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Présentation Blusher

Témoignage
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Blusher

le jeudi 10 février 2011 à 18h15

« Ce que je recherche dans la vie, c'est la bienveillance, un échange avec autrui motivé par un élan du coeur réciproque. »
Marshall Rosenberg

Les débats que je trouve ici me passionnent. J’en apprécie la qualité, l’intelligence et cette capacité qu’ont beaucoup de participants à se remettre en cause tout autant qu’ils questionnent les règles sociales.

En un mot comme en cent, je me sens déjà bien ici.

Comment ai-je débarqué sur Polyamours.info ?

Au hasard de mes pérégrinations sur Internet, j’ai vu qu’on parlait ici du séminaire que j’organisai il y a quelques mois sur le thème des relations multiples.

/discussion/-mR-/Un-seminaire-sur-les-relations-mu...

Je suis Coach de vie spécialisé sur les problématiques ayant trait à la séduction et aux rapports amoureux. C’est peu de dire que le sujet m’intéresse.

Je fus agréablement surpris de voir qu’au-delà d’une méfiance toute naturelle à l’égard de toute ‘commercialisation’ de ces sujets qui vous sont chers, vous m’avez réservé un accueil courtois.

Qui suis-je ?

A 34 ans, originaire de Paris, j’habite aujourd’hui à Amsterdam depuis 7 ans. Parallèlement à mon activité de coach que j’exerce à Paris et Amsterdam, je suis également maquilleur pour divers magazines de mode.

J’ai vécu plus de relations poly-amoureuses que monogames. J’ai toujours eu un goût certain de la conquête mais aussi et surtout de la découverte de l’autre. Je ne crois pas que le désir soit un mal à dissimuler pour plaire aux biens pensants.

Je pense aussi que le Mythe de l’Unique et les représentations idéalisées de l’Amour version Walt Disney ont fait plus de mal que de bien.
Je suis donc partisan d’un véritable effort d’éducation et de prise de conscience sur ces sujets qui touchent de si près au bien-être de chacun.

Ce débat s’impose d’autant plus que les chiffres accablants du taux de divorce révèlent à mon sens la faillite d’un modèle irréaliste.

En ce qui me concerne, je vis une splendide relation amoureuse depuis deux ans. Les premiers 6 mois de cette relation furent poly avant d’opter pour une relation mono laissant beaucoup d’espace et de liberté pour les rencontres.
Beaucoup de mes ex sont des amies, non seulement mes amies, mais elles deviennent souvent aussi les amies de ma partenaire. De mon côté, je vais volontiers vider un bière avec un de ses ex lors d’un de ses passages à Amsterdam.

Conscient que cette façon de vivre notre couple surprend beaucoup de monogames, je me retrouve souvent à expliquer la part cruciale que joue l’honnêteté dans notre relation : honnête avec soi-même, honnête avec l’autre, honnête avec le reste du monde. Ici, je pourrais avoir le sentiment de devoir également me justifier sur mon choix mono.

Bref, je suis, aux yeux de tous, à la croisée des chemins. ;)

C’est souvent la question que me pose les participants à mes séminaire d’ailleurs : « Et ta copine, elle n’est pas jalouse que tu rencontres toutes ces filles ? »
Je peux dire en effet que mes activités professionnelles me mettent dos au mur : que je maquille une mannequin ou que j’adresse la parole à des inconnues dans la rue pour enseigner l’art du flirt à mes clients de coaching, le sujet était inévitable avec ma partenaire.

Et ce dès le début. Tant mieux.

Trop de couples marchent sur des œufs en évitant les sujets qui fâchent pour se retrouver quelques années plus tard dans une situation intenable.

Quelle sera ma contribution à Polyamours.info ?

Si je vous rejoins, c’est pour apporter ma pierre à l’édifice. Aussi modeste que soit ma contribution, j’espère avec vous faire bouger un peu les mentalités et participer au bien-être de quiconque veut vivre une vie amoureuse exaltante et saine.

J’ai cette particularité de parler ici à visage découvert puisqu’on m’interviewe sur le sujet de temps à autre, on trouve mon nom sur Google quand on tape Blusher etc. C'est aussi pour cela que je souhaite rejoindre vos débats, enrichir ma vision du PA à votre contact.

Quand des médias me posent des questions sur les relations amoureuses, je veux être en mesure de dépasser le clivage mono/poly. Eviter les clichés, les ghettos, les étiquettes. Echanger avec vous m'y aidera sans nulle doute.

Je ne jouis donc pas de l’anonymat d’autres forumeurs. Parler de polyamour en son nom propre requiert encore un certain courage social dont je prends la mesure en écrivant cette présentation.

Mais pour vivre heureux, cessons de vivre cachés !

Bien à vous et à très bientôt ;)

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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(compte clôturé)

le jeudi 10 février 2011 à 18h41

Bienvenue ici, et ne t'en fais pas: ça fait plus de 20 ans que je témoigne à visage découvert sur le sujet- rien que ces huit derniers jours, 3 ITV: Europe 1, France-Inter (ça passe demain) et RFI (lundi)- et même si ça lasse parfois, on n'en meurt pas!
Beaucoup de mes ex sont des amies, non seulement mes amies, mais elles deviennent souvent aussi les amies de ma partenaire. De mon côté, je vais volontiers vider un bière avec un de ses ex lors d’un de ses passages à Amsterdam. Je suis contente que tu évoques ce point important: l'amitié avec des ex de l'un ou de l'autre, cette intimité créée par tout ce qu'on a vécu.
Tu te dis monogame actuellement. En fait- que les autres plussoient ou non- je crois que pluri on reste, mais que cela n'empêche aucunement de traverser des périodes monogames ou solitaires. Heureusement, le fait de rencontrer d'autres amours n'oblige aucunement à en rencontrer en permanence, sinon ça deviendrait une corvée :-)

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Siestacorta

le jeudi 10 février 2011 à 19h15

Bienvenue !

Je voulais marquer mon plaisir : tu pars d'une position plutôt atypique par ici, peut-être que tu manges un peu moins d'algues et que tu n'es pas autant en phase avec le Grand Bol-de-Soupe des énergies positives.

J'avoue que le côté commercial / glamour bizness me rend moi-même un poil méfiant, mais assumer d'emblée le truc, sur un mode assez carré, ça me parle bien. Je trouve ça plutôt courageux, tel quel.
J'espère que si la question de la séduction, qui semble centrale dans ton expérience, était abordée, tu seras dans l'optique débat plus que dans la proposition de séminaire. J'adorerai voir ma méfiance injustifiée...

Bref, au final, content que tu te joignes à la fête.

Sinon, je crois pas que ta monogamie actuelle puisse t'être reprochée ici. Comme le dit Françoise, ça n'a rien d'une obligation.
C'est pas parce qu'on s'attache à la liberté d'expression qu'on fait un discours dessus tous les matins, pour comparer...

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Clown_Triste

le jeudi 10 février 2011 à 20h31

Bienvenue à toi, Blusher,

J'ai pu constater que l'immense majorité des personnes qui s'associent au mouvement de déconstruction et d'apprentissage de la séduction initié par les Pick-Up Artists et la seduction community américaine ont mauvaise presse sur Internet, à l'exception sans doute de sites spécialisés... qui tendent justement à renforcer cette réputation par leur côté hermétique et souvent immature, parfois vénal.

Comme tu l'as dit, ici y compris, il y a une sorte de méfiance instinctive à l'idée que la séduction puisse être enseignée et que des gens puissent être payés pour. Ce qui est valable pour presque n'importe quelle activité humaine (sport, art, artisanat, culture, savoir-faire divers) devient étrangement suspect dès qu'on parle de rapports humains, de séduction, d'attirance et de sentiments. Parce que, c'est bien connu, ces choses-là sont naturelles ou ne sont pas. Ou très personnelles et absolument impossibles à partager. Ou d'ordre magique et inexplicable.
Je trouve cette résistance particulière assez fascinante, d'ailleurs, car je n'ai pas (encore) d'explication solide pour.

Je me réjouis donc qu'il y ait désormais ici quelqu'un qui s'est visiblement penché sur ces questions à titre personnel, au point d'en faire même une partie de son activité professionnelle.

Par ailleurs, je trouve ta situation particulièrement intéressante. Tu es de toute évidence quelqu'un qui sait s'y prendre pour séduire, qui n'a pas de mal à nouer des contacts, et tu as fait le choix volontaire d'une relation monogame. Là où beaucoup d'hommes qui se disent profondément monogames sont, à mon avis, simplement persuadés de n'avoir pas le choix. Pour eux, la rencontre et la séduction constituent des "boîtes noires" où la chance compte plus que le reste, voire même une source de souffrance. Il ne se comportent donc ainsi que "par défaut", trop contents d'avoir déjà su intéresser une femme.
Ce n'est pas ton cas. Tu pourrais sans doute multiplier les relations sexuelles et sentimentales mais tu choisis de ne pas le faire (ou dans certaines limites, peut-être). Je serai donc curieux, si l'occasion se présente, d'en apprendre plus sur la raison de tes choix. Cette monogamie dont tu parles convient-elle finalement à ton tempérament, ou bien est-ce une nécessité pour faire perdurer l'histoire que tu vis avec ta compagne (qui ne serait, elle, pas polyamoureuse) ?

Au plaisir de te lire, donc. Et de partager une bière (ou un paquet de caramels mous) la prochaine fois que je passerai à Amsterdam. Ou pour ton futur séminaire bordelais, bien sûr ;)

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Blusher

le vendredi 11 février 2011 à 12h16

Francoise
Beaucoup de mes ex sont des amies, non seulement mes amies, mais elles deviennent souvent aussi les amies de ma partenaire.

De mon côté, je vais volontiers vider un bière avec un de ses ex lors d’un de ses passages à Amsterdam.

Je suis contente que tu évoques ce point important : l'amitié avec des ex de l'un ou de l'autre, cette intimité créée par tout ce qu'on a vécu.

Cette amitié est importante en effet, c’est le trait d’union entre le passé et le présent.

Exiger de l’autre, et de soi-même d’exclure des gens importants de sa vie est généralement une mauvaise idée. A moins bien sûr qu’on ait affaire à un(e ) ex encore transis d’amour prêt à tout, y compris à certaines bassesses, pour reconquérir l’être aimé. Dans ce cas, un couple poly ou mono doit savoir protéger son bonheur des gens toxiques.

Mais quand les ex sont des gens sains et honnêtes avec lesquels fleurit une belle amitié c’est formidable.

Francoise
Heureusement, le fait de rencontrer d'autres amours n'oblige aucunement à en rencontrer en permanence, sinon ça deviendrait une corvée :-)

Sans aller jusqu’à parler de corvée, j’adore évidemment le flirt et les premières rencontres, il y a dans la recherche effrénée de nouvelles amours un côté Mythe de Sisyphe. ;)

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Blusher

le vendredi 11 février 2011 à 12h50

Clown_Triste
Bienvenue à toi, Blusher, J'ai pu constater que l'immense majorité des personnes qui s'associent au mouvement de déconstruction et d'apprentissage de la séduction initié par les Pick-Up Artists et la seduction community américaine ont mauvaise presse sur Internet, à l'exception sans doute de sites spécialisés... qui tendent justement à renforcer cette réputation par leur côté hermétique et souvent immature, parfois vénal.

En effet, les résistances que rencontre ce mouvement sont pour une part largement méritée (idéologie douteuse, aspects marketing parfois en opposition avec certaines fondements éthiques du métier de coach etc.). C’est d’ailleurs pour cette raison que je refuse de me faire enfermer dans ce ghetto de pickup artists.

Clown_Triste
Il y a une sorte de méfiance instinctive à l'idée que la séduction puisse être enseignée et que des gens puissent être payés pour. Ce qui est valable pour presque n'importe quelle activité humaine devient étrangement suspect dès qu'on parle de rapports humains, de séduction, d'attirance et de sentiments.
Parce que, c'est bien connu, ces choses-là sont naturelles ou ne sont pas. Ou très personnelles et absolument impossibles à partager. Ou d'ordre magique et inexplicable.

En effet, pourquoi serait-ce tabou de déconstruire et d’enseigner les mécanismes de l’attirance et de la séduction ?

J’ai fini par penser que dans le monde occidental l’amour est pour beaucoup le dernier refuge du mysticisme et de la superstition.

On ne croit plus guère en Dieu mais celui qui rationnalise le miracle de l’Amour est un hérétique.

Quand tu parles du "boîte noire", c'est exactement ça. Pour des millions de personnes en France et ailleurs, l'attirance et le sentiment amoureux sont des phénomènes qu'on attribue au hasard.

Les hommes et les femmes que je coache sont diplomés, intelligents et... superbement ignorants lorqu'il s'agit de séduction.

Il doit bien y avoir une raison à cela. Alors, à qui profite le crime ?

Des comédies romantiques Hollywoodiennes au porno standardisé de la vallée de San Fernando, ce sont des icônes qui sont produites, volontairement déconnectées de la réalité quotidienne de ceux qui les regardent.

Et si c’était ça le nouvel opium du peuple ? L’amour romantique comme au cinéma, le sexe érigé en sport de haut niveau: Happy end et Money shot.

Ce n'est pas un hasard. Le cinéma est un puissant outil idéologique.

Et pour une partie non négligeable de la population, ces représentations illusoires, cette vie amoureuse par procuration, constituent la seule alternatives.

Certains ont une vie érotique variée et excitante ; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Michel Houellebecq

Pire encore: ignorant que le sexe est un système de différenciation indépendant de l'argent. Les laissés pour compte du libéralisme sexuel vivent dans l'illusion d'une sorte de méritocratie. Combien étudient dans les meilleures écoles, travaillent dur pour faire carrière et amasser de l'argent dans le seul but d'avoir enfin du succés avec les femmes?

Ils laissent donc en friche un pan entier de leur développement personnel et intime pour se consacrer corps et âme à leur carrière.

"Bosse dur, gagne de l'argent, les filles viendront à toi."

Tôt ou tard, ils réalisent que l'épanouissement amoureux et sexuel n'est pas inclu dans leur package salarial. Soit ils se casent "par défaut" avec la première qui daigne s'intéresser à eux, soit ils se résignent à de longues périodes de solitude.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Blusher

le vendredi 11 février 2011 à 13h12

Clown_Triste
Ce n'est pas ton cas. Tu pourrais sans doute multiplier les relations sexuelles et sentimentales mais tu choisis de ne pas le faire (ou dans certaines limites, peut-être). Je serai donc curieux, si l'occasion se présente, d'en apprendre plus sur la raison de tes choix.
Cette monogamie dont tu parles convient-elle finalement à ton tempérament, ou bien est-ce une nécessité pour faire perdurer l'histoire que tu vis avec ta compagne (qui ne serait, elle, pas polyamoureuse) ?

Le luxe du choix confère une confiance en soi et en l'avenir. Il peut aussi devenir un choix de facilité et un piège quand l'excitation vient uniquement de cette course en avant.

Quand on a l'opportunité de vivre une relation honnête où la monogamie est un choix éclairé, on se rend compte que ce qui pèse le plus dans le couple traditionnel n'est pas nécessairement l'ex.clusivité sexuelle. En ce qui me concerne, ce serait plutôt les non-dits, les rencontres qu'on évite de peur de blesser l'autre, les ex qu'on raye du carnet d'adresse et autres foutaises. A ce rythme, la vie sociale du mec en couple se réduit souvent à une peau de chagrin et ses contacts avec les femmes se limitent à ses collègues et à la coiffeuse une fois par mois.

Non merci. Très peu pour moi.

Je flirte avec plaisir. J'entretiens des amitiés sincères avec les deux sexes . Du coup, l'envie de coucher avec d'autres est un lointain écho et je fus le premier à m'en étonner... avant de réaliser que l'adultère du mono classique n'est souvent qu'une cure de Jouvence et une solution à court-terme pour rallumer le feu qui s'est éteint dans sa relation.

Clown_Triste
Au plaisir de te lire, donc. Et de partager une bière (ou un paquet de caramels mous) la prochaine fois que je passerai à Amsterdam. Ou pour ton futur séminaire bordelais, bien sûr ;)

Ce sera un plaisir partagé et ce n'est pas une parole en l'air.
PS: un paquet de caramel mous :)

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Blusher

le vendredi 11 février 2011 à 13h17

siestacorta
J'avoue que le côté commercial / glamour bizness me rend moi-même un poil méfiant, mais assumer d'emblée le truc, sur un mode assez carré, ça me parle bien. Je trouve ça plutôt courageux, tel quel.

C'est tellement plus qu'un job qu'il serait assez faux-cul de faire l'impasse là-dessus. En particulier sur un site qui traite de relations amoureuses.

siestacorta
J'espère que si la question de la séduction, qui semble centrale dans ton expérience, était abordée, tu seras dans l'optique débat plus que dans la proposition de séminaire. J'adorerai voir ma méfiance injustifiée...

Absolument. En revanche, je serai ravi de rencontrer des polyamoureux du site pour ouvrir un débat. Et certainement pas pour faire le moindre euro.

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Siestacorta

le vendredi 11 février 2011 à 13h19

Blusher
Les laissés pour compte du libéralisme sexuel vivent dans l'illusion d'une sorte de méritocratie. Combien étudient dans les meilleures écoles, travaillent dur pour faire carrière et amasser de l'argent dans le seul but d'avoir enfin du succés avec les femmes ?
Tôt ou tard, ils réalisent que l'épanouissement amoureux et sexuel n'est pas inclu dans leur package salarial. Soit ils se casent "par défaut" avec la première qui daigne s'intéresser à eux, soit ils se résignent à de longues périodes de solitude.

Message modifié par son auteur il y a 20 minutes.

Ouh tout ça ça me parle bien... Je m'accorde pas sur tout-tout mais j'adowre qu'on en parle ici.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Clown_Triste

le dimanche 13 février 2011 à 19h17

Blusher
Le luxe du choix confère une confiance en soi et en l'avenir. Il peut aussi devenir un choix de facilité et un piège quand l'excitation vient uniquement de cette course en avant.

Quand on a l'opportunité de vivre une relation honnête où la monogamie est un choix éclairé, on se rend compte que ce qui pèse le plus dans le couple traditionnel n'est pas nécessairement l'exclusivité sexuelle. [...]
Je flirte avec plaisir. J'entretiens des amitiés sincères avec les deux sexes . Du coup, l'envie de coucher avec d'autres est un lointain écho et je fus le premier à m'en étonner [...].

En préambule, pour que tout soit clair, il est évident pour moi que tu n'as pas ici à te "justifier" de ton choix de monogamie.
Si je m'interroge (et t'interroge au passage), c'est pour mieux comprendre en quoi consiste ce choix "éclairé" que tu partages semble-t-il avec ta compagne. Êtes-vous monogames parce que ne pas l'être serait risqué, pour pouvoir vous dédier le plus possible de temps l'un à l'autre, par conviction... ?

Tu mentionnes notamment que tu flirtes avec plaisir. Quelle est la nature de ce plaisir ? S'agit-il de faire sourire les femmes autour de toi, de sentir que tu plais, d'une pure dimension "ludique", façon passe d'armes verbales dans le grand jeu de la séduction ?

En général, quand on a envie de flirter (à l'exception peut-être de ceux qui le font systématiquement avec tout le monde), c'est parce que la personne en face nous plaît, voire qu'on la trouve désirable. Si tu sais par avance que ce flirt ne peut déboucher sur quelque chose de sexuel, qu'il n'ira pas au bout du chemin possible, cela ne va-t-il pas nettement diminuer le plaisir du flirt, voire générer de la frustration (pour toi ou pour l'autre) ? Quelle satisfaction y puises-tu ; au-delà du fait de tester de nouvelles astuces pour ton activité de coach, bien sûr ? ;)
Ce sont des questions auxquelles je m'intéresse particulièrement ces derniers temps. Donc ton témoignage sera le bienvenu, si toutefois tu souhaites t'exprimer publiquement sur ce thème intime (je comprendrais que ce ne soit pas le cas).

Au plaisir,

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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ln095

le mardi 15 février 2011 à 15h22

La question du flirt sans passage à l'acte sexuel rejoint tout à fait mes préoccupations du moment. Comme beaucoup sur ce site, je me sens plutôt poly et mon mari plutôt mono, ce qui n'est pas très facile à gérer. Le flirt me semble un compromis assez intéressant. Le sexe avec un autre que son conjoint officiel demande une logistique, beaucoup de tps, beaucoup d'implication, et, autant que j'ai pu en juger, il est souvent physiquement décevant, et peut être très déstructeur pour le couple.

J'ai justement déjeuné hier avec un vieux copain et ce fut très agréable. Il a la cinquantaine, il a fréquenté les boites échangistes ds les années 80, à l'époque où je regardais récréA2. Son côté vieux brisquart du sexe m'a toujours plu. On s’est rencontré sur internet, il y a 16 ou 17 ans. On était tous les deux célibataires, je le trouvais trop vieux, il est devenu un vrai copain. J’ai cessé de le voir un peu bêtement parce que je sentais que ça déplaisait à celui qui allait devenir mon mari. Ca a été une des étapes de notre enfermement progressif sur nous-mêmes, qui me paraissait naturel à l’époque, on était comme la majorité des couples qui misent sur la fusion… grossière erreur !

C’est une des premières personnes que j’ai recontactée qd j’ai envisagé de sortir de ma bulle fusionnelle, non pas pour coucher avec lui mais pour retrouver mon copain. C’est avec lui qu’on a écrit des nouvelles érotiques à 4 mains, dont l’une fait un carton sur internet (« La reine des fourmis », sur le site revebebe, si vous voulez jeter un œil) . Il est maintenant en couple. En fait je l’ai connu à une époque où sa copine l’avait quitté à cause de ses infidélités et après qq tps ils se sont remis ensemble, et il s’est un peu calmé. Ce qui ne nous empêche pas d'avoir l'impression d'être comme deux collègiens quand on se retrouve: on raconte des histoires de cul qui font plonger tous nos voisins de resto plus profondément dans leur journal. C’est la relation la plus proche que je connaisse de ce concept du flirt sans sexe.

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Blusher

le mercredi 16 février 2011 à 17h10

ln095
il est devenu un vrai copain. J’ai cessé de le voir un peu bêtement parce que je sentais que ça déplaisait à celui qui allait devenir mon mari. Ca a été une des étapes de notre enfermement progressif sur nous-mêmes, qui me paraissait naturel à l’époque, on était comme la majorité des couples qui misent sur la fusion… grossière erreur !

Merci pour ton intervention. C'est exactement ce qui se passe avec mes amies.

Tu décris bien cet "enfermement progressif" et le piège de la majorité ignorante.

Il peut-être difficile de faire quelque chose qui déplaît à son conjoint; il le faut pourtant. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître aux tenants du couple 'fusionnel', il y va du bien-être de chacun des partenaires et de la survie même du couple.

D'ailleurs, plutôt que de fusion, je préfère parler de dillution. Pour rappel, la dilution est un procédé consistant à obtenir une solution finale de concentration inférieure à celle de départ. la dilution de nos 'moi' respectifs dans le grand Tout qu'est le 'Nous'. Ce 'Nous' est une entité abstraite, souvent sans saveur mais au sein de laquelle on trouve une illusion de sécurité sans cesse mise à mal par les soubresauts du Moi. Car, le problème, c'est que dans ce processus de dillution, on perd nécessairement une part de notre identité, de notre vitalité... au point même de ne plus être attirants l'un pour l'autre.

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Blusher

le mercredi 16 février 2011 à 17h11

Siestacorta
Ouh tout ça ça me parle bien... Je m'accorde pas sur tout-tout mais j'adore qu'on en parle ici. Message modifié par son auteur il y a 5 jours.

Que penserais tu d'ouvrir un fil de conversation sur ce sujet?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Blusher

le mercredi 16 février 2011 à 18h01

Clown_Triste
Si je m'interroge (et t'interroge au passage), c'est pour mieux comprendre en quoi consiste ce choix "éclairé" que tu partages semble-t-il avec ta compagne. Êtes-vous monogames parce que ne pas l'être serait risqué, pour pouvoir vous dédier le plus possible de temps l'un à l'autre, par conviction... ?

J'oppose la notion de choix éclairé à celle de choix par défaut ou plus radical encore: le non-choix.

On effectue un choix à partir du moment où deux alternatives ou plus se présentent à nous. Il faut donc avoir réalisé à un moment donné qu'une relation amoureuse puisse être plurielle pour choisir l'un ou l'autre mode de fonctionnement.

Pour beaucoup, bien que conscients de cette possibilité, ils n'imaginent pas une seconde de prendre le risque d'une telle aventure aux antipodes des comportement 'normaux'. Ils ont déjà eu assez de mal à en trouver une, il ne vont pas se permettre le luxe de risquer d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Et selon toute vraisemblance, dans une relation ouverte, ils se retrouveraient à regarder le film du dimanche soir pendant que leur belle se prépare pour son amant. Aussi, quand ils 'choisissent' la monogamie, il s'agit d'un choix sous contrainte, un choix par défaut.

Le vrai choix, le choix éclairé que tu souhaiterais que je définisse, c'est celui qu'on fait entre deux options comparables en qualité.
Pour avoir vécu des amours pluriels, je sais qu'elles peuvent être savoureuses, excitantes, grisantes. Elles peuvent également causer bien des douleurs et des frustrations. Je pourrais dire la même chose de mes amours exclusifs.

C'est donc entre deux options distinctes mais comparables que j'ai fait mon choix, à la lueur de mon expérience et de ce que j'ai pu apprendre sur moi-même au fil des ans.

Quand je lui ai proposé l'exclusivité, ce qu'elle a accepté avec enthousiasme, ce fut pour différentes raisons. Tout d'abord, entre ma réputation de séducteur et son physique avantageux, nous étions devenus des cibles mouvantes pendant nos 5 mois de non-exclusivité.

Notre entourage agissait de manière parfois glauque.

"Ils ne sont pas vraiment ensemble, ils continuent à voir d'autres personnes. Je l'ai vu avec une autre fille la semaine dernière. Il n'y a pas de raison que je ne la drague pas."

Il y eut donc, de la part de quelques hommes, quelques tentatives de drague franchissant allègrement les frontières du respect. Souvent, nous décelions en filligrane une forme de compétition vaguement homo-érotique:

"Je vais souffler la copine du 'séducteur' sous son nez. Ca lui fera les pieds."

Efficace pour faire le tri parmi les potes.

Du côté des filles, c'était un festival de réflexions perfides sur la nouvelle-venue, des coups de fil à deux heures du matin etc. (Notez que je parle ici de filles avec qui je n'avais jamais eu de relations amoureuses)

D'un côté comme de l'autre, on aurait donc dit que notre cercle social s'était mis d'accord pour ne jamais nous foutre la paix. Quand nous avons finalement réussi à nous débarrasser de leur emprise envieuse et malsaine nous avons commencé à profiter plus pleinement du temps passé ensemble.

Cela va avoir l'air brutal mais s'afficher 'en couple' revenait à protéger notre amour des lourdeaux et des hystériques. Si vous en doutez, il suffit pour une femme de choisir le statut : 'dans une relation libre' pour que les hommes s'imaginent qu'elle couche avec le premier venu, n'importe-où, n'importe quand.

Nous sommes passés par une phase plus fusionnelle le temps de faire du tri dans ce petit monde. Puis comme une fleur refleurit au Printemps, nous avons rencontré des gens formidables qui comprennent nos aspirations et la nature de notre relation... et de mon métier.

Mais surtout, surtout, avec mes autres maitresses, ce n'était plus la même chose. Le coeur n'y était plus. On finit par se demander pourquoi on fait ça. J'ai réalisé que si je continuais ma vie de polygame, c'était principalement pour éviter le spectre du chagrin d'amour, celui qui vous tord les tripes. En ne mettant pas tous mes oeufs dans le même panier, je diversifiais mon investissement et réduisait mathématiquement mes risques.

Cette stratégie, largement inconsciente au départ, m'apparut alors comme un truc de froussard. C'était devenu ma zone de confort. J'ai fait ce qui me faisait le plus peur: re-devenir mono. Quel frisson. Limite, ça avait un goût d'interdit, c'était devenu aussi sexy pour moi que pour d'autres l'idée d'une orgie sous le soleil.

Et jusqu'à ce jour, nous avons modelé une relation sur-mesure qui nous ravit: délicieusement régressive parfois jamais répressive, sexuellement exclusive mais généreuse et ouverte aux rencontres de qualité et aux amitiés sincères.

L'exclusivité sexuelle m'a d'ailleurs permis de sortir d'une certaine routine. Avec plusieurs partenaires sexuelles, régulières ou non, on a facilement l'impression de la diversité. Faire la même chose avec des filles différentes, ce n'est pas excitant très longtemps: La diversité des corps vs. la diversité des étreintes.

Alors un beau jour, on se met en couple et on crée cette diversité à deux. Les fantasmes prennent vie au gré de l'imagination de l'un et de l'autre, on se trouve une complicité jamais ternie par le jugement ou la crainte.

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Blusher

le mercredi 16 février 2011 à 18h34

Clown_Triste
Tu mentionnes notamment que tu flirtes avec plaisir. Quelle est la nature de ce plaisir ?
S'agit-il de faire sourire les femmes autour de toi, de sentir que tu plais, d'une pure dimension "ludique", façon passe d'armes verbales dans le grand jeu de la séduction ?
En général, quand on a envie de flirter (à l'exception peut-être de ceux qui le font systématiquement avec tout le monde), c'est parce que la personne en face nous plaît, voire qu'on la trouve désirable.
Si tu sais par avance que ce flirt ne peut déboucher sur quelque chose de sexuel, qu'il n'ira pas au bout du chemin possible, cela ne va-t-il pas nettement diminuer le plaisir du flirt, voire générer de la frustration (pour toi ou pour l'autre) ?
Quelle satisfaction y puises-tu ; au-delà du fait de tester de nouvelles astuces pour ton activité de coach, bien sûr ? ;)

Le flirt est un plaisir en soi, comme le sont tous les échanges véritablement empathiques. Il y a donc bien une dimension de plaisir et de jeu à laquelle j'ai envie de continuer à goûter.

Deux citations me viennent en tête qui se complètent parfaitement pour exprimer mon ressenti de vétéran de la séduction :-) :

"La conquête des femmes est la seule aventure exaltante de la vie d'un homme." G. de Maupassant

"The chase is better than the catch" Mötörhead

Et puis, comme tu le signales très justement, c'est mon métier.
L'enseignement de la séduction est une heuristique: il s'agit de continuer à trouver de nouvelles découverte à partager avec mes clients.
Sans compter, que la démonstration a des vertus pédagogiques; ils paient aussi pour me voir à l'oeuvre et je ne compte pas me dérober en arguant du fait que je suis en couple.

Et tu sais ce qui est formidable là-dedans?
On continue à se sentir attirants.
On ne se laisse pas aller.

Ce qui nous amène à la notion de Capital Séduction. Soyons francs, on a souvent besoin d'un tiers pour l'évaluer objectivement.

"Mais non chérie, tu n'as pas grossi." suffit rarement à faire taire les complexes et les doutes.

La question demeure: "Est-ce-que je plais encore?"

Notons que les données du problème ne sont pas parfaitement symétriques pour les hommes et les femmes.

Le rôle typiquement dévolu aux femmes dans la parade amoureuse est plus passif, du moins en apparence. Une jolie femme va boire en verre en terrasse d'un café, le premier dragueur de pacotille venu la dérangera peut-être et elle lui fera savoir, mais il la rassurera au moins sur un point: elle est encore attirante.

A l'inverse, un homme lambda, ni beau, ni moche, plutôt bien mis même, se rend en boîte avec ses potes. Il boit quelques verres, jette un coup d'oeil autour de lui de temps à autre, discute avec ses amis, danse quelques minutes. Les chance qu'une jeune femme vienne l'aborder sont minimes.
S'il lui vient l'idée d'aller engager la conversation avec l'une d'elle, le simple fait qu'il soit actif dans cette démarche suffira à faire naître en lui une sourde culpabilité: "Oh mon Dieu, j'en ai dragué une autre, je suis infidèle."

Il s'abstient donc.

Et alors qu'une femme qui continue à soigner son apparence ne perdra rien de son Capital Séduction en deux ans de relation exclusive, un homme au contraire devra tout réapprendre. (Oui je sais, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas...)

Pourquoi cette digression?

Parce que moins on vit dans la peur d'être trompé ou largué, moins ces choses-là arrivent. On sait que la séparation éventuelle fera mal bien sûr, mais on sait aussi qu'on retrouvera quelqu'un, qu'on repartira vers d'autres aventures et d'autres relations. On profite de sa relation au jour le jour sans crainte, mieux et plus honnêtement.

Paradoxalement, cela me semble la meilleur recette pour qu'une relation dure.

- Toujours? Pourquoi pas... Mais n'en parle jamais.

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ln095

le mercredi 16 février 2011 à 18h46

Combien de temps l'exclusivité va-t-elle durer? les paris sont ouverts...

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Blusher

le mercredi 16 février 2011 à 19h06

Les paris sont toujours ouverts en amour.

Le bonheur quotidien de cette relation est la plus sûre promesse de futur.

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zina

le mercredi 16 février 2011 à 22h51

-

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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LuLutine

le lundi 21 février 2011 à 12h48

ln095
Le sexe avec un autre que son conjoint officiel demande une logistique, beaucoup de tps, beaucoup d'implication, et, autant que j'ai pu en juger, il est souvent physiquement décevant,

Je dirais que tu n'as pas eu de chance...en tout cas, mon expérience ne rejoint pas la tienne !

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