Questions et appréhension pour un homme perdu
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MaxM
le lundi 22 juillet 2024 à 10h20
Bonjour à tous
Je me suis inscrit ici, car j'ai besoin d'aide, pour comprendre ce que je vis actuellement et pour envisager des solutions.
Cela fait quelques temps que je suis en pleine réflexion sur moi-même.
Je pensais savoir qui j'étais, mais en réalité, pas complètement.
Je suis assez particulier dans mon genre.
Je vis de façon "légère", sans prise de tête et sans remords. Je ne veux rien regretter et profiter de ma vie.
Certaines personnes me traitent de hippie ou de personne décalée. Alors oui je suis en sarouel, avec des locks; oui je vis 100% pieds nus (même dans les rues de Paris); oui je prône la transparence et la pure sincérité; oui, je suis quelqu'un qui 'a pas d'égo.
Mais tout cela fait que je suis moi.
Je me suis toujours défini comme pansexuel. Je m'en suis rendu compte il y a bien longtemps et je l'assume et le vis pleinement.
Et en plus de cela, je suis quelqu'un d'extrêmement ouvert. Je considère que dans un couple, les deux parties peuvent aller voir ailleurs (tant que les deux sont au courant et d'accord) sans que cela ne prête à problèmes.
Ma conjointe est au courant de tout ça. Elle le comprend, mais ne m'autorise pas à avoir des aventures sexuelles.
Et je respecte et accepte son refus. Il faut savoir faire des concessions.
Clairement, cela me manque de ne pas avoir des aventures de temps en temps, mais je ne suis pas frustré.
Comme je lui dis quand on en parle, ce n'est pas un regret, c'est juste un "tant pis".
Donc cette situation lui convient et me convient.
Mais les choses changent.
Comme je le disais, je suis en pleine interrogation sur moi-même.
Et au milieu de tous ces questionnements, il en est ressorti une prise de conscience sur des sentiments que j'ai envers une collègue.
J'ai des sentiments amoureux forts pour cette collègue. Et depuis pas mal de temps maintenant.
Pour être sincère, je l'aime.
Et j'aime ma conjointe comme au premier jour, cela n'a pas changé. Cela fait 9 ans qu'on est ensemble, pacsé, avec un appartement et un chat. Je l'aime et l'aimerai toujours.
Mais voilà, la vie n'est jamais simple.
Et c'est là que je suis perdu et que je ne sais pas quoi faire.
J'en ai parlé avec ma collègue. Elle aussi éprouve des sentiments pour moi.
Elle ne veut pas que je souffre de cette situation et ne veut pas faire souffrir ma conjointe (elle se connaissent et s'entendent très bien, on fait régulièrement des sorties culturelles avec d'autres amis, elles sont devenues amies).
Une des solutions seraient de ne plus se voir, mais cela nous ferait souffrir tous les deux, et ma conjointe de rendrait forcément compte de quelque chose. Donc, je ne peux m'y résoudre. D'autant plus que se serait oublier les sentiments que nous avons, et ça nan.
J'éprouve des sentiments forts envers les deux.
J'ai mon petit nid douillet, ma routine quotidienne (le terme routine n'est pas péjoratif pour moi, bien au contraire), la femme de ma vie.
Mais j'ai besoin d'autres choses. D'autres relations humaines amoureuses. De vivre d'autres choses avec d'autres personnes.
Et cela n'a rien à voir avec le sexe ou un manque (ma collègue est asexuelle, et ce n'est absolument pas de que je recherche de toute façon).
Je veux continuer à vivre avec ma compagne, mais j'aimerais passer du temps amoureux avec ma collègue, comme par exemple un peu après le boulot, ou de temps en temps le weekend. Aucune des deux ne doit être délaissées.
Comment le dire à ma conjointe? Comment avouer que j'ai besoin de cette relation en plus de celle que l'on a? Comment assumer le fait que j'aime plusieurs personnes et que je veuille vivre une relation avec elles? Comment faire pour que je sois moi-même et que ma conjointe l'accepte, sans se sentir en danger?
Autant de questions dont je ne trouve pas la réponse, et j'ai donc besoin de personnes qui vivent ce type de relation et qui y ont été confronté pour m'aider.
Merci d'avoir lu ce pavé jusqu'au bout.
Et merci d'avance pour vos réactions.
Je vous embrasse.
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Miamou (invité)
le lundi 22 juillet 2024 à 12h52
Bonjour MaxM,
Merci d'avoir partagé tes questionnements et ton histoire.
Je n'ai que peu d'expérience mais plusieurs choses me parlent dans ton récit et je me permets donc de réagir.
J'ai l'impression qu'il y a peut être une partie du chemin que tu as fait "à l'envers" dans le sens où tu en as d'abord parlé avec ta collègue avant d'en parler avec ta conjointe.
Peut être ai-je une sensibilité exacerbée à ce sujet, mais je crois qu'en terme de confiance pour la suite, c'est quelque chose qui peut augmenter la difficulté de ta conjointe. Cela peut être vécu comme une sorte de trahison, même si bien sûr, je ne peux que valoriser le fait qu'il ne semble pas y avoir eu de passage à l'acte actuellement avec ta collègue.
J'aurais donc réellement tendance à te conseiller de chercher à en parler avec ta conjointe avant toute chose et d'évoquer avec ta collègue que vous pourrez en discuter ensuite. J'ai l'impression que si tu cherches à ne pas insécuriser ta conjointe, ce serait nécessaire de prioriser ses ressentis etc, avant de sécuriser ta relation avec ta collègue, ce qui ne pourrait se faire que dans un deuxième temps, en fonction des demandes, émotions, réactions et limites de ta conjointe. Certainement encore plus au vu des enjeux relationnels étant donné que c'est une amie de ta conjointe. Perdre confiance en deux personnes dont on se sent proche, ça peut être vécu comme un traumatisme et je pense que c'est important de prendre soin de cela.
Qu'en penses tu?
Aussi, j'ai l'impression que tu es au clair avec le fait que tu ne souhaites pas renoncer à ces sentiments.
Je crois qu'une des questions à se poser est donc également, qu'en sera t'il si ta conjointe n'est pas (encore?)en capacité d'accepter cette relation et ces envies de partage, de sentiments et de temps ? Es-tu prêt à renoncer à ce désir d'amours pluriels pour votre relation ou cela n'est pas ou plus envisageable? Serait-ce pour l'amour pluriel ou pour cette collègue que tu évoques? Et enfin, serais tu prêt à mettre en pause ce désir et donc cette relation avec ta collègue, afin que ton amie se sentes davantage sécurisée ?
Personnellement, j'ai eu tendance, à la lecture de ton post, de me dire que la demande de quelques fois après le travail et certains moments du week end...ça fait peut être (sûrement?) vraiment beaucoup d'un coup.
Belle continuation
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MaxM
le lundi 22 juillet 2024 à 13h33
Déjà, merci pour ta réponse.
Pour te répondre, je suis complètement d'accord avec toi, j'aurais préféré en parler avec ma conjointe d'abord.
Mais les circonstances ont fait que cela c'est passé comme ça
En gros, j'ai craqué au boulot. Je me suis effondré, en larmes. Et par extension, ma collègue s'est senti mal aussi et s'est effondrée.
Et on en a parlé, pour comprendre, briser les non-dits. On en avait tous les deux besoin.
Et oui, il ne s'est rien passé, et sans l'accord de ma conjointe, il ne se passera rien.
Mais oui, il faut que j'en parle à ma conjointe. Mais voilà, c'est le moment compliqué et c'est là que j'angoisse.
Clairement, je ne veux pas perdre ma conjointe.
Donc oui, je suis prêt à attendre le temps qu'il faudra. Mettre de côté l'amour pluriel risque d'être extrêmement compliqué, et je parle bien de ça et pas uniquement de ma collègue.
Tout ceux que je veux, c'est trouver un équilibre, une adhésion des trois parties. Que chacun y trouvent son compte, soit conscient de se qui se passe et soit heureux.
Je ne peux pas prévoir la réaction de la conjointe.
Mais déjà, je ne sais pas comment aborder le sujet. Et c'est ça le soucis. Et c'est ça qui m'angoisse.
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Miamou (invité)
le lundi 22 juillet 2024 à 14h00
Il y a plusieurs choses dans ce que tu dis. En effet, il n'est pas seulement question de parler des amours pluriels au sens large mais bien d'évoquer l'amour présent pour une autre personne. C'est autre chose à faire entendre, à verbaliser mais aussi à accepter.
Ce qui est compliqué, pour moi, c'est le fait de ne pas lui en avoir parlé en premier, je réitère et j'en suis désolée parce que j'ai la sensation que c'est quelque chose qui te touche. Mais dans les questionnements possibles de ta conjointe, la question de savoir si les sentiments sont partagés et si vous avez déjà parler ou partager quelque chose, est plus que probable et je crois que c'est là qu'elle risque d'être blessée. Cela dit, pas de passage à l'acte, c'est génial parce que c'est loin d'être très souvent le cas. Et ça change pourtant tout. Donc vraiment, c'est une meilleure base, même si on ne peut prévoir sa réaction.
J ai l impression que tu as comme option d'en parler comme quelque chose de général, plus dans l'idée de l amour pluriel et pas de cette relation précise (puisque à la lecture de ce que tu dis, j'entends tout de même que c'est de cela avant tout) "je ressens le besoin de vivre d'autres moments amoureux avec d'autres personnes" et de là, tu pourrais avoir plus d'idées de la manière dont elle se situe et vit les choses. Bien sûr, la question de si tu ressens quelque chose pour une personne en particulier risque de se poser et là, ce serait à toi de voir ce que tu es prêt à dire, risquer, oser pour cette relation singulière ou si tu fais le choix de mettre de côté cette relation naissante pour favoriser davantage de dialogue autour de la question des amours pluriels, en dehors de celle-ci.
Je ne saurais te guider sur les bons mots, le bon moment. En réalité, je pense que cela peut être un bouleversement et qu'il n'y a jamais de bon moment pour recevoir cela. Peu de personne se réjouissent d'entendre ces mots, je crois. C'est donc à toi, je crois, de te sentir prêt a verbaliser les choses. C'est comme avoir un enfant, le moment idéal n'est jamais vraiment là, il y aura toujours quelque chose qui fait freiner si on attend l'idéal. Alors, je pense que de la bienveillance, de l'amour, de la réassurance, du soutien, de l'écoute et de la patience, à défaut du contexte et des mots parfaits, ne pourront qu'être la meilleure des aides. Et puis ta conjointe te connait :-)
Tu disais être prêt à attendre ou a tout arrêter si elle en avait besoin, je crois qu'une question à te poser c'est de savoir si tu lui en voudrais ou non et comment tu pourrais continuer à te projeter dans la relation à l'avenir.
Est ce que la peur que tu ressens provient de la possibilité de la perdre? De la possibilité de refus? Du changement? Du fait qu'elle pourrait avoir elle aussi d'autres relations amoureuses?
Je crois que prendre le temps d'être au clair avec toi-même quant aux différentes possibilités et aux enjeux pour toi est quelque chose d'important.
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Miamou (invité)
le lundi 22 juillet 2024 à 14h14
Et j'oubliais de te demander comment se situe ta collègue.?
Voit-elle le polyamour comme un mode de vie qui lui correspond? Est ce qu'elle l'a déjà expérimenté ? Comment pense t'elle se sentir dans cette relation à 3? Quelles seraient ses attentes par rapport à toi et à vous?
Est-elle dans l'attente que tu parles à ta conjointe?
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MaxM
le lundi 22 juillet 2024 à 14h26
Cela ne me touche pas, dans le sens où je ne le prend pas mal.
Juste, j'ai expliqué le pourquoi c'est arrivé dans cet ordre.
Et je suis conscient que ce n'est pas la meilleur situation.
Mon angoisse principale: que je les perde toutes les deux.
J'ai peur de perdre ma conjointe, avec qui j'ai fait grandir une relation dans laquelle je suis bien, et avec qui je me vois encore dans quelques années.
J'ai peur de perdre ma collègue, avec qui j'ai envie d'avoir une vrai relation amoureuse, de part la distance que ma conjointe voudra peut-être créé avec elle ou tout simplement de la distance qui se crerai naturellement au vu de la situation compliquée.
Je ne connais pas son point de vue là-dessus. Je sais juste qu'elle a également des sentiments sincères et profonds pour moi.
On est deux personnes très fusionnelles, sur beaucoup de sujets.
Mais se que je sais, c'est qu'elle n'ont plus ne veut pas faire souffrir la conjointe ni la perdre, car elle l'apprécie énormément, elle la considère comme une amie.
Et jamais oublié de te répondre, quand je dis des soirs après le boulot ou le weekend, je ne parlais pas dans l'immédiat. Je ne veux en aucun cas heurté. Il faut que, si cela se fait, se soit progressif, en douceur, pour que chacun trouve ses marques et puisse dire si ça lui convient ou pas.
Je me refuse d'imposer quelque chose d'aussi important. Et en tant que non-violent, je ne pourrais pas imposer à ma conjointe un rythme qu'elle n'a pas choisi.
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Miamou (invité)
le lundi 22 juillet 2024 à 14h37
Bien sûr, je voulais juste te dire que je ressentais de la sensibilité dans ce que je lisais, ce qu'en fait, je trouve fondamentalement très positif.
Bon, c'est très personnel évidemment, mais c'est toujours quelque chose qui me touche quand je lis que deux relations sont mises au même niveau, dans une certaine mesure, entre une personne avec laquelle tu as beaucoup moins de vécu et une avec qui tu as construit quelque chose depuis longtemps. Que la peur de les perdre soit la même, ça me fait toujours quelque chose. Je pense que c'est parce que je ne voudrais pas lire que mon compagnon aurait aussi peut de perdre son autre amoureuse que moi, avec qui il est depuis plus de 15 ans. Mais ça, c'est juste très très perso évidemment.
Et bien...je crois qu'il t'appartient de savoir quand tu te sentiras prêt. Quelque part, l'avantage que tu as de ne pas savoir si ta collègue serait prête a vivre ce mode relationnel amoureux, c'est de pouvoir dire à ta conjointe que c'est avec elle que tu en parles. Que c'est son avis qui t'intéresse. Et ça, ça peut être rassurant.
Pour le temps, je pense en effet que ce sont des équilibres qui se trouvent au fur et à mesure. Juste qu'en le lisant, de prime abord, je me disais que le verbaliser d'emblée, ça pourrait être difficile pour ta compagne.
Serais-tu à l'aise et en accord toi même pour que ta conjointe vive une relation extérieure à votre couple?
Et enfin, je trouve cela tout a fait normal que ta collègue n'ait pas envie de faire souffrir ta conjointe, même s'il y a des chances que ce soit le cas. Enfin, je trouve cela normal et pas forcément louable, juste normal, dans dans votre contexte actuel à tous les 3.
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MaxM
le mardi 23 juillet 2024 à 07h04
Se que tu écris me fait un bien fou.
Déjà parce que je comprend que rien n'est perdu d'avance. Malgré mon côté optimiste, j'angoisse. Et avoir des retours de gens qui vivent la même chose, c'est réconfortant.
Et ensuite, parce que l'on peut être heureux comme ça, et ça aussi, c'était angoissant; c'est tout nouveau pour moi, et même si je suis sûr, la nouveauté fait peur, et c'est normal.
Je ne me vois pas ne pas les mettre au même niveau d'un point de vue relationnel.
Je fais la même avec mes amis. Ils m'apportent des choses différentes, mais j'ai une totale confiance en eux, je les apprécie tous autant (c'est pour ça que j'en ai peu d'ailleurs).
Et pour te répondre, oui, je serais parfaitement d'accord que ma conjointe soit elle aussi non-exclusive. Si je le fais, pourquoi ma conjointe ne pourrait pas également être polyamoureuse ?
Je dois bien l'avouer, la jalousie ne fais pas partie de la vie. Car c'est à mon sens une aberration. Les gens sont différents, et apportent des choses différentes.
J'ai mis du temps à répondre, car hier soir il s'est passé des choses assez ... compliquées et inattendues.
J'avais rendez-vous chez le psy, car j'avais besoin d'en parler à quelqu'un de neutre et d'extérieur à tout ça.
Ça m'a fait un bien fou. Ça a été libérateur. J'ai compris des choses, j'ai fait des liens entre mes angoisses actuelles et mes angoisses passées. Ça m'a donné à réfléchir sur moi, sur nous à 2, sur nous à 3.
J'étais dans un bon état d'esprit, prêt à continuer à y réfléchir calmement, à l'écrire aussi, pour me libérer et potentiellement me poser d'autres questions.
En rentrant chez moi, ma conjointe à voulu savoir comment ça c'était passé, se qui est tout à fait normal.
Et une chose en entraînant une autre ... je me suis effondré, j'ai pleuré (je ne savais pas que je pouvais produire autant de larmes en une seule journée).
Et on en a parlé.
On a eu cette discussion que je redoutais tant. Pendant 5 heures on en a parlé.
Avoir vu le psy a été bénéfique, car comme il me l'avais conseillé, je n'ai pas hésité à dire mes peurs, mes angoisses, mes craintes; j'ai bien précisé que ce n'était pas elle la cause, mais moi, que je l'aimais comme avant, que je ne voulais pas la perdre.
Je lui ai dis que malgré ce changement profond qui affecte ma vie et la sienne, je voulais qu'elle soit toujours là, et que j'étais heureux avec elle.
Je lui ai parlé de mes envies, de comment j'en suis arrivé à comprendre ça, de comment j'ai pris conscience que j'avais changé, et à priori que j'ai toujours été comme ça et que j'avais juste besoin de le comprendre et de l'accepter.
J'ai ouvert mes sentiments et mon cœur comme rarement.
J'ai fait preuve de pure sincérité, sans tabou, sans rien omettre. C'était mes émotions et mes pensées, telle que je les ressentais et les vivaient.
Et ça n'a pas été facile pour moi.
Sa première réaction m'a ... perturbé. Elle m'a dit: "Comment on va faire?"
Ça a été un choc. Je ne m'attendais pas du tout à une telle réaction.
Elle a bien entendu voulu savoir si j'avais déjà des sentiments pour quelqu'un d'autre. Je lui ai dit oui.
Elle a voulu savoir si c'était envers ma collègue.
Je lui ai dis oui.
Elle m'a dit qu'elle s'en foutais depuis quelques mois. Et que sa crainte était de me perdre, que je lui dise que je la quittais pour ma collègue.
Et je lui ai dis que jamais je ne ferais ça. Que je les aimais toutes les deux, et que je 'e voulais en perdre aucune.
Et, en 5 heures de discussion, elle a compris. Elle a accepté.
Bien entendu, elle veut qu'on établisse des règles, un cadre à cette nouvelle vie. Et c'est normal.
Jamais je n'aurais pensé lui en parler aussi vite. Jamais je n'aurais pensé qu'elle le prendrait de cette façon. Jamais je n'aurais pensé qu'elle accepterais.
Elle m'aime et ne veut pas le perdre.
Je l'aime et ne veut pas la perdre.
Je ne pensais pas que tout cela irait aussi vite.
Peut être le fait d'en parler ici m'a quelque peu libéré d'un poid.
Peut être le fait d'en parler au psy m'a fait prendre conscience que je devais en parler.
Peut être tout ça et même plus en même temps.
C'est une vrai surprise pour moi.
Je sais que le début sera difficile. Pour nous trois. Il va falloir trouver un équilibre, afin que chacun se sente bien, heureux et en confiance.
C'est peut être bête à dire, mais la réaction de ma conjointe me prouve encore une fois que je n'ai pas choisi n'importe qui, et que je peux m'ouvrir à elle sans préjugés. Et ça fait du bien.
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Miamou (invité)
le mardi 23 juillet 2024 à 08h17
Bonjour!
Waouw, quelle belle avancée et aussi, quelle belle honnêteté, quel respect pour ta compagne c'est beau!
Je suis ravie pour toi que tu aies eu les ressources (extérieures et personnelles) pour apprivoiser les peurs qui te paralysaient jusqu'ici.
J'ai à présent envie d'attirer ton attention sur le fait qu'en effet, ta conjointe fait preuve d'une très grande ouverture d'esprit. Cela dit, tu écris qu'elle accepte, et c'est peut être bien le cas, mais cela n'empêche en rien de vivre une forme plus ou moins grande d'insécurité pour elle. Si sa peur était que tu la quittes, peut être est-elle plus facilement en mesure, au premier abord, de sembler accepter "facilement". Mais il y a bel et bien une différence entre la théorie et la mise en pratique. Tu expliques que la jalousie ne fait pas partie de ta vie, mais c'est un ressenti qu'elle pourrait vivre et ça me semble peut être important que tu puisses l'accepter et en prendre soin, même si tu peux avoir du mal à comprendre d'où cela provient pour elle et chez elle.
Quand je parlais du même niveau, en fait, oui, je comprends l'idée de considérer les personnes à part entière etc. Il me semble cependant, difficile d'accepter après 9 ans de relation, après avoir vécu ensemble, et tout ce que cela implique, de voir débarquer une nouvelle relation qui bouleverse toute une manière de vivre (et pas toujours positivement, quand tu te sens seule par exemple et que tu sais que ton conjoint est avec son amoureuse, que tu fais face à des émotions difficiles, que tu peux avoir peur, ne plus te sentir légitime etc, cela peut être dur de se détacher d'une impression de "perte" (avant il n'y avait pas de partage de temps, d'impression d'être "moins" etc)d'autant plus qu'elle sait que tu passes déjà tes journées avec elle, ça fait beaucoup beaucoup)et de te rendre compte ou de pouvoir imaginer que tu ne représentes pas plus qu'une personne qui n'a rien partager de tout cela. Comme si si tu pouvais imaginer ne plus avoir de place. Ça peut amener à douter un petit peu de tout. Et ça, c'est compliqué à vivre. Après, chacun est différent, mais j'essaie d'attirer ton attention sur d'autres possibles manières de voir les choses.
Et le fait de vouloir mettre des règles, ce qui semble bien légitime, me fait tout de même penser à cette peur aussi, de ne plus représenter tant que cela et vouloir s'en protéger.
C'est qu'il y a parfois quelque chose qui me semble immensément destructeur psychologiquement, dans les sentiments liés à ce changement important, l impression de perte de place associée à l immense changement que cela amène dans le vie de la personne qui apprend les besoins d'amours multiples de son partenaire de vie.
Si ta collègue accepte ce mode de vie, je comprends et adhère bien sûr totalement à une prise de soin de ses sentiments, autant que des vôtres. Cela dit, de là où je me situe, il y a un élément important à prendre en compte, c'est qu'il y a déjà une forme d'assurance que ta conjointe pourrait ne pas ressentir: pour cette collègue tu as été prêt à tout risquer, même votre relation de 9 ans. Ta collègue, a cette assurance que tu veux être avec elle. Ta compagne pourrait, malgré son acceptation, l'envie d'être avec toi, l'envie d'accepter etc, avoir plus d'insécurités, car elle doit faire avec tes besoins et ceux de ta collègue, sans avoir rien demandé, en faisant face a, possiblement, des insécurités. C'est comme s'il y avait un déséquilibre relationnel: ce n'est peut être pas pour elle que tu te bats, mais peut être pour avoir une autre relation et ne pas perdre ce que tu as créé. La question peut se poser. Hors, de l'autre côté, elle sait que c'est pour la personne et pas pour le confort du quotidien.
Je trouve que c'est important de pouvoir y penser, car il me semble que beaucoup de peurs démarrent aussi de là et qu'elles sont parfois incomprises ou minimisées. Que l'acceptation est parfois soumises a beaucoup de demandes de dépassements de limites du polyacceptant et que cela peut être destructeur en terme de confiance, à tous les niveaux. C'est aussi pour cela, que j'ai une immense (il est vrai) tendance a penser que dans un premier temps, il est primordial de prendre soin de sa relation historique, et de penser et savoir prendre soin de ce déséquilibre possiblement vécu dans la relation.
Alors quand je lis qu'on met au même niveau, j'entends, ok, mais je me dis quand même "sans le partenaire historique, y'a pas de possibilité de vivre ces deux relations, alors, non, au niveau relationnel, elles ne sont pas au même niveau, car ne doivent pas faire face au même bouleversement. Une arrive en sachant, se faire et trouver une place en ayant l'absolue assurance de l'amour porté par l'autre et ta conjointe, doit tout réinventer de sa vie et laisser une place, en ayant sûrement de nombreux questionnements et doutes. Ben ça ne me semble pas dutout une situation égalitaire, quoi qu'on puisse en dire.
Aussi, j'ai tendance a penser que ce serait intéressant de clarifier les besoins, demandes, limites de ta collègue, de pouvoir voir avec elle, si réellement son envie serait de vivre sur ce mode polyamoureux, de polyacceptation.
Je te souhaite une très belle continuation, cheminement et prise de soin, de vous 3
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Miamou (invité)
le mardi 23 juillet 2024 à 09h49
Une autre question me vient: tu exprimes ne pas vouloir perdre ta conjointe et que jamais tu ne la quitterais pour ta collègue.
Qu'en est-il de l'inverse?
Si ta collègue n'est pas (encore?)prête au polyamour ou à la polyacceptation, si elle te demande un choix, si elle pose des limites qui ne conviennent pas à ta compagne, quel pourrait être ta manière de te positionner?
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MaxM
le mardi 23 juillet 2024 à 11h10
Je comprend parfaitement se que tu me dis et je suis entièrement d'accord.
Je pense que la peur est présente. Et c'est normal. Je ne peux pas demander à l'une ou l'autre de ne pas avoir peur de cette situation.
Je tente de les rassurer autant que possible. Je ne veux pas que la situation se détériore de quelques manières que se soit.
J'ai bien fait comprendre à ma conjointe que je veux qu'elle me parle. Dès le moindre doute, la moindre gêne, le moindre soucis, je veux le savoir.
Je veux que cette nouvelle vie soit basée sur le dialogue et le partage. Pas de non-dits, pas de cachotteries.
Je sais que se n'est pas facile, mais j'ai dis à ma conjointe que je m'étais ouvert, que j'avais exprimé se que j'avais sur le cœur; et je lui ai dis que je veux qu'elle fasse pareil.
J'ai bien exprimé les raisons de tout ça. Et je savais qu'il y avait des choses qui la ferai penser que ça vient d'elle. Notamment le sexe par exemple.
Et je lui assuré que non. Je lui ai dis plusieurs fois mes choix, mes volontés et se que je voulais.
Je l'ai rassuré sur des doutes et ses angoisses.
Alors oui, tout ne va pas aller parfaitement bien directement, mais je ferais en sorte que ça fonctionne.
Je sais qu'elle ne sont pas au même niveau, je pense que je me suis mal exprimé.
Ma relation historique est importante, et je l'ai bien dis. Je veux être là pour elle, je veux être avec elle.
Je lui ai dis et je ne compte pas changer. On a une vie, qui le rend heureux et que je ne veux pas perdre. On continuera à faire se qu'on faisait avant, malgré ce changement de vie.
Ma collègue est prête pour ce type de relation. On en a parlé. Elle est entièrement d'accord de fixer un cadre à nos relations.
On a prévu d'avoir une discussion tous les trois, pour en parler calmement, pour connaître les limites de tous.
Et je connais déjà certaines exigences de ma conjointe. Et de se qu'on a discuté pour le moment, comme je lui ai dit, ça me convient.
Et je l'ai dis au deux, les désirs de chacun sont importants. Il faut qu'on parle de tout ça justement.
Quand à savoir les limites, je ne veux pas qu'une des deux se sente lésée. Ma conjointe reste prioritaire si je peux dire. Et cela convient à ma collègue.
Pour que l'on puisse vivre cette relation, nous trouverons des solutions, même si ça prendra du temps.
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Miamou (invité)
le mardi 23 juillet 2024 à 11h58
C'est super que vous puissiez avoir une discussion tous les 3. Clairement, ça permettra de poser les choses et de pouvoir avancer avec plus de confiance.
Un élément m'interpelle dans ce que tu énonces et même si cela me semble logique étant donné que tu parles de toi et de tes désirs/besoins, cela me marque tout de même. Tu dis plusieurs fois "je veux". Je paraphrase, je veux qu'elle me parle comme je l'ai fait par exemple, qu'il n'y ait pas de non dits etc. Mais tu parles de toi. C'est important de savoir ce que tu souhaites et ce que tu voudrais mais la question restera ouverte quant à ce que ta compagne est en capacité de faire ou non. Sera t'elle en capacité de dire que c'est trop ou qu'elle se sent perdue? Saura t'elle repérer les signes chez elle avant qu'ils ne prennent trop de place et la place dans trop d'inconfort? Saura t'elle encore accepter tes gestes de tendresse en sachant que tu les vis également avec une autre? Ce sont des choses qu'on ne peut pas prévoir et que même elle ne peut pas prévoir actuellement. Et ce n'est pas cela qui doit arrêter le processus bien entendu, mais ce sont des choses qu'il ne te suffira pas de vouloir en imaginant cela suffisamment sécurisant par ta parole pour que ta compagne puisse en faire autant. Je ne sais pas si je suis très claire.
J'ai bien compris que ta conjointe semble être importante pour toi.
Tu dis qu'elle reste prioritaire, mais de quelle manière? Si aucune des deux ne doit être lésée, aucune ne pourrait être prioritaire, si?
Avez-vous des projets futurs? Que ce soit famille, maison, voyages etc?
Comment se situe ta collègue, ton autre amour on va dire c'est plus joli, par rapport au futur? Je veux dire, si les deux veulent des enfants etc par exemple.
Je ne veux en aucun cas être jugeante et j'espère ne pas l être. Simplement, je crois que le polyacceptant se place et est placé dans une position très déstabilisante. Le partenaire à l'origine de la demande est, si on regarde cela de manière très simpliste, gagnant quelque part, le nouvel arrivant aussi puisque la position du partenaire historique lui permet de vivre une relation qu'il n'aurait pas pu espérer (en dehors d'un adultère de base ou d'une rupture non souhaitée par son amoureux)...il n'y en a qu'un qui est dans une position de réel don, tout en étant mis à une extrêmement rude épreuve, et c'est bien le partenaire historique, qui doit faire face à la modification de sa vie, tout en remettant en question les schémas appris et véhiculés, tout en étant obligé de composé avec les besoins d'une troisième personne... dont à priori...il se serait bien passé, ne fusse qu'au départ.
Ces propos sont en lien avec le " pour que l'on puisse vivre cette relation, nous trouverons des solutions, même si ça prendra du temps". Je crois qu'il faut être conscient que "pour que vous puissiez vivre toi et ton autre amour cette relation, ta partenaire historique va essayer, avec votre aide, de s'adapter comme elle peut (quitte à se faire violence ou a avoir mal parfois)". Ca ne me semble pas être tout à fait la même chose.
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MaxM
le mercredi 24 juillet 2024 à 07h08
Ne te fais pas de soucis, je ne ressens aucun jugement.
Et c'est normal d'exposer tout ça. Et je t'en remercie, car ça permet de voir les choses différemment, de comprendre d'avantage.
Il se passe tellement de choses ces derniers, que tout évolue très vite.
Ma conjointe sera-t-elle prête à parler ? Saura-t-elle voir ?
Je pense que oui.
Car elle l'a fait part hier de choses qui l'angoissaient depuis pas mal de temps. Je pense que le fait que j'ai libéré ma parole lui a fait réaliser qu'elle pouvait aussi.
On a parlé de deux sujets, donc un qui n'a rien à voir. Les enfants et sa mère.
Elle avait des doutes sur la réaction par rapport à l'état de santé de sa mère, voir de son décès. J'avoue que j'étais un peu choqué qu'elle puisse s'imaginer des choses à ce niveau là, alors qu'il n'y a aucune question à mon sens. Je lui ai fait comprendre que je serais là pour elle comme je l'ai toujours été, et qu'il y aurait d'autres personnes qui seront là pour elle.
Concernant les enfants, je ne connais pas son réel ressenti, ses désirs concernant ce sujet car nous n'en avons jamais parlé sérieusement.
Je lui ai dit que l'on en parlera calmement quand on au clarifié notre nouvelle vie, et que rajouter une telle discussion là tout de suite n'était pas la meilleure chose à faire.
Concernant les désirs des deux, on va dire que les choses se feront naturellement et de façon simple pour pas mal de points.
Ma conjointe a peut-être un désirs d'enfants; elle ne veut pas que je parte, qu'elle me perdre; elle veut que je soit là.
Mon autre amour (en effet, c'est plus jolie) ne veut pas d'enfants; elle aime et veut garder son indépendance au quotidien, et même je dirais sa solitude dans son chez elle; elle sait que c'est plus facile pour elle que pour ma conjointe et elle le comprend très bien.
J'en ai déjà discuté avec ma conjointe de tout ça, pour que l'on soit "prêt" pour notre discussion à trois (même si on n'est sur de rien). Et il y a des choses qui sont clair dans sa tête, elle le l'a dit. Et cela convient à tous.
Oui, cela ne sera pas facile. Mais je sais que nous serons là les un pour les autres. C'est peut-être bête de dire ça, ou alors je m'exprime mal (se qui est tout à fait possible, car se n'est pas simple à exprimer à quelqu'un d'extérieur et par écrit), mais aucun de nous trois ne veut que les autres souffrent, même si il y en aura un peu, ne veut pas perdre les autres (car ma conjointe et mon autre amour sont très proche).
Je ne sais pas si je suis clair et que tu comprend notre situation et la façon dont on voit les choses.
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Miamou (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 08h25
Bonjour MaxM!
Je pense comprendre ce que tu exprimes. Tes propos me semblent assez clairs et bien transmis, même si bien sûr, tout est soumis a interprétations du lecteur.
Et je suis contente que tu ne te sentes pas jugé.
Pour ce qui concerne les sujets que vous avez abordés, au contraire, j'ai vraiment le sentiment qu'aborder celui des enfants pourrait être une "bonne chose" car cela pourrait permettre à ta conjointe d'être plus en confiance soit de sentir que c'est avec elle que tu envisages les projets d'avenir à ce niveau si toi même tu es au clair là dessus, soit de pouvoir entendre que tu ne l'envisages pas forcément avec elle, mais il est possible, au vu de la durée de votre relation (et peut être de vos âges, je ne sais pas) et de votre situation actuelle en changement, que ce soit un questionnement qui devienne envahissant dans sa tête. C'est juste une possibilité, mais si cela a été évoqué hier, c'est que cela signifie quelque chose pour elle. Dire qu'il n'est pas une bonne idée de l'évoquer pour l'instant, me semble fort insécurisant, si je devais me mettre à sa place.
Aussi, tu exprimes qu'elle a abordé finalement, le sujet de sa maman. En effet, tu dis être choqué d'avoir entendu qu'elle pouvait douter de ton investissement relationnel (c'est ce que j'ai compris de ton propos) mais c'est, je crois vraiment, en partie ce qu'il se joue. Douter de l'investissement relationnel ou de la présence de l'autre. Avec des fluctuations, mais tout se remet en question.
Tu dis que ton autre amour sait que c'est plus compliqué pour ta compagne, de quoi parlez-vous exactement? Plus difficile de gérer la solitude, la situation en général? Autres choses?
Es tu d'accord de dire les demandes sur lesquelles ta conjointe (et bien pour le coup quand on parle d'autre amour, le fait de dire conjointe ne me semble pas joli non plus) est au clair et avec lesquelles vont êtes ok?
Je pense que c'est extrêmement précieux que tout le monde soit dans un mouvement de tolérance, d'envie que les choses se passent bien pour vous 3, en tant que couples et amis. C'est une très bonne base en effet et ça laisse présager que la communication pourra vraiment être aidante et présente. Pour vous 3.
Simplement, je pense que j'essaye de dire ce qui m'a marqué dans ton témoignage. Puisque les enjeux sont importants, pour tous, mais il me semble que c'est le partenaire historique qui, quand il n'a pas été demandeur, est vraiment dans une position complexe : donner, du temps, passer du temps à déconstruire énormément de choses, se confronter à ses insécurités, en parler mais aussi le vivre seul dans sa tête, douter de l'amour que l'autre lui porte de part l'émergence cette situation, se demander s'il est " moins", perdre parfois confiance, en lui, en l'autre, en certains projets, être face à des situations qu'il pensait ok et se rendre compte qu'en fait il avait préjugé de ses forces et qu'il n'avait pas suffisamment mesuré les choses et les impacts sur lui, chercher à se rassurer lui-même, à trouver de la réassurance chez l'autre, parfois trop, parfois trop de distance qu'il s'impose ou impose, ne pas se sentir légitime, se sentir légitime...tout me semble une question de rajustements un petit peu permanents et ca me semble très énergivore.
Et bien sûr, cela l'est également pour tous. Je ne nie pas la bienveillance et l'énergie de tous. Ni les difficultés pour chacun. Simplement, deux personnes ont été demandeuses et veulent de cette relation, tandis qu'une troisième est plus fragilisée au départ et s'adapte simplement à vos besoins...plus qu'aux siens mais en tentant de s'ecouter. Et je crois que c'est difficile de faire tout ce travail dans cette situation. Ce qui est différent quand tous 2 ont une relation extérieure au couple historique.
Et selon moi, une des difficultés importantes à laquelle le conjoint doit faire faire, c'est savoir que son partenaire est prêt a risquer la relation pour l'introduction d'une autre personne. Parce que si elle n'avait pas accepté de le vivre, elle saurait quand-même que tu as des sentiments amoureux pour une personne que tu vois tout le temps, ça aurait remis d'autres choses en question, de toutes façons. Et par extension, je trouve (et je suis sûre que d'autres ont d'autres points de vues) que cela peut permettre de douter de l'amour réel porter par l'autre, juste pour soi-même, malgré tous les propos tenus. Par contre, on ne peut pas douter du fait qu'il ne veut juste pas détruire ce qu'il a construit et sa routine, son quotidien..c'est quelque chose, mais c'est pas très rassurant en termes de sentiments. Le nouvel arrivant, ne vit pas ça, au contraire. Il a l'assurance de savoir que la personne qui l'aime et qu'il aime, est bel et bien en amour pour ce qu'il est. C'est la force de ce déséquilibre selon moi.
Les relations sont par essence mêmes complexes et la majorité de ce qui se joue prend naissance dans les styles d'attachement des personnes, dans les modèles internes opérants et donc, via l'inconscient bien souvent.
Par exemple, je sais que je pourrais être en difficulté sachant que tu passes tes journées avec ta collègue, que tu veux passer soirées ou autre avec elle (ce qui est pourtant bien légitime), si moi, je me sens en plein bouleversement émotionnel. Mais ça, c'est moi. C'est finalement une relation secondaire qui prend déjà énormément de place. Plus que ta relation primaire en terme de temps. C'est très personnel la manière dont chacun peut l'aborder. Peut être ne serait ce pas dutout un souci pour ta conjointe:-)
Bonne journée!
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Miamou (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 10h23
Et j'ai envie de préciser que je ne pense pas que le partenaire historique est une petite chose fragile qui ne sait pas se gérer. Pas dutout et loin de moi cette idée.
Je ressens juste beaucoup d'empathie pour toutes les personnes qui, par amour, sont capables d'accepter et d'essayer d'être polyacceptantes. Et aussi par peur de perdre l'amour auxquels elles tiennent. De faire tout leur possible pour que l'autre puisse vivre ce qu'il souhaite, sans parfois sentir ou vivre la reconnaissance de ce qui est offert en terme de liberté relationnelle et d'abnégation de soi. Parce que ce n'est pas une balade de santé. Comme si parfois, le partenaire historique, était celui qui permettait le quotidien et est bien gentil de permettre de vivre une relation fusionnelle, plus nouvelle, sans toutes les contraintes quotidiennes justement.
J'ai du mal à lire "elle ne veut pas me perdre, elle m'aime, elle veut que je sois là...", c'est comme une fait. Oui, sûrement et c'est génial pour toi de te savoir aimer par deux personnes.
Et génial que ta compagne puisse essayer. Mais c'est important de savoir que malgré tout l'amour porté, il est possible que cela ne lui convienne pas et qu'elle aura la liberté de te quitter. La peur de perdre l'autre ne prend pas toujours le dessus s'il y a trop de souffrances.
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MaxM
le mercredi 24 juillet 2024 à 12h26
C'est plus difficile pour ma conjointe (j'emploie ce terme parce que c'est réellement le cas, on est pacsé, et cela compte énormément pour moi) car ma nouvelle amour sait qu'elle vient se greffer sur notre relation déjà existante, et que c'est difficile pour ma conjointe de revoir sa conception de notre vie.
Que se soit les moments où je ne serais pas avec elle, la situation en générale, c'est un vrai bouleversement pour elle.
On a déjà parlé des demandes de chacun. Certaines choses sont clairs pour tous, d'autres le sont moins, d'où le fait d'en parler tous les trois.
Ma conjointe a été clair sur certains points. Le sexe, qui pour elle est inenvisageable avec ma nouvelle amour, et cela nous convient; notre comportement quand elle ne sera pas là, notamment au boulot, c'est pareil, elle est très clair là-dessus.
Sur le reste, il faut qu'on en discute, qu'on trouve des solutions tous ensemble.
Je lui ai dis que j'étais heureux avec elle, et que se n'était pas de la frustration ou du malheur qui a fait que notre vie a évolué de cette façon. Et je crois que ça lui a fait du bien, car personne ne lui avait dit cela.
Depuis lundi soir, je ne cesse de lui répéter, pour la rassurer sur tout ça. Pour ne pas qu'elle se reproche quelque chose, pour ne pas qu'elle pense que c'est de sa faute. Car cela n'est pas de son fait.
J'avoue que je n'avais pas vu la question des enfants sous cet angle.
Et en effet, je pense que cela peut aussi la rassurer que l'on en parle sérieusement.
Merci de me l'avoir dit.
Je tiens à placer la communication au centre de cette nouvelle vie. C'était déjà important de base, car c'est essentiel dans une relation.
Je veux qu'elle me parle, je veux que ma nouvelle amour me parle, je veux leur parler.
Et elle s'ouvre petit à petit. Et j'en suis ravi. Et je lui ai dit.
D'un point de vue général, j'évolue déjà dans ma première relation. En bien.
Non pas que ça n'allait pas, mais je me rend compte que je peux faire plus, pour la rassurer, pour la soutenir. Que peut-être il y avait de moment où je n'étais pas ouvert, près à la discussion. Et je veux que cela change.
Bien entendu, cela peut ne pas fonctionner, et je le comprendrais. J'aurais de la peine, c'est sur, mais l'amour ne résout pas tout, et la souffrance, quelque soit ne doit jamais être mis de côté.
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Miamou (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 13h41
Heureuse de lire que tu es heureux de ta manière de communiquer et des changements que tu sens s'opérer:-) Et aussi que cette discussion puisse t'aider (par rapport aux enfants et une discussion).
J'ai envie de te poser une question, basique, mais qui me semble importante: si ta conjointe n'y arrive pas, tu penses la quitter? Si maintenant elle te disait être trop insécure, qu'est ce que tu en ferais? Si elle te demandait de reculer pour elle, qu'est ce qui se passe?
De mon point de vue, quelque chose de nécessaire, c'est aussi de pouvoir réfléchir à ce qui est réaliste : êtes-vous certains de pouvoir tenir ce qu'elle vous demande par rapport à votre manière d'être au travail (par exemple) Parce que je crois que c'est pire de se rendre compte qu'une limite est franchie et de ne pas se sentir respecté après avoir eu une sorte d'engagement de tous, que de savoir d'emblée que cette limite pourrait être trop rigide ?
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Miamou (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 14h01
Je te pose ces questions parce que je trouve ton discours empreint de "c'est pas de ta faute et je te rassure sur le "c'est pas ta faute" plus que sur un aspect amoureux "je t'aime pour qui tu es". Je le ressens plus comme "je t'aime pour notre construction". Et évidemment ça en fait partie. Ça me semble logique. Mais tes derniers posts me font penser plus que c'est comme si l'effort pour toi était plus de faire en sorte qu'elle ne culpabilise pas et par extension, qu'elle puisse rester pour que tu puisses ne pas perdre votre construction, plus qu'elle à la limite, tout en te permettant, de vivre ta nouvelle relation avec la sécurité de ta vie quotidienne quoi (en gros, l'enjeu ce serait toi), plus que de la rassurer pour elle-même pour qu'elle se sache aimée.
Alors, en soit, ce serait pas mal, juste que c'est différent.
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Souris (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 14h18
Bonjour
Je me permets de m'intégrer à la conversation car je suis dans le cas que décrit Miamou.
En couple depuis 19 ans, mariée, 2 enfants, notre couple était à bout de souffle depuis un moment mais il n'était pas encore question de séparation. Mon mari est tombé amoureux il y a 4 mois, un coup de foudre. Je suis passée par toutes les phases. Il va me quitter c'est la fin du monde, finalement il m'aime je comprends et j'accepte cette nouvelle relation et je fais avec, pour finalement en venir à est ce qu'il veut que l'on reste ensemble pour ce qu'on a ou pour ce que je suis? C'est mon interrogation du moment. Mon mari a beau me rassurer me dire qu'il m'aime etc... Il me parle surtout qu'il veut garder son cadre et sa nouvelle compagne aussi. C'est très compliqué de lui faire comprendre que j'ai besoin de savoir si il veut rester avec moi pour moi ou pour ce qu'on a construit. Donc je te dirais de bien réfléchir à ça, de te poser les bonnes questions, d'en parler avec la psy et avec ta compagne pour faire le point. Parce que si tu restes avec elle juste par sécurité de garder un cadre je crois que ça ne fonctionnera pas. Ce n'est que mon point de vue, moi qui suis de l'autre côté 😉
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Miamou (invité)
le mercredi 24 juillet 2024 à 18h27
Bonjour Souris!
Merci d'intervenir et de partager ton histoire !!
Je n'ai pas (encore?) envie de partager qui je suis et je te remercie de faire ce pas, de ta contribution à cette conversation puisque je peux me sentir un peu coincée dans mes explications, questionnements, reflexions et ressentis. J'ai juste envie d'aider, via ce que je ressens, ce que j'imagine, comprends et lis et c'est pour cela que je suis intervenue, dans ce post qui m'a touchée au départ.
Plus ma lecture avance, et plus je me retrouve face à ces questionnements car j'ai l'impression, face à la lecture, comme souvent, de l'envie que ça aille mais avant tout, pour pouvoir se permettre quelque chose. Sans perdre quoi que ce soit. Donc il faut bien rassurer ce partenaire. Et en plus il nous rassure quant à son amour, c'est parfait. Mais qu'en est-il de lui? Je reste toujours en questionnement, sur les mêmes points que toi, Souris.
Qu'est ce qu'elle représente cette personne, hormis des années de construction et une sécurité que l'on ne veut pas jeter totalement ou délibérément à la poubelle? La sécurité? De l'amour? De l'habitude? Une envie? Est-ce qu'elle a une autre importance que celle de permettre de ne pas être insécurisé? Est-ce qu'elle compte pour ce qu'elle est? Est-ce qu'elle peut toujours compter sans cette nouvelle relation?
Le fait que tu dises que tu serais peiné..Ben oui, moi je suis peiné pour plein de raisons, mais si ma relation se termine, je serais plus que peinée (mais j'ai bien conscience des limites de l'écrit et des mots).
Si pour X raisons cela ne fonctionne pas pour ta conjointe (puisque je comprends que l'appellation est importante), est-ce que cette relation historique pourra encore avoir du sens? Est ce qu'elle pourra toujours compter?
J'ai tellement l'impression que, trop souvent,la relation historique est prise pour acquise, elle accepte parce qu'elle ne veut pas me perdre, il va me suffire d'être moi-même et de communiquer pour que ça aille. Je ne veux perdre personne et je vais les mettre au même pied d'égalité( et je comprends l'envie) parce que je veux que la nouvelle personne aille bien, mais ça me semble tellement violent pour le partenaire historique. Sans prendre l'ampleur de la difficulté en compte. Ça me rend tellement triste. Parce que je trouve ça tellement loin de la réalité.
Des remises en questions, des moments de doutes, des peurs qui se ravivent. Et du fait, de vivre des sentiments si ambivalents (c'est une amie, je l'adore, et en même temps je la déteste de me faire vivre ça. Et je l'aime et je le déteste maintenant de me faire vivre ca. Je les aimes et je les déteste). Et après autant d'années, entendre qu'on nous aime toutes les deux et que les deux sont aussi importantes, c'est juste...tellement violent. C'est comme ça que je le ressens.
C'est juste comme si on permettait le confort, que dans le discours il était convenu de dire que l'on reste importante mais qu'en fait, sans cette acception, on ne représentait plus tant que ça. Qu'on serait juste quelqu'un qui n'est pas capable de comprendre la beauté des amours pluriels, pas assez ouvert, tolérant, pas assez décentré que pour comprendre que ça ne nous enlèverait rien. Ce à quoi je ne crois pas une seule seconde, malheureusement.
Bref plein de questionnements.
Et pourtant, je te lis MaxM, et j'ai l'impression de ressentir ton envie d'avancer, de la tolérance, le fait que tu aies envie que chacun aille bien. De la gentillesse. Cependant, je ressens l'envie de vivre ta relation grâce à ta compagne, qui, si possible ne devrait pas culpabiliser, ce à quoi tu sembles t'employer, mais pas forcément de l'amour exprimé concernant ta conjointe. Et ça me questionne. Mais à nouveau, la limite de l'écrit...