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[Texte] Les fondamentaux de l’anarchie relationnelle, 2013 (traduction)

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artichaut

le jeudi 29 octobre 2020 à 16h54

Traduction dispo sur facebook uniquement.

Source de l’article en anglais : https://thethinkingasexual.wordpress.com/2013/05/0...

Traduction de Laura Rodriguez en oct 2020.


Les fondamentaux de l’anarchie relationnelle

Qu’est-ce que l’anarchie relationnelle ?

L’anarchie relationnelle est un mode de vie, une manière de vivre ses relations personnelles. L’anarchie relationnelle est une philosophie, plus spécifiquement une philosophie de l’amour. Un·e anarchiste relationnel·le [anarel] pense que l’amour est abondant et infini, que toutes les formes d’amour sont égales, que les relations peuvent et devraient se développer organiquement sans adhérer à des règles ou des attentes extérieures, que deux personnes dans quelque relation émotionnelle importante que ce soit devraient avoir la liberté de faire ce qu’elles désirent à la fois au sein de leur relation et en dehors avec d’autres personnes [ndlt : tant que le consentement de chacun·e est respecté].

Quand, où, comment, et par qui l’anarchie relationnelle a-t-elle commencé ?

Ce n’est pas clair. Très peu de ressources existent à propos de l’anarchie relationnelle actuellement, mais c’est clairement une philosophie qui a émergé récemment de la communauté polyamoureuse. Andi Nordgren, une personne queer suédoise, a développé ses propres idées sur l’anarchie relationnelle dans son blog au début des années 2000. (Andi discute de l’anarchie relationnelle dans l’excellent livre de Deborah Anapol Polyamory in the 21st Century : Love and Intimacy with Multiple Partners.) Ces dernières années, davantage de personnes polys ont commencé à explorer l’idée de l’anarchie relationnelle, mais cela demeure une idée très nouvelle.

Voir l’entrée de Wikipedia sur l’anarchie relationnelle ici.

En quoi l’anarchie relationnelle diffère-t-elle de la polyamorie ?

Tout d’abord, définissons la polyamorie.

La polyamorie consiste à avoir plus d’une relation romantique à la fois, d’une manière ouverte et honnête qui requiert le consentement éclairé de toutes les personnes impliquées. La polyamorie, qui est différente de la polygamie, est un phénomène social plutôt récent des civilisations occidentales, dont l’origine est parfois attribuée au mouvement « d’amour libre » des années 1960. La polygamie, qui est une pratique ancienne et répandue consistant à être marié·e·s à plusieurs personnes, est fondée sur des raisons religieuses et n’autorise souvent que les hommes [ndlt : cis] à avoir plusieurs femmes tout en interdisant aux femmes d’avoir plusieurs maris. La polyamorie n’est pas liée au mariage ni à la religion. La polyamorie est un mouvement séculier visant à développer et accroître l’amour romantico-sexuel consenti, une autre manière de construire une famille et de faire communauté.

Un super glossaire sur la polyamorie ici.

L’anarchie relationnelle va plus loin que la polyamorie dans son détachement de la norme monogame. L’anarchie relationnelle partage avec la polyamorie le rejet complet de la monogamie sexuelle et romantique, le mariage légal/institutionnel, etc., mais elle vise en plus à dépasser ce que j’aime appeler la hiérarchie des relations romantico-sexuelles en effaçant les catégories relationnelles déterminées par la présence ou l’absence de sexe et/ou d’amour romantique. L’anarchie relationnelle met ainsi à égalité toutes les relations personnelles/intimes, d’un point de vue comportemental et émotionnel. La liberté d’interagir et de valoriser une relation à partir d’une feuille blanche, en distribuant de l’intimité physique, de l’intimité sexuelle, de l’intimité émotionnelle, etc. selon ses désirs plutôt que selon des règles préétablies et des catégories de types de relations, est une expression de cette égalité.

Une personne polyamoureuse peut être et est souvent tout autant une suprémaciste sexuelle ou romantique qu’une personne monogame. C’est-à-dire que, tout comme la plupart des monogames, une personne poly peut considérer ses relations romantiques et/ou sexuelles comme supérieures à ses relations non-sexuelles/non-romantiques, uniquement en raison du sexe et de l’amour. Une personne polyamoureuse peut, c’est même souvent le cas, séparer les relations romantico-sexuelles de leurs amitiés en réservant l’intimité et certains comportement à leurs relations romantico-sexuelles.

Un·e anarel n’assigne pas de valeur particulière à une relation parce qu’elle inclut du sexe. Un·e anarel n’assigne pas de valeur particulière à une relation parce qu’elle inclut de l’amour romantique, si tant est qu’iel reconnaisse l’amour romantique comme une émotion ou un ensemble de comportements distincts. Un·e anarel part du principe d’assumer une liberté et une flexibilité totale comme base de ses relations personnelles et décide au cas par cas ce à quoi iel veut que ses relations ressemblent. Iel peut faire du sexe avec plus d’une personne, iel peut être célibataire toute sa vie, iel peut vivre avec quelqu’un avec qui iel n’a pas de relations sexuelles, iel peut vivre seul·e quoi qu’il arrive, iel peut élever un enfant avec un·e ou plusieurs partenaires sexuels, iel peut élever un enfant avec un·e partenaire non-sexuel, iel peut avoir des relations hautement physiques/sensuelles avec plusieurs personnes simultanément (parmi lesquelles certain·e·s ou tous·tes ne sont pas sexuellement ou romantiquement impliqué·e·s avec ellui), etc. Les anarels reconnaissent qu’aucun comportement n’est intrinsèquement romantique, et que le seul comportement qui est intrinsèquement sexuel est un acte sexuel effectif [1]. Ce qui détermine la nature d’un acte donné est le sentiment individuel qui est derrière.

Pour les monogames et beaucoup de gens poly, un·e « partenaire » est quelqu’un avec qui on a des rapports sexuels et par læquel·le on est romantiquement attiré, et seul ce type de relation peut être un lieu d’engagement, de cohabitation sur le long terme, d’éducation des enfants, d’une profonde intimité et vulnérabilité émotionnelle, d’interdépendance financière, de toucher sensuel et d’affection physique non-génitale, etc. Pour ces personnes, un·e « ami·e » n’est pas aussi important·e qu’un·e partenaire parce qu’iel n’est ni l’objet ni la source de désir sexuel ni d’attirance romantique. L’amitié normative n’autorise pas d’engagement, de cohabitation de long terme, d’éducation commune des enfants, d’intimité émotionnelle complète, d’interdépendance financière, de toucher sensuel et d’affection physique non-génitale, de convention légale de lien mutuel, etc. Les monogames classent leurs relations d’une manière très évidente et rigide, et beaucoup de personnes polyamoureuses suivent le même système classique de classement en mettant leurs relations romantico-sexuelles au-dessus de leurs relations non-romantiques/non-sexuelles, et parfois en classant aussi leurs relations polyamoureuses romantico-sexuelles. (Ainsi, l’idée d’un·e partenaire « primaire » vs « secondaire » - un principe que certain·e·s nomment polynormativité.)

Les anarels ne classent pas leurs relations personnelles et amoureuses. Iels ne conçoivent aucun ensemble de comportements comme étant intrinsèquement restreints aux relations romantiques et/ou sexuelles, ce qui rend certainement difficile le fait d’élever les relations romantico-sexuelles au-dessus des relations non-sexuelles/non-romantiques. Les anarels voient leurs relations personnelles, amoureuses – c’est-à-dire, toute relation qui n’est pas professionnelle ou fortuite en soi – comme étant également importantes, uniques, satisfaisant différents besoin ou désirs dans leur vie, et comme ayant un potentiel similaire ou identique pour une intimité émotionnelle/physique/mentale, de l’amour et de la satisfaction. Un·e anarel ne met pas un plafond émotionnel sur les amitiés non-romantiques/non-sexuelles ou sur une amitié sexuelle qui est dépourvue « d’amour romantique ». Un·e anarel ne limite pas l’affection physique/sensuelle dans ses relations non-sexuelles juste pour la raison qu’elles sont non-sexuelles ou non-romantiques. Un·e anarel ne s’attend pas à passer la plupart de son temps avec un·e seul·e partenaire sexuel/romantique ou avec ses partenaires sexuels/romantiques en général, tout comme iel ne présuppose pas que les relations romantiques/sexuelles (s’iel en a) méritent ou ont automatiquement plus de temps et d’importance que les relations non-sexuelles/non-romantiques.

Comment l’anarchie relationnelle peut-elle être pertinente pour les personnes se situant sur les spectres asexuel ou aromantique, ou avec une orientation sexuelle mixte, ou encore les célibataires ?

L’anarchie relationnelle, bien plus que la polyamorie, peut véritablement être une philosophie de l’amour hautement compatible avec une asexualité célibataire, l’aromantisme, et des orientations sexuelles mixtes. En tant qu’asexuel·le célibataire, en tant que personne aromantique qui rejette les relations de couple traditionnelles ou en tant que personne avec une orientation sexuelle mixte qui cherche à avoir des relations conformes à la diversité de vos orientations, vous vous êtes déjà beaucoup éloigné·e·s du système normatif de relations dans lequel vivent la plupart des gens. Vous avez peut-être déjà rejeté la hiérarchie des relations romantico-sexuelles, vous êtes déjà dans une position qui questionne la validité de la monogamie (qu’elle soit sexuelle ou « romantique »), vous êtes déjà dans une position qui brouille ou efface les frontières entre « amitié » et « relations amoureuses (de couple) », etc., juste par ce que vous êtes. Vous êtes déjà dans une position qui défie les idées romantico-sexuelles majoritaires sur ce qui fait une relation « amoureuse », une association de vie, une famille, etc.

Les asexuel·le·s romantiques peuvent tout à fait être polyamoureux·ses, qu’iels soient célibataires ou sexuellement actifs·ves, et tout comme les personnes qui sont allosexuelles [ndlt : qui ne se situent pas sur le spectre asexuel], ces aces [ndlt : asexuel·le·s] romantiques suivent parfois à peu près les mêmes règles que les allosexuel·le·s monogames : créer une hiérarchie des relations dans laquelle l’amour romantique est supérieur, restreindre la plupart des formes d’intimité à leurs relations romantiques, concevoir les relations romantiques comme les seuls liens qui peuvent êtres prioritaires ou constituer une vie commune, etc.

D’un autre côté, un·e asexuel·le célibataire, qu’iel soit alloromantique ou aromantique, peut pratiquer très facilement une anarchie relationnelle non-sexuelle qui est particulièrement radicale. L’anarchie relationnelle se définit principalement, selon moi, par l’égalité qu’elle cherche à créer à travers l’éventail relationnel, de telle sorte que les relations sexuelles ne soient pas supérieures aux relations non-sexuelles et que les relations « romantiques » ne soient pas supérieures aux amitiés non-romantiques, et que cette égalité signifie qu’un·e ami·e non-sexuel·le et/ou non-romantique ait un accès égal à l’amour, l’intimité, l’affection physique, le soutien, etc. Cela signifie qu’un·e ami·e non-sexuel·le/non-romantique peut devenir un·e partenaire de vie d’un·e anarel ou l’un·e de ses partenaires de vie. L’anarchie relationnelle fournit le type de respect, de sécurité, d’opportunité, d’égalité, et d’amour dont un·e asexuel·le célibataire a besoin, particulièrement s’iel est seul·e ou s’iel ne recherche pas un·e unique partenaire de vie pour satisfaire tous ses principaux besoins au sein d’une relation romantique traditionnelle.

L’anarchie relationnelle devrait être importante pour la communauté asexuelle car elle est le seul moyen de faire en sorte que le sexe ne soit pas un indicateur de valeur relationnelle, de valeur d’un·e partenaire, ni une ligne de séparation entre des liens importants et sérieux et des liens moins importants et fortuits. L’anarchie relationnelle devrait être importante pour les aromantiques car c’est la seule philosophie de l’amour qui détache l’amour romantique de son pouvoir et de sa domination, qui crée la liberté pour des compagnon·ne·s non-romantiques d’expérimenter une plus profonde intimité émotionnelle et physique que ce que les amitiés classiques autorisent. L’anarchie relationnelle devrait être importante pour les personnes avec une orientation sexuelle mixte car c’est le seul mode de relation qui encourage l’idée d’avoir des relations romantiques non-sexuelles et des relations sexuelles non-romantiques en créant une égalité entre ces deux groupes de relations dans la vie d’une personne.

Je pense qu’une personne aromantique qui souhaite néanmoins un·e ou plusieurs partenaire(s) de vie, sans pour autant être attiré·e ou impliqué·e romantiquement ni même peut-être sexuellement avec aucun d’elleux, est déjà en quelque sorte un·e anarel. Je pense qu’un·e allosexuel·le avec une orientation mixte qui fait des efforts sincères pour distinguer les relations romantiques des relations sexuelles, qui peut sincèrement réussir une amitié sexuelle non-romantique ou une amitié romantique non-sexuelle, qui veut bâtir une famille ou une vie commune avec un·e partenaire non-sexuelle, est déjà en quelque sorte un·e anarel. Je pense que d’une certaine manière, un·e asexuel·le qui est à la fois célibataire et polyamoureux.se est déjà en quelque sorte un·e anarel.

La communauté polyamoureuse peut être extrêmement focalisée sur le sexe et sur les aspects sexuels liés fait d’avoir plus d’une relation romantique à la fois, et cela peut sembler excluant pour les asexuel·le.s poly en général, particulièrement les aces célibataires. L’anarchie relationnelle, parce qu’elle ne concerne pas seulement les relations romantiques/sexuelles mais toutes les relations personnelles/intimes, peut sembler d’emblée plus bienveillante envers les asexuel·le.s et les aromantiques, et donc fournir un contexte plus favorable aux aces et aros pour explorer la non-monogamie et des manières alternatives d’aimer, d’organiser ses relations, etc.

D’accord, cela semble vraiment compliqué et confus. Peux-tu donner quelques exemples concrets d’anarchie relationnelle en action ?

1. Jessica est hétérosexuelle et anarchiste relationnelle. Elle a des relations sexuelles avec des hommes, autant qu’elle le désire à la fois. Parfois, elle peut développer plus que des sentiments d’amitié pour un partenaire sexuel, mais toutes ses relations sexuelles sont ouvertes et aucune d’entre elle n’est sur l’escalator relationnel. Jessica a aussi une partenaire avec qui elle habite et qui s’appelle Tracy, avec qui elle n’est pas attirée ou impliquée sexuellement, et Tracy passe autant voire plus de temps avec Jessica que ses partenaires sexuels. Jessica et Tracy se sont engagées sur le fait qu’elles continueraient à vivre ensemble aussi longtemps qu’elles seraient heureuses ainsi, et qu’aucune relation sexuelle avec une tierce personne ne peut remettre en question cet engagement (même si elles pourraient envisager d’inviter un partenaire sexuel à habiter avec elles). Jessica et Tracy prévoient d’élever un enfant ensemble. Elles ont une relation physique intime – elles se font des câlins et se tiennent la main et s’embrassent sur la joue et parfois dorment dans le même lit – et elles sont aussi toutes deux physiquement intimes avec leurs partenaires sexuels et avec d’autres ami·e·s avec lesquels elles ne sont pas impliquées sexuellement.

2. Joe est un asexuel homoromantique. Il préfère largement le célibat. Il a une relation romantique avec Taylor, un homme gay qui a des relations sexuelles avec d’autres personnes mais pas avec Joe. Joe a aussi une amitié avec une femme nommée Rachel qui est aussi importante pour lui que son partenaire masculin, et il l’inclut dans tous·tes ses décisions et plans de vie. Joe et Rachel aiment partager de l’affection physique. Rachel a sa/son/ses propres partenaires romantiques et/ou sexuels. Joe a une amitié romantique avec un autre homme nommé Paul qu’il aime autant que Taylor. La relation entre Joe et Paul ressemble beaucoup à celle entre Joe et Taylor, mais elle est un peu différente simplement car Paul n’est pas intéressé par le fait de sortir avec Joe ou d’avoir des relations sexuelles avec lui. Paul est hétéro.

3. Gina est une asexuelle aromantique. Elle n’a de relations sexuelles avec personne et elle n’est pas intéressée par les relations romantiques traditionnelles. Elle vit avec sa partenaire et meilleure amie Ruby. Elles ont des chambres séparées et ne partagent pas beaucoup d’affection physique mais elles s’aiment au point de vouloir passer le reste de leur vie ensemble. Ruby est une asexuelle hétéro-romantique, et elle a une relation romantique non-sexuelle avec Don. Don est un mec bisexuel et il a une relation sexuelle avec son copain. Don et Ruby ne projettent pas de vivre ensemble ; iels aiment vivre séparément. Et de toute façon Ruby ne déménagera pas de la maison qu’elle partage avec Gina. Si Ruby décide d’avoir un ou des enfants dans le futur, Gina et Don seront tous deux co-parents (en supposant que Don soit toujours là).

Quel est l’intérêt de l’anarchie relationnelle ? Pourquoi s’embêter à comprendre comment organiser des relations aussi impliquantes et jongler avec les besoins et désirs de tant de personnes à la fois ?

Je pense que chaque anarel sera différent·e, réalise de manière unique sa version de l’AR, et parvient à l’AR probablement pour différentes raisons... Mais je parle en mon nom, et tout ce que je peux dire c’est que c’est simplement ainsi que je suis et ainsi que j’ai toujours pensé, depuis l’enfance. Il n’y a pas de différence naturelle ou distincte pour moi entre l’amour « romantique » et l’amour « non-romantique/amical ». J’ai toujours idéalisé les amitiés ambiguës qui empruntent beaucoup de propriétés à l’amour normatif, sans pour autant inclure de l’attirance romantique ou du sexe. Cela n’a aucun sens pour moi de limiter l’intimité ou l’amour à une relation romantique-sexuelle ou aux relations romantico-sexuelles en général. Cela n’a pas de sens pour moi d’interdire l’intimité physique ou émotionnelle et l’affection dans les relations amicales ou de décider qu’une relation de couple sera dans tous les cas au-dessus toute autre relation de la vie d’une personne. Cela n’a pas de sens pour moi de dessiner une ligne arbitraire dans le sable et d’annoncer que si tu aimes quelqu’un « autant », alors c’est de l’amitié, mais si tu aimes quelqu’un « autant », c’est de « l’amour romantique » (et, par défaut, du sexe).

Je suis anarel parce que je pense que l’idée d’avoir une vie débordante d’amour réel et d’intimité réelle, une vie dans laquelle où que tu ailles tu as au moins une personne à aimer et qui te soutient et qui te donne ce dont tu as besoin, est belle. Je suis anarel parce que bien que je n’aime pas beaucoup de gens, ma tendance naturelle est d’aimer chaque personne que j’aime avec passion, de vouloir de l’intimité physique/sensuelle avec elleux tous·tes, de vouloir passer un temps qualitatif particulier avec elleux tous·tes, de connaitre de la vulnérabilité émotionnelle avec elleux tous·tes. Pas juste une personne qui se tient dans le rôle culturellement défini de « partenaire romantique ». Je suis anarel parce que la hiérarchie relationnelle romantique fondée sur le sexe est profondément offensante pour moi en tant que célibataire asexuel·le qui recherche et valorise par dessus tout les amitiés passionnées, et parce que la monogamie conventionnelle – avec ou sans sexe – semble très limitée, restreinte et étouffante pour moi d’un point de vue émotionnel. Je veux être libre, je veux aimer librement, et je veux être capable de suivre mes impulsions naturelles dans toutes mes relations personnelles, pas juste dans une relation spéciale. Je suis anarel parce que j’aime me donner mes propres règles, plutôt que de suivre celles d’autrui ou celle de la société normative. Je veux que l’amour soit abondant dans ma vie, et je veux aimer autant que je peux, autant de personnes que je peux, aussi librement que je peux. L’anarchie relationnelle est le seul mode de vie qui m’offre cette liberté et cette abondance.

[1]NDLT : nous avons choisi de ne pas traduire littéralement "un acte sexuel génital effectif" mais plutôt "un acte sexuel effectif" dans l'idée qu'un comportement sexuel n'est pas nécessairement génital.

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artichaut

le jeudi 29 octobre 2020 à 16h55

Perso j'ai trouvé dommage que les liens renvoient à des textes en anglais, alors que la plupart de ces textes existent en français (ont été traduits).

Pour autant je n'ai pas corrigé les liens.

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