Donner sa juste place à une relation secondaire
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bidibidibidi
le jeudi 18 janvier 2018 à 16h43
Bonjour à tous,
Alors, je précise, je n'aime pas du tout la classification relation primaire/secondaire, mais elle a l'avantage d'être assez claire.
Je viens parler de moi aujourd'hui (spéciale dédicace à Bonheur :-) )
J'ai donc deux femmes dans ma vie. D'un côté, ma compagne : nous vivons ensemble, elle occupe l'essentiel de mon temps et énergie sentimentale, on la qualifie aisément de relation primaire. De l'autre ma pupille : nous passons en moyenne une soirée ensemble par semaine, donc une relation secondaire pour faire simple. Je précise que ma pupille n'a pas de relation primaire.
Sauf que, dernièrement, ma pupille se pose des questions quant au développement potentiel de notre relation, et surtout de potentiels sentiments, et tout ce qui a tendance à venir avec : Envie de se voir plus, d'avoir des projets ensembles, même petits (week end en amoureux, vacances). Mais elle a peur que ma relation principale ne borne méchamment notre relation. Fondamentalement, elle craint de heurter un mur, un moment où je devrais choisir entre mes deux relations, moment où elle sent qu'elle sera délaissée (ce qui n'est pas nécessairement vrai).
De mon côté, je suis pris entre deux feux : D'un côté, je veux laisser notre relation vivre, et donc admets la possibilité de ressentir des sentiments forts, de nous voir plus souvent. De l'autre, je ne veux pas lui mentir. Je sais que ma couana aura une importance supérieure dans ma vie pendant encore bien longtemps, et que donc, de fait, notre relation sera bornée.
Donc, je voulais savoir comment gérer ça proprement. Et je venais prendre des conseils auprès de vous mes amis !
Comment faites vous pour donner toute leur place à vos relations respectives ?
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
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bonheur
le jeudi 18 janvier 2018 à 21h18
Des conseils, c'est impossible, surtout sans connaitre réellement les personnes, les contextes...
En parler à trois ! Passer des moments ensemble, je dirai.
Encore du "moi je". Je ne dissocie pas mon mari de mes amours. Enfin pas toujours. Toute relation a besoin de son duo (sauf en cas de trio, et même dans ce cas, les duos sont présents) intime. On peut passer des vacances ensemble et passer un peu de temps qu'à deux.
Encore dans le "moi je", j'ai un boulot de merde, enfin non, un boulot super et des horaires de merde, modifiés souvent au dernier moment et aussi souvent connus peu à l'avance. Je trouve que ceux qui ont une vie stable (par exemple tous les mardis soir ou autres) sont chanceux. Ou alors ceux qui peuvent anticipés.
Aussi, bidibidi, dire, redire et reredire son amour (pas seulement dans ton côté hyper). Communiquer au quotidien permet de se sentir valoriser et envoyer des pensées. Moi ça me convient, car si j'ai des relations secondaires (très importantes), je suis aussi en relation non quotidienne de mon côté. J'ai aussi besoin d'être considéré, reconnue, à ma juste valeur, sans doute plus qu'à ma juste "place".
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raz
le jeudi 18 janvier 2018 à 23h08
Salut,
Je ne réponds pas du tout à ta question @bidibidbidi mais j'ai été gêné par l'emploi du mot "pupille" pour désigner l'une de tes relations.
Je sais la langue c'est compliqué, c'est à la fois quelque chose de très personnel puisqu'elle doit décrire la réalité telle qu'on la perçoit ce qui amène parfois à utiliser les mots existants d'une manière particulière ou à inventer des néologismes. Et, en même temps, c'est quelque chose qui doit être partagé pour pouvoir communiquer avec les autres. Donc j'aurais mauvaise grâce à dire : "Tu n'as pas employé ce mot dans le bon sens !" :(
Mais en même temps j'ai eu besoin d'aller chercher ce mot dans le dictionnaire et de signaler les sens donnés : CNRTL
En gros : "Personne mineure placée sous l'autorité d'un tuteur." Les autres sens étant plus ou moins du même acabit.
A moins que tu ais voulu utiliser la pupille de l'oeil comme une métaphore. Moi, je dis plutôt : "Tenir à quelqu'un comme à la prunelle de ses yeux" Ou plus exactement je ne le dis pas car je ne suis ni poète ni romantique. Mais le CNRTL, bien qu'en indiquant que c'est rare, est arrivé à trouver une citation de Léon Bloy qui utilise la même métaphore mais avec pupille plutôt que prunelle.
Bref, que mets-tu derrière le mot "pupille" dans ton cas ?
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
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artichaut
le jeudi 18 janvier 2018 à 23h28
moi aussi j'ai tiqué sur le mot "pupille", mais bon…
pour répondre à la question je dirais que
- à la fois il faut être clair avec ta seconde, et ne pas lui laisser entrevoir/espérer plus qu'il ne sera possible, et notamment le fait que tu ne va pas rompre avec ta primo relation
- à la fois (et inversement) il faut essayer de lui laisser de la place : te rendre disponible, faire des choses que tu ne fait pas avec ta prem's, essayer de donner à cette relation une vrai place, si ce n'est en terme de temps consacré, au moins en terme d'intensité, ou de choses un peu extra-ordinnaires
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TrioBulle
le vendredi 19 janvier 2018 à 07h59
Moi aussi j'avais tiqué sur "pupille"...
A part ça, que te dire ? Je vais faire comme Bonheur, du "moi je".
Mais avant, il faut forcément en parler à 3. Savoir ce que ta compagne primaire peut/peut/souhaite/accepte de laisser comme temps à ta compagne secondaire.
Je m'explique, mon mari (donc forcément mon compagnon primaire, celui avec lequel je vis, j'ai des enfants et une entreprise) est beaucoup absent de la maison. Je lui ai donc signifié que s'il devait avoir une autre relation, il faudrait qu'il fasse attention à ce qu'il nous reste un peu de temps à 2, sinon, notre relation n'aurait plus aucun intérêt. Et c'est je pense, ce qui sera le plus difficile à concilier s'il rencontre quelqu'un.
Mon autre amoureux est seul, n'a pas d'autre relation et n'en veut pas, mais a une vie très remplie. De fait, alors qu'au début j'avais peur de ne pas lui donner assez de temps, je me rends compte parfois que c'est moi qui suis plus demandeuse de temps avec lui. Même avec ma vie trépidante, j'essaie de laisser des plages libres pour lui. Donc je n'ai pas la demande que tu as de ta 2ème amoureuse.
Je dirais donc que quand on se voit un moment dans la journée, ça ne prend pas de temps sur ma vie de couple. Par contre, quand je pars une nuit, forcément, c'est différent. Et ça arrive de temps en temps. Mon mari a mis du temps à l'accepter, mais il est arrivé dans un état de compersion tel qu'il trouve ça bien qu'on ait du temps à deux. (il faut d'ailleurs que je me procure le livre de Hypatia à ce sujet). Il accepte même que nous prenions plusieurs jours ensemble, ce que je trouve absolument génial !!!
Voilà, c'est juste pour partager la façon dont ça se passe chez nous... ça ne peut pas forcément se répliquer dans tous les couples et ça aurait été impensable il y a 2 ans.
Bonne continuation...
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bidibidibidi
le vendredi 19 janvier 2018 à 09h39
Merci pour vos points de vue.
Alors, je vous rassure direct : Elle est majeure (ouf). J'utilise le terme pupille dans le duo mentor-pupille. Je ne pense pas m'être trompé dans le terme, mais dites moi si c'est le cas. Après, pourquoi le choix de ce mot : parce qu'il y a entre nous quelque chose de l'ordre de la transmission, de savoir, d'expériences. Et ça définit clairement une partie de l'énergie de notre relation.
@bonheur : J'aime ton conseil. Lui rappeler l'importance qu'elle a pour moi. Par contre, je rencontre des difficultés avec elle, car elle communique très peu par téléphone, messages ou autre. Il peut se passer des jours sans que j'ai de nouvelles. Donc on ne communique vraiment que quand on est ensemble, et je reconnais qu'on a une vie sexuelle un peu envahissante. Je vais essayer de diminuer cet aspect de notre relation pour prendre plus de temps pour lui parler. Mais c'est surtout dans le quotidien que ça me dérange. Après, je sais qu'elle a du travail à faire sur la communication, et comme c'est un aspect primordial pour moi (et encore exacerbé dans le polyamour), nous allons travailler dessus tous les deux.
@artichaut : Elle n'est pas monogame (sans se dire polyamoureuse). Donc dans tous les cas, l'exclusivité n'est pas une question entre nous. Tu as raison, il faudrait qu'on ait des activités qu'on ne peut pratiquer que tous les deux. Ca devrait se faire lentement au fur et à mesure du développement de notre relation.
@TrioBulle : Merci pour ton retour d'expérience. La difficulté en étant polyamoureux, c'est qu'on évolue souvent au radar, vu qu'il n'existe nul part de sources claires quant à ce qu'on doit faire pour gérer nos relations. Et on a, au final, que les retours d'expérience sur lesquels se baser.
Je laisse le sujet ouvert, attendant d'autres témoignages, mais aussi parce que je pense que cette question se pose pour beaucoup de monde.
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bonheur
le vendredi 19 janvier 2018 à 14h08
Comme on m'avait fait remarqué que mon dico est désuet et dépassé, je m'étais abstenue de donner un sens à ce mot "pupille". Je l'avais d'ailleurs compris un peu dans le sens où bidibidi indiquait par là un écart d'âge. Je me trompait donc. Partiellement sans doute.
Le manque de communication, s'il est révélateur (ou interprété) comme un manque d'attention, ça peut devenir je crois problématique.
Malheureusement, on installe, on laisse s'installer, souvent des "habitudes" qui deviennent négatives sur le long terme. Au début, ça ne dérange pas, ni l'un, ni l'autre, et puis vient le temps où on se rend compte des incompatibilités. Ce qui auparavant ne nécessitait pas de communication devient un (ou plusieurs) sujet(s) important(s) qu'il faut aborder sinon ça deviendra négatif et chaotique.
Dans ces cas là, soit on arrive à échanger et à clarifier et à transformer en positif ; soit on obtient lettre morte et on se retrouve face à un mur de silence (sauf la promesse d'y réfléchir, parfois) ; soit on n'ose pas aborder le sujet car on a peur de le faire.
Aussi, dans une relation, le fait que nous soyons deux, avec des évolutions personnelles et s'il ne reste aucune dynamique commune...
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bidibidibidi
le vendredi 19 janvier 2018 à 16h02
Il y a effectivement aussi une différence d'âge non négligeable entre nous, d'où la transmission, d'ailleurs. Mais je mettais vraiment le sens de pupille en regard de professeur ou mentor.
Je ne pense pas que le manque de communication soit un manque d'attention. Je pense juste que certaines personnes communiquent plus et mieux que d'autres. Son histoire l'a menée à se renfermer sur elle même, se protéger. Le résultat est une personnalité solitaire, peu encline à partager ses difficultés. Et donc peu accès sur la communication, et une communication toujours très prudente, posant des questions avant de formuler des affirmations.
La communication, le ciment du couple :-)
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Renarde
le samedi 20 janvier 2018 à 20h16
Bonjour bidibidibidi,
Je suis un peu à la place de ta "pupille" mis à part le fait que la compagne de mon amoureux, si elle connaît mon existence, ne l'accepte pas. Mes questionnements sur "ma place" sont nombreux. Moi je pense avoir entamé le chemin du polyamour ; le fait que mon amoureux ait une compagne ne me pose aucun problème et je suis contente de ne pas avoir un "compagnon" dans le sens mono-classique du terme avec moins de temps pour moi et des engagements trop lourds. Mes sentiments sont forts pour lui et pourtant (pour une ex jalouse !) j'aimerais qu'ils soient heureux aussi tous les deux, bref qu'on soit chacun satisfaits et que l'on puisse profiter de la situation et grandir. Je n'ai pas envie pour le moment d'avoir une autre histoire car je savoure à fond celle-ci. Lui n'est pas poly de par son vécu actuel mais je pense qu'éthiquement il est en accord et ne souhaite pas bêtement subir les diktats en valeur sur l'amour sans se questionner.
Je me questionne beaucoup sur la place qu'il me donne (qu'il me reste, par la force des choses), sur ce que je peux légitimement lui demander (en terme de présence, de communication -on ne communique pas en dehors des moments où l'on se voit, environ une fois par semaine-
Je suis gênée de faire souffrir sa compagne (même si je ne me sens pas responsable) et en même temps je n'ai aucune envie de tirer un trait sur notre histoire...mais voilà ma question est bien celle-ci : que suis-je légitimement en droit de lui demander. Évidemment il n'y a pas de réponse toute faite mais pour le moment, on n'en a pas encore parlé. J'ai évoqué cette question dans une autre discussion et j'ai eu une belle réponse de siestacorta mais pour moi le sujet est loin d'être épuisé. Me sentir "la deuxième" (même si j'ai conscience que notre relation est parfaitement unique et sentimentalement très riche) m'empêche en fait d'avoir des exigences. ou en tout cas j'ai besoin d'être bien au clair avec celles-ci avant de les mettre sur la table :)