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Relation non exclusive et asexualité

Besoin d'aide
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pshit (invité)

le mardi 16 avril 2024 à 18h55

Bonjour,
Je cherche des témoignages de personnes qui seraient ou ont été dans une situation similaire à la mienne.
J'ai autour de trente ans, je suis en couple depuis plusieurs années, une relation exclusive tout à fait classique pendant des années, nous sommes propriétaires d'un logement ensemble et nous allons nous marier dans quelques mois.
Depuis quelques mois, plusieurs choses sont venues remuer notre relation : j'ai découvert par hasard des témoignages sur l'asexualité, et j'ai compris qu'en fait j'étais très proche de cette définition, ma libido n'existant presque que dans des situations de manque affectif, et étant de plus en plus faible avec le temps, que ce soit pour mon conjoint ou pour n'importe qui d'autre. On a des rapports tous les 1 à 3-4 mois et ça ne me manque pas du tout, je suis parfaitement comblée par ma vie de couple sur la plupart des aspects. Mon conjoint est très heureux également mais aussi très frustré sexuellement. Mais ce n'est pas pour ça qu'on a commencé à parler de relation non exclusive.
Depuis qu'on est ensemble, mon conjoint a déjà été amoureux de plusieurs femmes en plus de moi. Quand il en a pris conscience (que cette amitié était une forme d'amour), il m'en a parlé et ça n'a jamais été un problème, parce que toutes ces femmes étaient en couple (exclusif) et que j'avais parfaitement confiance sur le fait qu'il ne me tromperait pas.
Mais en début d'année, c'est moi qui suis tombée amoureuse d'un autre, célibataire, pour le première fois depuis qu'on est ensemble. Je l'ai très vite dit à mon conjoint et pour lui non plus ce n'était pas un problème. Lui aussi développait des sentiments pour une nouvelle femme, cette fois célibataire. Et ces sentiments, agréables mais un peu douloureux (comme la passion d'un début de relation), ont été l'occasion de parler de plein de choses avec mon conjoint. Et c'est là qu'on a discuté du fait que la proximité physique avec d'autres personnes, quel qu'en soit le degré, n'était pas un problème parce que notre couple c'était avant tout une projection dans l'avenir, vouloir passer notre vie ensemble, avoir des enfants...
Je n'aime pas trop le terme de relation polyamoureuse mais je crois que c'est ce qui définit en partie notre relation maintenant (même si actuellement "rien" ne s'est passé avec d'autres personnes)
Seulement voilà mon problème : la sexualité ne m'intéresse pas vraiment, même avec mon "crush". J'ai bien eu quelques fantasmes, mais l'idée de les réaliser ne me plait pas. Par contre j'ai une réelle envie de contacts affectueux, des câlins, une proximité physique mais pas de relations sexuelles comme on l'entend habituellement.
Et je trouve ça égoïste de ma part. Comment arriver devant quelqu'un en lui disant "je suis en couple ouvert, par contre ma relation principale c'est mon mari, et le sexe ne m'intéresse pas" ? Alors oui la réponse est "le dire à peu près comme ça, comme tu le penses", et je peux le faire sans trop de difficultés. Mais en imaginant ce genre de situations, j'ai l'impression d'être une tentatrice qui sème la douleur et les tourments, une sirène qui prendrait des hommes aux piège en jouant avec leurs sentiments. Ce que j'espère ne jamais faire évidemment.
Mais voilà, ça soulève beaucoup de questions et c'est pour ça que je cherche un peu d'aide
Merci de m'avoir lue !

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Profil

artichaut

le mercredi 17 avril 2024 à 01h33

pshit
ma libido n'existant presque que dans des situations de manque affectif,

Ça prouve que (contrairement à beaucoup de gens sur cette planète) tu as peu de manque affectifs. C'est archi super !

pshit
Je n'aime pas trop le terme de relation polyamoureuse

Qu'est-ce que tu n'aimes pas dans ce terme ?

pshit
Par contre j'ai une réelle envie de contacts affectueux, des câlins, une proximité physique mais pas de relations sexuelles comme on l'entend habituellement.
Et je trouve ça égoïste de ma part.

Ce n'est pas être égoïste que savoir ce que l'on veut et le dire.
Ce sont les autres qui sont égoïstes, s'ils ne veulent pas entendre ça, ou pire, te réclament autre chose.
Le sexe n'est jamais un dû. Jamais, jamais, jamais.

pshit
(même si actuellement "rien" ne s'est passé avec d'autres personnes)

Comment ça "rien" ??
Ne collerait tu pas là un concept qui ne t'appartiens pas ?
La proximité physique avec d'autres personnes, quel qu'en soit le degré, ça n'est jamais "rien".
Que le monde capitaliste ai surinvestit certaines formes de proximités physiques (la sexualité ou le coït, par exemple), ne devrait pas occulter l'immensité et la richesse de toutes les autres formes de proximités physiques (ou non physiques, d'ailleurs).

C'est pas parce que certains préfèrent le ski nautique et le sacralise, que tu dois nommer "rien" tout ce qui n'est pas du ski nautique.

pshit
j'ai l'impression d'être une tentatrice qui sème la douleur et les tourments, une sirène qui prendrait des hommes aux piège en jouant avec leurs sentiments.

Et bien ne joue pas avec leurs sentiments. Dis leur très clairement les choses.
Et tant pis pour eux s'ils ne veulent pas entendre.
Ce n'est pas à toi de régler leurs problèmes affectifs.

Tu propose des câlins et une proximité physique. Ça leur va, tant mieux. Ça ne leur va pas, tant pis, c'est à eux de refuser et d'aller voir ailleurs.

À la limite si tu veux les aider, tu peux supprimer totalement la sexualité. Comme ça il ne saurait y avoir aucune ambiguïté, aucun faux espoir. Mais encore une fois, même ça, tu n'es en rien obligée de t'y contraindre.

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pshit (invité)

le mercredi 17 avril 2024 à 08h50

Merci pour ta réponse !

Effectivement pour le comblement des besoins affectif, ça n'a pas toujours été le cas, donc j'ai plutôt de la chance maintenant !

Le terme polyamour est lié, le plus souvent, ou en tout cas dans l'imaginaire de nos proches, à des relations non hiérarchisées qui ne correspondent pas à ce qu'on vit. Donc comme toute étiquette, j'évite de l'utiliser, préférant décrire plus précisément la situation.

Le sexe n'est jamais un dû évidemment. Mais ça n'empêche pas d'avoir conscience que certaines situations sont génératrices de désir sexuel, et donc potentiellement de frustration. Et je n'ai pas envie de semer la même frustration que celle que vit mon conjoint.
Évidemment ça se discute au cas par cas, mais j'ai encore du mal à imaginer une situation qui se passerait bien dans mon cas. La plupart des gens recherchent soit une relation exclusive classique, soit des relations sexuelles. Les entre deux sont compliqués à gérer et je le comprends parfaitement.
Donc je me dis que je vais probablement essuyer pas mal de refus, plus encore que pendant mon célibat (ce qui serait vraiment un exploit). Parce que oui moi je peux arriver en disant "voilà ce que je propose" mais c'est épuisant les refus.
S'il y en a, j'aimerais bien voir un jour des témoignages de personnes pour qui quelque chose comme ça se passerait bien, histoire de voir si ça existe vraiment

Et quand je dis que rien ne s'est passé c'est parce que c'est le cas, ni moi ni mon conjoint n'avons encore de relation en plus, pas la moindre proximité physique avec personne d'autre. Évidemment je n'oublie pas la diversité des relations possible, mais actuellement dans les faits on passe pour un couple exclusif de l'extérieur.

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Profil

Hawkeye

le mercredi 17 avril 2024 à 10h11

Bonjour

pshit
S'il y en a, j'aimerais bien voir un jour des témoignages de personnes pour qui quelque chose comme ça se passerait bien, histoire de voir si ça existe vraiment

Peut-être que lire les messages de @bonheur pourraient te parler. Elle se décrit comme polyaffective ce qui semble correspondre à ta recherche.
Elle était très présente mais a quasiment disparu du forum. Elle te répondrait peut-être en Privé.

pshit
Le terme polyamour est lié, le plus souvent, ou en tout cas dans l'imaginaire de nos proches, à des relations non hiérarchisées qui ne correspondent pas à ce qu'on vit. Donc comme toute étiquette, j'évite de l'utiliser, préférant décrire plus précisément la situation.

Le polyamour est souvent hiérarchique au contraire. Surtout dans le contexte de l'ouverture d'un couple à d'autres relations. Le couple historique devient socle et les autres relations secondaires. C'est souvent le cas quand il y a lieu de vie communs, projets à long terme, enfants.

pshit
Le sexe n'est jamais un dû évidemment. Mais ça n'empêche pas d'avoir conscience que certaines situations sont génératrices de désir sexuel, et donc potentiellement de frustration. Et je n'ai pas envie de semer la même frustration que celle que vit mon conjoint.
Évidemment ça se discute au cas par cas, mais j'ai encore du mal à imaginer une situation qui se passerait bien dans mon cas. La plupart des gens recherchent soit une relation exclusive classique, soit des relations sexuelles. Les entre deux sont compliqués à gérer et je le comprends parfaitement.
Donc je me dis que je vais probablement essuyer pas mal de refus, plus encore que pendant mon célibat (ce qui serait vraiment un exploit). Parce que oui moi je peux arriver en disant "voilà ce que je propose" mais c'est épuisant les refus.

En effet ça risque de bloquer à un moment et tu passeras pour une allumeuse. Après il est possible que ta libido presque éteinte avec ton conjoint revienne au contact d'autres corps.
Tu te définis asexuelle mais sans l'être complètement. Est-ce que tu as creusé le pourquoi de cette faible libido ? Consulté un spécialiste ? Est-ce que ça a toujours été le cas ? Prends-tu du plaisir quand vous le faites avec ton conjoint ? Ou seule ?

pshit
Et quand je dis que rien ne s'est passé c'est parce que c'est le cas, ni moi ni mon conjoint n'avons encore de relation en plus, pas la moindre proximité physique avec personne d'autre. Évidemment je n'oublie pas la diversité des relations possible, mais actuellement dans les faits on passe pour un couple exclusif de l'extérieur.

Et c'est très bien comme cela. Il n'y a que les personnes impliquées dans les relations qui doivent être au courant. Pour les autres, à part vouloir argumenter ou promouvoir le mode de fonctionnement non exclusif ce n'est pas leur problème.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

artichaut

le mercredi 17 avril 2024 à 12h01

pshit
comme toute étiquette, j'évite de l'utiliser, préférant décrire plus précisément la situation.

C'est sûr que c'est toujours plus précis de décire ce qui se vit réellement.

pshit
Et quand je dis que rien ne s'est passé c'est parce que c'est le cas, ni moi ni mon conjoint n'avons encore de relation en plus, pas la moindre proximité physique avec personne d'autre. Évidemment je n'oublie pas la diversité des relations possible, mais actuellement dans les faits on passe pour un couple exclusif de l'extérieur.

C'est qu'en fait ce dont je parle déborde la notion même de couple.
Ce que je veux dire c'est que, de fait, si tu sors de chez toi, tu as des relations avec d'autres humains, et ces relations ne sont pas "rien".
C'est juste que la société à tendance (comme pour le ski nautique) à ne voir et ne considérer que certains types de relations, au détriment de tous les autres.
Bien souvent on considère qu'il n'y a rien tant qu'il n'y a pas eu coït ou cododo. Alors que manger une glace avec quelqu'un, jouer à un jeu de société, c'est déjà quelque chose, c'est déjà relationner. Même aller acheter son pain à la boulangerie c'est relationner. Et de la proximité physique avec d'autres, il y en a à plein d'endroit (rituels de salutation, danse, sport, soins…), juste on ne la considère pas, ou on n'y met pas la même charge symbolique.

pshit
je n'ai pas envie de semer la même frustration que celle que vit mon conjoint.
Évidemment ça se discute au cas par cas, mais j'ai encore du mal à imaginer une situation qui se passerait bien dans mon cas.

Peut-être que si tu propose une relation d'amitié, d'intense-amitié (par exemple à ton "crush" et à tous les autres), ça te permet d'être comprise et de ne pas "semer le trouble".
Certes "amitié" c'est encore une étiquette. Mais "couple", "amoureux", "crush" …et même "relation" sont des étiquettes aussi.

Globalement il est acquis que dans l'amitié il n'y a pas de sexe. Donc ça pose clairement les choses, et ça enlève l'ambiguïté.
Par contre (même si ça n'est pas la norme) il peut tout à fait y avoir dans l'amitié, des contacts affectueux, des câlins, et une proximité physique. Il peut même y avoir de l'amour, puisque l'amitié (comme la parentalité) est une forme d'amour.
Le risque c'est qu'il te manque un petit quelque chose de symbolique (car l'amitié est très dévalorisée en ce monde). Mais si tu t'attaches moins aux étiquettes, qu'à ce qui se vit réellement, alors ça peut te permettre de dévellopper toutes sortes de relations affectivo-intimes d'une très grande qualité et avec plein de câlins/tendresse. L'étiquette « amitié » servant surtout à dire à l'autre « ne t'emballes pas mon coco, nous n'allons pas partager plein de sexe ».

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Profil

artichaut

le mercredi 17 avril 2024 à 12h10

Hawkeye
Est-ce que tu as creusé le pourquoi de cette faible libido ? Consulté un spécialiste ? Est-ce que ça a toujours été le cas ?

Si on pouvait éviter la pathologisation de l'asexualité, ça serait sympa.

@pshit à l'air de très bien vivre son asexualité. Ce sont les autres qui le vivent mal. Donc en l'occurence, si quelqu'un devait consulter un spécialiste ici, ce serait plutôt les autres (pour, par exemple, apprendre à combler leurs manques affectifs, autrement que par le sexe).

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Senn (invité)

le mercredi 17 avril 2024 à 13h58

Je me reconnais beaucoup dans ta description !
Je suis en couple depuis bientôt 15 ans, dans une relation au départ exclusive et qui a évolué au fil de nos discussions sur l'amour, et l'acceptation du fait qu'on pouvait aimer plusieurs personnes sans s'aimer moins l'un l'autre.
Je suis aussi asexuelle, j'ai fini par le comprendre assez tardivement (début trentaine), mais ça a été une libération. Je n'ai pas de désir pour les gens, c'est pas "juste une baisse de libido", je n'ai pas de manque sexuel... Ce qui n'empêche pas que je puisse avoir des relations sexuelles tout à fait consenties - et appréciées - dans le cadre de mes relations.
Comme pour toi, le contact, les câlins sont indispensables pour moi, et l'essentiel dans mes échanges physiques. Les relations sexuelles sont au millième plan, et oui il y a le stress de proposer à l'autre "moins" ou au moins "différent" que ce qu'il attend, mais c'est comme ça que je suis, c'est à prendre ou à laisser :P
Je me dis qu'on ne joue pas la tentatrice, qu'on ne sème pas la déception et l'incompréhension si on est honnête avec nos attentes dès le départ.
Mon conjoint a développé des sentiments pour une autre personne, moi aussi, puis encore une autre... On construit nos relations au fil du temps selon les émotions, mais toujours avec beaucoup de communication, d'attention portée à l'autre et aux autres, d'écoute, de compromis... Finalement, c'est surtout des questions d'organisation qui nous prennent du temps, parce que le fond, nos attentes différentes, et nos liens sont assez clairs.
Ton témoignage m'a fait plaisir, c'est toujours agréable de rencontrer quelqu'un qui partage une part de nos questionnements :)

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pschit (invité)

le lundi 22 avril 2024 à 08h28

Merci à tout le monde pour vos réponses ! Ça m'a bien aidée à réfléchir. Et merci Senn pour ton témoignages, ça faut du bien de voir quelqu'un qui a été dans une situation similaire :)

Et en ce qui concerne l'asexualité, oui je le vis bien dans le sens où c'est comme ça, j'ai peu de besoins à ce niveau là et c'est tout. Comme d'autres en ont davantage. Je trouve juste frustrant le fait que c'est un domaine de la vie des êtres humains qui me paraitra assez étranger, mais bon on ne peut pas tout connaitre et expérimenter

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De passage aussi ... (invité)

le lundi 22 avril 2024 à 17h55

Citation :
"(pour, par exemple, apprendre à combler leurs manques affectifs, autrement que par le sexe). "

Si tu pouvais éviter de pathologiser le sexe ... qui ne sert pas à combler des manques affectifs dans la plupart des cas.

Il se dit même que certains le pratiquent dans le couple parce que c'est super agréable ...

Donc demander à une personne en couple frustrée sexuellement d'aller consulter, me parait tout aussi mal venu.

Ou alors pour explorer pourquoi rester en couple avec une personne asexuelle quand on aime le sexe ...

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