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Polyamour, geek, et poésie du cœur

Témoignage
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Ibou

le samedi 24 novembre 2012 à 12h28

La route semble parfois bien longue.

Ai-je peur ? Oui surement parfois... et là ce téléphone qui sonne, pourquoi ne pas même avoir l'envie d'y répondre ?
Qu'est-ce qui fait donc encore vibrer mon cœur ? Qu'est-ce qui me rend encore humain parmi les humains ?

Polybataire depuis des mois, je dois les faire fuir. Moi qui provient d'un milieu socioculturel de basse échelle si on admet les hiérarchies conventionnelles, j'ai eu tôt l'opportunité d'avoir pu mettre de l'argent de côté, de vivre une vie extra-ordinaire dans un petit microcosme et donc en dehors des réalités pendant plusieurs années, et ensuite d'avoir du temps à consacrer à moi-même, un luxe infini, inimaginable, comme une longue période de chômage.
Qui n'en finit plus...
Et ça s'est produit : je me suis transcendé. J'ai été bouleversé même si ça a l'air de s'être très bien passé en apparence. J'ai touché du doigt les réseaux des univers qui m'attrayaient, finalement pas si nombreux, quelques univers sociaux numériques notamment sur une ou deux paraphilies, qui débouchèrent sur de nouvelles quêtes d'horizons qui s’entrouvraient ici ou là, ceux-la même qui m'ont permis de découvrir le mot polyamour.

J'appris à vivre avec moi-même, seul, et à le vivre bien, je touche du doigt l'engagement politique, j'embrasse plus que jamais la démocratie conversationnelle, je m'émerveille autour du polyamour, je confronte mes idéaux à ma vie quotidienne, je diffuse mes expériences autour de moi, je deviens intellectuellement plus riche - je partais de loin - et puis... et puis... et puis le décalage. Et puis 'VLAN.
Oui je rencontre des gens ouverts d'esprit, mais je ne peux que les effleurer. Ils sont là un ou deux jours et puis ils disparaissent, on ne peut pas les approcher, ils sont si loin de nous, de mon âme et de moi. Ils sont présents à terme et pourtant se tiennent à distance. Quelle est donc cette bulle que je n'arrive pas à faire éclater ? Pénétrez la, je vous en prie, pénétrez moi... violez la s'il le faut ! Vous en avez ma sainte permission !
Oh non je n'attends pourtant pas tout des autres contrairement aux injonctions de la phrase précédente, j'vous assure, j'ose, je donne rendez-vous, j'interpelle. Mais rien. Je les rencontre et ils s'en vont, ils se lassent. Ou ils n'ont pas le temps. Ou ils ont peur, de ne pas se reconnaitre en moi, oui je leur fais peur. Non ce sont eux qui me font peur. La dernière fille que j'ai rencontré avait la trentaine fortement entamée et est restée cloisonnée chez elle pendant deux jours entiers après sa première soirée en ma compagnie, ses amis avaient reçu ordre de ne pas la joindre. Je dois être violent me dis-je. Pourtant tout s'est passé en douceur, d'une douce violence pour elle apparemment. Je ne voulais pas lui faire de mal... elle me dit que je suis minimaliste et que je vais directement à l'essentiel en laissant toute fioriture. Elle s'attache à des détails dont on perd le sens profond, ce que je conçois mais qui n'est pas ma façon. Je crois qu'elle s'est trouvée conne d'être retrouvée face à elle-même, aussi pessimiste. Pourtant elle m'a touché, mais elle ne reviendra pas, pour elle, je suis maintenant Satan www.bigupload.com/?d=50B0ACD11.

C'est vrai que je me sens si particulier, ce n'est pas de l'arrogance c'est le témoignage d'un sentiment qui existe lié à une réalité objective : d'où je viens je suis un ovni social qui a survolé de son regard extraterrestre la vie de ceux qu'il cotoyait (et Dieu sait combien ils aimaient se confier à moi). D'un milieu populaire et campagnard à la ville et ses bobos.
Je contiens mes larmes chargées en instant T. Soupirs. Regard dans le vide. Quelques secondes éternelles. Interlude musical. www.youtube.com/watch?v=TbFbDg1v7l4 Je reprends.

J'ai l'impression de ne pouvoir rencontrer que ceux qui n'ont pas peur d'eux-mêmes, qui n'ont pas peur d'aller à l'essentiel.

Ce n'est pas que la route semble parfois bien longue - je ne veux pas arriver quelque part - je veux juste vivre mon p'tit chemin de vie, avec quelques électrons amoureux autour, comme nous tous, et ça n'a pas été possible depuis "le décalage".

Désolé je ne relis pas tout ce message je le laisse brut et je poste.
Ibou

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Apsophos

le samedi 24 novembre 2012 à 13h05

Ouaouh ! Tu arrives à rencontrer des gens et à passer une soirée en leur compagnie ? Comme je t'envie ! Ou est-ce que je devrais dire "ouaouh, au bout d'une soirée tu es déjà l'Ennemi, à moi il me faut au moins un mois" ?

Si tu ne t'emballes pas dans la même boîte en polystyrène expansé, toute interaction avec toi est forcément violente. La violence et la douleur qui en résulte peut être acceptée, si on sait ce qu'on fait. (regardez ces gens dont le sport ou l'art consiste à se mettre des pains)

Des électrons amoureux ? Possédant chacun une fraction seulement de ta charge totale, et une masse quasiment négligeable par rapport à la tienne ? Tu ne préfèrerais pas faire partie d'une molécule ?

Ce que tu appelles décalage c'est quoi ? La prise de conscience de ta déviance ?

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Ibou

le dimanche 25 novembre 2012 à 01h28

C'est le décalage qui s'est formidablement creusé lorsque j'ai eu du temps pour aller plus loin dans la connaissance de moi-même. A un moment c'est supportable mais lorsque brutalement on sent que ça s'écarte ça brusque.

Je n'ai que peu de connaissances en 'sciences dures' je ne sais pas vraiment la métaphore appropriée =x

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Apsophos

le dimanche 25 novembre 2012 à 02h46

Décalage par rapport à quoi ? Pour qu'un alignement soit rompu il faut au moins trois points.
Pour ce qui est de la métaphore physico-chimique, comme je le disais, un électron a une masse très largement inférieure à celle des constituants du noyau, c'est à peu près comme si tu t'entourais de balles de ping-pong. Dans une molécule, des atomes, semblables ou très différents, forment entre eux des liaisons, souvent asymétriques, qui peuvent être simples, doubles, triples, plus ou moins stables et représentant plus ou moins d'énergie. Et ce qu'on appelle "réaction chimique" c'est simplement la réorganisation de ces liaisons, la ruptures de certaines, la formations d'autres. Je te laisse tirer ce que tu veux de cette analogie.
(après il y a les ions, ça rajoute à la complexité de la chose, et aussi, chose qui s'appliquerait peut-être à ton cas, les gaz inertes (ou "nobles", ou encore "rares") qui justement ne forment presque jamais de liaisons)

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(compte clôturé)

le dimanche 25 novembre 2012 à 14h53

Bon, dans un livre et avec un contexte, certains pourraient trouver tout cela tres joli, mais la yaurait pas moyen de s'exprimer clairement, de maniere a etre compris ?

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Fleurdeschamps

le lundi 26 novembre 2012 à 12h26

Ah, ça a beau être un peu barré tout ça, cette "transcendance", je la comprends, je crois bien que j'ai vécu la même chose. Depuis que j'ai eu le temps, le luxe, la chance, de me connaître un peu mieux et que j'ai accepté des nuances pas forcément conventionnelles, je me sens tellement loin de mes amis et mes proches. Ils se marient, il ont des CDD, ont des certitudes et des principes, je n'ai que des émotions à revendre et difficiles à partager... Il paraît que les sentiments sont plus sociaux, mais je ne sais quels sentiments partager car j'en ai tant qui se mélangent...
Difficile de faire coexister cette anarchie des sentiments avec les systèmes établis tant bien que mal par nos congénères... Il faut comprendre, on ne peut pas les forcer, et puis qui dit que nous avons raison ?
Les voies de la psyché humaine sont tortueuses...
Au moins, profite de cet état de conscience si, au fond, il te fait du bien. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir cette distance face à la marche rapide du monde... même si tu n'es pas à l'abri du prochain tourbillon qui sait ?
Vis les choses, essaye d'être l'électron libre que tu ne peux pas ne pas être. Reste à trouver un espace d'expression pour libérer toute l'énergie qu'il dégage.
Quant aux rencontres et aux rapports avec les autres, il est possible qu'on se prenne pas mal de claques, je ne connais pas la solution.
J'ai bien essayé les discussions sincères, elles font peur, elles inquiètent. Heureusement j'ai l'air angélique alors on ne me prend pas pour Satan... :-)
Alors pour l'instant je dissémine des indices qui troublent un peu autour de moi, je m'éloigne naturellement des gens, en essayant toutefois de me raccrocher aux quelques points communs, affections communes, non dissonants. Et malgré l'attrait de l'univers dont je rêve la nuit et parfois le jour, j'essaye de trouver un langage suffisamment éloquent pour communiquer avec le monde, car je n'ai pas non plus envie de le quitter.

Bon voyage !

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Apsophos

le lundi 26 novembre 2012 à 13h23

BenjaminL
Bon, dans un livre et avec un contexte, certains pourraient trouver tout cela tres joli, mais la yaurait pas moyen de s'exprimer clairement, de maniere a etre compris ?

Pourquoi chercher systématiquement à être compris ?

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Siestacorta

le lundi 26 novembre 2012 à 13h29

Apsophos
Pourquoi chercher systématiquement à être compris ?

Tout à fait ! Le dialogue, c'est la compromission !
La compréhension, c'est l'aliénation !
Reconnaître l'autre, c'est renier mon libre-arbitre !

Je suis différent, donc c'est à tous les autres de s'adapter !

Je suis vivant et vous êtes tous morts !

Plus sérieusement, c'est être compris sur un endroit où on est pas le seul à parler qui vaut la peine de faire des efforts.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Fleurdeschamps

le lundi 26 novembre 2012 à 13h32

Mmh... mais quand on pense comme ça on se fait peur !:-D
On est des animaux sociaux quand même, non ?

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Siestacorta

le lundi 26 novembre 2012 à 13h55

(bon, pour être parfaitement honnête, j'ai rien contre les déclarations un peu "poétiques", ouvertes aux interprétations personnelles... C'est juste que sur un forum, faut assurer le S.A.V, après. )

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Apsophos

le lundi 26 novembre 2012 à 14h39

C'est juste qu'à s'exprimer trop clairement, trop directement, trop simplement, on risque de donner l'impression à l'interlocuteur qu'il a compris.
Ibou écrit en français, et son message initial me semble bien plus facile à saisir que de nombreux pavés qu'on peut trouver ici. Mais c'est peut-être parce que je suis fou.

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(compte clôturé)

le lundi 26 novembre 2012 à 14h55

Apsophos
Pourquoi chercher systématiquement à être compris ?

www.charabia.net/gen/index.php

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Siestacorta

le lundi 26 novembre 2012 à 15h10

Apsophos

Ibou écrit en français, et son message initial me semble bien plus facile à saisir que de nombreux pavés qu'on peut trouver ici. Mais c'est peut-être parce que je suis fou.

Ya le mérite d'utiliser le saut à la ligne, ce qui personnellement m'aide beaucoup !

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