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Compersion, et vous ?

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(compte clôturé)

le dimanche 14 juillet 2013 à 10h16

Oui Demeter, sans doute avait-il besoin de légèreté, j'avais pas envisager les choses ainsi.

Perso, ça ne m'a pas donné envie d'insister et de l'aider. Je dois d'ailleurs avoué que durant un temps, je me suis sentie en insécurité. J'ai d'ailleurs gardé nos échanges sms au cas où je retrouverais mes roues crevées, ma maison brûlée, mon mari agressé, etc. J'avais ainsi une preuve au cas où j'aurai dû porté plainte pour acte de malveillance. Donc, oui le mot "lourdement" est faible...

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Anarchamory

le dimanche 14 juillet 2013 à 11h41

gcd68
Oui Demeter, sans doute avait-il besoin de légèreté, j'avais pas envisager les choses ainsi.

Je plussoies demeter. J'ajouterais que c'était peut-être aussi une sorte de stratégie psychologique de minimisation, pour ne pas perdre la face ; voire, pourquoi pas, pour te rassurer (genre "n'en fais pas tout un plat, c'était juste pour rire").

gcd68 Perso, ça ne m'a pas donné envie d'insister et de l'aider. Je dois d'ailleurs avoué que durant un temps, je me suis sentie en insécurité. J'ai d'ailleurs gardé nos échanges sms au cas où je retrouverais mes roues crevées, ma maison brûlée, mon mari agressé, etc. J'avais ainsi une preuve au cas où j'aurai dû porté plainte pour acte de malveillance. Donc, oui le mot "lourdement" est faible...

Il est tout à fait possible (je dis bien "possible" : ni "probable" ni "improbable") qu'il ne te veuilles aucun mal et qu'il ne te fasse aucun mal. A mon avis, ce gars est en grande souffrance. Surtout si son épouse ne le touche plus et ne veut plus aucune relation affective avec lui. Peut-être a-t-il juste besoin que quelqu'un le prenne dans ses bras et lui dise qu'il est quelqu'un de bien pour aller mieux ?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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LuLutine

le dimanche 14 juillet 2013 à 12h22

Je plussoie demeter et MetaZet : je pense qu'il a sans doute dit ça pour minimiser les choses, et probablement pas tant pour toi que pour lui.

Pour se dire à lui-même que "c'est pas grave".

Sinon en effet, il fait quoi ? Il se tire une balle ?

MetaZet
Il est tout à fait possible (je dis bien "possible" : ni "probable" ni "improbable") qu'il ne te veuilles aucun mal et qu'il ne te fasse aucun mal. A mon avis, ce gars est en grande souffrance.

Le souci, c'est que les personnes en grande souffrance peuvent justement devenir violentes. D'ailleurs, ai-je déjà vu une personne violente qui n'était pas en souffrance ? Je ne le crois pas.
Je comprends donc la position prudente de gcd68.

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aviatha

le dimanche 14 juillet 2013 à 12h33

Je rejoins LuLutine sur sa dernière partie.
Au passage, j'ai l'impression qu'il y a pas mal de confusion entre partager la tristesse et plaindre. Plaindre quelqu'un, être désolé pour lui, c'est un peu de la commisération et je ne suis pas sûre que ça aide, à mon avis ça braque les gens surtout. Partager la tristesse de quelqu'un qui nous est proche, qu'on en soit à l'origine ou pas d'ailleurs, me semble naturel. Le malaise que je ressens quand je suis fasse à des déclarations non-partagées qui atteignent profondément l'autre, c'est un peu le même que j'ai quand je suis face à un ami inconsolable, celui de sentir un chagrin immense chez quelqu'un à qui je tiens, en sachant que je suis impuissante à le soulager.
D'ailleurs, si on oublie ça, ça voudrait dire qu'il y aurait deux poids deux mesures : on devrait se réjouir qu'un être cher soit amoureux et heureux, cela devrait nous apporter du bonheur par ricoché, mais il ne faudrait pas être atteint par sa tristesse, surtout quand on est concerné de prés. Cela me semble un peu étrange comme fonctionnement, mais peut-être qu'il n'y a qu'à moi que cela semble paradoxal.

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LuLutine

le dimanche 14 juillet 2013 à 13h17

aviatha
Le malaise que je ressens quand je suis fasse à des déclarations non-partagées qui atteignent profondément l'autre[...]

Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais dans ton premier message parlant de cela, il n'était pas question (du moins il me semble) du fait que l'autre soit "atteint profondément" ou non.
Tu parlais seulement de sentiments non partagés.

Evidemment que si je tiens à la personne et qu'elle se sent profondément triste, je vais avoir de l'empathie pour elle...

Mais ce que pouvait faire penser ton premier message, c'est que lorsque les sentiments n'étaient pas partagés, tu étais forcément triste pour l'autre. Comme si tu préjugeais de son état.

Comment réagirais-tu face à quelqu'un qui te fait une déclaration et, apprenant que ses sentiments ne sont pas réciproques, te montre qu'il n'est pas triste et te dit quelque chose comme : "Ce n'est pas grave, je suis déjà immensément heureux(se) d'éprouver cet amour pour toi, il me porte et me donne de la joie de vivre" ?

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Deneb

le dimanche 14 juillet 2013 à 13h17


aviatha
D'ailleurs, si on oublie ça, ça voudrait dire qu'il y aurait deux poids deux mesures : on devrait se réjouir qu'un être cher soit amoureux et heureux, cela devrait nous apporter du bonheur par ricoché, mais il ne faudrait pas être atteint par sa tristesse, surtout quand on est concerné de prés. Cela me semble un peu étrange comme fonctionnement, mais peut-être qu'il n'y a qu'à moi que cela semble paradoxal.

Non, pour ma part ça ne correspond pas à ma perception de la relation « amoureuse » ni d’autres types de relations d’ailleurs. Si ça ne paraît pas paradoxal, c'est qu'on est dans un esprit extrêmement "utilitariste", sachant que les sentiments amoureux ou "l'amour" n'est jamais exempt d'intérêt individuel, à des niveaux divers et cela est essentiel pour sa construction…
Mais vouloir ne recevoir ou partager que le côté «  bonheur» de la part d’une personne dans une relation, cela nie un peu l’idée d’échange et d’interaction d’émotions ou d’états autres que celui de « bonheur » possibles dans des domaines divers, où l’on n’est pas forcément en quête de bonheur et de plaisir, mais où l’on attend ou apporte autre chose… c’est toute la richesse et la particularité de la communication humaine d’ailleurs !

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Deneb

le dimanche 14 juillet 2013 à 13h52

Pour ce qui est d'un sentiment non partagé, je rejoins complètement Lulutine et Metazet, il est important d'exprimer son sentiment, avec les mots appropriés, que cela génère de la tristesse ou pas, ensuite on peut gérer en fonction de la personnalité de chacun, et cela ne doit pas aboutir à plaindre et à entretenir cet état de tristesse, mais essayer d'amener au constat que ce n'est pas un "drame"...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le dimanche 14 juillet 2013 à 14h06

Deneb
Pour ce qui est d'un sentiment non partagé, je rejoins complètement Lulutine et Metazet, il est important d'exprimer son sentiment, avec les mots appropriés, que cela génère de la tristesse ou pas, ensuite on peut gérer en fonction de la personnalité de chacun, et cela ne doit pas aboutir à plaindre et à entretenir cet état de tristesse, mais essayer d'amener au constat que ce n'est pas un "drame"...Message modifié par son auteur il y a 10 minutes.

+1

J'ajoute que rien n'est jamais forcément définitif (enfin ça dépend des gens). J'ai recroisé récemment un ancien collègue. J'ai été content pour lui : il était en couple avec une jeune femme auprès de laquelle il avait longtemps "soupiré" et qui l'avait en premier lieu éconduit.

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Deneb

le dimanche 14 juillet 2013 à 14h10

Metazet
J'ajoute que rien n'est jamais forcément définitif

Oui, oublié de le préciser, merci d'avoir complété...

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alps

le dimanche 14 juillet 2013 à 14h52

On peut aussi prendre le problème à l'envers. Est ce qu'il est souhaitable de dire à quelqu'un qu'on ne l'aime pas ?

Je tends toujours à penser que ca ne concerne que soi sauf si le sentiment est partagé. Et si c'est partagé. Ca finira par sortir dans les deux cas.

Si ce sentiment est partagé selon que l'on aime ou pas ca pose problème ou ca crée du bonheur.

Si le sentiment n'est pas partagé, ca crée un déséquilibre naturel.

Je ne pense pas que le jeu de séduction soit un hasad. Après des tas de gens ne comprennent pas forcément les signaux de ce jeu, ou ne veulent pas les comprendre. Donc ca crée des problèmes. L'exemple plus haut est extrème. Mais quand une femme par exemple me propose de sortir et que je refuse plusieurs fois ou qu'elle vient s'asseoir à ma table le midi et que je sors systématiquement mon portable ou tout simplement qu'elle ouvre des portes que je ferme et qu'elle insiste chaque matin en me faisant la bise bizarrement, ou qu'elle cherche à me toucher. Pour moi, elle est déjà dans la grosse lourdeur. On a même pas à accepter de jouer au jeu de séduction si on est pas intéressé.

Mais bon globalement, que quelqu'un soit intéressé ou non. Il n'est pas utile d'en parler. Qui commence par dire je t'aime a quelqu'un avant de l'inviter à sortir ???

Après si pour faire le deuil d'un amour vous avez besoin de le dire à l'autre tout en sachant qu'il ne le partage pas. C'est que vous attendez quelque chose de l'autre. Et rien n'oblige l'autre à vous le donner.

Sinon au risque de te choquer metazet. Tu me confirmes dans mon idée de ne pas laisser un polyamoureux ou une polyamoureuse rentrer chez moi. Si c'est pour aller voir ma femme et lui dire je suis amoureux de toi . Tu vas sortir de chez moi avec deux dents en moins. Si ma femme ne t'as pas déjà montré la porte. Y'a des lignes à ne pas franchir avec certaines personnes. Est ce que tu agirais de la sorte avec un superieur hierarchique ? ou encore pire avec un subordonné ?

sinon je continue de faire la com de votre mode de vie. (polyamoureux sur d'autres forums). Je pense qu'il est utile que les gens sachent que ca existe pour choisir librement comment ils veulent vivre.

En general je file le reportage ou l'on voit tentacara. Si la conversation qui suit est positive. Je file le lien vers ce forum.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le dimanche 14 juillet 2013 à 15h04

N'empêche que le monsieur a été très lourd avec gcd68. Je serai pas aussi sur mes gardes qu'elle, mais je comprend bien qu'une stratégie lourde appelle une réponse brute.
Pas pour punir, mais surtout parce que si on est pas à l'aise avec quelqu'un qui fonce amour au vent alors qu'on est pas intéressé, et qu'on est sensible aux émotions de ceux qui nous approchent, on a pas à rester dans le coin.

Les émotions et les attentes d'un amoureux, même s'il est plein de respect et de réserve, quand c'est pas réciproque, j'ai pas envie d'avoir à y penser. Même si j'ai marqué la ligne "non, pas de relation amoureuse", les émotions de la personne continuent à me concerner. Et laisser l'autre "vivre son amour unilatéral" pour moi, lui dire "ben sois amoureux si tu veux ça change rien", c'est pas vrai que ça change rien.
Je suis sensible à la façon qu'on a de me regarder, et une façon amoureuse, on l'ignore pas par cohérence avec ce qu'on a affirmé ("non, je ne ressens rien, toi oui, ok") : on va vivre avec, être en situation. C'est pas que des trucs sur l'honnêteté, le truc affirmé et assumé, c'est de l'émotionnel, un truc qui varie, qui réagit différemment dans plein de contextes.

Ce sera pas pareil, ya des tas de moments où ça changera mes ressentis, mes réactions, parce que même si je suis pas amoureux, je peux être sensible à la personne... et que les échanges seront remplis d'émotions auxquelles j'aurai dit : oh ben je vous regarde exister, pas de problème.

Je suis pas une "chose aimée", je ne suis pas passif face à ce qu'on ressent pour moi.

Donc, bien sûr, l'autre aime, j'y peux rien. Mais la façon dont on décrit l'état des rapports entre nous ne pourra pas être un "continue ça change rien de mon point de vue".

Pour raccrocher à la compersion, ça aussi, c'est une question de sensibilité à l'autre.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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LuLutine

le dimanche 14 juillet 2013 à 15h51

Siestacorta
Même si j'ai marqué la ligne "non, pas de relation amoureuse", les émotions de la personne continuent à me concerner. Et laisser l'autre "vivre son amour unilatéral" pour moi, lui dire "ben sois amoureux si tu veux ça change rien", c'est pas vrai que ça change rien.
Je suis sensible à la façon qu'on a de me regarder [..]Je suis pas une "chose aimée", je ne suis pas passif face à ce qu'on ressent pour moi.

Donc, bien sûr, l'autre aime, j'y peux rien. Mais la façon dont on décrit l'état des rapports entre nous ne pourra pas être un "continue ça change rien de mon point de vue".

Bah, moi je suis d'accord avec toi.

Quand j'aime quelqu'un et que ce n'est pas réciproque, je n'adopte pas une attitude amoureuse à son égard, justement. Je me contente d'une attitude amicale (dans la mesure où il veut rester mon ami, bien sûr).

Si je l'appelais "mon coeur", je comprendrais qu'il prenne ses jambes à son cou !

De la même manière, je vais avoir tendance à prendre mes distances avec quelqu'un qui se montre un peu trop attentionné, si je lui ai dit que les sentiments n'étaient pas réciproques.

Je crois qu'on est capable de prendre sur soi pour pas imposer à l'autre un comportement amoureux de notre part.

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Siestacorta

le dimanche 14 juillet 2013 à 16h36

Je pense que l'attitude amicale d'un amoureux c'est trop de risque pour moi de me trouver dans une situation de "dissonance cognitive" : je suis informé qu'il est amoureux, mais ensuite, nous ne faisons rien dans ce sens.
Comme j'ai pas envie de réduire la dissonance en décidant finalement que, si, en fait, on peut avoir une relation amoureuse, je préfère attendre le moment où l'autre ne sera plus amoureux du tout, ou ne pas le voir. Et c'est mieux que ce soit pas moi seul qui décide de l'issue, on est deux dans un échange.

L'attitude peut être amicale, et dissonante par rapport à ce que je sais, ou se colorer d'émotions amoureuses (a priori, pas des trucs que l'amoureux décide d'éprouver), et le malaise du "j'en fais quoi" se présentera encore plus clairement.

Bref, l'attitude amicale qui tente de pas être gênante, c'est bien, ça montre certaines capacités de respect, c'est sûr... Mais dire "je suis amoureux, je le reste, et on va continuer à se voir et je vais rester amoureux", c'est aussi une attitude de quelqu'un qui s'impose, sans violence, mais de façon d'autant plus durable.
Répondre "je ne veux pas de l'attitude amicale de quelqu'un qui est en réalité amoureux" me met dans une situation paradoxale... Parce qu'on se dit "tout va bien se passer, l'autre n'est pas dangereux, ya des bons trucs à prendre", ou "c'est pas mon problème" (ce qui est faux) on laisse faire, mais on se met dans une situation de dire oui à quelqu'un à qui on dit non par ailleurs.
Quelqu'un qui me propose son amitié virginale alors que son ressenti englobe d'autres attentes il... "impose un potentiel" (si c'est pas clair, demandez-moi d'expliciter quand j'aurai rencontré Yodha), il impose aussi des lectures de situations (moi, j'étais avec une amie en w-e, elle a passé son w-e et partagé le dessert de quelqu'un dont elle est amoureux).

nan, vraiment, c'est pas que l'attitude qui peut me mettre mal à l'aise, c'est ma sensibilité aux échanges. Pour la respecter, faut pas que le rapport vive dans deux interprétations trop différentes.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le dimanche 14 juillet 2013 à 19h10

Je suis en profond désaccord avec LuLutine et Siestacorta :

Je pense qu'une attitude amoureuse, ça n'existe pas. Et une attitude amicale non plus d'ailleurs. L'état amoureux, à mon sens, n'est qu'un sentiment particulier qui accompagne et motive tout un ensemble de comportements dont aucun, je dis bien aucun, n'est nécessairement amoureux par essence. Par exemple, "mon cœur", c'est également une façon dont, par exemple, une mère peut s'adresser à son enfant (elle n'est pas pour autant amoureuse de lui !). Même le sexe, y compris le désir sexuel, peut fort bien exister en absence de sentiment amoureux. A l'inverse, je peux vouloir faire plaisir à quelqu'un dont je suis amoureux, et parce que j'en suis amoureux, en lui offrant une boîte de chocolats, en lui donnant un coup de main pour déménager, etc.

Je suis d'ailleurs étonné, LuLutine, que tu partages cette idée, car dans une autre discussion (je ne sais plus où), tu avais clairement fait un distinguo entre :
- envie/désir (sexuel(le) ou autre) ;
- amour (au sens de la bienveillance, de vouloir le bonheur d'autrui) ;
- sentiment amoureux.
Donc on peut avoir envie d'appeler quelqu'un "mon cœur" ou avoir envie de sexe avec lui, sans éprouver de sentiment amoureux envers lui. Après, bien sûr, le quelqu'un en question peut ne pas partager ces envies, mais ça n'aura rien à voir avec l'absence de sentiment amoureux, puisque, par exemple, on peut être amoureux de quelqu'un et se refuser sexuellement à lui, parce qu'on n'en a pas envie.

Ce que vous dites me fait flipper... Sachant qu'il m'est impossible de cesser d'aimer d'amour une femme sauf à cesser d'être ami avec... ça voudrait dire qu'il faut que je cesse tout contact avec elle si ce n'est pas un sentiment amoureux réciproque ? Car si je lui fais ne serait-ce que la bise, ça sera nécessairement une bise faite amoureusement, donc elle va prendre ses jambes à son cou ? Mais je ne peux pas me dissocier moi-même en deux... Je ne peux pas faire une bise qui soit seulement amicale à une femme que j'aime d'amour, puisque dans ce cas là, amitié et amour amoureux ne feront qu'un. Cela reviendrait à vouloir séparer, dans un triangle, le fait qu'il a trois segments avec le fait qu'il a trois sommets. Assurément, un segment n'est pas la même chose qu'un sommet, mais les deux concepts sont inséparables et se déduisent l'un de l'autre et de la définition du triangle.

Contrairement à toi, Siestacorta, je ne crois pas que le sentiment amoureux implique une position d'attente vis-à-vis d'autrui. A la limite d'espoir, et encore. Disons pas plus que l'amitié. Si tu espères qu'un ami t'invite à son anniversaire, et que finalement tu n'es pas invité et qu'il invite quelqu'un d'autre, c'était aussi une attente qui a été déçue. Rien à voir avec l'amour amoureux pourtant.

"je ne veux pas de l'attitude amicale de quelqu'un qui est en réalité amoureux" : pour moi, dans mon ressenti personnel du sentiment amoureux, ça revient à dire : "je ne veux pas de l'attitude amicale de quelqu'un qui est en réalité un ami".

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Anarchamory

le dimanche 14 juillet 2013 à 19h26

En fait, je me demande si "être amoureux" et "être queer", c'est pas un peu la même logique : de l'auto-définition. Puisque personne ne possède la capacité de sonder les âmes des gens pour voir s'ils ressentent bien exactement la même chose quand ils se disent amoureux, il me semble que chacun va y mettre un peu ce qu'il veut, et pas nécessairement la même chose que le voisin ou la voisine. Je me demande même si on ne peut pas être amoureux, sans avoir le sentiment amoureux, ou sans l'avoir tout le temps, de même que certains chrétiens peuvent être croyants (donc croire que Dieu existe), sans ressentir la présence de Dieu (sans ressentir qu'il existe) ou sans la ressentir tout le temps...

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Siestacorta

le dimanche 14 juillet 2013 à 19h51

MetaZet
L'état amoureux, à mon sens, n'est qu'un sentiment particulier qui accompagne et motive tout un ensemble de comportements dont aucun, je dis bien aucun, n'est nécessairement amoureux par essence.

Ben quand on t'a affirmé qu'on t'aimait, on a eu une attitude.

Une affirmation performative, enfin, presque.
C'est pas comme "nous sommes amis" ni "nous sommes ensemble", c'est "je ressens un sentiment que je veux te faire connaître".
Si tu veux dire ça, ça a un sens, ça me dit quelque chose sur toi et ta perception de notre situation.
Le quelque chose est peu ou mal défini, mais il est nommé, conscient, assumé, exprimé, et il change en partie la nature de ce qui est vécu.

Mettons :
- j'aime bien qu'on passe du temps ensemble. Je t'aime.
- moi aussi ! / pas moi !

N'est pas :
- j'aime bien qu'on passe du temps ensemble.
- moi aussi ! / pas moi !

Le bien être exprimé de l'amitié et le bien être exprimé du sentiment amoureux n'appellent pas un ressenti similaire, quand on les valide ou quand on les refuse.

Non, ça veut pas dire que tu dois cesser d'être ami avec les gens que tu aimes. On a tous des sentiments mêlés ! Je crois avoir écrit ya pas longtemps qu'on pouvait éprouver compersion et jalousie dans la même minute, donc, bon, amour et amitié, ya pas de raison que ça n'existe pas comme mélange.
C'est juste que c'est un mélange significatif quoi, c'est pas comme être ami le jour ou ami la nuit.

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LuLutine

le lundi 15 juillet 2013 à 02h42

Siestacorta
je préfère attendre le moment où l'autre ne sera plus amoureux du tout, ou ne pas le voir.

"ne plus être amoureux".
C'est un truc que j'ai jamais expérimenté ça, tiens.
A moins que tu ne parles de passion amoureuse (la passion n'a qu'un temps, même si elle peut revenir parfois à certaines périodes).
En revanche, cesser d'aimer quelqu'un, ça ne m'est jamais arrivé.

Siestacorta
[...]dire "je suis amoureux, je le reste, et on va continuer à se voir et je vais rester amoureux", c'est aussi une attitude de quelqu'un qui s'impose, sans violence, mais de façon d'autant plus durable.

Comme tu le disais plus haut, il y a deux personnes qui sont concernées.
Pour ma part je ne me suis jamais imposée dans la vie de quelqu'un.
Ceux qui n'ont pas voulu garder contact ne l'ont pas fait.
Les autres ont choisi d'être amis avec moi en sachant que j'avais des sentiments d'une autre nature.
Si ç'avait été toi, tu aurais choisi la première solution, et je me serais sentie très déçue, mais j'aurais respecté ton choix.

MetaZet
Je suis en profond désaccord avec LuLutine et Siestacorta :


Euh, possible, mais on n'a pas dit la même chose non plus.

MetaZet
Je suis d'ailleurs étonné, LuLutine, que tu partages cette idée, [...]

Je ne suis pas sûre de savoir ce quelle idée tu parles, surtout que je ne dis pas la même chose que Siesta...

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Anarchamory

le lundi 15 juillet 2013 à 03h05

LuLutine
Euh, possible, mais on n'a pas dit la même chose non plus.


MetaZet
Je suis d'ailleurs étonné, LuLutine, que tu partages cette idée, [...]


Je ne suis pas sûre de savoir ce quelle idée tu parles, surtout que je ne dis pas la même chose que Siesta...

Eh bien tu dis pourtant que tu es d'accord avec lui, et tu opposes attitude amicale et attitude amoureuse. Tiens, je vais prendre cet exemple concret :

LuLutine
De la même manière, je vais avoir tendance à prendre mes distances avec quelqu'un qui se montre un peu trop attentionné, si je lui ai dit que les sentiments n'étaient pas réciproques.

Mais être attentionné, c'est aussi une attitude amicale. Un ami qui n'est pas attentionné, ce n'est pas un véritable ami. Et un ami qui sera un très bon ami sera donc très attentionné. A partir du moment où les attentions se font dans le respect des envies de chacun, je ne vois pas où est le problème à être très attentionné. Vouloir imposer ses attentions, c'est d'ailleurs un manque d'attention, et c'est préjudiciable en amour amoureux comme en amitié.

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LuLutine

le lundi 15 juillet 2013 à 04h07

MetaZet
Mais être attentionné, c'est aussi une attitude amicale.

La nuance était dans le "trop". Bien sûr ce "trop" est subjectif, mais on ne peut rien y faire !

(Pour l'un des hommes que j'ai rencontrés, c'est de rester en contact avec lui qui était "trop". Je respecte son choix.)

A noter que pour ma part, les attentions excessives qui me mettraient mal à l'aise de la part d'une personne qui serait amoureuse unilatéralement, sont les mêmes que celles qui me mettraient mal à l'aise avec un "simple ami".
Si un "simple ami" avait ces attentions, je me montrerais instinctivement plus distante aussi.

Du coup, non je ne partage pas l'avis de Siesta ; puisque lui, pour la même attention, dira "ok" à quelqu'un qui le voit comme un ami, et "non" à quelqu'un qui est amoureux de lui.

J'étais d'accord sur une partie de son discours seulement (on n'a pas à imposer à l'autre en permanence par nos attitudes un sentiment amoureux non partagé), et la suite venait nuancer ce qu'il disait d'autre.

Oui, pour moi il y a des attitudes (plus précisément des comportements) clairement amoureuses (amoureux). Si j'appelle l'autre "mon coeur", ça sera au moins ambigu si je lui ai dit auparavant être amoureuse, du coup je ne vais pas le faire (et je n'appelle pas mes amis de la sorte, de toute façon ; ils ont un prénom, c'est très bien). Si je le vois, et que j'ai envie de l'embrasser dans le cou par exemple, je ne vais pas le faire, surtout qu'en règle générale je ne le ferais pas non plus avec un ami (en ce qui me concerne en tout cas) - même si j'en avais envie.

Après je pourrais très bien accepter certains comportements dans l'autre sens parce que ça ne me gêne pas, mais je me sentirais mal par contre de les imposer à quelqu'un. J'ai tendance à accepter des autres plus que ce que je me permets à moi.

Cela dit il est clair qu'avec quelqu'un qui me fait le même coup que l'homme amoureux de gcd68, je coupe les ponts.

Ce que j'appelle un comportement amoureux, c'est traiter l'autre comme on traiterait un(e) amoureux(se) mais probablement pas un(e) ami(e). Avec des comportements au moins équivoques, voire sans équivoque.
Lui faire la bise, même si toi tu le vis différemment quand tu es amoureux ou pas amoureux, a priori du côté de "l'autre", je ne vois pas pourquoi ça ferait une différence (moi quand je fais la bise, je fais la bise, c'est pas différent selon que je suis amoureuse ou non de la personne).

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Anarchamory

le lundi 15 juillet 2013 à 12h46

LuLutineSi je le vois, et que j'ai envie de l'embrasser dans le cou par exemple, je ne vais pas le faire, surtout qu'en règle générale je ne le ferais pas non plus avec un ami (en ce qui me concerne en tout cas) - même si j'en avais envie.

C'est précisément là que, du coup, il me semble que tu trahis ton distingo entre :
- envie/désir
- sentiment amoureux
- amour
Ce n'est pas parce qu'un homme t'a dit ne pas partager les sentiments amoureux que tu pourrais avoir pour lui que ça veut dire qu'il ne peut pas avoir envie que tu l'embrasses dans le cou.

Imaginons qu'un ami homosexuel soit amoureux de moi et me le dise. Imaginons qu'une des manifestations du sentiment amoureux, chez lui, soit d'inviter les hommes dont il est amoureux au cinéma.

Étant hétéro-romantique, je ne peux être amoureux de lui. Néanmoins, s'il me propose d'aller au cinéma avec lui, il est possible que je partage cette envie, et que j'accepte la proposition, même si je sais qu'il est probable qu'il me fasse cette proposition parce qu'il est amoureux de moi.

LuLutine Après je pourrais très bien accepter certains comportements dans l'autre sens parce que ça ne me gêne pas, mais je me sentirais mal par contre de les imposer à quelqu'un. J'ai tendance à accepter des autres plus que ce que je me permets à moi.

OK, en fait, si je comprends bien : ce n'est pas tant que tu trahis ton distinguo, c'est plutôt que tu pars du principe qu'autrui ne le partage pas nécessairement, c'est ça ?

LuLutine
Ce que j'appelle un comportement amoureux, c'est traiter l'autre comme on traiterait un(e) amoureux(se) mais probablement pas un(e) ami(e). Avec des comportements au moins équivoques, voire sans équivoque.

Oui, ce critère doit pouvoir fonctionner à merveille chez les personnes qui font un distingo clair entre sentiment amoureux et sentiment amical... En fait, plus j'y réfléchis, plus je me dis que ce n'est même pas tant que je mélange les deux sentiments avec les femmes. Non, en fait c'est plutôt que j'éprouve deux types différents d'amitié selon qu'elle s'adresse aux hommes ou aux femmes. Le critère de l'âge et du physique, à vrai dire, a une influence également sur mes amitiés masculines. Je n'arriverais pas à avoir le même genre de complicité amicale avec un homme beaucoup plus âgé que moi ou beaucoup plus jeune. Et un homme au physique repoussant (ce qui est rare également), cela altérera aussi la qualité de mes sentiments amicaux pour lui.

Je choisis mes "amours" (du coup, je mets des guillemets) consciemment selon des critères objectifs de compatibilité et de qualités morales et intellectuelles, exactement de la même façon que je choisis mes amitiés...

J'ai vraiment de plus en plus l'impression d'être un extraterrestre... :-(

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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