Quels avenirs pour les relations affectives plurielles ?
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bouquetfleuri
le mercredi 17 juillet 2013 à 08h33
Il me semble que nos avancées en matières de relations affectives, amoureuses et plus simplement humaines sont autant dictées par la nature dont nous sommes que par la culture que nous inventons et amassons au service de cette nature, de notre nature, parfois paradoxalement.
Je ne vois donc pas spécialement de changement à venir quant à la question première de la connaissance de soi et qui permet de connaître l'autre.
Tout juste puis-je imaginer un monde meilleur pour ceux qui auront le courage de leur affirmation dans un monde modelé par d'autres forces.
Mais je disais déjà cela en 1970... quand il s'agissait de changer activement la qualité de la vie, avec tout le succès que l'on sait !
" Font chier, les vieux ! " HAHAHA
Cela dit, j'ai peut-être l'air blasé, mais pas du tout, j'ai encore cet espoir fou de vraiment changer le monde. Je sais depuis longtemps que seul l'amour peut apporter l'énergie nécessaire à cette transformation radicale et comme je crois à la vertu de l'exemple, j'aime et j'aime, encore et toujours...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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(compte clôturé)
le mercredi 17 juillet 2013 à 10h45
Bon ben heu ! Je pars une journée en pleine nature avec un ami et vous avez écrit tout ça...
Désolé à ceux à qui je n'ai pas répondu sur ce fil de discussion j'étais dans les bois, au milieu des champs, en compagnie de volatils de toutes sortes et un homme-singe (là je me moque, il adore manger des bananes :-D ).
Donc pour répondre à faire un enfant avec un ami. Cet ami, depuis qques années déjà (que l'on est ami), a connu la désillusion du divorce et se plait aujourd'hui réellement dans sa vie de célibataire mais en effet, il lui manque "son enfant". Par contre, je ne me verrai faire un enfant avec un ami. D'ailleurs, je crois qu'un ami n'est pas non plus "à vie" pas plus que le lien amoureux de prime abord. Quelque soit la nature du lien, celui ci perdure avant-tout de par notre volonté et surtout admettre que l'autre change évolue et aussi que nous-mêmes on change et on évolue.
Dimanche, un "couple" d'amis nous disait qu'il était important d'évoluer dans le même sens, ce à quoi j'ai répondu qu'il était surtout important de comprendre et d'accepter l'évolution de l'autre et que l'on pouvait s'aimer et vivre ensemble même si les évolutions n'allaient pas complètement dans le même sens. J'ai ajouté aussi que séparation du couple n'était à prendre que comme un nouveau commencement. Le tout est donc de savoir si on désire un nouveau commencement ou si l'on peut intégrer et adapter les nouvelles données à l'existant.
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ScottBuckley
le mercredi 17 juillet 2013 à 13h42
GreenPixie
Bonjour,
Voici ma (grande) question du moment :
>> d’après vous, comment pourraient évoluer les relations affectives plurielles à l’avenir ?
(par exemple d'ici l'an 2023 ou en 2033, dans 10 à 20 ans... ou + tard !)
Par ‘ relations affectives plurielles ’ j’entends :
relations sentimentales, sensuelles, intimes, et/ou sexuelles, et/ou libertines, multiples, parallèles, amitiés sexuelles, sex friends, hétéros, homos, bisexuelles, et autres relations intimes plurielles, à deux ou avec + de deux personnes, avec ou sans étiquette.
> Ce qui m’intéresse, c’est d’échanger, d’observer et d’imaginer ensemble notre futur ( pour mieux se le réapproprier ! (+) ), d’envisager les moments, les étapes, les déclencheurs, les désirs, qui pourraient faire évoluer la société dans le sens d’une ouverture plus grande aux relations affectives plurielles (en France ou ailleurs), et notamment (mais pas seulement) au polyamory.
Ces évolutions peuvent bien-sûr être multiples :
- du côté des moeurs individuels (relativement privés, mais médiatisés),
- liées au genre (notamment : évolutions des libertés et des relations entre femmes et hommes, avec plus d’équité, moins de dominations imposées, plus d'indépendances...),
- et/ou culturelles (lectures, cinéma, théâtre, danses, festivals, médias, internet... + critiques du concept hollywoodien de “princesse / prince charmant-e unique & pour la vie”),
- sociales, sociologiques, anthropologiques (évolutions des individus, des regards sur les corps et sur les normes, évolution des duos, des couples, des ‘tribus’, des groupes, et de notre 2ème peau : les vêtements et sous-vêtements...),
- éducatives (ateliers, discussions, débats, cours d’éducation sentimentale et/ou sexuelle à l’école, et/ou à l’université...),
- familiales (redéfinitions et émancipations vis-à-vis du patriarcat et/ou de la “famille nucléaire”),
- juridiques (publiques),
- géographiques (liées à un territoire, aux mobilités, aux voyages, aux modes de transports...),
- technologiques (liées à des applications, à des outils, des téléphones, des smartphones, des appareils favorisant les échanges, les rencontres et affinités entre différentes personnes...),
- architecturales (liées à notre 3ème peau : l’habitat individuel ou collectif),
- écologiques (liées à la Nature, aux regards et au respect de notre environnement, de la planète Terre),
- professionnelles (liées aux métiers pratiqués, aux lieux où l’on travaille, aux relations autorisées ou tolérées entre collègues, + à l’existence d’une retraite confortable en fin de carrière...),
- démographiques (liées à la natalité),
- spirituelles, politiques (liées à l’émancipation vis-à-vis des partis et des religions qui interdisent les relations affectives plurielles),
- patrimoniales (liées à ce que l’on peut transmettre à autrui, à celles et ceux que l’on aime : patrimoine, habitat, terrains, ressources, argent, + évolution des liens intergénérationnels...),
- ... voire biologiques, hormonales (des personnes jeunes ou moins jeunes, sous psychotropes/antidépresseurs ou sous Ritaline, ne se comportent pas du tout de la même façon si elles s’en libèrent !),
- climatiques (s’il fait plus froid ou plus chaud à l’avenir, avec le dérèglement climatique en cours !) ...
- dans les espaces publics et/ou privés.
(exemples : une évolution ayant favorisé la découverte et les pratiques bisexuelles, ou homosexuelles ; évolution juridique ayant facilité la contraception, et/ou le divorce des couples, ou le mariage pour tous, ou le poly-Pacs, ou la polygamie équitable entre femmes et hommes...)
>> Et donc, d’après vous, comment pourraient évoluer les relations affectives plurielles à l’avenir (par exemple en 2023 ou en 2033, dans 10 à 20 ans, ou + tard) ?
A) D’après votre point de vue personnel actuel :
B) D’un point de vue plutôt optimiste, positif, imaginaire, onirique... :
→ Vos messages, expériences, inspirations, suggestions, réactions, votre imaginaire, et nos échanges multiples à ce sujet sont les bienvenues !
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Bonjour,
juste pour rappeler que c'était plutôt cela le sujet initial (ci-dessus), et qu'à mon humble avis, les questions d'alterparentalité et de coparentalité sont à creuser oui, mais qu'elles mériteraient leur propre sujet et fil de discussion, sur ce forum, non ?
Et donc pour recadrer un peu la question :
--> quelles évolutions imaginez-vous, concrètes, réelles ou imaginaires, dans un futur proche, et qui feraient avancer et progresser les relations affectives plurielles ?
Culturelles, sociales, architecturales, spirituelles, juridiques... et dans d'autres domaines encore !
Il m'arrive souvent de penser que c'est une multitude de choses a priori séparées (dans le temps, dans l'espace...) nouvellement re-liées par nos soins, qui vont faire progresser les regards bienveillants sur les relations affectives plurielles :
- un film primé à Cannes, une BD populaire,
- une chanson de Georges Brassens remise au goût du jour ( je cite Brassens, ce polysson de la chanson, car il est très connu et très apprécié en France, très populaire, même par celles et ceux qui ne l'ont pas connu de son vivant ou qui n'aimaient a priori pas son côté libertaire )
- une nouvelle loi favorisant l'adoption et de nouvelles formes améliorées de Pacs pour les unions libres et de nouvelles formes de familles,
- une loi favorisant l'habitat coopératif et l'habitat groupé...
Et surtout, ce qui fait et fera bouger les mentalités, dans le futur proche :
>> que les personnes enfin libres montrent au quotidien, ' d'en bas ' dans la vie, sans se cacher, qu'elles vivent au jour le jour ces relations plurielles, nouvelles, avec moins de jalousie, et que cela se passe bien aussi.
' Tant qu'ils sont heureux, ça ne me dérange pas ' , disent souvent des personnes qui n'étaient a priori pas favorables aux homosexuelles ou au " mariage pour tous ".
On ne lutte pas efficacement contre l'homophobie uniquement avec des mots / des contestations (même s'il en faut des manifs!), mais davantage ' en actes ' en affichant librement son sincère bonheur de vivre en étant en relation ou en couple ouvert et libre, en étant bisexuelle, poly, en famille monoparentale ou recomposée....
Et surtout : que l'on cesse de se sentir " honteux / honteuse " ou "coupable" d'avoir un coeur d'archi'chaud, en girouette, non cadenassé, libre, poly, coquin... , que l'on cesse jour après jour, petit à petit, d'avoir peur d'aimer librement et autrement ....
Que la peur change de camp dans les années à venir, pour un futur plus singulier Et au pluriel !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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bouquetfleuri
le mercredi 17 juillet 2013 à 14h14
GreenPixie
Que la peur change de camp dans les années à venir, pour un futur plus singulier Et au pluriel
rien que cela, faire peur aux autres...
Je ne crois pas au combat, en dehors de celui que chacun doit mener avec lui-même contre ses préjugés, contre sa propre intolérance, pour son affirmation et son expression personnelle. Je crois à l'inverse que quand nous sortirons de la peur, quand tout le monde sortira de la peur, la vie sera plus belle.
La culture aide à le faire, la loi aide à le faire, l'exemple aide à le faire. Mais cela reste un travail individuel avant tout : les petits ruisseaux font les grands fleuves.
Ce qui n'empêche pas l'activisme collectif. Ce qui me gêne dans la prise en charge collective, c'est l'énonciation d'un objectif qualificatif, auquel on ne peut pas échapper.
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Anarchamory
le mercredi 17 juillet 2013 à 14h21
Pour ma part, je pense que ce qu'il est important de défendre, ce n'est pas tant la cause des relations affectives plurielles que la cause des relations affectives libres (si un homme et une femme veulent librement se marier de manière monogame exclusive, pourquoi pas, à partir du moment où chacun y trouve son compte ?).
Je pense que l'on peut compter sur trois moyens d'actions principaux :
- L'exemplarité, c'est-à-dire l'expérimentation concrète de façons d'aimer alternatives, au sein de communautés ouvertes au monde et rayonnante de notre bonheur. Je pense qu'il y aura d'abord une phase où existeront des "poches" d'amour libre au sein de la société "monohétéronormée", puis ces poches grossiront et fusionneront, jusqu'à ce que la situation s'inverse et que le modèle "monohétéronormé" soit relégué à des "poches" au sein d'une société qui sera devenue beaucoup plus amour-libriste. Enfin, les dernières poches "monohétéronormées" disparaîtront... mais ni la monogamie, ni l'hétérosexualité, bien entendu, qui sont respectables, à partir du moment où elles ne cherchent pas à s'imposer de manière hégémonique et qu'elles sont librement choisies.
- La communication sur ce mode d'aimer libre, la création culturelle, l'organisation d'événements, etc. afin de sensibiliser le monde.
- Sur un plan politique, je pense que l'action doit être la plus faible possible car je n'aime pas l'idée d'imposer quelque chose à quelqu'un contre sa volonté. Je préconise simplement la séparation de l'Amour et de l'Etat.
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(compte clôturé)
le mercredi 17 juillet 2013 à 15h07
Je pense que notre affectif est affaire individuelle et personnelle. Toutefois, l'information est affaire collective.
Ma vie aurait été différente si j'avais perçu la possibilité à 20 ans de mener de front deux amours différents et que chacun de ces amours est eu comme notion la possibilité d'entretenir le lien qu'ils avaient avec moi tel qu'ils le concevaient. Je n'ai compris cela que 20 ans plus tard, car j'avais enfin l'information qui me correspondait. On ne peut pas vivre (sauf intérieurement) deux amours dans une société où l'on ne communique et où l'on ne reconnait que la monogamie comme forme acceptable d'amour sans avoir à sortir du schéma type (ce que je pense nous avons plus ou moins tous fait) et sans en subir des conséquences. Mais pour sortir du schéma type, surtout si cela engage plusieurs personnes, il faut que chacune de ces personnes le désire et se sente bien en dehors du schéma...
Savoir que le polyamour existe, c'est déjà beaucoup. Malheureusement, les médias relatent cela d'une manière souvent désastreuse et les info intéressantes ne sont pas assez médiatisées. On tourne en rond... Toutefois, comme l'explique Bouquetfleuri (mais différemment) chacun peut contribuer à expliquer à petite échelle et cela aura plus d'impacts de parler polyamour et surtout liberté de sentiments (et sexuelles mais ce n'est pas le débat pour moi) en "privé" à autrui qu'une émission que l'on aura oubliée car perdue dans le flux des données emmagasinées chaque jour et que l'on ne retient que superficiellement. Je travaille dans le commerce et parfois, les clients abordent leur vie privée. Il suffit alors d'un mot, d'une petite phrase pour s'apercevoir que la personne réfléchi autrement que comme elle le conçoit habituellement. Perso, je me sers beaucoup de mon métier pour communiquer des "petits riens" qui ouvrent des portes, des notions nouvelles en perspective. Je parle de notions générales et d'idées générales, jamais d'idées définies mais quand quelqu'un se met à cogiter, je le remarque. J'ignore si concrètement j'amène d'autres à définir sa liberté individuelle mais si j'y arrive dans 1% des cas, et bien super
Je reprends l'exemple (qu'il ne m'en veuille pas) d'Alix qui découvre la compersion alors qu'il en faisait peut être preuve sans le savoir. Maintenant, il sait. Qu'il se rassure, le jour où j'ai entendu pour la première fois le mot polyamour + définition sommaire, j'ai eu une véritable révélation (merci trésor :-D <3 ) alors que je vivais cette situation depuis déjà qques années et que je la vivais plutôt très mal et mon mari aussi. Se définir, ne plus se sentir extra-terrestre, ça fait déjà beaucoup. Le manque d'information et le cantonnement dans une info trop générale et réductrice est à mon sens à combattre et ce "combat" on peut le mener à la fois individuellement et aussi collectivement (malgré nos différences de vies et de points de vue). A cette seule condition, un avenir polyamoureux pourra se développer (j'entends par là liberté d'aimer en terme de genre et de nombre).
En tout cas c'est mon avis personnel...
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ScottBuckley
le mercredi 17 juillet 2013 à 22h16
GreenPixie
Et surtout : que l'on cesse de se sentir " honteux / honteuse " ou "coupable" d'avoir un coeur d'archi'chaud, en girouette, non cadenassé, libre, poly, coquin... , que l'on cesse jour après jour, petit à petit, d'avoir peur d'aimer librement et autrement ....
( ... )
@ Bouquetfleuri : oui, tu as bien raison, ma phrase finale précédente (" que la peur change de camp ") n'a pas sa place ici.
En fait j'avais voulu dire que ce n'est pas aux êtres qui cherchent à aimer librement et honnêtement, avec éthique, liberté, non-exclusivité, d'avoir " honte " ou " peur " , mais à la limite cela aurait été plutôt à celles et ceux qui sont hypocrites et lâches dans leur manière de gérer et de parler des relations affectives, amoureuses et autres, notamment les " religieux " (qui m'ennuient particulièrement ces temps-ci, surtout quand je vois le sort qu'ils réservent aux femmes, au nom d'un livre sacré qu'ils ont dû mal lire et mal interprété).
>> Cela dit, l'objectif est bel et bien en effet à terme de faire disparaître peurs et hontes et jalousies pour tous et toutes, quelque soit notre position, notre situation, ou notre ' camp ' , oui je suis d'accord (mea culpa donc pour la phrase précédente, que je regrette à présent) .
Il y a un très beau et fort texte d'Eduardo Galeano (auteur sud américain de l'Uruguay) à ce sujet, sur ' La peur ' (dans son essai ' Sens dessus dessous : l'école du monde à l'envers ' ) :
il y dit que de nos jours, tout le monde a peur ; celle / ou celui qui a un job/ de l'argent/ un-e partenaire/ un logement a peur de le perdre ;
... et que celle / ou celui qui n'en a pas ... a peur de ne pas en (re)trouver un !
Vivement nos prochaines libérations intérieures (+)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Anarchamory
le jeudi 18 juillet 2013 à 01h38
GreenPixie
En fait j'avais voulu dire que ce n'est pas aux êtres qui cherchent à aimer librement et honnêtement, avec éthique, liberté, non-exclusivité, d'avoir " honte " ou " peur " , mais à la limite cela aurait été plutôt à celles et ceux qui sont hypocrites et lâches dans leur manière de gérer et de parler des relations affectives, amoureuses et autres, notamment les " religieux " (qui m'ennuient particulièrement ces temps-ci, surtout quand je vois le sort qu'ils réservent aux femmes, au nom d'un livre sacré qu'ils ont dû mal lire et mal interprété).
Hum... je pense qu'ils ne l’interprètent pas forcément mal, justement. La Bible est loin d'être "bisounours" dans l'esprit et la lettre, et Jésus n'était pas un beatnik quoi qu'en pensent certains. Le mal est donc bien plus profond qu'on pourrait le croire. C'est vraiment l'état d'esprit théonomique qui pose problème à la base, pas simplement les autorités religieuses.