Dormir chez vous - quelle symbolique ?
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Siestacorta
le samedi 14 septembre 2013 à 00h21
aviatha
Encore une fois, mais ça devient habituel, en tant que mono, je ne me reconnais pas du tout dans la définition des "monos" généralement donnée.
Plein de fois j'ai hébergé des amis chez moi, et j'ai qu'un lit 2 places, même pas de canap' dans mon studio, et ça ne posais pas le moindre problème du monde. Parfois, même, il m'est arrivé, parce que j'étais triste ou que je n'allais pas bien, de dormir dans les bras d'un ami, juste parce que j'avais vraiment, vraiment, vraiment besoin d'un câlin.
Pour ma part, j'approuve à fond ce rapport non-amoureux à la tendresse.
Mais je crois que dans une grosse majorité de couples monos :
- il ne serait jamais jamais jamais envisagé qu'un tiers soit admis dans le lit du partenaire,
- si ça arrive, certains préfèreraient le cacher avec autant de précautions que si c'était une relation sexuelle, même sans les manifestations de tendresse
- ça pourrait être facilement pardonné, mais resterait considéré comme un faute, un accroc au contrat, le soupçon pourrait peser
Je crois qu'en pratique la situation arrive souvent, mais dans le non-dit, et surtout, de plus en plus rarement au fur et à mesure de la construction du couple - l'extension de l'exclusivité grandit comme si les besoins d'intimité et de tendresse étaient moins forts le temps passant.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Anarchamory
le samedi 14 septembre 2013 à 00h27
LuLutine
Donc...les câlins, c'est valable uniquement quand tu es triste et ne vas pas bien ?
Parce que si c'est ça, la future-ex de MetaZet aurait peut-être pu le trouver normal aussi !
C'est dire !! ! :P
Je confirme : les câlins à des amis du sexe opposé, ce n'est moralement licite qu'en cas de gros chagrin, sinon, c'est le mal absolu, bien entendu, car c'est sexuel, cela va de soi.
;)
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Anarchamory
le samedi 14 septembre 2013 à 00h39
aviatha
Nan, dormir dans les bras de quelqu'un, c'est quand je vais pas bien, mais ça c'est valable pour mon cher et tendre aussi (sinon il prend toute la couette !). Mais les câlins, ça c'est tout le temps avec mes amis, je suis quelqu'un de très "câlin".
Je dois être quelqu'un de particulièrement naïve, mais pour moi, un ami, c'est comme un frère ou un cousin, ça ne peut pas être ambigu ^^
On n'a décidément pas la même conception de l'amitié, de l'amour et du désir. De mon point de vue, je dirais que c'est forcément ambigu, mais que c'est pas grave ! :P Et ce n'est pas forcément ambigu parce que ça voudrait forcément dire plus que ce que ça montrerait. Non, cela peut très bien montrer exactement ce que cela signifie, mais c'est cette "chose" qui est signifiée qui est ambiguë. Autrement dit, c'est la réalité qui est ambiguë, pas le langage du corps. C'est-à-dire que — et ça m'est déjà arrivé — je peux très bien avoir envie de toucher une femme, de la câliner, de lui prendre la main, et même de l'embrasser, et pourquoi pas d'avoir une relation sexuelle avec elle, et considérer que c'est une fin en soi, que ça n'engage pas à une vie commune, un "couple officiel", des engagements sur le long-terme, des enfants, une piscine et un chien, etc. Donc c'est ambigu en ce sens que ça dépasse le cadre habituel d'une relation amicale habituelle sans entrer dans la case "couple conventionnel". Mais les gestes ne sont pas ambigus en eux-mêmes, ils expriment très clairement une réalité qui est, elle, ambiguë.
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LuLutine
le samedi 14 septembre 2013 à 06h22
Siestacorta
Mais je crois que dans une grosse majorité de couples monos :
- il ne serait jamais jamais jamais envisagé qu'un tiers soit admis dans le lit du partenaire,
Pour en avoir discuté régulièrement avec des mono justement, "ça dépend" !
En fait, c'est tout-à-fait accepté dans le cas de certaines personnes bien précises (famille, amis d'enfance d'enfance dont-on-sait-que-ça-ne-sera-jamais-au-grand-jamais-ambigu*, etc.).
Mais pour tous les autres, c'est niet.
Et bien souvent, c'est le/la partenaire qui n'est pas concerné qui décide pour l'autre s'il est acceptable qu'il/elle dorme avec un tel ou une telle. (En général ce qui se passe c'est que l'autre va prendre les devants et lui demander, parce qu'il sait que ça peut poser problème.)
(*Quand j'écris ça, je ne veux pas dire que ça ne sera réellement jamais ambigu, je veux dire que les membres du couple le considèrent ainsi. Et parfois, l'ami en question aussi. Ce qui ne veut pas dire que ça reflète toujours la réalité, mais si ça devient ambigu, ça sera considéré comme une "faute".)
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ScottBuckley
le samedi 14 septembre 2013 à 09h15
aviatha
Encore une fois, mais ça devient habituel, en tant que mono, je ne me reconnais pas du tout dans la définition des "monos" généralement donnée.
Plein de fois j'ai hébergé des amis chez moi, et j'ai qu'un lit 2 places, même pas de canap' dans mon studio, et ça ne posais pas le moindre problème du monde. Parfois, même, il m'est arrivé, parce que j'étais triste ou que je n'allais pas bien, de dormir dans les bras d'un ami, juste parce que j'avais vraiment, vraiment, vraiment besoin d'un câlin. Et ils le savaient parfaitement, comme ils savaient très bien que ce n'était pas la peine d'essayer de tenter quelque chose "plus loin".
Je redis ici aussi l'histoire de mon cher et tendre qui a dormi avec sa bassiste parce qu'elle n'avait plus de métro, et qui s'est inquiété de ma réaction lorsqu'il me l'a annoncé, alors que pour moi il se serait pris une avoinée justement s'il l'avait mise dehors à une heure pareille dans une banlieue qui craignait !
Et je ne vois pas bien le rapport avec la monogamie ou même l'exclusivité (à part pour les "et plus si affinités", bien sûr), pour moi ça n'entre pas sur le même registre, tout simplement ^^.
Bon matin Aviatha,
Tout d'abord c'est super si tu ne te reconnais pas dans cette définition de "monos" ! ... car de toute façon une définition ne sera jamais définitive : tout comme certains mots du dictionnaire, elle est faite pour évoluer, tout comme les moeurs, les lois...
En fait ce qui m'intéresse c'est de questionner la règle générale, et donc la norme, les normes (d'aimer, de travailler, de ressentir, de toucher...). Mais observer une règle générale et une norme implique d'oser regarder aussi toutes les exceptions, mêmes dites " minoritaires ", car elles ne sont pas moins légitimes, elles ont le droit d'exister.
Ex. : la règle générale, en français, c'est que le masculin l'emporte sur le féminin ("1000 femmes et un homme sont allés manifester ...").
L'exception, c'est que le mot amour au singulier est masculin ("tu es un amour"), mais qu'au pluriel il devient... féminin ! (les amours plurielles).
Ton expérience de nuits dans le même lit que quelqu'un d'autre (toi et-ou ton cher et tendre), je les entends, mais je les regarde plus comme de trop rares exceptions.
Et je voulais surtout parler de nuits tendres, pas juste de co-partager la surface d'un grand lit chacun de son côté.
Y a-t-il eu de la tendresse entre ton cher et tendre et la bassiste, dans le lit ? Et si oui, comment l'aurais-tu vécu, ressenti ?
Le fait que tu dialogues avec nous sur ce forum (peuplé de personnes en majorité plutôt "polys" ou au minimum polyfriendly) et que tu sois si ouverte d'esprit, ne m'empêche pas de penser que tu es une belle exception, mais pas la règle qui elle se joue dans une très grande majorité de couples (le plus souvent "exclusifs").
Ce qui m'intéresse, c'est qu'on aille plus loin dans le questionnement de nos règles, surtout quand elles sont basées sur des peurs.
Car quand les êtres ont peur (des voisin-es, des "étrangers", de l'autre en général, des "inconnus"), on peut hélas les frustrer, les manipuler (les Etats et les religions le font très souvent), les orienter dans leurs choix politiques, dépenser des millions d'euros dans des caméras et dispositifs sécuritaires/liberticides...
Et dynamiter le si précieux et si fragile vivre ensemble, qui est l'une des bases d'une société comme la France (parmi d'autres sociétés dans le monde).
>> Jouons à un jeu : interrogeons 100 personnes au hasard dans la rue pour leur demander :
' Seriez-vous d'accord pour que votre partenaire dorme dans le lit de quelqu'un d'autre, du sexe opposé par exemple, juste pour dormir ? ' ,
... et écoutons toutes les réponses ET leurs explications / + leurs peurs liées à cela, ce serait sûrement riche d'enseignements.
Car n'oublions pas que quand des couples (majoritairement "exclusifs") divorcent ou se séparent, la 1ère cause qui vient en tête c'est justement l'adultère, le fait justement de " dormir avec quelqu'un d'autre ailleurs " (avec du sexe souvent, mais pas toujours).
Donc ces questions de " dormir chez vous / avec vous / tendrement... " et de ces ' nuits tendres avec quelqu'un d'autre que notre partenaire principal-e ' , interdites ou autorisées, me semble-t-il, restent pertinentes, pour voir comment notre société évolue à ce sujet.
Merci d'ailleurs à Anges de l'avoir mis en ligne, car cela soulève bien des questions !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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DMarkhan
le samedi 14 septembre 2013 à 10h50
GreenPixie
' Seriez-vous d'accord pour que votre partenaire dorme dans le lit de quelqu'un d'autre, du sexe opposé par exemple, juste pour dormir ? '
Bien que je ne sois pas une personne au hasard dans la rue, ma situation a quasiment toujours été celle d'un mono, dans les faits comme dans la tête. Cependant, le fait de dormir dans le même lit qu'un/une autre pour moi ou pour ma partenaire n'a jamais été un problème. Et combien de fois est-ce arrivé...
Comme je le disais sur un autre fil: c'est une question de confiance.
En admettant même que la limite acceptable soit de simplement dormir avec quelqu'un parce que la tendresse vis-à-vis d'un tiers nous dérangerait, ça reste une question de confiance.
A quel moment est-ce que je considère que la tendresse de ma compagne envers une autre personne est une mise en danger de notre relation? (parce qu'au fond, c'est bien de cela qu'il s'agit, non?)
Comme le dit Aviatha :
Aviatha
Plein de fois j'ai hébergé des amis chez moi, et j'ai qu'un lit 2 places, même pas de canap' dans mon studio, et ça ne posais pas le moindre problème du monde. Parfois, même, il m'est arrivé, parce que j'étais triste ou que je n'allais pas bien, de dormir dans les bras d'un ami, juste parce que j'avais vraiment, vraiment, vraiment besoin d'un câlin.
Et il me semble que malgré ça, même quand Aviatha est allé jusqu'à la tendresse, ça n'a pas mis son couple en danger et son cher et tendre restait seul maître de son cœur.
J'ai déjà eu moi-même ce genre de contact, en tout bien tout honneur, avec des amies en couples monos qui ont dormi dans mon lit pour des raisons pratiques. Et là encore, combien de fois...?
Est-ce que ça a changé quelque chose à leur couple? Non.
Est-ce que nous avons toujours le même rapport amical inchangé et évoluant dans la confiance? Oui.
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LuLutine
le samedi 14 septembre 2013 à 15h09
DMarkhan
Est-ce que nous avons toujours le même rapport amical inchangé et évoluant dans la confiance ? Oui.
Ah, moi je trouve dommage que vos rapports n'évoluent pas du tout suite à ça.
C'est bien une vision exclusive de la situation je trouve... :)
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demeter
le dimanche 15 septembre 2013 à 07h13
GreenPixie
' Seriez-vous d'accord pour que votre partenaire dorme dans le lit de quelqu'un d'autre, du sexe opposé par exemple, juste pour dormir ? ' ,
La première question est peut-être :
' Seriez-vous d'accord pour dormir dans le lit de quelqu'un d'autre, du sexe opposé par exemple, juste pour dormir ? '
Personnellement, la plupart du temps, ça ne m'emballe pas plus que ça. Mais si l'on ne peut pas faire autrement, je dormirai juste moins bien, c'est tout.
Quand à ma "partenaire", elle fait ce qu'elle veut, si elle ne me met pas en danger. La notion de danger est alors très floue, circonstancielle, symbolique, et à discuter. C'est pas bien ?
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DMarkhan
le dimanche 15 septembre 2013 à 14h31
LuLutine
Ah, moi je trouve dommage que vos rapports n'évoluent pas du tout suite à ça.
C'est bien une vision exclusive de la situation je trouve... :)
Quand je parle de rapport inchangé, je ne dis pas qu'il n'y a eu aucune évolution au sein même de la relation. Je dis juste que le rapport reste amical (et l'amitié est d'une importance formidable chez moi) et qu'il n'y a aucune ambiguïté créée.
Je rappelle que les personnes avec qui c'est arrivé étaient dans un couple mono exclusif. Ils y en a eu d'autres, mais ça ne faisait pas partie de mon exemple.
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aviatha
le dimanche 15 septembre 2013 à 14h44
@ Siestacorta : l'avantage entre mon cher et tendre et moi, c'est qu'il n'y a pas de non-dits "conscients" (après c'est possible qu'un truc nous paraisse évident et ne soit pas clair pour l'autre), donc comme on a rien à cacher, on se méfie pas^^
@MetaZet, je reviens sur ce que j'avais dit à propos de mes amis, pour moi avoir envie d'eux n'est juste pas possible, ils sont dans le même catégorie que mon frère ou mes cousins et cousines, je ne sais pas l'expliquer, on doit juste avoir pas du tout le même ressenti :-)
@Green Pixie : il faut voir ce qu'on appelle "tendres". Par exemple, en ce moment, mon cher et tendre et moi dormons beaucoup l'un dans les bras de l'autre, parce qu'il sait que je ne vais pas bien et parce que je sens qu'il est inquiet. Mais en temps normal, même avec lui, je ne dors pas dans ses bras (ça me fait mal au cou, je peux pas me mettre comme je veux, il a trop chaud...), on dort chacun d'un côté du lit en se tenant la main, comme des loutres qui dorment^^ Donc, même avec mes amis proches, soit je co-partage le lit, comme tu dis, soit c'est plus tendre, parce qu'il y a une bonne raison qui m'y pousse, sinon je n'aime pas particulièrement ça en général, c'est tout.
Pour lui et sa bassiste, il ne la connaissait pas super bien, il aurait trouvé ça bizarre avant moi ^^
@DMarkan, je suis d'accord, prendre un ami dans les bras, fusse dans un lit, n'a jamais changé la place ni l'amour que j'accorde à mon compagnon, je dois faire partie de ces gens dont le cœur amoureux n'a qu'une place, et il en faudrait bien plus que cela pour le déloger <3
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LuLutine
le dimanche 15 septembre 2013 à 21h53
aviatha
@MetaZet, je reviens sur ce que j'avais dit à propos de mes amis, pour moi avoir envie d'eux n'est juste pas possible, ils sont dans le même catégorie que mon frère ou mes cousins et cousines, je ne sais pas l'expliquer, on doit juste avoir pas du tout le même ressenti :-)
Je comprends très bien car une de mes amies exclusive m'a très bien expliqué ça, lorsqu'elle sort avec quelqu'un (actuellement elle est avec quelqu'un depuis 4 ans) elle ne "voit" plus "les autres", et un ami est pareil qu'un frère.
Mais "bizarrement" (j'ai envie de dire !) lorsqu'elle est célibataire elle est plus ouverte.
Elle ne l'a reconnu qu'à demi-mots, mais pour ma part je pense qu'il y a une forte dose de conditionnement mono là-dedans.
Que certains soient heureux comme ça, tant mieux pour eux, mais ce n'est pas le cas de beaucoup de gens (entre les poly/non-exclusifs, ceux qui trichent, et ceux qui sont honnêtes et exclusifs mais le vivent mal, ça commence à faire un paquet de gens).
C'est cool pour toi que tu te sentes bien dans le système qui est imposé à tous. C'est dommage que les autres n'aient pas (pour l'instant) la liberté de vivre autrement sans être regardés de travers par une bonne part de la société.
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aviatha
le dimanche 15 septembre 2013 à 22h02
Je connais beaucoup de gens qui fonctionnent comme ton amie, c'est vrai. Mais pour moi, les amis très intimes sont (presque) des membres de la famille, et si je suis célibataire, ce sont les nouvelles rencontres qui vont peut-être m'attirer, ceux avec qui les liens sont encore totalement à faire, pas ceux avec qui ils ont déjà une certaine "forme", je ne sais pas si je suis très claire.
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LuLutine
le dimanche 15 septembre 2013 à 22h11
aviatha
Je connais beaucoup de gens qui fonctionnent comme ton amie, c'est vrai. Mais pour moi, les amis très intimes sont (presque) des membres de la famille, et si je suis célibataire, ce sont les nouvelles rencontres qui vont peut-être m'attirer, ceux avec qui les liens sont encore totalement à faire, pas ceux avec qui ils ont déjà une certaine "forme", je ne sais pas si je suis très claire.
Oui et elle raisonne de la même manière.
Mais quand elle est avec quelqu'un, même les nouvelles rencontres elle ne les regarde pas. Je suppose que toi non plus.
Là encore, voilà ce que j'appellerais un conditionnement "mono" : les amis sont dans la case "amis" et doivent y rester même lorsque l'on devient célibataire...
J'ai retrouvé ce fonctionnement chez beaucoup de mono.
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aviatha
le dimanche 15 septembre 2013 à 22h20
Non, c'est un fait. Ou plus exactement, ce n'est pas que je ne les regarde pas, je peux même les trouver belles ou attirantes, mais elles ne me font rien de "fort" en fait, je ne sais pas comment expliquer ça, c'est comme si on vous chatouille un pied anesthésié, on sait que si on l'était pas ça nous chatouillerait, on le voit, on le sait, mais là, ça fait juste rien, bon l'image n'est peut-être pas très parlante, mais c'est la première qui me vient^^
Et puis, ils ne "doivent" pas y rester, je ne vois juste pas comment les faire sortir ni pourquoi, c'est comme si mon changement d'état amoureux me faisait regarder mon frère différemment, ça n'a rien à voir, c'est mon frère, il n'est pas concerné par mes amours, mes amis c'est pareil pour moi, ils appartiennent à un autre "plan" de ma vie à mes yeux.
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LuLutine
le dimanche 15 septembre 2013 à 22h47
aviatha
Et puis, ils ne "doivent" pas y rester, je ne vois juste pas comment les faire sortir ni pourquoi,
C'est un conditionnement pour moi : rien de plus. Mais ça ne se joue pas au niveau conscient, donc c'est normal que tu n'aies pas le sentiment que ça soit par "obligation" qu'ils restent dans la case "ami-et-c'est-tout".
Y a quand même une sorte de règle sous-jacente...
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aviatha
le dimanche 15 septembre 2013 à 23h03
Je me permets juste de dire, je trouve dommage qu'on dise "ami-et-c'est-tout", comme si amoureux était un stade ultime et ami un pis aller. Au contraire, on ne rentre pas facilement dans cette "case", j'accorde ma confiance véritable au compte-goutte, et je n'ai pas envie de les regarder autrement aussi parce que cette "place", ce "rôle" est très valorisant à mes yeux. Certes, mon cher et tendre est sans doute le pilier de ma vie d'adulte, mais ils sont mon sanctuaire, mes derniers remparts, ils ne sont pas dans le rôle d'ami par "défaut" parce que la place de grand chef était déjà prise. Je suis un être très accueillant mais aussi très méfiant quand il s'agit de m'ouvrir, être un de mes amis intimes est une "case" dans laquelle il faut parfois des années avant de rentrer, ils sont là parce qu'ils ont pensé que ça valait la peine de prendre tout ce temps, pas parce que je les ai rejetés amoureusement.
Voilà, c'est juste que je n'aime pas trop cette expression^^
PS: et tu parles de conditionnement, mais qu'est-ce que ça veut vraiment dire ? Parler est un conditionnement, marcher aussi, et pourtant est-ce qu'il viendrait à quelqu'un l'idée de le remettre en question ? Je ne suis pas très à l'aise avec cette "étiquette" appliquée à certains comportements en fait...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Anarchamory
le dimanche 15 septembre 2013 à 23h18
aviatha
Je connais beaucoup de gens qui fonctionnent comme ton amie, c'est vrai. Mais pour moi, les amis très intimes sont (presque) des membres de la famille, et si je suis célibataire, ce sont les nouvelles rencontres qui vont peut-être m'attirer, ceux avec qui les liens sont encore totalement à faire, pas ceux avec qui ils ont déjà une certaine "forme", je ne sais pas si je suis très claire.
Je ne parlerai que des mecs, vu que je suis un mec — Coquelicot pourra confirmer ;) — et que j'ai déjà discuté avec beaucoup de mecs de leurs relations avec les femmes, mais je pense que ton mode de fonctionnement est loin d'être une généralité chez les hommes, y compris "monos". Il me semble que vraiment peu de mecs trouveraient l'idée de sortir ou coucher avec certaines de leurs amies saugrenue. Au contraire. Après tout, si une amie est une amie, c'est donc qu'on a beaucoup de points communs, qu'on se comprend, qu'on est complice, qu'on s'apprécie, qu'on a de la tendresse et de la bienveillance l'un pour l'autre, qu'on partage des trucs, qu'on aime bien passer des bons moments ensemble (aller au ciné, écouter de la musique, discuter, bouquiner, faire du vélo, faire du cheval, aller à la piscine, jouer au Scrabble, rigoler, etc.), alors, si, en plus, "quand même, elle est plutôt assez mignonne maintenant que je la regarde bien", pourquoi ça ne pourrait pas aller plus loin, au nom de quoi ?... Y'a pas de risque de tares génétiques comme dans l'inceste ! Et puis, la contraception, après tout, ça existe...
La vision de l'amitié homme-femme, chez les hommes, ça serait plutôt comme dans ce texte àmha :
www.ledman.ch/humour/aime_ami.html
(à ne pas montrer à l'Elfe !... :/ )
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aviatha
le dimanche 15 septembre 2013 à 23h25
Alors, je ne peux pas parler du point de vue des hommes du coup, juste je ne pense pas que l'idée de ne pas coucher avec mon frère ou un cousin soit parce que j'ai peur d'une tare génétique^^ C'est juste, comme je disais plus haut, sur un autre "plan", et mes amis proches c'est pareil. C'est pas "au nom de quoi" ça ne pourrait pas aller plus loin si j'en ai envie, c'est plus que je ne peux pas en avoir envie. C'est un peu comme demander à un hétéro au nom de quoi il s'interdit de coucher avec des gens du même sexe, il s'interdit rien du tout, c'est juste qu'il en a pas la moindre envie, il est pas monté comme ça^^
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Anarchamory
le dimanche 15 septembre 2013 à 23h31
aviatha
Je me permets juste de dire, je trouve dommage qu'on dise "ami-et-c'est-tout", comme si amoureux était un stade ultime et ami un pis aller. Au contraire, on ne rentre pas facilement dans cette "case", j'accorde ma confiance véritable au compte-goutte, et je n'ai pas envie de les regarder autrement aussi parce que cette "place", ce "rôle" est très valorisant à mes yeux. Certes, mon cher et tendre est sans doute le pilier de ma vie d'adulte, mais ils sont mon sanctuaire, mes derniers remparts, ils ne sont pas dans le rôle d'ami par "défaut" parce que la place de grand chef était déjà prise. Je suis un être très accueillant mais aussi très méfiant quand il s'agit de m'ouvrir, être un de mes amis intimes est une "case" dans laquelle il faut parfois des années avant de rentrer, ils sont là parce qu'ils ont pensé que ça valait la peine de prendre tout ce temps, pas parce que je les ai rejetés amoureusement.
Voilà, c'est juste que je n'aime pas trop cette expression^^
Prenons le problème autrement : y a-t-il des choses que tu pourrais faire avec un ami, mais que tu n'envisagerais aucunement de faire avec un amoureux ?
Si oui, quoi ?
Si non, ben alors ça veut dire que ton amoureux est bien un "ami et même plus", et donc que "être ton amoureux" a un statut plus central et important et valorisant que "être ton ami".
Pour moi, très clairement, l'amour est le stade ultime de l'amitié homme-femme. Enfin c'est comme ça que je le vis. Il s'ensuit que je ne pense pas que j'ai vraiment réussi à être amoureux de ma future ex, vu que je n'arrivais pas à être simplement ami avec elle.
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Anarchamory
le dimanche 15 septembre 2013 à 23h34
aviatha
C'est un peu comme demander à un hétéro au nom de quoi il s'interdit de coucher avec des gens du même sexe, il s'interdit rien du tout, c'est juste qu'il en a pas la moindre envie, il est pas monté comme ça^^
Ah mais je me demande aussi "au nom de quoi ?" ^^
De temps en temps, il m'arrive de regarder les garçons et d'essayer de me convaincre : "mais après tout, n'est-il pas mignon ?"