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Discussion : Le polyamour… liberté ou inconscience ? — 2ème....

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dede

le samedi 07 septembre 2019 à 06h46

juliettebleuciel
Pour ceux qui m.écrivent directement sur mon mail, pour échanger sur la vision que j'amène, sachez que je ne peux répondre.... donc...??

je te recopie mon message :

Bonjour Juliette,

J'ai apprécié tes deux textes "le polyamour... liberté ou inconscience".
J'ai lu Christiane Singer et aussi L'art d'aimer d'Erich Fromm. Depuis 4 ans, je lis de temps en temps des textes et témoignages sur le polyamour.
Je n'ai jamais vécu que dans des relations de couples exclusives, mais la question du polyamour s'est posée quand des sentiments amoureux vers l'extérieur sont nés chez l'autre. J'ai tenté d'ouvrir mon couple et finalement ma compagne a souhaité une séparation, la fin de l'histoire était peut-être écrite d'avance, ouverture ou pas, je ne sais... je me questionne beaucoup sur cette relation qui me nourrissait tant.

Si je t'écris, c'est que tu poses à la fin de ton 2ème texte la question du collectif : " La maturité se décèle aux fruits qu'il sème pour soi ET pour le collectif. ".
Je ne sais pas ce que tu mets derrière, alors ça m'intéresse que tu développes cela si tu le souhaites.

Merci à toi

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Discussion : Quel bazar dans ma tête.

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dede

le mardi 23 juillet 2019 à 12h05

Merci bonheur pour ta réponse.

Je vais te dire pourquoi je parle de désamour dans la transition mono vers poly, où l'un ouvre la relation sans que l'autre soit prêt.

Peut-être (j'espère) est-ce une façon de voir normée selon le couple exclusif, qui est la situation initiale, et plus fondamentalement ce que l'on a incorporé de longue date.

Mais il me semble que la personne qui ouvre la relation le fait dans un contexte où la relation exclusive de départ est en crise d'une manière ou d'une autre, provoquant un éloignement affectif, un désinvestissement affectif de la personne mono qui va ouvrir la relation. Elle va être contrainte de le faire, parce que d'abord elle est en lutte contre elle-même face à une autre relation qui est en train de se tisser en parallèle, à l'issue de quoi cette lutte échoue.

Je me trouve personnellement dans cette situation. Quand je la décris, j'ai l'impression que la logique d'interprétation collective, partagée, suit une logique mono de bout en bout. Parce que c'est là notre point de départ, puisque personne ne cherchait véritablement à sortir d'une relation exclusive (même en connaissant la notion de polyamour). Il me semble que l'ouverture de la relation s'est imposée, à partir du moment où un choix ferme avait été formé dès le départ, celui de la sincérité.

Pour moi c'est difficile à vivre car il faut faire le deuil, seul, d'une relation où j'ai joué le jeu, sincèrement, d'une relation de couple exclusive, avec au bout du compte un sentiment d'échec, d'absence de clairvoyance sur ce qui se déroulait. J'ai le sentiment que je ne peux pas accueillir ce métamour, l'ouverture du couple, avec joie, parce que ce deuil est en encore cours. Je ne peux pas simplement me dire, par principe, que c'est beau ce qui nous arrive ; je trouve que ça l'est d'un certain point de vue, car il y a un espoir que notre relation se transforme sans mourir, mais cela reste un point de vue détaché de mes émotions, donc faux. Dans ce contexte où le deuil est en quelque sorte empéché ou compliqué par le surgissement d'une autre relation, j'interprète, oui, du désamour, sans que ce soit basé sur quelque chose de vraiment tangible. Ca ressemble un peu à une hallucination, un réflexe mono pour rendre intelligible ce qui m'arrive émotionnellement (stress et peur de la suite, jalousie, sentiment d'abandon).

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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dede

le dimanche 21 juillet 2019 à 23h19


Individualisme ou altruisme relationnel: Dépendance affective et paradoxe de l'exigence vis-à-vis de l'autre

Dans le cadre individualiste, dépendre de l’autre est vu comme une faiblesse ou un dysfonctionnement. Toute dépendance à l’autre nuit à la vertu suprême de la liberté individuelle. Il faut donc éviter pour que les relations ne dégénèrent en une situation ou l’attachement est tel qu’une absence momentanée ou définitive serait mal vécue. Il y a une distanciation nécessaire, où chaque personne utilise l’autre pour son propre bonheur, mais ne sera pas en droit d’exiger plus qu'une neutralité bienveillante. Il n'est par exemple pas admis, dans le cadre individualiste, de pousser l’autre à passer plus de temps avec nous. Répéter l’expression de nos émotions ou de nos besoins pourrait passer pour une pression visant à diminuer la liberté de choix de l’autre. L’individualisme nous pousse à identifier, analyser et exprimer nos besoins pour les accueillir, mais à « lâcher prise » sur l'obtention de leur satisfaction par autrui.

Si nous sortons de ce modèle de pensée individualiste, nous sommes forcément dépendant·e·s de l’autre, à des intensités différentes. Plus une relation est intime, plus cette dépendance est forte et plus il sera probable que des émotions soient provoquées par les interactions entre les deux personnes. Ces émotions peuvent être agréables ou désagréables. L’altruisme vise à diminuer les souffrances de l’autre et augmenter son bonheur. Il nous encourage donc à nous sentir concerné·e·s par les émotions de l’autre, d’autant plus si nous sommes co-responsables de leur apparition.

Il y a donc un paradoxe: l'individualisme relationnel mène davantage à renoncer à la satisfaction de ses propres besoins que l'altruisme relationnel. Communiquer à l’autre ses aspirations, ses craintes, ses plaisirs ou ses douleurs est non seulement acceptable mais positif. Cette communication permet de faire connaître à l’autre les meilleurs moyens de rendre son altruisme efficace. Nos bonheurs étant interdépendants, cette communication relationnelle est bénéfique pour les deux personnes.

Dans ce cadre, l'altruisme s'oppose à la négation de nos propres besoins. Si le bonheur de la personne qui nous aime et nous fréquente dépend entre autres de notre propre bonheur, il est préférable (pour elle et moi) de ne pas se satisfaire d'une simple neutralité bienveillante si elle n'optimise pas notre bonheur mutuel. Il faut alors savoir exiger ce qui nous semble nécessaire au bonheur commun et signaler ce qui nous semble favorable au bonheur commun.

/-gg-/L-individualisme-et-le-polyamour-La-mauvaise...

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dede

le dimanche 21 juillet 2019 à 23h15

Je ne me suis pas fait comprendre. A mon sens l'amour est irréductible à la recherche de son propre intérêt personnel.

Mais je pense qu'il y a une illusion d'optique dans une discussion de forum où la thématique est toujours la crise d'une relation, c'est-à-dire le désamour. Crise qui provoque une phase de repli sur ses intérêts propres que l'on se met alors à distinguer des intérêts de l'autre.

Ce point avait été remarqué par l'auteur du texte "L'individualisme et le polyamour" :


De plus, l'essentiel des événements communautaires polyamoureux parisien est destiné aux personnes rencontrant des problèmes dans leur vie polyamoureuse. Celles et ceux qui se dévouent à parler de ce qu'ils ont appris de leur expérience et leurs lectures sont souvent passé·e·s par les mêmes problèmes. Les personnes les plus prolifiques sur les blogs et les forums sont encore une fois les personnes ayant fait le plus de recherche, ayant eu le plus de mal à vivre le polyamour.

Or, il y a fort à parier que les théories individualistes, encourageant à ne pas s'occuper des autres pour mieux s'occuper de soi, aient un succès particulier auprès des personnes vivant avec difficulté leurs relations intimes et de personnes se servant du polyamour pour mieux justifier socialement leur libertinage. Alors que l'apprentissage de la compassion envers soi-même permet de résister à des périodes de crises comme l'entrée dans le polyamour peut en entraîner, l'altruisme relationnel peut permettre un bonheur plus durable mais demande à être construit sur des bases saines, dans la sérénité et la confiance envers autrui.

/-gg-/L-individualisme-et-le-polyamour-La-mauvaise...

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dede

le dimanche 21 juillet 2019 à 15h05

Leolu
...juste parce qu'en court de route, la personne s'était aperçu qu'elle s'était oubliée. Qu'elle avait arrêté de penser à ELLE. Et que ça suffisait comme ça.
Mais c'est tellement difficile à comprendre quand SOI-MÊME, on préférait le NOUS plutôt que le JE. Parce que MOI n'est plus heureux.

On est tout des égoïstes ;)

Certes, mais si on sort d'une vision individualiste, je pense que ça change pas mal de chose. Ce n'est pas l'égoïsme ou son intérêt propre qui est la cause dernière de comportements, mais l'amour.
Or l'amour, c'est faire sien les intérêts de l'autre. Du coup les raisonnements individualistes ne sont plus valables. Je vois plutôt le polyamour comme ça : c'est une quête collective d'amour. Ce n'est pas tellement important de savoir qui ouvre la relation de ce point de vue.
(Je sais ce n'est pas très clair ;))

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dede

le vendredi 19 juillet 2019 à 10h04

Leolu
J'aurais donc envie de dire à @volatile39 que tu as définitivement perdu l'amour fusionnel que tu espérais.

Je trouve ta réponse étonnante.
D'un côté il y a la sacralisation de la liberté de l'autre, la soit-disant polyamoureuse qui ne prends pas soin. De l'autre, c'est plus fort qu'elle, la polyamoureuse, il faut qu'elle aille voir ailleurs, et des relations de plus de 3 ans, c'est pas possible pour elle.
Il y a 2 poids 2 mesure : quelqu'un qui est éconduit et se fait étriper vivant doit faire un travail sur lui, un travail de deuil. De l'autre, quelqu'un a qui le plus banal égoïsme est permis au nom de la sacro-sainte liberté.
Je vois moi quelqu'un en pleine irresponsabilité affective, quelqu'un qui a une position dominante sur le marché des relations. Face à quelqu'un d'isolé affectivement à qui on balance l'accusation d'amour fusionnel, qualificatif ô combien disqualifiant dans un monde où la liberté est la seule jauge pour dire le bien.
C'est très violent et injuste.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : [Texte] La jalousie une passion inavouable, iPhilo et Giulia Sissa, 2015.

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dede

le mercredi 17 juillet 2019 à 15h40

iphilo.fr/2015/04/03/la-jalousie-une-passion-inavo...

L’historienne et philosophe Giulia Sissa, chercheur au CNRS et professeur à UCLA (Los Angeles), vient de publier La jalousie. Une passion inavouable chez Odile Jacob. Elle répond dans iPhilo aux questions d’Alexis Feertchak sur cette passion honnie devenue véritable tabou.

iPhilo : La jalousie est-elle aujourd’hui devenue un tabou ?

Giulia Sissa : Oui, et c’est une longue histoire !

La jalousie fait l’objet d’un blâme aussi créatif qu’obstiné. Tout en reconnaissant que « la jalousie s’éveille avec l’amour » (Rousseau), que amorosus semper est timorosus (André le Chapelain), que la jalousie est raisonnable (Thomas d’Aquin, Thomas Hobbes, La Rochefoucauld), le discours philosophique a trouvé bien des arguments pour avilir et tancer cette passion.

Ce que j’ai tâché de faire, c’est retracer une histoire « en tableaux » de l’amour et, par conséquent, de la jalousie. Le fil conducteur en est l’interdit de dire sa jalousie : l’inavouable. Cet interdit se trouve au cœur des discours sur l’amour jaloux. C’est une véritable intimidation culturelle, un chantage moral et esthétique. Honte aux jaloux ! Honte aux jalouses ! « Les amants délicats craignent de l’avouer ». Je me suis donc livrée à un travail de marqueterie intertextuelle et d’histoire intellectuelle, mais je prends parti à la première personne. Je réponds que s’il y a une chose dont il faudrait rougir, ce serait non pas la jalousie, mais la honte d’avouer, précisément. Je plaide pour une parole confiante. Dire, non pas pour se soulager, mais plutôt pour parler à un(e) autre. Je défends l’aveu, comme acte de parole illocutoire et perlocutoire, si vous voulez. Cela permet de se situer honnêtement, de s’ouvrir à la reconnaissance de la part d’autrui et d’avancer. Les acrobaties de ceux et de celles qui s’acharnent à nier et à dénier leurs émotions, alors que, le plus souvent, tout le monde voit très bien ce qui se passe : voilà qui est ridicule, pathétique, velléitaire. Je me range ainsi avec les connaisseurs de la jalousie (Freud, Thomas Hobbes, Thomas d’Aquin, Aristote et, surtout, les écrivains et les poètes, Ovide, Shakespeare, Stendhal et Proust, en tête), contre les censeurs qui, depuis les Stoïciens jusqu’aux démarcheurs de « sécurité », de bonheur moléculaire et de développement personnel, puisent au fond de commerce d’un sens commun, bâti sur le refoulement.

Si vous me permettez une parodie des catalogues, décalogues et quatre vérités qui prétendent à la complétude oraculaire, je vous dirais qu’il y a huit malentendus pernicieux sur la jalousie. Les voici. La jalousie serait la même chose que l’envie : faux ! L’envie est le souhait de priver autrui d’un bien ; la jalousie est plutôt la crainte de perdre un bien auquel nous sommes attachés. La jalousie serait une forme de possession abusive de l’autre, comme si c’était une chose : faux ! On n’a pas envie de s’approprier un objet objectifié, mais de captiver le désir d’une personne hyper-personnifiée. Sartre a mille fois raison contre Beauvoir. La jalousie serait une excès d’amour propre : faux ! Il y a bien entendu une blessure narcissique, mais cela est, comme l’affirmait Freud, normal. La jalousie serait un symptôme d’insécurité : faux ! Le portrait de la personne parfaitement « sécure » (anglicisme ahurissant), immunisée contre la jalousie anxieuse, est un mirage. La jalousie serait une suspicion permanente, qui trahit un manque de confiance : faux ! On devient jaloux, on est rendu jaloux, on perd confiance. Cela se passe dans nos vies sentimentales trépidantes, et dans nos cultures érotiques complexes. La jalousie serait une maladie de l’imagination : faux ! Les jaloux sont, le plus souvent, réalistes. La jalousie serait un vice de caractère, hérité de l’enfance : faux ! Nous avons tous des parents, mais nous sommes parfois amenés à découvrir « l’étreinte de la douleur », lorsqu’un événement fait irruption dans notre vie amoureuse d’adultes. Plus on faisait confiance, plus on tombe de haut, plus on souffre.

Et, comble de bêtise : la jalousie ne sert à rien ! Il y a quelques jours, un psychiatre émérite gloussait à la radio canadienne que la jalousie (ou la « jalousette ») ne sert strictement à rien. Un darwinien lui répondrait que, tout au contraire, la jalousie a une fonction évolutive essentielle. J’aime mieux convenir que, bien sûr, la jalousie est inutile. Elle est aussi inutile que l’amour. On n’a qu’à s’en passer. Merci, Docteur!

(...)

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Discussion : L'asymétrie dans la déconstruction : "contrôle" et "autorisations"

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dede

le mardi 16 juillet 2019 à 15h30

Trois mois cela me paraît long. Si je me dis consentant et qu'en même temps je demande quelque chose qui ne se justifie pas sur le plan purement sanitaire (pour moi si on fait on dépistage, on peut ensuite avoir des rapports non protégés), le message est brouillé. D'autant que "imposer" cela me paraît impossible. Je peux seulement dire les conséquences pour moi si telle décision est prise sans mon consentement.

Etant donné la rapidité du changement, j'assume aujourd'hui l'ambiguïté, c'est-à-dire que la question sanitaire se téléscope avec la question de ma grande difficulté à accepter cette intimité qu'elle a maintenant avec lui. C'est mon consentement qui est en question (et pas qu'un peu :(), et autant que j'assume, peut-être, qu'il n'est plus là, mais que ça peut revenir.
Merci de m'avoir fait prendre conscience de cela.
Mon besoin principal est la sincérité et la clarté des intentions de chacun.

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Discussion : L'asymétrie dans la déconstruction : "contrôle" et "autorisations"

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dede

le mardi 16 juillet 2019 à 14h34

Merci pour ta réponse Mark.

Mark
Je crois que ma réaction serait d'office protection pendant trois mois et deux tests très complets pour les trois, par protection de soi et pour bien souligner l'impact des actes.

Qu'entends-tu par impact des actes ? L'impact émotionnel me concernant se mélange à l'impact concernant la santé.
La signification d'une promesse non tenue a une valeur symbolique inquiétante pour moi. Ca dit : "notre plaisir immédiat de faire l'amour sans latex vaut mieux que la construction d'un cadre de sécurité où D pourrait se sentir bien et donc nous aussi". Ca dit : "on reste dans un schéma d'adultère, où l'on dit ce que l'autre veut entendre (pour conserver la relation), mais on agit autrement selon notre bon plaisir le moment venue."

Je suis inquiet parce que je suis le seul à me renseigner sur le polyamour, et que je ressens un retour en arrière dans ma relation avec O. Car je sens en O comme la croyance comme quoi c'est plus naturel de laisser faire, de laisser la liberté s'exprimer. Me plaçant dans le "mauvais" rôle (mauvais parce que spécialisé, non partagé), celui qui j'avais déjà dans notre couple, celui de parler ce qui se joue, celui d'être en contact par l'expression, de s'inscrire dans une temporalité, etc.
Bref un déséquilibre dans la relation que ne vient pas changer la présence d'un 3ème larron.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : L'asymétrie dans la déconstruction : "contrôle" et "autorisations"

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dede

le mardi 16 juillet 2019 à 13h36

Bonjour,

Je suis dans une situation similaire je crois, mais j'aimerais sortir de ce schéma où je donne ou pas l'autorisation.
J'aimerais que la question de la transition soit portée par tous les protagonistes concernés.

Ma situation : en couple avec O depuis 3 ans, qui depuis 6 mois est amoureuse de E, elle me l'ai dit depuis le début, passe avec lui régulièrement des moments platoniques, jusqu'à ce que tout bascule il y a 2 semaines car elle me révèle qu'ils ont fait l'amour.
Depuis ça va très vite, elle souhaite le revoir, continuer, me le demande, et même de passer la nuit avec lui aujourd'hui. Rien que cette demande me heurte tant je la trouve brutale par sa précocité (ça fait 2 semaines... pour moi du moins, mais certainement plus pour elle qu'elle lutte contre, il est vrai!)
De son côté elle parle d'amitié avec E. Du notre on évoque aussi l'abandon du terme couple, pour être également dans une amitié amoureuse, pour aller vers du plus léger entre nous, là où il y avait beaucoup d'attentes, de ma part surtout je pense.

En moi, des moments de grâce de compersion et d'amour universelle. Puis quelques heures après, la descente aux enfers, sensation de panique et de solitude existentielle profonde.

Echanges difficiles avec O à propos de ma demande qu'ils se protègent pendant leur rapport en attendant un dépistage des Mst. Demande qui n'a pas été respectée la dernière fois alors qu'ils étaient 2 à être au courant de cette demande.

Ca me stresse énormément. Je ressens de la colère aussi. Pas tant à cause du risque pour la santé (réel sans doute mais un peu abstrait) que de ce que ça signale comme désinvolture à mon égard, et peut-être l'absence de volonté d'assumer la situation de polyamour. C'est en effet moi qui vais chercher de la lecture, qui lit ce forum. Alors que je ne suis pas le seul concerné. Pourquoi est-ce que je devrais porter ça tout seul ? J'ai besoin d'un cadre de sécurité, de confiance, de sentir qu'on va dans la même direction, et pas de vivre ce truc où je suis celui qu'on fait souffrir, celui qui a toutes les bonnes raisons du monde d'être jaloux et mal... Merde. Je ne veux pas souffrir. Je veux juste de l'amour. Est-ce qu'il y a une fatalité à ce que ça se passe comme ça ? Ce schéma qui revient à longueur de forum de la transition vers la non-exclusivité, où en fin de compte chacun est renvoyé aux limitations de son propre rôle dans le schéma triangulaire ? Comment faire exploser ce schéma ?

J'aimerais proposer une entrevue à 3, sans que ce soit ressenti comme une intrusion dans leur truc, et une tentative de contrôle de O. Comment faire ? Je sens que ça ferait beaucoup de bien. Pour dédramatiser. Aussi parce que j'apprécie E que je connais un peu.

Merci d'avoir lu :)

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Discussion : L'asymétrie dans la déconstruction : "contrôle" et "autorisations"

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dede

le jeudi 11 juillet 2019 à 14h33

artichaut
Je ne sais pas si on peut appeler ça du consentement. Ça ressemble + à de la contractualisation (je ne dis pas que c'est mal en soi).
Une chose importante dans le consentement c'est : pouvoir changer d'avis à tout moment, sans avoir à se justifier.

A minima, dans la contractualisation, il faut donc prévoir la possibilité de convoquer une nouvelle rencontre à une même table, pour changer les règles.
Et puis ça pose la question de l'égalité de tout-un-chacun·e autour d'une table (même si j'ai bien compris que la table c'était une image). N'y a-t-il pas des choses que l'on risque de se faire imposer malgré-soi, et que l'on se sentira obliger d'accepter ensuite (contractualisation oblige) ?

Par cadre de sécurité je pensais au départ au texte "Un bouquet d'amoureux"
/-gV-/Un-Bouquet-d-amoureux-par-Morning-Glory-Zell/
C'est un cadre de sécurité minimal qui est posé dans ce texte.

Le point de départ de la discussion c'est quand l'ouverture de la relation initialement exclusive est imposée -ou demandée avec insistance, toutes les nuances sont possibles, mais ça revient un peu au même- par l'un des partenaires.
En réalité, le travail de déconstruction et de construction d'un nouveau cadre n'incombe-t-il pas aux deux partenaires de la relation mono au départ, de façon égale ? Pourquoi le jeu possible serait uniquement celui d'accorder +/- liberté à l'autre partenaire ? Il me semble que si on croit au polyamour, c'est que le but est qu'il y ait plus d'amour au total : tout le monde y gagne. Sinon c'est déprimant.

PS : Et je pense que la relation amoureuse a deux composantes, la liberté et la sécurité affective. Dès qu'on est tenté de collectivement négliger une des deux composantes, pour privilégier une des deux, il y a un souci je pense.

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Discussion : L'asymétrie dans la déconstruction : "contrôle" et "autorisations"

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dede

le jeudi 11 juillet 2019 à 11h51

Oui, l'un demande de la liberté, l'autre donne son accord.
Il y a un jeu de pouvoir qui se met en place de part et d'autre, chacun avec un type de pouvoir.
Cette asymétrie n'est-elle pas néfaste pour la relation dès le départ ?

Ne faudrait-il pas poser les choses plus collectivement ?
. Tous les partenaires se rencontrent à une même table
. Ils définissent ensemble un cadre de sécurité affective au consensus, pour que tout le monde se sente bien et qu'il y ait plus d'amour au total
. Le travail de déconstruction est fait en commun (partage de textes, etc) - ce qui n'empêche pas des temps où telle personne fait un travail sur elle-même.

Le consentement est le fait de consentir à ce cadre défini en commun. Si on sort du cadre, on est plus dans dans un consentement, on sort du polyamour, l'amour au total diminue...

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