Le polyamour: un projet de couple ou un projet personnel?
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bonheur
le lundi 23 mai 2016 à 12h12
Je n'ai pas 4 heures :-D
En ce qui me concerne, le polyamour c'est imposé à moi comme la seule option possible. Aucun "projet" à la base.
Mariée avec un homme, qui a désiré continuer à n'aimer qu'une seule personne, dans le concret relationnel en tout cas, car je ne suis pas dans son coeur pour savoir si d'autres personnes sont venues s'y loger, je dirais que dans mon cas, le polyamour est personnel... sauf que partager avec mes proches... mon mari, mes enfants...
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EdK
le lundi 23 mai 2016 à 13h11
Je dirais que ça dépend des cas.
Le seul cas viable de projet de "couple" c'est celui où il y a une base "fixe". Par exemples ou le groupe poly se limite de manière stricte (affectivement) à un certain nombre individu précis. Il s'agit dans ce cas d'un projet de groupe. Ou encore quand le couple décide avant de rester en relation primaire quoi qu'il arrive. L'un comme l'autre ont des défauts.
Par contre pour que ça tienne sur la durée si on est dans un cas différent je pense qu'il est nécessaire que ce soit une démarche personnelle de la part de chacune des personnes impliqués.
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gdf
le lundi 23 mai 2016 à 16h45
Si je fais le parallèle avec un projet d'ingénierie, la première chose à faire est un diagramme de contexte, et fixer les limites du projet. Selon la situation initiale et les objectifs du projet, on peut :
- limiter le projet à un composant, les autres composants ne sont pas impactés. Par exemple, j'ajoute une application dans un environnement, et ca ne nécessite aucune évolution de l'environnement, je me connecte à une base de données via une interface existante. En polyamour, ce serait un "projet personnel"
- limiter le projet à un composant, avec évolution des contrats d'interfaces avec d'autres composants. Par exemple, je développe une application. La base de données doit développer une nouvelle interface pour qu'on puisse s'y connecter, mais la structure est inchangé. La base de données est en dehors du périmètre projet. En polyamour, ce serait un "projet personnel avec contrat de couple"
- inclure tous les composants dans le projet, application et base de données, car la structure de la base doit changer. En polyamour, ce serait un "projet de couple".
Bref, il n'y a pas de réponse unique à la question. Ca dépend d'où on part et où on veut aller.
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bonheur
le lundi 23 mai 2016 à 18h53
Dans l'élaboration d'un projet fixe, les émotions, les sentiments peuvent-ils avoir la place qui leur reviennent ? Le polyamour ne peut-il pas juste s'inscrire dans le fait d'aimer, et d'aimer également... Avoir avec simplicité et naturel un coeur trop gros pour soi (comme dans la chanson de Julien Clerc).
Après, évidemment, tenir compte de la place initiale d'une relation primaire déjà établie, ça me semble la moindre des choses. Il y a une différence entre intégrer dans sa vie des personnes que l'on aime sans dissimulation (ce qui pour moi est contraire) et inclure ces personnes dans le projet de couple (ce que je n'ai jamais envisagé).
C'est mon opinion, mon expérience et ma vie, sachant que mes émotions me guident, ainsi que la découverte individuelle de qui je suis. Curieusement, je m'aperçois que nombreux sont les polys qui veulent vivre suivant un projet, une ligne de conduite, qui font des choix ciblés. Je ne suis absolument pas dans cette optique, à part la volonté de ne pas détruire le seul engagement concret que j'ai, alliant amour, vie de famille et bien immobilier.
Mon opinion divergente n'altère en rien les précédentes opinions, juste j'ai des difficultés avec l'intellectualisation de l'amour.
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Apsophos
le mardi 24 mai 2016 à 00h00
"Aimer plusieurs personnes", si on considère que ce n'est pas la conséquence d'une décision, ça n'a rien à voir avec la notion de projet, c'est un fait.
Décider de ne pas tenter de s'opposer à ses propres sentiments, c'est une décision qui me semble totalement personnelle, qui aurait le droit ne serait-ce que de remettre en question cette décision ?
L'organisation de chaque minute, jour, semaine, etc. de ta vie, ça peut être un projet qui peut impliquer d'autres personnes. Si tu veux le faire en couple, pourquoi pas, ça serait dommage d'être "trop" libre après tout...
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gdf
le mardi 24 mai 2016 à 06h57
Il y a toute une gamme de possibilité entre "laisser l'autre décider à notre place", "décider en commun avec l'autre", "prendre en compte l'autre dans notre décision", "décider dans son coin et tant pis pour la gueule de l'autre".
On peut décider *personnellement* que l'on prendra une décision en commun avec l'autre. Quand on a décidé *personnellement* de vivre avec quelqu'un et de lui faire des enfants, le corrolaire est qu'on lui a donné le droit de participer aux décisions qui nous concernent. On peut décider de lui retirer ce droit, mais on peut aussi décider de lui laisser.
Bref, avoir des gens importants dans notre vie, ce n'est pas forcément une entrave à notre liberté, ça peut être une expression de notre liberté, le résultat d'un choix qu'on a fait librement.
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.
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GoalAcFie (invité)
le mardi 24 mai 2016 à 08h55
Les deux ?
« Il n'est point vrai que la liberté d'un homme soit limitée par celle de tous les autres. L'homme n'est réellement libre qu'autant que sa liberté, librement reconnue et représentée comme par un miroir par la conscience libre de tous les autres, trouve la confirmation de son extension à l'infini dans leur liberté. L'homme n'est vraiment libre que parmi les autres hommes également libres ; et comme il n'est libre qu'à titre d'humain, l'esclavage d'un seul homme sur la terre, étant une offense contre le principe même de l'humanité, est la négation de la liberté de tous. »
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PaggyejTa (invité)
le mardi 24 mai 2016 à 08h56
Houps, envoyé trop vite : la citation est d'un certain Bakounine.
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bonheur
le mardi 24 mai 2016 à 12h52
Apsophos
"Aimer plusieurs personnes", si on considère que ce n'est pas la conséquence d'une décision, ça n'a rien à voir avec la notion de projet, c'est un fait.Décider de ne pas tenter de s'opposer à ses propres sentiments, c'est une décision qui me semble totalement personnelle, qui aurait le droit ne serait-ce que de remettre en question cette décision ?
De toute façon, intérieurement, personne ne peut rien contre ce que je ressens, ni pour d'ailleurs... sachant que parfois, autrui voudrait être aimé, sauf que voilà, il n'y a pas réciprocité.
Le fait est que je ne peux pas passer outre mes ressentis et pourquoi le ferais-je, puisque personne ne m'y oblige (ok, j'ai fait du tri sérieux dans mon relationnel). Mon bonheur et mon épanouissement passe par cet incontournable.
Apsophos
L'organisation de chaque minute, jour, semaine, etc. de ta vie, ça peut être un projet qui peut impliquer d'autres personnes. Si tu veux le faire en couple, pourquoi pas, ça serait dommage d'être "trop" libre après tout...
Ma famille est née d'un projet. La construction de ma maison, enfin notre maison, est née d'un projet. Mon quotidien est vécu parfois seule, souvent en interaction avec d'autres personnes. Mes choix ont été de garder ma famille (en partie) et vivre suivant mon épanouissement. Les personnes désireuses de me voir épanouie sont restées, les autres je les ai éloignées ou délaissées (ça c'est un choix personnel, mon mari ayant gardé le contact désiré). Notre couple n'étant pas un obstacle, pourquoi l'aurais-je détruit ? Il contribue d'autant plus à mon épanouissement. L'un n'est pas incompatible avec l'autre ! Personne n'a perdu en liberté, bien au contraire. Par contre, nous avons gagné en partage.
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bonheur
le mardi 24 mai 2016 à 12h56
gdf
Bref, avoir des gens importants dans notre vie, ce n'est pas forcément une entrave à notre liberté, ça peut être une expression de notre liberté, le résultat d'un choix qu'on a fait librement.
Suivant ce que je viens d'exprimer, je suis entièrement d'accord.