Tout faire pour laisser croire qu'on est célibataire
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LuLutine
le dimanche 29 janvier 2012 à 18h36
Que pensez-vous de ce choix de certains poly, lorsqu'ils rencontrent une nouvelle personne qui leur plaît, de vouloir à tout prix cacher leur(s) autre(s) relation(s) ?
Pour ma part bien que ne fonctionnant pas comme cela, je comprends qu'on n'étale pas sa vie privée devant le (la) premier(ère) venu(e), même s'il (elle) nous plaît, d'ailleurs je ne le fais pas non plus - du moins pas dans l'immédiat.
Je respecte le choix de ne pas s'annoncer clairement dès le départ, je trouve que ça alourdit parfois inutilement la première rencontre.
Mais quand ça conduit à dire à un(e) amoureux(se) de ne pas venir à un grand nombre de soirées entre amis (amis communs, je précise), parce que "Tu comprends, quelqu'un pourrait lui dire qu'on est ensemble, et si tu ne viens pas, ça a moins de chances d'arriver...", quand on en est là, que ça dure des semaines (pas toujours à cause de la même personne), que ça en devient presque systématique....je commence à penser que ce n'est pas vivable.
Plutôt que d'évincer un de mes amoureux du groupe d'amis (en fait, j'essaye plutôt de les y intégrer, même si ce n'est pas toujours possible, notamment parce qu'ils ne veulent pas tous se croiser, mais là c'est leur décision, pas la mienne), je préfère annoncer la couleur très vite à quelqu'un qui me plaît et/ou qui semble s'intéresser à moi. Je trouve que ça me simplifie la vie. Même si ça m'a fait passer à côté d'une relation, je préfère ça à un échange fondé sur le mensonge (même par omission)...
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LuLutine
le dimanche 29 janvier 2012 à 18h40
(Je précise que j'utilise ici le mot "célibataire" non pas au sens de l'Etat Civil mais au sens où la plupart des gens l'entendent : "Je n'ai aucune relation suivie en ce moment.")
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Popol (invité)
le dimanche 29 janvier 2012 à 18h49
Alors tu annonces ça comment?
"J'ai une relation suivie et je suis poly" ? L'un avant l'autre? Comment ça se passe?
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LuLutine
le dimanche 29 janvier 2012 à 23h55
Popol
Alors tu annonces ça comment ?
"J'ai une relation suivie et je suis poly" ? L'un avant l'autre ? Comment ça se passe ?
Quand quelqu'un me plaît et que je vois que c'est réciproque - ou quand je vois que je lui plais même si ce n'est pas réciproque, ou quand on me pose des questions - je le dis tout de suite. Je m'adapte à la situation, je trouve une façon de le dire. Le seul cas où je n'en parle pas c'est quand je fais une déclaration à quelqu'un qui s'avère ne pas être intéressé par moi (de toute façon il ne souhaite pas aller plus loin, alors dans ces conditions j'estime que ma vie privée ne le regarde pas plus que ça ; mais ça viendra de toute façon dans la conversation si on continue à se fréquenter en tant qu'amis...)
Comme je ne peux pas te donner de "méthode générale" (je fais toujours ça au feeling), je vais te donner deux exemples :
1) Une personne qui me plaît me propose une sortie en m'envoyant un message sur un réseau social, et en m'envoyant une demande d'ajout. Je l'ajoute à ma liste, ce qui lui permet de voir que je suis en relation avec quelqu'un (c'était volontaire de ma part, car j'aurais aussi pu l'ajouter en lui cachant cette information, ou ne pas la faire apparaître sur ma page, tout simplement).
Nous nous retrouvons quelques jours plus tard pour déjeuner ensemble, nous discutons, la personne propose de se revoir "à l'occasion d'un concert, d'une expo..." et je lui réponds "peut-être que j'ai envie de te revoir tout court", en la regardant dans les yeux. C'était suffisamment explicite et la réponse n'a pas tardé : "Mais....tu n'as pas déjà un copain ?" "En fait, non....j'en ai deux." A partir de là, la personne reste ou fuit, mais au moins je ne prends pas le risque de démarrer sur un mensonge (même par omission). Je précise que je l'ai dit d'entrée de jeu parce qu'il était clair qu'on se plaisait mutuellement.
2) Autre situation, je passe une après-midi sympa avec quelqu'un rencontré via un site d'organisation de sorties. En parlant de ce que chacun projetait pour les vacances, je parle de ce copain dont je vais voir la famille. Assez rapidement, la question m'est posée concernant ma relation avec ce "copain".
J'ai dit que nous n'habitions pas ensemble mais que nous sortions ensemble, et que je n'étais pas exclusive. Je ne saurais pas te citer ma phrase exacte, mais en gros j'ai dit tout ça d'un seul trait. J'avais hésité une demi seconde sur la façon de répondre mais comme je n'avais de toute façon pas l'intention de mentir, ça m'est venu comme ça et je l'ai dit comme c'est venu.
Voilà voilà...
Cela étant dit, je précise bien que j'ai répondu à ta question, pour ce qui me concerne, et que je ne prétends en aucun cas que les autres doivent faire de même. Je conçois bien que certains aient besoin de temps, de se faire connaître et apprécier avant d'annoncer la couleur.
Je trouve même naturel (ce qui ferait hurler pas mal de mono, mais ça tombe bien, y en a pas trop par ici) que deux amoureux poly aillent à une soirée avec leurs amis et vivent chacun leur vie, l'un et/ou l'autre étant libre de draguer et d'être honnête ou non avec les personnes draguées. Par contre, que l'un des deux interdise à l'autre de voir ses amis, voire lui demande d'annuler sa venue à la dernière minute - alors même que cet autre ne fait pas ces sorties très souvent - juste parce que "Tu comprends, cette personne qui me plaît, elle pourrait apprendre qu'on est ensemble...", ça j'avoue qu'à moyen et long terme, ça me semble difficilement vivable.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 00h10
En fait, je me dis que ce sujet pose peut-être deux questions :
- La question de la frontière entre le mensonge par omission et le mensonge ;
- La question de la différence entre mentir et faire subir à l'autre les conséquences de ces mensonges.
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 00h12
Donc, ça sort à un moment ou un autre, au moment opportun et en fonction de ce qui passe comme courant.
Ce que je trouve chiant quand il faut annoncer la couleur, c'est toutes les questions qui fusent sur le polyamour. Alors cette locution de "pas exclusive", je trouve que ça sonne plus doux que polyamoureuse.
Mais attendre que la relation passe un certain cap pour dire ce qu'il en est, c'est signe qu'on redoute que ça fasse casser ce qui naît. Mais si c'est pour que ça casse plus tard quand le pot-aux-roses est découvert, pas téroche comme plan.
Par contre, demander la discrétion aux autres partenaires de manière à pouvoir annoncer soi-même la chose, je trouve... ouais... raisonnable.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 00h21
Popol
Donc, ça sort à un moment ou un autre, au moment opportun et en fonction de ce qui passe comme courant.
Ce que je trouve chiant quand il faut annoncer la couleur, c'est toutes les questions qui fusent sur le polyamour. Alors cette locution de "pas exclusive", je trouve que ça sonne plus doux que polyamoureuse.
Mais attendre que la relation passe un certain cap pour dire ce qu'il en est, c'est signe qu'on redoute que ça fasse casser ce qui naît. Mais si c'est pour que ça casse plus tard quand le pot-aux-roses est découvert, pas téroche comme plan.
Par contre, demander la discrétion aux autres partenaires de manière à pouvoir annoncer soi-même la chose, je trouve... ouais... raisonnable.
Bah écoute.
Je crois qu'on est globalement d'accord. (+) :)
(Et oui, moi aussi j'ai une prédilection pour le terme "pas exclusive", que les gens comprennent en général tout de suite ; par contre je dois dire que dans l'exemple 1) on a discuté pendant une ou deux heures de plus - même si le mot "polyamour" n'est pas sorti tout de suite, ça n'empêchait pas les questions sur ce mode vie - et je ne le regrette évidemment pas : j'étais prête à répondre à ses questions.)
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h07
"Par contre, que l'un des deux interdise à l'autre de voir ses amis, voire lui demande d'annuler sa venue à la dernière minute - alors même que cet autre ne fait pas ces sorties très souvent - juste parce que "Tu comprends, cette personne qui me plaît, elle pourrait apprendre qu'on est ensemble...", ça j'avoue qu'à moyen et long terme, ça me semble difficilement vivable. "
A moi aussi.
"- La question de la frontière entre le mensonge par omission et le mensonge ;
- La question de la différence entre mentir et faire subir à l'autre les conséquences de ces mensonges. "
Pour le coup, ce serait un cran au-dessus du mensonge, question insécurité de la personne qui demanderait à son partenaire de s'effacer. C'est une prise de pouvoir, de la manipulation.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 01h14
Popol
Pour le coup, ce serait un cran au-dessus du mensonge, question insécurité de la personne qui demanderait à son partenaire de s'effacer. C'est une prise de pouvoir, de la manipulation.
En rajoutant la donnée supplémentaire comme quoi lorsque le (la) partenaire refuse de s'effacer, l'autre n'insiste pas, je dirais qu'il ne faut peut-être pas aller jusqu'à parler de manipulation (un(e) manipulateur(trice) irait sans doute très loin pour évincer l'autre à tout prix, ce qui n'est pas le cas dans la situation que je présente).
Quoiqu'il en soit, l'existence de la demande en elle-même me chiffonne, surtout lorsque le (la) partenaire est au courant que sa présence constante n'est pas souhaitée, et ne vient que lorsqu'il (elle) est invité(e) et/ou a vraiment très envie de voir ses amis. (En somme, pas dans le but de gêner son (sa) partenaire dans ses plans drague...)
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h14
Je rajoute: c'est demander à la personne de porter son mensonge à soi, de participer à la manipulation de la personne qu'on voudrait séduire.
Pas OK pour moi; le simple fait qu'on me le demande = raison de rompre.
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h16
La manipulation, même si elle n'a pas lieu parce que le partenaire refuse de s'effacer, elle existe comme intention. Kif-kif que si elle avait lieu, pour moi.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 01h17
Popol
Je rajoute : c'est demander à la personne de porter son mensonge à soi, de participer à la manipulation de la personne qu'on voudrait séduire.
Ben, je dirais que l'idée de garder ses distances avec un(e) amoureux(se) dans une soirée, ça ne me choque pas. On y va, mais chacun vit sa vie. On se comporte en amis. Pourquoi pas.
Pourtant il y a déjà un peu de mensonge (on se retient de s'embrasser, d'être proches alors qu'on en aurait envie). Mais d'un autre côté, ça va avec le fait de laisser le temps à l'autre d'amener les choses vis-à-vis de la personne convoitée. Donc, pourquoi pas. Ca va avec le fait de lui laisser de l'espace.
Par contre, carrément rester chez soi (donc faire un gros compromis, et pas juste une concession) parce que ça dérange l'autre qu'on soit là...oui, si quelqu'un l'exigeait de moi à tout prix, je stopperais la relation.
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h20
Même, prendre ses distances parce que c'est un soir d'aventure potentiel, OK. Mais pas sur demande de l'autre pour augmenter ses chances de séduction vis-à-vis de quelqu'un d'autre.
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h24
Encore une fois, pour moi le nœud de l'histoire c'est l'intention derrière la demande, et l'insécurité qu'elle reflète, si la demande c'est d'être "nounouté" par son partenaire, protégé, quoi.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 01h33
Popol
Encore une fois, pour moi le nœud de l'histoire c'est l'intention derrière la demande
Y a sans doute de ça.
La demande n'est pas insistante quand il y a refus, donc le malaise n'est pas lié à la demande en elle-même, mais plutôt à l'intention perçue (peut-être pas réelle, mais au moins perçue) de la personne qui fait la demande...
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 01h41
Ouais, tout-à-fait, à vérifier avec le demandeur ou la demandeuse.
Mais... chacun est responsable de son polyamour, je dirais. Je n'ai pas à porter les insécurités de l'autre, même si je peux les comprendre. Ca se discute bien avant la dernière minute où on me demanderait de rester à la maison, là; parce qu'il y aurait la pression du fait accompli, pour ainsi dire.
J'irais ou je n'irais pas à la soirée, suivant qui d'autre il y a, si j'ai très envie de voir certaines personnes, ou que l'événement est exceptionnel... mais en considérant déjà que la relation est en pause, voire terminée.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 02h01
Popol
la pression du fait accompli
Oui, là tu mets le doigt sur un truc. Ca me fait avancer, merci.
La pression du fait accompli...ou en tout cas de l'impression du fait accompli (vu qu'il reste possible de refuser, ce n'est pas tout-à-fait "le fait accompli").
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 02h17
Oui, mais ça change pas la nature de la demande, son intention, ni le besoin de l'autre d'être surprotégé.
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LuLutine
le lundi 30 janvier 2012 à 02h20
Quel est le lien avec le fait d'être surprotégé ?
J'avoue que là je ne vois pas clairement en quoi ce serait une surprotection.
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Popol (invité)
le lundi 30 janvier 2012 à 09h34
Ben si l’autre ne sait pas comment régler lui-même la situation, il devrait s’attacher à trouver une solution lui-même, au lieu de demander à son partenaire de lui éviter le problème.
Ca, c’est mes valeurs. Je le dis, sachant que ce que je recherche dans une relation, c’est l’autonomie de chacun : une relation où un partenaire se mettrait à me faire ce genre de demande n’est pas viable à terme pour moi. On peut toujours en causer, je peux lui refléter que ça ne me convient pas, mais si le partenaire continue à me prendre, quelque part, pour son parent qui va tout régler en se sacrifiant, alors la relation va se terminer.
Et quand je parle du fait accompli, c’est pour moi d’attendre quasiment l’heure avant la rencontre des copains pour formuler la demande. Le partenaire qui le fait met l’autre dans une impasse, et le ligote mentalement : il y a gros à parier que celui qui est censé s’effacer va passer une soirée « contrainte », et plutôt que profiter de la réunion et de se laisser aller à l’ambiance, va constamment réfléchir au problème que l’autre lui a balancé dans les mains – qu’il accepte ou pas de s’effacer.