Réparer
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penseTrop
le jeudi 15 août 2019 à 22h28
J'ai besoin de conseils et je ne sais pas à qui m'adresser. Au cas où parmi vous certain.e.s auraient des idées et pour faire peut-être un tri dans mes pensées...je ne sais pas quoi faire et je culpabilise énormément d'avoir l'impression de tout compliquer.
Ma compagne (au cas où ça situe, nous avons tous deux la quarantaine et 2 enfants, ensemble depuis bientôt 20 ans) a eu un début de relation adultère il y a quelques années avec un collègue. Pendant presque un an nous avons essayé de mettre en place une relation polyamoureuse. Au bout d'environ un an j'étais épuisé psychologiquement, je n'en pouvais plus. Je l'ai quittée. Je crois que c'est là qu'elle a compris que c'était vraiment insupportable pour moi. Et moi aussi. C'est là que j'ai relâché tout le stress et compris que pendant tout ce temps je n'étais pas moi-même, j'essayais d'être celui qu'elle aurait voulu que je sois. Par amour.
Elle a toujours été très indépendante, plus que moi et ça a toujours été un peu un souci entre nous dans le sens où sauf à venir vers moi par envie sexuelle (à une fréquence déclinant avec les années de couple), elle faisait sa vie de son côté indépendamment de moi. J'essayais d'attendre qu'elle aie envie de me voir parce qu'elle ne me doit pas du temps ni de l'attention sous prétexte qu'on est en couple et pour moi c'était important qu'on ait tous les deux envie de passer du temps à deux, mais j'ai toujours fini par craquer et lui demander de passer du temps avec moi ou bien sinon sommes nous vraiment un couple ou des colocataires ? Je lui ai déjà fait la remarque que je passais toujours après les propositions d'activités qu'on lui faisait et la réponse a été "toi je peux te voir quand je veux" ou bien "je suis à la maison presque tous les soirs" (oui mais ça ne transforme pas automatiquement sa présence physique en présence mentale et affective). Alors certes je devais être trop disponible, trop dépendant affectif. J'ai fait du développement personnel pour changer ça. Je pense que j'ai fait des progrès ces dernières années, en tout cas depuis notre tentative de polyamour.
Elle m'assure qu'il n'y a plus personne, qu'elle a bien compris que je ne pouvais pas partager, et qu'elle ne me le demandera plus. Qu'elle n'a jamais cherché, que c'étaient les circonstances. Alors je m'en veux de ne pas pouvoir revenir à l'état d'avant.
Je m'en veux énormément mais je n'arrive plus à y croire. Déjà parce qu'elle m'a déjà menti. Ensuite parce que dans la période où nous avons essayé le polyamour, nous avions discuté de comment nous imaginerions une relation polyamoureuse idéale. J'étais pour des constellations où les gens se connaissent et se respectent avec plusieurs relations affectives fortes, elle plus pour le cloisonnement et l'anarchie relationnelle. Alors pour moi le polyamour n'est même pas notre principal problème, c'est que nous ne voulons vraiment pas du même type de relation.
Donc même maintenant que c'est fini, je n'arrive pas à reconnecter, à refaire confiance, à me dire que j'ai une place autre que celle du père de famille.
Pourtant nous faisons beaucoup d'efforts pour nous retrouver. J'essaie d'organiser ma vie autour de moi-même, d'étendre mon réseau social, mes activités, mon autonomie, ma sociabilité, pour ne pas lui peser. Elle essaie de passer du temps avec moi. Mais je ne vois pas en quoi la démarche est différente de celle qu'il y a eue toutes ces années où elle passait du temps avec moi quand je finissais par ne pas voir l'intérêt d'être en couple si c'était juste de la cohabitation et plus si affinité, et donc je ne vois pas pourquoi elle ne cesserait pas comme toutes ces fois là. Et puis ces efforts me semblent si peu naturels que j'ai du mal à y croire comparé à la spontanéité qu'il y avait dans l'envie de répondre aux attentes de son amoureux. J'ai l'impression que c'est pour recoller les morceaux, pour la famille, pas par envie. J'ai l'impression que c'est juste pour me rassurer et permettre qu'on recommence comme avant toute cette histoire. Et recommencer à vivre sa vie de colocataire. Ma conviction profonde dont je n'arrive plus à bouger c'est qu'on fonctionne de façon fondamentalement différente et je ne vois pas comment y trouver un équilibre à long terme pour chacun. Bref j'ai peur de baisser ma garde. Et je m'en veux parce que c'est déjà énorme d'accepter de rester exclusive. Mais quelque part justement : jusqu'à quand !?
Pendant plus d'un an je n'avais plus aucun désir sexuel. La simple évocation mentale me faisait pleurer. Je ne l'explique même pas. Enfin, si, déjà spontanément l'image de son amoureux arrivait et je ne peux pas faire l'amour à trois. Sans compter que j'ai l'impression de ne pas lui arriver à la cheville (elle-même a reconnu qu'il avait un physique plus avenant et que c'était agréable de plaire à quelqu'un de plus jeune, intelligent et tout à fait regardable). Et puis l'impression qu'elle n'y est pas vraiment, qu'elle garde son indépendance, qu'il ne s'agit que de plaisir physique. Ça me coupe tout.
Maintenant mon désir est revenu mais je n'arrive pas souvent, pas avec elle. C'est frustrant et je ne sais pas quoi en penser. Est-ce que j'aurais les mêmes soucis avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que je ne suis plus amoureux ?
Je ne sais pas si nous sommes encore un couple. J'ai peur de consulter et qu'on me dise que je m'accroche pour rien, que ça nous fait du mal pendant tout ce temps pour le même résultat à la fin. J'ai peur que s'aimer l'un l'autre ne suffise pas/plus comme ça a pu être le cas par le passé malgré nos différences de fonctionnement affectif déjà à l'époque.
J'ai l'impression de faire un effort énorme pour rester à la distance à laquelle je perçois qu'elle se trouve de moi affectivement. Pour me protéger. Parce que sinon spontanément je retombe dans le plaisir du lien affectif qui pousse à la dépendance. Parce que sinon c'est douloureux de la savoir moins impliquée. De ce point de vue là elle ne se voit pas changer drastiquement. C'est important pour elle d'être indépendante.
Je ne sais pas quoi essayer pour faire du bien à notre relation qui me semble complètement sclérosée. Ou bien c'est juste moi qui le suis. J'ai l'impression d'être juste un idiot qui n'arrive pas à me satisfaire de l'amour que je reçois.
Le pire c'est que dans les faits rationnels, elle est à la maison régulièrement, elle s'occupe des enfants, de la maison, elle s'entend bien avec moi. Et rationnellement je me demande même pourquoi je n'arrive pas à me détendre. Mais j'ai toujours eu un malaise et je n'arrive plus à l'ignorer. J'ai l'impression que c'est une devanture, mais qu'elle n'est pas vraiment là, que d'un certain côté elle essaie de faire abstraction de ce qui pourrait la toucher profondément dans ces liens affectifs.
Je ne veux pas la changer. Je ne veux plus me changer en tout cas pas pour elle. Je ne sais pas comment aborder notre couple et la situation sous un autre angle pour que la dynamique retrouve une sérénité.
Voilà, si vous avez des idées...ce qu'on fait depuis quelques années ne semble pas suffire. Et nous ne voyons pas quoi faire d'autre.
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Guermantes
le jeudi 15 août 2019 à 23h55
Bonsoir Pense trop.
Tout d'abord, bravo pour le courage avec lequel tu livres ce témoignage. Ça ne doit pas être facile.
Ensuite, je ne suis pas sûre de pouvoir te donner des conseils, mais peut être faire des hypothèses, qui d'ailleurs n'engagent que moi.
La situation est délicate, dans le sens où vous avez l'air engagés différemment dans votre couple.
Elle est indépendante, tu lui laisses cette liberté, mais elle semble distante alors que tu reclames plus de marques d'affection, d'engagement de sa part.
Tu as raison de dire que tu ne changeras plus pour elle. C'est important pour ne pas te perdre.
Essaie peut être, avant toute chose, de penser à toi d'abord : ce que tu veux pour toi, tes besoins, tes désirs. Bref, parvenir à se penser en dehors d'elle.
Parce que si tu attends qu'elle comble ton besoin d'amour, ce sera vain, et tu tombes dans la dépendance affective ( c'est pas cool, mais on peut en sortir)
C'est en priorité à toi de te donner de l'amour.
J'ai conscience que ce que je te dis paraît un peu mystique, mais c'est vraiment l'essentiel. Si tu t'aimes suffisamment, tu ne rechercheras plus à combler les vides auprès d'elle. La relation n'en sera que plus apaisée.
C'est à partir de là que tu pourras vraiment voir ta relation à travers un prisme différent.
Voilà pour mon avis.
Je te souhaite plein de courage.
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Ycroire (invité)
le vendredi 16 août 2019 à 08h01
Bonjour a toi.
Plusieurs éléments donnent envie de croire que vous pourrez vous retrouver avec ta compagne.
D abord elle a vécu quelque chose qui l attirait, elle est allé au bout, et puis elle a choisi la relation avec toi. Vraisemblablement pas pour simplement garder le père de ses enfants, en balance avec sa liberté cela n aurait pas suffit. Certainement elle veut garder l homme merveilleux que tu sembles être, aimant et courageux.
D autre part vous avez réussi un truc rare: vous avez su, pendant une année difficile, vous parler, tenter d imaginer un futur différent. Cette capacité de dialogue, c est elle qui peut vous permettre de poursuivre une relation vivante, non sclérosée, de vivre dans autre chose qu' un décor de théâtre. Si ta compagne se sent autorisée à exprimer ses émotions, a te confier éventuellement ses coups de coeur, alors tu pourras croire qu' elle ne planque pas une relation quelque part.
De plus si son modèle est l anarchie relationnelle, cela signifie qu' elle ne rêve pas d un prince charmant mais a peut être tout simplement envie de se connecter émotionnellement avec d autres. Peut être est elle vraiment capable d exclusivité de vie, d exclusivité sexuelle, a condition de pouvoir développer des amitiés tendres par exemple.
Votre futur est ouvert, et n oublie pas que le temps referme aussi des plaies que l on voyait béantes.
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(compte clôturé)
le vendredi 16 août 2019 à 09h40
Bonjour Pense trop,
Je suis assez en accord avec ce qui vient d'être écrit.
Je pense que tu as un immense manque de confiance en toi, ce qui amené un manque de confiance dans la relation. Pense aux bons moments ensemble. Et non à ce qui ne va pas, et prends des activités où tu t'eclates. Ainsi la confiance en toi va revenir et ton esprit sera ailleurs.
Vous semblez très attaché l'un à l'autre, communiqués dans la vérité laisse lui la liberté et l'indépendance qu'elle veut et écoute ses joies.
S'intéresser à elle,sans lui montrer tes attentes va aider à apaiser les choses. Elle, de voir que tu vas mieux, l'apaisera.
C'est plus facile, à dire qu'à faire, sois patient.
Bon courage à vous deux.
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Gsync (invité)
le vendredi 16 août 2019 à 19h23
Tu as tout à fais le droit d'avoir des attentes dans ton couple, tout comme elle d'ailleurs, après quand ces attentes sont diamétralement opposé, c'est difficile de trouvé un équilibre.
Après je trouve cela bien que tu es pu dire stop quand tu ne supportait plus son autre relation et que tu l'ai quitté pour toi.
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artichaut
le vendredi 16 août 2019 à 21h40
Bienvenue ici @penseTrop
Moi, à la lecture de ton récit :
- je me suis dit que oui les promesses d'une personne ex-adultère, "ça vaut ce que ça vaut"…
- je me suis demandé quels âges (environ) avaient vos enfants ? ils doivent commencer à être grands, non ?
- je me suis demandé si habiter séparément ne serait pas une solution (car il me semble que tu voudrais du vrai temps avec elle, pas juste de la présence à la maison, or conjugalité vire vite à cohabitation, oui)
- je me suis demandé si "Réparer" (cf le titre) était le bon terme… ça sonne un peu mécanique, là où il serait plutôt question d'affectif… Réinventer ne serait-il pas judicieux ? ou juste Se Retrouver ? et dans ce cas comment vous retrouvez ? (quitte à ce que ce soit en n'habitant plus ensemble…)
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HeavenlyCreature
le samedi 17 août 2019 à 01h24
J'ai un copain qui a un dicton dans la même veine que "no zob in job" :
"On ne couche pas avec la personne avec qui on vit (ex: colloc). On ne vit pas avec la personne avec qui on couche"
Je trouve ça bien trouvé ! :)
Perso après 12 ans de conjugalité, on ne m'y prendra plus !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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Guermantes
le samedi 17 août 2019 à 09h05
De plus, si vous vivez séparément, cela te permettrait de pouvoir te recentrer sur toi meme et découvrir ta compagne autrement qu'à travers le quotidien.ça ne serait que bénéfique !
C'est une solution en effet. Je suis d'accord avec Artichaut et Heavenlycreature.
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Intermittent (invité)
le samedi 17 août 2019 à 09h23
Citation :
"Bonjour a toi.
Plusieurs éléments donnent envie de croire que vous pourrez vous retrouver avec ta compagne.
D abord elle a vécu quelque chose qui l attirait, elle est allé au bout, et puis elle a choisi la relation avec toi. Vraisemblablement pas pour simplement garder le père de ses enfants, en balance avec sa liberté cela n aurait pas suffit. Certainement elle veut garder l homme merveilleux que tu sembles être, aimant et courageux.".
Elle n'aurait pas d'enfants, le raisonnement pourrait se tenir.
Mais qui a-t-elle choisi ?
Le compagnon ou le père des enfants ?
"Vraisemblablement pas pour simplement garder le père de ses enfants, en balance avec sa liberté cela n aurait pas suffit."
Bien au contraire, cela lui aurait suffit ... La liberté plus la sécurité.
Élever des enfants avec un amant, casserait probablement la magie des instants amoureux.
Vu du côté du polyamoureux, quand on a des enfants, garder la relation primaire pour son côté utilitaire et sécurisant, est la meilleure des solutions.
Les relations secondaires, dès qu'elles retrouvent les contraintes de la vie quotidienne et familiale, perdent beaucoup de leur charme ....
Vu du côté du polyacceptante(e), ça semble avoir moins de charme ....
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penseTrop
le samedi 24 août 2019 à 00h31
Merci à tous pour votre participation j'ai lu vos réponses avec intérêt.
Se retrouver, se réinventer, oui on dirait que c'est bien l'enjeu. J'avoue qu'il va falloir que ça se fasse un peu tout seul parce que je sèche.
Pour ce qui est de vivre séparément, je pense que pour elle comme pour moi ce serait plutôt vécu comme une rupture. Mettre en place une vie séparée n'est pas si simple et a un prix ; le faire pour habiter régulièrement chez l'un ou chez l'autre n'a pas de sens.
Quant à moi j'avoue que je préfère avoir un espace à moi. Nous faisons donc chambre à part. J'ai toujours été autonome et indépendant, j'ai eu un choc en lisant un très vieux mail datant du début de notre relation, j'ai eu l'impression d'une autre personne, en confiance dans la relation, qui vit de son côté aussi. Je crois que j'ai fini par me perdre. Je crois que j'étais un peu plus en demande d'elle que la réciproque dès le départ et que ça a pris des proportions toxiques dans lesquelles j'ai perdu mon estime de moi.
Voir que je ne suis pas que la personne dont la présence importe peu à son partenaire m'a fait du bien. J'ai l'impression que cette indifférence a été une forme de maltraitance pour moi.
J'en suis à me dire que le couple est une arnaque, une illusion dans laquelle on croit qu'on fait socle commun. Mais où celui qui lâche le plus son intérêt pour l'autre, le plus romantique des deux, est celui qui alimente la relation au détriment de son propre potentiel d'épanouissement personnel.
Actuellement l'amour n'a plus de sens pour moi sauf à être pour le plaisir des sens, justement. Que j'ai du mal à prendre en l'absence de sens apparemment.
En tout cas je trouve du plaisir à redevenir autonome et indépendant. Cultiver mon propre potentiel. Je ne sais juste plus quelle place laisser à l'amour dans ce cadre. La tendresse, le compagnonnage, m'apportent encore beaucoup. De ce point de vue là je sais que je l'aime encore, que je la considère comme ma partenaire de vie. Mais le sentiment amoureux me semble un piège total maintenant. Et je me pose beaucoup de questions par rapport à ce positionnement. Est-ce que c'est parce que je ne suis plus amoureux d'elle en particulier ? Ou parce que je ne me laisse plus l'être pour me protéger ? Est-ce que ça n'a plus de sens de rester en couple si je ne suis plus amoureux ? Est-ce que je recommencerais la même erreur avec une autre si je rencontrais quelqu'un d'autre ?
J'essaie de ne pas trop penser et laisser les choses évoluer. Mais au bout de plusieurs années je voudrais que ça tombe en place, retrouver une forme de stabilité, de sérénité.
Évidemment si on ouvrait notre relation à d'autres ça permettrait de profiter de ce qui est bon dans notre relation et trouver autre chose ailleurs, dont peut-être du sentiment amoureux. Des paillettes.
Mais ça ne me paraît pas la chose à faire tant que nous n'aurons pas stabilisé un minimum la situation et d'autant moins que je l'ai très mal vécu dans l'autre sens.
Je crois que je considère problématique et symptomatique le fait que je pense maintenant que finalement l'amour n'existe pas, qu'il ne sert qu'à obtenir d'une personne sa soumission à un intérêt autre que le sien propre. Qu'en fait on est toujours seul. Et que la seule façon d'être heureux c'est de l'accepter et l'embrasser, qu'il n'y a même que comme ça qu'on peut profiter du peu de sentiment de communion qu'il est possible de créer dans sa vie. Je ne sais pas si c'est sain de voir l'amour sous cet angle là. J'ai l'impression que ça fait très blasé et amer, pas authentique. Pourtant c'est mon impression, mais c'est si loin de ce que j'ai appris (ou que je voudrais ?) que je n'arrive pas à l'accepter.
Surtout, ça me paraît triste un peu, de garder cette croyance. Même si elle est fondée. Même si c'est la dure réalité, en fait. Peut-être qu'il vaut mieux vivre dans un rêve et ne jamais savoir que c'en est un. Surtout qu'il paraît que l'humain est fait pour sélectionner les éléments de vie qui renforcent ses croyances, voire même d'interpréter la réalité en fonction de ses croyances. Et donc qu'on a tendance à réaliser nos croyances dans notre vie.
Je préfèrerais croire que l'amour existe et que nous ne sommes pas seuls.
Surtout qu'il paraît que tout et son contraire existent en même temps.
La preuve, j'aurais pu déduire des mêmes événements exactement le contraire. Et je n'arrive pas (encore?) à le faire.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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(compte clôturé)
le samedi 24 août 2019 à 06h21
Tu es en pleine crise de la quarantaine, ton témoignage est émouvant et réfléchis.
20 ans de vie passé avec la même personne, il y a forcément quelque chose entre vous. Votre amour a changé, il a évolué et différents de vos 20 ans fougueux.
Essayez peu être de prendre du recul et de voir vos nouvelles aspirations. De voir ce qui vous lie l'un à l'autre.
L'amour est comme une croisière, il y a des tempêtes, le calme plat, et des moments ou la croisière est une belle aventure.
Je ne pense pas que l'amour n'existe pas, il évolue.
On peut aimer sans être amoureux,et redevenir amoureux de la personne avec qui l'on vit.
L'important est la tendresse, le respect et le partage, pas forcément le retour à la fougue des 20 ans.
Essayez peu être aussi de vous octroyer des moments à deux en extérieur, un resto puis un hôtel, de casser cette routine qui empoussiere le couple.
Bon courage à vous deux
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Intermittent (invité)
le samedi 24 août 2019 à 09h05
Tu est dépendant affectif et tu t'en rends compte.
Ouvrir son couple au polyamour quand il ne marche plus, n'est probablement pas la solution pour le préserver.
Comme l'écrit l'auteur du blog "Le fesses de la Crémière", c'est un maturateur du couple.
En gros, ça accélère l'évolution du couple, vers une séparation le plus souvent, quand le couple va mal au départ.
Cela dit, vu comme tu décris ton couple :
chambre à part, personne qui ne compte pas beaucoup pour sa partenaire, faible estime de soi,
il faudrait te poser la question se savoir si une séparation totale ne serait pas la solution.
Parce j'ai l'impression que tu cherches à maintenir en vie un couple "zombie".
"J'en suis à me dire que le couple est une arnaque,"
Ton couple est peut être une arnaque pour toi, vu la façon dont tu le décris.
Cela dit, un couple ça se défait et ça se refait avec une autre personne, quand on est plus heureux.
Statistiquement, environ 40% des couples le font au moins une fois dans leur vie.
Si tu as du mal à l'envisager, voir un psy peut être une aide précieuse.
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(compte clôturé)
le samedi 24 août 2019 à 10h02
Intermittent,
Je pense pas que d'être aussi pessimiste puisse l'aider.
Tu l'aides juste à gratter une plaie afin qu'elle ne puisse guérir, je ne pense pas que cela l'aide.!!!!
Tu es dans le jugement sans aucune considération du cas par cas en appliquant des statistiques. Les relations humaines ne sont pas des math ou une science. Descendre et rabaisser quelqu'un n'est pas l'aider.
Être extrémiste, n'aide pas et occulte tout dialogue.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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Intermittent (invité)
le samedi 24 août 2019 à 15h51
J'essaie d'être le plus réaliste possible. Et je sais lire ce que le postant décrit très précisément.
Je sais que dans ce forum polyamoureux, on a un petit côté BisesNounours.
Il n'y a pas à être pessimiste ou optimiste, juste le plus réaliste possible.
Manifestement, il souffre dans cette relation et il n'a pas cessé d'essayer de s'y adapter, sans grande satisfaction de son côté.
Il y a un déséquilibre patent dans cette relation entre son investissement affectif et celui de sa femme et ce depuis le début.
citation :
"Je crois que j'étais un peu plus en demande d'elle que la réciproque dès le départ et que ça a pris des proportions toxiques dans lesquelles j'ai perdu mon estime de moi.
Voir que je ne suis pas que la personne dont la présence importe peu à son partenaire m'a fait du bien. J'ai l'impression que cette indifférence a été une forme de maltraitance pour moi. "
"et trouver autre chose ailleurs, dont peut-être du sentiment amoureux."
Je ne vais pas reprendre l'ensemble de ses termes, mais globalement, tout va dans le sens d'une indifférence marquée de sa femme à son égard.
Quand on en est au stade où que tu sois présent ou pas, à part pour des questions logistiques et familiales, ce ne semble faire ni chaud ni froid à ta conjointe, je pense que c'est plié ...
Pour maintenir un couple en vie, il faut être deux.
Quand il n'y a plus d'amour dans le couple original, tout au moins semble-t-il de la part de sa femme, je ne vois pas bien ce que le polyamour va y apporter à part creuser encore un peu plus le fossé entre eux.
Je ne vois pas en quoi évoquer une séparation, la provoquera.
C'est une option que personne ne doit occulter et surtout pas lui ....
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LuLutine
le samedi 24 août 2019 à 15h54
ourscalin
Je ne pense pas que l'amour n'existe pas, il évolue.
On peut aimer sans être amoureux,et redevenir amoureux de la personne avec qui l'on vit.
Je le pense aussi.
Je rejoins également les personnes qui parlent de réinventer / faire évoluer votre relation.
Poser à plat ce dont chacun-e d'entre vous a envie et besoin, pour savoir quelle relation vous voulez construire aujourd'hui. Peu importe qu'elle ait la tête d'une relation "amoureuse" classique ou pas, d'ailleurs.
Voulez-vous vivre ensemble ou pas ? (Il semble que oui)
Voulez-vous du sexe ou pas ?
Etc.
(Oui, une relation peut être asexuelle, pendant un temps ou pour toujours, cela ne diminue pas la "valeur" de la relation...)
Est-ce que ce qui vous bloque n'est pas une volonté de vouloir que les choses soient "comme avant", alors que ce n'est en général pas possible ? Je crois qu'aucune relation ne reste identique dans le temps...
Par contre petit détail, en référence au tout premier message de ce fil : je préfère que l'on n'oppose pas les relations affectives fortes et l'anarchie relationnelle. Ce n'est pas antinomique, loin de là. Penser que l'anarchie relationnelle empêche les relations affectives fortes, c'est à mon sens une méconnaissance de l'anarchie relationnelle. De même pour l'inclusivité (qui s'oppose au cloisonnement). Elle est possible en anarchie relationnelle...
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(compte clôturé)
le samedi 24 août 2019 à 16h29
Merci lulutine par ces complètements.
Intermittent, je ne connais pas ton passé, mais je pense que celui ci T'empêches de modérer tes propos. De plus même si celui ci a été difficile, chaque couple est différent et c'est en creusant que l'on arrive certaines fois à revenir à une nouvelle relation. Mais cela demande beaucoup de recul sur soi et les autres.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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penseTrop
le dimanche 25 août 2019 à 23h52
Encore une fois merci à tous je pense que grâce à vous j'ai mis des mots sur le malaise que j'avais et trouvé une piste.
ourscalin
Tu es en pleine crise de la quarantaine, ton témoignage est émouvant et réfléchis.
Ouch. :-) encore que selon moi la crise de la quarantaine n'est pas une crise de folie passagère, je la vois comme une envie de se débarrasser de tout ce qu'on s'impose qui ne nous correspond pas, et se rapprocher de qui on est vraiment devenu. La majorité de l'âge adulte quoi.
ourscalin
On peut aimer sans être amoureux,et redevenir amoureux de la personne avec qui l'on vit.
L'important est la tendresse, le respect et le partage, pas forcément le retour à la fougue des 20 ans.
ourscalin
Essayez peu être aussi de vous octroyer des moments à deux en extérieur, un resto puis un hôtel, de casser cette routine qui empoussiere le couple.
Bon courage à vous deux
Oui c'est important mais apparemment il me faudrait aussi autre chose pour être sûr que j'ai envie de continuer, de me sentir impliqué.
Intermittent
Tu est dépendant affectif et tu t'en rends compte.
Ah que je déteste ce verbe être qui enferme. :-)
Je suis devenu dépendant affectif, avec cette personne et dans ces circonstances. Comme un engrenage. J'ai eu une belle douche froide, je crois que de ce côté ça va vraiment mieux.
Un poil trop peut-être, même.
Intermittent
Parce j'ai l'impression que tu cherches à maintenir en vie un couple "zombie".
C'est possible. Je te remercie d'énoncer tout haut ce qui me taraude tout bas. Si c'est gros comme un chat, que ça ressemble à un chat et que ça se comporte comme un chat, est-ce que ce n'est tout simplement pas le moment d'appeler ça un chat ?
Mais encore une fois, couple zombie c'est un symptôme avec des causes. Et je pense que si on étiquette trop vite, on est tenté d'en tirer des conclusions et d'agir avec plutôt que corriger les causes.
Tu tires ta conclusion d'après ce que j'énonce, donc en grande partie de mes perceptions. Et les perceptions...c'est très relatif. Par exemple ma compagne a l'impression de tout donner pour la famille et de manquer d'air. Et je ne peux pas dire le contraire si c'est sa perception. Pour autant, c'est (était ?) pareil pour moi, et d'après moi, tout en étant peut-être lié causalement, c'est complètement distinct de ce qui se passe entre nous.
En tout cas c'est sympa de mettre des mots sur ce que je pense, je t'en remercie d'autant plus que tu donnes l'occasion à d'autres de contredire ton réalisme (qui comme chez tout le monde, est naturellement légèrement pessimiste, la faute au mental ou quelque chose du genre). C'est agréable pour une fois que les voix qui se battent ne soient plus à l'intérieur de moi mais à l'extérieur. (+) (merci @ourscalin)
Intermittent
Ton couple est peut être une arnaque pour toi, vu la façon dont tu le décris.
Cela dit, un couple ça se défait et ça se refait avec une autre personne, quand on est plus heureux.
Statistiquement, environ 40% des couples le font au moins une fois dans leur vie.
Si tu as du mal à l'envisager, voir un psy peut être une aide précieuse.
Oui, j'ai envisagé tout ça. Consulter c'est fait aussi, ça m'a aidé à retrouver mon autonomie. Ça n'aide pas à faire quelque chose qu'on n'a pas envie de faire en revanche (heureusement).
C'est peut-être bête mais je suis tenace. Je me dis que si quelque chose ne fonctionne pas totalement, on n'est peut-être pas obligé de renoncer à tout pour autant.
Je pense que lorsque je verrai un mieux à ce que nous soyons séparés, ce sera un signe que c'est vraiment fini. Mais pour l'instant j'ai encore l'impression que c'est mieux de continuer. Pour moi et pour les enfants (l'ordre est important). Pour elle aussi je suppose, je la laisse décider de ça par elle-même.
LuLutine
(Oui, une relation peut être asexuelle, pendant un temps ou pour toujours, cela ne diminue pas la "valeur" de la relation...)
Oui, ça m'a aidé de voir les choses comme ça et ne pas me mettre de pression par moments. Et parfois ça me questionne sur la confiance et la proximité. Dans l'ensemble ça n'est pas gênant, c'est surtout la cause de cette asexualité qui m'embête comme indicateur de la qualité de notre relation.
LuLutine
Est-ce que ce qui vous bloque n'est pas une volonté de vouloir que les choses soient "comme avant", alors que ce n'est en général pas possible ? Je crois qu'aucune relation ne reste identique dans le temps...
En fait ce qui me bloque c'est justement le fait de ne surtout pas vouloir que ça redevienne comme avant. J'ai atteint ma limite.
C'est comment faire différemment qui m'échappe.
Je ne veux plus porter la relation seul, ce que j'ai eu l'impression de faire. Le pire c'est que je n'exclus pas qu'elle ait l'impression d'en faire autant à sa façon.
LuLutine
Par contre petit détail, en référence au tout premier message de ce fil : je préfère que l'on n'oppose pas les relations affectives fortes et l'anarchie relationnelle. Ce n'est pas antinomique, loin de là. Penser que l'anarchie relationnelle empêche les relations affectives fortes, c'est à mon sens une méconnaissance de l'anarchie relationnelle. De même pour l'inclusivité (qui s'oppose au cloisonnement). Elle est possible en anarchie relationnelle...
Oui les mots étaient mal choisis. En fait on s'oppose sur l'inclusion vs cloisonnement.
D'ailleurs à vous en parler je pense que c'est là dessus que je vais baser ma confiance que nous sommes vraiment en train d'essayer autre chose et que je peux arrêter d'avoir peur de retomber dans le même schéma.
Je réalise que le malaise que je ressentais vient du fait que j'avais depuis presque toujours l'impression qu'elle n'était pas vraiment dans la relation. Je me rends compte que c'est parce que ce n'était pas possible d'avoir une discussion conflictuelle dans laquelle elle aurait exprimé son opinion franchement. En cas de désaccord, elle se fermait et allait trouver de la satisfaction de son côté, essayait d'oublier son insatisfaction plutôt que de la résoudre.
Dans cette démarche je me sentais exclus, rejeté. Pour moi il peut naître beaucoup d'intimité de ces échanges, en cas de désaccord il n'y a que par là qu'on peut vraiment comprendre ce qui se joue pour l'autre. Pour avoir une chance de participer dans la résolution de l'insatisfaction de son côté. C'est comme si elle voulait être là pour participer à la satisfaction de mes besoin/envies autant qu'elle pouvait, et qu'elle me rejetait l'opportunité d'en faire autant. En renonçant à ce qui pouvait me déplaire sans même m'en parler, en me manipulant pour que je lui propose de faire ce dont elle avait secrètement envie, en me l'imposant dans mon dos. Je me sentais instrumentalisé. J'aurais voulu pouvoir être impliqué dans son bonheur et elle ne m'en laissait pas l'opportunité.
Cette dynamique a participé à faire du polyamour un fiasco. J'étais encore plus exclus.
En tout cas et paradoxalement, je me réjouis maintenant du fait qu'elle exprime des insatisfactions. Par rapport à des choses que j'ai pu faire par le passé, par rapport aux plans qu'on fait. Qu'elle exprime plus franchement ce que ça lui coûte (surtout ce que ça lui coûte, peut-être qu'un jour ça viendra aussi dans le sens de ce que ça lui apporte ou apporterait), c'est un gros changement et j'arrive à croire que je ne suis pas le seul à essayer de changer quelque chose à mon comportement pour qu'on se retrouve.
Il reste du chemin mais je reprends un tout petit peu confiance ce soir.
Je me sens pas très clair mais en tout cas je vous remercie tous pour vos avis pertinents.
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bonheur
le lundi 26 août 2019 à 00h09
penseTrop
Ouch. :-) encore que selon moi la crise de la quarantaine n'est pas une crise de folie passagère, je la vois comme une envie de se débarrasser de tout ce qu'on s'impose qui ne nous correspond pas, et se rapprocher de qui on est vraiment devenu. La majorité de l'âge adulte quoi.
Alors là, je n'aurai pas dit mieux. J'ai vécu exactement la même chose à 38 ans (m'en fous de l'âge) et je te souhaite sincèrement une belle découverte de toi. Moi ça fait 12 ans et tu vois, je regrette presque que pour mes 50 ans, rien d'exceptionnel ne me soit arrivé :-D
En tout cas, chez moi, rien de passager et je m'aime tellement désormais. Ca demande réflexion, temps pour soi, énergie, cogitation (je suis aussi de ceux-celles qui pense trop).
Devient qui tu dois devenir et délaisse ce qui doit l'être !
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Intermittent (invité)
le lundi 26 août 2019 à 00h45
Ravi d'avoir pu t'être utile ...
J'ai parfaitement conscience de faire entendre sur ce site une "petite musique" qu'on n'a pas l'habitude de voir jouer.
Je romps un peu le consensus ambiant,ce qui fait dire parfois à certains que je suis un peu "brut" ...
C'est volontaire de ma part, car sous prétexte qu'on est sur un site prônant le polyamour, on devrait y voir la solution aux problèmes conjugaux alors que parfois, il en est la cause, ou à tout le moins, ne règle pas les dits-problèmes, ou alors au profit de l'un et au détriment de l'autre.
Qui plus est, le polyamour demande une maturité affective et psychologique qui n'est pas à la portée de tout le monde, du moins naturellement.
Il parait que ca s'apprend, mais j'ai l'impression que c'est souvent dans la durée et la douleur ...
Citation :
"Dans l'ensemble ça n'est pas gênant, c'est surtout la cause de cette asexualité qui m'embête comme indicateur de la qualité de notre relation."
Je suis convaincu que le sexe est un des baromètres du couple.
Quand ça commence à "déconner" dans un couple, l'absence ou la diminution drastique du sexe est un des symptômes du malaise.
Il est bien rare que le sexe continue à fonctionner correctement quand le couple va mal, et encore plus quand il va bien avec d'autres partenaires.
J'avoue que quand je lis qu'une relation de couple ne voit pas sa valeur diminuer quand elle devient asexuelle, je ne constate pas cela dans ce que je lis sur la majorité des séparations.
Une des cause majeures des séparations est justement la différence de libido qui intervient au fil des années, ou brutalement.
Il faut quand même bien reconnaitre que la gestion d'une famille avec enfants, n'est pas un booster de libido ....
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bonheur
le lundi 26 août 2019 à 10h19
@intermittent
J'avoue m'être souvent posé la question de ton opinion du polyamour. Et puis, ta volonté d'être en invité. Cela ne me dérange pas vraiment, puisque l'on sait au final qui tu es, car toujours la même dénomination. Malgré tout, intervenir aussi régulièrement et garder une statut d'invité, est-ce parce que tu aimerais t'impliquer sans t'impliquer.
Qu'elle est ton lien avec le polyamour ? N'est-ce pas facile d'être brut (je le suis aussi parfois) sans justification ? Qui a dit ici que le polyamour servait à résoudre une problématique de couple ? Au contraire, pour que le polyamour puisse s'inviter dans une relation existante sans réflexion de base, il faut que ce couple soit solide.
Je trouve malsain, quand on est deux dans la même galère (parce que c'est aussi la cata pour la personne se découvrant poly), de penser qu'il faut obligatoirement que l'un ou l'autre dicte sa loi, et que l'un profite au détriment de l'autre.
Je crois avoir assez souvent parlé d'équité et non d'égalité. A savoir que tout le monde prenne un nouveau départ, une fois le choc passé et la digestion suffisamment entamée, pour réinventer. Ca se fait à deux, en communication, en adhésion et en accord. C'est un départ vers une nouvelle façon de vivre et dans l'élan d'une philosophie nouvelle, pas avec une dictature comme tu sembles l'imaginer. Je ne peux évidemment parler qu'en lien avec mon vécu, c'est à dire sans l'obsession de la sexualité à tout prix et sans adultère à l'origine.
J'aurai souvent eu envie de communiquer plus sincèrement avec toi, @intermittent, mais ton statut d'invité l'empêche. C'est dommage !