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Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

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Profil

JulienPoly

le samedi 07 décembre 2013 à 21h00

Siestacorta
Un licorne Kinky, donc ?

Là on part sur le sujet du fantasme de polyamour. Donc pour te raconter précisément mon fantasme polyamoureux c'est:

Un homme bisexuel actif qui a un désir de se reproduire et une femme, bisexuelle aussi et chacun des 4 aime et a des relations sexuelles avec les 3 autres y compris des fois à plusieurs et des fois tous ensemble. Et tout est toujours harmonieux dans mon fantasme biensûr ;)

Pas forcément besoin d'être versés dans le BDSM, ça ne fait pas partie de mon fantasme.

Moi je ne me reproduis pas, et les autres peuvent se reproduire s'il le veulent, en tout cas c'est possible.

On vit dans un proche voisinage ou en collocation avec chacun sa chambre. D'ailleur ce fantasme est bien incompatible avec mon désir de nomadisme qui prône aujourd'hui...

C'est un fantasme, pas la réalité. Ma lecture des poly4mour à un moment où j'étais encore en relation avec Eva et l'ex n'y est sûrement pas pour rien dans ce fantasme.

Je fantasme sur d'autres formes de polyamour, et l'anarchie relationelle est notament un fantasme pour moi puisque je ne l'ai jamais vécue. Ce jeu BDSM est pour moi un moyen de m'en rapprocher imparfaitement en restant avec Eva. Mais j'ai peut-être complètement tord. Quelle autre option concrète ai-je à part rompre définitivement avec elle pour "être seul dans l'arène du polyamour"?

L'exploration du monde BDSM que je ne connaissais pas, m'a ouvert les yeux sur le fait qu'il existe dans toutes les relations humaines ces rapports de Bondage, Discipline, Domination/Soumission, Sadisme/Masochisme en quantité et en qualité variables mais jamais inexistsantes. Dans les relation "vanille", ces dynamiques sont juste inconscientes ou non explicitées. Il me semble par exemple que l'hypothèse selon laquelle le conflit entre Eva et les 2 autres partenaires venait principalement du fait "central et enfouis" que chacune affichait une attitude dominante qui rentrait en conflit l'une avec l'autre est une hypothèse viable. Quand je parle de flexibilité, c'est d'ailleur la possibilité de s'inscrire dans un rapport de soumission quand la personne ne l'est pas par défaut (donc d'être plus ou moins switch - ce qui est mon cas je pense dans une certaine mesure, enfin pour être plus complet je pense qu'il y a des situations où je suis soumis rigide - exemple dans la rue c'est toujours moi qui détourne mon chemin pour laissser passer les autres à moins d'un effort conscient pour résister, d'autres dominant rigide et d'autres switch vraiment flexible et à l'aise). Julia et K se comportent la plus part du temps de manière soumise (dominante aussi pour Julia dans certaines conditions, mais dominante nouricière, pas punitive) ou en tout cas accommodante et se plaisent dans ce rôle. En ce sens il me semble maintenant, mais je me trompe peut-être, que l'anarchie relationelle pure est théoriquement idéale, la force claire, mais s'accommode mal de la réalité des rapports humains si on ne perçois pas la partie cachée dans les relations "vanille", la force obscure, qui apparait dans le BDSM.

Pour conclure il me semble donc (c'est une hypothèse à tester, pas une affirmation) qu'une relative harmonie se trouve en cherchant les compatibilités en matière de dynamiques BDSM (conscientes ou non) et d'anarchie relationnelle.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Une_autre (invité)

le samedi 07 décembre 2013 à 23h02

Sauf que ton fantasme de "polyamour" n'en est pas.

Par définition, le polyamour est con-sen-suel. Ca veut dire que ce n'est pas une personne qui dicte les règles pour les autres.

Or là, il y a une personne qui dicte les règles pour tout le monde, c'est Eva. Ce n'est pas du polyamour, point barre.

Tu es en relation exclusive (bien que libertine), et probablement pour un bout de temps, à moins qu'Eva ne change du tout au tout, ce dont je doute dans l'immédiat.

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JulienPoly

le dimanche 08 décembre 2013 à 00h07

Oui, on est bien d'accord et tout particulièrement sur le fait que je n'ai pas bien communiqué sur les limites quand j'ai rencontré les autres partenaires et que du coup elles ne peuvent que se sentir laisées maintenant, je le comprend bien et je ne veux pas reproduire la même erreur.

Pour revenir sur la licorne et la topologie relationelle voici à mon sens la forme qui est la plus à même de décrire la relation avec K et la forme qu'elle pourrait prendre (la même topologie s'applique pour la relation avec Julia - plus ou moins inexistante en ce moment du fait de la distance):

Je suis en liberté conditionelle suivie de très près. Le "Supreme Commander" exerce sur moi un pouvoir et me micromanage dans toute autre relation. J'utilise ma Kajira, notament avec des couples libertins, dans une dynamique qui tends vers la dépendance sexuelle.

Eva et moi sommes en relation primaire. Même si j'aime l'idéal d'anarchie relationelle et que j'ai longtemps luté contre cette idée, aujourd'hui je réalise que c'est me mentir à moi même et que concrètement j'ai plus de désir de passer plus de temps avec Eva qu'avec les autres partenaires.Dans cette dimention là il y a donc une priorité nette que je ne peux pas nier. C'est d'ailleur une autre amoureuse qui m'a ouvert les yeux sur ce fait en disant qu'elle n'avait pas de relation primaire. A mon sens, l'autre amoureuse avec qui la relation est devenue asexuelle a une forme de relation primaire.

Eva est dans de multiples relatons superficielles et plus ou moins éphémères qu'on pourrait peut-être qualifier de "plans sexes" pour reprendre la terminologie de Siestacorta?

Eva commence à exprimer le désir que je fréquente d'autres personnes. Elle doit encore clarifier dans quel champs car son souhait initial est que ces relations soient également des "plans sexes" et elle a cependant toujours une peur panique des signes d'affection que je pourrais partager avec d'autres en son absence. Personnellement je ne sais pas faire les "plans sexes", et je pense que ce n'est pas quelque chose dans lequel je m'épanouisse la sexualité sans affection, je ne sais même pas exactement ce qu'elle pourrait entendre par là... Bref, à suivre, elle doit apporter des clarifications.

Eva est en relation secondaire avec K, enfin on peut pas dire ça maintenant vu que c'est tout nouveau, mais c'est ce dans quoi Eva se progèterait.

Eva K et moi formont une relation en V où Eva est au "sommet" puiqu'en plus elle contrôle le jeu BDSM. Je ne suis pas directement en relation avec K. Eva peut décider de mettre K et moi en interaction, fermant ainsi le V en triangle de triade le temps d'un instant. Mais nous ne sommes pas à proprement parler dans une triade.

K est tout nouvellement libre et tient à conserver cette liberté. Elle fait plusieurs rencontres, dont nous faisons partie. Elle débute notamment une relation avec un homme qui découvre le polyamour mais respecte pour l'instant sa liberté. Eva ne contrôle pas du tout la liberté de K à être en relation avec d'autres, Eva contrôle seulement sa liberté à interagir avec moi.

Et moi, j'encourage tout le monde à être libre, a s'épanouir dans d'autres relations amoureuses et à me laisser libre d'aimer d'autres personnes, de vivre mon désir de nomadisme (et donc de changer de ville tous les 3-4 mois ce qui fait que je suis par exemple sur Paris moins d'1/3 de l'année) et de rester childfree! Et comme vous me le faites bien remarquer, je persiste dans une relation exclusive avec la seule dans toute l'histoire qui a du mal à me laisser libre. Cependant il semblerait que le travail d'Eva sur la dépendance affective combinée au jeu BDSM qui dans le principe me fait renoncer à toute liberté, me fasse avancer bien plus rapidement et efficacement vers la liberté dans les faits que de passer comme je le faisait avant par le conflit sur un plan rationel.

Le BDSM est consensuel également. Tu n'es pas obligée d'y jouer, et à tout moment tu peux décider de le mettre en pause ou d'en sortir. Tu peux consensuellement accepter d'être contrôllée par une tierce personne, c'est ce que K a fait avec beaucoup de plaisir jusqu'à maintenant. C'est consensuel, tu n'es pas obligée d'accepter. C'est ma responsabilité d'avoir accepté de jouer au jeu et il est normal que tu te sentes néanmoins laisée. J'en suis désolé et à mon sens mon erreur est de ne pas avoir su clarifier toutes ces limites avant de commencer une relation avec toi.

Sur un plan rationel et dans le principe, je suis d'accord que cette situation n'est pas du polyamour, encore moins de l'anarchie relationelle: il y a bel et bien un jeu qui crée une hierarchie et qui me place sur le papier dans une situation d'exclusivité par rapport à Eva. Je pourrais continuer de me battre pour faire respecter sticto-sensus les principes auquels je crois et rester dans le conflit sur un plan uniquement rationel.

Cependant, force est de constater que dans la nébuleuse polyamour la majorité des personnes que j'ai l'occasion de rencontrer sont dans des situations de hiérarchie relationelle avec notamment des droits de vêto sur les autres partenaires comme cette polyamoureuse impliquée qui demande pourtant à un de ses copain de mettre en pause son autre relation pendant 4 mois! Il y a aussi cette autre polyamoureuse qui est en relation avec 2 hommes dont un historique, mais chacun lui est exclusif et elle n'a jamais eu l'occasion de faire face à la situation où elle doit en laisser un voir une autre, donc aucune "preuve" qu'elle ne fasse pas machine arrière dans ce genre de situation, elle même pense que ce serait difficile si elle avait à le faire! Et ce ne sont que quelques exemple parmis pleins d'autres. Force est de constater que les deux autres partenaires que j'ai rencontrées sont plus l'exception que la règle comme l'une d'entre elle m'avait fait remarquer assez tôt. Dans tous ces cas, moi aussi j'ai bien envie de dire: foutaises, elles sont pas du tout polyamoureuses ces personnes... Et pourtant, elles essayent bien quelque chose et sont rationellement dans une démarche polyamoureuse même si émotionellement elles échouent à certains moments.

Mais concrètement en lâchant du leste sur la bataille de principes dans le plan rationel et en formalisant toutes les limites que la codépendance affective et sexuelle entre Eva et moi impose concrètement sur les autres relations les résultats pragmatiques sont plus proches de ce vers quoi j'amerais tendre.

Je n'avais pas conscience de cette codépendance avant et je me disais anarchiste relationel, mais émotionellement je cède tout à Eva et j'ai peur de perdre cette relation, donc mon comportement n'était pas du tout cohérent avec mon discourt rationel. En parlant du jeu BDSM mon discourt rationel est bien plus proche de la réalité émotionelle et comportementale de ce que je vis et finalement le comportement d'Eva est plus permissif dans les relations qui évoluent dans le cadre de ce jeu et ce qui est vécu dans le cadre de ce jeu semble évoluer de plus en plus vers un polyamour de faits (même si ce n'est pas du tout un polyamour pur dans le principe).

Jusqu'à présent. Après ça reste à voir sur la durée, merci de partager vos remarques, on va voir ce que le futur dira car dans cette démarche, je prends un risque et j'y laisse des plumes par l'impossibilité de continuer au moins momentanément les relations déjà existantes qui ne peuvent ou ne veulent pas participer au jeu, ce qui est douloureux à vivre après tous les efforts qu'elles ont fait. Et peut-être bien que je suis un lapin éblouit par des phares.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Une_autre (invité)

le dimanche 08 décembre 2013 à 14h32

"qui me place sur le papier dans une situation d'exclusivité par rapport à Eva."

C'est pas "sur le papier", c'est concret, réel.
Je pense sincèrement qu'il faut arrêter de te voiler la face.
C'est ton anarchie relationnelle (à laquelle j'ai cru, et j'ai eu tort de te faire confiance puisque visiblement tu n'étais pas digne de cette confiance) qui est "sur le papier" !

"Et pourtant, elles essayent bien quelque chose et sont rationnellement dans une démarche polyamoureuse même si émotionnellement elles échouent à certains moments."

Oui mais ça n'a rien à voir avec ta situation. Et pour ma part, un droit de veto "total", j'estime que ce n'est pas du polyamour (j'aimerais que ça soit clair).
Par contre, qu'une personne vive mal une relation d'un(e) partenaire avec quelqu'un d'autre, qu'ils en discutent et que le/la partenaire décide de faire une pause, ça ne me pose pas de souci dans un cadre poly du moment que c'est décidé par le/la partenaire, et non pas imposé par la personne qui le vit mal !
C'est pour moi le principe du mot "consensuel" : y en a pas un qui impose quelque chose à l'autre. On discute jusqu'à trouver un "juste milieu". Et au final, si on ne trouve pas de situation satisfaisant les deux, l'un ou l'autre est libre de partir.
La rupture imposée, je le redis, pour moi ce n'est pas polyamoureux. Donc si c'est le cas des exemples que tu cites, j'estime qu'ils ne sont pas polyamoureux. Et ça ne me gêne pas de l'écrire et de le dire. Toutes les situations ne sont pas polyamoureuses.

Moi-même (comme beaucoup sans doute), j'ai "transitionné" en plusieurs années d'une situation exclusive à une situation poly, ça ne s'est pas fait en un jour. Mais à partir du moment où je me suis vraiment dit poly, je n'ai pas cherché à imposer de restriction aux partenaires par rapport à leurs autres histoires.
Même si là encore, depuis cette période j'ai continué d'évoluer !

Enfin, que ce soit clair : si j'étais prête à accepter le genre de règles imposées par Eva, alors je serais d'autant plus prête à accepter une relation exclusive avec quelqu'un que j'aime !!!
J'ai eu dans ma vie plusieurs fois cette opportunité et je l'ai refusée parce que l'idée d'être aux ordres (même de quelqu'un que j'aime, et même sur certains aspects seulement de ma vie) m'est insupportable, alors comment espères-tu que j'obéisse aux règles d'une personne contre qui je n'ai rien à la base mais dont je ne suis pas amoureuse, qui ne m'attire pas plus que ça, et qui a refusé mes invitations ? (Bon, elle avait le droit de ne pas être libre hein, c'est pas une critique mais c'est juste pour dire qu'on n'a pas eu l'occasion de se connaître, et moi j'ai parfois besoin de temps pour apprivoiser quelqu'un !)

"en formalisant toutes les limites [...] les résultats pragmatiques sont plus proches de ce vers quoi j'aimerais tendre."

Donc, tu n'aimerais pas forcément tendre vers une situation poly, et c'est ton choix.

"j'ai peur de perdre cette relation"

Peur. Le mot est lâché. Tu n'es pas le premier à agir par peur (et certainement pas le dernier), mais pour ma part je m'efforce de minimiser cet aspect, agir par peur ne m'intéresse pas et surtout, me rend extrêmement malheureuse.

"un polyamour de faits"

Continue à te voiler la face si tu veux hein...
Mais évite de parler à tes futures rencontres de polyamour, elles risquent de tomber de très haut ! (A moins qu'elles n'y connaissent rien.)

"les relations déjà existantes qui ne peuvent ou ne veulent pas participer au jeu"

Tu as utilisé un verbe important : c'est même pas que je ne veux pas, c'est que je ne PEUX pas !
C'est aussi viscéralement impossible pour moi que pour Eva de ne pas être jalouse et contrôlante !

"ce qui est douloureux à vivre après tous les efforts qu'elles ont fait."

Merci de le reconnaitre...honnêtement c'est la première fois que j'ai l'impression que tu en es vraiment, pleinement conscient. Si Eva ne supporte pas certaines frustrations, pour ma part j'ai appris très jeune à faire avec, mais ça ne veut pas dire que c'est pas une immense douleur à l'intérieur, à chaque fois. J'ai juste appris à la cacher. ce qui s'appelle chez moi "se tenir" en société et avec les autres...

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JulienPoly

le dimanche 08 décembre 2013 à 20h01

Une_autre
"l'idée d'être aux ordres m'est insupportable"
"j'ai parfois besoin de temps pour APPRIVOISER quelqu'un"

Je constate que le vocabulaire que tu utilises est révélateur d'un positionnement dominant (maître/propriétaire - annimal/domestication) par rapport à Eva. Ce qui corrobore le ressenti d'Eva qui elle même se place dans un rapport dominant avec toi. D'où l'incompatibilité dans votre rapports qui est conflictuel (chacune veut dominer l'autre) vu qu'aucune d'entre vous n'est assez flexible (switch) pour accepter de se laisser dominer par l'autre. Je suppose que dans ton cas c'est plus ou moins inconscient? Je ne sais pas.

C'est la constatation d'une incompatibilité, pas un jugement. Ca ne fait pas de toi une moins bonne personne et tu n'as pas à t'en escuser ou a t'en défendre non plus. Mon exploration de l'univers BDSM me permet simplement de m'en rendre compte de manière évidente alors qu'avant - notamment quand je t'ai rencontré - je ne le percevais pas du tout et je restais bloqué sur les mots, sur le discours rationel sans voir qu'en fait il y avait un conflit de pouvoir sous jascent.

Je ne veux pas trop m'avancer, mais il me semble que c'est le même conflit qui fait que vous êtes en froid avec l'autre partenaire: il y a eu une tension et elle reste irrésolue sur un plan de pouvoirs. Car sans ce conflit de pouvoir qui est inconscient et non verbalisé, vous êtes bien assez intelligentes et matures pour vous sortir de ce froid. Elle plaisante sur son envie de te mettre des giffles (elle ne le feras pas bien sûr, à moins peut-être que l'envie te prenne d'en jouer et de lui tendre la joue je suppose?). Tu parles du fait que tu as laissé passer la chose mais qu'il faut qu'elle comprenne son erreur et arrête de bouder sinon, si c'est toi qui va plus vers elle ça va se reproduire (un truc du style je ne sais plus quoi j'essaye juste de retranscrire ma perception de l'émotion sous jascente), comme s'il s'agissait d'une enfant, d'une élève ou d'une patiente. Derrière le discourt rationnel transparait un conflit émotiennel qui est de l'ordre de l'échange de pouvoir. Attention! Ce n'est pas un jugement et je ne cherche pas à dire que l'une d'entre vous a tord ou raison, à vrai dire ça ne me regarde pas tellement et c'est à mon sens juste une étincelle qui a permis au conflit de pouvoir lattent d'émerger et d'être passé dans une phase de séparation. Et je ne met pas non plus en question la gravité des conséquences de l'évènement qui a généré le conflit. Je constate juste qu'il y a conflit de pouvoir et pas du tout collaboration.

De la même manière, je pense qu'on pourrait effectivement passer des jours et des heures à discuter et à trouver des compromis entre Eva et toi, mais vu que vous êtes toute les deux en train d'essayer de dominer l'autre, le conflit serait toujours à deux doigt d'exploser et la conclusion serait toujours la même: une se soumet à l'autre ou il y a séparation, donc situation cloisonnée dans laquelle de toute façon je ne me sentirais pas à l'aise... On serait toujours dans le conflit de pouvoir non résolu et pas dans la collaboration. Pour qu'il y ait collaboration fructueuse il faut un minimum de compatibilité, notament en terme d'échanges de pouvoir.

D'où le jeu BDSM qui permet d'expliciter ce qui ne l'est pas dans une relation "vanille" (et ce n'est pas parce qu'ils sont refoulés qu'ils n'existent pas dans une relation "vanille"): Eva accepte d'être sexuellement soumise, mais ça ne t'intéresse pas. Eva exige d'être asexuellement dominante et tu refuses de te soumettre. On ne va pas te forcer, c'est ton droit de ne pas participer. En attendant, ça libère le champs émotionnel pour acceuillir K qui aime être soumise et pour toi d'explorer d'autres relations moins prise de tête. Le jeu BDSM permet d'éviter d'essayer de faire rentrer des carrés dans des ronds pour finalement ne pas y arriver de toute façon. C'est en ce sens que je pense qu'anarchie relationnelle et BDSM sont deux approches qui se complètent (J'ai lu le guide des amours pluriels et The Ethical Slut sur le polyamour et je relis souvent l'anarchie relationnelle en 8 points, mais je n'ai pas lu les bouquins des auteures de The Ethical Slut sur le BDSM parce que jusqu'à présent l'idée de lire des trucs sur le BDSM me semble rasoir et je préfère une approche empirique de la chose), bien qu'elles sont en apparence diamétralement opposées. Si elles sont bien agencées sur différents plans d'interactions, il me semble qu'elles permettent de s'assembler comme un circuit qui fait circuler tous les désirs, toutes les peurs, toute l'affection et toute la violence (à compléter avec une exploration de la communication non violente), toutes les énergies: anarchie/hierarchie, plaisir/souffrance, liberté/bondage/discipline, indépendance/codépendance. C'est du moins ce que j'essaye de faire dans une approche pragmatique et que j'ai décidé de partager dans ce fil de discussion. Peut-être que ça va me péter à la gueule et que ce sera au final un gros épic fail! J'en sais rien. Toujours est-il que dans le processus je me sens beaucoup mieux qu'avant.

Je réalise que dans cette discussion je suis passé très vite sur les sujets d'une part de l'attraction et d'autre part de mes propres limites et peur, indépendament de la relation avec Eva:
Je fais 173cm et 62kg.

Ce gabarit, pas trop grand, m'a permit d'être dans des relations hétérosexuelles avec des femmes physiquement "supérieures" (je vais utiliser "inférieur" et "supérieur" dans ce paragraphe, et ça ne désique que les dimentions physiques, rien d'autre) à moi en taille et/ou masse. Par le passé toutes les femmes avec qui j'étais en relation longue (1 an ou plus) étaient supérieures à moi physiquement, à la fois en taille et en masse. Et nous partagions une hétérosexualité relativement normative au sens en tout cas où je les pénétrais toujours dans un rapport et où je n'étais jamais pénétré. Depuis que j'ai exploré d'une part l'homosexualité et d'autre part l'hétérosexualité avec des femmes de dimentions nettement inférieures à moi de manière plus suivie qu'avant (je l'avais fait avant mais de manière très sporadique), je ne me projette plus dans un rapport hétérosexuel normatif avec les femmes qui ne sont pas nettement inférieures à moi en dimentions physiques. C'est plus un rapport inversé par rapport à la norme qui me vient naturellement: l'idée de les pénétrer ne m'excite peu ou prou et je n'ai pas d'errection pour ça. En revanche me sentir "pris" par quelqu'un supérieur à moi physiquement (homme ou femme du coup), me soumettre à son désir, même sans être pénétré, m'excite et me fait bander et je peux jouir avec des caresses.

Homosexuellement, mes mensurations sont la pluspart du temps en adéquation avec mon orientation passive dans la séduction, directif/contôlant dans la sexualité, récepteur pour la pénétration homosexuelle. Quand ce n'est pas le cas (homme plus petit par exemple) ça m'excite beaucoup moins. Et je ne suis pas attiré par des rapport sexuels où je serais pénétrant avec des hommes cisgenre.

"Pansexuellement", je peux être aussi attiré par des transexuels/travestis de genre féminin. J'ai déjà eu quelques expériences de câlins, bisous et affectueux et/ou excitants mais je n'ai encore jamais été plus loin (j'aurais bien aimé dernièrement, mais ça ne s'est pas fait: elle ne m'a pas trouvé assez grand et masculin à son goût).

Asexuellement: je peux être affectueux avec tout le monde, je peux faire des câlins à tout le monde. Ce n'est pas quelque chose que je recherche particulièrement activement car j'ai la sensation d'être déjà dans un abondance de polyaffectivité dans ma vie. Ce n'est pas ce que je cherche, et "ça vient" tout seul à moi en abondance.

Donc en terme de "différence de potentiel de séduction" (ci dessous abrégé par "tension"), je ressens dans ma vie:

Une grande tension hétérosexuelle normative avec femme cisgenre physiquement "inférieure". C'est un type de relation que je recherche activement, et je ressens une grande pénurie d'opportunités dans ma vie. C'est assez anxiogène, obsessionel et parfois compulsif. De part mes études, mon travail et mon cercle social alors peuplé à plus de 95% d'hommes il m'est même arrivé de ressentir une pénurie d'opportunités de simplement discuter/faire connaissance avec des femmes.une véritable sensation d'univers carcéral je dirais.

Une tension "pansexuelle", avec trans de genre féminin positive mais relativement bien plus faible. C'est un type de relation que j'aimerai explorer plus sexuellement, amicalement, affectivemment et amoureusement. Je le recherche activement, mais ça n'est jamais une obsession ou une source d'angoisse encore moins une compulsion.

Une tension hétérosexuelle inversée avec femme physiquement "supérieure" relativement nulle. C'est un type de relation que j'explore volotier quand l'occasion se présente. Des occasions se présentent, et je suis confiant que des occasions continueront à se présenter, sans être en abondance, elles me semblent suffisantes.

Une tension asexuelle avec n'importe quel genre assez négative: je perçois une abondance d'opportunité amicales et affectives dans ma vie, je peux choisir qui je veux fréquenter, je me sens relativement sollicité par mon entourage asexuel. J'ai suffisament d'amis sur qui je sens que je peux compter et avec qui je partage beaucoup d'intimité, y compris indirectement sexuelle. Je dis "amis" et "amoureux(s)e" mais c'est une facilité de langage qui ne représente absolument pas ma perception des choses: il y a des relations, chacune unique qui se situent quelque part dans un spectre relationel de dimmentions infinies et je ne me pose jamais la question de savoir qui est dans quelle case car je ne fais pas de cases. J'ai d'ailleur bien du mal à répondre simplement à la question si quelqu'un est un(e) ami(e) ou amoureux(s)e. Pour moi cette question relève d'une aporie conceptuelle.

Une tension homosexuelle passive fortement négative: je ressens une abondance d'opportunités dans ma vie. J'ai au moins un "meilleur ami" (je dis ça parce qu'il refoule maintenant sa bisexualité et est monogame - mais m'a bel et bien parlé d'amour) qui est en fait un amoureux, même si la relation n'est pas directement sexualisée en ce moment. J'ai une abondance d'opportunités sexuelles. Je sais comment avoir rapidement un tel rapport sexuel et je peux choisir parmis plusieurs hommes.

Au cas où c'est pas clair je redis autrement "tension positive" veut dire j'ai la perception d'être limité en terme d'opportunités par mon potentiel à obtenir le consentement des autres quand je suis attiré.

"Tension négative" veut dire que j'ai la perception de limiter les solicitations des autres qui sont attirés et qui peuvent m'attirer.

Je pense être anarchiste relationel. Par contre comme le montre ce décorticage d'attraction, il y a une hierarchie érotique nette dans ma personalité.

Cette hierarchie influence mes choix et interfère avec mon désir d'anarchie relationelle notament en étant un paramètre assez important dans la détermination du temps et de l'énergie que je souhaite investir dans une relation donnée (tout celà ce passe plutôt inconsciemment et ce n'est qu'en écrivant ici que je m'en rends pleinement compte). En ce sens je m'inscrit peut-être dans un comportement de dépendant sexuel? Peut-être que j'accorde trop d'importance à l'éros?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le dimanche 08 décembre 2013 à 20h21

Ou trop aux rapports de domination (75 % de tes explications), pas assez aux rapports amoureux ?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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JulienPoly

le dimanche 08 décembre 2013 à 20h39

La perception des rapports de pouvoir qui me semblent poser problème est assez nouvelle pour moi et je n'ai pas beaucoup de recul donc ça prend beaucoup de place dans mes explications et mes réflexions. Mais je n'y attache pas vraiment d'importance. Je me rends simplement compte qu'ils sont à prendre en compte alors qu'avant je les occultais totalement, je ne les percevais même pas!

Les rapports amoureux sont assez clair pour moi et je les préfère connectés que cloisonés, j'ai également parlé des rapports d'attraction érotique. Pour ce qui est de philia et agapé c'est tout un sujet, je ne sais pas par quoi commencer donc si tu as des questions n'hésite pas.

Pour ce qui est de storgé: je veux rester childfree. C'est le fruit d'une longue et mûre réflexion, c'est aussi en adéquation avec ce que je crois dans le champs métaphysique. Je ne vais pas parler de "toujours" et "jamais", mais je n'imagine pas changer d'avis de si tôt. Je ne souhaite pas explorer cette partie là des rapports amoureux.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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JulienPoly

le dimanche 08 décembre 2013 à 21h48

Après discussion avec Eva en qualité de "Supreme Commander", elle éprouve maintenant le désir que je sois en relation amoureuse hétérosexuelle avec d'autres personnes qu'elle. La condition est que ces personnes aient connaissance du jeu et en accèptent les règles, notament et surtout qu'elle puisse appeler n'importe quand et de pouvoir exiger annulation ou interruption de tout ou partie de n'importe quelle rencontre ou projet. Concrètement le simple fait que l'autre personne accepte ces règles devrait suffire à la rassurer et elle ne devrait pas avoir souvent besoin d'exercer son pouvoir. Au cas où ce n'est pas clair, elle ne souhaite pas du tout contrôler les autres personnes dans leur vie en dehors des interactions qu'elles ont avec moi.

Quand elle n'est pas présente, elle ne souhaite plus micromanager qui ou comment je rencontre, ni quelle forme d'affection je peux exprimer. Elle souhaite aussi que je ne lui raconte pas au téléphone ce que je fais ou ai prévu avec d'autres, à moins qu'elle pose des questions. Quand nous sommes ensemble, elle accepte et aimerait que je parle de ce que j'ai fait avec d'autres, sans que ce soit une obligation à part si elle me demande. Ce sont des principes de communication et de transparence qui sont également les miens et que j'aurais pû moi même formuler.

Quand elle est présente, nous nous sommes mis d'accord sur le fait de se comprter par défaut purement en "amis". J'en avais parlé sur ce forum et directement à plusieurs poly et c'était le conseil qui ressortait le plus, notament de la bouche des plus expérimentés comme Françoise. Même s'il y a quelques mois de ça je combatait furieusement cette idée au nom de ma liberté, je conçois maintenant tout à fait qu'elle est sage. Leurs propos m'a fait avancer. Ils m'ont fait remarquer qu'à part dans des contextes bien spécifique de sexulalité ou d'affectivité de groupe, il vaud mieux ne pas montrer de signes d'affections devant tout le monde et n'importe qui, c'est un peu provoquer les problèmes pour pas grand chose finalement.

Dans cette logique, s'il y a affectivité/sexualité de groupe, nous continuerons à faire comme nous avons fait avec K: je peux initier la démonstration d'affection et/ou la sexualisation et Eva la contrôle avec le degrès de détail ou de délégation qu'elle souhaite selon son humeur et toujours avec la possibilité d'interrompre (safe word).

Je me sens grandement "débloqué" par ces précisions et maintenant libre d'explorer d'autres relations. J'adhère de plus en plus avec le concept d'expliquer les limites et de "filtrer" les rencontres potentielles par l'explication du jeu BDSM afin d'éviter les rapports conflictuels de pouvoir et me concentrer sur les rapports amoureux.

J'ai hâte de me retrouver dans une situation où Eva exercera son pouvoir et lui démontrer qu'elle peut avoir confiance en m'exécutant immédiatement, tout en observant comment la personne que je rencontre réagit et désamorcer ainsi tout danger de conflit ou territorialité. J'ai hâte aussi d'observer si Eva fait une utilisation raisonable ou abusive de son pouvoir.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Une_autre (invité)

le dimanche 08 décembre 2013 à 22h51

"Je constate que le vocabulaire que tu utilises est révélateur d'un positionnement dominant (maître/propriétaire - annimal/domestication) par rapport à Eva"

Non pas du tout. La notion d'ordres, c'est toi qui l'as utilisée, donc je l'ai juste reprise pour coller à ton vocabulaire. En ce qui concerne "apprivoiser", c'est quelqu'un d'autre qui a utilisé ce type de vocabulaire avec moi, et j'espère bien que cette personne ne me prend pas pour un animal !!!

Donc tu te gourres totalement sur le sens que JE mets derrière ces expressions. La première avait pour but d'employer ton vocabulaire (c'est toi qui es dans
un vocabulaire de domination/soumission). La seconde, je n'y mets pas du tout le sens que tu lui prêtes.

Cela précisé, qu'Eva se place systématiquement en dominante, ça je l'ai bien remarqué. Pour ma part je recherche des relations d'égal à égal, mais il est clair que si l'autre d'entrée de jeu se place en dominant (ce que fait Eva systématiquement), et bien moi je vais résister, je ne vais pas accepter d'être soumise, ça ne me convient pas.
Donc je suis bien d'accord avec toi sur le fait qu'il n'est pas question de me soumettre, encore moins à quelqu'un que je n'ai pas eu l'occasion de connaître.

En fait, c'est pourquoi je préfère éviter le contact avec ce type de personne. De cette manière je n'ai pas à me poser dans une situation de domination ou de soumission, puisque je n'ai pas de rapports (directs ou indirects) avec elle.

Et tout ça est clairement une décision consciente.

Le conflit de pouvoir....certes, Eva aime les créer. Pour ma part je fais le maximum pour sortir des relations de pouvoir (j'ai déjà donné il y a longtemps, merci) et pour dialoguer d'égal à égal. Mais en fait Eva ne souhaite pas de relations d'égal à égal. Donc oui, on est incompatibles elle et moi. Tu as parfaitement raison sur ce point.

Je fuis TOUTE personne qui se place dans une situation de dominant(e) par rapport à moi. Et quand je ne peux pas fuir, je lui résiste. C'est simple en fait. C'est ma seule solution pour préserver mon intégrité psychique.

Plus loin, tu parles de collaboration. Le problème de la collaboration, c'est que lorsqu'elle est à sens unique pendant longtemps, ce n'est pas tenable (et c'est pas vraiment de la collaboration, en fait).

Et non, je ne cherche pas à dominer Eva, je cherche une situation d'égale à égale, ce qui n'est pas la même chose. Mais quand elle se place (systématiquement) en dominante, forcément le fait que je ne me laisse pas faire donne l'impression que je veux être dominante, alors qu'à la base, pas du tout. Surtout pas en fait.

Sur les aspects qu'elle veut contrôler, je déteste être soumise, et je déteste être dominante.

Du coup (situation hypothétique) si elle lâche prise, je ne chercherai pas à la dominer. Je chercherai la collaboration (ce que tu évoques plus haut). Alors que si JE lâche prise, je devrai être soumise et elle n'hésitera pas à me dominer. La situation est loin d'être aussi symétrique que tu sembles l'évoquer.

Bref, aujourd'hui je peux avoir des relations avec des personnes qui cherchent aussi des rapports d'égal à égal, c'est bien mieux pour moi, j'espère juste qu'elles sont plus honnêtes que toi.

PS : Tu devrais changer ton pseudo...

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Profil

JulienPoly

le dimanche 08 décembre 2013 à 23h34

Merci d'avoir bien explicité ton positionnement en termes de pouvoirs:

Tu refuses la position de soumise.

Tu cherches le rapport d'égal à égal. C'est tout à ton honneur. Moi aussi d'ailleur. Mais je constate récemment que le rapport d'égal à égal n'est qu'un idéal théorique qui ne peut être atteint qu'au prix d'un refoulement des conflits de pouvoir. Le fait qu'ils soient plus ou moins refoulés ne change rien au fait qu'il y a quand même des rapports de pouvoir.

Donc dans la situation réelle et pas théorique où tu te retrouves avec Eva, dès que tu te sens menacée, de la même manière qu'Eva, tu prends une position dominante. Pas qu'avec Eva d'ailleur, avec l'autre partenaire aussi, ou avec moi même:

Une_autre
PS : Tu DEVRAIS changer ton pseudo...

Merci pour votre suggestion professeur <3 J'y songerai ;) Vous proposez quoi?

Une_autre
Je fuis TOUTE personne qui se place dans une situation de dominant(e) par rapport à moi.

Eva aussi. Moi j'accepte des fois de me positionner au moins momentanément en position de soumis, par exemple pour faciliter les choses quand je sens que l'autre se sent juste menacé. Avec Eva, et avec toi aussi. Tu n'en a peut-être pas conscience, mais c'est pour moi clair que dans plusieurs situations de communication où je sentais que tu avais besoin de me soumettre, comme maintenant, je l'ai fait. C'était des petites choses sans importance et beaucoup moins grotesques que ce qu'Eva a fait, mais c'est quand même existant. Et ces mêmes situations de communication ne passent pas du tout pour Eva et la placent directement dans la peur. Tout comme ce jeu t'horripile. Bref on retombe sur l'incompatibilité.

Donc quelque part inconsciement, en fuyant tu recherches des personnes qui se placeront dans certains rapport de soumission par rapport à toi quand tu réagis de manière dominante. Et tu fuis dès qu'on te place dans les rapports inverses.

J'apprécie qu'on puisse s'exprimer clairement et sans détours sur ce sujet ça représente pour moi une certaine marque d'affection <3 .

Eva se sent menacée dans le polyamour dans lequel elle souhaite quand même évoluer et progresser, notament devenir indépendante affective, pourquoi ne pas prendre en compte cette limite et la formaliser dans un jeu qui lui donne cette position dominante qu'elle adopte naturellement dans la peur. Ca permet à ceux qui ne se sentent pas d'y jouer de ne pas s'y aventurer tandis que ceux qui s'y sentent peuvent s'y amuser. Certes on s'écarte grandement des règles pures et dures de l'anarchie relationelle, on n'est clairement plus dedans. Mais je persiste à penser que je ne suis pas moins dans une démarche polyamoureuse... et BDSM dont le but est de tendre asymptotiquement vers l'idéal d'anarchie relationelle.

Une_autre
Par contre, qu'une personne vive mal une relation d'un(e) partenaire avec quelqu'un d'autre, qu'ils en discutent et que le/la partenaire décide de faire une pause, ça ne me pose pas de souci dans un cadre poly du moment que c'est décidé par le/la partenaire, et non pas imposé par la personne qui le vit mal !

Le jeu BDSM ne fait que formaliser cet accord dès le début et de manière préemptive. Il y a toujours la consensualité puisque personne n'est obligé de jouer. C'est une contrainte explicite d'une relation préexistante.

Si quelqu'un refuse de jouer ça indique qu'il sera probablement trop douloureux pour elle de se soumettre à accepter plus tard de mettre un pause la relation et ça indique un risque de conflit irrésolvable dans lequel chacune se sentant menacée va adopter une position dominante. Bref, vaut mieux pas mettre les pieds là dedans pour personne dans l'état actuel des choses...

Dans beaucoup de situations - pas toutes - où je rencontrais un amoureux d'une amoureuse, je réalise que j'ai ressenti inconsciemment que l'autre amoureux se plaçait dans un rapport de domination par rapport à moi. Ma stratégie a toujours été de désamorcer tout conflit en me positionant de manière à être le plus accomodant possible, si nécessaire en me soumetant. En caressant toujours dans le sens du poil: redoubler d'approbation pour la personne en question. M'effacer le plus possible pour laisser l'autre interagir avec l'amoureuse sans se sentir menacé. Je pars du principe qu'aller au conflit avec un autre ne serait de toute manière que précipiter le départ de l'amoureuse pour l'autre amoureux si c'est le désir de l'amoureuse. Car au final c'est toujours elle qui choisira dans quelles relations elle veut rester et des quelles elle veut partir, pas quelqu'un d'autre. Le but dans ce moment est de réunir tout le monde de manière paisble. Ca ne mènera à rien d'autre qu'à la séparation d'escalader sur la peur, la position dominante et l'agressivité de quelqu'un. Ce n'est par exemple pas le moment d'assoir ma domination en le martelant d'un discours rationel sur le polyamour, mais plus le moment de me montrer empathique et sympathique, acceuillant et chaleureux. Bref si je n'avais pas eu la flexibilité de me placer en soumis, ça se serait mal passé. Mais en le faisant, ça s'est toujours bien passé finalement. Accepter de me soumettre sur certaines choses ne veut pas dire que je suis entièrement soumis. Et si un amoureux souhaitait passer un peu de temps juste avec moi pour se sentir rassuré que je n'en ai pas absolument rien à foutre de sa gueule, je le ferais volontier.

Je ne comprend pas en quoi j'ai manqué d'honnêteté. Il me semble avoir été honnête avec toi. Mais je suis ouvert à la critique si tu veux bien m'expliquer car j'aimerais bien en prendre conscience de manière à ne pas répéter la même erreur.

Siestacorta
Pourquoi revendiquer un comportement (et le proposer aux gens), quand en pratique tu ne vas pas le pratiquer ?

J'ai relu l'article sur l'anarchie relationelle en 8 points, et finalement il me semble peut-être à tord que même avec ce jeu BDSM je reste dans une démarche d'anarchie relationelle. Eva, non, mais ce jeu BDSM est un "truc" pour que cette relation puisse s'articuler avec les autres. Pareil, le fait d'exposer les règles et de "filtrer" s'inscrit dans la logique de montrer les limites et de choisir avec qui on veut être et ce qu'on veut faire ensemble.

Si tu veux et a le courage de reprendre point par point l'article pour exhiber là où ma démarche est en conflit avec ces principes, je suis preneur car ça pourrait grandement me faire avancer dans ma réflexion et peut-être mettre en évidence certains ajutement par rapport au jeu et à mon discourt. L'idée, je répète est d'articuler anarchie relationelle et jeu BDSM pour couvrir tout le champs relationel, y compris celui qui est caché / inconscient / refoulé / dissimulé dans les relations "vanilles".

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Apsophos

le lundi 09 décembre 2013 à 01h22

JulienPoly
Mais je constate récemment que le rapport d'égal à égal n'est qu'un idéal théorique qui ne peut être atteint qu'au prix d'un refoulement des conflits de pouvoir.

Donc les gens qui ne cherchent pas le pouvoir sur autrui... refoulent quelque chose ?

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Profil

JulienPoly

le lundi 09 décembre 2013 à 01h29

Je pense qu'ils s'inscrivent passivement et inconsciement dans un rapport refoulé de soumission à autrui. Ou alors ils évitent activement les rapports dans lesquels ils seraient soumis et ne se retouvent donc que dans des rapports où ils sont dominants. Ou des rapports en apparence "neutres" jusqu'à ce qu'un élément fasse émerger un conflit ou une complémentarité de pouvoirs latente.

Ou alors il est aussi possible de volontairement se mettre en position plus ou moins soumise dans un but de cohésion pour créer de la confiance et dépasser ce rapport dominant/soumis une fois les tensions désamorcées et le rapport appaisé. Même dans ce cas, si un évènement vient déstabiliser la relation et introduit un élément de peur les individus vont avoir le réflexe de se remettre dans un des rôles. Ca peut être statique et rigide (comme entre Eva et l'amoureuse), ou dynamique et flexible.

Mais penser qu'il est possible d'être 100% du temps dans des rapports d'égal à égal et dans une communication assertive me semble utopique. Enfin je me trompe peut-être.

Ma compréhension est que quand les gens ne se sentent pas menacés ils interagissent proche de l'égal à égal. C'est quand ils se sentent menacés qu'ils vont adopter l'une ou l'autre des positions sans forcément en prendre conscience et de manière réflexe.

Je ne suis pas expert, j'observe et cette prise de conscience est encore toute récente pour moi. Peut-être que quelqu'un veut apporter plus de subtilité à ce que j'avance?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Une_autre (invité)

le lundi 09 décembre 2013 à 03h39

Ouais euh, tu devrais changer ton pseudo, c'est pour te taquiner... Bon, j'aurais dû mettre un smiley aussi (oups, j'aurais dû, je me donne des ordres à moi-même c'est ça ?). Non vraiment là tu vas chercher tout et n'importe quoi.

"le rapport d'égal à égal n'est qu'un idéal théorique qui ne peut être atteint qu'au prix d'un refoulement des conflits de pouvoir"
"Je pense qu'ils s'inscrivent passivement et inconsciement dans un rapport refoulé de soumission à autrui."

Pas forcément, ça dépend des gens. Tu l'as observé avec certaines personnes, dans certaines relations. C'est ton expérience, c'est pas universel.
Je peux t'affirmer avoir vécu le contraire (situations de dialogue sans rapports de pouvoir). Et qu'est-ce que c'est reposant !!! Et agréable ! Que j'ai de bons rapports avec ces personnes !

"en fuyant tu recherches des personnes qui se placeront dans certains rapport de soumission par rapport à toi quand tu réagis de manière dominante"

Sauf que je ne réagis pas de manière dominante si on me traite d'égal à égal, et que par défaut je traite les gens d'égal à égal. Parfois après coup, je me dis que j'aurais peut-être pas dû (tout comme Eva réagit bien uniquement aux personnes soumises, y a sans doute des gens qui réagissent bien uniquement aux personnes dominantes ? ou alors dont c'est le cas dans certaines situations ?), mais c'est ce que je fais.

"C'est une contrainte explicite d'une relation préexistante."

Sauf qu'on n'envisage pas de la faire évoluer, alors que dans une relation poly, lorsqu'une nouvelle personne arrive, par définition ça peut faire bouger certains curseurs.
Bref on n'est pas d'accord.

" Ma stratégie a toujours été de désamorcer tout conflit en me positionant de manière à être le plus accomodant possible,"

Bah je fais pareil. Et Eva est la seule avec qui j'ai eu un conflit "à cause" d'un amoureux. Donc, être accommodante avec elle na pas suffi. Il aurait fallu que je le sois au-delà de mes limites.

Dialoguer oui, être soumise non.

"Je ne comprend pas en quoi j'ai manqué d'honnêteté."

Je pense que c'est à toi-même que tu t'es menti. Du coup tes paroles ne reflétaient pas la réalité. Je n'ai pas dit que c'était avec moi que tu étais malhonnête (en un sens, tu as été "honnête" car tu disais ce que tu voulais croire vrai, mais tu te voilais la face).
Etre honnête avec soi-même, ça compte aussi.

"Enfin je me trompe peut-être."

Oui peut-être, et puis si c'est 98% du temps par exemple, et pas 100%, on peut quand même dire qu'en gros on a une relation d'égal à égal non ? Dans la vie rien n'est parfait, mais on peut éviter les rapports de force si tout le monde le souhaite (c'est là le problème, beaucoup de personnes ne le voulant pas, ça n'arrive pas toujours, et
puis aussi ça se transmet de proche en proche : par exemple A va avoir un rapport de force avec B qui va se transmettre entre B et C, je ne sais pas si c'est clair, mais ça peut arriver).

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Apsophos

le lundi 09 décembre 2013 à 13h32

Donc selon toi la liberté (ou peut-être la Liberté) est une utopie aussi. C'est dommage d'avoir des visées à tendance anarchique du coup.

Mais tu as raison sur le point de la menace. Quelqu'un qui se sent menacé est sans doute menacé. Ou paranoïaque. Dans le premier cas je pense que la menace devrait être éliminée (et non pas seulement neutralisée "pour l'instant"). Dans le deuxième cas...

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JulienPoly

le mercredi 11 décembre 2013 à 15h08

@Aphostos: je ne suis pas certain d'avoir compris ta remarque sur la liberté. Je crois au libre arbitre (je conseille "Shadows of the Mind" du mathématicien et physicien Sir Roger Penrose pour approfondir le sujet sur l'existence de méchanismes non déterministes et non calculatoires à l'intéraction entre conscience et matière) et en la liberté. Je crois aussi que la liberté s'arrête là où les lois de la nature physique commencent et là où celle d'autrui commence... Si en plus on souhaite éviter des sanctions sociales, il faut de plus respecter les lois mises en place par la société dans laquelle on vit, ou du moins agir caché de l'autorité et couvrir ses traces pour ne pas être identifiable, tout en sachant que ces lois peuvent malheureusement parfois être liberticides.

Quant à la peur, je suis convaincu qu'Eva la vit majoritairement dans le cas de la paranoïa générée par sa dépendance affective. Que suggères-tu dans ce cas?

@Une_autre: Je suis d'accord avec toi dans l'idée et le fond concernant "l'honnêteté", je pense effectivement avoir manqué de discernement et avoir été dans le déni, notament des rapports de forces. Désacord sur le vocabulaire employé car de là à dire que je "mens" à moi même ou qu'il s'agit d'un manque d'honnêteté ils me semble que c'est projeter une intension là où il n'y a que phénomènes inconscients, que j'ai d'ailleur activement communiqués au fur et à mesure qu'ils devenaient conscient. Et que je continue à communiquer publiquement ici. Et je ne doute pas que ma communication est souvent bien pleine de lourdeurs et de maladresses, je m'en excuse également.

Là où la discussion devient intéressante et je m'apperçois que ce n'est pas très clair jusqu'à maintenant, c'est dans la fréquence et le temps pendant lequel le jeu est censé être joué.

J'ai expliqué que ce double jeu est 24/7 sauf pendant le travail. Ca ne veut pas dire qu'on passe 100% de ce temps en dehors du travail à "jouer" à ce jeu de rôles avec rapports de pouvoir bien distincts, restriction de libertés et souffrance... Non, la pluspart du temps est passée dans la recherche de rapports d'égal à égal, de communication non violente, ou en tout cas 'normale', de résolution de conflits pacifiée et non violente, d'indépendance affective et sexuelle et de plolyamour, voire d'anarchie relationnelle.

Mais dans ces 2% (ou 5%, ou 10%, 20%... selon les conflits et les personnes) du temps où tous ces modes relationnels et de communication échouent, plutôt que de rester crispés sur le rapport de force et arriver à une situation statique de conflit non résolu et de séparation, le double jeu BDSM propose des règles pour résoudre le conflit sur un plan émotionel, avec des rôles bien distincts et la possibilité pour chacun de revêtir les roles dominants et dominés sur des plans différents. Ces plans sont grosso modo sexuel d'une part et asexuel d'autre part, mais se chevauchent par exemple sur les pratiques de punition corporelle qui sont les mêmes, peu importe si elle sont ou non sexualisées par les intervenants. Il n'y a donc pas "égalité" stricte des rôles que chacun peut prendre, mais il y a bien une "équité" possible. Une fois que tout le monde a pû exprimer son émotion (comme des enfants qui se disputent et se tapent dessus, sauf que là on le fait de manière consensuelle, cadrée et sans risque de se blesser), on peut repasser à une interaction "normale" d'égal à égal.

Le fait de jouer a réellement pour effet de diminuer grandement le temps nécessaire à la résolution des conflits et simplifie grandement la gestion des rapports potentiellement anxiogènes ou délicats et permet donc de retomber dans une situation où tout le monde est 98% du temps dans des rapports pacifiés d'égal à égal, et où 2% du temps où ça coince, on se met à jouer au jeu et ça se décoince... Le but du jeu n'est pas d'assoir des rapports de force, mais bien de les agirs ludiquement afin d'en sortir au plus vite dans un but de retrouver les relations d'égal à égal. C'est une démarche cathartique. Selon wikipedia:

"La catharsis ou katharsis (en grec κάθαρσις) signifie purification. La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramaturgique."

"La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée."

"La notion de catharsis est à l'origine d'une méthode psychothérapeutique de traitement des états de tension dus à un refoulement : la méthode cathartique, qui consiste à faire tomber les barrières psychologiques du patient par hypnose pour réveiller les souvenirs enfouis, à l'origine de troubles, générant ainsi une décharge émotionnelle à valeur libératrice."

Le jeu BDSM a un caractère théatral, potentiellement mais pas nécessairement esthétisé et/ou érotisé et chacun y est acteur et spectateur. Il permet pour chacun de "[générer] ainsi une décharge émotionnelle à valeur libératrice".

C'est en ce sens je pense, que ce double jeu BDSM en apparence opposé à une démarche d'anarchie relationnelle et de communication non violente, vient en fait la compléter!

Concrètement avec K, Eva et moi avons utilisé le cadre du jeu pour communiquer sur un sujet émotionellement sensible et trouver une manière qui conviendrait à nous 3 d'intéragir ensemble avant de le proposer à K. Cette manière d'intéragir de façon à dépasser une relation purement amicale et initier sexualité et affection que nous avions tous un désir de partager, s'est donc faite en utilisant le jeu, comme je l'ai exposé au début, de manière peu "kinky" finalement et relativement soft en matière de rapport de pouvoir et très ludique: Eva "metteuse en scène", K et moi "acteurs". On est loin d'un rapport de domination/soumission "hard". Et tout celà est biensûr explicité devant tout le monde puis soumis au consentement de tous, notament par la mise en place ensemble d'un safe word.

Il a suffit d'une seule séance de jeu pour que la fois suivante où on s'est vus avec K, Eva se sente assez en confiance pour nous laisser totalement libres d'intéragir de manière spontanée tout le temps pour d'ailleur se montrer beaucoup de signe d'affection, chose qui initialement est le plus difficile à vivre pour Eva.

Et ces 2 fois, ont suffit pour que maintenant Eva m'encourage à rencontrer K seul à seul si elle le désire également. La confiance est donc en train de s'établir très rapidement. Le jeu était amusant pour tout le monde et permet de connaitre les limites de chacuns. Et je répète, il n'y a pas que le jeu BDSM qui occupe finalement peu de temps, il y a aussi et la plus part du temps d'interaction, communication verbale 'normale', et dynamique polyamoureuse.

Petit décompte: depuis qu'on connaît K (on l'a rencontrée ensemble la première fois), Eva a dû passer plus de 2 fois plus de temps que moi avec K. En fait elle a déjà passé du temps avec K (avec ou sans l'ex de K) sans que je sois présent, et je n'ai encore jamais passé de temps seul avec K. Donc plus de 80% du temps que K et Eva ont passées ensemble au total était avant que K quitte son ex, et donc sur un mode "purement amical". Pour moi je dirais que 50% du temps total passé en présence de K était "purement amical".

Ensuite nous avons "joué" la première fois pendant peut-être 2 heures en tout. le reste du temps étant d'abord "purement amical", puis "amical et affecteux". Donc 2 heures sur 10 heures ensemble avec quelques heures de sommeil (pas très confortable à 3!). C'est 80% du temps dans des rapports d'égal à égal et 20% du temps dans un jeu de rapport de domination et contrôle soft. Rien de très "extraordinaire", notament côté sadisme et masochisme, où il ne s'est passé quasiement rien.

La deuxième fois, c'est 100% du temps passé d'égal à égal et de manière hédonique et joyeuse. 0% de contrôle, dominantion /soumission, sadisme/masochisme.

Ce qui est à mon sens sécurisant pour tout le monde c'est qu'à la fois il y a un "safe word" et en plus si jamais un conflit émotionnel non résolvable uniquement par la parole éclate, chacun sait quel rôle prendre, comment se comporter et comment pouvoir exprimer ses émotions négatives dans un cadre ludique. Et tout le monde a consenti à ce jeu et ces rôles.

Alors que sans le jeu BDSM, tout ce qui est rapports de pouvoir et souffrance n'est pas forcément bien exprimable par la parole ou bien explicité ou conscient et il n'y a aucune visibilité sur la manière de s'en sortir, ni sur l'issue qui est à priori longue, laborieuse et sans cadre pour exprimer les émotions négatives qui fermentent et envenimes tous les rapports, y compris "par ricochet". C'est "au petit bonheur la chance" que le conflit émotionel se résoudra, ou pas", pour laisser ou pas la place à une communication appaisée.

Tout celà est complété par le fait qu'Eva fait un gros travail sur elle même à travers les programmes de CODA et SLAA. Sans ça, je ne serais pas consentant pour ce genre de double jeu BDSM.

Est-ce que c'est plus clair qu'avant comment polyamour/anarchie relationelle et jeu BDSM s'articulent dans le temps?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Profil

Siestacorta

le mercredi 11 décembre 2013 à 15h16

Ben pour moi ils s'articulent dans un avenir hypothétique, même si ta méthode actuelle a la qualité de te permetre au moins de le croire possible.

Après, ce mentir à soi-même, ça peut être intentionnel sans être conscient.
"Mais oui je saurais résister à l'appel de la prochaine cigarette"
Ben on y a sans doute sincèrement cru, mais on s'est menti quand même en ne se parlant pas des conditions nécessaires pour ne pas prendre la clope.
Dans ton cas, dire "je suis polyamoureux" (au sens : "je vis dans un paradigme de polyamour) serait te mentir, parce que même si tu crois sincèrement pouvoir y toucher, tu aurais quand même assez de chose sur les situations polyamoureuses pour savoir qu'elles ne fonctionnent pas dans les conditions actuelles de tes relations.

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Profil

JulienPoly

le mercredi 11 décembre 2013 à 15h34

En effet, je pense que ton propos ajoute en subtilité sur la question de l'honnêteté.

Après je ne suis pas certain d'avoir compris ce que tu entends par "je vis dans un paradigme de polyamour", mais ça me semble intéréssant.

J'ai effectivement l'impression que ce serait me mentir que de dire "je vis actuellement l'anarchie relationelle", c'est pour ça par exemple que je parle de m'y approcher de manière asymptotique, ou encore d'idéal.

Cependant il me semble que de fait, la situation me permet déjà de vivre un polyamour avec hierarchie relationelle (relation centrale avec Eva avec un certain droit de vêto). Est-ce que tu penses que là dessus aussi je me mens encore à moi-même?

Je te repose la question car en pratique je souhaite communiquer le plus clairement possible là dessus, verbalement mais aussi à l'écrit, notamment sur mon profil OkC que je veux mettre à jour de manière à refléter ces réflexions et prises de conscience ;) Et je sens que j'ai besoin de points de vue extérieurs. Je recherche l'honnêteté radicale.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Profil

Siestacorta

le mercredi 11 décembre 2013 à 15h43

JulienPoly

Après je ne suis pas certain d'avoir compris ce que tu entends par "je vis dans un paradigme de polyamour", mais ça me semble intéréssant.

C'est pour distinguer de "je suis polyamoureux" comme si polyamoureux était une nature de personne.
Non, c'est une situation, un paradigme de ce qu'on estime être bon.
Il peut donc y avoir des célibataires qui sont dans ce paradigme, prêt à y vivre, comme des gens en relations multiples (adultères, mauvaise communication, déni...) qui ressentent plusieurs amours mais ne créent pas le cadre pour assumer les vivre.

Pour l'asymptote, comme je te dis, tu as un projet poly, menfin si tu pars d'assez loin, ou si le projet est trop loin de la ligne de la relation, c'est très très loin dans l'infini que ça se rejoindrait... La vie va peut-être pas assez droit pour planer trop haut au dessus !

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Profil

JulienPoly

le mercredi 11 décembre 2013 à 16h16

Ok, donc si je dis:

"Je suis polyamoureux de coeur et idéalement j'aimerais être anarchiste relationnel. Dans les faits et dans les actes, j'aime plusieurs personnes et je ressens beaucoup de compersion, pafois mêlée à de l'envie, encore jamais à de la "jalousie posséssive", quand ces personnes s'épanouissent dans d'autres relations amoureuses. Cependant, je vis actuellement une codépendance affective et sexuelle dans la relation avec Eva. Cette codépendance est notament formalisée par un double jeu BDSM qui confère à cette relation un caractère central en la dotant d'un certain droit de vêto et de certaines possibilités de jeux potentiellement sensuels."

Est-ce que je mens à quiconque, y compris moi-même?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le mercredi 11 décembre 2013 à 16h34

Non, je crois pas... Mais que peuvent attendre de toi des partenaires à qui tu dis "idéalement, j'aimerai être un anarchiste relationnel mais je ne peux pas garantir les conditions pour que vous puissiez l'être aussi " ?

Quel est l'intérêt, aujourd'hui, de préciser à des partenaires que tu aimerais être anarchiste relationnel, si l'application lors de la rencontre / relation naissante n'aura sans doute pas lieu ?

Si tu tiens à préciser que tu pourrais avoir d'autres désirs que de voir les personnes dans un rôle précis, que tu espères un potentiel amoureux dans ta vie future, tu peux peut-être être plus minimaliste : "notre couple a actuellement une ouverture restreinte à un jeu bdsm, j'espère pour ma part arriver à des projets plus larges quand ma compagne actuelle y sera prête".
Après tu peux dire que tu aimerais pouvoir vivre une forme d'anarchie relationnelle...
Mais disons que comme tu as des limites fortes sans savoir quand elles seront obsolètes, je sais pas si parler de ce que tu espères apporte quelque chose.
On est moins défini par de bonnes intentions que par nos actes... je crois que c'est Green Man Outside qui disait ça quelque part, si les paroles et les actes de quelqu'un ne correspondent pas, vaut mieux juger sur les actes.
Donc pour avoir des paroles qui vont coller aux actes, autant ne pas en mettre des trop grandes.
Mais ça, c'est ma façon de réfléchir... Il y a sûrement d'autres gens qui se motivent en projetant des idées, et qui font du coup des efforts pour y correspondre, plus grands que s'ils avaient agi sans promettre.

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