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Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

artichaut
le lundi 05 juin 2023 à 16h15
Le mot toxicité (relations toxiques, voire même personnes toxiques) est à la mode.
Moi j'ai l'impression qu'il y a surtout des insécurités. Assumées ou non, conscientisées ou non, acceptées ou non.
Guérir de ces insécurités est un vaste chantier.
Le polyamour (comme la monogamie) peut aider à en guérir certaines et en exacerber d'autres.
Par exemple, le polyamour peut aider à guérir l'insécurité lié aux émotions de jalousie, mais exacerber celle liée à la possessivité de l'autre, il peut aider à guérir l'insécurité liée au mensonge, mais exacerber celle liée à sa propre frustration, il peut aider à guérir ou exacerber celle lié au sentiment d'être remplacé ou remplaçable, il peut aider à guérir notre propre souffrance mais exacerber celle de l'autre, etc.
J'ai le sentiment que bien souvent les problèmes arrivent lorsque l'un des protagonistes veut vivre quelque chose qui n'est pas là. Lorsqu'il ou elle colle un schéma (normé ou non) sur ce qui devrait être vécu, au lieu de faire avec l'existant.
La norme implicite (monogamie la plupart du temps) a de fait tendance à venir calquer ce schéma. Et ce qui est vécu, très vite ne correspond pas aux attentes fantasmées.
Mais le polyamour peut tout aussi bien fabriquer la même chose (soit comme effet repoussoir "je ne veux pas vivre ça") soit comme effet mirage ("je veux vivre ça").
Lorsqu'il y a ce déni de réalité, ça produit me semble t-il, forcément à des incompréhensions, des frustrations et des difficultés, voire quand ce déni est très fort et très inconscient, à — ce que vous appelez, me semble t-il— une relation toxique.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

artichaut
le lundi 05 juin 2023 à 15h54
Ton histoire avec cette personne était vouée à l'échec, polyamour ou non.
(puisque c'est ça que tu cherches à te dire, autant te le dire)
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

artichaut
le lundi 29 mai 2023 à 11h24
Caoline
@artichaut, c'est étrange, ton premier message m'avait donné l'impression que tu souhaiterais imposer un communisme relationnel, par un nivellement par le bas, la même misère relationnelle pour tou.te.s, alors que ton deuxième message me donne plutôt une impression de capitalisme forcené : on prend, on vit intensément l'instant présent, on jette et donc chacun.e se démerde tout.e seul.e.
Joli tableau !
Ce que tu décris me semblerais presque être une bonne définition de la monogamie, au travers de ses deux éléments indissociables :
- le couple : la misère affective érigée en dogme et présentée comme la panacée en ce monde
- l'adultère : l'individualisme et la consommation jetable
La poly-monogamie a au moins le mérite de tenter :
- de diminuer la misère affective par la multiplication des relations
- de mettre un peu d'éthique et de soin dans tout ça
Mais pour moi, ça tend à échouer sur les deux tableaux :
- la misère relationnelle, bien souvent, est toujours là, et la frustration perdure
- l'éthique se contente bien souvent d'être déclarative, et la souffrance se fait lot commun
Alors, oui, je pense qu'il y a d'autres choses à inventer.
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

artichaut
le dimanche 28 mai 2023 à 08h52
Alabama
Je pense que c'est illusoire de dire qu'on peut avoir autant de relations que l'on veut.
Et je ne pense pas que les histoires d'emploi du temps soient liées à la monogamie.
Je considère que je ne peux pas avoir un nombre illimité d'ami·e·s, justement parce que ça demande du temps d'entretenir les relations, de donner mon soutien quand il y a besoin, d'apprendre à connaître l'autre.
(…) Voilà c'était pour contrebalancer un peu, car je trouve toujours ça un peu illusoire de dire qu'on peut avoir autatn de relations amoureuses ou non, que l'on veut dans la vie. Certes en théorie, en pratique, ça veut dire quand même que certaines sont plus investies que d'autres, et à mon avis jurer l'inverse peut être source de pas mal de douleur et d'incompréhension.
Topper
Je suis tout à fait d'accord avec ça mais ça vient peut être de ma façon de m'investir dans les relations.
Caoline
Je partage le point de vue d'Alabama. Non le temps n'est pas extensible et plus on a de relations, quelles qu'elles soient, moins on a de temps à partager avec chaque personne.
Je maintiens que je ne vois pas de limite au nombre de personne que l'on peut aimer. Et perso je ne suis que très difficilement en mesure de, ne serait-ce que compter (si tant ai que ça ai une quelconque utilité…) le nombre de relations que j'ai dans ma vie.
Tellement de facteurs peuvent entrer ou non en compte. Franchement je n'y arrive pas. Et je ne vois aucune limite à ajouter d'autres personnes.
Pour moi c'est vraiment lié à ce qu'on veut partager, voire ce qu'on y colle, ou ce que l'on considère qu'il "faut" partager, ou que sans ça, ce n'est pas une… relation.
Ce n'est pas pour rien que j'ai pointé justement l'usage de ce terme : relation, et ce que selon moi, il transporte.
Alors pour me faire mieux comprendre, et au risque de caricaturer mes propos (ou de tendre le bâton), parlons d'interactions, plutôt que de relations. Et je pense qu'il vous sera plus facile de me rejoindre sur le fait que l'on peut avoir autant d'interactions que l'on veut (et pour le coup la notion d'escalator devient caduque).
Et là, je sens déjà venir le vent du jugement ou de la hiérarchie entre les types et manières de se lier aux autres. Ah oui, mais du coup ça n'est pas pareil ou Ah mais dans ce cas c'est des relations non investies, ou moins importantes, ou avec moins de soin, ou etc etc.
Et pour moi on retrouve, à une autre échelle, exactement ce que les monos reprochent aux relations poly : qu'elle ne peuvent être aussi intenses (ou importantes, ou etc) puisqu'elle se dispersent, et diminuent en se démultipliant (la question du temps étant souvent utilisée comme preuve d'ailleurs).
Le seul endroit où peut-être je vous rejoins (et où je rejoins la pensée mono) c'est qu'à un instant T, je ne peux interagir avec plusieurs personnes sans diminuer l'intensité avec chacune, ou le soin porté à chacune (et encore que, je ne suis même pas certain de ce que j'avance là… ayant déjà vécu des moment très fort à +que deux). En tout cas il m'est difficile d'interagir en présentiel avec une personne et en distanciel avec d'autres (smartphones bonjour…), sans diminuer la qualité de ce qui se vit avec chacune.
Mais sinon, toujours à cet instant T, l'intensité, la qualité, le soin (ou tout ce que vous voudrez) de cette interaction ne doit rien, et n'entre en jeu en rien, avec le nombre de personnes que j'aime ou qui m'aime par ailleurs, mais bien avec ce que je choisis d'y mettre, d'y vivre et d'y partager à cet instant.
Je trouve qu'on cloisonne bien trop l'amour et ses capacités.
Là encore on retrouve cette histoire de rapport au temps (vit-on seulement l'instant présent, ou vit-on un continuum naviguant entre passé et futur ?)
Je ne dis pas que j'arrive à vivre seulement l'instant présent (je ne sais d'ailleurs, ni si c'est possible, ni si c'est totalement souhaitable), c'est juste une figure de style, pour tâcher de donner des pistes de compréhension de ce que je tente de dessiner.
J'ai le sentiment que bien souvent on câle des scripts sur ce que doit être "une relation". L'escalator en est un, mais il y en a bien d'autres. Et c'est ce que j'apelle "monogamie" peut-être, car ces scripts, bien souvent, sont hérités de nos constructions monogames.
J'espère @Topper ne pas être en train de faire dévier ton sujet. Tu peux dire, si c'est ce que tu ressent.
Mais ce que moi je ressent c'est que le plafond de verre (et même l'escalator) dont tu parle, fait partie intégrante de la structure avec laquelle la maison est bâtie.
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

artichaut
le mardi 23 mai 2023 à 23h01
Topper
En ramenant ça aux relations polyamoureuses, j'ai remarqué qu'il y avait aussi un escalator relationnel. Même si les étapes ne sont pas nécessairement les mêmes,
En soi, les relations polyamoureuses (en tout cas au début) tendent à démultiplier les relations monogames. Ce qui est normal vu que comme dit @Siestacorta on vient de la culture monogame et que c'est la perspective par défaut. Donc l'escalator relationnel fait partie intégrante des poly-monogamies donc du polyamour.
Comme tu le note @Topper, ou comme @Siestacorta le fait remarquer, plusieurs escalators peuvent se combiner, et le/la poly se retrouve devant le fait de devoir choisir :
- s'il/elle peut en mener plusieurs de front
- s'il/elle fait le choix des relations hiérachiques (primaire avec escalotor, secondaire sans escalator, ou un escalator en sourdine, au très ralenti, mais pouvant venir se substituer au primaire, si celui-ci devait devenir défaillant… une manière se s'assurer ses arrières peut-être)
- s'il/elle renonce (ou tente de renoncer) aux escalators.
Mais une chose m'a interpelé dans ta question, tu fait l'hypothèse que les étapes ne sont pas nécessairement les mêmes (entre l'escalator poly et le·s escalator·s mono). Et je me suis demandé "Il y a-t-il un escalator spécifiquement poly (ou non-exclusif) ?" Et si oui lequel, ou lesquels ? Comment fonctionne t-il et quelles en sont les caractéristiques ?
De mon passé de polyamoureux, je peux tirer quelques réflexions qui valent ce qu'elles valent…
- déjà il y a l'escalator sexuel qui tend à jouer pour toutes les relations : le but et le critère de validation d'une relation est le sexe, on est incité à tendre vers, et pour le coup à multiplier le sexe avec plusieurs partenaires
- il peut y avoir un escalator metamoureux (secret -> cloisonnement -> relations parallèles -> relations conviviales)
- il peut y avoir un gravissement de l'échelle du spectre des relations (mono -> polymonogamie hiérachique -> solo poly -> anarchie relationnelle, par exemple)
- il peut y avoir un enjeu à entraîner sa/son partenaire plutôt mono, vers le monde plutôt poly, avec tout un tas d'étapes non dites, non pensées, mais pourtant possiblement bien là
etc
Bref il peut y avoir plein d'injonctions succesives que l'on se met à soi même, et aussi beaucoup à l'autre.
Une injonction à devenir la Personne Poly Parfaite par exemple. Je ne sais pas si c'est un escalator, mais ça y ressemble.
Topper
Rien que le fait d'avoir plusieurs relation limite forcément le temps de disponibilité.
Pourquoi donc ?
Moi je pense que le temps de disponibilité dépend, non pas d'avoir ou pas plusieurs relations, ni de leur nombre, mais de la spécificité de ce qui se vit entre les personnes concernées et de ce qu'elles veulent vivre. C'est un peu facile de "jeter la faute" à l'emploi du temps.
Et même si c'était le cas, j'ai envie de dire : Et alors ?
Penser les choses en terme de temps disponible, me semble une pensée profondément monogame (je ne dis pas ça, pour jetter pas la pierre) et pour moi c'est déjà être, sinon dans l'escalator, du moins dans une vision assez cadrée des relations. Bon c'est aussi déjà penser les choses en terme de relations. Le mot même convoque déjà tout un tas de critères (qui valident le fait que ce soit une "relation"), critères qui soient sont tous nécessaires pour aposser le label "relation poly", soient peuvent s'égréner et se compléter au fil du temps, …comme les marches d'un escalator.
La question de la gestion du temps est un poncif du polyamour, et un incontournable des cafés poly (au même titre que la jalousie). Or la gestion du temps me semble une fausse question. Elle n'existe que lorsqu'on a une idée précise de ce que doit/devrait être une relation, et que l'on en veut plusieurs. Elle existe surtout dans la poly-monogamie et tend à voler en éclat quand on la quitte.
On connaît la classique comparaison avec les ami·e·s ou les enfants, pour expliquer que l'on peut aimer plusieurs personnes à la fois (sans les aimer moins). De même que l'on peut aimer autant de personnes que l'on veut, de même on peut avoir autant d'ami·e·s que l'on veut, et l'on peut relationner avec autant de personnes que l'on veut.
Penser qu'une relation est moins valide (c'est ce que j'entends dans cette question de disponibilité) parce qu'on lui consacre moins de temps, est aussi absurde que qualifier la validité d'une relation à sa seule durée dans le temps, au fait qu'il y ai ou non du sexe (ou de partager ci ou ça), au fait de présenter ses partenaires à sa famille, ou tout autre critère monogame.
Finalement la notion d'escalator me semble une notion profondément ancrée dans la pensée de la temporalité justement.
Pour qu'il puisse y avoir escalator, il faut qu'il y ai pensée chronologique, et pensée de progression.
Chaque marche de l'escalator est une portion de temps (que l'on consacre à son/sa partenaire).
———
Sur le sujet, voir aussi la page dédiée sur l'escalator relationnel.
Discussion : Où placer le curseur entre penser à soi et penser aux autres ? Est-ce que toute forme de violence est (in)évitable ?

artichaut
le mardi 09 mai 2023 à 18h05
Alinea7
J'imagine que tu es particulièrement à l'aise avec la solitude.
Oui.
Même si ça peut trouver sa limite, bien sûr.
Alinea7
J'en viens à me demander si, moi comme un peu tout le monde, on n'est pas devenus intransigeants. Si on vit pas dans un tel luxe qu'on veut un droit de regard sur tout dans le moindre détail.
Oui, je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre là.
Alinea7
Ça demande de chacun d'être drôlement détaché de ce qu'il souhaite, et accessoirement, ça frustre tout le monde, non ?
Pour moi ce monde (capitaliste) tient avec cette idée de la frustration, justement.
On n'est frustré que d'une chose que l'on nous enjoint d'avoir.
Alinea7
Même si en théorie je suis d'accord, j'ai l'impression que le surcroît d'imagination et de charge mentale fait que c'est difficilement le chemin choisi.
Malheureusement, oui. C'est un constat qui me semble judicieux.
Alinea7
Mais c'est peut-être une autre piste et que c'est ce dont tu parles : mélanger implication et détachement pour s'éloigner des enjeux de pouvoir ?
Je pense qu'il nous faut essayer de trouver des complices qui auraient envie de tenter d'autres manières de faire.
Pas besoin que ces complices soient d'accord sur tout, juste sur ce qui sera partagé.
Donc pour commencer, je dirais que c'est mieux de faire ça avec des choses que la société considère comme peu impliquantes, et où le détachement est donc plus facile à convoquer.
S'entraîner en des endroits faciles, avant d'essayer la même chose, en des endroits plus émotionnants.
As-tu une relation (peu importe sa nature) où tu as le sentiment qu'il n'y a pas de violence, et où le curseur se place facilement ?
Discussion : Je n'ai juste jamais cessé d'aimer

artichaut
le lundi 08 mai 2023 à 08h01
Shedu
C'est pourquoi je me suis demandé si je pouvais me considérer comme polyamoureuse
Tu aimes au pluriel. Ça ne fait aucun doute. Et personne n'a à te dire que ce que tu ressent n'est pas vrai. Tu le ressent, donc c'est vrai.
Shedu
Que des 3 il n'y en avait qu'un seul dont j'étais amoureuse, pour les 2 autres je ne devais ressentir que de l'affection...
L'affection c'est de l'amour.
Shedu
Aujourd'hui, je souffre de plus en plus de ne pas pouvoir vivre mes amours,
Que veux-tu dire par là ?
Tu vis déjà tes trois amours.
Discussion : Où placer le curseur entre penser à soi et penser aux autres ? Est-ce que toute forme de violence est (in)évitable ?

artichaut
le samedi 06 mai 2023 à 21h36
louluna
perso j'ai vraiment cette ligne de mire du "ne fais pas aux autres ce que t'aimerais pas qu'on te fasse"
Certes c'est déjà une bonne base.
Mais :
- d'une part on se croit tjs très fort·e et on fait à l'autre des choses, et on se rend compte après-coup qu'on ne les supporte pas quand il/elle nous les fait (!)
- d'autre part, toi et moi, supportons ou ne supportons pas, pas les même choses, car nous sommes des êtres différents…
Donc au final, cette maxime ne résoud pas grand'chose, je trouve.
Avant j'aimais dire : "ne fais aux autres que ce que tu aimerais qu'on te fasse" !
Je trouve que c'est une encore meilleure base.
Mais même ça, aujourd'hui, je trouve ça insuffisant…
Discussion : [Avignon] Faire réseau autour des non-monogamies #01 — Grand WE de travail et de convivialité du 29 avril au 1er mai 2023

artichaut
le samedi 06 mai 2023 à 18h01
Nous avons finalement été 16 personnes présentes (2 se sont désistées au dernier moment) en provenance de France et Belgique.
Il y avait des gens de Avignon, Bordeaux, Dijon, Gap, Lille, Liège, Marseille, Nîmes, Paris, Rennes, Sorgues, Toulouse.
La majorité était des orgas d'événements poly, et ça s'est ressenti dans les échanges et les choix de sujets pour les activités.
Le premier jour on a fait un Tour de parole de présentation (2'30 par personne), puis le reste s'est organisé en gestion collaborative grâce à un Tableau des activités, où chacun·e pouvait proposer ou demander des activités. Trois lieux étaient disponibles pour accueillir les activités.
C'était un premier événement de ce type, donc plein de choses sont évidemment perfectibles.
Une chose qu'on a, à la fois réussie et râtée, c'est :
- qu'on a invité, non seulement des orgas d'évenement mais aussi des créatrices/créateurs de contenus et qu'iels ont répondu présent ;
- mais qu'on n'a pas su les inclure suffisamment et que les propositions d'activités ont été monopolisées par les orgas d'événement.
Gros point de vigilance, donc si un tel événement doit se refaire !
Être orga d'un événement où sont présents plein d'autres orgas, est aussi un phénomène étrange, où la notion de responsabilité et de cadre se perd ou se dilue un peu.
Je (artichaut) me suis surpris à oublier parfois que j'étais orga de l'événement global, ou me suis surpris à laisser passer certains comportements hors-charte (grandes généralités au lieu de parler au Je, drague, etc…) là où habituellement, je suis +prompt à faire respecter la charte, et visibiliser ce qui ne me convient pas.
Perso (artichaut) j'ai le sentiment qu'un tel événement devrais se scinder en deux :
- d'une part un événement annuel spécialement dédiés aux orgas d'événements poly (qui en ont grand besoin)
- d'autre part un événement sur une dynamique et problématique bien +vaste, avec très peu de présence d'orgas d'événements poly (pour éviter l'effet de submersion et de focalisation sur les thèmatiques poly)
J'ai aimé la couleur générale du week-end, mais j'en ressort fatigué.
J'en garde cependant plein de beaux moments.
Discussion : Où placer le curseur entre penser à soi et penser aux autres ? Est-ce que toute forme de violence est (in)évitable ?

artichaut
le samedi 06 mai 2023 à 16h29
Merci @Alinea7 pour ce post, qui me fait du bien à lire, et qui je trouve dénote dans l'univers répétitif et catastrophiste de ce forum.
Ça m'évoque ce changement de paradigme que je tente de dessiner depuis quelques temps.
Des rapports de pouvoir il y en a toujours, mais on peut choisir de les faire exister, ou non, d'en faire le moteur de nos relations, ou non.
Moi je suis fatigué de tout penser en terme de rapports de force, de conflits, de choses à gagner ou à imposer.
Et quand je dis ça, je ne prône pas une pseudo-neutralité, où la "communication (soit-disant) non violente" imposerait sa loi. Ni, non plus le règne du spontanéisme et de la soit disant fluidité magique. On sait malheureusement où tout ça mène (la perpétuation des oppressions, donc l'absolu nécessité des rapports de force).
Ce que je veux dire c'est au contraire, que je n'ai plus envie de vivre des configurations, des situations, où le rapport de force est constamment obligé de s'instaurer (lorsqu'on laisse les dynamiques systémiques dicter le jeu).
Et donc bien souvent désormais, je préfère moins vivre de choses, que vivre des choses allant vers ces terrains-là.
Pour moi, le curseur entre penser à soi et penser aux autres, se place plutôt dans le « penser ensemble ».
Je trouve qu'il n'y a quasi plus que des pensées individualistes en matière de relation (j'inclue les couples dans les dynamiques individualistes, quand les couples se pensent face au reste du monde). Et oui, pour moi, la violence est évitable. Il ne s'agit pas d'en faire un tabou, de la nier, ou de ne plus jamais l'utiliser, il s'agit de faire en sorte qu'il n'y ai pas besoin de la violence.
Pour celà je ne vois pas 36 chemins possibles :
- prendre en compte et atténuer les oppressions systémiques
- visibiliser au maximum les biais de pouvoir
- travailler à déconstruire nos désirs et abolir les injonctions
- repartir de zéro et s'engager dans une envie réelle de construire ensemble
Ce n'est plu un dilemne qui se pose entre penser à soi et penser aux autres, mais un paysage nouveau où ce qui se pense, se pense au pluriel.
Je pense aujourd'hui qu'il y a une façon douce d'exister… à plusieurs.
Alinea7
Si j'ai envie de quelque chose pour moi parce que ça m'apporte quelque chose. Et que ça impose quelque chose à quelqu'un qui compte pour moi.
Je vois deux cas simples : le cas où je le réalise, et celui où je ne le réalise pas.
Je vois deux cas simples à ton exemple : le cas où "je le réalise"… et on va dans le mur, et celui où "je ne le réalise pas"… et on va dans le mur. Dans les deux cas, pour moi, ça va droit dans le mur, car ça ne prend en compte que le "je".
Pour moi il y a un 3ème cas. Celui d'inventer ensemble quelque chose qui n'existe pas encore, et qui ne soit aucun de ces deux cas-là.
Pour ça, il faut se décentrer de cette envie de départ et de cette binarité de la solution.
Cesser d'aller sciemment dans le mur quand tout les indicateurs disent qu'on y va.
Discussion : Réflexions sur les profils "invité"

artichaut
le vendredi 05 mai 2023 à 09h26
GeorgyPorgy
Mais je crois que ce qui me met le plus en inconfort, c'est de n'avoir aucune espèce de repère sur qui sont ces gens. On ne sait pas d'où ils / elles parlent, quelles ont pu être leur(s) expérience(s) par rapport aux sujets qui nous intéressent ici, quel(s) sont leur(s) but(s) en intervenant etc?
Étrange remarque @GeorgyPorgy, alors que ton profil est entièrement vide…
Discussion : Réflexions sur les profils "invité"

artichaut
le vendredi 05 mai 2023 à 09h16
GeorgyPorgy
je ne remets pas en cause la nécessité & l'utilité des profils invités. Non plus les fils démarrés par ces profils invités.
Ce qui me titille c'est vraiment une intervention intempestive en réaction à un sujet en cours, sans réelle logique d'échange, souvent en mode jugeant.
Du coup, le titre du fil me semble imprécis. Ça ne serait pas tant un problème de profils "invité", mais peut-être plutôt une question de modération ?
Tu peux signaler à l'équipe de modération, tout message qui te semble ne pas respecter la charte.
Discussion : [Rennes] Papouilles amimoureuses #03 [en mixité Bi] — 23 avril 2023
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

artichaut
le lundi 17 avril 2023 à 18h54
zesensei
Au début de mes relations Poly j'ai eu une idée du même genre de formulaires dans l'idée de baliser le terrain et éviter les surprises ou incompréhensions dans la suite de la relation, clarifier les sujets potentiellement sensibles dès le début et en plus en y ajoutant une couche d'automatisation et d'anonymat pour éviter les réactions parfois vives d'un échange directe.
Pour moi cet outil ne se cantonne absolurment pas aux débuts de relation, et ce serait je trouve fort dommage de ne le réserver qu'à ça. Et je le trouve particulièrement intéressant dans une relation, justement, de longue date.
On peut le faire quelque soit l'avancée de la relation, et bien sûr le refaire autant de fois qu'on veut.
En vrai même tout seul, c'est chouette : ça permet de réfléchir soi-même sur ce qu'on aime, ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, et pourquoi.
Moi je kiffe ce genre d'outils. Chacun ses goûts !
zesensei
En l'état je vois cet outil comme un jeu qu'il est préférable de prendre à la légère, plutôt informatif qu'impliquant, éventuellement une base de discussion mais là je suis dans le domaine de l'interprétation, donc dépendant de l'humain.
L'un n'empêche pas l'autre.
Les jeux sont quelque chose de très sérieux. Et permettent justement d'aborder autrement certaines discussions.
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

artichaut
le vendredi 14 avril 2023 à 15h24
Caoline
il me semble qu'il manque un niveau, le want pourrait être avantageusement remplacé par "j'ai besoin" et "j'ai envie".
Dans mes relations il y a des choses dont j'ai besoin, c'est à dire que si l'autre est contre nous ne pouvons avoir une relation ensemble,
J'ai l'impression que globalement :
- Want c'est J'ai besoin, au sens Je veux !
- Will c'est J'aime
- Won't c'est Je n'aime pas
Caoline
d'autres dont j'ai envie, parfois même très fortement, mais si l'autre n'a pas envie je ne veux surtout pas que la personne se force, je peux m'en passer.
J'ai tendance à penser qu'une envie très forte génère forcément de la pression à l'autre (quoiqu'on en dise, quoi que l'on se raconte à soi-même ou à l'autre).
Et je trouve ça intéressant (et probablement révélateur) justement de voir si la personne mets son envie dans Want ou dans Will.
Et il me semble le le polyamour et la sexualité sont beaucoup dans Waaannnt (pour répondre aux injonctions, mais pas que). Et que de là découle la plupart des problèmes, qui sont racontés sur ce forum.
Caoline
Une case optionnelle "dans l'avenir" pourrait être appropriée aussi car par exemple habiter ensemble en début de relation me semble prématuré mais c'est intéressant de savoir si c'est une attente dans la relation espérée ou non.
Il me semble que "Will" peut aussi avoir cette fonction-là.
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

artichaut
le vendredi 14 avril 2023 à 14h53
"Avoir une étiquette sur notre relation"
-> Je ne suis pas sûr de comprendre la question : avoir des règles, ou mettre la relation dans une case ?
"Passer des nuits ensemble"
-> Je ne suis pas sûr de comprendre la question. Ça veut dire continuer de papoter même une foit la nuit tombée ?
"Avoir une comptabilité commune"
-> J'ai cru que c'était une compatibilité (!) "Trésorerie" serait moins ambigue.
"Travailler à un équilibre entre le temps passé ensemble et le temps individuel"
-> C'est pas clair pour moi si "équilibre", veut dire égalitaire.
"Avoir des relations sexuelles chacun·e de notre côté"
-> avoir ou avoir la possibilité de ?
"Avoir les mêmes vues sur les drogues"
-> Si je mets "Won't" ça veut que je veux qu'on ai des vues différentes, ou que je m'en fous qu'on ai les même vues ?
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

artichaut
le vendredi 14 avril 2023 à 14h18
J'ai testé.
J'aime bien.
Ça me fait penser aux questions d'OkCupid.
"Au bout de 30 jours sans activité, ce WWW sera supprimé."
-> ça serait bien de pouvoir exporter et réimporter en cas de besoin (c'est dommage de tout perdre au bout de 30 jours)
Une fois un profil remplit, ça serait bien de pouvoir le dupliquer, et modifier seulement quelques réponses (de nombreux choix restent identiques pour moi, quelque soit la personne, d'autres changent).
Le thème "Intimité" est plutôt "Sexualité"
Le thème "Intégration" me semblerait pouvoir se nommer "Ouverture"
Ça pourrait être intéressant d'avoir le % de "compatibilité" par thèmes.
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

artichaut
le vendredi 14 avril 2023 à 13h46
J'ai relevé 83 questions :
Apporter de l'aide et du soutien lors d'une maladie ou de soucis de santé
Apporter du soutien durant les temps difficiles
Apporter un soutien financier
Avoir des amitiés chacun·e de notre côté
Avoir des enfants ensemble
Avoir des libidos compatibles
Avoir des relations amoureuses chacun·e de notre côté
Avoir des relations sexuelles chacun·e de notre côté
Avoir du temps pour soi
Avoir la capacité d'exprimer son désaccord ou lorsque l'on a été blessé·e
Avoir la capacité de faire face à un conflit et de le résoudre
Avoir le même régime alimentaire Végétarisme, véganisme, sans gluten, paléo...
Avoir les mêmes vues sur les drogues Alcool, tabac, cannabinoïdes, MDMA...
Avoir une clé commune
Avoir une comptabilité commune
Avoir une étiquette sur notre relation
Avoir une relation positive avec les métamours
Connaître ce que l'autre aime et n'aime pas par exemple : nourriture préférée
Dire 'Je t'aime'
Distribuer équitablement le pouvoir dans la relation
Donner la priorité par rapport à d'autres partenaires
Échanger des gestes publics d'affection Se tenir la main, se prendre le bras, s'embrasser...
Être la ou le '+1' dans les évènements familiaux ou amicaux
Être radicalement honnête
Exprimer son bonheur et sa joie
Faire attention à la charge mentale et la charge émotionnelle de chacun·e
Faire des différences selon le genre de ses ami·e·s ou partenaires Par exemple, si mon copain embrasse un homme c'est plus/moins grave que s'il embrasse une femme.
Faire des plans à trois / sexe en groupe / orgies
Faire des tests et dépistages IST réguliers
Gérer notre calendrier ensemble
Habiter ensemble
Parler de la famille
Parler de politique et de l'actualité
Parler de religion ou de spiritualités
Parler des crushs, des autres partenaires et relations
Parler du travail et des hobbies
Partager de l'érotisme, de la nudité
Partager de la tendresse et de l'affection physique Des câlins, accolades, papouilles, caresses...
Partager des émotions vulnérables
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Passer des nuits ensemble
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Passer des vacances ensemble
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Prévoir de passer régulièrement du temps ensemble Des moments de qualité, qui sortent de l'ordinaire...
Rencontrer les ami·e·s
Rencontrer les enfants
Rencontrer les métamours
Rencontrer les parents / fratrie / famille élargie
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S'appeler en audio ou vidéo
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S'écrire tous les jours ou fréquemment
S'embrasser
S'engager à long terme
S'engager à travailler ensemble pour relever les défis de notre relation
S'engager pour faire vivre la relation
Se faire des cadeaux importants
Se faire des compliments Des paroles valorisantes...
Se faire des petites attentions des petits cadeaux, des services rendus
Se marier
Se présenter comme un couple dans le milieu professionnel
Se présenter comme un couple en public
Se présenter comme un couple sur les réseaux sociaux
Se suivre sur les réseaux sociaux
Soutenir l'autre sur ses centres d'intérêts et activités indépendantes
Soutenir le travail sur sa santé mentale
Travailler à un équilibre entre le temps passé ensemble et le temps individuel
Utiliser des préservatifs ou des protections contre les IST
Utiliser des Sextoys
Utiliser des surnoms d'animaux de compagnie ou autres sobriquets, qu'ils soient mignons ou ridicules !
À chaque question, il faut répondre (au choix) :
- Want / Je veux ! / Ça m'excite / Souhait / Enthousiasme…
- Will / Pourquoi pas ! / Acquieser / Permission / Plaisir / Moui…
- Won't / Pas pour moi ! / Non / Interdire / Exclure…
(ou bien on peut aussi passer la question)
Les grands Thèmes sont :
Engagements (14 questions)
Autonomie (7 questions)
Intimité (14 questions)
Gestion du temps (6 questions)
Émotions (11 questions)
Communication (12 questions)
Intégration (14 questions)
Finances (5 questions)
Discussion : [Nantes] Papouilles amimoureuses #02 [entre mecs] — 21 mars 2023

artichaut
le mercredi 12 avril 2023 à 00h27
Petit Bilan de ces 2èmes Papouilles amimoureuses
Nous étions 4 (dont une personne déjà venue à des papotes, et une autre qui venait pour la première fois, mais que je connaissais déjà).
C'était très intimiste, simple et convivial.
Nous avons bavardé informellement autour d'une table, tout en grignotant ce qui avait été ramené pour l'occasion.
L'appartement étant petit (studio), nous nous sommes ensuite installés confortablement tous les quatre sur le grand lit qui trônait dans l'espace.
Bien que nous soyons en « Papouilles » et non en « Papotes », il n'y a pas eu de partage de corps ce soir, tant il est vrai que le fait qu'une chose soit permise, ne fait pas que cette chose est nécessairement partagée.
La soirée s'est déroulée en cercle de parole. Nous avons parlé principalement de nos masculinités, de genre et de sexualité. La dimension « Papouilles » a toutefois sans doute permis une proximité (notamment des corps) et une intimité (notamment dans les sujets choisis) privilégiée.
La soirée à pris fin vers 00h30, …un peu précipitamment, pour choper le dernier bus.
Discussion : Comment convaincre son compagnon ?

artichaut
le mardi 11 avril 2023 à 23h58
Il y a quand même un truc qui me gêne depuis que j'ai posté ma réponse sommaire. C'est que la plupart des posts qui ont suivis viennent critiquer cette notion ou envie de vouloir convaincre l'autre.
Qu'il s'agisse d'une vraie volonté, ou d'une maladresse de langage, de la part de Murielle88, cette légère ostracisation, à peine débarquée sur un forum, ne donne pas trop envie de revenir poster un message (et au passage aider à discerner le vrai post du troll).
Ça me donne un peu envie de surligner un truc dans ce que j'ai écris :
artichaut
Mais quand cesserons-nous de vouloir convaincre l'autre ?
Car il me semble un peu facile de nous extraire totalement de cette dynamique.
D'ailleurs, en ce moment, ne cherchons-nous pas à convaincre Muriel88 ?