Mon bilan… Et ma tristesse
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 13h49
J-E, certains me l'ont dit. Qu'il avait un côté tantôt pervers, tantôt manipulateur, tantôt narcissique. Je pense qu'une partie de lui effectivement est comme ça, mais qu'il n'en demeure pas moins une personne + paumée qu'autre chose. Je suis bientôt diplômée en psy donc je pense avoir clairement décelé son narcissisme tel qu'on le définit dans la théorie, qui ressort dans une espèce d'importance qu'il se donne + une incapacité à se séparer de ses amours passée (vouloir rester en contact avec toutes ses exs, faire passer des idéaux avant la personne en face, puis des paroles. Exemple, la nuit de la rupture, il m'a dit : "on aura toujours envie l'un de l'autre", j'ai répondu "tu sous-estimes ma capacité à renoncer" et il a répondu "tu sous-estimes ma capacité à te séduire"). Il y a quelque chose en lui d'un peu manipulateur/narcissique mais je crois que ça vient d'une incapacité évidente à se séparer, à renoncer, à accepter que l'on puisse renoncer à lui, et je pense aussi que cette volonté de multiplier les relations provient de cette incapacité : s'engager avec plusieurs personnes, c'est éviter la perte, c'est avoir une porte de sortie au cas où on se fait jeter, c'est ne pas risquer la solitude de la rupture après s'être profondément investi. Lui comme moi on a toujours été d'accord pour dire qu'aucun chemin n'était tracé pour aucune relation et que l'incertitude dominait toujours, on peut toujours se quitter, se désaimer, tomber amoureux de quelqu'un d'autre, et je crois que son "polyamour" relevait d'une défense face à cette dure vérité de la vie. Mais ce n'est que ma théorie le concernant LUI et je précise qu'elle ne s'applique pas aux vrais polyamoureux pour qui les plusieurs partenaires ne viennent pas nécessairement compenser un manque de ce genre, chacun son histoire.
Pour moi, il en témoigne de par cette importance qu'il se donne, comme au début de notre relation quand il m'avait dit "mais tu dois savoir que même si j'ai d'autres relations je ne t'abandonnerai JAMAIS" (la première chose qui lui vient c'est que je souffre d'être abandonnée par quelqu'un d'aussi génial en gros?). Je trouve que ça dénote une importance donnée à soi-même, je sais pas si c'est clair, mais oui, je le pense très narcissique. Il a fait pas mal d'efforts visibles (d'écoute, de patience, et donc, d'adaptation à ma "monogamie") pour compenser ça mais sa capacité à mettre le "Je" en avant dès le début "MES attentes" "MES idéaux", j'ai parfois eu l'impression que je n'existais pas réellement, qu'il ne "voyait" pas vraiment la personne en face, et il faut toujours "composer" avec la personne en face. Après ça peut être lié à mes propres névroses. Je n'ai pas la réponse à ça et je dois dire qu'il a fait beaucoup de choses pour nous, concrètement, et même par rapport à mon mal-être il m'a écoutée, m'a poussée à agir, à faire des choses pour moi, pour améliorer ma vie. Donc je dirais qu'il a des traits comme tu dis, mais qu'il a une forme de "bon fond" qui les compense comme il peut. Je ne sais pas.
Après j'ai merdé sur mille points aussi. Grosso modo mon insécurité m'a rendue démissionnaire et j'ai sous-exploité la relation, voire je l'ai sabotée, en restant en retrait, en "osant" pas (lui dire ce que je voulais qu'on fasse, des choses comme ça), parce que j'étais totalement soumise à son désir. Mais je m'y suis soumise volontairement, que ce soit conscient ou pas, je ne peux pas tout lui remettre sur le dos. Plus globalement j'ai été très chiante, parfois pas réglo, souvent incohérente (je me justifiais comme je pouvais en disant la seule vérité que j'avais sous la main : que j'étais perdue)...Et pui la jalousie, ça épuise, et je l'ai vraiment épuisé.
Pour finir, me remettre avec lui pourquoi pas, mais s'il était CLAIR. C'est tout ce que j'aimerais : quelqu'un qui sait ce qu'il veut, qui ne me fait pas plonger avec lui. Sinon je suis prête à renoncer.
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 14h01
Autre point narcissique : il faut voir l'effort qu'il a mis à me choper alors que pendant 3 semaines (après qu'on ait couché un peu par hasard une première fois) je le rejetais clairement, ben non, il revenait à la charge vaille que vaille jusqu'à ce que je craque. Il m'a reproché, après qu'on ait couché la première fois ensemble (on était alors vraiment pas très proches), de ne pas accepter qu'il vienne chez moi après mon boulot (à 2h du mat) alors qu'il se tapait une déprime un soir. J'avais quand même essayé d'être sympa en le réconfortant par texto, service minimum quoi, mais ça l'avait mis hors de lui pendant plusieurs jours et il avait finalement justifié son énervement en disant "mais moi je voulais TE PARLER et toi tu m'envoies des TEXTOS?" => Pour moi c'est un signe assez gros (il en avait rien à foutre que j'aie une vie ou que je ne lui sois pas dévouée). Par la suite dans la relation il avait ce côté des narcissique également, de me dire "des fois quand je vais mal j'aimerais que tu sois là...Mais tu n'es pas là et oui ça me déçoit, c'est comme ça" mais INCAPABLE de m'appeler pour me dire que ça ne va pas = typique également, à mon sens, de la personne qui attend que tous ses besoins soient comblés...par magie.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 14h10
Je ne vois pas ici la description d'un polyamoureux, mais alors pas du tout. En tout cas pas en l'état actuel au regard de la description faite.
Pour ce qui est des textos et des coups de fil. Moi aussi, je suis INCAPABLE de dire certaines choses que j'exprime pourtant tellement bien par écrit. Aussi, je téléphone rarement et communique beaucoup par mail ou textos. Je le sais, je l'indique aux personnes avec qui je suis en relation, j'explique et elles comprennent.
Aussi, s'il n'est pas CLAIR avec lui-même, je ne vois pas comment il pourrait l'être avec qui que ce soit.
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 14h12
Gcd je suis d'accord avec toi, tout en admettant que je n'ai pas été si claire non plus et que ça n'a pas aidé. Ca a du faire une émulation de non-clarté :-D
Pourquoi d'un seul coup penses-tu qu'il n'est pas du tout polyamoureux? (Ce n'est pas pour m'auto-persuader mais par curiosité)
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 14h19
Au début, j'ai eu l'impression que tu décrivais des faits (d'où sans doute le manque d'émotions). Maintenant tu parles de lui, de son "caractère" et je ne reconnais pas dans cette description ce qui peut entraîner un comportement polyamoureux. Relis toi, tu verras. Relis les quatre fil que J-E a eu la gentillesse de ressortir et demande toi si ça peut lui correspondre ? Au passage, pose toi la question pour toi-même !
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 14h23
Oui je vais lire tout ça. J'ai toujours un peu peur en disant des choses sur son caractère car je sais que ça passe à travers mon propre prisme et peut-être qu'il y a des choses que j'ai mal interprétées, ou amplifiées, ou je ne sais pas...Mais les faits relatés dans les derniers paragraphes sont bien réels.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 14h38
CLM nous ne pouvons voir les autres qu'avec nos yeux, notre ressenti propre, etc. Moi aussi, souvent, j'aimerai être à l'intérieur de l'autre afin de mieux le comprendre, mais ça c'est pas possible, alors on compose avec ce que l'on a.
On ne peut qu'interprété. Par contre, le dialogue, s'il est franc honnête sincère et s'il se déroule dans la sérénité, peut aider à faire comprendre à l'autre, afin que justement il interprète le moins possible.
Le hic avec ton ami, c'est qu'il ne se comprend je pense pas réellement lui-même, alors comme il n'arrive pas à expliquer, il explose, il s'énerve, il dit n'importe quoi, ça sort en vrac, n'importe comment. Sauf que personne n'est en mesure de faire le tri dans ces conditions là, ni lui, ni toi. Donc même avec la meilleure volonté...
Moi je préfère l'écrit, c'est plus facile pour moi. Peut être que lui devrait trouver son meilleur moyen d'expression. On vit dans une société où l'oral est privilégié : il faut DIRE les choses. Pourtant, j'ai toujours eu des bonnes notes à l'oral et je travaille avec l'oral au quotidien. Sauf que c'est pour dire des choses banales.
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 14h42
Sur la responsabilité, c'est intéressant. Ca n'a peut-être rien à voir mais ça me fait penser à ce discours qu'il a toujours eu "je n'attends rien de toi que ce que tu as à me donner", et à côté de ça, me péter des câbles quand je n'étais pas réglo (câbles justifiés ou non) en me disant "tu négliges mes attentes". J'ai toujours tenu compte de cela et pris mes "responsabilités" tout en lui faisant part de ma tristesse quant à la situation, et de ça, il n'a retenu que "la culpabilité massive que je lui ai fait ressentir à lui dire que j'étais triste".
Une seule fois j'ai eu l'impression qu'on portait cette responsabilité ensemble, c'est quand il a dit qu'il avait eu une aventure et qu'on commençait à en tirer des conclusions ("je me suis rendu compte que j'étais + attaché à toi donc j'ai renoncé à elle / je me suis rendu compte plus tard que j'étais jaloux aussi et que ce n'était pas si évident mes idéaux..."). On était dans un VRAI dialogue, on reconnaissait tous les deux nos "tendances" et nos désirs, tout en mettant en place une idée de compromis, mais sans concession. Malheureusement, juste après j'ai dit à mon tour que j'avais eu une aventure et ça a tout cassé net.
Il n'a toujours fait que me dire "vivons ce qu'on a à vivre" en soulignant que "toutes les bonnes choses ont une fin - les relations aussi, la preuve, si je suis avec toi c'est bien que toutes mes relations passées ont fini par se terminer".
En fait ce n'était qu'un tas de contradictions. Rien à voir avec ce que je lis dans ces fils, même s'il me soutenait que "tant que notre relation serait nourrissante, aucune relation à côté n'aurait de raison de venir l'influencer négativement". Même s'il me soutenait que "si tu rencontres quelqu'un et qu'il veut que tu sois monogame avec lui je serai triste mais je respecterai!".
C'était comme une longue injonction paradoxale de 8 mois : "vis à fond ce que tu veux vivre avec moi, mais ne nous projetons pas parce qu'on ne sait jamais". C'est ce que j'ai toujours ressenti. Il détestait d'ailleurs l'idée de "l'avenir" car il est dans une période "floue" (niveau vie, logement travail etc) et me disait "certainement entretenir ce flou dans sa relation avec moi". Je pense que c'est une fausse excuse. Avec lui c'était "tout à fond au jour le jour sans avoir peur de la fin", mais c'est impossible...Construire sans construire?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 14h51
Pour moi, l'amour n'a aucune fin. Et aimer une nouvelle personne n'enlève rien à mes autres amours, que j'ai encore, ou non un contact concret. L'amour reste en moi. Même s'il y a rupture, le lien ne se rompt pas.
Aujourd'hui, je dis que j'ai créé un univers affectif. Chaque personne en ayant poussé la porte laisse un paysage qui lui est propre. Paysage non fixe, évoluant, même après une rupture. Dire que j'entretiens le paysage dans ce cas là, non. Je dirais que je le laisse s'auto-entretenir. Par contre, je n'ai pas envie de l'effacer, de le détruire. Des ruines, c'est magnifique, c'est un témoignage et si le paysage est un peu plus sauvage, c'est beau aussi. Pour moi l'important c'est de ne pas mettre de frontière nette entre tous les paysages. Chacun a son espace mais je dois pouvoir me promener à mon gré, donc aucune frontière (ce que je n'arrive pas à faire pour le sexe, ce qui implique que je sois monosexuelle).
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 14h59
Je dirais aussi que construire sans construire, c'est pas possible. Mais un lien amoureux peut s'auto suffire sans que l'on cherche à construire quelque chose. Je crois que s'il est dans cette optique (actuellement, attention à l'évolution), ton ami peut aimer, mais pas construire. Si tu veux construire, ce ne sera pas avec lui -je le ressens ainsi en tout cas-
Tu sais CLM aimer et construire sont deux notions différentes. Comme je le faisais remarquer à J-E, aimer et vie commune sont deux choses différentes. On peut faire des projets professionnels (par exemple) avec une personne que l'on n'aime pas d'amour. On peut faire des enfants mais se séparer ensuite (il suffit de regarder autour de soi). L'amour, vraiment l'amour, il reste, en toute circonstance.
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Clown_Triste
le vendredi 30 mai 2014 à 15h07
CLM, comprendre les mécanismes psychologique et pouvoir en parler n'est pas une garantie mais ça me semble être une très bonne base pour permettre le dialogue et l'évolution. En te lisant, j'ai l'impression que tu es outillée et désireuse de réfléchir et de trouver ta voie, ta manière de cheminer amoureusement... mais que cet homme, par contre, n'en est pas là.
Peut-être l'auras-tu aidé, ceci dit, peut-être que grâce à toi il aura le déclic, dans deux jours, deux mois, deux ans. Mais ce n'est pas forcément ta mission que de l'accompagner là-dedans.
Tu dis envisager de reprendre une histoire avec lui. Honnêtement, à te lire, j'ai plutôt l'impression qu'il est temps de tourner la page, d'apprendre de cette rencontre et de cette histoire (pour lui comme pour toi) et de trouver quelqu'un (ou quelques-uns, si c'est ce à quoi tu aspires) dont le fonctionnement soit en adéquation avec le tien.
Evidemment, la fin d'une relation est souvent dure à avaler, accompagnée de tristesse, de regrets, de manque. Mais celle-ci n'était visiblement pas faite pour durer... et la faire durer aurait peut-être même été douloureux.
C.T.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Siestacorta
le vendredi 30 mai 2014 à 15h17
CLM
Une seule fois j'ai eu l'impression qu'on portait cette responsabilité ensemble, c'est quand il a dit qu'il avait eu une aventure et qu'on commençait à en tirer des conclusions ("je me suis rendu compte que j'étais + attaché à toi donc j'ai renoncé à elle / je me suis rendu compte plus tard que j'étais jaloux aussi et que ce n'était pas si évident mes idéaux..."). On était dans un VRAI dialogue, on reconnaissait tous les deux nos "tendances" et nos désirs,
Je cherche pas à trop te faire porter le chapeau, hein, mais je suis attentif à tenter d'être lucide sur ce qu'il se passe et ce qu'on veut voir.
Et là, pendant ce "vrai dialogue", il me semble que ce qui se disait était conforme à tes espérances à toi, et que c'est à ça que tu te raccroches pour dire "ça pourrait marcher".
Peut-être qu'un tel vrai dialogue, un partage de la prise en main aurait été constitué exactement des mêmes paroles. Mais ça a peut-être aussi plu un peu trop à ton oreille, au point de ne pas entendre que s'il était plus en phase avec tes attentes et peut-être très sincèrement, il n'était pas forcément en phase avec certaines des siennes en même temps.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Olympio
le vendredi 30 mai 2014 à 15h23
Je te comprends fort bien CLM !
Après rupture des multiples filins qui maintenaient l'ancienne structure en place, un nouvel équilibre se fait naturellement sur les actuels besoins/désirs/envies :)
Et si un jour tu changes d'envies et désirs ben... faut refaire l'exercice. Oui, çà peut aboutir à des cycles dans une vie, tantôt monoamour, tantôt polyamour, tantôt juste libertin(e), mais bon, faut vivre en accord avec ce qu'on est.
Bien sûr on change aussi avec le temps car le temps nous change (je me répète là ?)
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J-E
le vendredi 30 mai 2014 à 15h30
(ce qui suit est mon opinion personnelle vis-à-vis de "l'avenir" que tu évoques. C'est aussi le résultat de mon propre cheminement, mais comme ici-bas tout un chacun quête plénitude et sérénité via des sentiers parfois très différents... je n'attend pas que tout le monde partage cet avis. Puis je le pave au fur et à mesure, mon sentier )
La tristesse est nécessaire mais ne signe pas la mort ni une paraplégie sentimentale sur le long terme. Bien entendu, c'est le point sur lequel un travail sur soi s'avère vital. Si la jalousie est malsaine (je la trouve illégitime, mais ne la condamne pas), la tristesse en revanche fait partie à mes yeux des sentiments "purs", primitifs, primordiaux...
La taire serait une erreur. S'y lover, aussi.
Là où ça rejoint cette idée d'avenir, c'est à travers la notion de projection. Plus on se projette, plus la chute est dure. Mais qu'est ce qui cloche alors? Parce que comme tu relève, "construire sans construire" est paradoxal.
gcd68
Pour moi, l'amour n'a aucune fin. Et aimer une nouvelle personne n'enlève rien à mes autres amours, que j'ai encore, ou non un contact concret. L'amour reste en moi. Même s'il y a rupture, le lien ne se rompt pas.
Cet état d'esprit dénoue déjà un peu ce nonsense. Comment y accéder?
Tu étudies la psycho, tu n'es donc je suppose pas étrangère au terme "individualisation" de C.G Jung?
C'est ce qui (je répète: pour moi, pour ma conception elle aussi en construction) me semble essentiel afin accepter l'idée qu'une rupture ne signe pas ... une fin. Se (re)trouver soi-même correspond dans ma compréhension du psychanalyste à accepter une certaine "auto-suffisance" (pas au sens péjoratif) de soi; Qui n'exclut pas de se compléter d'autrui, limer nos idées/idéaux/affinités/etc aux siens.
Point central du polyamour: la confiance en soi. Qui, contrairement à la définition classique un peu mainstream (désolé Gdc, un autre angliscisme :-D ) n'est pas "connaitre ses atouts" seulement, mais aussi "accepter de n'être pas doté de tous les atouts". Je digresse un peu... tout ça pour dire que "s'auto-suffire" (berk) soulage beaucoup l'esprit quand survient la rupture. (pas au sens de l'ego surdimensionné où bute toute flèche portée à l'amour-propre, hein! j'insiste sur l'autosuffisance comme synonyme de confiance lucide et éclairée en soi!)
"tout à fond au jour le jour sans avoir peur de la fin" je trouve ça à la fois pas bête, si le cheminement a réellement été fait des deux cotés... Autrement, c'est une voie royale pour justifier une partie du traitement qu'il inflige a ses conquêtes...
Donc, "construire sans construire"... à mon avis, oui et non. C'est une question de moments dans la vie, de situations, de personnalités...
Comme d'hab: il faut avant tout avoir la vigilance pour se regarder en face et savoir ce que NOUS voulons. Pour ne pas commettre de bévues et s'engager auprès d'une personne moins claire avec elle-même...
(et ce forum démontre que les gens clairs existent! :-D )
Cet homme a plutôt l'air de subir ses sentiments que de les polir et canaliser. Mais n'ayant qu'un aperçu lointain via tes textes, je voudrais pas juger sur "si peu".
Je suis plus jeune que toi et je me sens vaguement gêné de balancer ce pavé aux relents quelque peu ... moraliste? Désolé si le ton parait ainsi, l'intention derrière n'est pas du tout la même.
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Olympio
le vendredi 30 mai 2014 à 15h34
gcd68
Tu sais CLM aimer et construire sont deux notions différentes. Comme je le faisais remarquer à J-E, aimer et vie commune sont deux choses différentes. On peut faire des projets professionnels (par exemple) avec une personne que l'on n'aime pas d'amour. On peut faire des enfants mais se séparer ensuite (il suffit de regarder autour de soi). L'amour, vraiment l'amour, il reste, en toute circonstance.
On appelle Amour des sentiments différents. Comme en Amitié il y a plusieurs échelons :
.L'amour par intérêt (inconscient ou pas) : l'autre nous apporte quelque chose dont on a besoin (sécurité, écoute, sexe, procréation, reconnaissance sociale, aider à payer une maison, etc...)
.L'Amour par partage de bons moments : avec cet autre on passe des moments très agréables, et on veut que çà dure.
.L'Amour par complète compréhension/admiration de la nature profonde de l'autre : à la limite même plus besoin de sexe pour cimenter l'amour (mais la cerise sur le gâteau ne peut pas faire de mal ^^)
.et puis oui, il y a aussi excitation sexuelle qu'on a tendance à requalifier trop vite en Amour ;)
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CLM
le vendredi 30 mai 2014 à 16h18
Aïe aïe aïe j'avoue vous dites tant de choses que j'ai du mal à suivre! Je tâche de m'approprier vos mots au mieux. Beaucoup de concepts nouveaux pour moi, dans le sens où si je les avais effleurés intuitivement, je ne les avais pas creusés à ce point. Matière à apprendre, et il faut toujours apprendre n'est-ce pas? :-) Je vais tenter la synthèse :
@ Gcd : Sur le paysage interne, je suis d'accord. Mais il faut reconnaître les séparations. Par exemple moi, je repense à TOUS mes exs (même les pires histoires) avec sympathie, je ris en me rappelant de conneries faites ensemble, je les raconte encore avec joie des années après. Mais dans ma tête je suis bien séparée, l'investissement n'est plus le même, la relation est terminée. Je ne sais pas si c'est ce que tu veux dire, mais c'est comme je vis les choses. Je suis en contact avec quelques personnes avec qui j'ai eu des aventures pas sérieuses et je n'ai plus aucun désir pour elles, parce que je les ai désinvesties, et ça me semble important.
Sur la construction, je suis d'accord : je parlais de construction de liens ; niveau projets pour moi ça se limite à pouvoir prévoir un voyage tout au plus (je suis assez indépendante sur mon "mode de vie" [affectivement c'est autre chose] et je ne me vois pas vivre en couple en appart etc). Mais c'est aussi pouvoir se projeter "pour rien", rire en parlant de "ce qu'on pourrait faire". Et quand je me suis retrouvée bloquée en voulant dire de telles choses (qu'il m'emmène cet été dans son pays d'origine par exemple), je me suis dit qu'il y avait un problème. Peut-être bien venait-il de moi!
@Clown Triste, tu as raison. J'envisage simplement que je pourrais reprendre avec lui (vu que je l'aime encore) si jamais ces changements advenaient : ce qui est effectivement assez utopique. De +, j'ai énormément souffert et au moment de la rupture il y a peu, j'ai vraiment frôlé la chute dépressive (je n'ai même pas pu me lever pour aller à mes partiels). Donc : instinct de survie!
@Siestacorta, je reconnais que c'est possible. Ceci dit, j'ose parler de vrai dialogue dans le sens où je pensais qu'apprendre qu'il avait eu une aventure me détruirait, et ce soir là je me suis aperçue que non. J'ai pas tenu un discours monogame : la dialogue consistait à reconnaître chez l'un et l'autre une tendance à "désirer ailleurs" et la difficulté à concilier cette tendance avec nos deux fortes jalousies. Et j'y ai vu un nouveau point de départ avec une ligne de mire commune pour la première fois depuis le début : tous les 2 on admettait qu'on se donnait la priorité + qu'on était pas franchement fidèles + qu'on était jaloux. En cela, je pense que j'étais réellement dans un dialogue, pas dans un confortement de mes positions initiales, MAIS tu as peut-être raison. Je ne sais pas.
@Olympio je suis tout à fait d'accord :-) je ne me suis jamais moins étiquetée que maintenant. Tout est question d'harmonie et de confiance en soi comme ça a été dit plus haut, choses qui me font évidemment défaut. Ce n'est par normal que je n'aie aucune culpabilité à aller voir ailleurs, mais que cette idée chez l'autre touche des failles quasi archaïques en moi (d'abandon, de solitude, de rejet, bref).
@J-E, eh bien non, je ne suis pas une grande connaisseuse de Jung à part sur les basiques (rêves et inconscient collectif!) My bad! (Oups, moi aussi j'ai mes anglicismes!). Mais je vois ce que tu veux dire et ça rejoint ma réponse à Olympio.
Je pense qu'une rupture réactive toujours des choses, qu'il y a souvent une période vraiment difficile, mais qu'on sent vite si on va s'en remettre ou pas selon la nature et l'intensité des angoisses soulevées. Et ça, cela dépend des capacités que tu mentionnes.
Au pire de mon immaturité, vers 20 ans (il y a environ 5 ans donc), j'ai mis 1 an 1/2 à me remettre d'une rupture. Et ça, ce n'est pas normal :-)
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Siestacorta
le vendredi 30 mai 2014 à 16h28
Je considère pas ça comme un "mieux" de devenir polyamoureux, mais clairement, tu sembles bien plus capable de le devenir que ce garçon.
- parce que polyamoureux, ça peut être ce que tu envisageais à un moment, relation principale et certaines libertés. C'est différent de la simple galipette-escapade, parce que tu peux créer un rapport affectif avec l'autre, qu'il penche vers l'amitié, l'amour ou juste un partage "éphémère mais vrai".
- parce que même si tu de décrits comme jalouse, tu as su ne pas l'être dans d'autres circonstances. Et ça amène à ce qu'on dit régulièrement sur le forum, c'est que la jalousie devient beaucoup plus gérable si il y a une confiance et soi et en la personne qui vit une autre histoire. Moins de peur que la relation soit détruite, plus de facilité à faire avec l'insécurité, la peur d'être abandonné, la tendance à se comparer...
Bref, c'est pas une réponse à tes interrogations, mais comme poly, je peux qu'être égayé par ta propre évolution par rapport au cadre mono par défaut.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 17h19
@CLM : Tu ne comprends pas cette notion de non-frontière parce que tu cloisonnes, tu mets chaque individu dans une case. Moi aussi, j'ai essayé, sauf qu'en polyamour, ça marchera pour certains et pour moi c'était pas possible. Je ne peux pas "ranger", alors je laisse se créer par sa propre expression et donc, pas de frontières. Aussi, je n'aime pas la notion de frontière entre amour et amitié qui ne veut plus rien dire pour moi.
@Olympio : chercher à définir des échelons en amitié, ou en amour ? Bon, j'ai essayé et j'ai balayé tout ça. Pas d'échelon donc pour moi (je dis bien que mon discours ME correspond), juste des gens proches de moi, qui font mon bonheur, et à qui j'espère donner autant que je reçois, sans compter les points, évidemment.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 17h21
Je conseille "la rupture pour vivre" de Simone Barbaras. Rompre peut être parfois indispensable. L'auteure explique cela mieux que moi.
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(compte clôturé)
le vendredi 30 mai 2014 à 22h17
CLM
J-E, certains me l'ont dit. Qu'il avait un côté tantôt pervers, tantôt manipulateur, tantôt narcissique. Je pense qu'une partie de lui effectivement est comme ça, mais qu'il n'en demeure pas moins une personne + paumée qu'autre chose. Je suis bientôt diplômée en psy donc je pense avoir clairement décelé son narcissisme tel qu'on le définit dans la théorie, qui ressort dans une espèce d'importance qu'il se donne + une incapacité à se séparer de ses amours passée (vouloir rester en contact avec toutes ses exs, faire passer des idéaux avant la personne en face, puis des paroles. Exemple, la nuit de la rupture, il m'a dit : "on aura toujours envie l'un de l'autre", j'ai répondu "tu sous-estimes ma capacité à renoncer" et il a répondu "tu sous-estimes ma capacité à te séduire"). Il y a quelque chose en lui d'un peu manipulateur/narcissique mais je crois que ça vient d'une incapacité évidente à se séparer, à renoncer, à accepter que l'on puisse renoncer à lui, et je pense aussi que cette volonté de multiplier les relations provient de cette incapacité : s'engager avec plusieurs personnes, c'est éviter la perte, c'est avoir une porte de sortie au cas où on se fait jeter, c'est ne pas risquer la solitude de la rupture après s'être profondément investi. Lui comme moi on a toujours été d'accord pour dire qu'aucun chemin n'était tracé pour aucune relation et que l'incertitude dominait toujours, on peut toujours se quitter, se désaimer, tomber amoureux de quelqu'un d'autre, et je crois que son "polyamour" relevait d'une défense face à cette dure vérité de la vie. Mais ce n'est que ma théorie le concernant LUI et je précise qu'elle ne s'applique pas aux vrais polyamoureux pour qui les plusieurs partenaires ne viennent pas nécessairement compenser un manque de ce genre, chacun son histoire.
De la description que tu fais, il me semble assez évident que ce garçon ait un fort côté manipulateur-pervers-narcissique. Et que ta capacité d'analyser ses états d'âme soit la nourriture parfaite pour son côté manipulateur.
En gros, le processus c'est ça:
- Il fait une bourde, qui en passant te fait du mal
- tu (justement) te fâches avec lui
- il te reproche que tu ne le comprends pas
- Il s'excuse
- Tu l'excuses, tu essaies de le comprendre et tu trouves une solution pour lui
- Il se garde bien de mettre en pratique ce que tu lui as proposé, et souvent il fait exactement l'envers de ce que tu lui proposes
- il s'enfonce encore plus dans ses problèmes, et en passant, il te fait une deuxième bourde
- tu (justement) te fâches avec lui à nouveau
- il te reproche que tu ne le comprends pas
- il s'excuse à nouveau... (et le cycle recommence)
Dans ce cas là, il n'y a que une solution: don't feed the trolls! Arrêter de le comprendre, arrêter l'envie de résoudre ses problèmes, couper tous contacts, résister à l'envie de savoir s'il va bien, (si nécessaire, mettre de la cire dans les oreilles de ses marins, ou se faire attacher au mât du navire, comme Ulysses face au chant des sirènes), s'entourer de personnes bienveillantes et surtout cohérentes dans leurs actions (ici il y en a pas mal!), tourner la page et commencer une nouvelle vie!
En passant, je conseille un livre que m'a beaucoup aidé dans le passé: "échapper aux manipulateurs" de Christel Petitcollin.
(j'ai été pendant un peu plus d'une année dans une situation similaire, et j'en suis sorti grâce à l'aide de plusieurs personnes qui écrivent par ici. Si j'apparais un peu dur dans mon analyse, c'est aussi pour ça)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.