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Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

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artichaut

le samedi 23 août 2025 à 00h28

Siestacorta
Je corrige.

Merci pour les explications. Je comprends mieux.

hum…

B. J'ai l'impression que tu confonds attentes et vulnérabilités (pour lesquelles la métaphore de l'anus fonctionne bien, je trouve). Certes il peut y avoir (partage de) vulnérabilité dans le fait de nommer ses attentes à l'autre, et accueil de vulnérabilité dans le fait de prendre en compte celle de l'autre… mais

C. Si l'on fait un gros travail de connaissance critique de soi et de dialogue, pourquoi s'arrêter aux attentes, et ne pas creuser un tout petit peu plus loin ? C'est un peu comme constater/nommer qu'on est jaloux, et refuser d'aller voir ce qu'il y a derrière.

D. J'ai l'impression que tu pose un postulat
- amoureux (pas le temps pour à la fois être vraiment sage et vraiment vivre ma vie, amoureuse y compris)
- d'un format de type relation (on ne peut pas faire semblant que ça compte pas pour notre relation)
…ce qui me renvoie encore à la monogamie…
ce qui n'est pas forcément mal en soi, mais oui en monogamie, prendre en compte les attentes de l'autre, me semble de fait faire partie du deal (implicite), CQFD (partir d'un postulat pour arriver a l'un des implicites du postulat).

Enlever l'implicite et en faire un sujet, je trouve ça cool. Sincérement.
Mais perso j'ai envie de creuser un peu plus loin. Aller voir ce qu'il se passe derrière la facade des attentes.
Et plutôt commencer ça tout de suite, sans attendre de se mettre en relation (et que tous les scripts se déroulent, les implicites, les escalators, les déclarations, les attentes immergées générant des attentes émergées, et ainsi de suite).

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artichaut

le samedi 23 août 2025 à 00h36

Et du reste ce sujet des attentes me renvoie a un autre sujet, celui de rencontrer l'autre ou pas dans son altérité.

J'ai dévelloppé ailleurs la question dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle. J'ai l'impression que y'a un truc bien ancré en nous (et ultra validé par la monogamie, le capitalisme et les sites de rencontres) c'est de chercher à se mettre en relation, non pas pour découvrir une altérité, mais pour obtenir des choses précises.
Je cherche un profil type, des caratéristiques précises (j'ai des attentes) et non pas une personne (avec sa complexité).
Et du coup les attentes commencent même avant la rencontre, pour éventuellement accéder au pass magique relation, si tant es que tu coche toutes les bonnes cases. Et pourtant pas de bol on finit toujours déçu·e, puisque de fait l'autre est une altérité et ne collera jamais à notre imaginaire fantasmé.
À quel moment on arrête de jouer à ce jeu là ?

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artichaut

le samedi 23 août 2025 à 04h22

Au moins chez les poly ou non-monogames, il y a ce truc de ne pas faire porter toutes nos attentes sur une seule personne. Cette possibilité de se créer un puzzle affectif, partager ci avec telle personne, ça avec telle autre, et diminuer la charge attendue que l'on fait peser sur chacun·e.

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Mark

le samedi 23 août 2025 à 10h06

artichaut
Et du reste ce sujet des attentes me renvoie a un autre sujet, celui de rencontrer l'autre ou pas dans son altérité.

J'ai dévelloppé ailleurs la question dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle. J'ai l'impression que y'a un truc bien ancré en nous (et ultra validé par la monogamie, le capitalisme et les sites de rencontres) c'est de chercher à se mettre en relation, non pas pour découvrir une altérité, mais pour obtenir des choses précises.
Je cherche un profil type, des caratéristiques précises (j'ai des attentes) et non pas une personne (avec sa complexité).
Et du coup les attentes commencent même avant la rencontre, pour éventuellement accéder au pass magique relation, si tant es que tu coche toutes les bonnes cases. Et pourtant pas de bol on finit toujours déçu·e, puisque de fait l'autre est une altérité et ne collera jamais à notre imaginaire fantasmé.
À quel moment on arrête de jouer à ce jeu là ?

J'aime beaucoup ce que tu dis là.

Pour moi, derrière le mot attente se cachent les mots injonctions et manipulations en embuscade, et c'est pour ça que je me refuse cette posture.

Obtenir aussi, et c'est à mes yeux le problème principal dans les rencontres. Chercher à, au lieu d'accueillir -ce qui ne m’empêche pas d'avoir et exprimer mes envies et limites.

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HiBou

le lundi 25 août 2025 à 08h29

Mark
J'aime beaucoup ce que tu dis là.

Pour moi, derrière le mot attente se cachent les mots injonctions et manipulations en embuscade, et c'est pour ça que je me refuse cette posture.


je vous rejoinds aussi, je rajouterais aussi le mot séduction ;)

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Mark

le lundi 25 août 2025 à 08h57

HiBou
je vous rejoinds aussi, je rajouterais aussi le mot séduction ;)

Mais tellement !

et pour rebondir sur la remarque d' @artichaut au sujet des sites de rencontres, l'étude, en anglais, est très intéressante. L'article qui résume un peu est en français.

https://usbeketrica.com/fr/article/c-est-prouve-le...

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artichaut

le lundi 25 août 2025 à 14h55

Mark
et pour rebondir sur la remarque d' @artichaut au sujet des sites de rencontres, l'étude, en anglais, est très intéressante.

En tout cas le titre est un peu naze : C’est prouvé, les couples qui se rencontrent sur les applis sont moins épanouis.

Comme je le dis ici, ma critique des "sites de rencontres", ne vise pas à négativer en soi l'usage des dits sites, mais à regarder de plus près ce qu'ils sont, fabriquent et impliquent. En l'occurence déjà à visibiliser qu'il s'agit plutôt de sites de recherche ou de rencards que de réel sites de rencontres. Mais heureusement on peut aussi rencontrer et s'épanouir par ce biais. C'est juste que ça ne va pas du tout de soi et que l'outil en tant que tel n'est pas forcément aidant.

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Mark

le lundi 25 août 2025 à 15h12

artichaut
En tout cas le titre est un peu naze : C’est prouvé, les couples qui se rencontrent sur les applis sont moins épanouis.

Comme je le dis ici, ma critique des "sites de rencontres", ne vise pas à négativer en soi l'usage des dits sites, mais à regarder de plus près ce qu'ils sont, fabriquent et impliquent. En l'occurence déjà à visibiliser qu'il s'agit plutôt de sites de recherche ou de rencards que de réel sites de rencontres. Mais heureusement on peut aussi rencontrer et s'épanouir par ce biais. C'est juste que ça ne va pas du tout de soi et que l'outil en tant que tel n'est pas forcément aidant.

Le titre est totalement naze oui :) Certes, il y a la construction d'un site de rencontre et sa manière "d'orienter" son fonctionnement. (ex: Tinder et la culture du swipe) Les anciennes versions de OK Cupid laissaient beaucoup de place à l'écrit et au jeu des questions/réponses qu'on pouvait commenter. Je trouvais ça plutôt aidant pour aller à la rencontre de l'autre.

Aujourd'hui, - je prends exemple sur ce que j'observe - des sites comme polyrencontres ou vennvibe incitent à parler de soi et n'affichent plus des critères de sélection comme taille ou poids. Ce sont des petits pas, mais qui vont dans le bon sens et s'éloignent du coté catalogue de vpc, du paraître vs l'être.

Mais c'est également l'attitude des utilisatrices et utilisateurs par rapport à ces outils qui a besoin d'évoluer. Vaste sujet ^^
/digression ;-)

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kill-your-idols

le lundi 25 août 2025 à 17h43

artichaut
En tout cas le titre est un peu naze : C’est prouvé, les couples qui se rencontrent sur les applis sont moins épanouis.

Comme je le dis ici, ma critique des "sites de rencontres", ne vise pas à négativer en soi l'usage des dits sites, mais à regarder de plus près ce qu'ils sont, fabriquent et impliquent. En l'occurence déjà à visibiliser qu'il s'agit plutôt de sites de recherche ou de rencards que de réel sites de rencontres. Mais heureusement on peut aussi rencontrer et s'épanouir par ce biais. C'est juste que ça ne va pas du tout de soi et que l'outil en tant que tel n'est pas forcément aidant.

Tout dépend de la manière d'utiliser les sites de rencontre.
De mon côté, grâce aux applis, je me suis marié et j'ai fait des enfants.
Et, globalement, je suis plutôt satisfait.

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LeGrandStyle

le lundi 25 août 2025 à 21h50

Alastor
Alors moi je vais aller peut être un peu à contre courant des exemples que vous donnez, moi je vais parler des attentes que les autres peuvent avoir de moi et je vais être claire pour moi quelqu'un qui n'attend absolument rien de moi n'est alors pas en relation avec moi.

Je rejoins @Alastor sur ce point, s’il n’y a pas d’attente alors il n’y a pas de relation.

Pour moi, les attentes sont la manifestation de nos besoins, et plus particulièrement comment satisfaire nos besoins.

Comme le dis @artichaut, c’est parfois plus pertinent de communiquer nos besoins, car alors nous pouvons peut-être découvrir d’autres façons de les satisfaire. Mais d’un autre côté, si nous savons exactement comment satisfaire nos besoins, il est un peu dommage de ne pas expliciter ses attentes.

Par exemple si on sait que notre seul façon d’être satisfait sexuellement c’est de lècher les pieds, alors il est naturel qu’on va avoir cette attente avec nos partenaires sexuelles.

Lorsqu’on dit “ne pas avoir d’attente”, j’entends surtout que nous n’attendons pas que la personne satisfasse toutes nos attentes, i.e. on ne sera pas déçu, mais si aucune de nos attentes n’est satisfaites alors la relation se terminera. Ca peut être perçu comme excluant, par exemple pour les personnes qui ont le besoin d’être utile.

Du coup, je comprends assez bien l’insécurité que certains peuvent ressentir si ne n’on attend rien d’eux. Lorsqu’on explicite nos attentes, c’est un peu comme lister les responsabilités d’un poste de travail, la personne sait exactement quoi faire pour satisfaire nos besoins. Je pense que la plupart d’entre nous seraient anxieux d’avoir un travail sans aucune attente claire.

À noter que le fait d’expliciter plus ou moins les attentes dans la relation est déjà une attente en elle-même.

Ce n’est ni mal ou bien d’avoir des attentes, mais plus nous sommes flexibles sur nos attentes, plus nous pouvons avoir des relations satisfaisantes avec différents profils / personnalités.

Je pense qu’il est aussi important de savoir identifier les personnes répondant à nos besoins et attentes, plus facile à dire qu’à faire :)

Message modifié par son auteur il y a 11 jours.

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HiBou

le lundi 25 août 2025 à 22h05

LeGrandStyle
Je rejoins @Alastor sur ce point, s’il n’y a pas d’attente alors il n’y a pas de relation.

Pour moi, les attentes sont la manifestation de nos besoins, et plus particulièrement comment satisfaire nos besoins.

Comme le dis @artichaut, c’est parfois plus pertinent de communiquer nos besoins, car alors nous pouvons peut-être découvrir d’autres façons de les satisfaire. Mais d’un autre côté, si nous savons exactement comment satisfaire nos besoins, il est un peu dommage de ne pas expliciter ses attentes.

Par exemple si on sait que notre seul façon d’être satisfait sexuellement c’est de lècher les pieds, alors il est naturel qu’on va avoir cette attente avec nos partenaires sexuelles.

Lorsqu’on dit “ne pas avoir d’attente”, j’entends surtout que nous n’attendons pas que la personne satisfasse toutes nos attentes, i.e. on ne sera pas déçu, mais si aucune de nos attentes n’est satisfaites alors la relation se terminera. Ca peut être perçu comme excluant, par exemple pour les personnes qui ont le besoin d’être utile.

Du coup, je comprends assez bien l’insécurité que certains peuvent ressentir si ne n’on attend rien d’eux. Lorsqu’on explicite nos attentes, c’est un peu comme lister les responsabilités d’un poste de travail, la personne sait exactement quoi faire pour satisfaire nos besoins. Je pense que la plupart d’entre nous seraient anxieux d’avoir un travail sans aucune attente claire.

À noter que le fait d’expliciter plus ou moins les attentes dans la relation est déjà une attente en elle-même.

Ce n’est ni mal ou bien d’avoir des attentes, mais plus nous sommes flexibles sur nos attentes, plus nous pouvons avoir des relations satisfaisantes avec différents profils / personnalités.

Je pense qu’il est aussi important de savoir identifier les personnes répondant à nos besoins et attentes, plus facile à dire qu’à faire :)




Message modifié par son auteur il y a quelques instants.

Mais si on est dans l'attente, on bascule inévitablement dans la dépendance affective, on attends de l'autre qu'il comble nos besoins.
Après on a des besoins humains assez communs à tous, comme l'attention, la confiance, la tendresse, etc mais comment réussir à cocréer ces moments partagés de façon saine, sans être dans l'attente de vivre ce moment, "simplement" en les saisissant quand il se présentent?
Il y a encore beaucoup de mensonges et de faux semblants, surement dus à une grande souffrance à ne plus réussir à sortir des mêmes schémas relationnels, c'est pas évident de rencontrer des personnes authentiques !
Enfin voilà, dsl si mon verbe peut parfois paraitre me positionner en gourou lol, mais je suis autant en galère que tout le monde :P
des bisous, prenez soin de vous

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Caellan

le mardi 26 août 2025 à 00h35

HiBou
Mais si on est dans l'attente, on bascule inévitablement dans la dépendance affective, on attends de l'autre qu'il comble nos besoins.

Oui pour le premier point au moins.
Il me semble que nécessairement une relation amoureuse s'accompagne d'une forme de dépendance affective. Si on est affectivement totalement indépendant·e alors je ne crois pas que l'on puisse parler de sentiment amoureux. En tout cas, selon ma conception du sentiment amoureux, moi pas. Et ça ne m'empêche pas d'aimer l'autre pour ce qu'il a de complexe, de différent, d'inattendu aussi.
Quand je ne suis pas avec mon amoureux il me manque, s'il disparaissait de ma vie ce serait terrible pour moi. Et je suis dans l'attente des moments partagés. Parce que je les chéris et que j'éprouve de la joie à les voir arriver. Je suis dépendante d'une certaine manière. Mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Pour moi, la dépendance et la vulnérabilité qui va avec font partie intégrante des relations amoureuses.
Après, la dépendance, les besoins, les attentes, ça se gère et ça se contient. C'est comme pour plein de choses, c'est une question de dosage et d'équilibre.

En revanche, je n'attends pas de l'autre qu'il comble mes besoins. Pas tous assurément. Et pas ceux qu'il n'est pas prêt à combler. Mais même partiellement, je ne formulerais pas les choses comme ça. Cela dit, il en comble forcément une partie, à sa façon. Sinon je ne crois pas qu'une relation naîtrait.

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artichaut

le mardi 26 août 2025 à 07h30

LeGrandStyle
Mais d’un autre côté, si nous savons exactement comment satisfaire nos besoins, il est un peu dommage de ne pas expliciter ses attentes.

D'une part je trouve qu'on fonctionne beaucoup avec des oeillères (ou des scripts tout fait), on croit savoir comment satisfaire nos besoins, on croit avoir besoin de ci ou ça. Alors qu'il y a des immenssités inexplorées en la matière.
D'autre part, s'il on est effectivement capable de précision, comme dans l'exemple des pieds que tu donne, et qu'on a pu vérifier que c'est pas juste une réponse automatique normée à un stimuli sociétal, on peut tout aussi bien exprimer des envies ou faire des demandes ponctuelles, au lieu d'expliciter nos attentes (et en gros laisser le soin à l'autre de gérer ça à notre place).
Dans le fait de nommer des attentes, je trouve qu'il y a bien moins souvent partage de vulnérabilité, et bien plus souvent quelque chose d'injonctif voire de culpalisateur, quand c'est pas carrément du chantage affectif. Car les attentes ont souvent des frontières floues et ça peut directement mener à des "zones grises" du consentement.
C'est pas « aurais-tu envie de me lécher les pieds ce soir », mais « je m'attends à ce que tu (souvent formulé en "j'ai besoin que tu") me lèche les pieds régulièrement ».

Après soyons clair, une personne qui ne travaille pas ses attentes, qui se contente de dire "moi, je n'en ai pas" risque de les imposer plus sournoisement qu'une personne qui les nommes. Risque d'être dans des formes d'exigences non-dites, sans même en avoir conscience. Et le consentement sexuel est malheureusement à cet endroit un exemple patent.

Mais le consentement relationnel n'est pas a ignorer non plus.
Avoir des attentes sexuelles (nommée ou non nommées), et les faire porter à son partenaire, a des conséquences généralement pires que d'avoir des attentes relationnelles (nommée ou non nommées), et les faire porter à son partenaire ; mais dans les deux cas il y a un endroit où l'on exerce une pression sur l'autre, et où il y a de grand risque de forcer.

Ce qui me gêne c'est le « tu dois » (tu me dois) quelque soit la manière dont il est exprimé. Et également quand il n'est pas exprimé, mais qu'il est vécu dans les tripes, et donc tout autant réclamé à l'autre, exigé de l'autre, sous peine de représailles (fin de relation ou pire).

Ce qui me gêne c'est le forcing dans nos manière d'exprimer (ou de ne pas exprimer) nos attentes.
Et selon nos construction genrées je trouve que ce forcing tend à s'exercer ni de la même façon, ni au même endroit, mais je considère qu'on a tous et toutes un gros gros taf à faire sur nous-même sur ces questions. Et encore plus si on veut être poly (because multiplication des emmerdes et des enjeux de consentement).

Ce qui me gêne c'est le forcing dans nos manière de "relationner".

Et trop souvent j'ai le sentiment que dans ce monde (mono autant que poly) la notion de relation, ou pire celle de couple, sous-entend un engagement à renoncer à son propre consentement, ou un droit tacite à empiéter sur le consentement de l'autre.

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HiBou

le mardi 26 août 2025 à 08h22

artichaut
Avoir des attentes sexuelles (nommée ou non nommées), et les faire porter à son partenaire, a des conséquences généralement pires que d'avoir des attentes relationnelles (nommée ou non nommées), et les faire porter à son partenaire ; mais dans les deux cas il y a un endroit où l'on exerce une pression sur l'autre, et où il y a de fort risque de forcer.

Yes et souvent le fait de basculer dans "la relation" (le mode couple) produit comme une sorte de responsabilité inconsciente chez le partenaire de venir satisfaire ces attentes verbalisées.

artichaut
Ce qui me gêne c'est le forcing dans nos manière d'exprimer (ou de ne pas exprimer) nos attentes.
Et selon nos construction genrées je trouve que ce forcing tend à s'exercer ni de la même façon, ni au même endroit, mais je considère qu'on a tous et toutes un gros gros taf à faire sur nous-même sur ces questions. Et encore plus si on veut être poly (because multiplication des emmerdes et des enjeux de consentement).

j'ai l'impression que le fait de prendre le temps de poser clairement sur table toutes nos attentes dès le début, permet de partir sur une base saine, mais c'est aussi le meilleur chemin pour venir réveiller des peurs, ou pire d'avoir une sorte d'effet "tue l'amour" (enfin ça c'est plus du aux vieilles méthodes de séduction)...
exemple récurrent : quasiment à chaque fois que je prends le temps discuter dans une relation naissante avec la personne concernée et que l'on vient à aborder la question du sexe et de la liberté, c'est aussitôt assimilé au fait que je vais coucher avec tout le monde... Alors qu'il n'en est rien, mais par contre ces mêmes personnes qui ont eu peur de ma franchise, se retrouvent derrière en relation "de couple" avec des êtres qui vont les séduire, les rassurer et les tromper...

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HiBou

le mardi 26 août 2025 à 08h38

En fait ce qui devrait être séduisant, c'est une personne qui a prit le temps de verbaliser ce qu'il/elle aimerait partager mais qui laisse l'autre libre de venir partager ce moment quand il/elle sera prêt.
A différencier du coup du comportement de séducteur qui fait semblant de s'intéresser, qui écoute pour mieux comprendre et saisir les attentes de l'autre pour ensuite manipuler en posant des conditions, en gardant un coté "mystérieux", en n'étant pas disponible, en proposant des rencontres uniquement en tête à tête ou dans des lieux ou il/elle n'est pas connu et ne risque pas de croiser ses amants ou maitresses.
Si une personne s'arrange pour que ses amoureux ne se connaissent pas ou ne se croisent pas, c'est parce qu'il/elle sait que si il est honnête, il perdra ces relations.

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LeGrandStyle

le mardi 26 août 2025 à 09h46

HiBou
Mais si on est dans l'attente, on bascule inévitablement dans la dépendance affective, on attends de l'autre qu'il comble nos besoins.

C’est un raccourci un peu rapide, quand je commande une glace, j’attends qu’elle satisfasse mon besoin/envie, mais ce n’est pas pour autant que je suis dépendant aux sucres ou aux glaces.
La dépendance se manifeste lorsque le manque nous impacte négativement, et comme le dit @Caellan, on peut être dans le manque sans pour autant que ca bousille notre vie.

artichaut
D'une part je trouve qu'on fonctionne beaucoup avec des oeillères (ou des scripts tout fait), on croit savoir comment satisfaire nos besoins, on croit avoir besoin de ci ou ça. Alors qu'il y a des immenssités inexplorées en la matière.

Je suis totalement d’accord, mais je comprends aussi que certains ne veulent pas partir à l’exploration.

artichaut
C'est pas « aurais-tu envie de me lécher les pieds ce soir », mais « je m'attends à ce que tu (souvent formulé en "j'ai besoin que tu") me lèche les pieds régulièrement ».

Personnellement je ne fais pas la différence entre envies et attentes.
La façon de communiquer est importante, mais il y a dans les deux cas une pression exercée.
Il faut faire savoir à nos partenaires qui peuvent répondre “non”, et aussi être prêt à recevoir ce refus.

Il y a toujours un déséquilibre, plus ou moins fort, dans nos relations. Donc exprimer un besoin/envie/attente c’est toujours sujet à que notre partenaire accepte pour préserver la relation, même avec toutes les precautions du monde.
Le consentement relationnel parfait me semble difficile à atteindre, et en plus ce n’est pas forcément un besoin pour tous.

Un bon départ est d’être dans la bienveillance, l’écoute et l’empathie.

Si exprimer une attente est du “forcing”, c’est probablement toute la dynamique relationnelle qui est en cause, pas le simple fait d’avoir des attentes.

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artichaut

le mardi 26 août 2025 à 11h44

LeGrandStyle
Personnellement je ne fais pas la différence entre envies et attentes.
La façon de communiquer est importante, mais il y a dans les deux cas une pression exercée.

Je peux partager les différences que je vois.

Il y a les notions
- une envie je dirais que c'est… réceptif : quelque chose naît en nous, et nous invite à agir
- une attente c'est quelque chose de passif, on attend et la chose devrait (nous) arriver

Il y a la direction
- une envie émane de soi et éventuellement se dirige vers l'autre
- une attente émane du dehors, et quelque chose est censé venir à soi

Dans les deux cas, on peut la ressentir, la conscientiser (ou pas), l'accueillir (ou pas), on peut (ou pas) la nommer (à soi-même et à d'autres), on peut la vivre (ou pas) vs la faire exister, lui donner de l'importance.

Si on la nomme…

Il y a les mots
- « J'ai envie de… »
- « J'attends que… », ou « Je m'attends à ce que… »
J'ai le sentiment qu'on ose plus facilement nommer une attente comme si elle devait advenir (« si je suis en relation je m'attends à ce qu'on se voit une fois par semaine »). Mais certaines envies nommées peuvent donner cette même impression (« j'ai envie de sexe »), notamment quand présentées comme « j'ai besoin… »
Le choix des mots peut être important
- en matière d'envie « J'adorerais… » n'est pas la même que « Je veux… »
- en matière d'attente « Je trouverais normal que… » n'est pas la même que « J'exige que tu… »
…mais les mots ne font pas tout. Surtout s'ils ne traduissent pas notre vraie pensée, mais cherche à manipuler pour obtenir.

Il y a les intentions
Pouquoi la nomme t-on (l'envie, l'attente) ? Pour exiger qu'elle advienne ? Pour nommer qu'elle est là et se demander quoi en faire ? Est-on vraiment sincérement ok avec le fait qu'elle n'advienne pas ?
Perso j'ai tendance à penser que l'envie est première (consciente ou inconsciente) et qu'elle se transforme (ou pas) en attente.
Selon d'une part si on choisit de faire exister cette envie, de lui donner de l'importance, d'en faire une exigence. Selon aussi si on s'en empare pour la vivre, lui donner des chances qu'elle se réalise, ou si on attend d'un tiers (ou de l'univers) qu'elle advienne.

*
Perso prendre consience de la différence entre envies et attentes, m'a permis de mieux comprendre mes mécanismes internes.
J'ai compris que j'avais des besoins et que j'avais beaucoup tendance à les ignorer. Que je m'autorisait peu à avoir (et encore moins nommer) des envies. Entre autre car nommer une envie (même juste à soi-même) c'est prendre le risque qu'elle ne se réalise pas (ou pire faire une demande c'est prendre le risque de recevoir un non) et que c'est plus facile d'exiger et se plaindre.
Et qu'en revanche je fonctionnait beaucoup par attentes (conscientes ou non) et donc par frustration.

Donner moins d'importance aux attentes, et plus aux envies (où l'on ne peut pas ne pas considérer qu'on a notre part active dans le fait qu'elle se réalise ou non).
Je trouve plus facile de regarder une envie et de voir qu'elle ne se réalise pas (aussi de notre fait, donc quelque part par choix), que de regarder une attente qui ne se réalise pas (donc frustration). Et plus facile alors de me dire « tiens, comment pourrais-je la transformer ? » et de voir qu'elle est ma part dans ces choses qui n'arrivent pas, au lieu de me morfondre et me complaire dans ma frustration.

Me rendre compte aussi que j'ai encore du chemin pour conscienter (et m'autoriser à avoir) des envies.

Arrêter de considérer certaines choses comme des choses qui nous sont dûes. Arrêter de croire que ça va nous tomber tout cru dans le bec. Arrêter d'exiger ou de faire le forcing pour obtenir.

Et tâcher d'être au clair avec moi-même : Telle envie est-elle réelle ? Est-elle vraiment moi ou juste une injonction sociétale ? Il se passe quoi réellement si elle ne se réalise pas ? Suis-je en train de la transformer en exigence ? Ne cache t-elle pas des attentes inconscientes, d'autres envies que je n'ose pas dire, un forcing qui ne dit pas son nom ?

De même que pour apprendre à accueillir les non, c'est un long chemin.
Et pour moi quitter le registre de l'attente pour être dans le registre de l'envie, est ce chemin.
C'est aussi quitter un hypothétique futur, pour être plus dans le présent.
À commencer déjà par voir ce qui est au lieu de ce qui n'est pas.

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artichaut

le mardi 26 août 2025 à 12h12

J'en profite pour ramener ici un post d' @Alabama à propos des attentes, qui peut se rapprocher de ce que j'énonce ci-dessus, même si je le formule autrement ou via un autre registre.

Alabama
Dans mon expérience des dernières années, ce n'est pas vouloir changer mes attentes qui m'a permis de me sentir plus tranquille. C'est au contraire, de les assumer pleinement, et de les dire. Et aussi, lâcher prise (facile à dire mais punaise, ce que ça a été laborieux de comprendre ce que ça veut dire vraiment concrètement) sur l'avenir de ma relation amoureuse. Accepter pleinement que je n'ai aucune prise sur l'issue d'un lien avec une personne. Peut-être que cela rejoint l'abandon de la toute-puissance dont parle @artichaut, mais sur un autre plan. Accepter pleinement que ce n'est pas moi qui vais décider si cette relation continue, s'arrête, fait une pause ou je ne sais quoi d'autre. Ça va se faire. Et il n'y a rien à faire d'autre qu'être là, avec ce qui est à l'instant T. Et je ne parle pas de vivre sereinement des choses qui nous bousculent. Non. Parfois, accepter ce qui est, c'est accepter que c'est dur, que ça fait mal, que c'est pas comme je veux et que ça me rend triste et en colère. Et moi, j'ai cette tendance à chercher la solution, à trouver quoi faire pour rétablir l'équilibre. J'ai appris que je pouvais aussi ne rien faire.

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