engagement.

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Caoline sans mdp (invité)

le jeudi 30 janvier 2025 à 14h38

Ça aurait été tellement chouette un réel témoignage de ton vécu plutôt que des généralisations prétendument universelles !
En tout cas mon vécu et celui d'autres personnes que je connais contredisent tes propos. Je ne dis pas que c'est toujours facile et toujours profond et durable mais de toutes façons les relations exclusives ne le sont pas non plus...

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Profil

LeGrandStyle

le jeudi 30 janvier 2025 à 16h01

Noxy
Mais après plus de dix ans dans la communauté polyA, une question me hante : pourquoi est-ce que je n’ai jamais vu une seule relation polyA fonctionner comme on nous l’explique ?

Comment est censé fonctionner une relation polyA d’après toi?

Le terme polyamour réfère simplement aux personnes ayant (ou ouvert à) des relations sentimentales et/ou sexuelles avec plusieurs partenaires, de manière transparente et “éthique”.

La dedans il y a tout un panel de dynamique relationnelle, incluant des trouples fermés, des relations toxiques et des personnes enchaînant les relations, etc.

Cela dit, j’ai l’impression qu’il y a un désintéressement généralisé de la population à s’engager dans des relations sentimentales, et je veux bien croire qu’une partie significative de la communauté polyA ne cherche pas forcément à créer des relations sur le long terme.

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Profil

artichaut

le jeudi 30 janvier 2025 à 18h18

L'illusion de la Monogamie : L'engagement affectif qui ne supporte pas le poids de la liberté

Il y a quinze ans, je suis venu sur ce forum à la recherche de réponses. Je voulais comprendre, explorer, et peut-être même trouver dans la monogamie une nouvelle voie. À l’époque, je me suis promis qu’un jour, lorsque j’aurais trouvé mes propres réponses, je reviendrais faire un retour honnête. Aujourd’hui, après plus de dix ans d’expérience dans la communauté Monogame, je tiens cette promesse.

La monogamie, se présente comme un idéal d'engagement affectif, d’amour infini et de communication transparente. Une utopie relationnelle où chacun aime sans posséder, où la liberté est une construction sociale qu’on déconstruit patiemment, et où la communication est censée tout résoudre. Mais après plus de dix ans dans la communauté Monogame, une question me hante : pourquoi est-ce que je n’ai jamais vu une seule relation monogame fonctionner comme on nous l’explique ?

Parce que la vérité, c’est que la Monogamie ne résiste pas à la réalité du lien profond. Elle fonctionne tant qu’elle reste en surface. Tant que personne ne s’implique trop, tant que l’on garde une distance émotionnelle, tant qu’aucune responsabilité affective réelle ne vient tout compliquer. Mais dès qu’une relation monogame évolue vers une liberté plus profonde, avec du sérieux, de l’attachement sincère et des attentes légitimes, tout s’effondre.

On nous vend l’idée qu’il suffit de bien communiquer pour éviter les conflits, que tout est une question de travail émotionnel. Mais la réalité, c’est que l’implication, l’investissement, la liberté —les piliers d’une relation durable— sont des forces qui entrent en collision avec la logique même de la Monogamie. Parce que s’impliquer, c’est forcément créer des attentes, et créer des attentes, c’est générer de la frustration, des tensions, des conflits. La seule façon de maintenir la stabilité, c’est de ne jamais s’attacher trop fort. D’avoir des liens légers, modulables, jamais trop contraignants. En d’autres termes, d’avoir des relations qui ne sont ni profondes ni véritablement libres.

Si la communauté monogame assumait pleinement qu’il s’agit d’un modèle basé sur des relations légères et non libre, cela serait une chose. Mais elle prétend promouvoir un amour illimité et un respect profond entre partenaires, alors qu’en réalité, on assiste à une consommation affective effrénée. On multiplie les adultères pour ressentir la montée d’adrénaline et l’euphorie de la NRE, mais dès que cette phase s’essouffle, on se détache rapidement. Certains parviennent tout de même à prolonger artificiellement cette phase en maintenant des relations à distance, où la rareté des rencontres empêche l’usure naturelle du lien. Ce sont ces relations à faible consommation qui semblent durer, mais uniquement parce qu’elles ne sont pas confrontées à la routine et aux contraintes du quotidien.

Cette communauté qui passe son temps à se détacher de l'adultère, affirmant que cela n’a rien à voir, alors qu’au final, les deux modèles se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent l’admettre. La Monogamie, dans sa forme réelle, n’est rien de plus qu’un adultère émotionnel où l’on collectionne les relations, sans jamais chercher à les faire durer. Ce décalage entre le discours idéologique et la réalité pratique en fait une illusion séduisante, mais intenable à long terme.

La promesse de la Monogamie, c’est de pouvoir aimer en s'engageant, mais en réalité, cette engagement ne tient qu’à une condition : que l’on ne demande rien. Que l’on accepte l’adultère, la précarité affective, et qu’on se contente de la superficialité d’un lien qui ne s’inscrit jamais dans la compersion. Car dès qu’un lien devient trop fort, trop indispensable, il met en péril l’équilibre fragile de la Monogamie.

Alors, est-ce vraiment un engagement ? Ou juste une prison déguisée ? Une illusion qui permet d’éviter la liberté sous couvert d’ouverture d’esprit ? La Monogamie promet l’amour sans limite, mais dans la pratique, il impose une seule règle implicite : ne jamais trop aimer. Parce qu’aimer vraiment, c’est risquer de perdre. Et la Monogamie, dans sa forme actuelle, ne semble pas conçu pour survivre à cette épreuve.

Des années d’observations et de pratique m’ont amené à cette conclusion : la Monogamie telle qu’on nous l’enseigne est une belle théorie, mais une utopie intenable dès qu’on y investit quelque chose de réel. Cependant, cette expérience m’a permis de déconstruire le couple traditionnel et de mieux comprendre mes propres attentes relationnelles. Je me sens aujourd’hui bien plus aligné avec mes valeurs et plus épanoui dans mes relations. J’ai appris à communiquer plus clairement, à poser mes limites et à vivre des liens plus authentiques.
L'engagement que prône la Monogamie n’est pas celle d’aimer pleinement, mais celle de ne jamais être contraint par l’amour. Et ça, ce n’est pas une révolution, c’est juste une autre manière d’éviter la liberté.

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Miamou (invité)

le jeudi 30 janvier 2025 à 20h38

Ce que je trouve intéressant dans vos interventions respectives, c'est juste le fait que oui, le terme "polyamour" dans le texte pour être remplacé par le terme "monogamie".
Que de toutes façons, tout discours sur une manière de relationner dans laquelle on veut se sentir, ou dans laquelle on se sent bien, se veut utopiste.
Après, je trouve intéressant de pouvoir reconnaître que c'est le cas.
Puisque de manière générale, même si la norme prône la monogamie comme étant LE schéma à suivre mais hurle que c'est un schéma qui est enfermant, c'est intéressant de pouvoir lire que le polyamour, l'est tout autant et n'est pas synonyme de liberté, d'ouverture, de respect et d'engagement amoureux à toute épreuve.
Je me pose toujours plein de questions mais il me semble clair que, quel que soit le mode relationnel, c'est surtout les protagonistes qui vont en faire quelque chose de sain, ou pas. Pas le mode de relation.

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sansidentite (invité)

le jeudi 30 janvier 2025 à 20h57

CITATION:
Noxy:

'Mais après plus de dix ans dans la communauté polyA, une question me hante : pourquoi est-ce que je n’ai jamais vu une seule relation polyA fonctionner comme on nous l’explique ?'

Question simple-réponse simple:

Dans le bréviaire des choses élémentaires, cet état de choses s'appelle 'chimère'.

On peut édulcorer tant qu'on veut et croire que la communication règle tout.

Si ça pouvait être vrai!!!

Ou alors il faut faire fi des sentiments humains intrusifs: la jalousie, les attentes, les angoisses....

Bon courage pour qui veut s'y aventurer.
Les êtres humains sont des types biologiques non réductibles à leurs seuls sens de l'écoute, de la <<logique >>...
C'est aussi des sentiments, des vécus, des attentes et j'en passe.

Sans compter bien sûr l'hypocrisie, les calculs mesquins, l'égoïsme et plein de choses de cet acabit là.

Personne ne peut jamais élaguer les êtres humains ce ce qu'ils ont d'innés.

Et bien sûr, les chantres de la <<communication>> vous diront de déconstruire tout votre aspect humain (y compris dans ce qu'il peut avoir de plus incontrôlable).
Accepter ces choses (je l'ai déjà dit des dizaines de fois sur ce forum) n'est pas uniquement une affaire de <<compréhension et de bienveillance>>, mais aussi une affaire de tripes et là ça coince méchamment.

Tout le reste du post est lucide et d'une clarté sans pareiile

Bonne soirée à toutes et à tous

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Profil

Intermittent

le jeudi 30 janvier 2025 à 23h15

Noxy
Le polyamour, se présente comme un idéal de liberté affective, d’amour infini et de communication transparente. Une utopie relationnelle où chacun aime sans posséder, où la jalousie est une construction sociale qu’on déconstruit patiemment, et où la communication est censée tout résoudre. Mais après plus de dix ans dans la communauté polyA, une question me hante : pourquoi est-ce que je n’ai jamais vu une seule relation polyA fonctionner comme on nous l’explique ?

Il suffit d'aller faire un tour sur le reddit/Polyamory pour se rendre compte que si vivre une relation avec seulement deux personnes concernées peut être compliqué, augmenter le nombre de personnes dans la relation ne peut que rendre les choses encore plus compliquées à gérer.

Et je confirme que le nombre de séparations chez les polyamoureux non hiérarchiques est nettement plus élevés que chez les monogames parce que comme tu le cites les engagements sont moins nombreux et les configurations beaucoup plus changeantes parce que plus faciles à remplacer.

Il faut noter que les configurations les plus stables chez les polyamoureux sont les relations primaires engagées (vie commune, enfants, bien en commun) dites "relations socles" autour desquelles tournent des relations secondaires sans engagement.

Par exemple, je n'ai pas vu ou très rarement de configurations polyamoureuses avec des enfants de différents partenaires.

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sansidentite (invité)

le vendredi 31 janvier 2025 à 03h08

Lorsque l'opinion devient une force, on peut dire vraiment n'importe quoi.

ARTICHAUT reprend le post de NOXY en changeant polyamour par monogamie.

Si la monogamie est pour les relations humaines l'équivalent d'un furoncle, le polyamour en est le cancer des cancers.

Si aucune certitude ne prime sur d'autres dans les relations humaines, les statistiques et les témoignages (ne fut-ce que sur ce forum) établissent une équivalence arithmétique:
Polyamour = poly-emmerdes.

Triste?
Oui, triste à mourir!

A très peu de choses près, demander un traitement égal à des multiples partenaires revient à demander à un éléphant de voler pour mieux se déplacer, tout en ignorant qu'il n'a pas d'ailes .

Dans un monde de chimères (le meilleur des mondes ? ), on peut rêver de pouvoir donner autant d'amour aux uns et aux autres des partenaires, sans en léser aucun.

Et c'est là que s'éteint le rêve.

Il y aura toujours des différences de traitement: dans la disponibilité, l'écoute...

Un simple sourire pour l'un (e) peut être perçu comme une faveur par un (e) autre partenaire, et bonjour la frustration, la jalousie...

Quand c'est une nuit, une fête, un voyage, un week-end , bonjour le stress, les montagnes russes émotionnelles......
Il est vrai que certaines âmes sensibles conseillent des jeux vidéos, des promenades, comme si on avait le cœur à ça!

Ce doit très agréable à vivre quand on pense que le (la) partenaire est en train de gémir de plaisir dans d'autres bras.

Quand les choses sérieuses arrivent (les enfants par exemple), le schéma poly se heurte vite à ses limites, et c'est pour cela que sur ce forum, on en dit deux mots en catimini et on l'oublie.

Bien sûr, les gents sont libres de pratiquer le polyamour comme ils l'entendent.

Mais donner des formules magiques pour dorer la pilule est sans conteste au moins discutable.

Et de disserter sur la NRE, les papillons au bon endroit..
Qui ont tous la propriété d'être éphémères.

Chez l'être humain, tout baisse: la vue, la force, ..
La seule chose qui doit se régénérer à l'infini est la NRE et tout le merdier qui va avec.

J'ai eu une expérience de ce type là quand ma partenaire s'est laissée embarquer dans une histoire semblable.
Quand elle m'en a parlé, j'ai laissé la porte ouverte au dialogue mais en fixant un seul sujet: Quand est-ce qu'elle fout le camp de chez nous quitte à lui laisser tous les biens communs. La seule faveur que j'ai demandé est de pouvoir continuer à m'occuper de ses enfants (deux adorables chérubins!), les accueillir chez moi au même titre que mes propres enfants (deux aussi).

Ce fût possible et je l'ai remerciée du fond du cœur.
J'ai continué à l'aimer follement, mais elle n'était plus mienne (avec toute la relativité possible de ce terme).
Je n'étais ni possessif, ni jaloux, ni rien de cela.

Quand elle a commencé à tournoyer autour du sujet, je n'ai rien vu venir.
Mais quand elle a dévoilé ses intentions, la séparation n'a pris que le temps pour elle de partir chez son nouveau amant, bien qu'elle m'assure que rien ne s'est passé.
Mais je me contrefoutais de son corps et de son sexe.
Ce que j'ai perdu, c'est son cœur, et là, ça a soufflé rudement.

Au lieu de deviser gaiement de comment lui permettre de déguiser un adultère (qui n'a pas eu lieu selon elle, comme si cela m'importait) en polyamour, je lui au signifié la fin immédiate de notre relation

Elle est revenue trois années plus tard.

Défraichie de corps et de cœur quand son poly l'a allégrement remplacée par une autre.

Elle donnait l'impression d'être une peau de banane pourrie.
Et c'est ce qu'elle est devenue.

J'ai eu droit à une plaidoirie pitoyable:
Elle a découvert mon sens des responsabilités (la réussite scolaire magnifique des enfants , les siens comme les miens), mon amour, mon empathie, mes câlins et j'en passe.

J'ai laissé dire et faire.
Et qu'on elle a fini, je lui ai indiqué la sortie avec une adresse d'hôtel (je m'étais engagé à payer la note).
Elle voulait rester le temps de rebondir, mais je n'étais pas disposé à lui offrir ce qu'elle a dédaigné quelque temps avant.
Il y avait aussi une trouille sans fin de céder.

Elle m'a demandé si je l'aimais toujours. J'ai répondu que oui et à la folie même, comme au premier jour.
Quand elle est venue à son retour, mon cœur battait à se rompre et j'avais envie de la prendre dans mes bras et lui chanter "quand tu reviendras, j'aurai tout pardonner et je te garderai entre mes bras", mais je ne pouvais plus.

Et quand elle est partie, j'ai eu pitié de la femme que j'ai aimée et que j'aime encore.

Comment allait-t-elle s'en sortir? La précarité aura-t-elle raison d'elle? quelles souffrances la vie peut-elle lui infliger?
Autant de questions obsédantes qui resteront hélas sans réponses.
Et qu'est-ce qui me bloque? les pensées intrusives et obsédantes d'elle dans les bras d'un autre!

Je suis un être primitif?
Oui, je le revendique.
Même si j'ajoutes que la trahison (physique ou sentimentale) a tout biaisé et détruit à jamais quelque chose que je croyais plus solide.

Bonne soirée à toutes et à tous.

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invité (invité)

le vendredi 31 janvier 2025 à 03h31

J'ajouterais une donnée de taille : les MST,par définition plus répandue que dans un modèle monogame, plus il y a de partenaires plus ça craint, très basiquement, et la santé défaillante ça n'aide pas à la sérénité ni au partage d'amour, ça fait crever en fait, très basiquement

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Profil

Tiao88

le vendredi 31 janvier 2025 à 10h50

invité
J'ajouterais une donnée de taille : les MST,par définition plus répandue que dans un modèle monogame, plus il y a de partenaires plus ça craint, très basiquement, et la santé défaillante ça n'aide pas à la sérénité ni au partage d'amour, ça fait crever en fait, très basiquement

-> C'est pour cela qu'on recommande de se faire dépister tous les 3 mois environ... Et ce même si la relation est censée être exclusive (40% des gens dit exclusifs auraient été voir ailleurs) un p'tit dépistage est recommandé de temps en temps. Et une MST ou IST ne l'est pas forcément QUE par voie sexuelle... Par exemple une nana peut très bien développer une mycose toute seule comme une grande, par exemple.

J'ajouterai qu'à part le VIH et le SIDA (même si les traitements ont l'air d'avoir assez bien évolué depuis 30 ou 40 ans), les autres maladies peuvent être traitées quand elles sont dépistées. On a la chance d'être dans un pays riche (même si pas mal de personnes sont quand même précaires) .

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sansidentite (invité)

le vendredi 31 janvier 2025 à 11h42

CITATION
TIAO88:
'J'ajouterai qu'à part le VIH et le SIDA (même si les traitements ont l'air d'avoir assez bien évolué depuis 30 ou 40 ans), les autres maladies peuvent être traitées quand elles sont dépistées'

Le VIH et le SIDA ? vraiment des pathologies tout à fait insignifiantes!

C'est vrai que ce n'est pas le lot des seules relations multiples.
Mais les relations exclusives sont 'normalement' moins exposantes.

La chasse au VIH aux Etats-Unis s'est statistiquement concentrée sur la communauté gay et c'est là que cette horreur a été découverte.

Un documentaire sur ARTE l'expose très bien, même si le titre m'est sorti de la tète .

Et là, on voit très clairement la traque du patient zéro et la suite interminable des rapports qu'il a eu et la propagation
foudroyante que cela a entrainé.

Bien sûr, loin de moi toute idée de juger la communauté gay ou toute autre communauté.

Si je la cite (sans la viser), c'est pour illustrer que les partenaires multiples multiplient le risque de contracter des MST.

Maintenant, on peut bien sûr se faire dépister chaque trois mois ou toute autre période. Quand ce maudit truc vous tient dans ses fourches, votre dépistage peut être le prototype même des choses inutiles.

Prévoyez vos obsèques et à tchao salut.

Quand à la possibilité de développer une saloperie seule, comme le précise TIAO88 avec candeur, c'est aussi le risque existentiel de l'homme.
Au même titre qu'une chute mortelle, une attaque de requins, un accident ou la mort tout court.
Et il faut l'accepter.

On ne peut pas arrêter de vivre, mais diminuer les facteurs de risques est un devoir de vigilance tant pour soi que pour ceux qu'on aime.

Dépistage? oui, mais ce ne doit pas être un chèque en blanc pour multiplier les situations à risque.

Dont les relations multiples font incontestablement partie.

Bonne soirée à toutes et à tous

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Profil

Tiao88

le vendredi 31 janvier 2025 à 11h47

Bonjour,

Attristée de lire ces témoignages (même si y en a un avec pas beaucoup d'exemples concrets).

Miamou

Après, je trouve intéressant de pouvoir reconnaître que c'est le cas.
Puisque de manière générale, même si la norme prône la monogamie comme étant LE schéma à suivre mais hurle que c'est un schéma qui est enfermant, c'est intéressant de pouvoir lire que le polyamour, l'est tout autant et n'est pas synonyme de liberté, d'ouverture, de respect et d'engagement amoureux à toute épreuve.

-> ça me fait penser à deux blagues, une sur la monogamie et l'autre sur le polyamour...
Celle sur la monogamie dit qu'en fait le secret des couples qui durent, c'est le crédit immobilier. Et c'est vrai qu'un couple (monogame ou non-exclusif mais "socle") est aussi un foyer économique et qu'au nom de cette stabilité économique des personnes vont se poser à deux fois la question d'en sortir ou d'avoir certaines discussions (dont elle se doutent qu'elles vont se prendre une fin de non recevoir ou presque).
cf :

Intermittent

Il faut noter que les configurations les plus stables chez les polyamoureux sont les relations primaires engagées (vie commune, enfants, bien en commun) dites "relations socles" autour desquelles tournent des relations secondaires sans engagement.

-> Au plus on a mis de "billes en commun" dans une relation et uniquement dans une seule au moins on a d'intérêt social et économique à en sortir (belle-famille et amis en communs comptent aussi).
Je ne doute pas qu'il y ait des personnes qui restent toute leur vie avec une seule personne et sans trop (voir jamais?) aller aimer amoureusement/voir ailleurs parce qu'elles n'en n'ont jamais ressenti le besoin. Mais je pense qu'on oublie un peu trop vite les autres aspect du couple (surtout pour les plus précaires d'entre nous).

-> celle sur le polyamour que payer un loyer à 3 ou plus ben c'est plus simple que à 2. Même si on oublie la solution de la colocation avec des personnes avec on n'a pas de relation "officielle" de "couple" ou "amoureuse".

Peut-être qu'on en demande "trop" à la relation "amoureuse"/"couple" alors qu'on est peut-être plus tolérant.e envers des amis. Personnellement, je pense avoir un certain nombre d'attentes envers mes amis au niveau relationnel, activités, etc...

J'ai déjà lu la phrase "ne faisons à nos amours ce qu'on ne ferait pas à nos amis" (compte insta de fidélité-mes-fesses). Je pense que l'on pourrait peut-être aussi ajouter "n'attendons pas de nos amours, ce qu'on attendrait pas de nos amis".

Car certes, en amour, il y a la passion du début mais après, routine ou non, s'installe la complicité, le fait (enfin à mon avis) qu'on puisse se dire bcp de chose et être vraiment soi-même et à mon sens beaucoup d'amitié.

Quant à la communication, qu'elle soit en relation platonique ou non, elle me semble essentielle mais au vu des témoignages que je lis, elle ne peut pas tout régler.

Est-on obligé.e au nom de relations profondes et authentiques être transparent.e à 300%? Même si je suis pour beaucoup de transparence, est-ce nécessaire d'atteindre partout et tout le temps sur tous les sujets le 100% voir 300%?

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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Tiao88

le vendredi 31 janvier 2025 à 12h05

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Siestacorta

le vendredi 31 janvier 2025 à 14h58

invité
J'ajouterais une donnée de taille : les MST,par définition plus répandue que dans un modèle monogame, plus il y a de partenaires plus ça craint, très basiquement, et la santé défaillante ça n'aide pas à la sérénité ni au partage d'amour, ça fait crever en fait, très basiquement

Hm... je serais curieux de voir des études qui compareraient la progession d'épidémies de MST selon la force de la norme sociale monogame d'une collectivité ou d'une autre.
Mon intuition, c'est que les virus circuleraient à peu près aussi bien, protégés par le mensonge : si tu mens sur ta non-exclusivité, pourquoi tu t'embêterais à bien gérer ta prophylaxie sexuelle...

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Profil

Intermittent

le vendredi 31 janvier 2025 à 18h08

Tiao88
celle sur le polyamour que payer un loyer à 3 ou plus ben c'est plus simple que à 2.

Honnêtement, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de triades chez les non-monogames.

Tiao88
Au plus on a mis de "billes en commun" dans une relation et uniquement dans une seule au moins on a d'intérêt social et économique à en sortir (belle-famille et amis en communs comptent aussi).

Disons que ça ralentit le processus et le sécurise. Ca évite de faire n'importe quoi, dans les unions "certifiées", surtout s'il y a des enfants.
La preuve que ça n'empêche pas de se séparer, c'est qu'il y des ruptures de pAcS et des divorces même s'ils sont plutôt en baisse.

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Intermittent

le vendredi 31 janvier 2025 à 18h12

Siestacorta
Hm... je serais curieux de voir des études qui compareraient la progession d'épidémies de MST selon la force de la norme sociale monogame d'une collectivité ou d'une autre.
Mon intuition, c'est que les virus circuleraient à peu près aussi bien, protégés par le mensonge : si tu mens sur ta non-exclusivité, pourquoi tu t'embêterais à bien gérer ta prophylaxie sexuelle...

Ton intuition semble être justifiée ...

Comparaison des antécédents et des pratiques en matière de santé sexuelle entre partenaires sexuels monogames et non monogames consensuels
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26395880/

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Tiao88

le samedi 01 février 2025 à 10h18

Intermittent

Disons que ça ralentit le processus et le sécurise. Ca évite de faire n'importe quoi, dans les unions "certifiées", surtout s'il y a des enfants.
La preuve que ça n'empêche pas de se séparer, c'est qu'il y des ruptures de pAcS et des divorces même s'ils sont plutôt en baisse.

Alors j'imagine que ça n'était pas ton intention de départ mais le mot "certifié", ça donne un peu l'impression qu'une relation est moins légitime car non marié (chose qui a plutôt tendance à me faire bondir). Quand tout va bien, peut y avoir un certain nombre d'avantages, par contre ça va pas et qu'il faut rompre, au contraire du PACS, ça peut se révéler être une vraie gageure...

C'est sûr que si l'une des deux personnes est en ENR, les "billes en communs" peuvent (ou non) la faire réfléchir à deux fois avant de rompre tout ça (surtout qu'un divorce coûte cher et peut appauvrir l'un des deux ou les deux personnes), surtout si c'est pour en revenir 3 après bien amer.
Par contre dans le cas d'une relation où l'une voir les deux ne sont pas/plus épanouis, je ne vois pas ce que ces fameuses billes en commun dont éventuellement le mariage a de sécurisant. Là au contraire, c'est plus une prison.
Je voulais mettre des liens externes vers des articles hier mais ça fonctionnait pas :-/ . Notamment un sur le fait que "bizarrement" quand c'est une femme qui gagne plus de 55% des revenus du ménage, ce dernier a moins de chances de tenir, surtout si non marié ou pacsé. Ce qui me laisse à penser que si finalement, tant de couples "tiennent", c'est parfois plus parce que c'est matériellement compliqué qu'autre chose ( et / ou qu'on a trop peur de perdre le réseau familial et social commun).
Quand aux enfants... Pour être une enfant de parents séparés et pour avoir vu le couple de ma mère et de celui que je considère comme mon 3e parent... Avoir deux parents ensembles mais avec une ambiance délétère à la maison où y a une dispute toutes les semaines par moments, c'est pas fou non plus, je trouve.
J'étais trop petite pour me souvenir de la séparation entre ma mère et mon père biologique donc je n'en ai pas souffert. Ce qui n'était pas agréable ça a plus été les querelles entre eux de mes 6 à 14 ans sur fond de retard de qui me prend pour tel week end etc...
Donc c'est essentiel de tenir compte de l'équilibre des enfants quand il y en a et que des questions sur la poursuite ou non d'une relation se posent mais faudrait voir à pas trop instrumentaliser ça non plus.

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Intermittent

le samedi 01 février 2025 à 11h28

Tiao88
ça donne un peu l'impression qu'une relation est moins légitime car non marié (chose qui a plutôt tendance à me faire bondir)

Il faut parfois enlever ses œillères ...

Le terme "certifié" que j'ai pris la peine de mettre entre guillemets dans mon texte initial, ne veut rien dire de plus que son sens initial.
La "certification" est un processus de reconnaissance par un organisme extérieur (l'état en l’occurrence) de la nature d'une relation et de ses obligations.
Ca ne parle pas d'amour, mais essentiellement des obligations liées à la nature de cette union qui peuvent porter sur la communauté de vie, la fidélité et surtout qui traite des obligations en cas de séparation.

exemple :
Droits et obligations des partenaires En vous pacsant, vous prenez les engagements suivants : Vie commune (résidence commune et vie de couple) Aide financière réciproque (logement, nourriture, santé, etc.) Assistance réciproque (par exemple, soutien en cas de maladie ou de chômage).

Le PACS ne parle pas de fidélité par exemple.

Je sais que le mariage peut être très décrié, mais il est beaucoup plus protecteur financièrement pour les femmes que le PACS et à fortiori que l'union "libre".
Par exemple, la réversion de pension en cas de décès ne fonctionne qu'entre couples mariés.

Et financièrement, ce sont les femmes qui perdent le plus en cas de séparation et de très loin.

Ce n'est pas pour rien que les homosexuel(le)s se sont battus pour pouvoir se marier.

Un PACS se dissous par lettre recommandée même en l'absence de consentement de l'autre partie.

Un exemple parlant est que quelqu'un sur ce site à décider de divorcer de son premier compagnon pour pouvoir se pacser avec le second pour des raisons financières ....

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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Caoline

le dimanche 02 février 2025 à 18h29

Intermittent

Un exemple parlant est que quelqu'un sur ce site à décider de divorcer de son premier compagnon pour pouvoir se pacser avec le second pour des raisons financières ....

Je ne comprends pas en quoi, de quoi, c'est parlant ? Et comme j'imagine que c'est de moi que tu parles, j'aimerais bien comprendre. Pour moi c'est très clair, c'est juste une question financière.

Depuis le début de cette discussion, je me demande ce qu'est l'engagement, de quel engagement il est question, du coup j'ai un peu de mal à me prononcer sur le sujet.

J'ai l'impression que pour moi l'engagement n'a rien à voir avec les officialisations de couple. D'ailleurs je ne sais pas si je m'engage vraiment car je ne fais jamais de promesses d'éternité bien que j'ai toujours des espoirs d’éternité donc de prendre soin de l'autre et de la relation éternellement mais uniquement si on continue à le souhaiter tous les 2. J'allais dire qu'être dans une relation de type couple m'engage moi moralement à certaines choses, mais en fait je crois que je ferais de même pour toutes les personnes que j'aime dans la mesure de mes possibilités. Donc finalement ce qui change c'est que partager nos vies au quotidien ou régulièrement en envisageant que ça redevienne quotidien un jour, ça augmente juste grandement la faisabilité d'être là pour l'autre par rapport à une relation où une grande distance nous sépare et où les rencontres sont de ce fait très ponctuelles. Ce qui est certain c'est que l'engagement officiel n'a aucun poids sur ce que je ferais ou non. Je ne me suis pas mariée non plus pour bénéficier de cette protection, je l'ai fait pour une histoire de nom, et le pacs me va bien par le fait justement que c'est une protection en cas de décès, mais qu'il ne constitue pas une mise en commun des biens avant et peut se révoquer simplement à tout moment.
Bref aucune promesse à long terme, juste des espoirs, des envies, et pourtant je doute qu'on puisse m'accuser de relations légères alors que nous avons fêté il y a 2 semaines nos 34 ans d'amour avec mon premier compagnon, qu'avec le deuxième ça fait plus de 5 ans et que nous avons tous les 3 ensembles et séparéments des projets d'avenir à long terme et partageons divers formes de soutien au quotidien.

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