Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue
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Intermittent
le jeudi 03 avril 2025 à 09h22
terriblesteed
Elle me trouve merveilleux, un "mari exceptionnel", je suis aimant, attentionné, je prends soin d'elle, je la gâte, je lui apporte le confort matériel, je la fais jouir et je lui ai fait explorer son plaisir sexuel, je suis un bon père, et je m'occupe de toutes les tâches ménagères.
Tu as le profil assez habituel de ceux qui débarquent ici.
Je n'ai personnellement jamais vu de "gros c.ns machos" venir se plaindre sur ce site de ce genre de situation.
Vous avez tous d'une façon ou d'une autre des profils de dépendants affectifs qui font passer les besoins/envies de leur conjointe avant les leurs.
Le contrat était le libertinage.
Le libertinage interdit les rencontres seul à seul avec un partenaire régulier justement pour éviter ce genre de dérive .
Les relations sexuelles régulières avec le même partenaire génèrent la plupart du temps de l'attachement (phénomène hormonal) .
Certains des postants qui écrivent sur ce site en sont arrivés à cette situation au bout de quelques années, leur relation principale s'étant transformée au fil du temps en une relation vue d'un point de vue purement utilitaire de la part de leur femme, en raison d'enfants ou de biens en commun.
Ton état actuel d'inquiétude nécessite de voir un psy pour te faire aider. Mais je te conseillerais d'hors et déjà d'évoquer avec ta femme la possibilité d'une séparation à terme.
Ta femme ne te quittera probablement pas vu la situation, mais je te conseille de reprendre la main sur ta vie soit en ayant d'autres relations amoureuses (difficile quand on est en couple) ou peut être en te séparent même provisoirement de ta femme.
Il faut la mettre en situation de ce qui arriverait dans une séparation définitive.
Ca va la faire redescendre sur terre et décidera peut être à consulter un psy de son côté.
Là tu es spectateur avec une épée de Damoclès au dessus de ta tête. Il faut changer cette dynamique.
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Bergamotte8
le mardi 28 octobre 2025 à 23h20
Bonsoir,
J'écris ce post un an jour pour jour après avoir initié la discussion relatant l'ouverture de mon couple. Disons que j'ai l'obsession des dates et le goût des symboles, mais le silence a été long et je me dois de refermer cette boucle, en espérant que mon témoignage soit utile.
Allons droit à la conclusion : ma relation de douze ans n'a pas résisté à cette ouverture de couple. Malgré les deux enfants, malgré le mariage, malgré l'appartement, malgré toutes les bonnes intentions du monde, malgré la solidité de notre engagement que j'idéalisais et pensais indestructible. Ma femme avait des sentiments pour son amant, elle les avait avant même que leur histoire ne débute, et c'était précisément mon tabou (fort risible) et ma limite, connue d'elle. Cet amour dissimulé ("je me suis conditionnée, ne t'inquiète pas") a grandi dans le secret, dans la honte, dans l'ombre du cœur de la femme que j'aimais, pour finalement être révélé après six mois de mensonges. Les relations intimes ne sont jamais de simples distractions, sans risques ni conséquences, cela a été une leçon importante à apprendre pour moi.
L'ellipse est de mise pour vous épargner les détails scabreux de la longue descente aux enfers que j'ai connue pendant neuf mois. A mesure que la relation entre ma femme et son amant s'approfondissait, que j'essayais désespérément de la retenir, elle s'est progressivement éloignée de moi, m'a "satellisée" aux confins de sa vie sentimentale. J'étais le mari solide, le père aimant, le roc pour l'organisation et le confort. Mais l'amoureux et l'amant, ce n'était plus moi. Plus du tout. J'avais droit à un baiser au coin des lèvres, à des étreintes brèves et forcées, à un masque de lassitude et de condescendance quand je lui avouais que j'avais mal. Pas d'excuses de sa part, nulle trace d'empathie. Elle vivait un amour passionnel qui la dévorait et la privait de toute énergie pour me consacrer son attention. Je n'avais rien à dire, selon elle : c'est moi qui l'avais poussée dans les bras de cet homme. J'étais le pervers, le détraqué, qui l'avait sacrifiée sur l'autel de mon fantasme candauliste déviant.
Après neuf mois de souffrance, 10 kilos de perdus et une thérapie initiée, est venu le temps des décisions. Je me suis isolé pendant un de ces longs week-ends de mai, je me suis au vert dans la campagne francilienne pendant quatre jours de quiétude, loin de mes problèmes, et pourtant si près de les résoudre. En revenant, j'ai présenté à ma femme les deux seules options possibles que j'envisageais : soit nous mettions tous les deux toute notre énergie à sauver notre couple, soit elle n'y croyait plus et nous arrêtions la casse. Réponse de l'intéressée : "je ne me vois pas aller au restaurant avec toi pour un dîner romantique, la thérapie de couple me fiche le cafard et si travailler sur notre couple signifie rompre avec X, il n'en est pas question, je ne m'arrêterai pas". J'ai tiré un trait à cet instant précis.
J'ai initié les démarches pour la séparation, officiellement engagé une avocate (déjà rencontrée deux mois auparavant pour préparer le terrain). Ma femme ne voulait initialement pas se résoudre à cette séparation, l'argument étant que cela détruirait les enfants. Elle préférait vivre dans le mensonge et les apparences, incarner le couple rangé alors qu'elle aimait ailleurs et que nous n'avions plus rien d'un couple. Je ne pouvais pas me résoudre à cette imposture - ce n'est pas une question de morale, je ne le pouvais pas émotionnellement.
Cette décision brutale et définitive l'a conduit à me détester viscéralement. Je suis pour elle le seul coupable de l'implosion de notre couple et de notre famille et elle n'admet (à ce jour) pas une microfibre de responsabilité. Toute son expression verbale et physique vis-à-vis de moi n'est que haine et sarcasmes, associés à des comportements intéressants s'ils n'étaient navrants : le besoin d'exposer, de façon passive-agressive, sa relation devenue officielle avec son amant. Lettres et photos laissées négligemment sur la table du salon, fil Instagram fourni en règlements de compte, déclarations et réécriture de l'histoire.
J'ai souffert pendant neuf mois et ai arrêté de souffrir en un jour. A partir du moment où j'ai décidé de sauver ma dignité, j'ai arrêté de l'aimer. Nous sommes aux dernières étapes de notre séparation, nous avons chacun trouvé un appartement et allons y emménager la semaine prochaine. Les enfants resteront dans "l'appartement familial" dans lequel nous alternerons pour exercer notre garde partagée. Nous allons divorcer dans les semaines qui viennent, par consentement mutuel. Les enfants (le plus grand n'est pas le mien, mais je continuerai à m'occuper de lui car il est comme mon fils) le savent, ils ne paraissent pas affectés pour l'instant. Nous avons à coeur de les protéger, et nous préservons leur monde et leurs repères en ne leur faisant pas changer d'habitudes ni de cadre de vie. C'est sans doute notre dernier intérêt commun.
Mon fantasme aura été la source de beaucoup de souffrances. Je ne parle pas de moi et ne veux pas m'apitoyer sur ma situation, j'assume la pleine mesure de ma responsabilité. Mais je refuse d'en endosser la totalité de la charge. J'ai allumé la mèche, ma femme a alimenté le brasier et a regardé la maison brûler sans ciller. Mon fantasme, rétrospectivement, aura conduit à m'éloigner d'une femme qui aura fait preuve de cruauté et d'indifférence à mon égard, et qui ne méritait donc pas toute l'énergie que j'ai déployée pour la retenir.
Dans les films ou les romans, la rédemption succède à la chute, la revanche au désespoir. Je n'en suis pas très loin, et je veux aller jusqu'au bout de mon récit pour redonner espoir à ceux qui traversent des périodes troubles. J'avais perdu toute confiance en moi, en ma capacité de plaire. Celle que j'aimais en aimait un autre, et l'aimait devant moi, en me délaissant totalement, avec ma complicité. Comment se relever de cela ? Peu de temps après le "switch" mental que j'ai relaté, je me suis inscrit sur un site de rencontres (très classique), pour me prouver que je n'étais pas à mettre à la poubelle. J'ai choisi la transparence, et j'ai précisé dans mon profil que j'étais en cours de séparation, avec deux enfants. Pas très glamour, en particulier dans la jungle des applis de rencontre. Deux semaines plus tard, après quelques déconvenues, une femme m'écrivait en me disant qu'elle aimait mon profil et la sincérité avec laquelle je présentais ma situation. Après deux semaines supplémentaires de discussions quotidiennes et denses, je la rencontrais. Les quelques instants qui ont succédé à la bise de convenance m'ont plongé dans un stress profond pour la raison suivante : il s'agissait d'une des plus belles femmes qu'il m'ait été donné de rencontrer, et je n'étais pas certain d'être à la hauteur de l'enjeu. Cela fait pourtant quatre mois que nous sommes ensemble. Notre relation est fragile, elle est incertaine. Mais cette femme me fait un bien fou en me montrant que je ne suis pas une option par défaut pour elle, qu'elle me désire, moi, pour ce que je suis. Et je n'ai pas besoin d'exposer cette relation à celle qui est pour encore quelques semaines ma femme. Je la préserve au contraire, de son énergie négative.
Mon post initial a suscité quelques réponses, et deux témoignages en particulier me sont extrêmement chers. @Florflore, @AD32, vous êtes bien plus que des compagnons d'infortune, rencontrés sous anonymat dans les recoins obscurs d'un forum qui recueille davantage la misère des infidélités qu'il ne célèbre la force de l'amour libre. Vous êtes devenus des amis, et je suis infiniment honoré de vous avoir rencontrés. Votre présence et votre soutien m'ont permis de sortir du tunnel. Nous nous somme mutuellement épaulés, et j'espère que nous continuerons à le faire.
Je n'ai pas de leçon à donner. J'ai simplement le recul d'un an d'expérience et c'est très peu. Je continue à penser que l'amour libre est possible, voire souhaitable, mais qu'il demande une maturité sentimentale et émotionnelle d'un niveau difficilement atteignable. Il requiert de l'empathie, une recherche permanente de l'équilibre, une communication constante, pour comprendre les besoins et les peurs de l'autre. Peu de gens sont capables de cette exigence.
Merci à ceux qui m'ont lu jusqu'ici (ils sont bien courageux). J'espère ne plus jamais avoir à écrire sur ce forum mais je souhaite le meilleur à tous ceux qui le visitent.
Message modifié par son auteur il y a 8 jours.
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Siestacorta
le vendredi 31 octobre 2025 à 17h54
Merci pour la confidence, le retour sur toi, la fin de l'histoire de ton couple et pour ce début de nouveau chapitre que je te souhaite aussi heureux qu'il t'apparait.