Polyamour, pas pour les "pauvres" ? Le polyamour serait-il réservé à la classe moyenne et plus ?
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Sally (invité)
le lundi 11 septembre 2023 à 13h03
Bonjour !
Je me permets de lancer ce sujet avec un titre-interrogation qui se veut un peu provocatif, je l'avoue.
Si la discussion sur ce sujet a déjà été traitée sur le forum, je vous remercie gentiment de me transmettre le lien :)
La question est telle : est-ce qu'on peut être et vivre en polyamoureux tout en était "pauvre" ? Je vous la pose en toute naïveté.
Pourquoi ce questionnement ?
Pour ma part, un moment difficile mais je suppose assez "typique" : après 10 ans de couple monogame, un enfant, je me sépare de mon conjoint, et la faute est à moi : les tromperies. Tout s'est passé très vite, et dans mon esprit cela a été un grand chamboulement : c'est comme si on découvrait d'un seul coup pourquoi depuis un bon moment on se sentait mal à l'aise dans son couple.
Aujourd'hui, ce dont je suis sûre :
1. Je peux aimer plus qu'une personne à la fois, j'aimerai vivre cette liberté tout en voyant l'autre s'épanouir aussi avec d'autres personnes ;
2. Mon sentiment d'amour ne sait pas être durable - c'est comme ça, je peux tomber amoureuse et puis l'amour peut partir facilement, je n'y peux rien.
3. Il y a bien évidemment toujours de l'attachement à la personne avec laquelle on était monogame (et surtout en tant que le père de mon enfant), mais c'est une toute autre vie que de la monogamie que je désire profondément, c'est pour cela qu'on se quitte.
Bon, une fois ce contexte posé (assez banal pour vous, j'imagine), voici le cœur du "problème" :
J'ai une vie précaire, je cumule plusieurs emplois, je poursuis mes études. Bref, je n'ai pas de sous pour manger ou boire un verre dehors quand je veux par exemple, n'en parlant pas de séjours/vacances ou autres loisirs payants
.
Et là, toutes les références, témoignages, TOUT ce que l'on peut trouver sur l'Internet sur le polyamour nous vient des personnes... bah socialement dotées.
J'ai même développé un "cliché" dans ma tête, des jeunes Parisiens "libres" dans leurs têtes, libres dans leurs amours, qui partent en vacances tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre partenaire...Bref, une idylle, un luxe de polyamour réservé aux ceux qui peuvent se permettre de naviguer, peut-être même cumuler deux foyers.
Et puis, pareil, aucune représentation sur la famille. Avec un enfant qui a grandi dans un contexte monogame. Comment lui expliquer ? Comment organiser sa vie ? (Ca, c'est encore un autre sujet).
Je n'ai pas de réseaux, d'amis, de contacts, je ne sais même pas où chercher ces personnes polyamoureuses. Il y a de s moments où je me dis que, en fait, le polyamour n'est pas pour des personnes comme moi, qu'il faut un minimum de moyens.
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des expériences là-dessus ? Tout commentaire sera pour moi matière à réflexion et m'aidera forcément !
Je vous remercie.
S.
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Hawkeye
le lundi 11 septembre 2023 à 14h17
Tout ce que tu décris ici c'est la précarité du parent célibataire isolé. Rien de particulier au polyamour.
C'est évident que c'est plus facile si tu as un bon niveau de revenu, un logement,que tu es indépendant, que tu peux payer pour tes loisirs, de te préoccuper de tes différentes relations polyamoureuses que si ton cerveau est obnubilé par la question de comment payer le loyer, et avoir assez à manger.
Donc ça peut sembler plus simple de former un couple monogame pour partager revenus et dépenses que de vouloir le luxe de l'indépendance et des relations multiples.
Aux dernières nouvelles l'amour est gratuit. Les communautés qui pratiquent les relations libres ne sont pas particulièrement connues pour être riches et matérialistes.
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Aki
le lundi 11 septembre 2023 à 15h49
@Hawkeye : je +1 toutes tes remarques, notamment celle-ci : "l'amour est gratuit".
@Sally : Ce que je comprends c'est surtout que tu as des difficultés financières (qui sont souvent celles des personnes qui vivent seules, en fait). C'est probablement plus simple d'aimer plusieurs personnes quand chacun a son foyer et son conjoint, quand on a un bon salaire, par exemple.
Oui, avoir une (ou des) relation(s) peut aussi coûter cher si on a des activités coûteuses (restaurants, vacances, loisirs) avec ses amoureux. Mais ça n'est pas un impératif.
Personnellement, je suis en relation avec plusieurs femmes indépendantes, en couple ou poly-solo. Certaines ont de bons revenus, d'autres non. Pour ma part je vis avec moins de 600€ par mois (seul et sans enfant) et ça ne m'empêche pas de prendre le train pour aller les voir, de payer des sorties ou des restaurants de temps en temps. En réalité, je bénéficie de plein de réductions (et je peux monter à Paris pour 25€, par exemple). Donc, pour répondre à ta question ("Est-ce qu'on peut être et vivre en polyamour tout en était pauvre" ?) pour moi la réponse est "oui".
Je ne comprends pas pourquoi tu ne pourrais pas aimer plusieurs personnes près de chez toi si tu te fixes un budget pour les voir et faire des activités ou si simplement tu partages des choses gratuites : discuter, se balader, partager de l'intimité, faire du sport, danser, chanter, etc.
Les polyamoureux sont très rares en effet. Tu en trouveras dans les cafés polyamoureux (regarde la section "Evénements" en haut de cette page) ou sur les groupes et sites de rencontre (OKCupid, Polyrencontre.fr, etc).
Bon courage à toi !
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Sally (invité)
le lundi 11 septembre 2023 à 16h38
Merci Hawkeye et Aki pour vos réponses !
En effet, du point de vue purement économique, oui, ce sont des contraintes d'un parent célibataire.
Et ce que tu soulignes Aki me fait réaliser que la "barrière" n'est pas tant financière, mais peut être plutôt mentale... Car pour toutes les loisirs gratuites, en effet je les pratique déjà, toute seule ou avec mon enfant : bibliothèques, fêtes de quartier, vide-greniers, balades en forêt et autres festivités...
Et dans ma représentation, pour trouver les personnes polyamoureuses, il faudrait forcément avoir accès à certaines "mondanités"...
Je pense que c'est aussi le manque de représentations médiatiques et culturelles tout simplement qui fait qu'on puisse avoir une impression (à tort) que les amours libres seraient un monde pour du moins inaccessible, ce qui est faux évidemment. J'avais la même impression pour tout ce qui concerne le libertinage.
Merci pour les idées des sites de rencontres.
Et merci encore pour vos réponses : je pense que comme pour beaucoup d'entre nous ici, c'est de se découvrir soi-même polyamoureux qui est perturbant en soi, car on réalise l'écart par rapport à la normativité, on réalise qu'en effet, le monde autour de nous s'est constitué sur l'idéal du couple monogame.
Tout est à inventer, à organiser.
L'amour est gratuit en effet :)
Au plaisir de vous lire,
S.
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Topper
le lundi 11 septembre 2023 à 20h23
Bonjour Sally,
Je suis d'accord avec ce qui est le point de vue pragmatique de @Hawkeye, néanmoins si on va au-delà de la théorie ce n'est pas si simple.
Les paramètres qui influencent le coût du mode de vie polyamoureux sont nombreux.
Par exemple, cela ne va pas avoir le même coût en vivant en grande ville ou à la campagne. Dans le second cas, cela va occasionner de nombreux déplacements, généralement en voiture, car les personnes partageant ce mode de vie sont rares en zone rurale.
Si l'on a des enfants à garder, et encore plus en étant parent solo, cela peut revenir cher de s'octroyer du temps libre pour faire des rencontres et voir des partenaires.
Si l'on est en couple polyamoureux ou solo-poly, ce n'est pas non plus la même affaire. Partager un logement, des ressources financières, ça offre plus de liberté qu'en devant tout assumer seule.
La situation de vie des partenaires que l'on a, ça change aussi le coût. Si soi-même ou l'autre personne ne peut recevoir, les coûts d'hébergement et de nourriture peuvent sérieusement affecter le rythme des rencontres.
Je vais pas faire une liste interminable mais ça donne déjà une idée d'à quel point le niveau de vie peut affecter la vie polyamoureuse. Cela ne va pas l'empêcher, mais la manière dont ce mode de vie peut être vécu est radicalement différente entre une personne pauvre et très aisée.
L'amour est gratuit, oui, effectivement.
Passer une journée sur la plage, c'est gratuit aussi. Pourtant selon le niveau de vie, une personne pauvre devra se serrer la ceinture pour s'offrir un week-end à la mer dans l'année, tandis qu'une personne riche pourra y aller à loisir.
A partir du moment où on restreint volontairement le rythme des rencontres à cause du coût qu'elles occasionnent, j'estime que l'aspect financier impacte négativement la vie polyamoureuse.
Pour finir, de ce que j'ai pu voir autour de moi, dans différents réseaux, et diverses communautés, il y a une représentation des classes sociales très marquée. La plus importante a un niveau de vie très élevé. La question de l'argent n'est jamais un sujet. Il est assez clair que le niveau économique a une importance flagrante sur la densité des rencontres et la qualité du temps passé avec les partenaires. Sans doute que le temps et l'espace mental disponible pour remettre en question le schéma monogame a une corrélation avec le niveau de vie.
Vient ensuite une classe plutôt très modeste, voire précaire, qui fait ce chemin de déconstruction notamment via réseaux, communautés, associations, syndicalisme, militantisme. Ce sont majoritairement des personnes en zone urbaine et qui vont faire des rencontres et créer des relations dans leur entourage proche.
Quand on observe ces deux groupes très marqués qui partagent le même mode relationnel, la différence de niveau de vie fait que ça ne se mélange pas tellement. Je suis convaincu que l'une des raisons principales vient du train de vie polyamoureux qui n'est pas compatible.
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de passage aussi ... (invité)
le lundi 11 septembre 2023 à 21h49
Bonne description du pourquoi certaines personnes se déclarent parfois poly-amoureuses.
Tout simplement par intérêt bien compris.
Pourquoi quitter un/une conjoint(e) qui tient encore à vous, même si de votre côté, ce n'est plus de l'amour, s'il est possible de vivre d'autres aventures sans remettre en question la famille (si on a des enfants), le logement adapté à la famille, son niveau de vie qui en prendra un coup lorsqu'il faudra assumer seul(e) les dépenses et ne voir ses enfants qu'une semaine sur deux (bon, ça c'est pas toujours un inconvénient).
Donc l'autre moitié du couple, en situation de faiblesse psychologique comme toute personne quittée, est placée devant le même dilemme (tout perdre) et accepte parfois cette situation de mal gré en espérant que ça revienne à la situation originale.
Quand tu as les moyens, tu te sépares si tu ne veux pas accepter ça.
Donc dans certains cas, le polyamour (côté poly-Paslechoix) est plutôt ....un truc de pauvre
J'ai connu un cas comme çà ....
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artichaut
le mardi 12 septembre 2023 à 11h12
(Je suis pauvre)
Selon moi ce n'est pas tant une question d'argent qu'une question de classe sociale.
Un certain polyamour (celui des films et séries notamment) est en effet réservé à une classe privilégiée. De toute façon l'amour bling bling est réservé à une classe privilégiée. Et sortir de la norme peut nécessiter a minima un bon capital culturel.
Même si bien sûr, en soi, n'importe qui peut vivre et inventer des amours différentes, ou des manières différentes de s'y rapporter. Mais ça reste souvent des exceptions.
Tu dis toi même que tu n'as pas de réseaux, d'amis, de contacts. Tu es pauve relationnellement parlant. Avoir une relation serait déjà énorme, alors vivre le POLYAMOUR… oui, c'est de l'ordre de l'impossible.
Une autre forme de "polyamour" d'ailleurs, concerne plutôt les pauvres justement, ou les classes non privilégiées : celles et ceux qui dans ce monde sont habitués à ne pouvoir se contenter que des miettes de ce monde, ne peuvent en aucun cas prétendre à vivre une belle histoire monogame holywoodienne. Ils et elles savent bien que ça n'est pas pour elles/eux, alors en vivre plusieurs à la fois… Certain·e·s se tournent alors par dépit vers une forme de "polyamour" : être toujours la dernière roue du carosse, n'être qu'un·e partenaire secondaire de qui voudra bien l'être. Et s'en contenter.
J'ai le sentiment, que pour sortir de la norme en tant que pauvre, il faut trouver ses pairs. Ne surtout pas se laisser attirer par ce qui brille, mais au contraire créer de la solidarité à son échelle. Et voir ce qui est possible à partir de là.
Donc laisser tomber l'idée du polyamour comme un objectif à atteindre, et voir ce qu'il est possible de vivre avec des personnes traversant les même problématiques que toi.
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Sally
le mercredi 13 septembre 2023 à 11h20
Topper, Artichaut et la personne "de passage"... Merci pour ces contributions qui nous permettent de nourrir cette réflexion avec toutes les nuances !
Topper, intéressant les deux classes chez les polyamoureux que tu décris. J'ignorais tout de ce milieu. Tout ce que tu dis sur le temps partagé ensemble, oui, en effet, sans moyens financiers, c'est plus compliqué de trouver des lieux, des moments propices, de naviguer entre les partenaires.
Pour la personne "de passage", je ne suis pas sûre d'avoir bien saisi vos propos... Vous semblez dire que certaines personnes acceptent de s'ouvrir au polyamour (de leur partenaire) par manque de choix économique, par l'impossibilité de partir ? En effet, cela va dans les deux sens : pour moi, inversement, je me disais avant que je ne peux pas partir pour vivre autrement du fait que je dépends économiquement de l'autre personne qui n'accepte que la monogamie stricte. En vivant déjà assez précairement, là, c'est encore plus de précarité et d'instabilité qu'on affronte : j'attends un logement social, je ne peux pas aller dans le privé à cause de ma situation.
Artichaut : très intéressant tes propos par rapport à la "polygamie des pauvres", faute de trouver une "belle histoire monogame holywoodienne". Je comprends que cela peut exister, mais j'ai du mal de me voir dedans : justement, je pense qu'il est bien plus facile de trouver cette "belle histoire" en monogamie, qu'on soit riche ou pauvre, car la majorité de la société est monogame. Pour ma part, je pense de ne pas être capable d'aimer une seule personne de manière totalement exclusive, et aussi, d'aimer sur une temporalité très longue, selon l'idée du mariage (et qu'on suppose de ne pas se quitter jusqu'à la mort...) C'est pas mon truc quoi. Je sais que c'est pas "polyamoureux" en soi, mais oui, je n'arrive pas à concevoir l'amour sur la durée, en tout cas aujourd'hui. Du coup, je me dis que le polyamour permets tout au moins penser autres amours que celui de notre principal paradigme culturel, ce fameux "amour hollywoodien" que tu évoques.
Merci pour le partage de ces belles réflexions, ça fait du bien !
Chaleureusement,
S.
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Caoline
le mercredi 13 septembre 2023 à 16h55
J'ai eu plusieurs relations quand dans mon couple historique nous étions au RSA. Je le suis à nouveau depuis que je vis seule d'ailleurs. C'est mes partenaires qui se déplacent et pour celui qui peut se le permettre m'offre des loisirs ou déplacements payant.
J'ai l'impression que le manque de temps est un obstacle bien plus important que le manque de finances et donc que c'est plus le fait d'être solo, très occupée et avec un enfant en bas-âge qui va rendre les choses compliquées mais pas impossibles. Bon courage pour tout, pas seulement pour trouver des relations, et bravo pour avoir osé te mettre en difficultés pour être en accord avec toi même.
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artichaut
le mercredi 13 septembre 2023 à 19h16
Sally
Je sais que c'est pas "polyamoureux" en soi, mais oui, je n'arrive pas à concevoir l'amour sur la durée,
Je ne sais pas si c'est "polyamoureux" (les monogames en série ne sont-ils pas un peu poly à leur manière ?) mais en tout cas l'assumer et l'affirmer comme tu le fait, remet déjà en question certains préceptes de la monogamie théorique… c'est donc en soi une forme de déconstruction du modèle (théorique) dominant.
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Aki
le lundi 18 septembre 2023 à 15h06
Sally
Et dans ma représentation, pour trouver les personnes polyamoureuses, il faudrait forcément avoir accès à certaines "mondanités"...
Je pense que c'est aussi le manque de représentations médiatiques et culturelles tout simplement qui fait qu'on puisse avoir une impression (à tort) que les amours libres seraient un monde pour du moins inaccessible, ce qui est faux évidemment. J'avais la même impression pour tout ce qui concerne le libertinage.
Ton point de vue est intéressant, je n'avais pas réalisé que le polyamour pouvait être perçu ainsi, comme un truc mondain, ou disons de nantis.
En réalité, j'ai beaucoup d'ami/es qui ne roulent pas sur l'or et qui pourtant ont des relations plurielles (libertinage, polyamour, anarchie relationnelle, etc). Mais j'avoue que la plupart (comme moi) me semblent plutôt issu/es de classe "moyenne" (ou à peine inférieure).
Est-ce que le "capital culturel" joue sur notre capacité à imaginer et envisager les relations plurielles ? Est-ce que dans les milieux les plus pauvres la mononormativité et l'idéal de la famille seraient-ils plus forts ?
Sally
Tout est à inventer, à organiser.
L'amour est gratuit en effet :)
Je suis bien d'accord avec toi !
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Sally
le mardi 19 septembre 2023 à 11h26
Rebonjour !
Merci Caoline pour ces mots réconfortants ! C'est vraiment agréable de le lire.
Artichaut, merci aussi ! En effet, penser, réfléchir, déconstruire : ce sont des choses gratuites, fort heureusement !
Aki, tes deux dernières questions, je les trouve très pertinentes. Je pense que dans les milieus au capital culturel faible (pour reprendre le jargon de P. Bourdieu) , il peut avoir cette aspiration, assez forte, à devenir ce qui est considéré comme idéal : le mariage heureux, la maison, etc etc.). Et le capitalisme repose tout de même sur la monogamie (ou plus précisément la monogamie pour les femmes, avec un accord tacite d"'adultère" pour les hommes.) Il y a peut-être un lien entre tout cela.
Pour ma part, je pense que je dispose d'un peu de ce fameux "capital culturel" pour mener les réflexions sur ce que je désire, etc. Puis, j'ai toujours aimé De Sade ou G. Bataille, les auteurs qui nous aident fortement à déconstruire et à lever les "poids" de notre culture !
Quand je parlais de la question d'être "pauvre", c'était vraiment au sens pauvre économiquement. Je me disais que vivre dans la pluralité de relations exige un minimum de revenus pour le vivre bien.
En ce qui concerne le libertinage, il y a un évident privilège féminin : l'entrée dans les clubs libertins est souvent gratuit pour les femmes, et oui, ça change totalement la donne !
A très bientôt :)
S.
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coeurpourpre
le mercredi 20 septembre 2023 à 01h10
Une étude socio?
je vais peut être faire sourire mais je n'ai jamais autant rencontré et vécu d'histoires en parallèle qu'à des époques où j'ai été dans des difficultés financières mais avec beaucoup plus de temps à consacrer à ma vie sociale paradoxalement : la débrouille et prendre tout le temps de découvrir ses partenaires et leur consacrer une qualité relationnelle extensive...
"amours" et eau fraiche
là nous sommes beaucoup plus pauvres en temps "libre" (vie pro, contraintes etc) et pourtant sans fins de mois difficiles ; nos vies sociales/amoureuses sont un poil plus restreintes tout en étant à moins de 20 bornes de Paris : entre campagne et grands ensembles urbains (le choix en gros) :-)
le vrai trésor et richesse finalement c'est le temps que l'on peut dégager et lv nature des relations que l'on tisse
Si on voit d'où est sorti le poly (plutôt milieux hippies des années 60/70 aux états unis et en Europe) franchement pas des milieux privilégiés pour la plupart même si beaucoup d'étudiants quand même dans le lot à l'époque (plutôt classes moyennes et workingclass entre parents ouvriers et employés de bureau : l'ascenseur social existait encore).
sinon si on va dans la dimension trouple ou "communautés" ça règle bien des soucis pratiques souvent (ou alors ça les démultiplie) : questions finances, temps, partage, mise en commun...ce qui a généré le socle de bien des communautés/"expériences collectives" il y a 50 ans ; encore existantes pour certaines mais gare au repli sur "soi", à l'effet dépendance et clairement ce n'est pas pour tout le monde (tout court) : ce n'est pas une question morale ou de fric concrètement (quoique?) mais plus psychologique et systémique en réalité qui rentre en contradiction avec nos modes de vie individualistes et de consommation.
ça pourrait d'ailleurs générer un sujet du style : votre vision poly/non exclusive = individuel/s ou collectif? :-)
la "richesse" de l'univers non exclusif/poly/etc c'est avant tout sa "diversité" qu'à voir la multiplicité d'expériences et de vécus différents les uns des autres rien qu'ici : tout est réinventable à chaque combinaison vécue
= effet vertige et lèche vitrine à prendre en compte.
Pour nuancer, y a t il toujours un prix à payer selon ses choix et affinités? Oui très probablement, d'où l'importance de garder les pieds sur terre et une communication active.
sinon sans en faire une généralité, j'ai vu beaucoup plus de différences de statuts social selon les cercles fréquentés dans certains milieux libertins ou ds/sm (soirées privées select, entresoi...) avec toute l'imagerie véhiculée par les films, littérature etc ... probablement cela aussi qui a généré en partie votre interrogation et ce sujet :-)
la gratuité pour les femmes dans les clubs, super vieux sujet, je dirais pas du tout un privilège mais plutôt le coeur du système économique de ces lieux basé sur : "c'est vous le dessert/lot à gagner" si on discute du "coût" des choses et de la société de consommation - j'ai un peu de mal avec pour ma part préférant finalement les relations dans la durée et "qualitatives" non basées sur une systémie commerciale (offre demande) ou financière même si la "quantité" et les one shot ne sont pas irrémédiablement incompatibles - les gentils poly peuvent s'en nourrir aussi après tout et ne s'en privent pas pour beaucoup :-)
En gros, on trouve de tout et pour toutes les bourses, pas besoin d'être milliardaire, d'avoir regardé eyes wide shut ou d'acheter des panoplies hors de prix pour se faire plaisir et rencontrer ;-)
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Ocean
le samedi 23 septembre 2023 à 20h06
Bonjour,
Pour reprendre les notions autour du temps disponible nécessaire, il y a un lien direct avec l'argent..
A poste 'bas de gamme' équivaut plus de temps de travail pour un même budget,
Si il faut faire plus d'heures, les heures libres se resserrent, et les partager devient vite acrobatique,
et en effet cumulé au petits coûts non visibles par ceux qui n'ont pas ce soucis... (aller à la plage -> essence, etc,
sites de rencontre -> payant pour être visible,
etc etc)
cumulé à cette remarque fort à propos plus haut sur rural/urbain..
oui, l'argent est un frein de mon point de vue,
surtout dans son lien au temps
PS ne tentez pas le combo suivant : ambulancier, polymoureux, ruralité et couple socle. Il y en a qui ont essayé..
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Sally
le dimanche 24 septembre 2023 à 13h58
Merci pour ces contributions !
Les deux derniers commentaires nuancent davantage les réponses :)
D'aucuns ont affirmé que "l'amour est gratuit", d'autres pointent les obstacles bien concrets qui peuvent freiner les sociabilités.
Ocean, ambulancier, je crois que c'est tout de même un métier bien payé ! Vous avez attiré l'attention sur la question du temps : c'est peut-être pas autant l'argent, mais le temps qui est nécessaire pour pouvoir développer une vie en polyamour ?
Ou peut-être le fait que nous ne sommes pas nombreux à avoir cette orientation relationnelle, donc plus difficile de rencontrer et de sociabiliser ?
Haha, pour l'essence pour aller à la plage... Il faut déjà avoir une voiture ! :D