Tout quitter pour être poly, et au final être celib.
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Noune (invité)
le dimanche 14 janvier 2024 à 09h47
J’ai l’impression qu’on pourrait parler de la monogamie en série et apporter le même genre de critique, le même jugement que celui qui se pose là sur les polyamoureux.
Que l’on pourrait poser le même genre de critique sur les gens qui divorcent et ne font pas d’effort pour sauver leur famille.
Et je trouve ça étrange sur un site sur le polyamour.
Il parait qu’un divorce peut être extrêmement violent, beaucoup plus que ce qu’on décrit la, en tout cas j’ai entendu des histoires bien pire.
Je ne suis pas exclusive dans une société exclusive, et c’est très dur. Beaucoup de témoignages vont dans ce sens dont celui ci « j’ai l’impression qu’une partie de moi meurt ». Personnellement je ne suis pas exclusive dans un couple exclusif. Et c’est super chaud, mon mec refuse absolument la moindre ouverture, alors que je l’ai signifié dès le début de notre relation. Je n’ai absolument aucune critique à apporter à mon mec, et certainement pas de critique à apporter sur le fait qu’il ne me quitte pas alors qu’il sait que la situation est dur pour moi.
J’y pense tous les jours, ma vie est plongée dans l’amour que je vis avec ce super homme. Et, à la fois il y a une partie de moi qui me dit. « En fait j’existe et tu es en train de me tuer » « tu es bloqué dans cette relation ou aucun projet futur n’est possible » « tu sais très bien que tu seras jamais heureuse sexuellement dans cette relation (j’ai une sexualité particulière) » et une autre qui lui répond « tu es folle jamais je ne quitterai ce bonheur idéal » « la société ne permet pas ce que tu demandes (et la ce n’est pas un truc dans ma tête) », « tu sais quoi, oublie tout ça devant un verre d’alcool, et plein de séries netflix »
L’amour c’est dur pour les mono, mais c’est aussi dur pour les poly, et pour d’autre.
L’amour c’est dur, les séparations c’est dur, les divorces c’est dur, les tromperies c’est dur, les désirs c’est dur. Mais chacun est responsable de soit meme. Et ce ne sont pas des cas particuliers, qui, doivent être la règle. même s’il doivent se gérer correctement
On ne sera à priori pas d’accord sur ce point mais pour moi de façon générale, tant qu’on n’est pas dangereux pour quelqu’un et honnête on est pas responsable des choix des autres. Surtout lorsqu’on est complètement transparent. Justement c’est tout l’intérêt du polyamour sur la tromperie, c’est que tout le monde peut choisir en connaissant l’entièreté de la situation.
(et je trouve abusé que pour la deuxième fois, il soit comparé, sur un site censé aider les polyamoureux, la non exclusivité, la demande de possession de son propre corps, a une AGRESSION SEXUELLE.)
Je vais arrêter de lire ce fils, parce qu’en fait cela fait deux fois que cette comparaison est faite. Que les personnes poly amoureuses se font juger comme étant égoïstes juste parce qu’elles aussi ne savent pas forcément comment quitter leur conjoint, ou n’en on pas forcément envie, et qu’une injonction leur ai faite sur le sujet. J’ai l’impression qu’on considère que c’est systématiquement elles qui ont tort et que c’est systématiquement à elles de régler le problème, alors qu’elles ont déjà tout le poids de la société sur les épaules. En dehors d’un site sur le polyamour j’aurais plus compris.
Personnellement j’aurai payé bien cher pour être née dans une société polyamoureuse ce n’est pas de ma faute si la société l’interdît et fait que c’est mal perçue (comme c’était le cas du divorce à une autre époque).
Donc merci c’était intéressant comme conversation. Mais je reste dans l’incompréhension.
Bonne journée,
Désolé agapi si tu passes d’avoir été si loin sur ton fils, j’espère que ton histoire se passe bien.
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Tuya
le dimanche 14 janvier 2024 à 11h36
D'accord je comprends mieux pourquoi tu te sens autant impliquée : tu es toi-même dans cette situation.
Personne n'a fait de comparaison avec une agression sexuelle, c'est une interprétation de ta part. Si je dois utiliser le terme agression sexuelle, je l'utilise clairement et je n'emploi pas de sous entendu.
C'est à toi de décider de ce que tu fais de ta relation actuelle. Soit un cheminement vers la mono, soit continuer à tenter le polya avec ton compagnon mais si cela n'affecte pas trop sa santé mentale.
Vraiment, comparer la situation entre une personne mono qui risque de tout perdre et une personne polya qui risque de perdre une personne parmis d'autres n'est ni juste ni équitable.
Il y a bien évidemment de la souffrance lorsque l'on est polya mais les risques ne sont pas les mêmes que pour la personne mono, c'est ce que j'essaie de te faire comprendre et @Intermittent aussi si je saisie bien ses propos.
Il y a se préserver soi qui est important, mais aussi les autres.
Tu n'as pas discuté de comment ton compagnon vivait la situation, les accords passés entre vous etc. Nous n'avons aucune idée de comment ça se passe entre vous (ou alors j'ai loupé un passage) et personnellement mes propos ne sont pas dirigés vers ta relation à toi.
Le sens de mes interventions, c'est vraiment de protéger au maximum les 2 parties.
Dans ton cas, par exemple, basé sur presque aucune information et donc en situation théorique les possibilités de futur sont les suivantes :
- soit c'est trop douloureux depuis trop longtemps pour ton compagnon et qu'il ne peut pas faire la transition et que tu veux rester dans le modèle polya pour x raisons : alors il vaut vraiment mieux se séparer ou alors toi d'essayer le modèle mono en faisant la transition
- soit la douleur est récente et tu n'as pas de données suffisantes pour savoir comment ça va évoluer alors statu quo
- soit la douleur est gérée ou en cours d'effacement pour ton copain, alors peut-être que le modèle polya peut convenir et sa se tente.
J'ai omis la situation où ton copain avait accepté le polya sans souffrance basé sur ce que tu dis.
Pour revenir au sens de ce qui était dit auparavant pour que tu comprennes bien.
Si tu (c'est un tu général, pas toi en particulier) vois la personne avec qui tu es qui sombre dans une dépression suite à tes comportements, maintenir la situation n'est pas une preuve d'amour, bien au contraire. Si tu as différentes relations, même si c'est très douloureux de te séparer de quelqu'un, tu pourras trouver du réconfort dans les bras d'autres personnes.
Si ton univers tourne autour d'une seule personne, il n'y a pas de réconfort hormis les copines ou parfois la famille.
Est-ce que tu saisies la différence ?
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Siestacorta
le dimanche 14 janvier 2024 à 14h25
Tuya
Si tu as différentes relations, même si c'est très douloureux de te séparer de quelqu'un, tu pourras trouver du réconfort dans les bras d'autres personnes.
Ce n'est pas faux, cette solidarité existe, mais c'est une description incomplète, c'est à dire pas toujours juste.
Une rupture côté poly peut en entraîner d'autres... sans que ça fasse revenir l'être aimé d'ailleurs.
Sans aller jusque là, c'est comme toutes les histoires d'amour : on écrit des vies c'est pas du fire and forget - conception amatonormée de la rupture, d'ailleurs, puisque le scénario des amitiés solides entre ex, par exemple, ne rentre pas dans ce récit théorique.
Bref, l'avantage poly de cœurs plus froids et plus "riches" est théorique et comporte un biais, celui de faire de l'histoire du poly qui abandonne un mono dans le froid et la misère le "classique" du genre, quand c'est pour beaucoup une version fantasmée de l'adultère qui quitte un.e partenaire (récit mono qui lui-même gomme beaucoup de dynamiques differenciées).
Si je place perso un supplément de responsabilité côté poly (et pas TOUTE la responsabilité), c'est dans le cas du changement de contrat en cours de route.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Intermittent
le dimanche 14 janvier 2024 à 15h32
CoeurPourpre
je ressens quand même une sorte de poids et de fond moralisateur qui revient à la charge autour de moi, sur les forums, dans des discussions anodines.
Intermittent
Donc si on fait le choix de céder à une attirance, et que le contexte personnel ne s'y prête pas, en couple monogame par exemple, laisser l'attirance se transformer en "sentiment amoureux" relève bien de la responsabilité de celui ou celle qui s'y prête.
A aucun moment, je ne parle de "morale", mais de "responsabilité" .....
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Intermittent
le dimanche 14 janvier 2024 à 15h41
Pour être clair, si on démarre une relation sur des bases non exclusives clairement exprimées et qu'un des partenaires ne veut plus de cette clause, c'est bien lui qui porte la responsabilité d'une rupture éventuelle ....
Et c'est donc à lui de l'initier si c'est insupportable.
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Intermittent
le dimanche 14 janvier 2024 à 15h52
Noune
ce n’est pas de ma faute si la société l’interdît
Non la société n'interdit pas le polyamour.
Vu le nombre d'articles favorables (et réducteurs) parus il y a quelques années, surtout dans les magazines féminins, c'était même un peu " à la mode".
Françoise Simpère qui a une époque intervenait sur ce site y est pour quelque chose avec ses livres.
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Tuya
le lundi 15 janvier 2024 à 08h53
@Siestacorta : "Sans aller jusque là, c'est comme toutes les histoires d'amour : on écrit des vies c'est pas du fire and forget - conception amatonormée de la rupture, d'ailleurs, puisque le scénario des amitiés solides entre ex, par exemple, ne rentre pas dans ce récit théorique. "
Oui je suis d'accord.
"celui de faire de l'histoire du poly qui abandonne un mono dans le froid et la misère le "classique" du genre" et après :
Ce n'est pas ce que j'ai écrit, je n'oppose pas poly / mono sur le sens de ce qui est mieux dans une relation, chacun fait ce qu'il veut. Je parle de la responsabilité lorsque qql tombe en dépression ou équivalents.
"Si je place perso un supplément de responsabilité côté poly (et pas TOUTE la responsabilité)"
On peut avoir la responsabilité de changer le contrat en ayant fait le choix de développer un sentiment, mais je crois que le plus important vraiment c'est de ne pas laisser l'autre souffrir plus que de raison.
Sortons du polyamour pour reprendre quelque chose de plus classique.
A et B sont en couple c'est l'amour parfait ils veulent des enfants, ont des projets communs etc.
Ils vivent ensemble dans la ville x où A a toute sa famille et sa bande d'amis.
Par contre, B vient de la ville y située dans le pays delta.
B se sent très souvent seul, n'arrive pas à s'intégrer et souffre de dépression suite à ça depuis Z années.
Mais A ne veut pas quitter la ville alors que B rêve de rejoindre le lieu où est sa famille et en parle souvent.
Je pense que A doit laisser partir B, ne serait-ce que pour voir si B sera plus heureux chez lui.
C'est simplifié à l'extrême mais rapidement au taf j'ai pas trouvé mieux pour illustrer.