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Séduction éthique

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Siestacorta

le lundi 05 décembre 2022 à 21h09

artichaut


Je trouve quand même que tu joue avec les mots (ou les concepts), limite que tu ménage la chèvre et le chou.

Je mets du jeu entre les mots, mais c'est pas gratuit, je crois vraiment pointer quelque chose que je vis, et que d'autres doivent assez probablement ressentir également.

artichaut
Car se montrer/voir un peu plus beau, me semble un mouvement inverse de celui de poser ses difficultés par le passé avec les autres, etc (à moins que tu cherches à séduire une féministe !).

Non, parce que les qualités qu'on valorise à ce moment-là, on les invente pas : ce sont seulement les nôtres qui remontent à la surface avec quelqu'un qui nous a pas encore casé dans l'image qu'il se fait de nous, donc qui nous laisse un peu plus de chances que celles qu'on avait avant. Et parler de ses difficultés, c'est aussi montrer une qualité. C'est pas la séduction superficielle, c'est l'effort d'être un soi meilleur à ce moment-là, important, d'une rencontre qu'on a envie de bien vivre.

Je crois que c'est aussi partiellement pour ça que certains sont accros à la séduction et se lassent après, parce que la continuité entre ce boost et la suite demande autre chose qu'un savoir-faire. Je dis ici que ce moment un peu étonnant et ses enjeux, avec l'attirance, motivent un effort. S'il est programmé pour n'être que de surface, il ne mène à rien, ou rien de bon, évidemment. S'il est une expérience stimulante liée à l'histoire de la rencontre, alors oui, on peut espérer que ce mieux ne sonne pas creux.

Je dis aussi que vouloir à tout prix rester soi, sans que la rencontre soit plus chargée en plaisir, tensions, efforts, c'est en partie refuser de se laisser emporter par d'autres forces que notre inertie. Ne rester que soi.
Vu que je lutte (et perd) beaucoup avec ce goût conservateur de soi face aux chocs des rencontres, je peux t'assurer que l'enjeu de ce rappel pratique existe, et que le refuser d'emblée peut être assez enfermant.

Donc pour moi, se montrer sous son meilleur jour... c'est quand même son meilleur jour, peut-être une intention mais pas une illusion. Donc pousser un peu ses qualités sans pour autant cacher ses failles et défauts, ça reste un peu plus fort que le naturel et quotidien, mais ce n'est pas du faux.
Et oui, la chèvre et le choux, faut faire des efforts pour leur faire traverser la rivière ensemble, parce qu'on a les deux sur les bras, que faire le tri au clavier et le faire au comptoir c'est différent.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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bidibidibidi

le lundi 05 décembre 2022 à 21h48

Mark
J'y avais pensé, cet exemple. En club, les intentions sont factuellement posées en amont, non?

Je dirais surtout que les désirs sont différents. On sait que c'est sexuel, et que c'est peu probable que ce soit voué à durer. Désirs différents, manières de séduire différentes.

@Siestacorta : Je rejoins ce que tu dis. Mettre une chemise me transforme pas en quelqu'un de méconnaissable. Et mettre un jogging ne transforme pas radicalement Lili-Lutine. C'est juste une facette de notre personnalité que nous mettons en avant, avec les messages qui vont avec : je me suis fait beau pour toi, je veux que tu m'acceptes telle que je suis.
Et le jeu, la danse de la séduction à proprement parler, c'est extrêmement agréable. Ce moment où on sent que l'on se plaît et où on peut se laisser aller à l'euphorie du moment, je n'aimerais vraiment pas m'en passer. Surtout que je ne pense pas que ce soit incompatible avec la création d'une relation solide et respectueuse. Construire une relation épanouissante, c'est tellement compliqué, je pense que personne ne peut vraiment donner de leçon sur ce sujet.

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Siestacorta

le lundi 05 décembre 2022 à 23h08

bidibidibidi
Mettre une chemise me transforme pas en quelqu'un de méconnaissable. Et mettre un jogging ne transforme pas radicalement Lili-Lutine. C'est juste une facette de notre personnalité que nous mettons en avant, avec les messages qui vont avec : je me suis fait beau pour toi, je veux que tu m'acceptes tel que je suis.

On s'apprivoise en vivant l'attirance.

Après, @artichaut parle de longues conversations où on se met en confiance, et pour être honnête c'est assez proche de ce que je fais.
Mais même si c'est pour donner plus de substance que de surface, au fond ya une intention de plaire, des envies de bien faire... c'est de la séduction, parce que c'est quand même avec mes qualités et la joie de plaire quand ça marche.

Je me sens pas au-dessus de mes désirs de plaire, quoi - et pas de ceux des autres gens. J'en fais pas des boussoles à relations, mais de l'amadou pour le feu, ça peut. D'autant qu'en vrai, choisir de pas écouter ses émotions, dont le désir de plaire, c'est pas à la portée de tous, pas tout le temps. Je trouve plutôt honnête de savoir que ça joue, en moi comme chez les autres, de l'admettre. C'est ce qu'on fait de cette compréhension qui peut être manipulatoire, pas d'accepter de vivre ces situations.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le mardi 06 décembre 2022 à 04h29

Siestacorta
Et oui, la chèvre et le choux, faut faire des efforts pour leur faire traverser la rivière ensemble, parce qu'on a les deux sur les bras, que faire le tri au clavier et le faire au comptoir c'est différent.

Moi je voudrais changer le paradigme de départ. Et chercher ce qui entre la chèvre, le choux et le loup pourrait fonctionner, sans nier les spécificités de chacun·e, et partir de là.
Je m'en fou de traverser la rivière.

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bidibidibidi

le mardi 06 décembre 2022 à 08h21

artichaut
Je m'en fou de traverser la rivière.

Je questionne cette phrase. Déjà avec sa faute d'orthographe (fou de traverser la rivière ?), juste pour te taquiner.

Mais surtout parce que si traverser la rivière est une métaphore pour créer une relation, alors j'ai un peu envie de te demander si ce positionnement ne t'es pas possible parce que tu remplis déjà tes besoins (sexuels, affectifs, relationnels). Que c'est un positionnement du à ta situation d'abondance. Mais que si tu étais en situation de manque alors traverser la rivière deviendrait beaucoup plus important pour toi et que tu serais bien obligé de t'accomoder de la chèvre et du chou.

Siestacorta
Je me sens pas au-dessus de mes désirs de plaire, quoi - et pas de ceux des autres gens. J'en fais pas des boussoles à relations, mais de l'amadou pour le feu, ça peut. D'autant qu'en vrai, choisir de pas écouter ses émotions, dont le désir de plaire, c'est pas à la portée de tous, pas tout le temps. Je trouve plutôt honnête de savoir que ça joue, en moi comme chez les autres, de l'admettre. C'est ce qu'on fait de cette compréhension qui peut être manipulatoire, pas d'accepter de vivre ces situations.

+++++
Accepter mon désir a été pour moi un premier pas vers une construction saine de mes relations sexo-affectives. Ressentir le désir, le comprendre, l'accueillir, c'est primordial pour moi.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le mardi 06 décembre 2022 à 10h18

bidibidibidi
Je questionne cette phrase.

Je pense que métaphoriquement la rivière pour moi, c'est le lit de la sexualité et les larmes de l'aaamour. C'est le jeu (poly ou mono, peu importe) de cette sphère particulière que d'aucuns appellent "romantique", que d'autres appellent "partenaires", et qui fait couler tant d'encre ici comme ailleurs.

Je me considère ni tout à fait en abondance, ni tout à fait en manque. Peut-être même que ce questionnement ne m'importe plus.
Mais je suis fatigué du Grand jeu de l'amour et du sexe.

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Siestacorta

le mardi 06 décembre 2022 à 11h55

artichaut
Je pense que métaphoriquement la rivière pour moi, c'est le lit de la sexualité et les larmes de l'aaamour.

Je mentionnais la devinette logique plutôt pour dire que ménager chèvre et choux, faire des compromis qui permettent de pas laisser des choses importantes derrière soi, ça arrive. On peut faire certains choix, mais une vie bien remplie a tendance à t'en présenter tant d'occasions que certaines règles de vie me semblent, parfois, être plus des rejets de vie.

Mais si on veut voir dans le passage de la rivière une métaphore d'entrée en relation suite à séduction, je crois que tu peux déconstruire les attentes amatonormatives (dont, romantiques, hétéros, sexuelles...) sans considérer comme problématiques les élans, sentiments, attirances qu'elles accompagnent.

Souvent, on se bute à l'argument "la jalousie c'est dans les tripes" ou "je peux pas m'empêcher de ceci-celà parce que je l'aimeuh".
Et crois-moi, ça me gave sans doute autant que toi. Mais pas parce que j'ai une alternative relationnelle bénéfique, raisonnée, altruiste qui devrait être évidente une fois posée. Je suis agacé d'être dans un questionnement minoritaire qui aura du mal à être entendu dans un déluge propagandiste rose-bonbon, et que mes recherches puissent être récupérées pour faire des variations des mêmes conneries. Mais j'ai pas de concept-médicament contre l'égoïsme sentimental, mais je ne crois pas qu'on doive ni puisse abolir les sentiments, attachements... et les tensions qui les accompagnent. Il faut être éthique avec eux dans le paysages. Et je crois, comme je le dis plus haut, que tout intoxicants et sensibilisants à l'égoïsme qu'ils soient, ils sont aussi des moteurs de rencontre et de compréhension de l'autre.

Dans d'autres fils, l'amitié semble préférée à l'Hamour, comme cadre. Oui, mais même comme ça, j'ai vu les gens se faire de la peine avec leurs attachements, et cherchant à dire qui avait un tort dans l'histoire, qui avait été égoïste. Qui ? Le genre de personne imparfaite à qui on s'attache. Le discours amatonormatif appuie sans doute, en les légitimant, des rapports de force malvenus quand on aime et a priori souhaite le bien de l'autre.

On peut se souhaiter des approches qui nous préservent, mais les rencontres et la séduction comme premier contact sont des co-constructions de relation. Imaginer un cadre, ou un mode d'emploi alternatif qui précèderait la découverte et la relation, ça peut être aussi une façon de pas vouloir être atteint par l'autre, protéger aussi l'autre d'être atteints par ces sales sentiments qui gâchent tout. En refusant une norme sociale, refuser aussi que les incertitudes sentimentales et individuelles nous atteignent, nous contraignent, et parfois nous fassent du mal. Que ce soit pas une question de bien-vivre en commun, mais juste avec l'autre et l'effet qu'il nous fait.
Pour moi, un ami compte, mais certains effets ne tiennent pas de ça. La forme de la relation aidera, mais son fond gardera une part d'instabilité...

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le mardi 06 décembre 2022 à 12h30

Siestacorta
Dans d'autres fils, l'amitié semble préférée à l'Hamour, comme cadre.

Moi perso, je ne préfère pas l'amitié à l'Hamour. Je n'aime pas trop en fait l'amitié telle qu'elle est pensée/vécue dans ce monde mono-pathos d'handicapés affectifs que nous sommes. Et je préfère de loin, l'amour.

Juste j'en suis arrivé à la conclusion que pour me faire comprendre par la majorité sur ce que je veux vivre et comment je veux le vivre, et m'éviter tout le tralala, il vaut mieux que je dise que je veux vivre des relations… "d'amitiés".

Mais c'est vraiment un pis-aller.

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Alabama

le mardi 06 décembre 2022 à 14h41

kill-your-idols
Ce qui commence vite finit vite, et ce qui commence lentement finit lentement.

Je pense qu'il n'y a aucune règle en la matière, en tous cas dans ma vie certes pas représentative, j'ai déjà quelques contre-exemples à présenter :)

@bidibidibidi
Je persiste et signe : je ne souhaite plus vivre cette période de séduction/incertitude, mais surtout la séduction (l'incertitude, je ne peux pas décider de ne plus la vivre, je peux tout au plus travailler sur mes attentes, et c'est un travail de longue haleine).
Je peux être attirée par quelqu'un, sans pour autant être dans la séduction. Je suis attirée par de très nombreuses personnes, je ne m'en sortirais plus si j'étais dans la séduction avec toutes.

Je n'essaie pas de me montrer sous mon meilleur jour, je fais déjà cela dans mon travail et je suis payée pour. Dans ma vie, j'aspire justement à être comme je suis, y compris avec les personnes pour qui j'ai une attirance amoureuse/sexuelle. Au-delà d'une volonté d'authenticité, j'ai aussi une volonté de sérénité. Et la sérénité passe à mon sens par ne rien cacher des inconforts, agacements, perturbations en tous genre que l'on peut vivre, et en particulier dans un début de relation amoureuse. Prendre le risque que l'autre en soit rebuté, il me semble que c'est tout l'inverse de la séduction.

Comme Caoline et Lili-Lutine, je réserve plutôt la séduction aux relations bien installées, qu'il y ait des implications amoureuses/sexuelles ou pas d'ailleurs : parfois j'ai envie de jouer à des jeux de séduction avec mes amies proches, juste parce que c'est amusant.

Je trouve cela intéressant de voir que nous sommes 3 femmes à tenir ce discours-là, en particulier sur les éléments "féminins" de la séduction. Je pense qu'on vit la séduction aussi très différemment selon le genre auquel on est assigné.e. Les femmes ont beaucoup d'injonctions dans la relation amoureuse à être aventantes, sexy, et entretenir leurs envies de sexe. Ne pas s'habiller "en meuf sexy" dans les premières rencontres avec quelqu'un qui nous plaît, c'est aussi une manière de ne pas se retrouver enfermées dans un rôle aliénant, c'est affirmer dès le départ qu'on ne répond pas à la norme genrée en tous cas sur ce point.

Il y avait l'histoire de payer : pour ma part, cela n'entre pas en ligne de compte. Je paie si j'ai envie de payer, rien à voir avec le fait de vouloir un truc particulier avec la personne. Ça me met toujours un peu mal à l'aise par contre de savoir que du côté masculin, c'est potentiellement un code pour dire "tu me plais". Il y a un p'tit côté "échange économico-sexuel" qui m'embarasse beaucoup (lire Paola Tabet à se sujet).

Après, je ne sais pas s'il s'agit de dire là qu'il faut ou ne faut pas séduire. Chacun.e est libre. Pour ma part, l'authenticité est quelque chose d'extrêmement important et donc, je vois bien que je ne peux pas réconcilier la séduction avec l'authenticité, en tous cas pas avec des personnes inconnues, et donc à ce titre ça ne m'intéresse pas. De toutes façons quand quelqu'un est dans la séduction avec moi, ça m'agace, en général j'essaie de faire tomber le costume et si je n'y arrive pas je m'éloigne.

kill-your-idols


Je cache le fait que je suis prêt à faire tout pour que le personnes que j'aime se trouvent bien et puissent être heureux. L'amour n'est pas quelque chose qu'on donne au premier venu!

Pareil. Je suis extrêmement méfiant envers les personnes que je ne connais pas.
Donc, mieux vaut être prudents.

Cacher des choses pour séduire est une très mauvaise idée.
Cacher des choses pour se protéger d'une personne qu'on connait pas encore est un choix sage.

A te lire je me rends compte que ton comportement est dicté par une grande peur. Est-ce que poser des règles strictes tel que tu le fais, n'est pas le résultat d'une difficulté à poser tes limites de manière fluide et spontanée ? Comme un socle un peu solide à la manière du béton, plus rassurant pour toi que des limites mouvantes qui s'adaptent à chaque situation ?

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kill-your-idols

le mardi 06 décembre 2022 à 16h21

Alabama
Je pense qu'il n'y a aucune règle en la matière, en tous cas dans ma vie certes pas représentative, j'ai déjà quelques contre-exemples à présenter :)

A te lire je me rends compte que ton comportement est dicté par une grande peur. Est-ce que poser des règles strictes tel que tu le fais, n'est pas le résultat d'une difficulté à poser tes limites de manière fluide et spontanée ? Comme un socle un peu solide à la manière du béton, plus rassurant pour toi que des limites mouvantes qui s'adaptent à chaque situation ?

Plus que la peur, c'est le résultat de l'expérience.

Après plus de 20 ans de dating, je me suis rendu compte qu'il y a un seuil, qui se situe à environ 18 mois de la première rencontre, au delà de la quelle s'installe une véritable intimité. Il faut aussi environ 18 mois pour que les partenaires a priori monogames acceptent notre nature polyamoureuse. De plus, si on arrive à faire tourner en rond un pervers narcissique, il se lassera de nous avant 18 mois de la première rencontre.

Donc, finalement c'est une règle simple qui résoud beaucoup de problemes.

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Après, comme je disais avant, je suis quelqu'un de très analytique, qui aime bien les procédures simples. Et je tends à appliquer cela aussi au côté relationnel. Apparemment mon côté procédurier enlève tout le mystère, et cela en dérange plus d'un. Moi, au contraire, jadore ça.

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bidibidibidi

le mardi 06 décembre 2022 à 16h36

Alabama
Je persiste et signe

Moi aussi, je persiste et signe. Tout ton message est pour moi une description de ta parade nuptiale, de tes techniques de séduction. Les détails auxquels tu vas accorder de l'importance, la manière dont tu vas te positioner aussi bien pour exprimer ce que tu souhaites dans la relation que pour pousser l'autre à se révéler dans les domaines qui t'intéressent. Ce que je trouve fou c'est que tu considères que c'est juste "être normale" alors que tu es capable d'expliquer exactement le pourquoi de chacun de tes comportements dans un contexte de parade amoureuse. Y a pas de "hasard" dans ton message, c'est purement et simplement une description technique de comment tu séduis.

J'ai plus l'impression que la distinction que tu fais c'est la distinction entre la bonne séduction, celle où tu cherches à connaître l'autre et à te révéler telle que tu es, et la mauvaise séduction, celle ou tu irais révéler des traits qui ne sont pas tiens et où tu en as rien à faire de connaître l'autre. Enfin, ta mauvaise séduction, ça me paraît juste être une manière aberrante de séduire. Les gens cherchent tous à rencontrer l'autre et à mettre en avant ce qu'ils sont.

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Caoline

le mardi 06 décembre 2022 à 16h59

bidibidibidi
Les gens cherchent tous à rencontrer l'autre et à mettre en avant ce qu'ils sont.

Euh de ma plutôt large expérience, je dirais que l'immense majorité cherche à montrer leurs atouts en les surévaluant tout en cachant ce qui pourrait déranger et à vérifier que l'autre correspond à ce qu'ils recherchent et ce dans le but d'arriver à leurs fins.

Voir même pour les plus malins sans scrupules à faire croire qu'ils correspondent à la recherche de l'autre même si c’est totalement faux juste pour obtenir un peu de compagnie et de sexe.

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bidibidibidi

le mardi 06 décembre 2022 à 19h40

Caoline
Euh de ma plutôt large expérience, je dirais que l'immense majorité cherche à montrer leurs atouts en les surévaluant tout en cachant ce qui pourrait déranger et à vérifier que l'autre correspond à ce qu'ils recherchent et ce dans le but d'arriver à leurs fins.

Tu répètes sensiblement ce que je viens de dire mais avec un côté négatif.
Quant à considérer que l'immense majorité des gens sont non éthiques dans leur gestion des relations sentimentales, je trouve que ça peint un bien méchant monde. Y en a qui le sont, soyons clairs, je cherche absolument pas à me voiler les yeux. Mais la majorité sont quand même globalement éthiques (même si indéniablement emprunts de notre société qui elle-même n'encourage pas toujours des comportements éthiques).

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Caoline

le mardi 06 décembre 2022 à 20h12

bidibidibidi
Tu répètes sensiblement ce que je viens de dire mais avec un côté négatif.

Pour moi ça n'a vraiment rien à voir.

bidibidibidi
Quant à considérer que l'immense majorité des gens sont non éthiques dans leur gestion des relations sentimentales, je trouve que ça peint un bien méchant monde. Y en a qui le sont, soyons clairs, je cherche absolument pas à me voiler les yeux. Mais la majorité sont quand même globalement éthiques (même si indéniablement emprunts de notre société qui elle-même n'encourage pas toujours des comportements éthiques).

Notre différence de point de vue ne viendrait-elle pas de notre différence de genre perçu et donc rencontré ? J'ai beaucoup moins d'expérience de rencontre avec des femmes mais ce fut toujours sincère, honnête dans la présentation, les attentes...

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bidibidibidi

le mardi 06 décembre 2022 à 20h52

Caoline
Notre différence de point de vue ne viendrait-elle pas de notre différence de genre perçu et donc rencontré ? J'ai beaucoup moins d'expérience de rencontre avec des femmes mais ce fut toujours sincère, honnête dans la présentation, les attentes...

Notre genre perçu a très certainement un impact sur notre vécu. Surtout dans un domaine aussi polarisé que les relations sexo-affectives, où les rôles genrés sont totalement disjoints.

Il reste qu'il peut y avoir d'autres raisons à notre dissonance. Alabama par exemple exclut de la séduction ce que je considère comme un pan important de celle-ci, réduisant limite la séduction à la drague lourde. Il est possible qu'un effet similaire augmente notre désaccord.

Après, j'avoue que la séduction est un sujet avec lequel je suis un poil sensible, et il est encore une fois possible que ce soit du à mon genre. Je trouve que trop souvent les modèles de séduction masculins, incarnés par les pick-up artists et autres spécialistes en séduction d'un côté, et les James Bond et autres héros patriarcaux de l'autre, sont pourris. Mais ce n'est pas la seule manière de séduire, loin de là, il y a heureusement plein d'espace dans la séduction où on peut glisser des comportements non problématiques.
Et apprendre à séduire fut quelque chose d'important pour moi. Ca a grandement changé mon image de moi et mon rapport aux autres (notamment aux personnes avec lesquelles je relationne). Et donc un sujet sur la séduction éthique va me toucher. Je n'ai clairement pas envie d'être classé dans les non-éthiques sous prétexte que je considère positivement la séduction. Et le fait d'avoir travaillé sur ma propre séduction, au départ effectivement en suivant les images qu'on me donnait (ça je ne vais pas le nier) mais pour ensuite m'en détacher en créant ma propre séduction, me donne aussi certainement une vision plus large de ce que peut être la séduction (masculine au minimum).

En gros, j'aimerai éviter que le bébé parte avec l'eau du bain.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 00h07

@bidibidibidi : je trouve assez désagréable que tu décides à ma place si ce que je vis est de la séduction ou non.
Selon ce que tu inclues dans la séduction, cela donne une définition tellement large que cela n’a plus aucun sens: selon toi tout comportement est séduction 🤨

Je n’ai pas dit que ta manière de séduire est non-éthique, enfin je ne crois pas. Et je ne crois pas du tout décrire la séduction comme le fait de «  gros lourds », sinon j’appellerais cela «  harcèlement » car les mots ont un sens.

Quand je fais part, aussi vite que possible de ce qui m’agace dans une relation, ça n’a rien à voir avec l’envie de plaire : c’est une démarche d’être en accord avec moi-même. Si cela plaît, tant mieux , mais ça n’a rien à voir avec la séduction, qui est plutôt agir pour plaire. Ne rien faire pour plaire peut être séduisant, ça ne veut absolument pas dire que c’est de la séduction, je pense que tu mélanges.

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artichaut

le mercredi 07 décembre 2022 à 09h04

Le Robert
Séduction ​​​
nom féminin
1. vieux Action de séduire, de corrompre.
2. Action de séduire (2, 3 et 4), d'entraîner (➙ attirance, fascination).
3. Moyen de séduire ; charme, attrait puissant. Une séduction irrésistible. — Les séductions de la nouveauté.

Séduire ​​​
verbe transitif
1. Amener (qqn) à des relations sexuelles.
vieilli Amener (une femme) à des rapports sexuels hors mariage. ➙ suborner.
2. Susciter l'admiration, l'estime de qqn. ➙ plaire.
3. Gagner (qqn) en persuadant ou en touchant, en employant tous les moyens de plaire. ➙ conquérir, enjôler. — sans complément Chercher à séduire.
4. (choses) Attirer de façon puissante, irrésistible. ➙ captiver, charmer, fasciner, plaire.

Sources : (1), (2)

Larousse
Séduction
nom féminin
(latin seductio)
1. Action, fait de séduire quelqu'un, de l'attirer irrésistiblement, de le charmer par un pouvoir plus ou moins indéfinissable : Pouvoir de séduction de l'argent.
Synonyme : conquête
2. Moyen, pouvoir, capacité de séduire : Une femme pleine de séduction.
Synonymes : attirance - attraction - attrait - charme - fascination
3. Action de séduire quelqu'un, de l'amener à consentir à des relations sexuelles.

Source : (1)

Wikipédia
Séduction

La séduction désigne, en science sociale, un ensemble de procédés de manipulation visant à obtenir une faveur, donner une image avantageuse de soi ou susciter délibérément une émotion, une admiration, une attraction, voire un sentiment amoureux de la part d'un ou de plusieurs individus.

Elle possède, selon le but recherché, des connotations négatives si elle nuit à autrui, ou au contraire être perçue culturellement comme positive dans le cas par exemple de la séduction amoureuse pour laquelle elle est associée à une forte empathie.

Source : (1)

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 09h31

Merci, je n’avais pas le temps hier de faire cela @artichaut.
Quand on voit les définitions des dictionnaires je pense que ça éclaire le rapport gêné des trois femmes de ce groupe avec la séduction (même si y a pas que nous trois à ne pas en vouloir mais ça me semble important de pointer l’élément de genre dans ce rejet).

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bidibidibidi

le mercredi 07 décembre 2022 à 12h09

Alabama
@bidibidibidi : je trouve assez désagréable que tu décides à ma place si ce que je vis est de la séduction ou non.

Désolé, je ne voulais pas te vexer. Et tu as raison, on ne se connaît pas, j'ai abusé.

Alabama
Selon ce que tu inclues dans la séduction, cela donne une définition tellement large que cela n’a plus aucun sens: selon toi tout comportement est séduction 🤨

Alors, d'un côté oui, je pense que je donne un sens plutôt large à séduction. Quand on voit les définitions d'Artichaut, la séduction peut aller de quelque chose d'à peu près inoffensif comme de (chercher à) plaire à des sens assez extrêmes comme de manipuler. Ce qui n'aide pas à être sur la même longueur d'onde.

Pour ma part, je considère qu'on peut parler de séduction à partir du moment où notre comportement change parce qu'une personne nous plaît. Donc ça couvre des choses comme de chercher l'interaction, changer les sujets de conversation (comme par exemple s'intéresser à son statut marital et à son point de vue sur la non-monogamie), changer la profondeur des conversations (avoir une vraie curiosité pour la personne vs se contenter de conversations superficielles), son attention (notamment aux signes qui sugérerait que la personne aussi est séduite), la réponse à ce qui est perçu comme des signes de séduction, etc...
Pour moi, la séduction n'a pas à être consciente, ni même volontaire. Une personne qui rougit et balbutie dès qu'une personne séduisante pose un regard sur elle est en situation de séduction. Elle envoie des messages d'intérêt à la personne en face, elle encourage l'autre à se positioner face à ces messages, elle initie un jeu de séduction (à l'insu de son plein gré).

C'est pour ça que je fais rentrer ton précédent message dans de la séduction, parce que c'est pour moi une description de ton attitude, des effets recherchés par cette attitude et des signes que tu vas analyser quand tu es face à quelqu'un qui te plaît. Tu envoies des messages et tu attends certaines réponses.
Mais on a toute latitude pour ne pas être d'accord.

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 12h59

@bidibidibidi: excuses acceptées :) Et être agacée, ce n'est pas être vexée, c'est plutôt une version atténuée de la colère.

Dans mes messages, j'ai mélangé ce que moi je fais / ne fais pas, avec des considérations plus générales par rapport à d'autres contributions.

Je vais reprendre ton message point par point.


bidibidibidi
Alors, d'un côté oui, je pense que je donne un sens plutôt large à séduction. Quand on voit les définitions d'Artichaut, la séduction peut aller de quelque chose d'à peu près inoffensif comme de (chercher à) plaire à des sens assez extrêmes comme de manipuler. Ce qui n'aide pas à être sur la même longueur d'onde.

On ne sera pas totalement en désaccord sur le fait que toute interaction humaine, provoque de la séduction : c'est la base même de la socialisation, on a besoin d'aimer et surtout d'être aimé.e.s et donc même inconsciemment, oui, nous séduisons.
Mais ici, je me focalise plutôt sur la séduction liée à la rencontre potentiellement amoureuse, car c'est le sujet qui m'intéresse.
Ce que je retiens pour ma propre définition de la séduction pour cette discussion, c'est qu'il y a une volonté, un minimum consciente, et des actes visant à plaire.

Je t'accorde que je fais un peu de séduction, mais je l'ai déjà dit dans un autre message : je ne fais quasi pas de séduction, ça sous-entend que j'en fais un peu, mais au fond j'aimerais ne plus en faire du tout, encore plus depuis cette discussion, car avant d'en parler ici, je me disais que je passais peut-être à côté d'un truc chouette que je n'étais pas en mesure de comprendre vraiment.

bidibidibidi

Pour ma part, je considère qu'on peut parler de séduction à partir du moment où notre comportement change parce qu'une personne nous plaît. Donc ça couvre des choses comme de chercher l'interaction

Pour moi ce point relève de la rencontre, et n'a rien à voir avec la séduction telle que je l'ai définie plus haut.

changer les sujets de conversation (comme par exemple s'intéresser à son statut marital et à son point de vue sur la non-monogamie)

Pour ma part, je ne veux plus faire cela. Je ne veux plus, cela signifie que je ne suis pas encore exempte de le faire, cela veut dire que je l'ai fait il n'y a pas si longtemps, mais que j'ai envie que ça change. Je ne dis pas que ça ne me traverse pas l'esprit, mais dans une volonté de déconstruire mon rapport aux autres, aux relations, je n'essaie pas d'avoir cette information. Si elle vient sur le tapis, ok, mais je traite ou veux traiter le statut marital/amoureux des autres comme leur statut amical ou professionnel : un sujet dont on peut discuter mais qui ne va pas déterminer la manière dont je relationne avec la personne (ou alors, dans un second temps, si de fait on est amené.e.s à vivre un rapprochement type amoureux/sexuel et que je veux savoir où je mets les pieds afin de faire un choix éclairé, car nous ne sommes pas dans une société post-couple hétéro-mono-patriarcal).

changer la profondeur des conversations (avoir une vraie curiosité pour la personne vs se contenter de conversations superficielles),

Je ne réserve pas cela aux personnes qui m'attirent sexuellement/amoureusement. Je n'apprécie quasiment QUE les discussions profondes. Les discussions plus superficielles sont ok tant que ce n'est pas le contenu majoritaire de la relation avec la personne.
Pour moi cela fait partie de la rencontre, et non d'une volonté de séduire : la personne m'intéresse, je suis curieuse, je pose des questions pour en savoir plus, mais ce n'est pas une stratégie (il n'y a pas de condamnation morale dans ce mot je précise) pour plaire à l'autre, c'est une stratégie pour connaître l'autre, ce qui est fondamentalement différent.

son attention (notamment aux signes qui suggéreraient que la personne aussi est séduite), la réponse à ce qui est perçu comme des signes de séduction, etc...

Pour moi, la séduction n'a pas à être consciente, ni même volontaire. Une personne qui rougit et balbutie dès qu'une personne séduisante pose un regard sur elle est en situation de séduction. Elle envoie des messages d'intérêt à la personne en face, elle encourage l'autre à se positionner face à ces messages, elle initie un jeu de séduction (à l'insu de son plein gré).

C'est pour ça que je fais rentrer ton précédent message dans de la séduction, parce que c'est pour moi une description de ton attitude, des effets recherchés par cette attitude et des signes que tu vas analyser quand tu es face à quelqu'un qui te plaît. Tu envoies des messages et tu attends certaines réponses.
Mais on a toute latitude pour ne pas être d'accord.

Et c'est là où on est clairement pas d'accord. Si c'est inconscient et que ça reste de l'ordre du ressenti interne, ce n'est pas de la séduction à proprement parler pour moi, c'est de l'émotion.

Pour ce qui est de certaines choses que je fais pour ne pas, ou le moins possible, être en séduction (parce que cela me semble aller à l'encontre de ce que je recherche, qui est une rencontre hautement authentique), je suis en total désaccord sur le fait d'appeler cela de la séduction. Cela me demande au contraire un travail sur moi-même de déconstruction de cette fameuse séduction, de cette fameuse "envie de plaire" qui a pu, dans le passé, faire que je taise certains inconforts en particulier en début de relation amoureuse (je parle d'une situation où on s'est dit qu'on va vers une relation amoureuse, je ne parle pas du moment "avant", où on ne sait pas encore où la rencontre nous mène). Ne pas parler de mon insécurité, ne pas parler du stress dans l'attente des messages, ne pas parler d'un éventuel sentiment de jalousie, ou que sais-je d'autre, tout cela, je l'ai fait et la très très grande majorité des gens (des femmes ? car j'ai surtout discuté de ça avec des femmes, je connais peu le point de vue masculin sur le sujet), le font : pour ne pas faire fuir, pour ne pas envahir, pour faire croire qu'on est "détaché.e", etc.

C'est, pour moi, de l'anti-séduction. A chaque étape, à chaque effort de verbaliser ce type de choses, j'ai mis dans la balance l'arrêt potentiel de la relation s'il s'avérait que l'autre trouve cela trop pressurisant et pas assez "léger". C'est seulement en acceptant que la relation puisse s'arrêter que j'ai été en mesure de tout dire, même les trucs où je me sentais bête et nulle.

Alors appeler ça séduction, je trouve ça un peu fort de café et je ne peux pas du tout être d'accord avec, même si le résultat est qu'aujourd'hui, cette relation amoureuse est particulièrement riche et profonde, cela m'a demandé un travail de déconstruction précisément de la séduction (et merci pour cette discussion, car je n'avais pas mis le mot "séduction" sur toutes ces choses qu'on tait habituellement, or pour moi ça en fait clairement partie puisque c'est une stratégie pour "être aimé", même si c'est destructeur).

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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