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La disponibilité dans les relations poly

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Siestacorta

le lundi 15 septembre 2014 à 14h51

Strega
Et pourtant, j'ai adopté cette position de refus assez forte, je ne sais même pas pourquoi.

Le "pourtant" me semble presque de trop !
Pour moi, c'est logique qu'après avoir été placée dans l'obligation d'une autonomie tu la revendiques pour plus être piégée dans une attente de solidarité qui risquerait de te décevoir.

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Strega

le lundi 15 septembre 2014 à 15h36

Quand je dis "subie" c'est que je n'avais pas imaginé élever mon enfant dans ces conditions.
C'est moi qui ait brisé la cellule familiale cependant (comme mon ex aime à me le rappeler). Je n'ai donc pas été placée dans l'obligation d'une autonomie, je l'ai quasiment toujours vécue, même avec le père de mon enfant. Par contre, oui, il y a la peur d'un échec amoureux et de ses conséquences sur mon fils qui joue dans cette position.
Je sais que dans mon choix actuel du solopoly entre en partie cette peur de l'échec pour moi seule aussi (ce qui revient à considérer que seules les relations longues sont réussies, ce que je ne pense pas par ailleurs). Bref, y'a du beau et bon paradoxe là dessous.

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Siestacorta

le lundi 15 septembre 2014 à 16h29

On peut ne pas vouloir s'exposer soi à trop de cahots pour ne pas soi-même être plus "néfaste" pour l'enfant ; ne pas risquer, sous l'effet de nos émotions d'adulte, d'avoir des comportements qui seraient moins justes pour lui que ceux qu'on aurait sans ça.

Maintenant, faut pas perdre de vue l'inverse : un enfant qui te voit bien, il est content pour toi, il s'en contrefiche si c'est grâce à des passades. Il attend pas un père supplémentaire, il cherche pas à constituer une famille à chaque fois qu'il croise quelqu'un avec qui t'es bien, et il va pas te juger s'il revoit plus le copain du mois dernier.
Si tu crains d'être triste ou fragilisée à cause d'amants pue engagés, t'as raison d'être prudente, mais si tu crains que les petit changements prennent trop de place, tu peux peut-être te tranquilliser en te contentant de choisir des amants pas trop cons.

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Sauge21

le lundi 15 septembre 2014 à 21h53

Euh ... ça va devenir difficile de faire un nouveau fil ...
Et puis j'ai vu que dans la rubrique "famille", il y a déjà plein de fils sur les enfants ... (je les ai pas ouvert ... pas le temps)

La spécificité serait peut-être sur la mono-parentalité (solo) et son articulation avec le poly-amour ...

Strega, j'aime bien ce que tu dis sur la décision de la séparation ... assez proche de mon vécu ou je me suis trainé une culpabilité rempante parce que je ne comprenais pas ce qui nous était arrivé, mais que c'est moi qui ai mis en oeuvre la décision.
Aujourd'hui, et après lui avoir posé la question un beau jour, je sais que les "tords" (prises de distance l'un de l'autre jusqu'à anihilation de la relation) sont partagés et je suis encore en train de me redresser après ce ré-équilibrage qui date pourtant de plusieurs années.

Siestacorta, je suis d'accord avec beaucoup de choses que tu écris et je pense que c'est ce qui a guidé mes décisions au fur et à mesure des années.
J'ai vécu un vrai dilemne permanent entre :
- protéger la mère en évitant de plus en plus des situations amoureuses à fort potentiel "de crise", afin de ne pas me mettre dans des états où je ne peux plus être une bonne mère (ou m'évaluer comme tel - c'est ok - hurler, bouder, mettre une claque etc ...) ;
- "nourrir" la femme, avec des relations et des rencontres agréables pour pouvoir être le plus épanouie possible et montrer à mon fils une mère "la plus heureuse possible".

Dans cette recherche d'équilibre, j'aurai bien sûre accueilli une relation principale (d'abord mono, puis poly) et co-éducative avec plaisir ... mais de toute évidence j'avais des freins, des peurs, ... dans mon histoire, des freins plutôt liés à l'évaluation de qui je suis et qui, en face de moi, me "conviendra" ... j'ai longtemps persisté dans des "misfits" que je ne percevais que "trop tard" (avec de l'énergie à dépenser pour défaire la relation installée, le plus proprement possible - sans violence) ... et quand j'ai commencé à visualiser mes "partenaires idéal-e-s", je me suis dit que c'était des moutons-à-5 pattes et qu'il-elle-s seraient beaucoup-trop-bien-pour-moi ... et je me trompais !!!

La où je suis moins d'accord avec toi, c'est sur le fait que les enfants ne cherchent pas à recomposer un "binôme parental" ... je crois que c'est assez complexe car l'enfant s'adapte intuitivement à son parent (peut-être encore plus s'il est solo) et à son inconscient ... genre : "si maman cherche un co-parent alors c'est qu'il en faut un et je le cherche aussi" ...
Peut-être aussi que, quand l'enfant est seul lui aussi (1 seul enfant, mon cas), face à un parent solo, c'est un tête à tête qui peut se vivre comme étouffant pour les deux ...
Je crois que le mono-enfant de parent-solo a besoin d'un élément "de triangulation", un tiers qui lui donne une alternative ou un échappatoire au seul individu qu'il a en face de lui. Ce besoin de triangulation surgit, me semble-t-il, dans de nombreuses situations du quotidien.
Concrêtement, j'ai vu mon fils essayer d'appeler "maman" ma semi-compagne (ma première amoureuse après son père, alors que son père avait "disparu de la circulation" et qu'elle était avec nous ou réciproquement à mi-temps) ... une façon, du haut de ses 4 ans, de lui proposer une place de "second éducateur" dans son paysage familial ... (euh, elle voulait pas cette place là ...).

Bon ... on est loin de la disponibilité de l'amoureux-se ....
mais ces partages permettent d'approfondir tout ce qui se joue dans les inconscients "mono-formatés" (et dont nous avons hérité nous aussi, poly) ...
peut-être aussi que tout cette constellation d'implication "co-éducative" tient certain-e-s amoureux-ses à distance et qu'ils seraient plus présent-e-s (j'entends par là notamment plus de temps ensemble) si l'enfant et notre rôle de mère ou père étaient moins "présents" ...

Je veux dire que, oui, j'ai tenu longtemps mes rencontres éloignées de mon fils, en les voyant seulement en son absence ou sans lui (mon fils) et il-elle-s m'en savaient gréer = il-elle-s ne souhaitaient pas le voir non plus (sauf une lesbienne qui n'aura jamais eu d'enfant ... et se comportait avec lui comme une frangine et non comme un parent) ...
Ce soir, je ne peux pas expliquer pourquoi j'ai fait ça ... la fatigue m'atteint et je ne trouve pas l'information dans mon esprit ... à creuser peut-être

Merci de me donner l'occasion de partager tout cela ...

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Siestacorta

le mardi 16 septembre 2014 à 00h39

Sauge21

La où je suis moins d'accord avec toi, c'est sur le fait que les enfants ne cherchent pas à recomposer un "binôme parental" ... je crois que c'est assez complexe car l'enfant s'adapte intuitivement à son parent (peut-être encore plus s'il est solo) et à son inconscient ... genre : "si maman cherche un co-parent alors c'est qu'il en faut un et je le cherche aussi" ...

Je généralise peut-être à partir de la situation où le papa ne disparait pas de la circulation et maintient son rôle parental - c'est de là que je partais, et j'ai cru comprendre que c'était le cas pour Strega (il y a conflit mais aussi dialogue apparemment).
Bien sûr que des enfants peuvent chercher à adopter des nouveaux entrants quand le parent donne lui-même l'impression que la place est à prendre. Et encore, peut-être qu'il ne faut pas surestimer ce mouvement d'affection, et pas estimer son risque de déception en équivalence avec le notre. Ni craindre que l'enfant ait une mauvaise image de nous, qui serait un reflet de nos culpabilités.
Je crois que même là, les mesures "de protection" du parent déterminent l'attente de l'enfant beaucoup plus que la situation réelle (papa/maman rencontre des gens). Si la monoparentalité est accompagnée de tristesse, de manque, de crainte amoureuses, ou de difficultés à parler d'un parent manquant, oui, il y a de plus grand risque que l'enfant projette sur un tiers avec intensité (même avant qu'il se présente). Et c'est pas un mal, dans un sens, ça voudrait aussi dire que l'enfant serait prêt à ce que le cadre change.

S'il y a une confiance reconstruite, l'enfant bien sûr a toujours regard, un jugement, des attentes, pourra projeter ; mais ce sera moins "l'ombre" du manque de son parent. Et ce sera, je pense ? d'autant moins à fleur de peau pour l'enfant que ça ne l'est pas pour son parent.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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ScottBuckley

le mardi 16 septembre 2014 à 16h15

Strega

@GreenPixie : ce que j'ai rapporté sur ce forum concernant la disponibilité de mes amoureux et mon ressenti vis-à-vis d'elle est ce que j'ai dit à mes amies (en tout cas à celle à qui j'ai eu le temps de le dire). Je préfère parler directement avec elles de ce type de sujet, ce qui favorise les échanges et la reformulation des propos, plutôt que leur écrire. Faire une lettre pourrait être en plus mal perçu et accentuer l'incompréhension.

Bonjour chère Strega,

> Précision : ma proposition d'écrire une lettre c'était juste pour t'entraîner toi & ton sens de la réponse et de la répartie, en cas de nouveau "poly-bashing" et autres minis formes de critiques un peu brutes ,
OU aux discriminations anti-polys qui peuvent survenir dans la vie de chacune & chacun ici ; cela ne se voulait surtout pas "LA" solution, non, plutôt une piste, pour communiquer autrement avec elles (ces copines) ;

Si à la place d'une lettre (écrite et donnée ou gardée pour soi) tu trouves les bons mots qui te semblent justes à tes yeux, alors c'est encore mieux peut-être ! (+)

Pour ma part, il m'arrive parfois d'écrire après coup, à froid, une réponse, juste pour me clarifier les idées & les points à aborder sur une feuille, puis j'oublie volontairement la page quelque part, et quand je revois la personne, je lui exprime bien + clairement ce que je voulais lui dire, de vive voix .

On peut faire cela dans la vraie vie, ou pour répéter une scène de théâtre, c'est juste 'une technique' parmi de multiples autres :-D

* Nb : si tu arrives à parler à ces copines prochainement, je serai ravi de te lire ici pour connaître la suite ..... (+)

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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