Participation aux discussions
Discussion : L'Imprévu poly du lundi

Siestacorta
le samedi 03 mars 2018 à 20h52
Lyla
Je suis toute nouvelle et donc un peu impressionnée.
J'aimerais participer à l'Imprévu poly du lundi 5 mars, mais mon emploi du temps ne me permettra pas d'arriver avant 21h. Est-ce tolérable?
Oui, c'est un rendez-vous plutôt informel, ya pas d'étapes qu'on peut vraiment rater.
Discussion : Basculer ?

Siestacorta
le mercredi 28 février 2018 à 11h17
hinatea24
J'aurai besoin qu'on s'impose, qu'on m'impose, qu'on me pousse dans mes retranchements,qu'on me fasse découvrir d'autres choses.
L'amour (les attachements en général) nous rendent vulnérable. Et c'est une bonne chose. Ca nous impose, justement, de voir l'autre, de voir nos besoins, ce qu'on nous offre, ce qu'on offre, ce qu'on aimerait avoir...
C'est douloureux, en amour, d'être déçu ou rejeté : on trouve pas ce qu'on cherche. Et en fait... si, on trouve, mais lentement, pas avec un coup de baguette magique.
Le polyamour, ça nous expose à plus d'autres. Plus d'occasion de sentir nos vulnérabilités, mais aussi plus d'occasions de voir où nos besoins et ceux de ces autres nous mènent. Si nos peurs reviennent dans toutes ces aventures, c'est que l'intérêt de les vivre, pas seuls mais bien avec ceux qu'on rencontre, c'est d'apprendre comment aimer avec bienveillance, s'aimer soi tel qu'on est quand on aime, aimer les autres tels qu'ils nous aiment.
On a pas trop le choix, on vit avec des autres, on rencontre.. Faut donc trouver notre meilleur "comment".
Le polyamour accélère tout ça. On peut y voir de la confusion, mais au fond, ça reste la même recherche...
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Mauvais début

Siestacorta
le mercredi 28 février 2018 à 10h53
hinatea24
J'ai besoin de plaire et d'aimer au-delà de mon couple pour me sentir vivante, mais c'est moi qu'il faut que j'apprenne à aimer.
Je me demande parfois si moi aussi, je ne devrai pas penser à la rupture :-( .
Ben dans l'ordre, faire le chemin pour s'aimer soi-même (je conseille notamment la méthodes 3 kifs de ce livre pour commencer à cultiver des parts de soi et aimer sa propre vie, et chercher un thérapeute si ya du gros-œuvre (quitte à en essayer plusieurs jusqu'à tomber sur le bon contact, la première séance où on demande "comment ça va se passer, comment vous dialoguez avec un patient, est parfois gratuite, je trouve que c'est un signe de probité)), c'est la priorité.
Par rapport à une éventuelle rupture, ça te laissera avec deux options : soit t'as compris plus de trucs sur comment satisfaire tes besoins, et si ça se trouve ton amoureux actuel peut très bien te satisfaire sans que tu craignes de manques, soi tu te comprendras assez bien pour ne pas lui en vouloir de ne pas être la personne qui peut t'accompagner...
Les rencontres et les ruptures sont des évènements importants, les attachements sont importants, mais on est aussi la matière première de notre histoire. On peut déjà s'influencer soi-même, découvrir nos possibilités à telle ou telle époque de notre vie, puis voir comment ça se mélange avec d'autres (ou quand la mayonnaise ne prend plus)...
Discussion : [Grenoble] Café polyamoureux au Local autogéré

Siestacorta
le samedi 24 février 2018 à 15h59
Je me suis permis d'envoyer des invitations locales aux membres inscrits ayant précisé "Grenoble" dans leur profil.
Je pourrai gérer les inscriptions faites, et comme c'est un local à entrée libre et qu'on peut donner quelques sous à l'entrée selon vos possibilités, on va partir du principe qu'arriver sans être inscrit et à plus de un, c'est possible, comme ça c'est dit.
Toutefois, je ne serai pas sur place, je n'organise pas, je ne fais que transmettre les infos données par un copain pour qui j'ai bien plus que de l'estime.
Donc... Ben me posez pas de questions : à part le fait que mon camarade est cool et m'aurait pas parlé de gens en qui il aurait pas confiance, ben j'ai pas plus d'infos que vous.
Ce que je connais de Grenoble moi-même, c'est le parking de la gare avant d'aller au ski...
Mais ça a l'air très chouette quand même, ce plan.
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le samedi 24 février 2018 à 13h44
bonheur
Ma problématique d'avenir sera : comment ne pas partager ? Comment ne pas communiquer alors que je considère le non-dit comme une forme de mensonge ?
Peut-être qu'un changement de ce qui est dit et de comment/quand c'est dit n'aboutit pas à une absence totale de partage et de communication.
En pratique, passer prendre une boisson chaude chez toi avec un amoureux quand ton mari est là, ça n'est pas forcément partager comme tu l'aurais souhaité, ça ne l'implique pas beaucoup s'il ne le souhaite pas, mais ça n'est pas non plus rester dans des vies imperméables et cachées.
Ou parler (un peu) au téléphone ou online (quand il s'agit pas d'un temps privilégié entre toi et ton mari) avec un amoureux, de façon ouverte, mais pas forcément raconter après, c'est pas cacher, c'est pas partager non plus, ce qui est non-dit ne le reste que s'il n'y a pas de question... Et pourtant, comme tout cela serait "visible", le canal des communications serait ouvert à tout moment.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Polyamour : quand la tête et la bête ne s'accordent pas

Siestacorta
le vendredi 23 février 2018 à 17h28
Igngc
je suis souvent seul les soirs et les fins de semaine avec mes deux enfants, ma conjointe ayant beaucoup d’activités (surtout sociales, non sexuelles).
En bonus : même si tu es plus casanier et ta compagne plus sociable, si tu sens qu'il y a un déséquilibre dans la responsabilité "familiale", faut aussi le voir.
En lisant, j'ai l'impression qu'à la fois par éthique, par amour et un peu par un poil trop de gratitude d'avoir une compagne qui t'aime (il en faut, mais point trop !), tu t'es un peu "sacrifié". Et après la naissance des enfants, pour bien faire, tu as plutôt laissé du champs à ta femme, beaucoup bossé, mais tu as pas mis les moyens pour "te reconstruire" (on y pense pas : on est installé, ah bon, ya encore des trucs à faire ???) et pour réinvestir le lien (ya le quotidien de toutes les emmerdes à gérer, puis j'ai fait ce que je faisais jusqu'ici... ah, on peut peut-être encore apprendre des trucs...). Pour cette dernière partie du lien, tout comme l'accompagnement du polyamour, voir un conseiller conjugal peut peut-être rouvrir des vannes affectives qui se sont entartrées.
Et je propose le lien souvent, je crois qu'il faut préférer les compromis aux concessions.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le vendredi 23 février 2018 à 17h16
bonheur
Ce que cela m'inspire dans l'immédiat, c'est qu'un jour, il faudra que je te rencontre Siestacorta. Ce serait super top !
Si par hasard sur le pont des arts... :-)
Mais bon, à nos manières, on est deux bestioles un peu farouches. On peut espérer trouver un jour où on sera de bon poil !
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le vendredi 23 février 2018 à 14h30
+ : je recherche le moment où il a dit explicitement "je ne m'y intéresserai pas" et "je m'en fous de plus en plus".
C'est à dire, pas ce qu'on peut déduire d'un manque de réaction, mais ce qui est vraiment assumé, explicitement, ce que lui veut que tu entendes tel qu'il le dit.
Encore une fois, je suis relou donc après j’arrête, le "dialogue intentionnel" que j'évoque permettrait vraiment de savoir à quoi s'en tenir, autant sur les intentions, donc, que sur les ressentis : ya pas le choix, les questions sont posées, et ya quelqu'un qui cherche, juste sous nos yeux, dans le dialogue, à être sûr de ce qu'il comprend des réponses... Donc après une ou deux sessions de ça, on a à la fois une compréhension bien concrète et une compréhension bienveillante sur les sentiments de chacun, parce qu'après tout, c'est quelqu'un qu'on aime qui les éprouve. Donc lui entendrait d'abord ta déception, et lors de la session suivante, tu entendrais ce qu'il veut et ressent... Et chacun ne pourrait qu'être certain des mots employés.
Et autant s'emmerder à une petite demi-heure un peu lourde que passer des années à se dire "grumf, c'est trop con de la part de l'autre de faire ceci-cela parce que je sais bien que ça veut dire ça même si on en parle plus".
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le vendredi 23 février 2018 à 14h18
bonheur
Par contre, je vais en tirer les mêmes conclusions que la première fois que ça avait été abordé : je respecte, c'est son choix, ma vie continue en dehors de la maison, elle sera ce qu'elle sera. J'informerai du minimum "syndical" et point barre. Ca ne me convient pas : tant pis pour moi, je compose avec !
Je te sens pas mal dépitée et déçue, et limite un peu en colère. Et je crois vraiment que même si, après coup, tu feras bien tel que tu le dis, exprimer cette déception dans un dialogue aussi encadré que celui que je t'ai décri, ça peut être un vrai cadeau que vous vous feriez. A toi, de te savoir écoutée à ce moment-là, à lui, dans l'occasion de te proposer d'être aussi entendu lors d'une session suivante.
Et puis, faire tes rencontres en dehors c'est une chose, ne pas pouvoir les faire passer un moment chez toi, c'est autre chose. Et si pour l'instant il ne souhaite plus s'impliquer avec les personnes concernées, par ailleurs un "être ensemble" subsiste encore malgré le ressenti de détachement et les limites de son implication. Donc autant cultiver cet "ensemble", pour qu'il puisse (continuer à) contenir autre chose que cette insatisfaction.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le vendredi 23 février 2018 à 13h38
bonheur
J'ignore pourquoi on peut revenir vers moi ? Si c'est pour réitérer avec des composantes identiques, ça me laisse perplexe. (je suis passée du coq à l'âne)
Ce sont souvent certaines composantes identiques, mais à d'autres moments de la vie de chacun. Donc ce qu'on peut en faire change parce que les gens changent.
Même accumuler du même, c'est changer : pour reprendre ma métaphore routière, tu peux faire le même trajet pendant des années, il a des saisons, tu n'es pas dans le même esprit tous les jours. Si tu reviens sur ce trajet longtemps après l'avoir délaissé, tu y verras du neuf, ou tu éprouveras autre chose que tu ce que tu connais déjà.
Bref : quand les choses se reproduisent, ce qui peut varier est notre regard. Et arriver sur des choses inexplorées dépend vraiment de cette capacité à identifier à la fois le "ça c'est pareil" et le "là j'ai une possibilité de pas répondre de la même manière que quand c'est arrivé avant".
Le film "un jour sans fin" (en plus d'être excellent) raconte assez bien ça.
Sinon, je ne suis pas sûr de suivre parfaitement : "C'est fou comme une phrase, alors que ça avait été discuté il y a quelques années déjà, refait soudain resurgi un tel merdier." Et pour la réaction que tu as maintenant, il y a probablement une phrase dite récemment qui "te reste en travers de la gorge".
Tu veux bien citer les mots exacts, ou les re-citer si c'est moi qui ne les vois pas ?
Par ailleurs : comme beaucoup d'entre nous ici, tu as approfondi tes principes, tu y tiens beaucoup pour t'orienter. Toutefois, dans une construction relationnelle, dans un dialogue, il n'y a pas que les "je t'avais bien dit", même si souvent, oui, on l'avait bien dit. Il y a aussi le "j'ai besoin qu'on s'entende".
Un truc qui m'a été vraiment utile, c'est le dialogue intentionnel imago.
Je suis assez réactif, d'une manière différente de toi, mais moi aussi, j'ai des principes forts, une connaissance de moi-même et parfois, elles me cachent ma capacité à entendre certains enjeux.
Ce protocole qui organise l'écoute, fait que le temps de parole de chacun est suspendu au fait d'avoir vraiment montré qu'on a entendu ce que disait l'autre, et donc de passer beaucoup de temps à reformuler ses mots, avec la bienveillance requise (et un carnet et du papier). Ça m'a vraiment aidé à dépasser mes réactions et pensées spontanées pour m'appuyer sur ma bienveillance, rassurer et être rassuré sur l'écouter de chacun, et finalement trouver le moyen empathique de nous relier dans le conflit. On en a chialé, d'être chacun si bien entendu...
C'est un protocole, ça veut dire qu'avant de l'appliquer, on se met chacun d'accord sur les étapes. A la première étape, on avait ajouté un conseil qu'un formateur nous avait donné, c'est à dire exprimer un compliment sur l'autre. Montrer ainsi une disposition positive envers chacun...
Ensuite, une fois les étapes faites, plus tard, on peut refaire le truc dans l'autre sens, pour donner le feedback sur notre ressenti...
Et à la fin, on a chacun pas ma d'éléments pour se faire des propositions concrètes pour la suite.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Poly en vadrouille
Discussion : Polyamour : quand la tête et la bête ne s'accordent pas

Siestacorta
le jeudi 22 février 2018 à 22h18
Salut.
Déjà mes compliments pour le travail que tu as fait sur toi, visiblement souvent à contre-courant dans ta vie sociale. Tu poses le décor de façon exhaustive et très riche. Et tu t'es ouvert à un cadre nouveau, celui de la non-exclusivité, et même avant l'étape qui t'amène ici aujourd'hui, cela demandait pas mal de force. Et je trouve que ta façon de chercher des solutions, ici ou dans le cercle bdsm de ta compagne, me semble super constructive... Bref : j'entends bien que tu souffres, mais tu fais des choses très bien, et ils sont pas nombreux ceux qui ont des réactions positive dans ce genre de contextes.
Je reviens sur ton titre, qui exprime quelque chose que je ressens fort dans ton témoignage.
"La tête et la bête".
Je pense que dans la vie où manque un peu de tissus affectif social (plus de potes, quoi) que tu décris, tu as réussi pas mal de choses grâce à un aspect de ta personnalité dont tu peux sans doute être fier : ce qui touche à ta cérébralité.
Donc, la tête est "la belle", la bête c'est... tout le reste, pèle-mêle. Seulement deux parties, bien proprement distinctes, on va pas faire dans le détail !
J'ai tilté sur ça en partie à cause des allusions au jeu de rôle... (Et en passant, clin d’œil d'amateur, histoire de creuser le sillon que tu avais développé toi-même en inventant ton setting, j'attire ton attention sur cette page et celle-ci. Ya sûrement du fun à prendre par des goûts que tu as déjà.)
Ton histoire m'évoque pas mal de gens que j'ai pu croiser, des tempéraments.
(Selon moi) ta cérébralité a été un outil pour ton propre équilibre, pour te consolider... Et c'est aussi une sensibilité spécifique. Et, tu me diras si je touche juste, mais dans le binaire tête/bête, beaucoup de choses peuvent être vues comme bêtes : le corps, le coeur, ton image de toi dans les rapports sociaux...
Donc la peur que tu décris, ça peut être des complexes, ou des choses sur lesquelles tu avais établi une forme de contrôle et de compensation, qui profitent pour revenir gratter à la porte de ta conscience. Ta compagne s'éclate dans un domaine où tu te sens "bête".
Je sais, tu me parle de l'autre sens de bête (je sais pas si au Québec le jeu de mot sera aussi parlant). L'animal. Qui réagit "instinctivement". Le cerveau qu'est pas d'accord du tout avec le ventre. D'ailleurs, tiens, j'y pense, dans cette brochure de hippie, il y a un dialogue théâtral entre le cerveau et le ventre, à peu près au tiers de la page, ça pourrait te parler.
Bref... Ce que je perçois là - c'est qu'une hypothèse mais si j'ai juste ça peut servir, sinon tant pis tu trouveras bien autre chose - c'est que si ça te fait mal que ta femme s'éclate, c'est peut-être qu'elle répond avec quelqu'un d'autre à des besoins que tu t'es programmé à ne pas satisfaire, même quand il s'agissait seulement de toi.
Beaucoup de gens éprouvent de la jalousie en se disant que la troisième personne, par magie, va combler comme on y arrive pas. C'est irrationnel, comme tu l'as constaté en insistant sur la différence d'âge. Mais en fait, la peur n'est pas que sur une personne, car ça t'ouvre un univers où ta compagne cherche ailleurs ces satisfactions. En général, pas qu'avec ce jeune freluquet :-) . Une des raisons pour lesquelles tu n'arrives pas à te rassurer avec l'information concrète, c'est que les doutes et les questions à plus longs termes restent là...
Et donc, ce que je m'imagine là, c'est que c'est d'autant plus violent que tu te dirais pas seulement, comme tant de gens qui subissent fortement leurs émotions de jalousie, "je n'ai aucun contrôle sur ce qui menace mon attachement amoureux", mais en plus "ça se passe sur des domaines où je suis pas à mon aise".
Je dis pas que t'as ni sensualité, ni intelligence émotionnelle et relationnelle, je te connais pas du tout... Mais avec l'idée que je me fais toi en te lisant (encore une fois, peut-être fausse, peut être par projection), tu n'as pas assez confiance dans ces aspects de toi, la façon de t'investir dont tu parles me semble en partie faite pour pas mettre cette partie de toi en jeu.
Et là, ta compagne, qui par chance extraordinaire avait daigné être heureuse avec toi, ne te laisse plus de garantie que tu n'as rien à faire de mieux dans le domaine sentimental. C'est d'ailleurs pas qu'il y a tellement mieux à faire, hein, c'est juste avoir confiance que ce qu'on fait et ce qu'on ressent compte en soi...
Il y a peut-être d'autres aspects qui pourraient t'assurer le lien entre toi et ta compagne, faire que tu peux entendre pourquoi elle peut te proposer. Mais je pense qu'au delà de sortir voir du monde et respirer autre chose que le chez-soi (excellente piste par ailleurs), il y a aussi apprivoiser la bébête. Qu'est probablement plus qu'attachante, pleine d'énergie. Ca peut se faire en thérapie, ça peut se faire autrement, je sais pas ce qui te conviendrait le mieux. Mais apprivoiser ta vie émotionnelle et affective, et peut-être ton corps (là je sais encore moins, mais ça me parait aussi très plausible qu'il y ait un point aveugle sur ça aussi, c'est le paradoxe entre ta compréhension pour le libertinage et la douleur dans l'aspect sentimental qui me fait penser ça), ça te donnerait plus d'équilibre.
Après, ne te méprend pas sur mon approche : il se peut parfaitement que la non-exclusivité ne soit pas bonne pour toi, et qu'au final toi et ta compagne arriviez à devoir prendre les choses ainsi. Mais vu que tu as eu l'ouverture d'esprit de laisser ta femme vivre une partie de sa vie, je crois que tu peux tenter une part du chemin.
Voilà, tu me diras si ça te parle tout ça.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : De la compersion vers l'indifférence

Siestacorta
le jeudi 22 février 2018 à 18h07
Je vais faire comme tu fais souvent, donner mon opinion perso subjective qui n'engage que moi... et ajouter à ça le "si je me plante on peut le me dire et c'est pas très grave".
J'en remet une couche sur ça, même si tu as dû lire mes réactions assez souvent depuis le temps, le côté spéculatif que j'y met est fait pour aider, quitte à triturer des trucs bien persos, parfois moins délicatement que mes bonnes intentions ne me le laissent croire.
Donc... Je sens bien la peine et l'incompréhension envers cette indifférence.
Ce que tu écris et encore plus après avoir lu cette expression "action contre-normative" (bon, moi non plus je suis pas sûr de comment bien l'écrire), ça me fait penser que, dans beaucoup de tes positionnements dans les fils du forum, je t'ai vue de définir en "contre", affirmer ton individualité aussi dans un rapport assez combatif.
Autrement dit, je peux imaginer, à partir de ce que je lis, que tu préfères souvent un échange qui a lieu dans l'opposition que pas d'échange du tout.
Et je sais aussi que tu n'aimes pas qu'on te définisse avant que tu ne le fasses toi-même :-)
d'où un certain nombre de pincettes dans ce que j'écris là, parce que si je tente de faire ce que je fais souvent ici, c'est pas pour t'assigner un rôle, c'est vraiment en espérant que chaque point de vue proposé est un pas de côté, un regard qui peut être précieux.
Bref. Je ne sais pas quelle est la dynamique à long terme dans ce changement d'attitude de ton mari. Mais là où je veux en venir, c'est que ta sensibilité "contre", qui t'as si souvent permis de te construire et de te définir (et ça n'est pas idiot : Alain avait lancé ça un peu comme une provocation : "penser, c'est dire non"), peut aussi te rendre moins compréhensibles certains rapports qui demandent pas forcément le positionnement.
Dans mon hypothèse, qui n'est qu'une hypothèse (et maintenant j'arrête les précautions oratoires), certaines tensions que tu as parfois évoquées avec ton mari te donnaient plus de repères que l'indifférence.
Une compersion peu exprimée, "normalisée", plutôt que celle qui est fortement affirmée quand les échanges sont plus émotionnellement chargés, ça te parle plus, un peu comme on a parfois plus l'impression d'avoir mieux dépensé ses calories en faisant quelques centaines de mètres en côte plutôt que plusieurs bornes sur du plat. On l'a plus senti...
En pratique, je ne sais pas ce que devient le dialogue avec ton mari : il n'en veut explicitement plus, ou il n'y réagit plus ? Ce qui serait différent. Il n'aime peut-être plus de la façon que tu identifies comme celle de votre couple, tu parles de détachement et c'est peut-être une réalité, mais c'est peut-être aussi un lien qui a trouvé une autre forme. Ca ne vibre plus pareil, mais ça n'est pas coupé. C'est pas à quelqu'un qui promeut la possibilité de vivre ses sentiments de l'intérieur, indépendamment du devenir d'une relation, que je vais faire découvrir ça, mais il se peut que ce soit aussi utile pour comprendre ton mari.
Bref : même si tu es assez forte et construite pour faire tes choix sans attendre d'être validée, et que c'est même ainsi que tu te définis depuis longtemps, ne te laisse pas trop facilement croire que tu es de nouveau seule avec tes choix. Vous avez une relation ancienne et qui a résisté à pas mal de choses, peut-être que ce changement d'attitude peut aussi t'amener à trouver d'autre façon d'avancer. Sur du plat, mais dans un beau cadre quand même...
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Polyamoureuse heureuse ou malheureuse ?

Siestacorta
le jeudi 22 février 2018 à 12h35
hinatea24
Pourquoi quand une femme qui avance dans l'âge (j'ai aujourd'hui 46 ans), qui s'affirme enfin, qui a envie d'être libre dans sa tête, libre de son corps, ça fait peur aux hommes ? ou seulement à ceux que je fréquente ?
On est pas tous ultra courageux, en matière relationnelle et sentimentale. C'est un euphémisme.
Donc, non, c'est pas seulement ceux que tu fréquentes, il y a juste beaucoup de mecs qui (pour de plus ou moins bonnes raisons), se lancent pas facilement. Et d'autres qui foncent sans regarder assez loin.
Et surtout, encore beaucoup plus qui sont pas doués en communication.
Et c'est pas valable que pour les mecs, je crois c'est plutôt des façons de faire que des intentions qui participent aux clichés homme/femme.
hinatea24
J'étais solitaire, réservée et renfermée. Je me suis mariée jeune avec mon premier amour, mon amour de lycée. Pendant 17 ans, j'ai vécu dans la dépendance affective et sociale.
(...)
[aujourd'hui]
j'ai besoin de me "nourrir" à plusieurs sources affectives. Aimer et se sentir aimée doublement ou plus. Savoir que qlq'un pense à vous juste pour la belle personne que vous êtes, ça fait du bien, surtout quand on manque de confiance en soi.
Ton désir d'exploration et de nourriture affective (qu'on parle de multiplicité des sources ou pas) est tout à fait compréhensible. En revanche, après quelques manques affectifs en famille, une dépendance affective dans ton mariage, et une quête affective actuellement, tu peux peut-être montrer une certaine urgence dans ta recherche... Et même si c'est une urgence de vivre avec un fond joyeux, ça peut être ressenti comme quelque chose d'accaparant par les gens que tu rencontres.
Tu sembles avoir fait beaucoup de chemin sur toi-même, sinon tu ne t'exprimerais pas comme tu le fais, avec une vraie clarté dans l'exposition de tes émotions et de ton parcours.
Mais peut-être que cette sensibilité affective demeure à vif...
Dans cette hypothèse, ce n'est pas la femme libre - qui effectivement peut déstabiliser certains hommes (et à la rigueur ça, ça fait plutôt du tri) - c'est la personne dont la demande peut sembler intense, qui fait douter de notre (nous : les gens) capacité à y répondre, à ne pas décevoir.
Ça ne veut pas dire que les rencontres sont impossibles, qu'on ne peut pas satisfaire ses besoins. L'inter-dépendance c'est naturel dans les rapports humaines, ça ne mène pas systématiquement à la co-dépendance.
Dans cette optique, prendre conscience de nos enjeux, de là où on en est, bref, se connaître soi-même, ça nous aide à venir plus sereinement à la rencontre des autres, à leur montrer notre liberté mais aussi notre équilibre.
Enfin : as-tu lu ce livre ? J'ai l'intuition que ça pourrait te parler.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Intimité et relation avec les autres amours

Siestacorta
le mardi 20 février 2018 à 23h50
MargueriteV
Concernant les cadeaux biensûr vous avez raison. Je sais que c'est une façon de m'envoyer un message de générosité (...) je ressens sa culpabilité et ne sait pas très bien comment la rassurer.
Hello. Comme Magentademars, je souligne que ça se passe pas si mal !
Quand elle te dit qu'elle se sent la maîtresse... Oui, il ya sans doute un culpabilité. Et les cadeaux et cette remarque même sont faits pour sortir de la case "adultère"... Pourquoi est-ce que ça parait si insistant ?
Il peut y avoir le malaise d'une situation qui est pas simple à assumer dans certains environnements sociaux. Elle peut être comme toi dans l'impression d'ambivalence, et elle peut se sentir "cachée". Moins radicalement que le sont en général les maîtresses, mais pas assumée non plus, parce que les mots et les gestes pour ça ne sont pas intégrés.
D'où ta pertinence quand tu cherches des mots à mettre sur les relations, ça compte aussi pour elle.
Les cadeaux sont donc peut-être une façon de faire exister sa relation à tes yeux, pas seulement pour toi, mais aussi pour elle, pour contredire le jugement moral que porte la société sur les relations "extra-conjugales".
Bien sûr que ta générosité en cadeaux n'est pas équivalente, parce que tu es l'amoureuse historique, donc tu as une légitimité que tu n'as pas à concrétiser autant qu'elle.
Autre point : elle ressent peut-être que tu n'accroches pas avec elle. Elle ne se sent pas forcément blessée, mais elle veut te faire plaisir à sa manière. Pas forcément pour vous rapprocher malgré toi, mais pour combler un fossé... Elle n'a pas trouvé d'autres moyens. Et elle n'a pas à en chercher, à la base, vous pouvez être cordiales sans être ultra-copines.
Si je suis dans le vrai, elle peut avoir besoin d'être rassurée. Cherche lui des qualités et valorise-les, peut-être que si elle se sent, si ce n'est appréciée, reconnue elle cherchera moins à compenser ?
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Polyamoureuse heureuse ou malheureuse ?

Siestacorta
le mardi 20 février 2018 à 15h21
hinatea24
Gabriel est toujours là, c'est lui mon amoureux depuis deux ans et demi. Mon compagnon ne voulait pas le connaître au départ. Depuis peu, ils se connaissent, je ne sais pas si ils deviendront amis, mais les premiers échanges se sont bien passés, ce sont des hommes civilisés et intelligents, normal, ce sont les miens :-) .
Signe très encourageant !
hinatea24
Pour ce qui est des cafés polys, j'y pense aussi, nous ne pouvons aller à celui de Bordeaux ce vendredi, mais il y en aura bien d'autres !
Ca peut vraiment être aidant, entendre des histoires à laquelle on peut comparer les notres, pouvoir s'adresser aux personnes (pas forcément le faire, juste se dire "ok, c'est vécu par des vrais gens, c'est pas seulement des histoires que je me raconte).
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Polyamoureuse heureuse ou malheureuse ?

Siestacorta
le mardi 20 février 2018 à 12h28
hinatea24
Je dis tout, je ne cache rien.
Culpabilité vs frustration.
Mais je vis aucune de mes deux relations sereinement. Avec mon compagnon, je culpabilise de lui faire du mal, du coup, je m'interdis de vivre plus avec mon amoureux, et je suis frustrée.
Quel dilemme !
Et vous, comment le vivez-vous ?
Bonjour !
Avant tout, je te félicite, tu fais un parcours amoureux pas simple, et tu es tombé sur des gens qui tentent de t'y accompagner, tu as su explorer tes besoins, et pour l'instant rien ne me semble rédhibitoire. C'est pas idéal d'après ce que j'ai lu, mais c'est déjà quelque chose. Si ça devait s'arrêter aujourd'hui, il faudrait pas pour autant cesser de valoriser que ça ait eu lieu...
Je n'ai pas vécu de situation de polyacceptation, c'était à chaque fois des personnes volontaires qui ont été concernées.
Mais je peux avoir une certaine empathie pour ce que tu racontes...
D'abord, la culpabilité, ça sert à rien, certes, mais c'est humain ; on peut d'ailleurs la ressentir (et même plus fortement) dans des situations encore plus favorables, indépendamment de ce qui est accepté ou pas.
Je pense qu'elle peut recouvrir d'autres peurs. Par exemple : "mais si je me permet ça, ya pu de limite, je risque de faire n'importe quoi" et dans ce cas, on culpabilise d'avance pour faire avec ce qu'on a déjà transgressé, par l'acte ou par la pensée.
Et puis tu es une femme. D'accord,ça c'est pas un scoop. Mais ce que ça implique très souvent, c'est que dans une vie de femme, jouir de plus de liberté de mouvement que son compagnon, c'est pas encore un modèle valorisé par la société. Les gens et toi-même pouvez vous faire une image de toi critique, "pour vivre comme ça elle a peut-être un problème". Elle en a pas, en vrai, mais à force d'y croire c'en devient un.
Par ailleurs, dans ton témoignage, il y a un poly-acceptant. Et si je relis tes posts antérieurs, ce compagnon n'était pas parti pour une perspective poly, même s'il a proposé la non-exclusivité. Ca crée un genre de déséquilibre de vertus, un comportement qui semble altruiste face à un autre qui semble égoïste. Ce qui est au minimum partiellement faux : ton compagnon a fait quelque chose pour lui-même, à savoir garder une relation avec toi, et tes émotions montrent que tu te soucies pas seulement de toi-même, et que tu peux prendre des décisions qui ne te satisfont pas directement.
Toutefois, dans ton post initial, je lis le début de l'histoire "qui débouche pas sur du couple avec les inconvénients" , puis qui revient après.
C'est le signe des sentiments forts que tu avais pour lui, cette histoire qui a changé de forme dans le temps. Et une part de toi se dit peut-être "si Jeff avait voulu d'un couple, c'est avec lui que je vivrais" : si cette posture existe, elle peut te mettre en délicatesse par rapport à ton compagnon, une partie de la culpabilité ce serait de pas être toi en équilibre dans tes besoins et attentes. Je te dis pas que ça ferait que tu n'aimes pas ton compagnon, mais que le regret d'une vie imaginable peut précéder les remords dans la vie de maintenant.
Dans tes posts, je crois qu'il n'est pas raconté si ton compagnon et ton amoureux se connaissent ? J'ai peut-être pas fait attention ? Mais si tu as la possibilité de parler "à trois" avec eux, ça peut peut-être aussi vous faire toucher ce qui reste à faire.
Le "déséquilibre" avec un.e polyacceptant.e... C'est pas grave en soi, on a des échos qui disent que ça peut finir par bien se passer. Si les intérêts de chacun pour ce choix ne sont pas symétriques, ils peuvent se rejoindre, et le polyacceptant peut avoir ses bénéfices... s'il les assume (celui de rester en relation avec quelqu'un, celui de se sentir fort d'ouvrir ce champs de possibilités, celui de vivre sa vie de personne (pourquoi pas la vie de quelqu'un de casanier qui n'aime que les personnes dynamiques)).
Mais c'est quand même une situation particulière, et une communication insuffisante peut mettre les relations à mal. En gros, il faut que toi et ton compagnon trouviez, ensemble et séparément, la façon positive de voir votre choix de vie.
Il ya peut-être des livres qui peuvent aider, pas forcément sur le poly d'ailleurs.
Je pense aussi à la CNV. En soi c'est pas une baguette magique, mais ça ouvre sur une capacité de tenir compte de chacun et de proposer quelque chose de concret pour avancer...
Une autre idée : tu peux (vous pouvez) chercher aussi à aller dans des café poly. Ca n'est pas non plus la garantie de trouver des solutions en kit, mais à force d'écouter et de voir d'autres gens raconter en vrai les bas et les hauts de cette façon d'aimer, on se repère mieux, on assume mieux son propre choix de vie (même s'il peut finalement être de revenir à quelque chose de plus traditionnel).
Voilà.
Hésite pas à te raconter plus, car visiblement tu prends beaucoup sur toi : c'est un peu normal parce que tu es une relation pivot dans ta situation ; mais tu as la possibilité de te confier ici, où généralement domine la bienveillance, et aussi de partager avec tes relations le travail à faire pour que chacun s'y sente bien.
Discussion : Café du 19 février

Siestacorta
le lundi 19 février 2018 à 13h32
Je ne sais pas si @tsampa t'a répondu, mais sinon, essaie de le relancer, en MP et/ou sur le forum, à partir du fil dédié.
Attention, pour les MP, vérifie bien la partie "filtrée" et les spams de ta messagerie, ça peut tomber là...
Discussion : [Rennes] Nouveau Café poly : poly-pop#1 (au bar Le Synthi). Février 2018.

Siestacorta
le lundi 19 février 2018 à 01h21
artichaut
Vous êtes combien, en général, à Paris ?
Si vous êtes trop faut peut-être faire des café poly spécifiques (par arrondissement, poly-confirmés, poly-débutants, poly-ceci, poly-cela…) ?
pas.
Ben en début 2017, le "grand" café, ça descendait pas en dessous de 70, et pour ce qu'on m'en dit, ça augmente.
Donc oui, avec ceux avec qui j'en ai parlé, on a évoqué des idées de se spécialiser un peu...
Ya déjà 3 dates régulières à Paris, pourtant : un "grand" café qu'on pourrait réformer, un café à 30 max qui priorise les débutants, et un apéro plus informel (qui devient pic-nic aux beaux jours).
Discussion : [Rennes] Nouveau Café poly : poly-pop#1 (au bar Le Synthi). Février 2018.

Siestacorta
le dimanche 18 février 2018 à 20h16
Merci pour ce CR détaillé !
Ya pas mal de trucs intéressants.
Yen a d'autres que je sens moins transposables, notamment à cause de l'affluence...!
Ceci-dit, les tours de parole, ça peut bien se passer, en petit groupe - ya effectivement, d'un côté, ceux que ça stresse d'attendre, de l'autre, ceux qui sont contents parce que quand c'est leur tour, c'est pas celui d'un autre, et qu'ils préfèrent que ce soit organisé de dehors plutôt que par eux-même.
Autre chose : faire donner les prénoms mais une fois les petits groupes formés, ça pourrait pas être plus rapide ? C'est à dire, ça donnerait cet effet "je participe", et ça fait que les gens se souviennent un peu, parce qu'à partir de 10 personnes, les prénoms... Déjà moi avec deux ou trois je galère...