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Éteindre une attirance dans une amitié

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Profil

Siestacorta

le mercredi 29 janvier 2025 à 17h34

Bonjour Anita, et merci de nous avoir donné des nouvelles.
J'espère que l'orage est métaphorique, parce que ça ferait beaucoup...

Anita


J'ai compris en regardant mon couple que la relation libre avait créé un énorme fossé entre moi et mon compagnon. La culpabilité m'empêchait de communiquer (voir même ressentir) mes émotions. J'ai fais de mon mieux pour communiquer ce que je vivais, un sentiment d'injustice concernant ces relations éphémères qui ne m'étaient finalement permises qu'en théorie car les règles demandées par mon compagnon ne me permettait aucune liberté, voir même me mettaient en insécurité (pressée par les "opportunités" à prendre car se faisant rares, j'expérimentais beaucoup d'anxiété à l'idée de sortir sans mon conjoint car peur de rencontrer ou ne pas rencontrer quelqu'un). Mon conjoint a écouté, compris, accepté... Jusqu'au jour où j'ai rencontré une nouvelle personne "entièrement dans ces règles". Je m'en étais bien assurée avant d'engager quoi que ce soit dépassant la relation amicale... Une nouvelle règle est tombée, spécifiquement décrétée pour empêcher cette nouvelle relation. la limite de trop.

Je quitte aujourd'hui 10 ans de relation, une maison construite à deux avec amour (avec de beaux problèmes d'argent en solde) et une personne que j'ai profondément aimé, et que j'aime encore au fond de moi mais la relation me crée aujourd'hui trop d'insécurité. Je ne me sens pas soutenu par les gens autour de moi car je suis celle qui part "parce qu'elle a besoin de liberté". Ou peut-être que c'est moi qui m'en veut...

J'ai envie de te répondre quelque chose auquel je crois : en matière de vie des relations, le polyamour est un accélérateur. Vers leur enrichissement quand ça marche comme on l'espère, vers leur fin quand ça marche pas... parce que ce qui boitait déjà fait tomber, que le PA a révélé la fragilité.
Pour continuer ma propre métaphore, c'est pour ça qu'on avance parfois lentement, le temps de s'assurer que tout tient. Tu as tenté, et même comme ça, ça allait pas.

Au-delà du fait que lui n'était pas dans une démarche non-monogame très éthique, c'est peut-être une variante de ça que tu as vécue avec ta relation historiqu, cette accélération/révélation d'un soucis inhérent à votre relation (ou à vos attentes de la relation).
Revenons sur la multiplications des conditions "impossibilisantes" données par ton ex-compagnon, et l'image assez dévalorisante (dans ton miroir, ou dans ton oreille quand tu en parles à d'autres ?) de "celle qui part parce qu'elle a besoin de liberté".
Mon sentiment, c'est que tu as cherché à vivre "plus" pour affirmer non seulement une liberté mais un besoin d'être prise en compte. Que ce qui t'insécurises dans le comportement de ton compagnon, c'est pas qu'il te refuse "cette" non-exclusivité aussi, mais qu'il ne travaille pas avec toi pour que vous viviez votre relation ouverte. Ce travail d'ouverture commun aurait été adapté à vos besoins respectifs. En l'état, seul les siens comptaient.
C'est pas tellement que c'est injuste parce que c'est pas des droits symétriques : on a pas forcément besoin de tout pareil que l'autre, on a plus 8 ans, chacun a ses recherches, son parcours. C'est injuste parce que ce n'est pas aimant de pas faire avec toi, alors que tu as fait avec lui.
Je veux dire que ce côté si conditionnel de la relation, même forte, oui, ça peut te faire mal. Pas seulement comme la privation de la liberté vers d'autres amants, mais comme déni de la solidité de votre alliance.

Bon, c'est que mon hypothèse, si tu repasses tu me diras si je me plantais.

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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(compte clôturé)

le mercredi 05 février 2025 à 04h26

Bonjour Anita
J'ai suivi ce post depuis le début et je suis heureuse de savoir que tu vas pouvoir aussi désormais expérimenter ce que tu appelles le célibat 😊...Les moments passés seuls sont des moments de liberté intense qui permettent avant tout de se recentrer sur nos envies projets et ...peurs...
Je te souhaite de trouver la force de les affronter et de te rapprocher des gens qui sauront t'accompagner.
Belle route à toi 😊

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Anita (invité)

le mardi 11 février 2025 à 06h31

Merci à tout le monde pour vos retours et vos conseils qui me sont précieux.

Artichaut et Sansidentité (je suis désolée, je ne sais pas identifier...)

Je suis interpellée par le fait que vous soyez plusieurs personnes à considérer mon ami comme manipulateur.
Vos propos à ce sujet m'ont beaucoup aidée car m'ont poussé à m'éloigner même si je n'y adhérait pas complètement, mais au fond je ne souhaitais faire souffrir personne (et notamment sa compagne que j'ai rencontré en soirée... C'était effectivement extrêmement difficile de voir cette femme dans l'ignorance totale de tout cela), et ces cachotteries étaient très éloignées de ce que je voulais.

Ce qui m'interpelle dans tout ça c'est que je me connais méfiante tout en étant très empathique. Je met cela en lien avec mon histoire comme j'ai malheureusement dû évoluer dans beaucoup de violence à une période. J'ai été assez résiliente de cette phase et je crois en avoir développé des forces, ça m'aide par exemple dans mon travail quand je suis amenée à travailler avec des personnes violentes (j'arrive à les accompagner comme les autres et ressentir de l'empathie sans me faire bouffer).

De ce fait j'ai le sentiment de pouvoir repérer des comportements manipulatoires, mais je me questionne donc ici dans le fait de ne pas les voir... Alors que vu l'état dans lequel j'étais, manifestement, il y en avait.
Je sais que dans les relations intimes certaines de mes barrières ont tendance à sauter justement et me rendre vulnérable... (Je peux avoir tendance à l'abnégation quand je m'attache). Du coup je serai curieuse de vos retours ?
Sachant que j'ai beaucoup parlé de ces propres mouvements car ils m'interpellaient mais peu des miens. En effet j'ai toujours répondu à ses messages, j'ai pu moi même demander des câlins comme je peux le faire avec d'autres amis (sans arrière pensée, le désir n'a jamais été vraiment au premier plan pour moi dans cette relation)... J'ai demandé des distances mais je n'ai jamais réussie à être ferme.

Siestacorta :
L'orage est métaphorique, c'est vraiment comme ça que je le ressens aujourd'hui : maintenant que je revois un peu plus clair je vois que j'ai tout cramé...

Merci pour ta vision sur l'accélération. Je ne l'avais jamais vu comme ça mais ça me semble assez juste par rapport à ce que je vis. Mon besoin d'ouverture de relation venait avec des reflexions assez profondes sur l'engagement avec mon partenaire (projet achat et bébé), car je ne me voyais pas m'engager sur du plus long terme avec toutes ces questions dans ma tête. Même en allant à son rythme à lui, il est vrai qu'il n'y avait pas de consentement "libre, éclairé et enthousiaste" comme noté quelque part sur ce forum. Libre et éclairé ça l'était au début (même si son anxiété d'attachement me faisait douter de sa réelle liberté à partir), mais l'enthousiasme n'a été là que dans les mots, jamais dans les actes. Que ce soit consulter les podcasts, vidéos et livres que j'avais acheté sur le sujet, vu un psychothérapeute pour les angoisses que la non exclusivité lui provoquait, accepter d'en échanger avec d'autres personnes concernées ou simplement me parler... Je comprends comment cette solitude c'est installée.

Merci Sel-in, je dois effectivement approcher maintenant certaines peur. Mon psychologue m'a beaucoup soutenu dans ma démarche de relation libre notamment pour ces raisons là.

Merci à vous, j'espère avoir un peu plus de courage pour me faire un profil dans les mois qui viennent.

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Profil

Tiao88

le mardi 11 février 2025 à 10h58

Bonjour @anita,

Pour ce qui s'agit du consentement, faut quand même rappeler que cela concerne notre corps / cœur psyché, pas ce que l'autre fait du sien... Personne n'a à "consentir" sur ce que tu fais de et dans ta vie de ton corps et de ton coeur... Et inversement. N'en déplaise à beaucoup de personnes (poly ou mono ou en dehors de ces identifications là).

Par contre, tu n'es pas obligée d'accepter de vivre telle ou telle situation et l'autre en face non plus.
Et j'estime que c'est aussi à nous comme à l'autre de poser / nommer les limites. Chose parfois difficile, même pour moi. Mais sans positionnement clair en face, je trouve que c'est parfois compliqué de fixer un cap.

C'est un sujet épineux, surtout quand il a des problèmes d'attachement ou dépendance (sociale, affective, financière etc) qui rendent à mon sens les choses plus complexes que "j'ai des besoins qui ne correspondent pas aux tiens donc je me casse vu que tu n'as pas l'air d'avoir un consentement éclairé à quelque chose d'autre" (surtout quand il y a une relation et une personne à laquelle on tient derrière).

Au nom de l'amour/tendresse/affection pour quelqu'un, j'ai parfois accepté, laissé dire et faire des choses que je n'aurais pas dû, personnellement. Donc je te comprends là dessus (même si je n'ai pas le même parcours que toi concernant la violence).

A plus tard!

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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Profil

artichaut

le mardi 11 février 2025 à 11h03

Anita
Je suis interpellée par le fait que vous soyez plusieurs personnes à considérer mon ami comme manipulateur.
[…] je serai curieuse de vos retours ?

On ne peut se baser que sur ce que tu nous en dis (donc ce que tu vois assez pour les nommer, sans forcément savoir les interpréter quand tu les vis).

Je vais donc reprendre tes mots.
Commençons par le début (de ton histoire, de ton récit ici).

Pouvoir "montrer beaucoup d'affection (câlins, bisous"), sans que ça n'implique rien d'autre ? Perso, j'aimerais que ce soit le monde normal.
Il dit que c'est "sa façon habituelle de relationner et qu'il n'y avait pas d'inquiétude à avoir."
ok super, ça donne envie de lui faire confiance.

Qu'il écrive énormément, pour moi c'est déjà plus louche (ça ressemble à un crush amoureux), mais soite encore, on peut avoir des crushs amicaux.

Juste les deux ensemble (tactile + communication intense) ça fait déjà beaucoup. Logique que ton conjoint se pose des questions.

Il faut beaucoup de confiance, je trouve, pour déjà là ne pas se dire au minimum qu'il se ment à lui-même (ou te ment déjà sciemment à toi).
Bref déjà là moi j'aurais de gros warning, mais — comme toi — envie de faire confiance.
Enfin peut-être je me renseignerait un peu sur le gars, comment il est avec ses autres relations, comment il s'est précédemment séparé, etc. Histoire de savoir à quelle sauce je risque d'être mangé·e.

Et vu ce que ça t'apportes ("ça m'apportait quelque chose. Ayant vécu des abus par le passé j'ai tendance à fuir les relations physiques, et le fait de pouvoir vivre ça avec lui, avec un niveau de communication élevé m'intéressait "), tu a envie d'y croire (logique). Mais déjà ça te rend vulnérable.
Et ça peut être chouette de se rendre vulnérable en amour ou en amitié. Mais là c'est peut-être rapide. En tout cas, c'est un gros pari de confiance.
Donc y aller, ok, mais avec beaucoup de prudence.

Ton conjoint se sent "anxieux et jaloux". C'est à la fois compréhensible (ce nouvel arrivant ne respecte pas les codes tacites de la monogamie) et relou, pour toi qui veut vivre de nouvelles choses.
Tu dis à la fois "Au fond j'étais d'accord avec mon conjoint que ça n'était pas habituel" et "je ne voyais pas de soucis à vivre cette relation".
Pour moi ton désir de vivre la relation te fait être déjà dans une forme de déni
- de ce que ça peut faire vivre à ton conjoint comme insécurité
- des gros warnings qui sont déjà

Mais soite, jusque là, tout est encore possible. Et on a envie d'y croire (toi surtout).

Anita
Lorsque je m'observais en pensant à cet homme, je reconnaissais beaucoup de passion mais pas d'attirance sexuelle. Je me suis dit que c'était une forme d'amour platonique.

Est-ce que c'était nommé comme tel ? Si oui :
- ça ne fait pas partie du contrat monogame implicite de vivre de l'amour hors du couple, donc insécurité++ pour ton conjoint
- est-ce que ton 'nouvel amoureux' le nomme comme tel ?
Bref est-ce que tout ça est assumé (et vécu avec enthousiasme) par toutes les personnes impliquées (vous trois) ?
Sinon, c'est le toboggan* qui commence.

*je tente un nouveau terme !
Le toboggan : la pente glissante, "l'escalator glissant" (ou escalator à l'envers), qui à partir de manipulation (consiente ou inconsciente) d'un tiers, et d'un déni (inconscient donc) de soi-même, s'enclenche une route droite vers le mur (une séparation), tout en s'imaginant aller vers un genre de paradis.
Le moteur du toboggan étant je veux vivre ça. Ce vouloir, ce désir est tellement fort, qu'il emporte tout.
Je ne critique pas ici le désir, mais je critique le déni, et la manipulation qui le provoque.

À ce stade là, ton rôle aurait pu être d'assumer qu'une relation amoureuse commençait, que ce n'est pas du tout cohérent avec ton 'contrat monogame' et que c'était hyper insécurisant pour ton conjoint.
Assumer signifiant : le nommer clairement, et soit ralentiiiiiiiiir très fort (pour laisser à ton conjoint le temps d'intégrer ça / aller au rythme de la personne la plus lente), soit… le quitter. Pas d'autre alternative (sinon c'est le mur).
Et si en face l'autre (le tiers, le 'nouvel amoureux') était hyper sincère (et ne cherchait nullement à te pécho), alors la responsabilité à ce stade-là n'aurait été que tienne.
Mais on verra plus tard que ça n'était pas le cas. Et qu'au lieu de t'aider (à dégonfler, à ralentir) au contraire il t'entraîne et te tire (à mon avis tout à fait sciemment) vers le mur.

AnitaLors de ce weekend, j'ai découvert une facette de lui que je ne connaissais pas. Il m'a par exemple confié avoir trompé plusieurs fois sa compagne ces derniers mois, sans être trop capable d'expliquer pourquoi.

Là pour moi tu a manqué de jugeotte. BIG BIG WARNING.
Le mec trompe sa femme, il ment. Toute confiance qu'on pouvait avoir à son égard, disparaît. S'il ment à l'une, il ment à l'autre, voire il se ment à lui-même.
Ça ne veut pas dire ne rien vivre avec lui, mais ça veut dire ne pas lui faire confiance, et donc ça remet en cause tout ce qui précède.
Au minimum du minimum, il se ment à lui-même et va t'entraîner droit vers le mur.

AnitaIl m'a également parlé d'une hypersexualité qu'il ne comprenait pas.

La palme !
Le mec se sait hypersexuel, mais par contre quand il te fait câlin et bisous et communication intense, c'est "normal" et "il n'y avait pas d'inquiétude à avoir." !!
Il est débile ou… menteur. T'as le choix.

Et puis la soit-disant "hypersexualité" des mecs qu'ils ne comprennent pas. Pitié.
Fais des efforts, va te soigner. Lis des bouquins. Branles-toi.
Merde. Cesses d'harceller toutes les femmes que tu rencontre.

AnitaDans ce weekend, j'ai commencé à ressentir une attirance mais aussi une perte de confiance envers lui

Tu m'étonnes !
L'attirance il la provoque. Et la confiance en a pris un bon coup.

Anitanous avons eu un moment de complicité où nous nous sommes finalement embrassé.

Et voilà.
Le toboggan et l'escalator tactile sont enclenchés.
Plus rien ne les arrêtera.

AnitaOn s'en est tous les deux beaucoup voulus et avons décidé de considérer que ça n'avait pas existé.

Oui autant faire l'autruche.
Ça n'a pas existé ??
Tout est là, tout est dit, mais vous refusez de le voir.

AnitaJ'ai demandé à cet ami de mettre de la distance pour réfléchir. Il l'a vécu comme un rejet de ma part

Une vrai catastrophe ce gars.
Il vient chambouler une relation existante, il se sait "hypersexuel" et n'en touche mot qu'au moment où c'est déjà trop tard, où tu t'est déjà rendue vulnérable, et amène le thème de la sexualité seulement quand l'occasion est trop belle pour la laisser passer (un we sans ton conjoint).
Et quand après tout ça, et après avoir dépassé le cadre posé, et que tu proposes de ralentir, il se sent… rejeté.
Pauvre petit, c'est vraiment dur la vie.
Tu y crois à sa sincérité ? Moi pas du tout.
Ou bien il est vraiment très égoïste et irresponsable.

Et le gars est capable ensuite de te sortir après tout ça "qu'il se fait confiance sur le fait que ça n'arrivera plus".
On croit rêver.

Bon voilà, je pourrais continuer ainsi longtemps, mais
- au mieux ce type est une calamité
- au pire c'est un sadique qui se délecte du trouble dans lequel il met les femmes, qui ne sont pour lui que des moyens de satisfaire ses "besoins"

Et dans tout les cas, qu'il le fasse sciemment ou pas, ce type manipule les autres : sa femme qu'il trompe ouvertement, les autres femmes à qui il ne parle pas de son "hypersexualité" dès le début de la rencontre et à qui au contraire il fait croire qu'il ne cherche pas ça.

Tu as certes ta part de responsabilité dans tout ça (de t'être fait avoir, d'avoir voulu croire à ses beaux discours). Mais c'est lui et lui seul —par ses mensonges multiples et répétés— l'initiateur, l'instigateur de tout ça.

Du reste au début tu ne sentais pas d'attirance sexuelle. C'est lui qui est venu provoquer tout ça, en se servant de tes faiblesses.

Après comme dit @Siestacorta il a en quelque sorte agit comme catalyseur. Et ça t'as permis de voir ce qui ne te convenait pas dans ton couple.

Tu vas peut-être avoir besoin d'un peu de temps pour
- te pardonner à toi-même cette "naïveté" avec ce gars (même si pour moi il t'as clairement manipulée, donc ce n'est pas vraiment de la naïveté, mais plutôt un tempérament qui est tien, de faire confiance à l'humain)
- assumer désormais pleinement tes désirs, et leurs conséquences (quitter les relations toxiques ou insatisfaisantes, arrêter les relations qui ne sont pas vécues avec un consentement enthousiaste)

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Anita (invité)

le mardi 11 février 2025 à 16h40

Merci Tiao88, effectivement poser/nommer les limites est un travail difficile... Ça implique déjà de les connaître, et de savoir si elles nous appartiennent réellement. Je pense avoir encore du travail à faire de ce côté.

Merci Artichaut d'avoir pris le temps de partager ton analyse de la situation. Elle m'est précieuse.

artichaut
Juste les deux ensemble (tactile + communication intense) ça fait déjà beaucoup. Logique que ton conjoint se pose des questions.

Je pense que dans un sens ça m'interpellait déjà aussi, je me rappelle l'avoir confronté sur le sujet et avoir demandé à des amis communs m'ayant répondu qu'il était comme ça... Puis je pense que la faible estime que je peux avoir de moi même m'a aidé à me dire que je délirais.

artichaut
Pour moi ton désir de vivre la relation te fait être déjà dans une forme de déni
- de ce que ça peut faire vivre à ton conjoint comme insécurité
- des gros warnings qui sont déjà là

Oui je crois qu'il y à une forme de déni mais peut-être pas si inconscient de ma part... Je pensais "avoir la main" sur la situation dans le sens où le sujet était parlé avec mon conjoint et que je pensais savoir où j'allais (contrairement à mon ami). Je pense que ça témoigne aussi que mon niveau d'empathie envers mon conjoint était probablement déjà bien amenuisé... Car lorsque nous étions monogames et sans conflits, je m'éloignais au moindre doute.
Et effectivement, rien n'était pleinement assumé. Là pour le coup, il y avait du déni. Des deux côtés, moi sur le fait que ça n'était pas une simple limerence comme je peux avoir parfois et que je fuis comme la peste. Et mon ami sur absolument tout manifestement...

J'aime beaucoup cette métaphore du toboggan. J'ai mis le pieds dedans au moment de ce weekend sans mon conjoint car ça a été la "grande révélation", en 48h j'ai du me réajuster à la fois sur la confiance que je perdais et la peur qui naissait. Je pense que si je l'avais su avant je n'aurai jamais pris le risque de ce weekend... Par contre je me console au moins sur le fait d'avoir pu arrêter l'escalator tactile.

Si je crois à sa sincérité... Je n'en sais rien. Je pense que 90% du temps je n'y crois pas. Et 9% je pense qu'il est sincère sur le peu qu'il est capable de comprendre sur soi et les autres (il y à 1% où je me dis parfois que je suis juste tombé sur le meilleur manipulateur de ma vie, du type de ceux qu'on voit à la télévision qui ont des triples vie). Mais en tous cas, je suis d'accord sur le fait que c'est une calamité... Et pour le coup je n'ai absolument aucune confiance en lui. De l'affection oui encore malheureusement, mais plus aucune confiance depuis ce baiser.

Merci encore pour les échanges qui m'aident à avancer... Je vais prendre le temps en effet, je dois un peu tout reconstruire aujourd'hui et ça sera bien de le faire entourée de mes ami-es.

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Profil

Intermittent

le mardi 11 février 2025 à 19h44

Anita
Je suis dans une relation anciennement monogame avec mon conjoint qu'on a ouvert il y à 2 ans (presque 10 ans de relation au total). On est un stéréotype de l'escalator relationnel classique (on vient de se pacser, d'acheter un appartement et on a un projet bébé). Pour être honnête maintenant que la relation est ouverte, ça me convient bien. Je me projette dans cette relation.

Il ya quand même quelque chose que j'ai du mal à comprendre ...

Ouvrir une relation quand on vient de tout faire dans le schéma pour consolider cette relation (PACS, achat en commun) et surtout quand on a le projet de faire un enfant me parait plutôt contradictoire et risqué. Tu ne nous dis d'ailleurs pas grand chose du processus d'ouverture et qui l'a initié, mais d'après ce que je lis c'est de ton initiative.

C'est au contraire un moment ou certains polyamoureux mettent la pédale douce ne serait-ce que pour concevoir l'enfant et après sa naissance gérer le bouleversement familial que ça entraine ....

Anita
J'ai compris en regardant mon couple que la relation libre avait créé un énorme fossé entre moi et mon compagnon.

Anita
Je quitte aujourd'hui 10 ans de relation, une maison construite à deux avec amour (avec de beaux problèmes d'argent en solde) et une personne que j'ai profondément aimé, et que j'aime encore au fond de moi mais la relation me crée aujourd'hui trop d'insécurité. Je ne me sens pas soutenu par les gens autour de moi car je suis celle qui part "parce qu'elle a besoin de liberté". Ou peut-être que c'est moi qui m'en veut...

Ton conjoint n'a jamais été polyamoureux mais poly-contraint probablement par peur de te perdre. C'est pour ca qu'il a voulu tout verrouiller, probablement pour gérer ses insécurités. Des situations comme celle-la, on en voit des wagons sur ce site.
De plus tu as été la victime consentante d'un manipulateur évident.

In fine, vu le bilan, j'ai du mal à y voir du positif ...et beaucoup de dégâts.

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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sansidentite (invité)

le mardi 11 février 2025 à 20h15

Citation :
Anita :
‘Artichaut et Sansidentité (je suis désolée, je ne sais pas identifier...)
Je suis interpellée par le fait que vous soyez plusieurs personnes à considérer mon ami comme manipulateur.’

Il suffisait de te lire pour voir à l’œil nu un sadique manipulateur pour qui tu n’étais qu’une proie fragilisée, mûre et prête à être ‘cueillie’.
Je m’épargne les phases par lesquelles tu es passée et les boniments qu’il a pu te servir, ARTICHAUT l’a si bien fait que je ne trouve rien à ajouter à son post.
La technique des salauds de cette espèce est très simple et très rudimentaire :
- Il te sert les mots que tu as envie d’entendre (c’est le propre de ces pervers de ‘deviner’ tes attentes, surtout si par inconscience tu lui as déballé tes problèmes de couple ou s’il est témoin de ta vie comme il l’a été)
- Il prend les attitudes qu’il faut pour t’embrouiller et perturber ton jugement. Comment as-tu pu croire un seul instant qu’il a été ton ‘ami’ ? Il n’a jamais été ton ami et encore moins un ami sincère !
- Lis les faits : câlins, bisous, baiser, hypersexualité, proposition de cacher un adultère à ton compagnon….
- Il n’avait qu’une idée en tête : te ramener dans son lit, quel que soit le prix que toi, tu pouvais payer pour cela.
- Et pour preuve, son ‘retour’ vers toi après ta rupture à plusieurs reprises ‘en toute amitié’ ! Il n’a jamais eu d’amitié pour toi. Quand il te dit << j’ai découvert ce qu’était être amoureux avec toi >>, c’est à vomir de fausseté et de mauvaise foi.
- Il aurait avancé à terrain découvert, tu aurais pris tes responsabilités avec ça, mais non, il a préféré t’appliquer le proverbe chinois qui dit que des petits coups répétés peuvent abattre un chêne.
Tu vois que j’insiste sur ce prédateur minable et sans conscience, car selon moi, ton problème a deux éclairages :
- Ton problème avec ton compagnon qui se discute entre vous et je n’en dirais rien de plus.
- Le problème avec cet homme (vraiment un homme ?) qui a perturbé ton compagnon et qui a accéléré ta rupture.
- Même si cette rupture était inéluctable, elle aurait pu être actée dans de meilleurs conditions.
Quand tu dis que
Et pour le coup je n'ai absolument aucune confiance en lui. De l'affection oui encore malheureusement, mais plus aucune confiance depuis ce baiser, tu me sidères :
Comment peux-tu avoir de l’affection pour quelqu’un qui a fait preuve de cette veulerie envers toi ?
Sors-le de ta sphère sentimentale et oublie le si c’est possible.
Ou bien souviens-toi de lui comme du pervers qui t’a menée tout droit dans le mur de la séparation.
Il n’a aucun respect pour tes attentes et ta sensibilité, son but ultime est de mettre le grapin dessus et guère plus.

Citation :
Anita :

‘Vos propos à ce sujet m'ont beaucoup aidée car m'ont poussé à m'éloigner même si je n'y adhérait pas complètement, mais au fond je ne souhaitais faire souffrir personne (et notamment sa compagne que j'ai rencontré en soirée... C'était effectivement extrêmement difficile de voir cette femme dans l'ignorance totale de tout cela), et ces cachotteries étaient très éloignées de ce que je voulais.’
Anita,
STP,
Arrête de culpabiliser !
Cette femme dans l’ignorance, ce n’est pas toi !
Les cachotteries, ce n’est pas toi !
Les mensonges, ce n’est pas toi !
Et toute la tristesse de cette situation, ce n’est pas toi !
Ta seule <<responsabilité>> est de ne pas avoir été capable de décoder les comportements du manipulateur qui pourtant étaient criants de clarté !
Mais, fragilisée, en plein doute, ce n’est même pas une responsabilité, mais une glissade sur un croche-pied de la vie, accélérée par celui que tu as appelé ‘mon ami’.
Il a fait du trou entre toi et ton compagnon l’équivalent du trou des iles Galápagos.
Tu étais face au précipice et il t’a donné une bonne poussée et t’a laissé te noyer.
Anita,
Reconstruis-toi avec tes amis (es) et relis tout cela sans complaisance envers personne.
Ni pour toi, pour le peu de ‘faute de jugement’, ni pour ton compagnon et encore moins pour le pervers narcissique qui t’a accompagnée sur le chemin de ta rupture. Pas seulement la rupture en elle-même, peut-être serait-elle intervenue malgré tout ! Mais je suis ulcéré à l’idée que c’est à cause de son influence néfaste que cela s’est ainsi passé.
Quand je lis :
- Je quitte 10 ans de relation avec une personne que j’ai aimée profondément et que j’aime encore au fond et une maison construite à deux avec amour
- L’orage qui a brûlé ma maison
- Maintenant que j’y vois plus clair, je comprends que j’ai tout cramé
Je ne peux me que répéter une phrase d’un de mes posts précédents :
C’est d’une telle tristesse !!!!
Courage à toi, ANITA.
Bonne soirée à toutes et à tous

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Profil

artichaut

le mercredi 12 février 2025 à 00h17

Anita
et ça sera bien de le faire entourée de mes ami-es.

Ah, voilà une phrase que j'aime lire !

Et qui contraste avec le titre de ce fil Éteindre une attirance dans une amitié (et que je n'aime pas du tout, même si je ne l'ai pas dit).
L'amitié vaut bien plus que d'être le réceptacle de nos amours râtées.

L'amitié telle que tu as cru pouvoir le vivre avec cet "ami", cette amitié-là existe. T'es juste tombé sur un mauvais.
(J'aime bien détouner l'expression « c'est que tu n'as pas encore trouvé le bon », car des "bons" il y en a plein, même s'il y a aussi quelques "mauvais".)

Réactiver l'amitié à partir des liens déjà éprouvés. Voilà un beau programme.

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Anita (invité)

le mercredi 12 février 2025 à 15h41

Intermittent
"Ouvrir une relation quand on vient de tout faire dans le schéma pour consolider cette relation (PACS, achat en commun) et surtout quand on a le projet de faire un enfant me parait plutôt contradictoire et risqué. Tu ne nous dis d'ailleurs pas grand chose du processus d'ouverture et qui l'a initié, mais d'après ce que je lis c'est de ton initiative."

Le processus d'ouverture est arrivé environ 2 ans avant PACS et achat. C'est arrivé de mon initiative en effet. Mais en fait pendant les 2 ans en question c'est surtout mon conjoint qui a eu des relations et moi non (juste un baiser en vacances avec un inconnu... Ça l'a pas trop bouleversé donc il s'est dit qu'il était ok), c'était pas faute d'envie mais faute d'opportunités et de disponibilité de ma part. On était sereins à ce moment là pour s'engager.

Ça s'est mis à merder quand j'ai eu une première relation sexuelle. Lui a découvert que c'était plus dur que prévu, et moi que j'avais des trucs traumatiques mis sous le tapis qui ressortaient.

Et oui, j'ai déjà évoqué à mon conjoint que je vivais vraiment cette ouverture de couple comme un échec, lui non... Mais pour moi le bilan est clairement négatif et j'aurais préféré ne rien vivre de tout cela.

Sansidentité
"Il aurait avancé à terrain découvert, tu aurais pris tes responsabilités avec ça".
Oui. C'est clair que oui, et c'est bien ça le soucis. Il a toujours fait passé sa proximité pour de l'amitié (et j'ai des amis hommes avec qui on a aussi des relations profondes et tactiles... Mais c'est clair que ça n'est pas ça).

Je pense que j'ai de l'affection parce que pendant 6 mois j'ai appris à le connaître, avec ses failles qui expliquent (sans excuser) ses comportements, sans me sentir menacée puisque moi je n'étais pas attirée. Et que dans le miroir de ces beaux discours, j'ai pu partir d'une situation de couple qui était déjà problématique bien avant sa rencontre (et c'est ça le nid de ma culpabilité, parce que je pense que me laisser manipulée à eu une fonction pour moi...)
Je pense aussi que j'ai de la peine parce qu'il se met dans des situations de merde (la nouvelle compagne à qui il ment par exemple, lui fait consommer de la drogue régulièrement alors qu'il avait des problèmes avec ça...).
J'ai l'empathie (trop) facile, c'est une qualité comme un défaut. En l'occurrence là s'en est un gros.

Artichaut :
Merci 🙂 je me suis effectivement tournée vers mes amitiés sincères, non jugeantes, soutenantes...

Merci à vous.

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