Polyamour.info

Siestacorta

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Paris (France)

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Participation aux discussions

Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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Siestacorta

le lundi 21 mars 2011 à 10h51

Oui, et prioritaire : avec un psy ou autrement si tu en as l'idée, commence une sorte de bilan sur la souffrance personnalle qui t'amène là.
Fais le ménage dans ta tête, pas seulement dans l'optique "je veux ça, comment l'obtenir" mais aussi "pourquoi / comment je souffre de vouloir ça".

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Discussion : Images mentales fantasmatiques et féminisme

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Siestacorta

le dimanche 20 mars 2011 à 17h38

Boucledoux, King Kong Theory, je connais et j'adowre, parce que pour moi c'est un éloge du particularisme, une gueulante pour s'assumer "imperfections incluses". Ca m'a tout de suite beaucoup plus parlé que ce dont j'ai pu entendre parler en textes féministes, à l'ascendance plus "universaliste".

Par contre, Lam, les féministes pro-sexe, ça, je veux bien en entendre parler plus. Yavait un texte un peu trash, queer, assez combatif, plutôt pamphlétaire... Et cette auteure qui avait pris de la testo, pour voir l'effet sur sa conscience.
C'est dans cette veine ?

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Discussion : Comment gérez-vous les écarts entre vos désirs sexuels et ceux de vos partenaires ?

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Siestacorta

le samedi 19 mars 2011 à 15h40

Boucledoux
ben moi je fais [le clivage], nettement. Pas dans le fait "d'avoir envie" mais dans la réaction au "non"...

Oui, notre société éduque mal les hommes à gérer la frustration, me dit-on dans l'oreillette.
J'imagine qu'on dit aux petits garçons de redoubler de hargne pour obtenir ce qu'ils veulent, et que s'ils obtiennent pas la médaille, c'est pas vraiment des mecs ?
Quelque chose comme ça...

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Discussion : Comment gérez-vous les écarts entre vos désirs sexuels et ceux de vos partenaires ?

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Siestacorta

le samedi 19 mars 2011 à 12h57

Ben ça, c'est un des problèmes très présents à propos du côté couillu de la Force, mais je crois que ça dépasse quand même le clivage masculin/féminin, ou, au moins, ne le recoupe que partiellement.

C'est le mélange "sexe affamé n'a pas d'oreilles" et "avoir envie de sexe, c'est signe de bonne santé et d'amour".
Le moment où un amant est baigné d'hormones, qui lui font ignorer tout ce qui contredit sa pulsion, et le côté "légitime" du désir : "c'est bon, c'est Bien, si tu m'aimes comme je t'aime c'est le moment de piocher dans mon abondance infinie (et en plus le désir c'est de Gauche, donc c'est cool)".

Le rôle de l'autre, là ? Lors, s'il ne baigne pas autant dans la testo et la cyprine, il est soit complexé, soit pas assez amoureux, soit rébarbatif et plus ou moins agent de la répression judéo-chrétienne. Il est très exposé à être culpabilisé. Il est pas en phase avec la Nature, le couple, l'harmonie, sa propre psyché.
Après un petit va et vient des familles, il verrait, s'il voulait bien se détendre, allez, quoi.

L'amant, quand sa démarche s'inscrit dans une recherche de de respect de l'autre, devrait idéalement être capable de ne pas penser seulement en amoureux toujours ivre de ses désirs et passions, mais aussi en personne aimante, parfois moins vaillant que bienveillant.
Pour moi, les polyamoureux devraient - idéalement si on était tous des super-héros de l'amour avec des super-pouvoirs génitaux et mentaux - être plus capables de ce respect-là, de cette compréhension. Justement parce que leur libido, moins policée par les règles socio-sexuelles communes, serait finalement moins sensible à la frustration... Optimiste ?

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Discussion : Groupes poly, rencontres poly sur Bordeaux

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Siestacorta

le samedi 19 mars 2011 à 11h28

Conditions économiques... Ben si on sort plus souvent du tout-privé (plus de covoirturage, pressing plutôt que machines individuelles, colocations, jardins partagés....), on a une mutation de l'intime que le PA peut refléter.

Hypothèse, hein.

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Discussion : Groupes poly, rencontres poly sur Bordeaux

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Siestacorta

le vendredi 18 mars 2011 à 19h06

Je me demande si les "raisons" économiques et psychologiques ne sont pas des conditions plutôt que des motivations, dans le message de arkbis ?

Ca peut se lire "en 2011, la société blablablabla, ce qui ouvre plus sur le polyamour qu'elle ne le faisait avant".
Et, pour le coup, le pli que prennent les individus à changer plus souvent de partenaire, que ça soit moins mal vu, est une condition qui peut amener au PA
Bon, j'y met de la bonne volonté et c'est un débat régional ;-) dont je devrais pas me mêler, mais ça peut, ça peut.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Hétéros passifs ?

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Siestacorta

le jeudi 17 mars 2011 à 17h12

"rien ne choque personne", c'est beaucoup dire... On a vu naguère des réactions épidermiques.
Mais disons qu'on peut souvent sortir ici des trucs qui feraient hurler à l'infamie ailleurs. Moi aussi ça me plait, qu'on puisse sortir du ronron.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Hétéros passifs ?

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Siestacorta

le jeudi 17 mars 2011 à 15h01

lam
Alors si on a pas quelques millions d'années en rab, ni beaucoup d'espoir de diriger la pression évolutive, ni trop de foi dans la Mère (ou le Père, chacun-e son truc...); y'a aussi un sex-toy qui s'appelle "partager" mais en anglais.

Pas de pub hein, mais bon je trouve ça révolutionnaire, beaucoup plus interactif qu'un gode ceinture et tout aussi efficace, et enpowering comme illes disent les engliches.

Anh, ça a l'air pas mal, ça ! Hélas, mon esprit est ouvert, mais je crois que le reste n'est pas aussi facile d'accès. Physiologie pas très "complaisante". Je regrette, vraiment...

(personne ne vient me dire que l'érotisme c'est sale et qu'il faut pas en parler de façon publique... ouf...)

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

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Siestacorta

le jeudi 17 mars 2011 à 14h53

Okay, j'aurai pas imaginé ça comme ça !

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Discussion : Hétéros passifs ?

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Siestacorta

le jeudi 17 mars 2011 à 11h14

Woa, lam !
Cool de te revoir par ici !

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 17h38

Personne t'oblige à aimer faire souffrir...
Les gens souffrent aussi parce qu'ils se laissent faire.
Ta femme est probablement une adulte, capable de pas rester paralysée par la peine. Si tu la fais souffrir en cherchant une deuxième relation, elle prendra ses décisions comme une grande, soit te virera soit te gardera et commencera une période d'adaptation. Et quoi qu'elle fasse, ça se passera pas d'un coup, ça évoluera.

Tu aideras à la consoler, tu essaieras d'être délicat, mais tu pourras pas faire qu'elle n'ait aucune souffrance : ça, ça ne dépendra pas que de toi. Elle décide aussi de sa vie, ya pas que toi qui pourrait agir. Elle aussi, devra choisir d'être responsable de ses choix par la suite. Et si ça se trouve, elle le ferait très différemment de ce que tu crois et de ce qu'elle dit.

Tu crains les conséquences de sa peine. Ca, oké. A toi de voir si c'est rationnel de ta part, ce que tu serais capable d'encaisser comme réponse.
Mais sa souffrance ?
On ne peut pas vivre sans faire souffrir. On est pas parfaits. On fait au mieux, c'est déjà très bien.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 16h54

J'aime beaucoup cet exemple, Bliss !
La vie, c'est souvent ça : on a dit qu'on ferait "comme ça et pis pas autrement et pis tant pis", c'était chiant sur le papier, et en fait, à vivre, ça bouge, ça change, et parfois ça tourne bien. De la bonne volonté, voilà l'ingrédient qui peut parfois change la donne.

"principe de réalité" : ça veut dire que la réalité est toujours différente de ce qu'on a décrété qu'elle serait avant de la vivre, c'est ça ?

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 16h25

Quand on agit, on risque toujours d'être vu comme le bourreau.
On y peut rien, les autres ont le plus souvent peu d'indulgence pour ceux qui prennent des décisions qui les touchent aussi.

C'est dans la façon de faire, dans l'honnêteté, dans la cohérence entre ce qu'on dit et ce qu'on fait qu'on peut se voir plutôt comme quelqu'un de responsable que comme un coupable.
Ca se vit au fur et à mesure.
On en bave, mais on en jouit aussi. Et faire des choix qui nous correspondent, faire les efforts pour que coïncident notre liberté et le respect des autres, ça donne beaucoup de force, d'énergie. On sait qu'on fait le bon truc parfois justement parce qu'on a dû s'accrocher pour dépasser nos obstacles "habituels".

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 16h10

bliss
Mais j'ai l'impression qu'il y a des choses tellement difficiles à accepter pour eux, qui n'ont pas choisi ce chemin. Ce que me dis sans arrêt mon homme : c'est toi qui m'impose le PA !

Alors, tu ne devrais pas répondre vraiment ce que je vais te dire, parce que généralement ça ne sert à rien, mais : "eux" s'imposent aussi de rester avec un poly.
En s'en plaignant, ils se victimisent. Mais s'ils le font, en fait, c'est qu'ils nous aiment.

Je pense qu'une des attitudes rassurantes à avoir, c'est de montrer le plaisir qu'on a à être avec le "poly-tolérant mais pas poly-acceptant". L'exprimer clairement, quand on le ressent : "c'est génial d'être avec toi pour ceci, pour cela". Et comme de temps en temps, la réponse sera "mais pourquoi tu vas voir ailleurs alors ?", répondre "je suis pas ailleurs quand je te dis ça, je suis là et je suis bien. Ailleurs c'est ailleurs, les autres plaisirs c'est les autres plaisirs, mais maintenant c'est toi, et toi je t'aime".
C'est pas suffisant pour résoudre le truc, mais c'est avec ce genre d'échangein situ qu'on peut faire comprendre ce qu'on éprouve.

Pour le coup du deuxième enfant avec le 2ème aimé... J'ai pas une position aussi facile à tirader. Ma situation de poly qui a fait un enfant est sur l'autre côté de la balance.
Mais du point de vue de "comment se décider", je peux te parler de comment je ressens la responsabilisation de mes choix.
L'équilibre de l'enfant à venir se base sur le tien. Si tu as confiance dans ton équilibre, dans celui qu'apportera l'autre parent, tu fais.
Mais si tu penses que certains de tes choix ou de ceux de son autre parent ont de grandes chances de lui faire un environnement très insécurisant, alors tu fais pas.

L'envie de faire un enfant, ça compte, mais ça ne se passe bien que si tu ressens une sécurité possible pour toi et pour lui. Ta responsabilité, c'est que l'enfant puisse compter sur ça.
Donc tes peurs, faut être très honnête avec : qu'est-ce que tu peux affronter sans mal ou qu'est-ce que tu ne saurais pas.
Si ta responsabilité et ton amour sont solides, alors tu pourrais faire et éduquer un enfant en zone de guerre, si tu voulais. Ca se fait. Donc dans le cas d'un divorce avec le mari comme d'une relation qui résiste dans le tumulte, comme dans le cas où tu te retrouverais seule avec deux enfants à pères séparés, tu feras ce qu'il faut, tu feras les choses bien si tu t'en sens capable dès maintenant.
Si tu ne le sens pas... Beh vaut mieux commencer par s'occuper de ce qui te fait peur à ce stade avant de passer à autre chose.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 14h50

bliss
Waou, j'aimerais bien qu'on me parle comme ça à moi aussi ! :-)

Merci SiestaCorta, je prends tout ça pour moi aussi. J'ai peut-être aussi quelquefois tendance à me victimiser, m'enlisant dans des situations pas terribles...

Waou... ça donne un désir de vie terrible tout ce que tu écris...

Histoire d'être honnête, je suis pas meilleur que les autres, je merde et me victimise facile 5 fois par jours.
Mais j'essaie de pas me faire croire que "c'est pas moi" trop longtemps.

"Putain faudrait changer l’monde, mais on n’y peut rien, c’est comme ça
La loi est la même pour tous, tu t’rends compte si tout l’monde fait ça
J’suis d’accord, j’ai une vie d’merde, mais c’est d’la faute à la télé
Au méchant système, aux riches, aux pauvres, aux immigrés

Je suis un gros con (x8) " (Vaquette)

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 14h36

Oh, et pour "c'est pas des conflits, c'est des dialogues divergents".

Je vais faire un petit truc, tu vas voir.

Bob45
Aujourd'hui j'ai l'impression de faire face plutôt à des "réactions" épidermiques qu'à de véritables blocages, processus de résistance au changement que je lui propose.
Je fini par relativiser certains de ses propos destinés soit à mettre (inconsciemment) du "chantage" dans la relation ("on stoppe tout projet tant qu'on a pas résolu le problème") ou de la menace du pire ("le mieux c'est qu'on se sépare") voire de la question piège (tu coucherais avec une fille qui te plait ?"), "glups".

Ces mots que je souligne, c'est ceux que tu mets sur ces dialogues.
A ces moments, et dans d'autres moment, tu parles de ton émotion : "c'est dur", "mes rencontres sont de vraies épreuves", "remettre à flot notre couple", discuter "plombe nos w-e".

Tu souffres. Vous souffrez. Parce que les mots qui te font douter sont probablement pas faciles à dire et à entendre, dans une relation amoureuse. Même si on les dit avec recul, même si on y va doucement.
Alors, moi, si vos "dialogues divergents" vous font souffrir, je dis que c'est un conflit.
On peut avoir des dialogues divergents sur le foot, le menu du soir. Mais quand ça diverge sur du profond et du vécu affectif, pourquoi se faire croire que ça se passe sur du velours, nom de Zeus ?

C'est pas forcément grave, les conflits c'est pas le Mal. Un conflit ça peut se résoudre par une entente, et les blessures, ça fait mal mais ça se soigne, et on apprend bien.
Et la meilleure façon d'apprendre, c'est faire. Pour citer le psy dans Erica Strange.

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 14h15

Et, moi, je m'entête à te dire que tu te victimises : tu es allé voir ce lien que j'ai glissé ? Tu vois ton rôle, là ?

Tu te racontes sous l'angle où tu es passif (par rapport à tes besoins, à la volonté de ta compagne, à son intelligence...). Mais tu comprends que de fait, tu es déjà en train d'agir, de faire un choix, de faire souffrir ? Tu n'es pas seulement victime ! Ni bourreau. Tu vis.

Mais tu te victimises, parce que tu t'imagines soit en :
- mec poussé à la faute par ta femme
- mec poussé à la séparation par ta femme.
- mec débordé par la difficulté.

Tu te victimises, parceque -c'est humain - c'est plus simple de se regarder comme ça que de dire "je décide, même si je sais pas où ça aboutit".
Dans ce que tu dis, tu t'imagines pas du tout en mec qui assume, qui fait ce qu'il désire faire et assume les conséquences.

Tu envisages 3 pistes. Tu ne considères même pas la quatrième, tu la classes d'emblée comme irréalisable : celle où tu n'es pas victime, et t'autorises à vivre tes sentiments tels qu'ils sont, et où tu tentes (et pourquoi pas à réussis à) conserver la relation avec ta femme.
Tu ne te projettes pas là, ça n'existe pas dans ce que tu décris, tu ne te vois pas arriver à ça.
Parce que si tu as une difficulté là, ce sera évidemment la FIN. Pas un truc à travailler, comme tu travailles sur du discours aujourd'hui. Non, tout ou rien, ce qui se passera sera forcément extrême, renoncement ou séparation, c'est sûr. Pratique, comme ça ya pas à envisager de devoir vivre la vie aussi complexe, nuancée, imprévisible qu'elle l'est.

Ca sert à quoi de connaître la gestion des conflits si tu ne conçois pas que faire ce qui t'intéresse en provoquera parfois ? Oui, les changements que tu pourraient provoquer peuvent être source de conflits.
Mais si ta compagne a de la force de caractère, t'aime, a fondé avec toi un foyer, tu peux aussi imaginer qu'elle sera comme ça dans une situation où tu essayes le polyamour. Que pour elle, être combative et ne pas renoncer, ce ne sera pas forcément ce qu'elle dit. Ce ne sera sans doute pas un truc facile, mais ce sera pas forcément la fin de tout, femme, famille, foyer. Ce sera autre chose, impossible à deviner à l'avance.
Et, si tu assumes, ça pourrait être bien, beaucoup mieux que les trois pistes que tu t'exposes, juste pour dire qu'elles sont insupportables.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 12h54

Bob45

Ce qui m'empêche aujourd'hui de "faire", comme tu dis, c'est d'entendre régulièrement "si tu me trompe, je ne l'accepterai pas et il te faudra faire un choix".

Tant que j'entends cette phrase, je me dis "c'est pas gagné", mon petit bob, c'est pas demain que tu pourras vivre le polyamour !

Je ne peux pas choisir... mais peut-être que la réalité s'imposera à moi !

Disons que même faire comme ça, c'est choisir.
Tu programmes le moment où "la réalité s'imposera".
C'est peut-être un truc positif : tu connais mieux ta femme que moi ! Donc peut-être que ça se passera bien grâce à la patience, et que tu sais au fond que ça arrivera. Si c'est le cas, très bien ! Tant mieux, bon courage, continue à venir lire et parler, ça s'accompagne ces parcours là.

Mon exhortation vaut si au contraire, ce que tu sais intimement c'est que "ça arrivera" sous forme d'une impulsion et d'un clash ensuite. Alors que tu te prépares à être victime de la situation qui s'imposera et à désigner ta compagne comme persécutrice qui n'a pas voulu te comprendre. "J'ai prévenu, j'ai pas voulu faire de mal, mais je me suis mis tellement de côté avant qu'on peut pas dire que ce sera ma faute".

Mais quand t'y seras, au moment d'une situation de choix "par défaut" plutôt qu'assumé,
- soit tu agiras en te justifiant par l'accumulation de ta frustration. Ca t'aidera à changer de situation, mais ta frustration sera aussi un des faits qui la définiront, et qui feront que soit tu n'aimeras plus assez ta compagne, soit votre conflit sera plus dur.
- soit tu renonceras complètement, parce que tu ne veux pas te sentir coupable, donc assumer qu'on ne fait pas toujours ce que l'autre attend, et ton désamour se traduira autrement.

Enfin, quand l'autre te dit "je ne l'accepterai pas"... Il est sincère, il y croit, il ne se trompe peut-être pas, mais il n'en sait rien.
Il y a plein de témoignages ici de gens dont le compagnon est devenu poly, et qui décrivent leur peine, leur adaptation. Mais ce que montre leur récit, c'est que même s'ils ne désiraient pas ce changement, ils sont encore là. Quand on aime quelqu'un, qu'on aime sa vie avec lui, on fait avec ce qui se passe. Les accidents, les changements, les choix : on accepte parce qu'une part de nous nous y oblige. Et parce qu'à son tour, parfois, on craint d'être coupable de partir, et donc on préfère se montrer en victime d'un poly égoïste.

Ca ne se fait pas sans souffrance, la plupart du temps, et il y a certainement des choses à faire pour la réduire au maximum, communiquer, agir sur d'autres aspects, rassurer.
Il te(¹) faut assumer le risque de souffrances, calmer ta culpabilité (sans tuer ton empathie... et c'est vraiment faisable).
Assumer que ça marche pas, que tu vas peut-être tuer ton couple. Ou faire de la peine à l'autre, au moins. Mais assumer ça, où vous torturer indéfiniment, dans le cadre du couple légitime ?
Oui, tu serais responsable de ces possibles souffrances, parce que tu connais le risque, et agirais en connaissance de cause.
Mais tu es aussi responsable de la souffrance que tu engendres maintenant à rester dans un couple où tu es frustré, où ça prolonge un autre conflit. Et tu serais aussi responsable si ça débouche sur "une réalité qui s'imposerait", a mon avis probablement de façon brutale, parce que par une attitude de non-choix tu crées les conditions d'une violence ultérieure. Tu repousses le moment du saut, mais c'est pas un sol stable, la vie, c'est un tapis roulant... (ou un océan. Bref, l'équilibre n'est pas toujours dans l'immobilité.)
Ce qui serait condamnable, ce qui te ferait coupable, ce serait de ne pas choisir la responsabilité la plus constructive. Là, oui, après, ce sera plus dur à assumer, parce que tu sauras que tu aurais pu faire mieux. Si tu agis maintenant, avec toutes les clés en main.
/
/
(¹) : je dis "tu", c'est à la fois pour bousculer sur ton cas personnel, ton contexte et pour dire "on", moi, toi, n'importe qui. Ca rend le texte plus percutant, ça permet de confondre ton histoire et le cas général, auquel j'ai aussi été confronté, et où j'ai aussi besoin d'entendre ces exhortations personnalisées...

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le mercredi 16 mars 2011 à 10h16

Bob 45
Je les fais "patienter" parce que c'est actuellement ma réalité qui doit aussi être accepté ?

Bonjour...
Si j'ai bien compris... Ta réalité, actuellement, ce n'est pas que tu es poly, mais que tu parles de poly dans ton couple.
Le conflit n'est donc pas sur des faits, sur une pratique, mais sur des idées.
Les réactions de ta compagne sont ses réactions sur les idées, pas sur les faits.
Bref : ta patience est probablement souvent une qualité, peut-être l'élément d'une stratégie d'évolution, mais pour le moment, elle est aussi une des sources du conflit. Mon point de vue "provoc", ce serait que tu ne la trompes pas, mais tu l'emmerdes patiemment en amenant un conflit "virtuel".
Et que vous vous pourrissez la vie avec ce conflit sans qu'aucun de vous ne sache réellement si vous sauriez gérer une situation PA réelle.

Dire "je me sens polyamoureux, je pense le mettre en pratique un jour" une fois ou deux, que le message passe, c'est très bien. C'est l'honnêteté, un partage de ta connaissance de toi-même.
Mais une fois que c'est dit, si ya rien de réel, après le temps passé, ça dit finalement : "je cherche autre chose que notre vie, mais je n'y vais pas encore". C'est comme homme en standby que tu es vu, pas en poly. Et le standby, sur le long terme, fait souffrir et insécurise sans doute plus qu'une situation réelle qui dit "oui j'ai vécu un truc, mais je suis encore là et je t'aime".

Voilà... Désolé, c'est une réaction bousculante...
Je respecte aussi ta patience, la sagesse qui va apparemment avec, l'empathie. Mais ce n'est pas nécessairement vertueux, si finalement tu n'as pas à te battre avec des actes, des faits, du réel.
Etre bon en n'agissant pas, c'est faisable, mais ce n'est pas ton projet ? Alors fais. T'es pas un con, donc tu feras sans doute bien, à un moment où l'autre.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Hétéros passifs ?

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Siestacorta

le mardi 15 mars 2011 à 20h26

Oui, enfin, heu, spafo non plus que beaucoup de mecs qui cherchent à se faire sodomiser (pas juste pénétrer) par une femme à gode ceinture apprécient l'aspect "échange de rôle sexuel", et, dominant.
Domination et soumission sont des rôles, seulement ça. Peu de gens s'en rendent bien compte, et donc beaucoup identifient ces rôles à masculin / féminin, qui sont aussi des rôles, juste plus complexes (des constructions sociales, buzzzz, 100 points).
MAIS on peut désirer consciemment de jouer sur l'inversion des rôles sans que ça donne de la légitimité à la donne de départ. Parce que le jeu, par définition, c'est une manière de ne pas être dans le permanent mais dans le mouvement (avance, recule, comment veux-tu...), où il y a des essais, des progressions, du ludique.
Plus les règles sociales sont données comme ludiques, moins on les prendra au sérieux. Donc, jouons.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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