Communication : attention, fil sincère et brut de pomme avant tout
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(compte clôturé)
le lundi 22 mars 2010 à 11h18
Eric, tu devrais vraiment, pour ton bien et à mon humble avis, reconsidérer la notion même de forum.
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ERIC_48
le lundi 22 mars 2010 à 11h25
Insognare : J'ai parfaitement compris ton message. Et je te remercie de ta bienveillance vis à vis de moi qui me touche très profondément. <3
Mais il en est hors de question. Excuse moi de la brutalité. Si tu veux, je peux t'expliquer pourquoi, mais en gros, c'est tout simplement parce que je pense qu'il ne faut pas s'adapter, dans le cas présent. Si ce n'est pas possible d'organiser les choses dans ce sens, je préfère partir. Autrement dit, si ce n'est pas possible, ce sera sans moi. Le forum n'en mourra pas, et moi non plus (ça répond en même temps à Siesta qui se fichait de moi parce que j'utilisais ce mot).
Ca tombe bien faut que je parte.
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lam
le lundi 22 mars 2010 à 12h05
Clementine
En fait, si quelqu'un ne souhaite pas s'interroger sur un truc genre caillou-dans-la-godasse, la logique voudrait que cette personne passe son chemin. Or ce n'est pas toujours le cas, preuve en est ce réflexe souvent observé qui dit... que le sujet n'a rien à faire ici ou là, comme si c'était dérangeant de lire les autres qui s'interrogent là-dessus. Donc ça doit titiller quand même !
Donc même dans ce cas, il doit y avoir une utilité : celle de manifester un inconfort. Dans ce cas-là... ben ça fait partie des pré-requis, d'être au moins un sujet qui interpelle, à défaut d'être confortable.
Un des pré-requis = sujet qui interpelle,
manifestation d'inconfort = signe qu'il y a besoin de creuser!
Je suis d'acc.
Bon, du coup, une question me vient: est-ce que avoir conscience du pourquoi on communique (je trouve que tu le dis bien : tenter l'aventure de se comprendre mieux soi-même en comprenant les autres. ) est un pré-requis pour communiquer de manière constructive?
J'imagine peut-être le truc de façon optimiste: quand on communique constructivement chacun-e en sort enrichi, et je sens que cette vision est remise en question par ta définition qui me plait bien.
Est-ce que finalement communiquer constructivement c'est pas uniquement une histoire de relation à soi-même?
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(compte clôturé)
le lundi 22 mars 2010 à 12h48
Pas uniquement, mais pour beaucoup. Mmmhh, comment dire ça...
Mieux on cerne ce que les termes, les tournures de phrase, les situations évoquées, etc nous font, mieux on capte où nos filtres pour les recevoir prennent racine. On ne peut pas empêcher que ça nous fasse ce que ça nous fait, mais prendre un peu de distance en même temps grâce à la compréhension du mécanisme, ça tempère l'affectif.
Pour le reste (de beaucoup à uniquement), je dirais que c'est parce qu'un autre me parle, que je me rends compte que ce qui m'irrite ou me titille chez lui, c'est quelque chose que je n'aime pas ou aime chez moi. L'effet-miroir, quoi.
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mandarine
le lundi 22 mars 2010 à 16h42
L effet miroir
L effet mere
L ephemere
Le principal etant qu a nous des discussions comme ca nous fassent de l effet!
S adapter aux autres c est se perdre un peu soi meme non?
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le mardi 23 mars 2010 à 21h31
Lam, Boucledoux:
Je suis repassée voir le texte de Monnet, en particulier la dernière partie, où elle évoque la vision de Gilligan (grosso-modo : les hommes ont un problème avec l’intimité, les femmes avec l’individuation), et l’analyse que Tannen fait des constatations de Gilligan (grosso-modo aussi, deux cultures se heurtent, mais peuvent cohabiter pourvu qu’elles se comprennent et se respectent).
Well.. Quand j’ai lu Gilligan, j’ai plutôt tilté sur l’échange de bonnes pratiques que peuvent représenter les manières respectives de communiquer. Donc, j’ai pensé aux groupes de parole réservés aux hommes – j’en entends parler, et j’aime cette idée de tenter l’intimité avec ceux dont on se sentirait plutôt challenger.
Et, comme pendant chez les femmes, j'ai pensé à la prise de parole autonome, qui cherche moins le consensus que son fil rouge personnel : Tannen tire une analyse des travaux de Gilligan, et Clémentine cherche son chemin en tentant une sorte de discours plus acéré que ce qu’on lui a appris à tenir, une parole qu’elle a plus souvent entendue de la part d'hommes, peut-être. Ou dont elle doit forcer le trait, parce que comme femme, on lui tolère moins d’outrepasser certaines marges ? On s'était posé la question, avec Siesta.
En admettant qu’un discours de consensus cherche à aplanir les oppositions, alors une parole individuelle qui cherche une autre voie a toutes les chances de choquer. Je suis consciente de devoir aller assez loin parfois pour déclencher une réaction, que je cherche par ailleurs, mais pas pour elle-même; plus pour décortiquer ce qui est heurtant, quelles valeurs ça tape de plein fouet, où, comment, pourquoi. Je me rends compte que mes manières choquent en partie parce qu’elles reflètent plus de combativité que la nature dite féminine – partant, que je dois opérer un certain forcing pour obtenir que mon discours soit « dégenré », tout en me rendant compte que je pourrais utiliser des ficelles de communication plus typiquement féminines pour faire passer mon message.
Comme il se trouve que je me tape immensément de séduire, que cette âpreté fait partie de mon caractère, et que plus ça va, moins mon sexe détermine mon genre, et plus mon expression s’ancre dans mon individualité, je tente le pari de dire ouvertement le fond de ma pensée.
En espérant repérer où les aspérités de communication rencontrent des règles, des lois de communication qu’on peut tenter dès lors d’ouvrir et d’élargir, pour les rendre à la fois moins dangereuses car plus coutumières, et se tester dans une recherche d’authenticité : quelque part, c’est apprendre à avoir moins peur de dire quelque chose de heurtant, avoir moins peur de l’entendre aussi. Donc avoir moins peur de soi-même, et de ce que ça remue comme vieilles boues relationnelles.
Exemple : la manipulation, la triangulation, la distance, l’impassibilité, la victimisation, le dénigrement… Tout ça existe, ces hiatus ne peuvent pas toujours être évités, on est sans cesse au bord d’utiliser l’une ou l’autre de ces attitudes. Ca ne s’éradique pas juste en se ménageant les uns les autres, ni en les balayant sous la grande carpette de l’amour, ni en se réconciliant sur l’oreiller virtuel. Ainsi, en reliant deux choses qui semblent opposées (communiquer avec amour et communiquer avec sincérité, du moins dans l’opposition dans laquelle ces deux visions se sont posées et différenciées sur le forum), je suis en mesure d’affirmer une de mes convictions : une parole qui se cherche dans la franchise et se confronte à autrui dans les limites qu’elle transgresse, prend un risque intéressant, en parlant d’amour d’une autre manière – en cherchant à passer par-dessus ce qui semble être tout sauf de l’amour… et pourtant, s’en réclame, à sa façon.
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le vendredi 26 mars 2010 à 10h29
Bon, je monologue, mais c'est pas grave... :-)
Il y a quelqu'un ici avec qui, d'instinct, on s'est reconnus de la même fibre profonde ( je t' <3 , toi!).
Qui m'a fait part de ce que ce fil lui inspirait et m'a donné libre champ pour utiliser ses propos, trop KO actuellement pour des raisons personnelles.
Je pose donc ça ici.
"Je ne te cache pas que le début m'a heurté [...]
Par contre, en essayant d'en comprendre le fond, je crois que je commence à entrevoir ce que tu veux y faire passer, du moins je l'espère !!!
Je dois reconnaître que les [interventions diverses, cibles ou hors-cible] m'y ont aidée.
Ce qui m'a surtout gêné, c'est le fait que tu dises que tu te protèges. La réaction "basique" est alors de se demander "mais de quoi" ? Alors, en lisant le fil, j'ai compris que c'était des toxiques qui te bouffent ton énergie en reposant 1000 fois la même question en se regardant le nombril sans écouter. Mais bon, heureusement que je te connais !!!
Au premier abord, cela semblait fort à "j'attaque avant qu'on ne m'attaque" et je comprenais mal. Certain( e)s se sont probablement arrêtés à cette première impression dégagée par les premiers posts sans creuser + loin. Dommage, car cela en valait la peine.
Bref, si j'ai bien compris, le but est simplement de faire comprendre que le conflit est loin d'être négatif, mais souvent positif, et qu'il est enrichissant de l'oser. Un conflit se fait entre 2 personnes respectueuses l'une de l'autre, à l'écoute. Celles qui sont tournées vers leur petit nombril et leur petite histoire considèrent souvent cela comme de la bagarre. Sans oublier, en plus, que nous avons été élevés en considérant le conflit comme une faiblesse !!! En fait, l'opposition n'amène pas nécessairement à la rupture, mais peut être très constructive, nous pouvons sortir grandis de la confrontation".
Je colle derrière un truc qui m'est venu en tête en posant enfin réponse sur un autre fil qui me dérange /discussion/-fQ-/Anecdotes-plurielisantes-amoureus...
L’ai-je dit là-bas avec assez de douceur pour ceux que je heurte d’habitude, est-ce que je fais des progrès ? Je veux dire aussi : comme ça, est-ce que j’arrive à faire passer ce que je veux dire, allez-vous me recevoir comme ça, puisque je ne vais pas me laisser dominer non plus ? Quelqu’un voit le lien avec un fil ouvert par Simplity sur
/discussion/-eq-/Est-ce-une-atteinte-a-ma-liberte-... ?
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mandarine
le vendredi 26 mars 2010 à 10h41
Perso je trouve que tu a fait des progrés puisque je te comprend, ou alors c est moi qui me suis assouplie!
Personne ne souhaite etre dominé mais j ai( j avais) tendance a foncer dans le tas plutot que d analyser et prendre que ce qui m interessait !
Apparement on se ernd compte qu on peut tous etre a l ecoute sans s enerver et tirer profit de l experience des anciens(si je puis m exprimer ainsi)
C est pas aisé de se detacher de son petit nombril j y travaille et j epere etre sur la bonne voie
L ouverture d esprit est un travail ardu qui ne se fait pas en un clic;
j ouvre mon esprit et je recois beaucoup plus que ce que je peut donner c est un constat!
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 11h07
Alors on se "progresse parmi", comme on dit chez moi.
J'aime bien que ce soit toi, l'autre agrume, qui me dise ça. :-) [Et dans "agrume", il y a "grume": les grumes, ce sont les troncs coupés qui flottent sur une rivière et voyagent ainsi jusqu'à la scierie. Le poids des mots, le choc de l'image :-D ]
Je reconnais que c'était un peu risqué de proposer de travailler sur l'enrichissement du conflit, en posant du conflictuel en même temps.
Mes mises en abîme ne mettent en joie que moi, parfois - sur le moment. Par contre, même si ça met parfois du temps à venir, j'ai toujours un écho qui me botte.
Pas forcément parce qu'on est d'accord avec moi, mais parce qu'on capte ce que je voulais dire - surtout quand je travaille ma communication.
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mandarine
le vendredi 26 mars 2010 à 11h21
J ai travaillé aussi ma communication mais toujours pas ma ponctuation!
Mauvaise image pour les grumes (issue d une famille de bucherons) ils n ont ,i queue ni tete! Je prefere agrume;rond doux lisse et piquant pour celui qui veut bien l eplucher!
J ai pas dit non plus que je comprend tout ce que tu dis (je passe des heures a decortiquer) mais je ne lis plus en diagonale!
Je trouve que depuis l orage ce site et moi meme nageons dans le bonheur !
A la prochaine tempete je m exile dans "la cabanne du pecheur"
La plage est toujours plus belle apres la tempete !
La meute est plus forte quand elle ne s entre devore pas
De cette facon les nouveaux viendront a nous sans crainte!
AMEN!
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Siestacorta
le vendredi 26 mars 2010 à 13h30
reprise au vol :
Le correspondant mystère
Un conflit se fait entre 2 personnes respectueuses l'une de l'autre, à l'écoute. Celles qui sont tournées vers leur petit nombril et leur petite histoire considèrent souvent cela comme de la bagarre.
Je suis moins sourcilleux avec "les petites histoires", et les personnes qui les racontent. Pour moi, ça ne s'oppose pas à du creuse-méninges, c'est de la matière première, la pâte à faire lever.
C'est dommage que ces deux types d'intervention soient opposées, "gratte-nombril" contre "rhétorique vaine", quand les deux sont liées, et peuvent se "progresser parmi".
(pas de crainte, je n'ai pas absorbé une dose déraisonnable de fruits confits, et je ne pense pas que "tout le monde est beau tout le monde il est gentil". Je souligne juste qu'un effort de lecture et d'expression peut vraiment donner un résultat... si chacun le fait de temps en temps.)
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 14h54
Siestacorta
C'est dommage que ces deux types d'intervention soient opposées, "gratte-nombril" contre "rhétorique vaine", quand les deux sont liées, et peuvent se "progresser parmi".
Je capte bien le concept... mais où on trouve "réthorique vaine"?
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Siestacorta
le vendredi 26 mars 2010 à 15h00
"rhétorique vaine", c'est pas de la citation, c'est une synthèse de certains retours.
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 15h34
Oui... je ne vois toujours pas bien ce que tu nommes ainsi. C'est quand il se passe quoi, par exemple, sans donner des noms?
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Siestacorta
le vendredi 26 mars 2010 à 15h39
Oh, c'est un peu la même idée que "bagarres". Avec l'idée qu'on parlerait de sujets fumeux, qu'on capilloctracterait, et qu'on serait difficile à lire (que ce soit pour des raisons d'écriture ou de vocabulaire).
Tu cernes mieux ce que je crois voir exprimé ? :-)
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 15h41
Ah, c'est bien partagé entre tout le monde, quoi. J'ai bon?
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Siestacorta
le vendredi 26 mars 2010 à 16h01
Hm... disons que je pense que les personnes que ça pourrait concerner ne sont pas nécessairement d'accord entre elles, donc oui, c'est bien réparti, c'est sans doute différent de la dualité "bisounours / salopards".
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 16h48
Heu, je veux dire, ça vaut pour toi et moi aussi, du coup?
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Siestacorta
le vendredi 26 mars 2010 à 17h25
Oui... En tout cas moi je me sens concerné quand il y a ce type de remarques, quand je lis "bagarres".
Je me dis pas que je suis un méchant garçon, hein. Je me dis que c'est dommage que "petites histoires persos" et "réflexion abstraite" puissent sembler séparables dans un forum comme celui-ci.
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(compte clôturé)
le vendredi 26 mars 2010 à 18h37
Ben de fait, on est pas trop raccord entre les deux types d'expression, qui en plus expriment souvent des préoccupations très différentes.
Or ce qui n'est pas une préoccupation pour quelqu'un n'éveille donc, souvent, pas d'écho de sa part; donc on a ce risque, d'ailleurs avéré, d'avoir des conversations parallèles dans le même fil. Le mélange ne se fait pas, même en brassant la bouteille, l'huile et l'eau se reséparent ensuite... et je trouve que ce n'est pas grave. Je préfère éviter le débat, du coup. Je suis comme tout le monde, je crois: j'aime bien me sentir comprise et continuer la conversation à partir de là.