Polyamour et naturisme
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titane
le vendredi 11 septembre 2009 à 10h14
J'avais lancé l'idée sur le forum canadien d'ouvrir une réflexion sur les "bases philosophiques" de l'amour multiple... on a des éthiciennes, on en a qui se souviennent de leur cours de philo... et il y en a qui s'y remettent (jamais trop tard !)..
Philosopher est apprendre à mourrir et aimer en serait un moyen... aimer au pluriel, c'est multiplier ses moyens !
Bises multiples et socratiques... j'aurais bien dit Nietzschéennes mais elles ont la douceur d'un marteau !
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Anarchamory
le vendredi 11 septembre 2009 à 11h15
Polyrateau,
Ton témoignage avec ta femme me fait penser à la mienne, également réfractaire au polyamour quoique sociable et relativement ouverte d'esprit. J'ai également fait l'hypothèse de vieux relents judéo-chrétiens. Enfin dans son cas, c'est déjà + que des relents, vue qu'elle est une fervente catholique... (tiens, d'ailleurs, faudra que je pense à lancer une discussion sur "Polyamour et mécréance", là aussi y'a sans doute des parallèles intéressants à faire :-) ).
A plus.
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Junon
le vendredi 11 septembre 2009 à 11h27
Ne pourrais tu jouer la carte chrétienne de l'amour universel et inconditionnel? ;)
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Anarchamory
le vendredi 11 septembre 2009 à 11h56
Elle me répondrait qu'il existe différents types d'amour et que l'amour conjugal et sexuel n'est pas approprié à s'adresser à plus d'une seule personne... :-/
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lutevain
le vendredi 11 septembre 2009 à 12h14
Junon
Ne pourrais tu jouer la carte chrétienne de l'amour universel et inconditionnel? ;)
Junon tu as été à l'école des Jésuites!!!! mdr
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bordolin
le vendredi 11 septembre 2009 à 12h46
Chers amis polyamoureux, êtes-vous aussi naturistes ou du moins le naturisme vous attire-t-il ? D'une manière générale, et indépendamment de la question de la légalité ou du quand dira-t-on relatif à certains contextes, être nus avec d'autres personnes vous dérange-t-il ?
Bonjour à tous, je vous découvre grâce au blog de F. Simpère. Je me sens en famille ;-) Pour cette question, je suis naturiste depuis bientôt 20 ans date à laquelle je suis arrivé dans la région bordelaise où l'on est très très gâté pour cette pratique entre nos plages de 200 km de long (on en a 2, faites le calcul) et les domaines naturistes dont l'historique CHM de Monta et surtout la très jolie Jenny (le seul endroit du monde où golf et yoga se pratiquent à poil : un nirvana). En tant que polyamoureux, j'ai invité à la Jenny plusieurs de mes amours : une libertine déclarée, une pudique, une impudique jalouse (rassurez-vous pas toutes en même temps... euh si en fait entre la libertine et la jalouse, c'était... "chaud".) La libertine a adoré, la pudique a tombé le paréo au bout d'une heure et depuis elle ne cesse de nous y amener à nouveau -même son golf s'est miraculeusement amélioré-, l'impudique est devenue exhibitionniste dans les dunes accueillant nos ébats (elle est assez sonore..., le petit public était visiblement ravi...). Pour conclure : je ne ferai aucun systématisme entre naturisme et polyamour (comme je l'ai lu ici, une frange de naturiste sont intégristes de l'anti-vêtement, poilu et velu parce que c'est la nature et finalement intolérant, ce qui pour moi est à l'opposé du naturisme). Je remarque simplement que les non-pratiquants du naturisme le deviennent très vite quand ils sont dans de beaux endroits et en toute confiance. Le reste est affaire de perception autour d'une question essentielle : la nudité est-elle sexuée ? Certains polyamoureux ou hétéros extravertis n'hésitent pas à me dire qu'ils ne "tiendraient" pas une seconde dans une ambiance naturiste... pour cause d'érections trop visible. Y'a comme un frein, là. bises à toutes et tous.
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titane
le vendredi 11 septembre 2009 à 20h38
MetaZet
Elle me répondrait qu'il existe différents types d'amour et que l'amour conjugal et sexuel n'est pas approprié à s'adresser à plus d'une seule personne... :-/
Et alors ? C'est quoi cet amour "conjugal et sexuel"? Ne souhaiterait-elle pas être aimée gratuitement (sans qu'elle se sente obligée d'y répondre sinon par plaisir), spontanément (dans l'instant sans protocole ni rituels,ni conventions) et librement (sans douter des sentiments de l'autre) ?
Si elle dit oui à cela, alors demande lui oú elle voit l'exclusivité et la possessivité ? Demande lui si elle est prête à fouiller sa jalousie...
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Siestacorta
le samedi 12 septembre 2009 à 10h53
Je lis, je lis, mais le rapport me semble toujours aussi ténu.
Je réponds toujours personnellement, hein, pas "au nom des PA".
Les idées sur lesquelles je me suis arrêté, c'est que l'ouverture d'esprit du polyamour devrait favoriser l'accès au naturisme, et que par ailleurs, les valeurs du polyamour seraient éminemment compatible. Les deux pratiques ayant leur côté label bio.
Pour moi, c'est une question de rapport au corps (je l'ai déjà évoqué :ça me semble des choix assez forts mais pas du même ordre), mais aussi une question de rapport à la communauté voire au monde, qui font que les moteurs des deux pratiques sont très différents.
Je pratique le polyamour en individualiste. Il me confronte beaucoup à l'Autre, mais pas à une communauté d'autres. Il change mon rapport au monde, ou il l'exprime, mais il n'est pas une philosophie. C'est une éthique "a minima".
Après, bien sûr, l'ouverture d'esprit poly amène à beaucoup de choses, mais, comme le disait quelque part noémie, c'est différent selon les gens : il y a des très pépères, des pratiquants du BDSM (toumtoudoum....), des échangistes, des homos... Chacun a une expérience particulière qu'il relie plus ou moins au PA, parce que celui-ci la favorise... Mais, à mon sens, ne s'y superpose pas.
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Pinklady
le dimanche 13 septembre 2009 à 08h06
bordolin
Pour cette question, je suis naturiste depuis bientôt 20 ans date à laquelle je suis arrivé dans la région bordelaise où l'on est très très gâté pour cette pratique entre nos plages de 200 km de long (on en a 2, faites le calcul) et les domaines naturistes dont l'historique CHM de Monta et surtout la très jolie Jenny (le seul endroit du monde où golf et yoga se pratiquent à poil : un nirvana). .
Ah LA jenny mon petit coin de Paradis estival !!!
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lutevain
le dimanche 13 septembre 2009 à 09h37
Ah LA jenny mon petit coin de Paradis estival !!!
Oui, de bons souvenirs de l'été 1997, avec une compagne qui aurait dû connaître le mouvement PA, ça lui aurait évité bien des contradictions… même 11 ans après notre séparation je lui garde toute mon affection…
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(compte clôturé)
le dimanche 13 septembre 2009 à 10h54
bordolin
(le seul endroit du monde où golf et yoga se pratiquent à poil : un nirvana).
Woups; moi ça me ferait peur de mettre un put dans la mauvaise balle; youlala.
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(compte clôturé)
le dimanche 13 septembre 2009 à 11h14
polyrateau
quelques piques sur mon manque d'éthique, de morale...etc, que j'essaie du mieux que je peux de démonter en cherchant les arguments les plus judicieux. Et j'ai remarqué que ça finit souvent par, un "de toute façon c'est comme ça, et pas autrement", ou un "parce que sinon c'est pas morale"
Tiens tiens, j'aime vraiment bien cette méthode de faire repréciser une pensée dont le contenu m'échappe...)
La morale pour moi, c'est l'ensemble des règles de voisinage mises en place par une société à un moment de son histoire; on les apprend à ses enfants en les éduquant (en somme, on leur apprend à s'intégrer) Par exemple: "tu ne montreras pas ton sexe en public".
Ca devient si tacite qu'au bout d'un moment, on ne sait plus pourquoi ces choses-là sont de mises (parce que c'est comme ça et pas autrement). C'est le bon moment pour les regarder de plus près, et se forger sa propre éthique, sa ligne de conduite personnelle. Et c'est au fil de micro-changements comme ceux-là que la morale évolue à son tour. Ca va pas vite! mais ce serait dommage de se la coincer sous un prétexte aussi futile. (Zut, j'ai pas les icônes sur ce PC belge professionnel...)
Ouvrons-la! Et toute grande, nom de Djeû!
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Anarchamory
le dimanche 13 septembre 2009 à 12h44
Clementine
La morale pour moi, c'est l'ensemble des règles de voisinage mises en place par une société à un moment de son histoire; on les apprend à ses enfants en les éduquant (en somme, on leur apprend à s'intégrer) Par exemple: "tu ne montreras pas ton sexe en public".
Je préfère redéfinir la morale dans son contenu, plutôt que dans son principe, ça permet d'éviter les accusations du style : "mais tu n'as pas de morale !" ou "espèce de relativiste !" ou encore "si la morale n'est qu'une question de conventions, alors je peux tuer qqn si je veux ?".
Je distingue donc la morale, qui est, ainsi que le pensent les "textiles", "monogames" et autres "cathos de droite", une loi naturelle objective ; de la coutume, qui n'est effectivement que convention sociale valable à un moment donné dans une société donnée.
Toutefois, contrairement aux personnes précitées, j'affirme ensuite (arguments à l'appui), que bon nombre des préceptes que l'on classe dans la morale, relèvent en fait, à un plus ou moins haut degré, de la coutume.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Anarchamory
le dimanche 13 septembre 2009 à 14h11
Notons que même l'Église catholique ne considère pas l'adultère comme un crime contre-nature, mais seulement comme un crime "contre-raison", ce qui est moins grave (cf. Thomas d'Aquin, Somme théologique où il explique que corrompre le principe dont tout le reste dépend est plus grave que corrompre les conséquences du principe, or la raison nous permet de choisir le meilleur moyen d'obéir à la loi naturelle, donc enfreindre la loi naturelle est plus grave que de simplement manquer de raison pour la suivre). User de contraceptifs ou se masturber est plus grave que l'adultère, d'après l'Église catholique. Or, quand on voit le nombre de soi-disant catholiques qui ne remettent pas en cause la contraception ou alors se masturbent, on mesure toute leur incohérence lorsque les mêmes s'offusquent de l'adultère :) Là encore, il faut choisir : ou bien rejeter également la condamnation de l'adultère, ou bien condamner bien plus fermement encore la masturbation et la contraception.
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titane
le dimanche 13 septembre 2009 à 18h15
Ouh la la ! Sors ta haine ! C'est aussi ça ton poison : jugements et ressentiments, pas tellement eloigné de ce que tu penses critiquer...
Le danger d'être si réactionnaire c'est qu'on finit bien souvent à ceux à qui on réagit. Définis toi, toi même... Le contenu de ton éthique le plus ressenti comme force active de ta sérénité ou harmonie... Ensuite tu peux voir en quoi tu te rapproches ou pas des perceptions que tu as des autres (sans réagir forcément).
L'amour multiple n'a pas besoin de se justifier en réaction a quoi que ce soit... Ce doit être un "mouvement harmonieux" pour toi etce n'est pas la peine.
Et je ne comprends toujours pas cet acharnement face à cette etiquette " catho " derrière laquelle on y met tout et n'importe quoi. De quoi parle-t-on ? De la structure religieuse ou de son éthique ou philosophie fondamentale ?
Si c'est la dernière alors un seul véritable commandement " aimez vous les uns les autres " de cet amour désintéressé et innocent.
Plutôt pas mal comme programme si seulement on en était capable !
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Anarchamory
le dimanche 13 septembre 2009 à 23h13
titane
Ouh la la ! Sors ta haine ! C'est aussi ça ton poison : jugements et ressentiments, pas tellement eloigné de ce que tu penses critiquer...
Mais il n'y a aucune haine dans mes propos, je ne comprends pas :(
titane Le danger d'être si réactionnaire c'est qu'on finit bien souvent à ceux à qui on réagit. Définis toi, toi même... Le contenu de ton éthique le plus ressenti comme force active de ta sérénité ou harmonie... Ensuite tu peux voir en quoi tu te rapproches ou pas des perceptions que tu as des autres (sans réagir forcément).
Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
titane L'amour multiple n'a pas besoin de se justifier en réaction a quoi que ce soit... Ce doit être un "mouvement harmonieux" pour toi etce n'est pas la peine.
J'ai dit que l'amour multiple devait se justifier en réaction à qqch ?
titane Et je ne comprends toujours pas cet acharnement face à cette etiquette " catho " derrière laquelle on y met tout et n'importe quoi. De quoi parle-t-on ? De la structure religieuse ou de son éthique ou philosophie fondamentale ?
Si c'est la dernière alors un seul véritable commandement " aimez vous les uns les autres " de cet amour désintéressé et innocent.
Plutôt pas mal comme programme si seulement on en était capable !
Le problème c'est que l'éthique catho ne se résume pas à ça (ou du moins elle ne donne pas à ce commandement le sens que tu lui donnes). Maintenant, je n'ai pas plus d'acharnement que ça. Si tu m'as compris, je fustige davantage le post-catholicisme déliquescent de notre société (qui me paraît un peu hypocrite) que le catholicisme pur et dur (qui concerne 10% des cathos). Pas que j'adhère davantage à ce dernier (au contraire), mais il me paraît au moins un peu plus cohérent. Maintenant, je dis pas, il existe des personnes libérales/libertistes, voire très libérales/libertistes qui se revendiquent catholiques. Mais peut-on vraiment dire qu'elles y sont ? Je m'interroge. C'est comme se revendiquer de gauche et soutenir l'affairisme... ça me fait un peu bizarre.
Enfin bon, je ne souhaite pas polémiquer 500 ans là-dessus, ça n'a pas beaucoup d'intérêt je pense...
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(compte clôturé)
le lundi 14 septembre 2009 à 10h20
MetaZet
Je préfère redéfinir la morale dans son contenu, plutôt que dans son principe [...]Je distingue donc la morale, qui est [...]une loi naturelle objective ; de la coutume, qui n'est effectivement que convention sociale valable à un moment donné dans une société donnée.
Bon, je reprends l'essence du message - je pense en effet nécessaire de le dépouiller des accroches "cathos", pour l'élargir à la religion de nos latitudes, de manière plus générale, si tant est vraiment qu'elle pose en effet comme naturelles et objectives des conventions pourtant valables seulement ici et maintenant. Ce qui permet de faire allégrement confusion entre un truc mis en place par l'homme, et un autre par les lois de la nature.
Je siffle "faute" déjà là. Et double pour ce qui est de conchier la religion. C'est, mine de rien, ce qu'on a trouvé de moins pire pour obtenir une cohésion nécessaire à l'époque.
Pour ma part, huguenote d'ascendance et tronche de cake par choix et comme les chats ne font pas de chiens, bien drillée par mes parents... je suis allée à l'équivalent protestant du catéchisme, mes géniteurs souhaitant que je me fasse ma propre opinion. Sans confirmer pour autant (l'équivalent de la première communion), j'ai trouvé les pasteurs ouverts, nos hommes d'église ouverts à la discussion; en ce sens, ils m'ont certainement préparée à continuer à chercher ma propre vérité.
Maintenant, je dis pas, il existe des personnes libérales/libertistes, voire très libérales/libertistes qui se revendiquent catholiques. Mais peut-on vraiment dire qu'elles y sont ? Je m'interroge. C'est comme se revendiquer de gauche et soutenir l'affairisme... ça me fait un peu bizarre.
Si on continue d'associer à tort des principes moraux et des principes éthiques, en effet ça fait bizarre... car à titre individuel, on est parfaitement capable de glisser de son opinion et de sa vie propre, à la croyance que ce sont des lois naturelles et objectives valables pour tous.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.