Pensées polluantes
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Siestacorta
le lundi 11 mars 2024 à 23h47
De passage aussi ...
Ce qu'on peut noter quand même, c'est que c'est toujours à celui (ou celle, mais c'est nettement plus rare sur ce site) qui n'est pas à l'origine du polyamour de s'adapter, de faire des efforts , d'accepter, d'être aux petits soins bref de s'enferrer encore plus dans la dépendance affective.
Ça joue un tout petit peu que ce soit à un.e partenaire sur une phase d'ouverture qu'on suggère des conseils... quand c'est à la fois la personne qui demande conseil et celle qu'on a sous la main.
Ya une certaine logique qu'on parle de ce que cette personne peut faire.
Quand à ne pas lire aussi les nombreuses occasions où on exprime que c'est au partenaire pivot que reviennent les plus fortes responsabilités, je sais pas si c'est un biais ou un choix ?
Je le fais sur ce même fil
Jules Siestar
Noter aussi que si le "mono surpris" se retrouve à devoir faire un travail salvateur sur lui-même et sur la relation, ça vaudra probablement rien si le polycurieux ne fait pas de même, voir plus.
Pas seulement rassurer verbalement, mais montrer l'amour qu'il met à revenir de ses découchages, à rester disponible sur les temps cultivés dans le couple historique, à sanctuariser les temps du couple historique qu'on prend désormais soin de s'offrir explicitement plus que par automatisme du "nous-deux".
Et la réponse la plus courante aux demandes ici, c'est : "communiquez".
Je pense que ça laisse un peu filtrer l'idée que le travail va se faire à deux.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Topper
le mardi 12 mars 2024 à 14h48
De passage aussi ...
Ce qu'on peut noter quand même, c'est que c'est toujours à celui (ou celle, mais c'est nettement plus rare sur ce site) qui n'est pas à l'origine du polyamour de s'adapter, de faire des efforts , d'accepter, d'être aux petits soins bref de s'enferrer encore plus dans la dépendance affective.
C'est surtout que, là encore, c'est hors sujet. La question initiale c'est : quels sont vos moyens pour gérer de genre de pensées polluantes ?
L'autre partenaire peut être la plus aimante, attentionnée, et rassurante possible, ça ne changera absolument rien aux pensées intrusives.
Siestacorta
Ça joue un tout petit peu que ce soit à un.e partenaire sur une phase d'ouverture qu'on suggère des conseils... quand c'est à la fois la personne qui demande conseil et celle qu'on a sous la main.
Ya une certaine logique qu'on parle de ce que cette personne peut faire.
Quand à ne pas lire aussi les nombreuses occasions où on exprime que c'est au partenaire pivot que reviennent les plus fortes responsabilités, je sais pas si c'est un biais ou un choix ?
Exactement.
On ne peut pas non plus écrire un bouquin personnalisé pour chaque personne qui vient demander conseil en traitant de tous les points pour une relation polyamoureuse réussie. On se base sur ce qui est dit.
Si il y a des éléments qui font penser que la relation est malsaine, voire toxique, c'est dit. Il est aussi rappelé que chacun des partenaires doit fournir des efforts lorsque c'est nécessaire.
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De passage aussi ... (invité)
le mercredi 13 mars 2024 à 22h44
Citation :
"L'autre partenaire peut être la plus aimante, attentionnée, et rassurante possible, ça ne changera absolument rien aux pensées intrusives. "
Je ne suis absolument pas d'accord.
Les pensées intrusives sont liées à la peur de la perte, au fonctionnement effréné de l'imagination de celui qui reste seul avec sa peine et ses peurs.
Si le/la partenaire lorsqu'elle revient a une caractère aimant et rassurant, ces pensées peuvent devenir de moins en moins fortes et la peur de l'abandon moins prégnante.
Si le partenaire à son retour est distant, peu empathique, son prochain départ sera vécu de façon encore plus angoissée.
Je n'invente rien .....
Tu viens de faire un long post détaillé sur les méthodes à employer pour supporter les crises d'angoisse sans toucher un seul mot sur ce que fait ou pourrait faire ta compagne pour t'aider à passer ces crises d'angoisse.
J'en conclue donc que même pour toi qui en a souffert manifestement, les efforts à faire sont pour le poly-acceptant.
Ca frôle le masochisme parfois ....
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Topper
le vendredi 15 mars 2024 à 11h40
De passage aussi ...
Les pensées intrusives sont liées à la peur de la perte, au fonctionnement effréné de l'imagination de celui qui reste seul avec sa peine et ses peurs.
Pas forcément. On peut avoir des pensées intrusives en ayant aucune peur de perdre l'autre.
Cela peut-être une difficulté à imaginer sa/son partenaire intime avec une autre personne, parce qu'on n'est absolument pas habitué à cette éventualité. Dans la monogamie, on a des mécanismes de possessivité du corps de l'autre. L'intimité physique nous est exclusive. En ayant pensé ainsi depuis au moins l'adolescence, c'est un réflexe de ressentir un stress intense à l'idée que ça puisse être autrement. Il faut remettre en question que pour faire couple, l'autre doit être notre propriété et le sexe doit être sacralisé et réservé à sa/son partenaire. Ce processus n'a rien d'évident et est plus ou moins aisé selon les personnes.
De passage aussi ...
Si le/la partenaire lorsqu'elle revient a une caractère aimant et rassurant, ces pensées peuvent devenir de moins en moins fortes et la peur de l'abandon moins prégnante.
Cela peut être apaisant car cela peut rassurer sur le fait que l'expérience vécue en dehors du couple n'a pas d'impact négatif sur l'attachement de l'autre.
Néanmoins, je pense que l'effet calmant n'est que temporaire. Si il n'y a aucun changement de mode de pensée sur le rapport au couple et au sexe, les angoisses seront les mêmes, les pensées intrusives seront toujours là. Le caractère aimant et rassurant de l'autre n'y fera rien.
De passage aussi ...
Si le partenaire à son retour est distant, peu empathique, son prochain départ sera vécu de façon encore plus angoissée.
Evidemment.
De passage aussi ...
Tu viens de faire un long post détaillé sur les méthodes à employer pour supporter les crises d'angoisse sans toucher un seul mot sur ce que fait ou pourrait faire ta compagne pour t'aider à passer ces crises d'angoisse.
Oui, j'ai répondu précisément à la question posée. Il n'a pas été demandé : Que pourrait faire ma partenaire pour m'aider" ?
De passage aussi ...
J'en conclue donc que même pour toi qui en a souffert manifestement, les efforts à faire sont pour le poly-acceptant.
Non. Je ne suis absolument pas d'accord avec cette affirmation.
Passer de la monogamie à la non-monogamie, c'est revoir toute sa conception du couple. Cela n'a absolument rien d'anodin. Croire qu'il n'y a pas d'effort à faire pour effectuer cette transition est extrêmement naïf.
Donc, est-ce qu'il y a des efforts à faire pour la personne monogame qui se confronte à la non-monogamie ? Oui, et ils sont énormes, en particulier pour les personnes qui ont toujours considéré l'exclusivité comme étant le coeur de ce qui est le couple. Cela fait beaucoup de choses à reconsidérer, à désapprendre, des émotions à comprendre, à décortiquer, des mécanismes à analyser, etc.
C'est un travail qui me semble absolument indispensable. C'est une évolution de soi que l'on a entre le main, et sur laquelle on peut agir soi-même et concrètement pour bien vivre la situation.
Est-ce que l'autre partenaire n'a pas d'effort à faire ? Non. Je n'ai jamais dit ça et je mets souvent en garde les personnes concernées sur l'attention qui doit être portée à l'accompagnement, la réassurance et la gestion de la NRE qui peut faire perdre tout discernement.
En outre, dans les cas où il y a une ouverture de couple avec un déséquilibre entre les deux partenaires, je répète régulièrement que le travail de déconstruction de la monogamie doit être fait par les deux. Je sais pertinemment que je parle dans le vide lorsque je dis ça. La personne qui profite de sa liberté est plus occupée à profiter de sa nouvelle vie que de faire un travail sur elle-même.
Pourtant, dans ce contexte là, c'est trop souvent le même schéma qui se répète. Lorsque c'est au tour de l'autre partenaire de profiter de sa liberté, c'est le drame.
Rétropédalage, jalousie, finalement le polyamour c'est plus aussi bien que ça. Oui, c'est ce qu'il se passe quand tu restes monogame dans ta tête, que tu profites de ton côté, et que soudainement tu te prends l'autre face de la non-monogamie de plein fouet . Pourtant il y avait bien souvent des mois pour s'y préparer (pas complètement mais au moins) un minimum.
De passage aussi ...
Ca frôle le masochisme parfois ....
Comme je le dis plus haut, cela n'a rien d'anodin. Je n'ai jamais caché les difficultés. Je n'ai jamais enjolivé le polyamour. Je n'ai jamais fait de prosélytisme, mais plutôt le contraire.
Pour certaines personnes, la transition se passe de manière fluide. Pour d'autres, ça demande de se faire violence pour sortir de la zone de confort de la monogamie. Lorsque c'est le cas, cela ne se fait pas sans douleur.
Pour autant, je ne considère pas que c'est du masochisme. Il n'y a pas une volonté de souffrir et surtout de rester dans un état de souffrance. Il peut y avoir une multitude de bénéfices à passer par cette étape difficile : comprendre pourquoi on pense d'une certaine façon et le remettre en question, analyser certains mauvais mécanismes, les comprendre et les changer, questionner notre construction de genre et l'influence de la société sur nos aspirations, questionner ses envies, apprendre sur l'autre, améliorer la communication dans le couple, avoir un rapport à l'autre plus sain et moins dépendant, également découvrir ce que le polyamour peut nous apporter.
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Peace-Shark
le vendredi 15 mars 2024 à 13h13
J'apprécie vraiment vos échanges et personnellement ça m'aide à modeler mes perceptions.
Mais, la notion de couple n'est elle juste pas devenue obsolète avec la non-monogmie ?
Personnellement, je n'arrive plus à parler de couple quand je dois nous qualifier (mon et mon amie).
@Topper, j'apprécie tes interventions et ton franc parlé. Je monte régulièrement à Reims et c'est ton coin il me semble (je suis dans le train actuellement 😁).
Un de ces 4, il faudrait se prendre un verre.
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Siestacorta
le vendredi 15 mars 2024 à 14h53
Peace-Shark
Mais, la notion de couple n'est elle juste pas devenue obsolète avec la non-monogmie ?
Personnellement, je n'arrive plus à parler de couple quand je dois nous qualifier (mon et mon amie).
Je pense que l'exclusivité n'est que la part absolutiste de la définition du couple, mais sa "tandemité" (pas trouvé mieux) porte déjà pas mal d'autres normes relationnelles.
J'avais aimé découvrir le terme amatonormativité, " l'hypothèse répandue que tout le monde serait mieux dans une relation exclusive, romantique et à long terme, et que tout le monde recherche une telle relation".
C'est une norme qui n'englobe pas l'hétéronormativité, mais la renforce quand même.
En français courant maintenant !
Il y a plein d'habitudes relationnelles que chacun considérera comme "normales".
Et je trouve que ne pas parler de couple, d'amour romantique, ça a un sens fort, c'est assumer un détachement "de principe", laisser croire que personne ne peut rien avoir de bon à garder de sa culture amoureuse classique.
Pour moi, il s'agit pas de rompre avec la norme (ou le couple) et de ne se lier qu'avec des gens capables de ça, mais "seulement" de prendre le recul ("déconstruire" pour faire des points au scrabble) pour savoir si on peut encore en faire quelque chose de bien avec, ou si elle nous enferme avec les partenaires.
"Seulement"... parce que c'est déjà beaucoup, parce qu'en fait ça s'arrêtera pas les questions, ajustements, et même si nous oui la génération d'après, ou le copain un peu plus en recherche, ou en situations spécifique... aura des raisons de vouloir encore pousser les murs.
Après chacun bricole, parce que dans un monde normé, on passe pas tant de temps à réfléchir aux relations en ayant que l'envie d'être ermite...
Je dis parfois "couple" quand je parle de "relation historique", si je devais avoir une relation socle je dirais "couple" aux gens, mais si à des moments la norme me semble trop pleine d'injonctions pas questionnée, j'écrirais "kouple", avec un K bien autoritaire.
Donc interroger les mots, oui, connaitre leur bagage, mais pas se priver non plus du moment où ils sont quand même plus utiles que faux.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Topper
le vendredi 15 mars 2024 à 19h37
Peace-Shark
Mais, la notion de couple n'est elle juste pas devenue obsolète avec la non-monogmie ?
Personnellement, je n'arrive plus à parler de couple quand je dois nous qualifier (mon et mon amie).
Cela doit dépendre du contexte relationnel. On peut être non-monogame et se sentir en couple dès lors que l'on a une relation qui a une certaine importance (dans le quotidien, dans des projets de vie, selon un lien de codépendance particulier) et/ou qui a un affichage social spécifique. C'est à dire si c'est une partenaire que tu présentes en tant que partenaire "officiel".
Les personnes polyamoureuses qui disent avoir une relation primaire (ou socle), sont à la fois non-monogames et en couple. C'est mon cas, et la notion de couple reste importante pour moi car c'est quelque chose de central dans ma vie.
Je trouve qu'il y a une dimension relativement figée dans la notion de couple. D'ailleurs, dans certains cas qui gardent cette aspect de cohésion persistante, le mot couple est étendu à trouple (couple à 3), quad (couple à 4), etc.
Pour d'autres configurations, la notion de couple à deux peut sembler obsolète ou inadaptée lorsque les relations sont moins définies, plus fluides, plus mouvantes, moins hiérarchisées.
@Topper, j'apprécie tes interventions et ton franc parlé. Je monte régulièrement à Reims et c'est ton coin il me semble (je suis dans le train actuellement 😁).
Un de ces 4, il faudrait se prendre un verre.
Tu peux m'envoyer un message en privé. 🙂
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Peace-Shark
le samedi 16 mars 2024 à 15h16
Merci @Topper et @Siestacorta
Je comprends tout à fait.
J'ouvrirai peut être un sujet spécifique pour éviter de polluer ce poste.
Je ne prendrai pas mon histoire personnelle comme base pour un nouveau sujet : ce serait une énième histoire identique à celles déjà présente.